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Tourisme | La zone Tabarka-Ain Draham peine à se lancer

28. Dezember 2025 um 11:39

La région touristique de Tabarka-Ain Draham (gouvernorat de Jendouba), située dans le nord-ouest de la Tunisie, ne manque pas d’atouts et d’attractions, notamment des sites naturels et archéologiques, mais elle peine vraiment à se lancer, malgré les espoirs mis en elle par l’ancien président Ben Ali qui, dans les années 1990, y avait fait construire un aéroport international et fait pression sur les capitaine de l’industrie touristique pour qu’ils y acquièrent des terrains et y construisent des établissements hôteliers, sportifs et de loisirs, notamment un beau parcours de golf et une marina rutilante. (Ph. Tabarka, Bulla Regia, Chemtou, Ain-Draham).

Latif Belhedi  

Après de gros investissements, publics et privés, et un départ prometteur, entre 2000 et 2010, la zone s’est quelque peu rendormie, et ce ne sont pas les visiteurs en provenance de l’Algérie voisine qui pouvaient, seuls, la dynamiser. Aussi des efforts sont-ils constamment fournis par les opérateurs locaux pour inscrire durablement leur zone sur la carte du tourisme méditerranéen. Ces efforts commencent à donner leurs fruits, mais encore timidement.

C’est ainsi qu’en cette fin d’année, l’activité touristique dans la région a enregistré une hausse de 28 % des arrivées entre le 1er et le 20 décembre 2025, atteignant 14 684 visiteurs contre 11 474 durant la même période de l’année précédente, indique un rapport publié par le Commissariat régional du tourisme de Tabarka-Aïn Draham.

La région a également enregistré une hausse de 37,3% du nombre de nuitées, atteignant 25 910 contre 18 866 à la même période en 2024.

S’agissant du nombre de touristes accueillis dans les différents établissements d’hébergement de la région, entre le 1er janvier et le 20 décembre 2025, il s’est élevé à 241 691, contre 233 761 à la même période l’année précédente, soit une augmentation de 3,4 %.

La région a également enregistré 518 824 nuitées, contre 491 130 à la même période l’an dernier, soit une hausse de 5,6 %.

Les nationaux arrivent en tête en termes d’arrivées et de nuitées, suivis les Algériens, les Polonais et les Libyens.

On prévoit que plus de 15 000 touristes vont passer leurs vacances dans la région entre le 21 et le 31 décembre courant, qui généreront 32 000 transactions, avec environ 2 700 Tunisiens enregistrés le soir du Nouvel An.

La zone Tabarka-Aïn Draham reste donc essentiellement une destination touristique prisée par les vacanciers tunisiens et algériens. Or, ses infrastructures et installations, souvent d’ailleurs luxueuses et haut de gamme, auraient sans doute permis d’attirer davantage de touristes européens. Encore faut-il qu’elles soient mieux mises en valeur et communiquées à cette clientèle qui apprécierait la proximité de la montagne, de la mer et de la forêt que cette région offre aux visiteurs.

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Mhamed Krichen s’interroge sur la teneur de l’accord militaire tuniso-algérien

28. Dezember 2025 um 10:52

Nous publions ci-dessous le commentaire que le journaliste d’Al Jazeera, Mhamed Krichen, a posté sur sa page Facebook, hier soir, samedi 27 décembre 2025, à propos de l’accord militaire entre la Tunisie et l’Algérie, signé le 7 octobre dernier à Alger, et dont le texte n’a pas été rendu public par aucune des deux parties, alors que certaines de ses clauses supposées fuitées à travers les médias et les réseaux sociaux suscitent de grandes inquiétudes, notamment en Tunisie.

«Il existe actuellement une vive controverse autour d’un accord militaire et de sécurité signé entre la Tunisie et l’Algérie en octobre dernier (similaire à l’accord Tunisie-Union européenne de 2023).

«Tant que le texte de cet accord restera confidentiel, et que l’on ignore s’il contient des clauses secrètes, et tant que le gouvernement tunisien maintiendra son silence ou son déni implicite, il ne fera qu’alimenter de très sérieux doutes quant à la souveraineté de la Tunisie et à l’indépendance de ses décisions politiques et sécuritaires [auxquelles cet accord porterait atteinte, selon certaines sources médiatiques, ce qui requerrait des clarifications officielles, Ndlr].

«Les Tunisiens ont le droit de tout savoir, en toute transparence.»

I. B.

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Tunisie | Interdiction des chèques antidatés et révélation des lois du marché

28. Dezember 2025 um 08:30

L’objectif officiel de la réforme des chèques en Tunisie est limpide : moderniser un système de paiement archaïque, restaurer la confiance dans l’instrument et lutter contre les impayés. La Loi N°41-2024, en vigueur depuis le 2 février 2025, a effectivement mis un terme radical à une pratique illégale mais omniprésente : l’émission de chèques antidatés, cet artifice qui permettait de régler un bien aujourd’hui avec un engagement payable demain.

Houssem Djelassi *

Le résultat le plus visible et le plus commenté de cette réforme est un recours massif au cash, un véritable paradoxe pour une loi visant à dématérialiser les transactions. Les commerçants, craignant la complexité de la nouvelle plateforme TuniCheque ou refusant tout simplement les chèques, affichent désormais des pancartes explicites : «Paiement en espèces uniquement». Les données de la Banque Centrale de Tunisie confirment cette tendance, avec une hausse notable de la masse monétaire en circulation.

Pourtant, en forçant l’économie à abandonner cet «argent fantôme» que constituaient les chèques différés, la réforme a opéré une purge bien plus profonde. Elle a mis à nu les véritables mécanismes de l’offre et de la demande, longtemps faussés par un crédit informel et risqué. Ce n’est pas seulement une révolution des moyens de paiement, c’est une révélation sur la nature même des prix et de la consommation en Tunisie.

Le chèque antidaté : un crédit fantôme qui faussait le marché

Pendant des décennies, le chèque postdaté a bien plus été un instrument de crédit informel qu’un simple moyen de paiement. Pour les ménages aux revenus modestes ou irréguliers, il était la clé d’accès à la consommation de biens durables. Pour les PME, il servait de mécanisme de trésorerie pour gérer les délais de paiement entre fournisseurs et clients.

Ce système reposait sur une fiction collective : la promesse d’une provision future, souvent incertaine. Il créait une demande artificielle, dissociée de la capacité de paiement immédiate des consommateurs. Un client pouvait ainsi «acheter» un réfrigérateur d’une valeur de 3 000 dinars avec une série de chèques, sans que le commerçant ne dispose d’aucune garantie réelle sur la solvabilité à venir, si ce n’est la menace de poursuites pénales. Le prix affiché n’était donc plus un signal pur du marché, mais un montant ajusté à la facilité apparente du crédit fourni par le vendeur lui-même.

Le retour aux fondamentaux : une demande réelle et une guerre des prix

Le choc de la réforme a été brutal. Du jour au lendemain, cette facilité de crédit a disparu. La demande, privée de son carburant fictif, s’est contractée. Les chiffres sont éloquents : des commerçants rapportent des baisses de ventes dans des secteurs comme l’électroménager, la téléphonie.

Face à cette nouvelle réalité, les stratégies d’adaptation des commerçants sont révélatrices. Pour survivre et attirer une clientèle désormais contrainte par son cash disponible, une seule arme est redevenue centrale : le prix.

  • Réajustement à la baisse : confrontés à une baisse drastique du volume des transactions, de nombreux détaillants ont commencé à réviser leurs marges et à proposer des promotions agressives. L’objectif est de recoller au plus près au pouvoir d’achat réel et immédiat du consommateur.
  • Valorisation du cash : le liquide, autrefois encombrant et risqué, est devenu roi. Les commerçants offrent souvent des remises ou des conditions avantageuses pour les paiements en espèces, car ils évitent ainsi toute friction liée aux nouveaux chèques ou aux délais de virement.
  • Segmentation clientèle : la réforme a creusé le fossé entre les clients disposant d’un revenu formel et stable (éligibles aux prélèvements automatiques ou aux crédits structurés) et les autres. Les commerçants doivent désormais composer avec cette segmentation plus nette de la demande.

Ce phénomène illustre un retour aux fondamentaux de l’économie : le prix redevient le principal régulateur entre une offre qui doit écouler ses stocks et une demande contrainte par sa liquidité. La conjoncture économique difficile, marquée par une inflation persistante et une croissance atone, amplifie cette pression. Les entreprises sont forcées d’être plus compétitives sur les prix, car elles ne peuvent plus compenser par le volume artificiel généré par le crédit informel.

Une transition douloureuse vers une économie plus saine ?

Si les effets à court terme sont douloureux (ralentissement de la consommation, difficultés de trésorerie pour les PME, exclusion d’une partie de la population du marché formel), ils pourraient jeter les bases d’une économie plus saine à moyen terme.

  • Transparence et confiance : la plateforme TuniCheque, en permettant de vérifier les fonds en temps réel, élimine le risque d’impayés pour le commerçant et restaure le chèque dans sa fonction originelle d’instrument de paiement sûr.
  • Formalisation du crédit : en tarissant la source du crédit informel, la réforme force le système financier à innover. Le développement de produits de crédit à la consommation adaptés, de cartes de crédit ou le BNPL, de financements par traites ou d’affacturage pour les PME devient une nécessité impérieuse. Cette formalisation permettrait un accès au crédit mieux évalué, moins risqué et à des coûts plus transparents.
  • Efficacité du marché : un marché où les prix reflètent la rencontre d’une offre et d’une demande réelles est un marché plus efficace. Il alloue les ressources de manière plus optimale et envoie des signaux plus clairs aux producteurs et aux consommateurs.

On ne peut pas indéfiniment cacher l’inexistant

La réforme tunisienne des chèques nous enseigne une leçon fondamentale : on ne peut pas construire une croissance durable sur la promesse de paiements futurs non garantis. En interdisant les chèques antidatés, le législateur a retiré le voile qui occultait les déséquilibres réels de l’économie.

La transition est âpre, et ses coûts sociaux sont élevés. Le succès de cette réforme «disruptive» dépendra désormais de la capacité des pouvoirs publics, des banques et du secteur privé à proposer des alternatives et des solutions de financement inclusives et modernes. Si cette condition est remplie, la Tunisie pourrait sortir de cette épreuve avec un système financier plus robuste, où le prix des biens n’est plus une illusion de crédit, mais le véritable reflet de leur valeur sur un marché assaini.

* Fondateur, Ceo de Planif Pay® (Amana Finnovation).

Du même auteur :

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Gestern — 27. Dezember 2025Haupt-Feeds

Redeyef | Enquête sur le décès de l’infirmière Azhar

Von: Yusra NY
27. Dezember 2025 um 20:39

Une enquête a été ouverte afin de révéler les circonstances et les responsabilités dans le décès d’Azhar Ben Hmida, l’infirmière qui a succombé à de graves brûlures suite à un accident survenu pendant l’exercice de ses fonctions à l’hôpital local.

La famille d’Azhar a été informée, ce samedi 27 décembre 2025, de l’ouverture d’une enquête administrative et judiciaire et ce via un appel téléphonique qu’elle a reçu par le ministre de la Santé qui a tenu à lui présenter ses condoléances.

Cette enquête vise à faire la lumière sur les circonstances exactes de l’accident et de déterminer les responsabilités de chacun dans ce drame.

On notera que des professionnels de la santé, des activistes et des habitants de Redeyef ont organisé une marche ce samedi 27 décembre* pour exiger la vérité.

Y. N.

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Affaire Belaïd | Date du procès de Bechir Akremi

Von: Yusra NY
27. Dezember 2025 um 19:29

Après le rejet de la demande de libération de l’ancien procureur général de la république Bechir Akremi, son procès a été reporté au 7 janvier 2026.

La Chambre criminelle spécialisée dans l’examen des affaires terroristes près le Tribunal de première instance de Tunis a en effet décidé de reporter l’examen de l’affaire qui concerne également d’autres accusés, dont des dirigeants du parti islamiste Ennahdha, dans l’affaire de l’assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaïd, perpétré le 6 6 février 2013 par des extrémistes religieux.

Pour rappel, le Watad, parti qui était dirigé par Chokri Belaïd,a porté plusieurs plaintes contre Bechir Akremi en l’accusant de manquements dans le traitement de cette affaire et notamment cherché à blanchir certains dirigeants Ennahdha.

Y. N.

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L’activité touristique tunisienne reprend son élan

27. Dezember 2025 um 11:19

Malgré une conjoncture nationale et internationale difficile marquée par l’incertitude quant aux évolutions futures dans la région et au-delà, le tourisme en Tunisie semble promis à un bel avenir. Après une décennie difficile, qui a culminé avec l’épidémie de Covid 19, il y a comme un élan de reprise de l’activité touristique nationale, confirmée par les bons résultats de 2025, qui laissent présager une croissance continue et soutenue dans les années à venir. Les autorités, en tout cas, semblent confiantes quant à la poursuite de cette tendance positive.

Latif Belhedi

Malgré une conjoncture nationale et internationale difficile marquée par l’incertitude quant aux évolutions futures dans la région et au-delà, le tourisme en Tunisie semble promis à un bel avenir. Après une décennie difficile, qui a culminé avec l’épidémie de Covid 19, il y a comme un élan de reprise, confirmée par les bons résultats de 2025, qui laissent présager une croissance continue et soutenue dans les années à venir. Les autorités, en tout cas, semblent confiantes quant à la poursuite de cette tendance positive.

Des recettes en hausse de 6,3 % en 2025

Au 22 décembre 2025, la Tunisie a enregistré plus de 11 millions de visiteurs, contre 10,264 millions en 2024, et des recettes de 7,886 milliards de dinars, contre 7,494 milliards de dinars une année auparavant, soit une hausse annuelle de 6,3 %, indiquent des chiffres de la Banque centrale de Tunisie (BCT), témoignant d’une reprise bien au-delà des prévisions initiales.

Grâce à cette performance, portée par des stratégies de diversification de l’offre, d’allongement de la saison touristique et d’amélioration de l’expérience globale des visiteurs, notre pays s’impose à nouveau comme une destination touristique de premier plan en Méditerranée.

Cependant, la croissance constatée du secteur est largement tirée par la forte demande des marchés de l’Algérie et de la Libye voisines. Ces deux pays sont restés les principaux pourvoyeurs de touristes du pays avec, respectivement, 3,5 et 2,25 millions de visiteurs.

Un éventail plus large d’expériences premium

La croissance a cependant été plus faible sur les marchés d’Europe et du Moyen-Orient. Pourtant, la Tunisie a mis en œuvre une stratégie de diversification pour rester attrayante pour un large éventail de voyageurs, et de montée en gamme, pour attirer une clientèle plus aisée, disposée à dépenser davantage pour ses vacances. Les efforts déployés par le gouvernement pour améliorer la qualité de l’expérience touristique, des hébergements de luxe aux services haut de gamme, commencent à porter leurs fruits. Les visiteurs ont désormais accès à un éventail plus large d’expériences premium, incluant hôtels de charme, gastronomie raffinée et expériences culturelles exclusives, ce qui renforce l’attractivité de la destination.

Le secteur soutient des centaines de milliers d’emplois, du personnel hôtelier aux guides touristiques, et a des retombées positives sur de nombreux secteurs, dont les transports, le commerce de détail et l’agriculture. Son développement est donc crucial non seulement pour l’image du pays à l’étranger, mais aussi pour sa stabilité économique à l’intérieur.

Pour maintenir cet élan, les autorités investissent davantage dans le développement des infrastructures afin de répondre à la demande touristique croissante. Les principaux aéroports, les réseaux de transport et les services d’accueil sont constamment améliorés, rendant les déplacements vers et à l’intérieur de la Tunisie plus accessibles et plus confortables pour les touristes. Ce n’est qu’à ce prix que la Tunisie pourrait rester compétitive sur le marché touristique régional et mondial et accueillir un nombre croissant de visiteurs.

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Australie, Brésil, France, Kenya… la diffusion mondiale de l’IA s’accélère

27. Dezember 2025 um 09:45

L’intelligence artificielle n’est plus l’apanage de la Silicon Valley. Selon le rapport State of Enterprise AI 2025 d’OpenAI, l’IA s’installe durablement dans le monde professionnel et gagne rapidement du terrain à l’échelle mondiale. L’adoption progresse «à travers les géographies», mais elle reste marquée par des disparités économiques et organisationnelles.

                 Source: rapport d’OpenAI  

Le rapport repose sur les données de clients professionnels OpenAI Enterprise, principalement situés dans les grandes économies technologiquement avancées, comme les États‑Unis, l’Europe ou le Japon. Pourtant, d’autres régions connaissent une croissance spectaculaire: l’Australie arrive en tête, suivie du Brésil, des Pays-Bas, de la France et du Canada, avec des hausses de plus de 140 % du nombre de clients professionnels en un an. Les États‑Unis, le Royaume‑Uni et l’Allemagne figurent également parmi les plus grands marchés en termes d’adoption d’IA d’entreprise, notamment pour les offres Enterprise. 

Au‑delà des marchés avancés, la progression est encore plus rapide dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans certaines régions, l’utilisation de ChatGPT et d’autres outils IA croît jusqu’à 4 fois plus vite que la moyenne mondiale. Mais l’adoption n’est pas uniforme: là où les économies avancées intègrent l’IA dans des fonctions professionnelles diversifiées, d’autres régions l’utilisent surtout pour des tâches pratiques et quotidiennes.

Une transformation profonde du monde du travail

L’IA ne se limite plus à faire gagner du temps ou améliorer la qualité des résultats. Elle redéfinit les méthodes de travail, transforme la collaboration et ouvre de nouvelles perspectives d’innovation et de création de valeur. Hier confinée à des projets pilotes, elle est désormais un élément constitutif des outils et workflows professionnels.

L’Afrique face à l’IA: un continent en mouvement

Certaines données externes permettent de se faire une idée de l’adoption sur le continent africain. Selon le Global Digital Report de juillet 2025, 42,1 % des internautes kényans âgés de 16 ans et plus ont utilisé ChatGPT dans le dernier mois, ce qui place le Kenya en tête mondiale pour l’usage de cet outil.

Le continent montre toutefois une divergence notable. Le Kenya devance largement ses voisins africains. L’Afrique du Sud affiche un taux de 15,3 %, l’Égypte 9,8 % et le Nigeria 8,2 %. Le Maroc et l’Afrique du Sud apparaissent également parmi les marchés les plus sensibilisés à l’IA dans certaines enquêtes.

Rappelons qu’OpenAI a récemment lancé ChatGPT Go en Afrique, une version plus abordable de son IA. Par ailleurs, des investissements majeurs, comme le milliard de dollars des Émirats pour développer l’IA sur le continent, viennent stimuler les infrastructures et la formation, même si ces initiatives ne sont pas directement issues du rapport OpenAI.

 

Source: rapport d’OpenAI  

Lire aussi: 

 

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À Gaza, un autre hiver de désespoir !

27. Dezember 2025 um 09:45

Faux cessez-le-feu de Trump, tentes en plastique, famine, froid glacial, inondations, c’est le troisième hiver insupportable enduré par les Gazaouis. Et jusque-là, aucune perspective sérieuse pour un avenir meilleur et pour une vie digne. 

Imed Bahri

Malgré une relative amélioration de l’aide humanitaire et la levée, sur le plan technique, de la qualification de famine, la plupart des habitants de Gaza souffrent toujours d’une faim aiguë, d’infrastructures délabrées et d’un hiver rigoureux qui transforme les tentes et les décombres en pièges mortels, écrit Ishaan Tharoor dans une enquête publiée dans le Washington Post. L’absence d’une véritable solution politique et la persistance des restrictions et des violences maintiendront la bande de Gaza prisonnière d’un cycle infernal d’aide d’urgence, puis de négligence, puis d’une catastrophe encore plus grave, prévient-il.

Insécurité alimentaire et malnutrition

Le week-end dernier, une lueur d’espoir est apparue à Gaza. L’Ong Action Contre la faim a annoncé qu’aucune zone du territoire palestinien dévasté n’était officiellement classée en situation de famine. Cette annonce faisait suite à une relative augmentation de l’aide humanitaire et des approvisionnements alimentaires commerciaux après l’accord de cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas en octobre.

Cependant, cette «amélioration» ne change rien à la situation générale. Selon le rapport du Système intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), près des trois quarts de la population de Gaza –soit environ 1,6 million de personnes– continuent de souffrir d’insécurité alimentaire aiguë et de malnutrition. Autrement dit, la famine, bien que n’étant plus officiellement qualifiée de famine, persiste sous d’autres formes, moins visibles mais non moins dévastatrices.

Les responsables israéliens se sont empressés de remettre en question les précédents rapports de l’IPC qui avaient alerté sur la famine, accusant l’organisation de se baser sur des données inexactes. Le ministère israélien des Affaires étrangères a même prétendu il y a une semaine que «l’IPC a même dû admettre qu’il n’y a pas de famine à Gaza»

Cependant, cette déclaration occulte une vérité fondamentale : l’absence de la désignation de famine ne signifie pas l’absence de faim et n’exonère personne de sa responsabilité face à la situation à laquelle la population est confrontée.

Des gangs liés à Israël pillent l’aide alimentaire

Dans les mois précédant le cessez-le-feu, Israël a imposé de sévères restrictions à l’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza, affirmant souvent qu’une partie était détournée au profit d’«acteurs malveillants». Cependant, les Nations Unies et le gouvernement américain –y compris par le biais d’un audit interne– ont confirmé qu’il n’existait aucune preuve de vols ou de détournements d’aide à grande échelle par le Hamas. Pire, ce sont les gangs liés à Israël qui pillaient l’aide alimentaire et accentuaient le chaos dans la bande de Gaza. 

Même après l’entrée en vigueur de la première phase du cessez-le-feu, les organisations internationales ont continué d’alerter sur l’insuffisance des quantités de nourriture et de produits de première nécessité arrivant à Gaza. Une analyse de l’Associated Press publiée ce mois-ci a conclu que les livraisons étaient loin d’atteindre les objectifs fixés dans l’accord de cessez-le-feu négocié par l’administration Trump.

L’Integrated Food Security Phase Classification (IPC) prévoit que, dans l’année à venir, plus de 100 000 enfants à Gaza souffriront de malnutrition aiguë nécessitant un traitement, ainsi que quelque 37 000 femmes enceintes ou allaitantes.

Cependant, les conséquences de ces pénuries vont bien au-delà de la simple faim.

Une terrible épreuve de survie

Avec l’arrivée de l’hiver, la crise humanitaire se transforme en une terrible épreuve de survie. Une violente tempête côtière et des pluies torrentielles ont tué plus d’une douzaine de Palestiniens vivant dans des camps de fortune ou parmi les décombres d’immeubles détruits. Les vents et les inondations ont provoqué l’effondrement des structures précaires où les habitants avaient trouvé refuge.

Au moins deux nourrissons sont morts d’hypothermie. Les fines bâches en plastique n’offraient aucune protection contre le froid, tandis que les couvertures chaudes –parfois soumises à des restrictions israéliennes– restaient rares. «Nous craignons que cette tragédie ne se reproduise si une solution durable n’est pas trouvée, en particulier pour les bébés prématurés», a déclaré Ahmed al-Farra, directeur du service de pédiatrie de l’hôpital Nasser, à l’Associated Press après le décès d’un nourrisson de 29 jours. «Ils vivent dans des tentes délabrées, exposés au vent et au froid, et privés même des moyens de chauffage les plus élémentaires», a-t-il ajouté. 

Ces souffrances s’ajoutent à une réalité déjà catastrophique. De larges pans des infrastructures de Gaza, y compris des établissements de santé essentiels, ont été détruits. Ce qui reste fonctionne à peine. D’après The Economist, sur les 18 établissements de santé partiellement fonctionnels, 16 ne peuvent éliminer les déchets médicaux en toute sécurité, 15 sont privés d’électricité, 13 ne disposent pas de toilettes et de lavabos adéquats et 11 n’ont pas d’approvisionnement stable en eau potable. Dans l’ensemble du secteur, il ne reste que 74 lits de soins intensifs.

Les organisations de défense des droits humains tiennent Israël pour responsable de cette situation. Erika Guevara-Rosas d’Amnesty International a déclaré que les récentes tempêtes ont aggravé les souffrances d’une population déjà profondément traumatisée, soulignant que la catastrophe aurait pu être évitée si les matériaux d’abri et les fournitures nécessaires à la réparation des infrastructures vitales avaient été autorisés à entrer. 

Parallèlement, Israël a renforcé son emprise sur Gaza en établissant ce que l’on appelle la «Ligne Jaune» qui place les zones situées à l’est sous contrôle militaire total. Selon des informations, des groupes armés locaux opèrent dans ces zones avec l’approbation tacite, voire le soutien, d’Israël, tandis que la plupart des habitants de Gaza à l’ouest de la ligne vivent dans des camps informels surpeuplés et appauvris, suite à un retrait israélien technique qui n’a guère amélioré la situation sur le terrain.

Israël continue de mener des frappes en prétendant toujours cibler des sites du Hamas. Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 395 Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes depuis l’entrée en vigueur théorique du cessez-le-feu.

Parallèlement, des responsables américains, israéliens et régionaux mènent d’ardues négociations concernant la prochaine phase du cessez-le-feu, qui implique une mise en œuvre plus complexe du plan en 20 points du président Donald Trump. La Maison Blanche espérait en commencer l’application avant Noël mais des détails cruciaux restent à régler, notamment la composition de la force internationale proposée et son rôle dans la stabilisation de Gaza durant la phase de reconstruction.

Certains responsables américains mettent en avant des projets de lignes ferroviaires à grande vitesse, de projets immobiliers en bord de mer et de gratte-ciel surgissant des décombres.

Cependant, ces images semblent bien éloignées de la réalité des deux millions de personnes toujours prises au piège entre la faim, le froid et la violence.

Dans le même temps, Benjamin Netanyahu dirige un gouvernement de droite qui poursuit ses attaques au Liban, accélère l’annexion progressive de la Cisjordanie et menace d’une possible escalade contre l’Iran, des comportements qui risquent d’aggraver l’instabilité au lieu de la contenir.

Lors d’une conférence au Qatar ce mois-ci, la diplomate saoudienne Manal Radwan a lancé un avertissement alarmant : «Nous avons déjà vu ce film: la guerre à Gaza puis l’intervention internationale puis l’aide humanitaire puis l’épuisement politique puis l’oubli… pour ensuite replonger dans un cycle encore plus violent»

À Gaza, l’hiver n’a pas besoin d’une nouvelle guerre pour faire des ravages. Il lui suffit de ce vide politique et humanitaire pour perpétuer le désespoir, une fois de plus, et à un prix encore plus lourd.

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Eric Chelle | «Face à la Tunisie, ce ne sera pas facile»

27. Dezember 2025 um 08:33

Eric Chelle réfléchit à l’opportunité de modifier son système de jeu avant le choc entre le Nigeria et la Tunisie, ce samedi 27 décembre 2025 à 21 heures à Fès, dans le cadre de la seconde journée du groupe C de la Coupe d’Afrique des Nations de football Maroc 2025.

Chelle privilégie un 4-4-2 en losange, même si les Super Eagles sont passés à un 4-3-3 en seconde période face à la Tanzanie lors de leur premier match de la CAN en début de semaine.

«J’envisage deux options : soit laisser la Tunisie avoir le ballon, soit, dès que nous le récupérons, jouer direct, soit poursuivre avec notre philosophie de jeu», a déclaré Chelle en conférence de presse vendredi. Et de trancher : «Comme nous le savons, la Tunisie est une bonne équipe et nous allons peut-être adapter notre stratégie.»

Le coach nigérian a enchaîné : «Nous avons eu nos séances d’entraînement après le premier match et nous avons cherché à intensifier le jeu. Nous affrontons une grande équipe, alors donnons tout pour ce match. Je dois bien préparer mes joueurs car ce ne sera pas facile. La Tunisie est une excellente équipe, comme je l’ai dit, avec de nombreux bons joueurs expérimentés et de jeunes talents. Ils jouent donc très bien en équipe.»
Le Nigeria est sorti indemne de son match contre la Tanzanie, ce qui signifie que Chelle a le luxe de pouvoir compter sur un effectif au complet pour son deuxième match du groupe C.

Le coach des Aigles de Carthage, Sami Trabelsi, est dans le même cas puisqu’il dispose de tous ses joueurs en bon état de forme comme ils l’ont démontré lors de leur premier match, mardi, remporté 3-1 face à l’Ouganda.

Lors de la conférence de presse, l’ancien international a évité de s’embarquer dans des extrapolations technico-tactiques. «Nous ne raisonnons pas en hypothèses. Chaque match se prépare avec le même sérieux et la même concentration», a-t-il insisté.  

Des changements dans l’équipe ? Il y en aura peut-être, ou peut-être pas, car, a-t-il lancé : «On ne change pas une équipe qui gagne», misant sur la stabilité et les automatismes déjà en place.

I. B.

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CAN 2025 | Ce soir, un explosif Tunisie – Nigeria

27. Dezember 2025 um 08:06

Tous les regards seront tournés vers le choc Tunisie – Nigeria, deux grandes équipes du continent qui s’affronteront ce samedi 27 décembre à 21 heures à Fès lors d’une rencontre importante mais pas vraiment décisive de la 2e journée de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, actuellement disputée au Maroc.

Cette rencontre s’inscrit dans la continuité d’une rivalité historique entre le Nigeria et la Tunisie, vieille de 64 ans. Leurs confrontations ont souvent été marquées par des moments dramatiques, des duels physiques intenses et des séances de tirs au but haletantes. La victoire 1-0 de la Tunisie face au Nigeria en huitièmes de finale de la CAN 2022 reste un exemple récent de l’importance des détails qui peuvent faire basculer un match.

Les sélectionneurs Tunisien Sami Trabelsi et nigérian Eric Chelle, tous deux anciens internationaux, auront la lourde tâche de prendre des décisions tactiques susceptibles d’influencer le déroulement de la rencontre. «Nous sommes prêts à mettre en œuvre notre plan et à nous adapter aux points forts de l’adversaire», a déclaré Chelle avant le match. Trabelsi a ajouté que la Tunisie entendait «allier expérience et créativité pour contrôler le milieu de terrain et multiplier les occasions offensives.»

Le Nigeria misera sur son secteur offensif, notamment Victor Osimhen, qui espère inscrire son premier but dans ce tournoi. Ademola Lookman, buteur face à la Tanzanie, et Samuel Chukwueze apporteront vitesse et amplitude au jeu, tandis que Wilfred Ndidi sera le pilier du milieu de terrain aux côtés du meneur de jeu Alex Iwobi. Calvin Bassey et Semi Ajayi devraient former le noyau dur de la défense nigériane.

La Tunisie s’appuiera sur son effectif expérimenté, emmené par son capitaine Ferjani Sassi au milieu de terrain. Hannibal Mejbri devrait apporter énergie et créativité, tandis que l’attaquant Elias Achouri, auteur d’un doublé contre l’Ouganda, représente une menace offensive majeure. Le latéral Ali Abdi et le défenseur central Dylan Bronn assureront la stabilité défensive.

Les deux équipes évoluent dans le groupe C, aux côtés de l’Ouganda et de la Tanzanie, dans un groupe déjà considéré comme l’un des plus relevés du tournoi.

La Tunisie occupe actuellement la première place du groupe à la différence de buts après sa victoire convaincante 3-1 face à l’Ouganda lors de son premier match. Le Nigeria la suit de près après avoir débuté sa campagne par une victoire 2-1 contre la Tanzanie, la plaçant en position idéale pour la première place.

Une victoire pour l’une ou l’autre équipe renforcerait considérablement ses chances de qualification pour les huitièmes de finale.

Où regarder le match en direct ?

Le match sera diffusé en direct sur plusieurs plateformes, assurant une large couverture en Afrique et dans le monde arabe :

beIN Sports Max 1

beIN Sports Max 2

beIN Sports Max 3

Al Aoula Algérie

SuperSport Football Plus Nigeria.

I. B.

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Les États-Unis reportent à juin 2027 leurs droits de douane sur les puces chinoises

26. Dezember 2025 um 10:22

L’administration Trump déterminera le taux de droits de douane supplémentaires sur les puces, et ce jusqu’en juin 2027, selon le représentant américain au commerce.

Le gouvernement américain a annoncé mercredi 24 décembre qu’il augmenterait les droits de douane sur les importations chinoises de semi-conducteurs en juin 2027, à un taux qui sera décidé au moins un mois à l’avance.

Le taux de droits de douane sur les puces chinoises sera nul jusqu’à cette date, selon un document déposé auprès du Bureau du représentant américain au commerce (USTR).

« Le représentant américain au commerce a déterminé que les actes, politiques et pratiques de la Chine sont passibles de sanctions en vertu de l’article 301 de la loi de 1974 sur le commerce et que les mesures appropriées comprennent l’imposition immédiate de droits de douane sur les semi-conducteurs en provenance de Chine, avec un taux initial de 0 %, qui augmentera dans 18 mois, le 23 juin 2027… », indique le document.

Lire aussi — Etats-Unis et Chine : entre accord commercial et confrontation géopolitique

Dans le cadre d’une enquête ouverte il y a un an, l’agence a affirmé que la Chine se livrait à des pratiques commerciales déloyales dans ce secteur. « Depuis des décennies, la Chine cible l’industrie des semi-conducteurs pour dominer le secteur et a mis en œuvre des politiques et des pratiques non marchandes de plus en plus agressives et radicales pour y parvenir », a-t-on déclaré.

La décision de reporter l’imposition de nouveaux droits de douane pendant au moins 18 mois suggère que l’administration Trump tente d’apaiser les tensions commerciales entre Washington et Pékin.

En octobre, le président américain Donald Trump et le président chinois Xi Jinping ont convenu d’une trêve dans la guerre commerciale, les États-Unis abaissant certains droits de douane et la Chine autorisant les exportations de terres rares.

Selon le document déposé par le représentant américain au commerce (USTR), les droits de douane augmenteront le 23 juin 2027.

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Pourquoi je soutiens la manifestation du 17 décembre

26. Dezember 2025 um 10:20

L’auteur propose une lecture assez originale et inattendue de la manifestation du 17 décembre devant le théâtre municipal de Tunis, qui a regroupé des personnes affichant tapageusement et, parfois, de manière grotesque, leur soutien au président de la république Kaïs Saïed. Ces marginaux qui se tiennent généralement aux côtés des autorités et parfois des groupes politiques influents, servent souvent de carburant au régime en place et peuvent en devenir aussi les fossoyeurs.

Abderrazek Ben Khelifa *

Je soutiens la manifestation du 17 décembre 2025 qui a rassemblé, entre autres, un nombre de marginaux, que certains qualifient de populace ou de racaille… Et qui, en tout cas, s’accordent tous sur le fait qu’ils n’ont rien à perdre. Ils se tiennent généralement aux côtés des autorités et parfois de groupes politiques influents, dans les manifestations exigeant le départ du gouvernement, ou les rassemblements des partis au pouvoir.

En fait, je sais que certains d’entre eux étaient fortement impliqués dans les campagnes électorales d’Ennahda, Nidaa Tounes, Machrouu Tounes, Qalb Tounes et Tahya Tounes, tel cet homme démuni qui se tenait aux côtés de Youssef Chahed et que ce dernier ne voulait même pas regarder.

Sont-ils opportunistes ?! Non… L’opportunisme est une posture calculée, une décision prise par un esprit purement pragmatique qui, comme on dit, «sait où se trouve le pouvoir».

Le carburant au régime

Pour comprendre objectivement cette catégorie, il n’est plus possible de s’appuyer sur les outils analytiques d’Herbert Marcuse, Frantz Fanon, Antonio Gramsci, Michel Foucault et Edward Said, qui ont fait des marginaux une force capable de mener des révolutions. Parce qu’ils ont étudié les populations marginalisées dans les sociétés occidentales, mais pas sérieusement dans les sociétés autoritaires orientales où ces populations servent de carburant au régime… Ils [ces manifestants, Ndlr] sont maintenant avec Saïed… et en Égypte avec Sissi dont ils attendent monts et merveilles… Le réservoir électoral sous Ben Ali se situait à Kasserine et Sidi Bouzid, le berceau même de la révolution [qui a finalement emporté ce dernier, Ndlr], selon un livre de mon ami le Dr Mouldi Lahmar.

Aujourd’hui, presque tous ceux qui se sont rassemblés devant le théâtre municipal pour soutenir Kais Saïed, et même ceux qui sont plus marginalisés qu’eux, c’est-à-dire le groupe des SDF, je me suis gardé de les moquer ou de les condamner… car je les plains sincèrement et peut-être même que je les comprends dans une certaine mesure… mais je suis presque certain qu’ils portent le germe de la chute du système populiste.

Parmi les penseurs les plus éminents qui ont surpassé Marcuse, Fanon et Foucault, et qui ont compris la profondeur de cette catégorie sociale, figure le penseur iranien Asef Bayat, qui a utilisé le concept de «présence politique» au lieu de protestation pour ce groupe qui ne s’exprime pas directement comme les intellectuels et l’élite politique.

Si l’on examine la «présence» de ces personnes devant le théâtre municipal et la manière dont elles ont exprimé leur soutien à Kais Saïed, on remarque qu’elles concluent leurs slogans et leurs déclarations par «Nous sommes avec Kaisoun», puis formulent une demande personnelle, comme l’amélioration de leurs conditions de vie et l’obtention d’aides sociales. Et c’est là le nœud du problème… Ils «protestent» contre les autorités d’une manière «plus insidieuse» que les politiciens eux-mêmes. Ils mettent ceux-là même qu’ils soutiennent à l’épreuve. Et je ne serais pas surpris de voir ces mêmes personnes à l’avant-garde de la lutte pour renverser le régime à l’avenir.

Je n’ai pas vu dans l’histoire de véritable révolution qui ait réussi sans cette «populace» depuis l’assassinat du calife Othman ibn Affan, qui reçut le dernier coup de couteau fatal de Sudan Ibn Hamran (un soldat des conquêtes venu d’Égypte), et Kinanah Al-Tujaybi, qui figuraient parmi les marginaux que le calife utilisa dans les «conquêtes» sans compensation tout en prodiguant ses largesses aux proches d’Othman.

Ces «voyous» furent les premiers à brûler des pneus lors de la révolution du 17 décembre. Bouazizi n’en faisait-il pas partie ?

Asef Bayat affirme que ces gens ne pratiquent pas la politique comme les politiciens, mais se livrent plutôt à des manifestations pacifiques. Leur but n’est ni la liberté ni la démocratie, mais la simple survie. Nombre d’entre eux travaillent sans doute dans des secteurs précaires et illégaux : commerce informel, construction anarchique, et vol d’électricité.

Une dénonciation de l’État

Leur pitoyable apparition devant le théâtre est une dénonciation de l’État. L’image de cet homme en haillons, se vautrant par terre, hantera à jamais ce régime et l’élite en général. Nul doute que cet homme est rentré les mains vides dans son bidonville, sans le moindre gain pour calmer sa faim. Parce que les autorités sont incapables de le récompenser en raison de leur incapacité manifeste à mettre en œuvre des politiques sociales qui l’intègrent au cycle économique…

Ils sont sortis nus par une journée froide, et leur nudité et leur marginalité ont été exposées avant même qu’ils ne crient leur soutien à l’autorité… Ils ont témoigné de la misère du régime… C’est pourquoi certains des partisans naïfs de ce régime les ont accusés d’avoir été «infiltrés» par l’opposition dans le sit-in devant le théâtre municipal.

La vérité, c’est que la «gifle» qu’ils ont infligée à l’opposition, selon les dires de certains, est en réalité une gifle à l’autorité… par l’affichage de cette nudité que le régime a tenté de dissimuler derrière le discours pompeux sur «l’écriture de l’histoire».

Le chiffon dont le régime tente de se servir pour dissimuler son visage… ils l’ont arraché par leur présence tragique et mélodramatique. Comme l’a dit un jour quelqu’un : «La stupidité est la seule maladie qui n’affecte pas son homme, mais seulement l’entourage de celui-ci.»

Texte traduit de l’arabe.

* Avocat.

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Crise de l’UGTT | Héritage historique et défis contemporains

26. Dezember 2025 um 06:43

La récente démission du secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, relance le débat sur la place de cette organisation dans la vie nationale tunisienne. C’est une occasion pour prendre du recul, engager une autocritique lucide et analyser sans complaisance les erreurs commises. Cette démarche est indispensable pour se projeter vers l’avenir avec une vision claire et réaliste, capable de redonner sens à l’action collective.

Lotfi Sahli *

Historiquement, la centrale syndicale a été un pilier de la lutte contre le protectorat français. Dès l’époque de Farhat Hached, elle a incarné l’alliance entre revendications sociales et combat national, acquérant, au moment de l’indépendance, une légitimité durable qui dépasse le cadre strictement syndical.

Dans la Tunisie contemporaine, l’UGTT ne s’est pas limitée à cet héritage. Elle s’est affirmée comme un acteur politique et social majeur, jouant un rôle crucial d’intermédiaire et de garant de l’équilibre entre gouvernants et gouvernés, patrons et ouvriers.  Elle s’est attachée avant tout à défendre les droits des travailleurs face à l’hégémonie de certains employeurs ou aux abus de responsables de la fonction publique, tout en contribuant à canaliser leur colère et à apaiser les tensions sociales.

Médiations dans les crises

Souvent sollicitée comme courroie de transmission dans les crises, elle a contribué à canaliser les mécontentements, à apaiser les tensions et à préserver une stabilité relative, tout en obtenant des acquis pour sa base. Son engagement dans les grandes médiations nationales après 2011 a confirmé cette ambition de construire un État de droit.

Au cœur de son action, l’UGTT a pour mission fondamentale de défendre les droits, les intérêts matériels et moraux des travailleurs. Elle œuvre à améliorer leur niveau de vie par la négociation, à préserver les acquis sociaux et à promouvoir des conditions de travail décentes, notamment en matière d’hygiène et de sécurité.

Cependant, cette centralité n’est pas exempte de critiques. Des dérives ont parfois été reprochées à certains syndicalistes : favoritisme, clientélisme, ou tendance à se substituer aux dirigeants d’entreprise dans la gestion quotidienne, transformant l’action syndicale en un rapport de force fondé sur la «torsion des bras» plutôt que sur le dialogue. Ces pratiques brouillent la frontière entre défense des travailleurs et ingérence dans la gouvernance économique.

Pour un syndicalisme responsable

L’enjeu est désormais de préserver l’héritage historique de l’UGTT tout en réaffirmant un syndicalisme responsable, capable de concilier justice sociale, stabilité des entreprises et contribution à la construction d’un État de droit moderne.

Il est temps de prendre du recul, d’engager une autocritique lucide et d’analyser sans complaisance les erreurs commises. Cette démarche est indispensable pour se projeter vers l’avenir avec une vision claire et réaliste, capable de redonner sens à l’action collective. C’est à ce prix que l’on pourra avancer, préserver l’organisation et la renforcer. L’enjeu est de transmettre aux générations futures un syndicat indépendant, libre, démocratique et clairvoyant, fidèle à ses valeurs fondatrices et apte à relever les défis de son temps.

* Ingénieur, cofondateur de Ecolo Vélo.

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Tunisie l La montée des protestations face au déni des autorités

25. Dezember 2025 um 14:11

Dans cet article traduit de l’arabe, l’auteur tire la sonnette d’alarme : la politique consistant à fuir les problèmes, par la procrastination ou la rhétorique publique non suivie d’actions concrètes, risque d’aggraver le mécontentement dans une Tunisie où le coût de la gestion des crises augmente et les possibilités de lendiguement des colères diminuent.

Fahem Boukaddous *

Le pays est le théâtre, ce matin, jeudi 25 décembre 2025, de mouvements de protestation simultanés à Tunis, Gabès (photo) et Redeyef, témoignant de la montée des tensions sociales et environnementales.

Dans la capitale, des personnels du secteur de l’éducation organisent un sit-in devant le ministère de l’Éducation, une action sans précédent qui rassemble neuf secteurs différents.

Parallèlement, à Gabès, un mouvement écologiste se mobilise pour exiger le démantèlement des usines polluantes, alors que se tenait, en même temps, l’audience du tribunal devant se prononcer sur cette revendication, fondée sur un large mandat populaire.

Dans la capitale, des personnels de l’éducation ont manifesté devant le ministère de l’Éducation, un mouvement exceptionnel qui a rassemblé neuf   corps enseignants.

Parallèlement, à Redeyef, une marche de protestation a été organisée contre la négligence, suite à l’accident d’une infirmière brûlée dans l’exercice de ses fonctions.

L’action syndicale exceptionnelle du secteur de l’éducation, qui a réuni pour la première fois neuf secteurs différents au sein d’un même mouvement, n’aurait pas été possible sans un large mandat sectoriel exprimant une volonté collective au sein du système éducatif.

Ce mandat témoigne de l’ampleur de l’érosion de la confiance dans les réformes annoncées et dans les promesses répétées restées lettre morte. Il révèle également que la crise n’est plus seulement technique ou limitée aux revendications, mais bien structurelle, touchant au cœur même des choix de politiques publiques dans la gestion d’un secteur stratégique comme l’éducation.

À Gabès, le mouvement écologiste dépasse la logique de la protestation traditionnelle pour acquérir une dimension souveraine, puisqu’il repose sur un large mandat populaire de plus de cent mille citoyens, qui exigent explicitement le démantèlement des unités polluantes et la protection du droit à la vie et à un environnement sain.

Ce mandat populaire non seulement légitime le mouvement, mais met également le pouvoir exécutif à l’épreuve en ce qui concerne le respect de la volonté des citoyens et l’engagement envers les exigences de la justice environnementale, au lieu de simplement gérer la crise ou de la repousser.

Ce qui se passe à Redeyef nous rappelle que la négligence accumulée, notamment dans les secteurs de la santé et de l’environnement, n’est plus seulement une défaillance administrative, mais constitue une menace directe pour la sécurité des travailleurs et des citoyens. Cela révèle le lien intrinsèque entre les politiques environnementales, sanitaires et sociales, et dissipe l’illusion que chaque problème peut être traité isolément.

Le danger de la situation actuelle réside non seulement dans l’ampleur des manifestations, mais aussi dans leur caractère nécessaire. Lorsqu’un secteur entier se mobilise et que les citoyens agissent en vertu d’un large mandat populaire, ignorer ou minimiser ce phénomène revient à se déconnecter dangereusement de la réalité.

En persistant dans sa politique consistant à fuir les problèmes, par la procrastination ou une rhétorique publique non suivie d’actions concrètes, le pouvoir exécutif ne fait qu’exacerber le ressentiment et élargir le cercle du rejet.

Le mandat, qu’il soit sectoriel ou populaire, n’est pas simplement un mécanisme organisationnel, mais un message politique clair : la société n’accepte plus la gestion de crise, mais exige des solutions radicales, participatives et responsables.

Toute obstination à ignorer ce message pourrait entraîner le pays sur une voie d’escalade, où le coût de la gestion de la situation augmente et les possibilités d’endiguement diminuent, à un moment où la situation nationale ne peut supporter davantage de déni ou de report.

* Journaliste.

Page Facebook de l’auteur.

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Les cinéastes appellent à «reconstruire les JCC»

25. Dezember 2025 um 10:26

La Syndicale indépendante des réalisateurs et producteurs a publié, mercredi 24 décembre 2025, le communiqué que nous reproduisons ci-dessous où elle dénonce «les dysfonctionnements organisationnels et les manquements administratifs» qui ont entaché la 36e édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) qui se sont tenues  du 13 au 21 décembre à Tunis.

Depuis sa création, les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) se sont toujours voulues un bien collectif appartenant aux professionnels du cinéma, fondées sur le principe d’une participation effective des associations cinématographiques et des structures professionnelles à leur gouvernance et à la définition de leur vision. Elles n’ont jamais été conçues comme une institution bureaucratique pilotée d’en haut, mais sont nées dans le giron des ciné-clubs, en tant qu’espace de résistance et de liberté, célébrant le cinéma du Sud, défendant les causes de la libération et de la justice, et plaçant l’art au service de la conscience et de l’émancipation.

Dans cette continuité, tout écart à ce principe de cogestion, tout effacement de ces structures constitutives, constitue une trahison manifeste de l’esprit fondateur du festival.

Cela étant dit, les dysfonctionnements organisationnels et les manquements administratifs ayant entaché la présente édition ne sauraient occulter les réelles avancées artistiques qu’elle a également portées : une programmation de grande qualité, un renouveau de la cinéphilie, une forte mobilisation du public, ainsi qu’un engagement clair en faveur d’une identité arabo-africaine dans le choix des œuvres. Ces acquis méritent d’être consolidés, non compromis par les défaillances de gestion.

Parmi les manifestations les plus criantes de ce désordre figure l’attribution exclusive au Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) de la charge logistique, sans véritable articulation avec la vision artistique, ayant engendré confusion et désarroi au détriment de la réputation même du festival.

De même, la cérémonie de clôture, marquée par l’absence des jurys et le refus de communiquer leurs rapports au public, a offert un triste exemple de prise de décision unilatérale et d’une propension aux célébrations superficielles, en totale contradiction avec l’âme militante des JCC.

C’est pourquoi nous appelons à une évaluation sérieuse, globale et transparente, réunissant toutes les associations cinématographiques, les structures professionnelles et les acteurs authentiques du secteur, afin de reconstruire les JCC sur leurs fondations historiques : un véritable phare artistique et intellectuel, affranchi de toute tutelle, et jamais réduit à un instrument au service d’un agenda étranger à sa vocation culturelle et émancipatrice.

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Tahar Bekri l À la recherche du temps perdu

25. Dezember 2025 um 09:48

Chaque nouveau recueil de poésie de Tahar Bekri reste un véritable évènement littéraire. Alors que l’on assiste, chez nous, au tarissement des vocations et à la raréfaction des œuvres poétiques en langue française, notre poète reste constant, toujours fidèle à ses lecteurs, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger. Auteur d’une trentaine d’ouvrages, essentiellement, des recueils de poésie, souvent traduits en plusieurs langues, il a toujours été à l’écoute de son état d’âme et des troublantes questions qui secouent son époque.

Salah Gharbi *

Bilingue confirmée, fort d’une double culture, ce «citoyen du monde», comme il aime à se présenter, n’a jamais cessé de nous surprendre, nous étonner et nous enchanter avec sa voix qui s’élève, tantôt pour chanter Gaza, la meurtrie, dans ‘‘Salam Gaza’’ (El Manar), ou pour célébrer le Printemps arabe, dans ‘‘Je te nomme Tunisie’’ (El Manar), tantôt, pour nous parler de l’Homme dans tous ses états ou pour se laisser enivrer par les merveilles de la nature.

Et dans chacune des multiples œuvres de Bekri, on est, toujours, surpris et séduit, aussi par les associations inattendues des images et les mélodieux versets, que par l’association des mots insolites. Avec lui, on est, souvent, dans la suggestion, dans une sorte d’écriture qui privilégie l’ellipse. On retrouve chez lui cette sobriété verbale qui fait échos à un grand poète comme Saint-John Perse qui dans ‘‘Vents’’ nous exhorte à la «purification», à écrire dans langue qui se veut âpre, et essentielle. «S’émacier, s’émacier jusqu’à l’os ! Parole de vivant !» (Cf. ‘‘Vents’’, Gallimard, 1940).

Le fleuve à rebours

Pour notre poète, l’année 2025 a été une année féconde avec la publication de deux recueils ‘‘Le battement des années’’ et ‘‘Mon pays, le braise et la brûlure’’, parus, comme la plupart des œuvres de Bekri, aux éditions El Manar et Edern, avec des couvertures éminemment illustrées par les peintures d’Annick Le Thoër.

Dans ces deux recueils, septuagénaire, notre poète s’arrête pour regarder derrière lui et se met à méditer sur la fuite du temps, cherchant à sauver de l’oubli le souvenir des moments, de lieux ou des êtres qui ont croisé, un jour, son chemin.

Il s’agit de remonter «le fleuve à rebours», de faire, en quelque sorte, un voyage à contre-courant, «à la recherche du temps perdu».

Ainsi, face au passage inéluctable du temps, le poète jette un regard lucide sur le vécu, fait le bilan d’un long parcours, cherchant à lui donner du sens, à en dénicher la quintessence et à lui redonner vie. Chez lui, il n’y ni regret ni trop de nostalgie, rien qu’une tentative de sublimer le temps qui fuit.

Pour évoquer un moment aussi solennel, le ton, à la fois grave et mélodieux, donne à la succession des tableaux vivants une certaine saveur exquise et une vitalité assurée par la présence du «tu» qui donne du sens au parcours du «je». Aussitôt, le voyage à rebours devient un chant qui exalte le partage, la complicité et la constance malgré les aléas de la vie.

Au centre de toutes ces réminiscences, l’image obsédante de Paris trône. C’est elle qui alimente l’imaginaire du poète. Chez elle, tout est source d’inspiration. Ainsi, bastion de création culturelle, elle est synonyme de dynamisme, avec son histoire, ses monuments, ses rues, ses mirobolants paysages changeant à travers les saisons. Rien n’échappe aux souvenirs parisiens de notre poète, ni les lieux et leurs les atmosphères, ni les êtres qu’on y a croisés, ni la végétation, ni les sons et les odeurs…

Pour notre poète, un tel voyage dans le temps serait incomplet et injuste à l’égard de deux autres endroits qui lui sont chers. Il s’agit de la Bretagne, dont il trouve du plaisir à évoquer les moments passés au bord de la mer, mais aussi de Gabès, sa ville natale, dont l’émouvant souvenir se traduit à travers le ton nostalgique du récit. 

Une poésie frondeuse

Cette tentation de trouver refuge dans le passé semble obsédait tellement notre poète que, quelques mois après la parution de ‘‘Battements…’’, il se décide à nous convier à remonter encore plus le temps pour être témoins des deux premières décennies de sa vie. Et nous voilà, avec le nouveau recueil, ‘‘Mon pays, la braise et la brûlure’’, (Ed. Al Manar), plongé dans un univers où la vive nostalgie côtoie la mélancolie et où l’émotion domine traduisant le degré d’attachement du poète à cette terre qui l’avait vu naître.

Certes, parfois, il arrive que le ton soit marqué par l’amertume, dès que le poète évoque les injustices subies alors qu’il était étudiant militant. Alors, la poésie devient frondeuse fustigeant l’arbitraire et l’injustice et exprimant cette soif de justice et de liberté pour lesquelles il s’était battu.

«Vers la prison du 9 avril

Ensuite vers Borj Erroumi dit le Nadhour

La cellule et le petit coin

Tu connaîtras Habib et Habib et Sliman

Fèves avec bestioles dans la gamelle.»

Néanmoins, malgré ces épisodes peu joyeux du passé, on sent à travers cette évocation du pays, le cœur du poète vibrer pour sa Tunisie. Et le voilà notre poète qui prête la voix à l’enfant qui est en lui pour nous restitue, avec beaucoup de tendresse et de nostalgie, des pans d’une vie mouvementée.  

Dans cette double rétrospective, réussit à relever un défi, celui de se saisir du thème de la «fuite du temps», pour lui donne un accent particulier. Son souci est d’insuffler à ce thème universel, un souffle nouveau.

Ainsi, dans les deux recueils, on ressent chez  Bekri, cette exigence qui consiste à surprendre le lecteur, à l’étonner et l’enchanter en multipliant les associations des images insolites, en renouvelant les jeux de sonorités, et transformant les versets en tableaux frétillants de vie. 

‘‘Le battement des années’’, éd. Al Manar, Paris, 2025.

‘‘Mon pays, la braise et la brûlure’’, éd. Asmodée Edern, Paris 2025.

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Pour relancer le secteur du textile en Tunisie

25. Dezember 2025 um 09:12

Certains spécialistes du textile estiment que la Tunisie n’a pas la compétence nécessaire pour monter en gamme et que la main d’œuvre locale est relativement chère par rapport à plusieurs pays concurrents en Asie. C’est là une vérité partielle, car toutes les conditions existent dans notre pays pour assurer une production qui satisfait les exigences internationales.

Nouredine Ben Mansour *

En fait, certains soi-disant des spécialistes ne connaissent pas les vrais problèmes de la branche et encore moins la réalité du pays. Les analyses faites en Europe sans la participation des opérateurs et stratèges locaux aboutissent à des vues théoriques pleines de suppositions et de scénarios parfois inopérants.

C’est grâce à l’intervention opportune de l’Etat que l’industrie textile a pris un certain élan en Tunisie. Et c’est aussi l’Etat qui a mis en place un mécanisme de modernisation du secteur pour améliorer sa compétitivité et assurer sa pérennité. Des sommes colossales ont été mises à la disposition des industriels sous formes d’appui et d’encouragement, qui ont permis de redresser la situation de nombreuses entreprises. Les bases de la mise à niveau ayant ainsi été mises en place, c’est l’action des chefs d’entreprises qui a fait le reste en modernisant les méthodes et les process de production dans les entreprises. Cette intervention publique s’est arrêtée nette depuis 2011 dans tous les secteurs de l’industrie. La suite on la connaît.

De nouvelles voies

Les chefs d’entreprises assument eux aussi une grande partie de la responsabilité dans les difficultés de leurs entreprises, car ils n’ont pas réagi à temps pour répondre aux défis posés par la concurrence internationale. Ils se contentaient d’agiter la «menace» du textile chinois sans élaborer ni mettre en œuvre des réponses adéquates pour y faire face. Aujourd’hui, il n’y a plus de «menace» du textile chinois qui a déjà occupé des positions importantes, notamment sur le marché européen qui, faut-il le rappeler, est le principal débouché produits tunisiens.

Là où nous en sommes aujourd’hui, il s’agit de revoir radicalement le modèle suivi jusque-là par cette industrie basée essentiellement sur la sous-traitance.

Il est plus réaliste aussi de suivre le développement du secteur non pas en termes d’évolution du chiffre d’affaires (qui est ô combien trompeur) mais en termes de volumes et de pièces exportées chaque année, sans perdre de vue l’évolution du taux de change.

Ces indicateurs de mesure sont plus sûrs et donnent une vue plus précise de l’évolution quantitative et qualitative du secteur.

Le textile tunisien est obligé d’emprunter de nouvelles voies pour assurer sa pérennité. Il doit éviter de se bloquer dans le concept classique de filière et d’être plus attentif aux besoins des différents marchés. Il sera sauvé par une nouvelle dynamique commerciale qui accroît ses exportations. Et par l’amélioration de la valeur compétitive de ses ressources humaines grâce à une meilleure formation sur les nouvelles technologies.

Autres axes stratégiques pour développer cette industrie : l’innovation pour créer de nouveaux produits plus adaptés aux besoins évolutifs du marché et la modernisation de la chaine logistique qui laisse beaucoup à désirer.

Marketing moderne

Face à un consommateur qui devient de plus en plus imperméable à la publicité de tapage et de matraquage, il s’agit aussi de moderniser les méthodes de marketing pour cibler plus directement les clients et de voir s’il faut raisonner en termes de produits, de créneaux ou de prix ?

Actuellement une nouvelle tendance de publicité et de communication a pris le devant. Ce sont les blogs animés par des influenceurs et influenceuses, qui sont plus proches des consommateurs et dictent les tendances de la mode surtout auprès des jeunes. Ces indicateurs de tendances apportent une approche marketing différente, simple, diversifiée et souvent efficace.

Pour faire face à la concurrence chinoise en matière de textile, l’entreprise tunisienne est censée s’éloigner de la production de masse, à diversifier sa production et à se spécialiser dans des micro-segments porteurs et à plus forte valeur ajoutée, qui demandent un savoir-faire particulier et une main d’œuvre très qualifiée.

Bref, la recherche et développement, le marketing offensif et la délocalisation d’une partie de la production, y compris en Chine, font partie d’une stratégie de relance de l’industrie textile tunisienne.

* Conseiller en logistique et commerce international.

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Transport, logistique et numérique : Tunis et Washington enclenchent un partenariat de nouvelle génération

25. Dezember 2025 um 09:06

La Tunisie et les États-Unis entendent donner une nouvelle impulsion à leur partenariat dans le secteur du transport. Lors d’une rencontre à Tunis, les deux parties ont affiché une convergence de vues autour de projets structurants, allant de l’aviation civile au ferroviaire, en passant par la numérisation et la sécurité, avec l’ambition de soutenir la croissance et les échanges bilatéraux.

Le ministre du Transport, Rachid Amri, a reçu, mercredi 24 décembre, l’ambassadeur des États-Unis en Tunisie, Bill Bazzi, pour examiner les perspectives de renforcement de la coopération bilatérale dans le secteur du transport. Les discussions ont porté sur les axes stratégiques de partenariat et sur les moyens de traduire la volonté politique des deux pays en projets concrets. Le transport a été présenté comme un levier central du développement économique et de l’intégration internationale.

Priorités : aviation, ports, ferroviaire et numérique

Les deux responsables ont salué la qualité des relations tuniso-américaines dans le domaine du transport, réaffirmant leur détermination à les hisser à un palier supérieur. Cette dynamique s’inscrit, selon les deux parties, dans la continuité de la volonté politique affichée par les dirigeants des deux pays et dans une logique de coopération durable au service d’intérêts partagés.

Rachid Amri a souligné le rôle structurant du secteur du transport dans le renforcement des relations bilatérales. Il a mis l’accent sur l’importance de la liaison aérienne entre la Tunisie et les États-Unis, ainsi que sur la coopération dans la mise en œuvre de projets nationaux prioritaires.

L’aviation civile, le transport maritime, les ports et le réseau ferroviaire figurent parmi les domaines jugés clés pour accompagner la modernisation des infrastructures.

Le ministre a également insisté sur la numérisation, la mise en place de systèmes de transport intelligents et la valorisation des expertises et compétences disponibles des deux côtés.

Modernisation, sécurité et croissance économique

De son côté, l’ambassadeur américain a réaffirmé la priorité accordée par Washington au développement de la coopération bilatérale et à l’échange d’expertises. L’objectif affiché est de moderniser le système multimodal de transport, tout en renforçant les standards de sûreté et de sécurité.

Bill Bazzi a rappelé le rôle déterminant du transport dans le soutien de la croissance économique, la dynamisation des échanges commerciaux et le développement du tourisme entre les deux pays.

À l’issue de la rencontre, les deux parties ont convenu de poursuivre les concertations entre experts et spécialistes tunisiens et américains. Cette démarche vise l’élaboration de programmes concrets de coopération et de partenariat, ainsi que la promotion de l’investissement dans les secteurs du transport et de la logistique, dans une optique de bénéfices mutuels pour les deux peuples.

Un partenariat sectoriel qui s’inscrit dans une dynamique plus large

Cette volonté de renforcer la coopération tuniso-américaine dans le transport s’inscrit dans un mouvement plus global de diversification des partenariats internationaux de la Tunisie. Quelques jours auparavant, une rencontre similaire avait réuni le ministre tunisien de la Santé et l’ambassadeur des États-Unis à Tunis, mettant en lumière l’élargissement de la coopération bilatérale au domaine sanitaire.

Les échanges avaient alors porté sur des axes stratégiques tels que la numérisation des systèmes de santé, l’intelligence artificielle, la formation des ressources humaines, la recherche scientifique et la surveillance épidémiologique selon l’approche One Health.

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Ghar El Melh l Le rôle écologique des dunes expliqué aux enfants

24. Dezember 2025 um 11:14

L’association TunSea pour la science participative a organisé un atelier à Ghar El Melh (Bizerte) visant à faire mieux comprendre aux enfants le rôle écologique des dunes en tant que barrière naturelle, grâce à une approche pédagogique, et de souligner l’importance de préserver les écosystèmes côtiers par des solutions fondées sur la nature.

Selon l’association, cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet «TunSea Restore», lancé en 2025 et axé sur la protection du littoral et la restauration des dunes, avec un accent particulier sur la protection des terres agricoles «ramli» et l’amélioration de la biodiversité de la lagune de Ghar El Melh.

«TunSea Restore» s’inscrit dans le cadre du programme de soutien plus large du Consortium méditerranéen pour la Biodiversité, au sein du projet Rescom. Ce programme comprend également un appel à projets de micro-subventions destiné aux organisations de la société civile de plusieurs pays méditerranéens, dont la Tunisie, l’Albanie, l’Italie, le Monténégro, le Maroc et la Turquie.

TunSea se présente comme une plateforme tunisienne de sciences participatives et citoyennes, visant à promouvoir des activités éducatives et la coopération entre les mouvements de jeunesse, les associations, les pêcheurs, la communauté scientifique et les citoyens sur les questions relatives aux sciences marines.

I. B.

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