Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a publié ce jeudi 29 mai 2025, à Paris, un communiqué où il «exprime sa profonde indignation et sa solidarité pleine et entière avec M. Samir Taieb, ancien ministre de l’Agriculture et enseignant universitaire, poursuivi dans une affaire politico-judiciaire».
Pour l’association de défense des droits humains, ce procès «illustre, de manière éclatante, la dérive autoritaire et l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes.»
«Depuis sa mise en garde à vue en novembre 2024, aux côtés de son ancien chef de cabinet, dans le cadre de l’affaire dite de l’exploitation agricole Henchir Chaâl, Samir Taieb subit une campagne de persécution orchestrée autour d’accusations floues et sans fondement», note le CRLDHT.
L’association explique : «L’enquête, initiée par le Pôle judiciaire économique et financier, fait suite à une plainte déposée par une responsable régionale de la police, dans la foulée d’une visite du président Kaïs Saïed sur le site agricole, au cours de laquelle des accusations de corruption ont été proférées contre les responsables de l’exploitation.
«Devant le juge d’instruction, on reproche à M. Bettaieb une simple note d’observation formulée en 2019 au président-directeur général de l’Office des terres domaniales (OTD) – un établissement public autonome – relative à la politique de recouvrement des dettes pour la saison de l’olive 2017/2018. Cette note, conforme à la mission de supervision politique et à la conjoncture économique du moment, ne portait sur aucun cas particulier, mais sur une orientation globale formulée après consultation des cadres de l’office.
«Malgré ces explications limpides, le parquet et le juge d’instruction ont opté pour une escalade répressive : blanchiment d’argent dans le cadre d’une entente criminelle; exploitation de facilités administratives; atteinte aux biens publics; faux et usage de faux; et même des infractions relevant de la loi antiterroriste.»
L’avocate Saïda Garrache a dénoncé un dossier vide : «Samir Taieb n’a obtenu aucun avantage personnel, ni dilapidé de fonds publics. Le contrat cité a été conclu avant sa prise de fonction ministérielle, et les actes ultérieurs relèvent de la gestion courante.»
«Malgré cela, le parquet a fait appel de sa mise en liberté provisoire, témoignant d’une volonté politique de maintenir la pression judiciaire», souligne le CRLDHT, qui «appelle à la cessation immédiate des poursuites [contre Samir Taieb], à l’abandon de toutes les charges infondées et à la restitution de sa liberté pleine et entière».
Les Tunisiens résidant à l’étranger représentent aujourd’hui 1,4 million de personnes, selon les données du ministère des Affaires étrangères, de l’Emigration et des Tunisiens à l’étranger. Le forum international intitulé «Migrations entre réalité et défis», qui se tiendra le 30 juin 2025 à la Cité de la Culture à Tunis, vise à comprendre les besoins et les aspirationsde cette population représentant 10,4% de la démographie globale du pays.
Les parties organisatrices, notamment la Fédération des travailleurs tunisiens à l’étranger (FTTE) relevant l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), ont déclaré à l’agence de presse Tap que l’événement sera axé sur la question de la migration entre la Tunisie, d’un côté, et la France, l’Italie et l’Allemagne de l’autre, et les différents accords en la matière.
Selon Hassen Laribi, syndicaliste franco-tunisien, président de la FTTE, le forum vise à promouvoir une culture de migration organisée comme moteur clé du développement humain et de la croissance économique et sociale.
Le forum, a-t-il dit, représente «une opportunité importante pour renforcer davantage les liens entre les Tunisiens du pays et de l’étranger, soutenir le progrès social, économique et culturel de la communauté, défendre leurs droits, écouter leurs préoccupations et aspirations, et établir une coopération avec les associations actives dans ce domaine».
Le forum verra la participation de représentants de divers ministères et institutions tunisiens impliqués dans les affaires des communautés tunisiennes à l’étranger, ainsi que de sociologues, de psychologues et de diverses associations actives dans le domaine de la migration dans le but d’approfondir le concept de migration et de passer en revue ses différentes formes, notamment juridiques.
Laribi a expliqué que le thème de la migration a été choisi pour comprendre ses causes profondes et anticiper des solutions qui équilibrent le droit de l’individu à la mobilité avec le droit de la société à la stabilité, soulignant le rôle important que joue l’université dans la sensibilisation aux questions liées à la migration, en particulier la migration organisée qui se produit dans des cadres juridiques.
Un nouveau projet est à l’étude pour offrir des opportunités d’emploi en Italie aux travailleurs tunisiens du secteur de la restauration. Il a été au centre de discussions entre les responsables des deux pays, à Tunis.
Les discussions ont eu lieu, le mercredi 28 mai 2025, entre une délégation de la Fédération italienne des établissements publics (Fipe), conduite par le directeur général Roberto Calugi, accompagné de l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, et les ministres tunisiens de l’Emploi Riadh Chaoued et du Tourisme Sofiene Tekaya.
Selon l’ambassade d’Italie à Tunis qui l’a annoncé sur ses réseaux sociaux, à l’issue de la réunion, «il a été convenu d’élaborer un programme conjoint de coopération tuniso-italienne dans les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration, de commencer à identifier les besoins du marché du travail italien en termes de compétences et d’expertise spécialisée dans le secteur et d’élaborer les lignes directrices d’un accord-cadre de coopération qui définit ces besoins en compétences et la méthodologie pour y répondre», lit-on dans un communiqué du ministère tunisien de l’Emploi.
Il y a plus de quarante ans, le 23 mars 1983, Ronald Reagan annonce l’Initiative de défense stratégique (IDS) communément appelée «Guerre des Étoiles» pour protéger les États-Unis des armes nucléaires adverses par un bouclier spatial qui détecterait et détruirait les missiles balistiques ennemis dès leur lancement. Aujourd’hui, Donald Trump veut doter son pays d’un système de défense baptisé le Dôme d’or, encore plus efficace que le Dôme de fer israélien, et qui protégerait les États-Unis à 100%. Cependant, la faisabilité du projet est sérieusement questionnée pour son coût, sa durée d’exécution et les défis techniques qu’il pose. Il suscite également des inquiétudes au sein de la communauté internationale.
Imed Bahri
Selon le Wall Street Journal (WSJ), le plan de défense du président Donald Trump visant à créer ce qu’il a surnommé Golden Dome (Dôme d’or) est difficile à mettre en œuvre en seulement trois ans.
Le projet vise à protéger le territoire américain de toute attaque potentielle de missiles provenant de n’importe quelle source dans le monde. Trump espère achever le projet au cours de son mandat actuel. Il avait précédemment révélé que le coût estimé du projet était de 175 milliards de dollars mais les analystes militaires affirment que cette estimation est trop basse.
Intégration de plusieurs couches de défense
Le concept du Golden Dome, tel que rapporté par le WSJ, repose sur l’intégration de plusieurs couches de défense: des missiles intercepteurs basés au sol, un réseau de capteurs spatiaux et des satellites d’attaque capables d’abattre les missiles dès leur lancement. Mais si certains de ces éléments existent déjà, de nombreuses technologies requises sont encore immatures ou nécessitent des années de développement et les systèmes existants doivent être intégrés sous un commandement et un contrôle unifiés.
«Tous les systèmes qui constitueront l’architecture du dôme doivent être parfaitement intégrés», a déclaré le ministre de la Défense Pete Hegseth, faisant référence aux complexités techniques et structurelles auxquelles le projet est confronté. Un directeur spécial a été nommé pour superviser le plan en coordination avec le Bureau de la gestion et du budget.
L’enquête du WSJ explique que le projet nécessite le déploiement de milliers de nouveaux satellites pour intercepter les missiles au début de leur trajectoire ce qui demanderait des années de travail et des centaines de milliards de dollars.
Parmi les entreprises désignées pour participer à la mise en œuvre figurent SpaceX d’Elon Musk, la société d’analyse de données Palantir et le fabricant de drones Anduril ainsi que des géants de la défense tels que Lockheed Martin et RTX. Le rapport s’attend à ce que le vaisseau spatial expérimental Starship de SpaceX joue un rôle dans les futurs lancements, en plus des contributions attendues de United Launch Alliance et d’autres.
Le rapport révèle que le projet du dôme d’or est confronté à un défi immédiat: une pénurie de systèmes de défense terrestres. La forte augmentation de la demande mondiale de missiles Patriot et Thaad en raison des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient a exercé une pression considérable sur les chaînes de production.
«La construction de missiles prend du temps et même les produits finis peuvent ne pas être livrés avant deux ou trois ans», a déclaré l’expert militaire Todd Harrison.
Bien que Trump ait annoncé que le projet coûterait 175 milliards de dollars, le Congressional Budget Office a estimé le coût total à 831 milliards de dollars tandis que le sénateur républicain Tim Sheehy estime que le chiffre pourrait dépasser les milliers de milliards de dollars à long terme.
Les républicains de la Chambre des représentants ont alloué 25 milliards de dollars comme acompte sans préciser clairement quels systèmes seront financés par ce montant.
En revanche, le sénateur démocrate Ed Markey a décrit le projet comme un «cadeau en or pour les entreprises de défense et économiquement dévastateur», appelant à se concentrer sur le contrôle des armements plutôt que sur l’expansion de la course à l’espace.
Malgré tous ces défis, le WSJ rapporte que certains partisans du projet croient que certains systèmes de défense existent déjà et qu’un développement et une intégration rapides de ses composants pourraient permettre d’atteindre les objectifs souhaités à un coût inférieur à celui anticipé par les sceptiques.
Le projet de Trump inquiète et la course à l’armement dans l’espace est dénoncée.
Le ministère des Affaires étrangères nord-coréen a publié un communiqué informant la communauté internationale que la mise en place par les États-Unis d’un nouveau système de défense antimissile est une initiative menaçante et extrêmement dangereuse visant à menacer la sécurité stratégique des États dotés de l’arme nucléaire. Pyongyang accuse Washington de vouloir militariser l’espace.
La Corée du nord estime que le projet américain de construire un nouveau système de défense antimissile est la cause profonde du déclenchement d’une course mondiale aux armements nucléaires et spatiaux et transformant l’espace extra-atmosphérique en une zone de guerre nucléaire potentielle.
La Chine a également exprimé sa ferme opposition au projet, accusant les États-Unis de porter atteinte à la stabilité mondiale. Quant à la Russie, qui est en phase de négociation concernant sa guerre avec l’Ukraine où les Américains sont les médiateurs, sa réaction est bien plus timorée et a considéré que c’est une question relevant de la souveraineté.
La Fédération nationale des unions de jeunes avocats (Fnuja) a rendu un hommage à l’avocate et chroniqueuse tunisienne Sonia Dahmani, emprisonnée en Tunisie depuis un an et poursuivie en justice dans des affaires d’opinion.
La Fnuja, qui tenait son 82e congrès à Bordeaux, en France, a fait cette annonce, par la voix de son président, Niels Bernardini, avocat au Barreau de Paris depuis 2018 (Photo).
«Un geste puissant, porteur de sens», a commenté Ramla Dahmani Accent, la sœur de sonia, sur sa page Facebook, ce jeudi 29 mai 2025, ajoutant : «Merci pour ce soutien. Merci pour cet engagement. Merci pour ce combat en faveur de la liberté d’expression, des droits humains, et pour cette défense inlassable… de la Défense.»
L’Organisation internationale du Travail (OIT) a révisé, mercredi 28 mai 2025, ses prévisions de croissance de l’emploi au niveau mondial de 1,7% à 1,5% cette année, en raison de la dégradation des perspectives économiques mondiales et des tensions commerciales.
Quelque 53 millions d’emplois seront créés cette année, soit 7 millions de moins que ce que l’on pensait précédemment, les prévisions de croissance économique ayant été ramenées de 3,2% à 2,8%, a indiqué dans un rapport l’institution onusienne basée à Genève.
«L’incertitude économique a été élevée en 2025, en raison des conflits en cours, des réalignements géoéconomiques et des perturbations liées au commerce», souligne le rapport.
L’OIT estime que près de 84 millions d’emplois dans 71 pays sont directement ou indirectement liés à la demande des consommateurs américains. Certains de ces emplois risquent de plus en plus d’être perturbés par les tensions commerciales.
Tensions géopolitiques et guerre commerciale
Si la région Asie-Pacifique concentre la plupart de ces emplois (56 millions), c’est au Canada et au Mexique (17,1%) que la proportion d’emplois exposés est la plus élevée, ajoute le rapport.
«Nous savons que l’économie mondiale croît à un rythme plus lent que prévu. Notre rapport nous dit maintenant que si les tensions géopolitiques et les perturbations commerciales se poursuivent, et si nous n’abordons pas les questions fondamentales qui remodèlent le monde du travail, elles auront très certainement des répercussions négatives sur les marchés du travail dans le monde entier», a déclaré, dans un communiqué, le directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo.
Les faibles taux de chômage, associés à des indicateurs avancés tels que les offres d’emploi et la confiance des entreprises, tous deux inférieurs à la tendance, peuvent suggérer que les employeurs sont plus prudents quant à l’embauche de nouveaux travailleurs pendant cette période d’incertitude, bien qu’ils conservent leurs employés actuels.
Plus globalement, les changements de tarifs douaniers perturbent les chaînes d’approvisionnement et augmentent les attentes en matière d’inflation.
Europe, monde arabe et Asie centrale très affectés
Dans les Amériques, la croissance du PIB devrait ralentir à 1,8% en 2025, contre une prévision précédente de 2,3% à partir d’octobre 2024, avec des prévisions revues à la baisse pour les États-Unis et les économies voisines. Les marchés du travail dans les Amériques ont fait preuve de résilience, les taux de chômage restant faibles par rapport aux normes historiques malgré une augmentation au cours des deux dernières années.
L’Asie et le Pacifique restent parmi les régions à la croissance la plus rapide au monde, avec une croissance prévue de 3,8% en 2025, tirée par la forte croissance de l’Asie du Sud. Toutefois, les vents contraires s’intensifient, les tensions commerciales pesant sur les perspectives régionales, en particulier en Chine, au Viêt Nam, au Sri Lanka et au Cambodge.
La région Europe et Asie centrale reste très affectée par les perturbations géoéconomiques, avec une croissance qui devrait rester faible (1,5 % en 2025) et un sentiment des consommateurs en baisse.
L’IA pourrait affecter un emploi sur quatre
Pour le continent africain, la croissance économique devrait passer de 3% en 2024 à 3,8% en 2025. Malgré cette amélioration, les progrès restent fragiles. Les taux d’inflation élevés, la vulnérabilité de la dette et l’instabilité régionale continuent de freiner la reprise.
En outre, le climat commercial actuel a engendré de nouveaux défis pour cette région, qui bénéficie généralement de droits de douane moins élevés sur les marchés des pays développés en raison d’accords commerciaux préférentiels.
Du côté des États arabes, il faut s’attendre à une croissance de 2,3% en 2025 (contre une prévision précédente de 4,1%). «Si la détente des prix mondiaux de l’énergie améliore la dynamique de l’inflation, les retombées des conflits continuent de miner la confiance», précise toutefois le rapport.
Sur un autre plan, le rapport aborde également les effets des nouvelles technologies sur le monde du travail. Il constate que près d’un travailleur sur quatre pourrait voir son emploi transformé par l’intelligence artificielle (IA). Une plus grande proportion d’emplois dans les professions moyennement qualifiées sont plus ou moins exposés, mais un plus grand pourcentage d’emplois dans les professions hautement qualifiées sont très exposés, les tâches existantes pouvant potentiellement être automatisées par l’IA.
Les pays occidentaux donnent l’impression de s’être enfin réveillés en changeant leur ton avec Israël concernant sa guerre génocidaire livrée aux Palestiniens à Gaza depuis octobre 2023 sauf qu’il y a un fossé entre les paroles et les actes.
Imed Bahri
Les États-Unis prétendent agir pour mettre fin à la guerre mais pas plus tard qu’hier, mercredi 28 mai 2025, ils ont livré la 800e cargaison d’armes à Israël portant l’aide militaire totale de Washington depuis le début de la guerre de Gaza à plus de 90 000 tonnes, selon les responsables israéliens.
Les Européens n’ont pas suspendu, eux non plus, leurs exportations d’armes vers Israël. Ils poursuivent une collaboration étroite et refusent catégoriquement qu’Israël soit accusé de génocide.
Dans une enquête de son correspondant Patrick Kingsley, le New York Times (NYT) a évoqué la vague de condamnations des puissants alliés d’Israël qui est intervenue sur la tard alors que la guerre dévastatrice contre Gaza dure depuis plus d’un an et demi. Ils donnent l’impression de vouloir que cette guerre prenne fin.
Cependant, et en dépit des déclarations teintées d’embarras et de vague colère, ces pays continuent de soutenir Israël militairement, économiquement et en matière de renseignement, ce qui incite le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu à poursuivre les massacres des civils à Gaza.
Au cours de plus de 18 mois de guerre, Israël a fait face à d’intenses critiques de la part des dirigeants étrangers et des organisations humanitaires mais a rarement fait face à une condamnation publique de la part de ses alliés, encore moins suivies par des menaces de conséquences tangibles.
Ces dernières semaines, des partenaires tels que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont exprimé une forte volonté d’exercer une pression publique sur Israël aboutissant à l’appel du président Trump dimanche à une désescalade de la guerre.
«Nous avons parlé avec eux (les Israéliens, Ndlr) et nous voulons voir si nous pouvons mettre fin à toute cette situation le plus rapidement possible», a déclaré Trump aux journalistes dans le New Jersey avant de monter à bord d’Air Force One. Il parle de «situation» mais pas de guerre ou de massacres, et encore moins de génocide. Ce qui aurait été plus juste.
Ces commentaires contrastent cependant avec la position publique de Trump lors de sa prise de fonction en janvier lorsqu’il a accusé le Hamas plutôt qu’Israël d’être responsable de la guerre en cours. Il a également tenu à présenter un front uni avec le Premier ministre israélien.
La dernière déclaration de Trump intervient quelques heures avant que le gouvernement allemand, habituellement grand partisan d’Israël (pour se faire pardonner ses massacres de juifs sous le régime nazi), n’exprime des critiques inhabituellement fortes à l’égard des attaques massives d’Israël contre Gaza. «Je ne comprends pas franchement le but de causer de telles souffrances à la population civile», a déclaré lundi Friedrich Merz, le nouveau chancelier allemand, lors d’une interview télévisée.
Ce changement de position allemand intervient quelques jours après une intervention similaire du gouvernement italien de droite, un autre allié d’Israël qui avait jusqu’alors évité une condamnation aussi forte. «Netanyahu doit cesser ses raids sur Gaza. Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages détenus par le Hamas qui doivent quitter Gaza», a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, dans une interview publiée sur le site internet de son ministère.
Ces commentaires font suite à un effort coordonné de la Grande-Bretagne, du Canada et de la France pour critiquer la décision d’Israël d’étendre ses opérations à Gaza. Dans une déclaration commune publiée la semaine dernière, les trois pays, qui ont largement soutenu le droit d’Israël à répondre à l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023, ont estimé que l’expansion de la guerre était totalement disproportionnée. Les trois pays ont mis en garde contre de graves conséquences si Israël ne changeait pas de cap.
Les intérêts israéliens passent avant toute autre chose
La Grande-Bretagne a depuis suspendu ses négociations commerciales avec Israël. Elle a également imposé des sanctions aux extrémistes israéliens qui cherchent à forcer les Palestiniens à quitter leurs terres en Cisjordanie occupée. C’est l’une de ses mesures les plus radicales contre les intérêts israéliens depuis qu’elle a abandonné son opposition l’année dernière au mandat d’arrêt émis contre Netanyahu par la Cour pénale internationale (CPI).
Par ailleurs, la France organise en juin une conférence en partenariat avec l’Arabie saoudite pour discuter de la création d’un État palestinien, ce que Netanyahu refuse catégoriquement, en menaçant de rattacher la Cisjordanie à Israël si la France venait à reconnaître un État palestinien.
Cependant, tous ces pays continuent de soutenir Israël de nombreuses manières concrètes notamment par le biais de partenariats militaires, économiques et en matière de renseignement. Leurs déclarations vaguement critiques à l’égard d’Israël se sont si vite évaporées que l’on se demande pourquoi ils les ont faites, d’autant qu’ils ont presque tous poursuivi leurs livraisons d’armes à l’Etat hébreu.
La «révolution administrative» que le président Kaïs Saïed appelle de tous ses vœux tarde à être mise en œuvre; d’où l’impatience qu’il montre face à ce qu’il considère comme des services publics réfractaires, récalcitrants et fonctionnant en vase clos.
Lors de sa rencontré mercredi 28 mai 2025 au palais de Carthage avec la Première ministre Sarra Zaâfrani Zenzeri pour examiner plusieurs projets de loi, le chef de l’Etat est revenu sur cette thématique qui lui tient tellement à cœur : la révolution législative qui ne saurait réussir, selon lui, sans une révolution administrative. Traduire : les politiques sociales qu’il est en train de promouvoir dans le pays ne sauraient réussir sans la promulgation de lois répondant à ce qu’il appelle «la volonté du peuple» et sans l’adhésion totale d’une administration plus proactive et réceptive des changements qu’il cherche à imprimer.
Saïed a aussi souligné que cette démarche doit être collective, car elle concerne le destin de la nation et celui d’un peuple déterminé à «construire une nouvelle histoire», a déclaré le président selon le communiqué officiel. «Il ne s’agit pas de résoudre des problèmes sectoriels isolés, les uns après les autres», a-t-il déclaré, soulignant que la justice et la dignité ne peuvent être instaurées que par une nouvelle législation accompagnée d’une révolution administrative.
Ceux qui négligent leurs responsabilités, qui sont un devoir national sacré, qui recherchent les privilèges au lieu d’incarner les aspirations du peuple, doivent céder la place à une jeune génération capable d’offrir de meilleures solutions et des idéaux plus élevés, conformes aux priorités nationales globales, a encore menacé le président, laissant ainsi entendre, pour la énième fois, que son combat pour la «libération nationale», autre concept qui lui est cher et qui reste vague et flou pour beaucoup de ses compatriotes, rencontre une certaine résistance de la part d’une partie de l’administration publique, plus soucieuse de ses privilèges que de l’intérêt des couches populaires de la population.
Il est des œuvres qui ne se contentent pas d’être regardées : elles vous regardent en retour. Le tableau ‘‘Camarilla ’’ (Acrylique/Carton récupéré 94×74 cm) de l’artiste tunisienne Salma Mejri ** appartient à cette catégorie rare. Derrière ses couleurs éclatantes et ses formes ludiques, il cache une véritable architecture psychique, une cartographie intime de l’âme humaine.
Manel Albouchi *
Mais que veut dire ‘‘Camarilla’’ ? Historiquement, ce terme désignait une coterie secrète, un cercle de pouvoir qui influence depuis l’ombre. Chez Salma Mejri, le mot prend une autre dimension : il devient le nom d’un gouvernement intérieur, une allégorie des forces invisibles qui nous gouvernent de l’intérieur. C’est un théâtre muet où dialoguent nos pulsions, nos peurs, nos élans et nos masques.
Une esthétique de la multiplicité
La toile regorge de visages morcelés, d’êtres hybrides, de fragments d’identité qui se croisent, s’observent, parfois s’ignorent. On y voit des yeux partout, comme si chaque parcelle de la toile était douée de conscience. Le regard est partout, mais le centre est introuvable. Ce n’est pas un chaos : c’est un système. Un système émotionnel.
Les couleurs vives : vert, rouge, bleu, jaune ne sont pas là pour séduire. Elles symbolisent les énergies vitales. Le noir, loin d’être un vide, sert de contour, de lien, de structure. Salma Mejri ne peint pas un monde, elle peint des mondes en interaction.
Le Moi éclaté
Ce tableau pourrait se lire comme une séance d’analyse silencieuse. Il met en scène ce que Carl Jung appelait le Soi en devenir : un Moi traversé de forces contradictoires, en perpétuel mouvement. Ici, chaque figure représente un complexe psychique : un fragment de personnalité, un masque social, une mémoire enfouie.
Camarilla devient alors une table d’émeraude contemporaine où la douleur côtoie la beauté, où l’enfant intérieur dialogue avec la femme adulte, où le visible masque l’invisible.
Un miroir pour le spectateur
Ce qui frappe chez Salma Mejri, c’est sa capacité à inclure le regard de l’autre dans son œuvre. Le spectateur ne reste pas passif : il est happé, impliqué, interrogé. Qui sont ces figures qui nous scrutent ? Que disent-elles de nous ? Chacun y voit un peu de soi. La peur, le désir, la honte, la joie, tout y est, sans hiérarchie.
Dans un monde saturé d’images jetables, cette œuvre demande un regard habité, un regard lent. C’est une invitation à plonger en soi.
La maturité artistique
İci, l’artiste ne cherche pas à plaire mais à dire… à révéler. Entre l’art et la psychologie, entre l’intime et le politique, elle construit une œuvre à la fois lisible et mystérieuse, séduisante et dérangeante. Elle peint l’entre-deux : l’indécidable-l’indicible.
En cela, Mejri appartient à cette lignée d’artistes qui transforment leurs toiles en espaces. Camarilla est un passage, un miroir où chacun peut reconnaître ses propres conflits intérieurs.
Une œuvre-totem pour notre époque
À l’heure où l’identité devient un enjeu social, politique, et parfois marchand, l’œuvre de Salma Mejri nous rappelle une vérité oubliée : nous sommes multiples. En nous cohabitent des figures opposées, des voix silencieuses, des masques protecteurs. Ce tableau en témoigne avec une sensibilité rare.
‘‘Camarilla’’ n’est pas seulement un tableau. C’est une scène intérieure, un conseil secret, une cartographie de l’âme contemporaine.
* Psychothérapeute et psychanalyste.
** Artiste visuelle multidisciplinaire, diplômée en design industriel (EAD 2002), qui expose régulièrement en Tunisie et à l’étranger. Elle expose actuellement avec le groupe Narration Immersive du 27 mai au 9 juin 2025 à El Teatro-Aire libre.
Analyse comparative de 8 destinations touristiques méditerranéennes, dont la Tunisie, et leurs performances en 2024. Une entrée en matière pour réfléchir sur l’avenir du tourisme en Tunisie, en termes de rentabilité, par rapport à ses concurrents directs qui l’ont distancée depuis 1995, à l’instar du Maroc. Sachant que la rentabilité du tourisme se mesure aux recettes en devises et non au nombre de visiteurs étrangers.
Habib Glenza
Habib Ammar, candidat de la Tunisie au poste de Secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) pour la période 2026-2029, a mis en garde contre les dérives du modèle touristique actuel, qu’il juge non durable et voué à l’échec à long terme.
Dans un entretien accordé à l’Agence Tap, Ammar a souligné «l’impossibilité de continuer à fonctionner avec un modèle qui, s’il perdure, entraînera la disparition du secteur touristique dans 80 ans». «Il est urgent de repenser notre manière de concevoir le tourisme. Cela ne signifie pas abandonner les formes classiques, mais il faut en parallèle développer de nouveaux modèles plus durables», a-t-il insisté.
M. Ammar, qui a occupé le poste de ministre du Tourisme en Tunisie de 2020 à 2021, sait que, depuis le début des années 2000, le tourisme tunisien traverse une période d’essoufflement et de crise structurelle provoquée par l’inadaptation de ses produits aux goûts changeants des voyageurs, ce qui est pénalisant face à l’exacerbation de la concurrence dans le pourtour méditerranéen.
La crise du tourisme tunisien a commencé avec d’importants reculs en 2002, 2011, 2015 et 2016, en relation, notamment, avec les conditions particulièrement difficiles connues par la Tunisie sur les plans sécuritaire et social ainsi qu’à l’effondrement en 2020 et 2021 des différents indicateurs du secteur sous l’effet de la pandémie de la Covid-19 et des restrictions ayant frappé les déplacements sur le plan mondial qui en ont résulté.
Malgré les efforts déployés en matière de promotion du produit touristique sur les marchés émetteurs, la position de la Tunisie dans le bassin méditerranéen n’a cessé de reculer depuis.
Recul de la Tunisie face à ses concurrents directs : le Maroc et la Jordanie
En 1995, les recettes touristiques de la Tunisie dépassaient de 10% celles du Maroc et elles correspondaient au double de celles de la Jordanie.
En 2010, ces recettes représentaient près de deux tiers de celles de la Jordanie, et moins de la moitié de celles du Maroc.
En 2023, l’écart avec ces deux pays est demeuré important et a même continué de se creuser malgré la reprise prometteuse enregistrée, et dont on ne cesse de nous rebattre les oreilles.
Le niveau des recettes touristiques de la Tunisie représente aujourd’hui moins du quart de celles du Maroc et moins du tiers de celles de la Jordanie
2024 a été une année record pour plusieurs pays touristiques des rives, nord et sud, de la Méditerranée. Parmi ces pays, Malte, la Croatie et la Grèce se sont particulièrement distingués.
Performances des 8 destinations méditerranéennes étudiées en 2024
La présente analyse comparative repose sur les données de l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT). Elle n’inclut pas les résultats du tourisme en France, en Espagne et en Italie, qui restent nettement intouchables.
Malte est la destination touristique la plus performante en Méditerranée en 2024: elle accueille 3,56 millions de touristes et réalise 3,3 milliards d’euros de recettes (10,3 milliards de dinars tunisiens) pour un pays qui compte moins de 500 000 habitants!
L’OMT rapporte que ce petit pays a enregistré, en 2024, le taux de croissance le plus élevé des recettes touristiques parmi les destinations du sud de la Méditerranée, avec une augmentation de 22%.
Le dernier rapport de national des statistiques confirme que l’industrie touristique maltaise a atteint de nouveaux sommets en 2024, en accueillant un nombre record de 3,56 millions de touristes entrants (tous marchés confondus). Cette étape souligne la croissance forte et soutenue du pays dans le paysage touristique mondial.
Les dépenses totales des touristes ont augmenté de 23,1%, passant de 2,7 milliards d’euros en 2023 à 3,3 milliards d’euros en 2024, avec une dépense par personne de 924 euros. Cela reflète la capacité de Malte à attirer des visiteurs plus dépensiers, renforçant le rôle de l’industrie en tant que moteur économique clé.
Après avoir dépassé les niveaux d’avant la pandémie en 2023, Malte a maintenu son élan avec une augmentation de 19,5% des arrivées en 2024 par rapport à l’année précédente (contre 5% pour l’Europe) s’affirmant ainsi comme l’une des destinations les plus performantes en Europe, devant l’Espagne, le Portugal, Chypre et la Croatie.
L’Albanie, pays de la taille de la Bretagne française et qui compte 2,5 millions d’habitants, a accueilli, en 2024, 11,7 millions de touristes et réalisé 4,7 milliards d’euros de recettes, contre 2,8 milliards en 2022.
Ce dynamisme reflète le souhait du pays de rattraper son retard après 40 ans de dictature et d’atteindre le cap de 20 millions de visiteurs et 18 milliards d’euros en 2030.
L’Albanie opte pour un tourisme haut de gamme à des prix plus élevés, et donc très rentable
La Grèce a accueilli, en 2024, 40,7 millions de touristes, en hausse de 12,8% par rapport à 2023, et réalisé des recettes de 21,592 milliards d’euros (73 milliards de dinars tunisiens), en hausse de 4,8% par rapport à 2023. Ce n’est pas mal pour un pays qui compte moins de 11 millions d’habitants, le même nombre qu’en Tunisie.
La majorité des touristes proviennent des 27 pays membres de l’Union européenne (53,5%), en hausse de 11% sur un an. «Cette évolution est due à la fois à la hausse de 12,2% du trafic de voyageurs en provenance des pays de la zone euro (14,5 millions) et à l’augmentation de 8,6% des voyageurs des pays de l’UE-27 hors zone euro», précise le communiqué de la Banque de Grèce (BDG).
En 2024, l’excédent de la balance des paiements touristiques a enregistré une hausse de 3,4% sur un an, selon les chiffres définitifs de la BDG.
Pour la Croatie, 2024 a été une année record avec 21,3 millions de touristes, en hausse de 4% par rapport à2023, 108,7 millions de nuitées (+1%) et 13,19 milliards d’euros (41 milliards de dinars tunisiens) de revenus (+1,7%).
Ce pays qui compte moins de 5 millions d’habitants séduit désormais toute l’année.
Le tourisme croate, qui a du mal à gérer ce boom touristique, veut faire face à la saturation de ses installations en juillet-août en misant davantage sur les ailes de saison, le premium et le durable.
La Turquie, quant à elle, bat ses propres records en matière de tourisme en 2024 : 62,2 millions de touristes, en hausse de 9,8% par rapport à 2023, et 61,1 milliards de dollars (190 milliards de dinars tunisiens) de recettes (+8,3%), pour un pays qui compte 86 millions d’habitants.
Dans l’ensemble, 2024 a été pour la Turquie l’année la plus fructueuse en matière de tourisme, notamment sportif.
Pour le Maroc, 2024 a été une année touristique record avec 17,4 millions de touristes, soit une hausse de 20% par rapport à 2023, et 10,62 milliards d’euros (37 milliards de dinars tunisiens) de recettes pour un pays qui compte 38 millions d’habitants, consolidant ainsi sa position de première destination touristique en Afrique.
Évoquant le programme «Cap Hospitality», qui s’inscrit dans le cadre des préparatifs du Maroc pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030, la ministre marocaine du tourisme, Fatim-Zahra Ammor a indiqué que son vise à accélérer la modernisation des établissements d’hébergement touristique classés, avec pour objectif la rénovation de 25 000 chambres.
L’Égypte a accueilli 14,3 millions de visiteurs en 2024, en hausse de 4% par rapport à 2023, totalisé 151,3 millions de nuitées, et réalisé des recettes record de 14 milliards de dollars (44 milliards de dinars tunisiens), en hausse de 7,8 %, pour un pays qui compte 111 millions d’habitants.
Parmi les touristes étrangers, les visiteurs saoudiens se démarquent avec des dépenses avoisinant 1,5 milliard de dollars, soit plus de 75 milliards de livres égyptiennes.
La Tunisie a accueilli, en 2024, 10,250 millions de touristes et réalisé 2,4 milliards de dollars (7,5 milliards de dinars tunisiens) de recettes, pour un pays qui compte 12 millions d’habitants.
Plusieurs raisons sont à l’origine de cette perte de vitesse de la Tunisie.
Il y a, d’abord, la faiblesse de la dépense moyenne du touriste en Tunisie, en raison de l’offre d’hébergement «all inclusive». Selon l’OMT, la dépense moyenne du touriste ne dépasse pas 438 dollars pour la Tunisie contre 1200 dollars en Jordanie et 1 410 dollars au Maroc, deux pays comparables au nôtre.
Il y a, ensuite, la réduction, en moins de 20 ans, de la capacité d’hébergement de 240 000 à 180.000 lits, du fait de la fermeture de nombreuses unités en relation notamment avec les défaillances en matière de maintenance.
Le diktat des tours opérateurs étrangers y est aussi pour beaucoup, puisque ces derniers poussent les hôteliers tunisiens a davantage de bradage des prix.
Autres raisons, et pas des moindres, la mauvaise qualité de l’ensemble des services hôteliers, notamment celui du linge; l’absence de formation professionnelle de base, continue et en alternance; le manque de moyens de transport aérien (low cost et charters) durant toute la saison, contrairement à d’autres pays méditerranéens facilement joignables en voiture, par train ou par avion; l’absence de stratégie pertinente à moyen et à long terme; et le manque de solidarité entre les acteurs du tourisme tunisien, qui agissent chacun de son côté.
Fondée en 2011, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) s’est imposée comme un acteur de premier plan au service de l’entreprise, de la société et du pays, avec un leadership tissé de pragmatisme et d’ambition. (Ph. Le président de la Conect, Aslan Berjeb, à gauche, à l’atelier régional organisé par le Pnud, sous le thème : «Exploiter la puissance des données pour renforcer le lien entre lutte contre la corruption et développement durable», 26-28 mai 2025, Amman, Jordanie).
Lotfi Sahli *
En tant que centrale patronale, la Conect a opté pour un syndicalisme de solutions. Son approche ? Un mélange d’ancrage territorial et de vision globale, un dialogue constant entre secteurs publics et privés, et une capacité à anticiper les ruptures technologiques. Elle ne se contente pas de défendre : elle projette, inspire, et transforme l’essai en réalisations concrètes. Son empreinte ? Celle d’un laboratoire d’idées doublé d’un artisan infatigable de la compétitivité tunisienne.
Au service des entreprises
Au cœur des turbulences économiques, la Conect se dresse en vigie et en porte-voix des entreprises tunisiennes et étrangères. Elle les défend auprès des institutions, maniant avec perspicacité les dossiers sensibles – fiscalité, accès au financement, modernisation de l’industrie – pour un climat des affaires plus propice à l’éclosion des potentiels.
Sous l’égide de la Conect, quarante entreprises et startups tunisiennes ont foulé pour la première fois le sol du CES de Las Vegas. Ce baptême technologique a révélé au monde la créativité tunisienne, tout en tissant des liens précieux avec une diaspora entreprenante et des investisseurs avides de nouveaux horizons.
Vecteur de développement régional
De Gabès à Jendouba, la Conect a insufflé une dynamique inédite au service des régions, orchestrant des concertations public-privé pour ancrer la décentralisation dans le réel. Autour de thèmes structurants – économie circulaire, chaînes de valeur régénérées –, ces dialogues ont enfanté des politiques épousant les reliefs singuliers de chaque territoire.
La centrale patronale a transformé ses tribunes en agoras vibrantes : forums économiques, assemblées sectorielles (où l’agroalimentaire croise le papier-carton), ou encore dialogues diplomatiques avec des ambassades étrangères. Autant d’occasions de féconder les esprits par l’échange de bonnes pratiques et la confrontation des idées.
Cap sur le développement durable
La Conect guide les entreprises tunisiennes vers les rives de l’Industrie 4.0, tout en préparant déjà l’avènement de la 5.0. Son credo ? Une modernisation qui ne sacrifie pas l’humain sur l’autel de la technologie, mais intègre les chaînes de valeur mondiales et cultive l’intelligence collective au sein de clusters compétitifs.
Face à l’urgence climatique, la Conect cherche à transformer les contraintes environnementales en leviers de compétitivité. Elle accompagne les entreprises dans l’adoption de normes durables, prouvant que responsabilité et performance ne sont point antagonistes.
Le dérèglement climatique et ses conséquences touchent davantage les pays les plus pauvres qui, pourtant, ne sont pas responsables des activités polluantes à l’origine de ce phénomène. Pire, les sécheresses et les autres catastrophes climatiques leur causent des dommages, mettent en péril leur sécurité alimentaire, rendent ces pays invivables d’où l’explosion des flux migratoires mais les pays les plus riches et les plus responsables de la crise climatique font preuve de cupidité en allant jusqu’à suspendre ou à réduire drastiquement les budgets qu’ils destinaient à l’aide internationale, comme l’a récemment décidé le président des Etats-Unis, Donald Trump. (Ph. Inondations à Mogadishu, Somalie).
Imed Bahri
Selon le journal britannique The Independent, les conditions météorologiques extrêmes alimentées par la crise climatique ont coûté aux pays les plus pauvres du monde 156 milliards de dollars au cours des deux dernières décennies.
Les sécheresses graves, les inondations, les ouragans et les autres catastrophes ont touché 364 millions de personnes et causé la mort de plus de 42 000 personnes depuis 2000, 17 000 de ces décès peuvent être directement attribués au changement climatique. Les pays les plus touchés sont la Somalie, Haïti et l’Ouganda.
Des chercheurs de l’Overseas Development Institute, une organisation de recherche internationale dont le siège est à Londres, ont constaté que la crise climatique a contribué à des pertes de récoltes de plusieurs milliards de dollars au point que les agriculteurs de Somalie et d’Éthiopie étaient contraints d’abandonner leurs moyens de subsistance. Ces pays sont confrontés à des pénuries alimentaires croissantes.
«Si la Grande-Bretagne subissait des dizaines de milliards de dollars de dommages en raison des actions d’autres pays, notre gouvernement et notre peuple seraient en droit d’élever la voix et de se plaindre de l’injustice qu’ils ont subie», a déclaré Mike Childs, responsable des politiques chez Friends of the Earth.
La suspension de l’aide internationale par le président américain Donald Trump et l’intention de la Grande-Bretagne de réduire le financement l’aide internationale de plusieurs milliards de livres auront un impact dévastateur sur les pays les plus touchés par le réchauffement climatique. Ces mesures entraîneraient la perte du soutien à l’alimentation et à la prévention des catastrophes.
Carla Denyer, co-dirigeante du Parti vert britannique, a critiqué la réticence des pays riches à fournir de l’aide aux pays touchés par le dérèglement climatique. Elle a déclaré que c’était une grave injustice que les pays qui ont le moins contribué à la crise climatique paient le prix le plus élevé.
Elle a ajouté que la Grande-Bretagne doit jouer un rôle central pour corriger cette injustice car ce sont les pays les plus pauvres du monde comme la Somalie, l’Éthiopie et les petits États insulaires qui en paient le prix.
L’étude, menée par l’Overseas Development Institute, a porté sur 53 pays à faible revenu et 36 petits États insulaires en développement des Caraïbes, du Pacifique et de l’Atlantique, ainsi que sur 17 pays du Sahel et de la Corne de l’Afrique.
L’étude a révélé que ces pays ont subi des pertes et des dommages d’une valeur de 395 milliards de dollars depuis 2000 dont 156 milliards de dollars peuvent être attribués à la crise climatique.
Il convient de noter que le sommet des Nations Unies sur le climat, connu sous le nom de COP 28, qui s’est tenu à Dubaï fin 2023, a convenu de créer un Fonds pour les pertes et dommages qui fournira un soutien financier pour une partie des ravages causés par le changement climatique.
Cependant, les pays les plus riches et les plus polluants ont promis un total de 768 millions de dollars au fonds, ce qui, selon The Independent, ne couvre qu’une fraction des pertes financières que les pays vulnérables ont subies et continueront de subir. Cette année, il a été convenu que le fonds verserait 250 millions de dollars de ce montant d’ici la fin de 2026.
Les cyclones tropicaux et les inondations ont longtemps causé le plus de dégâts dans les petits États insulaires en développement comme les Bahamas qui ont perdu au moins 4 milliards de dollars à cause des catastrophes liées au climat.
Les scientifiques pensent que les cyclones tropicaux sont devenus plus violents et plus intenses en raison de la crise climatique causée par la hausse des températures de la mer et les vents violents qui aggravent les pertes.
Dans le même temps, la montée du niveau de la mer causée par la fonte des calottes glaciaires contribue à l’augmentation des inondations sur les îles de basse altitude.
De graves sécheresses et des inondations meurtrières ont frappé le Sahel et la Corne de l’Afrique affectant gravement de nombreuses communautés qui dépendent de l’agriculture.
Le rapport de l’Overseas Development Institute a montré que le changement climatique a contribué à au moins 11,5 milliards de dollars de pertes de bétail et de récoltes dans ces pays causant des dommages durables aux moyens de subsistance et aux approvisionnements alimentaires dans les zones agricoles qui souffrent déjà de taux de pauvreté élevés.
Le Nigeria, le Kenya, l’Ouganda et l’Éthiopie ont subi des pertes de plusieurs dizaines de milliards de dollars mais la Somalie a été la plus durement touchée.
Le Durban FilmMart Institute annonce les principaux intervenants de la 16e édition du Durban FilmMart, qui se tiendra du 18 au 21 juillet 2025 à Durban, sous le thème «Des ponts, pas des frontières : des histoires qui unissent».
Cette année, la série «In Conversation» donnera la parole à la Tunisienne Dora Bouchoucha (Tunisie), productrice pionnière et fondatrice de Nomadis Images, connue pour des films primés tels que ‘‘Hedi’’ et ‘‘Behind the Mountains’’.
Autre intervenant, Roger Ross Williams (États-Unis), réalisateur et producteur oscarisé de ‘‘Music by Prudence’’, ‘‘The Apollo’’, ‘‘Stamped from the Beginning’’ et ‘‘Cassandro’’.
Ainsi que Ramadan Suleman (Afrique du Sud), réalisateur reconnu de ‘‘Zulu Love Letter’’, ‘‘By All Means Necessary’’ et coproducteur de ‘‘Spinners’’.
«Beaucoup plus qu’un livre d’histoire, la Muqaddima est un projet intellectuel pour une compréhension globale de l’urbanisme, des dynamiques du pouvoir et des transformations sociétales», a déclaré Karima Kim, la Sud-coréenne traductrice en langue coréenne de l’ouvrage d’Ibn Khaldoun.
Karima Kim s’exprimait lors de sa distinction par le prix Ibn Khaldoun pour la promotion et la recherche dans les sciences humaines 2025, qui lui a été remis lors d’une cérémonie organisée mardi 27 mai 2025, au Centre des arts, de la culture et des lettres, à Ksar Saïd, à l’ouest de Tunis.
Ce prix est décerné par la Chaire Isesco «Ibn Khaldoun pour la culture et le patrimoine» de Ksar Saïd en partenariat avec l’association Med21.
Composé des historiens Abdelhamid Larguèche (président), Latifa Lakhdar et Faouzi Mahfoudh, le comité d’évaluation du prix Ibn Khaldoun pour la promotion et la recherche dans les sciences humaines 2025, a attribué deux autres prix au Franco-marocain Mehdi Ghouirate («Méditerranée») et au Tunisien Moncef M’halla («Pays d(accueil»).
Deux prix honorifiques ont été également décernés, à titre posthume, aux professeurs tunisiens Ahmed Abdessalem et Aboul-Kacem Mohamed Kerrou en présence des membres de leurs familles respectives.
Dans son intervention intitulée «La Muqaddima un pont entre les langues et les civilisations», la traductrice coréenne a estimé que «la pensée d’Ibn Khaldoun dépasse son cadre spacio-temporel. Elle propose des outils d’analyse qui demeurent utiles à notre époque».
«En Corée, Ibn Khaldoun est aujourd’hui considéré comme un penseur contemporain porteur d’une vision critique et d’un esprit ouvert sur l’autre», a enchaîné Karima Kim, ajoutant que la Tunisie, pays d’Ibn Khaldoun, est «un lieu de mémoire mais aussi de pensée vivante et d’innovation».
La Professeure coréenne est revenue sur les conditions ayant entouré la traduction de son ouvrage en coréen, entamée en 2005. Elle dit avoir été poussée par un sentiment de devoir envers le lecteur coréen en vue de transmettre cette vision si profonde chez Ibn Khaldoun auprès de ses compatriotes et dans leur langue.
Cette traduction inédite est le fruit d’un voyage intellectuel et culturel de plusieurs années qu’elle souhaite partager, tout en affirmant une expérience au-delà du cadre académique, qui converge vers un processus assez personnel et profond.
Professeure de littérature arabe à l’Université de Hong-Kong des études étrangères à Séoul, Karima Kim est spécialiste en maqâma et littérature arabe contemporaine de la diaspora.
La version coréenne de la «Muqaddima» a eu un large écho dans les milieux académiques et culturels en Corée du Sud. Sa parution a été largement médiatisée ce qui a créé un intérêt pour la civilisation islamique et la pensée arabe.
En 2020, cet ouvrage était parmi les œuvres lauréates du prestigieux Prix Sheikh Hamad pour la traduction et la compréhension international au Qatar.
L’Afrique est un continent qui appartient aux seuls Africains, a déclaré le président de la République Kaïs Saïed dans son entretien téléphonique avec son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, mardi soir, 27 mai 2025. «Tout comme la Palestine est aux Palestiniens», a-t-il ajouté
Selon un communiqué, le chef de l’Etat a réitéré cette ferme position de principe, rappelant les souffrances des peuples africains subies au fil des siècles et dénonçant l’attitude de certains qui croient encore que les Africains sont des êtres qui doivent être traités de manière dégradante et qui peuvent faire l’objet de trafic illicite d’organes.
Le président de la République a également rappelé le rêve qui hantait les pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine en 1963, citant feu Habib Bourguiba, Kwame Nkrumah, Modibo Keita, Nelson Mandela et Thomas Sankara, évoquant les succès des mouvements de libération nationale en Afrique contre l’esclavage et le colonialisme.
Lors de cet entretien téléphonique, le chef de l’Etat a aussi réaffirmé le droit naturel de chaque citoyen africain à mener une vie digne et décente dans sa patrie, là où il est naît, rappelant que le continent africain regorge de ressources et de richesses mais dont l’exploitation échappe aux populations locales en raison des ingérences étrangères, les conflits récurrents, et les famines.
«Il est grand temps pour nous les Africains d’œuvrer ensemble à bâtir une nouvelle Afrique malgré l’ampleur des défis et les mutations sans précédent que connaît le monde d’aujourd’hui», a plaidé le président Saïed.
Le président de la République a saisi l’occasion pour rappeler que la société humaine d’aujourd’hui est beaucoup plus avant-gardiste que la communauté internationale classique, soulignant que l’humanité tout entière a amorcé une nouvelle phase de reconstruction fondée sur le vivre ensemble et les nouvelles valeurs partagées.
Une telle situation a fait que la légitimité internationale est en retrait par rapport à la légitimité humaine, a souligné le chef de l’Etat, en saluant la position de l’Afrique du Sud sur la guerre à Gaza.
«Tout comme l’Afrique appartient aux Africains, la Palestine, toute la Palestine, appartient au peuple palestinien, qui possède la terre et le droit. Un droit qui ne peut nullement être prescrit avec temps», a estimé le président Saïed.
A l’issue de cet appel, le président de la République a adressé une invitation à son homologue sud-africain à visiter la Tunisie.
Difficile de ne pas voir dans le contenu de cet échange téléphonique entre les deux chefs d’Etat une réponse limpide au président américain Donald Trump qui, lors d’une récente rencontre avec M. Ramaphosa à la Maison blanche, a accusé le pouvoir en Afrique du Sud d’avoir perpétré un génocide contre les blancs afrikaners, tout en montrant aux cameras des fake news et à des images manipulées.
Le taux de croissance de la Tunisie de 1,6% au premier trimestre 2025 est «positif», mais insuffisant pour atteindre l’objectif du gouvernement pour l’ensemble de l’année 2025, fixé à 3,2%.
C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, s’adressant aux parlementaires en séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple, le 26 mai 2025.
L’analyse de la croissance au premier trimestre 2025 révèle qu’elle repose essentiellement sur la demande intérieure, qui a montré des résultats positifs, ainsi que sur l’épargne, a expliqué Abdelhafidh.
La confiance joue un rôle essentiel dans les transactions économiques, a ajouté le ministre.
La croissance de la demande intérieure au premier trimestre de cette année a été relativement rassurante, a-t-il déclaré.
Les données publiées par l’Institut national de la statistique (INS) sont traitées par des experts et des spécialistes du secteur, a-t-il précisé.
Les exportations tunisiennes d’agrumes ont enregistré une hausse significative de 46% entre le 17 octobre 2024 et le 8 mai 2025, atteignant un total de 12 455 tonnes contre 8 507 tonnes à la même période de l’année précédente. La Libye et la France sont les pays qui importent le plus d’agrumes tunisiens
Selon les données publiées par l’Observatoire national tunisien de l’agriculture (Onagri), cette augmentation est principalement imputable à la variété «Maltaise» (photo), qui représente 85% des exportations tunisiennes, avec 10 587 tonnes.
La «Maltaise», connue pour sa pulpe sucrée et juteuse, est particulièrement appréciée sur les marchés européens, notamment en France.
En deuxième position, on trouve la variété Navel, puis le citron.
La valeur des exportations a atteint 28,2 millions de dinars tunisiens (environ 8,5 millions d’euros), avec un prix moyen de 2,26 dinars par kilogramme (environ 0,68 euro/kg). Cela représente une augmentation par rapport à la saison précédente, où le prix moyen était de 1,96 dinars/kg (environ 0,59 euro/kg).
Le principal marché de destination est la Libye (52,6%), suivie de la France (45,8%) et des pays du Golfe (1,4%).
La croissance des exportations reflète les efforts du secteur agricole tunisien pour améliorer la qualité et la compétitivité de ses produits d’agrumes sur les marchés internationaux alors même que le secteur continue de faire face aux défis liés au changement climatique et à la concurrence d’autres pays producteurs.
Avec le livre ‘‘C’era una volta la mia Tunisi” (Il était une fois dans mon Tunis) (BookSpring Edizioni), Mario Meo offre un témoignage intime de la vie de la communauté italienne en Tunisie au XXe siècle, mariant souvenirs personnels et réflexions historiques sur un phénomène migratoire peu connu mais significatif.
Né à Tunis dans une famille d’émigrés italiens, Meo retrace dans ce livre sa jeunesse dans la capitale tunisienne, décrivant son quotidien dans un contexte multiculturel et multireligieux.
Le livre raconte les expériences des différentes communautés présentes dans le pays du Maghreb, mettant en évidence les interactions entre différentes cultures, histoires et religions.
«Mon travail ne prétend pas être une étude scientifique sur l’émigration italienne en Tunisie, a déclaré l’auteur à l’agence Ansa, mais j’ai voulu apporter une contribution basée sur mon expérience personnelle directement vécue pendant ma jeunesse à Tunis, pour sensibiliser à un phénomène peu connu qui constitue une part significative du grand exode migratoire des Italiens au XVIIIe siècle à travers le monde.»
Au cours des XIXe et XXe siècles, la Tunisie accueille une importante communauté italienne, composée principalement de Siciliens et de Sardes.
Selon les données historiques, en 1926, les Italiens représentaient la plus grande communauté européenne du pays, avec près de 90 000 résidents. Cette présence a laissé une empreinte significative sur la société tunisienne, contribuant au développement de l’agriculture, de l’industrie et des infrastructures.
Meo souligne également l’importance des personnalités nées ou élevées en Tunisie, qui ont acquis une renommée internationale dans divers domaines : «L’émigration italienne vers le Maghreb et plus particulièrement vers la Tunisie a été riche en faits historiques et en personnages devenus célèbres, certains même au niveau international, comme Maurizio Valenzi, Nadia Gallico Spano, Antonio Corpora, Luca Ronconi, Romano Ledda, Claudia Cardinale, Paolo Comba, Nicola Pietrangeli et bien d’autres.»
Le livre de Meo représente une contribution précieuse à la mémoire collective, offrant un regard personnel sur un chapitre souvent négligé de l’histoire italo-tunisienne. Au fil de ses pages, le lecteur est invité à redécouvrir les racines communes et les liens culturels qui unissent l’Italie et la Tunisie.
Le Forum sur l’Economie sociale et solidaire (ESS) et l’Innovation sociale se tient du 26 au 28 mai 2025 à la Cité de la Culture à Tunis, sous le thème «Le rôle de l’ESS dans la promotion de la justice sociale». Le but est de contribuer au renforcement de l’écosystème ESS en Tunisie et à la promotion de son rôle de levier pour une transition juste et inclusive.
Le forum réunit des responsables gouvernementaux, des acteurs économiques, des organisations internationales et de jeunes entrepreneurs pour explorer les solutions concrètes qu’offre l’ESS en réponse aux défis sociaux, économiques et environnementaux actuels.
Co-organisé par le ministère de l’Economie et de la Planification, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et la Délégation de l’Union Européenne à Tunis, l’événement vise à renforcer l’écosystème ESS en Tunisie et à promouvoir son rôle de levier pour une transition juste et inclusive.
Les discussions portent sur des questions clés telles que l’autonomisation des jeunes, l’innovation sociale et les mécanismes de financement durables, avec un accent particulier sur les résultats du projet Jeun’ess.
Lancée il y a cinq ans, l’initiative a permis de créer plus de 3 600 emplois, avec une participation féminine de 56% et une inclusion des personnes handicapées de 6,5%, notamment dans les régions prioritaires comme Sidi Bouzid, Kasserine et Kairouan.
Le programme comprend des panels de haut niveau, des sessions techniques, des ateliers thématiques et un village ESS mettant en valeur les innovations et l’expertise locales.
Le forum vise également à jeter les bases d’une stratégie nationale pour l’ESS 2035, alignée sur les agendas mondiaux tels que les Objectifs de développement durable (ODD) 2030 et l’Accord de Paris sur le climat.
Bien qu’un cadre juridique pour soutenir l’ESS soit en place depuis l’adoption de la loi n° 2020-30, sa mise en œuvre complète en Tunisie reste un travail en cours.
Ce forum est considéré comme une opportunité clé pour mobiliser et aligner les efforts des institutions publiques, de la société civile et des acteurs économiques afin de libérer le potentiel du secteur.
L’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, qui est intervenu au forum a rappelé «la présence historique de la coopération italienne en faveur de l’inclusion des jeunes et des plus vulnérables et pour le développement durable en Tunisie», indiquel’ambassade d’Italie sur ses réseaux sociaux.
L’Italie, à travers son action de coopération, est depuis longtemps un partenaire fondamental de la Tunisie dans la mise en œuvre de politiques et de projets visant à renforcer le tissu social et économique du pays. «Notre collaboration repose sur une vision commune de progrès et d’inclusion», a déclaré l’ambassadeur, ajoutant que «l’économie sociale et solidaire est un pilier essentiel pour atteindre ces objectifs.»