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A Charm El-Cheikh, la Palestine réduite à une carte postale égyptienne

16. Oktober 2025 um 10:10

Le 13 octobre 2025, les dirigeants du monde se sont réunis à Charm El-Cheikh, au bord de la mer Rouge, pour parler de paix à Gaza. Autour de la table : Abdel Fattah Al-Sissi, Donald Trump et une vingtaine de chefs d’État venus d’Europe, du Golfe et d’Afrique du Nord. Le décor était parfait : drapeaux, caméras, formules calibrées. Mais derrière la mise en scène, un vide régnait. Les corps étaient là, l’esprit non. La diplomatie parlait encore, mais le sens avait quitté la salle. Et les mots flottaient comme des drapeaux sans vent. 

Manel Albouchi *

Donald Trump a déclaré : «La phase deux a déjà commencé… Gaza, c’est un nettoyage à faire.»  Des mots d’entrepreneur, pas de bâtisseur d’humanité. Il parlait en mètres carrés, en contrats, en «reconstruction rentable».

Ce sommet, prétendument pour la paix, sonnait comme une transaction immobilière sur les ruines d’un peuple. Et les représentants paraissaient lourds de pouvoir, mais légers de sens. Ils incarnent la matière : l’économie, les intérêts, les chiffres sans plus porter d’idéal. Ils n’ont plus le poids des pères fondateurs, ni la parole : seulement la posture de gestionnaires du visible. Comme si leur gravité vient de la matière, non de la conscience. Comme un Moi hypertrophié, sûr de ses moyens, mais vidé de son âme. 

Les absents, eux, pesaient autrement : le peuple palestinien n’a eu aucune voix (celle de Mahmoud Abbas, présent, compte pour des prunes), Netanyahu s’est retiré, le Hamas et l’Iran n’ont pas droit de cité. Mais l’absence la plus lourde était celle des mères de Gaza; celles qui dorment entre les décombres, respirent la poussière des écoles détruites et bercent encore des enfants qu’elles n’ont plus. Leur douleur ne figure dans aucune déclaration finale. Elle brûle sous la cendre diplomatique, comme une braise sous la peau du monde. Et sous cette cendre, il y a aussi les souffles à venir : les enfants qui ne sont pas encore nés, ceux dont le monde prépare déjà le certificat de martyr avant même leur naissance. 

Au même moment à Téhéran 

Pendant que les puissants jouaient la gravité à Charm El-Cheikh, un autre sommet, plus discret, se tenait à Téhéran : la 8ᵉ Conférence internationale de solidarité avec les enfants palestiniens, organisée à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de Muhammad al-Durrah, tué avec son fils, le 30 septembre 2000, à Gaza, par l’armée israélienne, lors d’un échange de tirs. 

Plus de cent participants venus de trente-deux pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe et du monde arabe s’y sont rassemblés non pour négocier, mais pour penser et pleurer ensemble. Pas de tapis rouge, pas de promesses de milliards : seulement des visages marqués par la réalité. 

À Charm El-Cheikh, on parlait de bâtir des murs, on comptait des budgets de reconstruction.  À Téhéran, on comptait les cicatrices, on tentait encore de recoudre la peau du monde. Deux conférences, deux humanités : l’une dans la lumière artificielle des caméras, l’autre dans la clarté silencieuse de la conscience meurtrie. 

Freud parlait du trauma comme d’une effraction du pare-excitation. Aujourd’hui, c’est la peau du monde qui a cédé. Les guerres sont ses inflammations : elles surgissent quand le lien humain ne tient plus. 

Le sommet de Charm El-Cheikh n’a pas réparé cette peau; il a seulement posé un pansement diplomatique sur une brûlure encore vive. 

Pour Didier Anzieu, penser, c’est peau-tenir : tant que le monde n’aura pas retrouvé sa fonction symbolique, il continuera de se gratter jusqu’au sang. 

Le regard qui ne voit plus 

Tout se joue dans le regard : celui des puissants, des médias, des peuples, des algorithmes…  

À Charm El-Cheikh, les dirigeants regardaient la paix comme un objet à négocier, non comme une blessure à penser et à panser. 

La politique, autrefois espace de vision, est devenue un espace de gestion. Et dans ce glissement, la parole a perdu son poids symbolique : elle flotte, sans ancrage, comme un regard vide sur un monde épuisé.  

Et la paix dans tout cela ? 

Gaza n’est pas une géographie, c’est une peau blessée de l’humanité. Les représentants du monde se sont réunis pour la soigner, mais ils n’ont apporté ni souffle ni regard. Leurs mots ont du poids dans les bilans, mais aucune gravité dans la conscience. 

La paix ne viendra pas de ceux qui possèdent, mais de ceux qui ressentent. Elle ne se signe pas. Elle se respire. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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Au moins 50 milliards de dollars pour reconstruire Gaza

16. Oktober 2025 um 09:27

Après deux ans de génocide dans la bande de Gaza, une paix précaire et incertaine s’installe dans un territoire réduit à néant par la soldatesque israélienne. Un territoire totalement détruit et invivable. Il faut au moins 50 milliards de dollars et pas mois d’une décennie pour reconstruire la bande de Gaza. Le journal britannique The Times a mené une enquête sur l’enjeu de la reconstruction. 

Imed Bahri

Depuis les décombres de sa maison détruite, Hamza al-Shami contemplait un spectacle de dévastation totale. Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza vendredi dernier, ce technicien informatique de 29 ans s’est précipité dans son quartier de Khan Younis depuis la tente où il s’était abrité à l’ouest de la ville.

«Je suis allé directement voir ma maison mais je n’ai trouvé que des décombres. La maison comptait plusieurs étages et un atelier où mes frères et moi travaillions mais elle a été complètement détruite. Tout a disparu. Même les rues et les monuments que je connaissais sont méconnaissables», a déclaré al-Shami au Times

Bien qu’al-Shami et ses amis soient soulagés par le cessez-le-feu, ils savent qu’un long et difficile chemin les attend pour reconstruire leur ville dévastée.

17 734 bâtiments complètement détruits

L’ampleur des destructions est sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon les dernières données de l’Onu basées sur des images satellite prises entre le 22 et le 23 septembre, environ 83% des bâtiments de la ville de Gaza ont été endommagés dont environ 17 734 complètement détruits.

À Khan Younis, dans le sud, la situation est similaire. Des quartiers entiers, comme celui d’al-Shami, ont été rasés après que l’armée d’occupation israélienne a intensifié ses attaques ces dernières semaines. Dans toute la bande de Gaza, le nombre de bâtiments détruits a augmenté d’un tiers par rapport au mois précédent.

Le journal britannique indique que le président américain Donald Trump envisageait initialement un projet radical de réaménagement de type «Riviera» pour la bande côtière de 40 kilomètres de Gaza, la transformant en un complexe hôtelier de luxe et en versant de l’argent aux habitants pour qu’ils partent vivre ailleurs.

Cependant, il a ensuite adopté un plan moins radical soutenu par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, basé sur la reconstruction de Gaza pour ses propres habitants.

Andreas Krieg, professeur associé à la School of Security Studies du King’s College de Londres et membre du Middle East Institute, estime que ce processus de reconstruction sera sans précédent dans l’histoire moderne

Krieg a cité des exemples de villes détruites par la guerre comme Sarajevo pendant les guerres yougoslaves, Grozny, détruite par les Russes en Tchétchénie et Mossoul, détruite par Daech en Irak. «Il existe des précédents mais la situation est totalement différente. Dans ces cas-là, nous parlions d’une seule ville, mais ici, il s’agit de quatre villes combinées. C’est un secteur immense», a-t-il déclaré, ajoutant qu’environ deux millions de personnes vivent sous les décombres dont beaucoup ont besoin d’abris temporaires, d’écoles et d’hôpitaux.

Une autre différence cruciale, selon Krieg, est que les Gazaouis doivent commencer à travailler immédiatement mais les progrès seront lents, compte tenu de la présence de combattants armés du Hamas dans les tunnels. Par conséquent, une force de maintien de la paix est nécessaire pour assurer la sécurité en attendant l’arrivée des fonds et des équipements nécessaires à la reconstruction.

Cependant, Philippe Bouverat, ancien cadre du fabricant d’engins de chantier JCB, fort de son expérience dans les grands projets de reconstruction urbaine et travaillant actuellement avec des équipes en Ukraine, affirme : «Les villes détruites par la guerre offrent des enseignements importants». Il ajoute: «Il existe ce que l’on pourrait appeler un programme logistique composé d’étapes séquentielles à suivre, commençant par la fourniture d’eau potable, d’assainissement et d’abris temporaires puis la planification du réseau routier et son extension électrique. Ensuite dégager des décombres et enfin l’arrivée des ouvriers du bâtiment».

Toutefois, chacune de ces étapes est plus complexe qu’il n’y paraît. Les Nations Unies estiment que 54 millions de tonnes de décombres doivent être enlevées à Gaza. À titre de comparaison, la destruction de Mossoul en Irak n’en a laissé que huit millions de tonnes.

Des contrats très lucratifs en perspective

Un sommet majeur s’est tenu en Égypte, auquel a participé le président Trump et des dirigeants arabes et européens. Il devait afin élaborer un plan de reconstruction et obtenir un financement, qui, selon la Banque mondiale, pourrait nécessiter au moins 50 milliards de dollars.

Le journal britannique s’attend à ce que le Qatar investisse des sommes considérables, soit par l’intermédiaire d’institutions publiques, soit par des fonds d’investissement privés, et qu’il mette en œuvre ses projets avec ses propres entreprises locales ou en coopération avec des entrepreneurs turcs. Un ancien diplomate s’attend à ce que les investisseurs émiratis fassent appel à leurs partenaires égyptiens pour mettre en œuvre des projets à Gaza.

Le journal ajoute que le président turc Recep Tayyip Erdoğan devrait également promouvoir une forte implication des entreprises turques, comme ce fut le cas pour la reconstruction de Sarajevo.

Aux États-Unis, KBR et Bechtel, qui ont remporté d’importants contrats en Irak, figurent parmi les principaux candidats pour des contrats à Gaza, aux côtés de deux entreprises britanniques, Balfour Beatty et Laing O’Rourke.

Des cabinets de design britanniques comme Arup devraient également décrocher des contrats juteux, ayant déjà remporté d’importants projets en Arabie saoudite.

Face aux destructions massives qui les entourent, personne à Gaza ne se fait d’illusions quant à l’avenir proche de cette situation.

Thabet Al-Amour, analyste de 47 ans originaire de Khan Younis, estime que la reconstruction prendra une décennie entière et que le seul déblaiement des décombres prendra deux ans, une estimation partagée par l’opinion publique locale.  Le technicien informatique Al-Shami est plus optimiste: «Je pense que la reconstruction pourrait marquer un nouveau départ pour Gaza. Elle créera des milliers d’emplois pour ceux qui ont perdu leurs moyens de subsistance pendant la guerre et pourrait relancer l’économie. Les jeunes attendent cette opportunité, ils veulent simplement travailler et vivre dignement».

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Tunisie | Les caisses enregistreuses seront généralisées le 1er juillet 2028

16. Oktober 2025 um 09:16

Une décision du ministre des Finances en date du 14 octobre 2025 et publiée sur le Journal officiel de la République Tunisienne (Jort), porte sur l’obligation de mise en place de la caisse enregistreuse pour les services de consommation sur place.

La mise en œuvre de cette décision s’établit selon les dates suivantes :

1. A partir du 1er novembre 2025 : les personnes morales exerçant les activités suivantes :

– restaurants classés touristiques,

– salons de thé,

– cafés de deuxième et troisième catégorie.

2. A partir du 1er juillet 2026 : les autres personnes morales exerçant les activités de prestation de services de consommation sur place mentionnées à l’article premier du présent arrêté.

3. A partir du 1er juillet 2027 : les personnes physiques soumises au régime réel et au dépôt des déclarations mensuelles d’impôts et exerçant les activités de prestation de services de consommation sur place mentionnées à l’article premier du présent arrêté.

4. A partir du 1er juillet 2028 : les autres personnes physiques exerçant les activités de prestation de services de consommation sur place mentionnées à l’article premier du présent arrêté.

On rappellera que cette décision avait été prise une première fois en 2016 mais elle n’a pu être mise en œuvre pour des raisons que l’on ignore. Y a-t-il eu des interventions politiques pour empêcher la mise en œuvre de ce dispositif ? Ou bien les services techniques du ministère des Finances n’avaient pas la compétence nécessaire pour le gérer efficacement ? Et d’ailleurs, dans le meilleur des cas, les fameuses caisses enregistreuses, en vigueur dans de nombreux pays depuis des décennies, ne seront généralisées en Tunisie qu’au 1er juillet 2028. Espérons-le, quoique nous avons de bonnes raisons d’avoir des doutes à ce sujet…

I. B.

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Pollution industrielle | Poursuite des tensions à Gabès

16. Oktober 2025 um 08:43

Des dizaines de personnes ont été hospitalisées dimanche 15 octobre 2025 à Gabès après des émanations de substances toxiques de l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT), dont des milliers de manifestants continuent d’exiger la fermeture lors de marches quotidiennes dispersées par les unités sécuritaires.

«Le peuple veut le démantèlement des usines ! », criaient les manifestants, qui marchaient en direction du complexe de transformation du phosphate. Pour les disperser, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène.

Depuis le début des manifestations, le 11 octobre, la foule des manifestants n’a cessé de grossir, le mouvement semblant avoir été renforcé par le manque de réactivité des autorités qui, à ce jour, n’ont rien proposé de concret pour sortir de la crise.

Il faut dire que ce regain de tension, pourtant prévisible, a contrarié les engagements du GCT auprès de ses clients et partenaires étrangers, ainsi que les projets d’extension de ses activités dans la région.

Sur Internet, les Tunisiens marquent désormais leur indignation avec le hashtag «Nous sommes tous Gabès» et la crainte des autorités est de voir ce mouvement, jusque-là localisé à Gabès, gagner d’autres zones confrontées au même problème de pollution industrielle, comme Sfax et Gafsa, où le GCT dispose d’usines chimiques.

I. B.

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Hommage posthume de La Grande Mosquée de Paris à Abdelwahab Meddeb

16. Oktober 2025 um 07:34

La Grande Mosquée de Paris a dévoilé les lauréats de la 4ᵉ édition de son Prix littéraire 2025, une distinction qui célèbre les voix de la culture, de la spiritualité et du dialogue entre les civilisations. Cette année, le Grand Prix du Jury a été attribué à titre posthume au penseur et écrivain tunisien Abdelwahab Meddeb, pour l’ensemble de son œuvre, à l’occasion de la parution de ‘‘L’islam au croisement des cultures’’ (Albin Michel) et ‘‘Vers l’Orient’’ (Stock).

Djamal Guettala 

Ce choix symbolique rend hommage à une figure majeure du monde intellectuel francophone, dont la pensée a œuvré pour un islam éclairé, ouvert à la modernité et enraciné dans la beauté du texte. Meddeb, disparu en 2014, a toujours cherché à faire dialoguer les héritages spirituels et philosophiques de la Méditerranée, rappelant que la culture musulmane fut d’abord un espace de savoir, de poésie et de tolérance.

Le Prix du Meilleur Roman 2025 a été décerné à Hajar Azell, romancière marocaine, pour ‘‘Le sens de la fuite’’ (Gallimard). Son livre, salué pour sa sensibilité et sa justesse, explore la quête de soi et la mémoire de l’exil à travers le regard d’une jeune femme en rupture avec son passé.

Le Prix du Meilleur Essai 2025 revient à El Mouhoub Mouhoud, essayiste et économiste algérien, pour ‘‘Le Prénom. Esquisse pour une auto-histoire de l’immigration algérienne’’ (Seuil). Dans cet ouvrage intime et lucide, il retrace l’histoire familiale et collective de l’immigration maghrébine en France, à travers la symbolique du prénom et les traces laissées par la migration.

Le jury a également attribué une Mention spéciale à Catherine Mayeur-Jaouen, historienne française, pour ‘‘Le culte des saints musulmans’’ (Gallimard), une synthèse remarquable sur les pratiques populaires et la diversité spirituelle dans le monde musulman.

Avec ces quatre lauréats venus du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et de France, le prix affirme sa vocation : reconnaître la richesse du patrimoine intellectuel musulman et encourager les passerelles entre cultures. Chaque œuvre, à sa manière, parle de mémoire, d’identité et de transmission — autant de thèmes au cœur des débats contemporains sur le vivre-ensemble et la spiritualité.

Mais c’est bien la figure d’Abdelwahab Meddeb qui domine cette édition. En le couronnant, la Grande Mosquée de Paris célèbre une voix qui, des deux rives de la Méditerranée, a su redonner à l’islam son souffle humaniste. Son œuvre, exigeante et lumineuse, demeure un repère pour celles et ceux qui refusent les enfermements et croient à la rencontre des savoirs.

Au-delà des distinctions, ce prix 2025 rappelle que la littérature, lorsqu’elle puise dans la profondeur des cultures, reste un lieu d’apaisement et de reconnaissance mutuelle. Et à travers l’hommage rendu à Abdelwahab Meddeb, c’est toute la Tunisie de la pensée, de la tolérance et du dialogue qui se voit honorée.

Hommage de Hind Meddeb à son père :

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Report du procès des terroristes dans l’attaque d’Akouda

Von: Yusra NY
15. Oktober 2025 um 20:42

La juste a décidé de reporter le procès des terroristes auteurs de l’attaque terroriste d’Akouda (gouvernorat de Sousse) perpétrée le 6 septembre 2020 ayant coûté la vie l’adjudant Sami Mrabet.

La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme a également décidé de rejeter toutes les demandes de libération formulées par les avocats des accusés.

Rappelons que dans cette même attaque l’adjudant-chef de la garde nationale Rami Limam a été grièvement blessé dans cette attaque et qu’il poursuit aujourd’hui encore les soins.

Trois terroristes, dont les frères Gaddes, avaient été éliminés peu de temps après cette attaque, menée le jour du 64e anniversaire de la garde nationale alors que d’autres complices ont été arrêtés et incarcérés.

Y. N.

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Tunisie – Algérie | Rumeurs insidieuses et inquiétudes légitimes  

15. Oktober 2025 um 14:02

La commémoration de l’évacuation de Bizerte par les forces françaises le 15 octobre 1963 est chahutée cette année par des rumeurs qui circulent au sujet d’un prétendu accord sécuritaire avec l’Algérie qui, faute d’un débat national ou une communication officielle sur ses motifs, modalités et objectifs, donnent à certains l’opportunité de semer un sentiment d’appréhension et d’amertume.

Elyes Kasri *

Certains vont jusqu’à inciter insidieusement à une assimilation de cet accord sécuritaire au traité du Bardo du 15 mai 1881 imposé par la France et qui a abouti à une colonisation et une répression dures qui ont duré trois quarts de siècle et fait des dizaines de milliers de martyrs tunisiens.

De nombreux observateurs reprochent aux relations tuniso-algériennes depuis le départ de Bourguiba et de Ben Ali un caractère considéré déséquilibré comme si le principal bénéficiaire de la pseudo révolution de la liberté et de la dignité était un pays voisin dont les autorités semblent vouer une aversion pathologique à toute velléité démocratique sur leur sol et dans leur voisinage.

Il serait tragique qu’en plus de la dégradation socio-économique et du recul de sa stature internationale, la Tunisie devienne, comme certains en Tunisie et en Algérie veulent le faire croire, l’appendice d’un régime voisin contesté à l’intérieur pour de bonnes raisons apparemment et à l’extérieur pour ce qui est considéré comme des velléités déstabilisatrices et hégémoniques.

Certaines rumeurs insidieuses, que le bon sens rejette avec vigueur et effroi, annoncent le prochain stationnement permanent en Tunisie de plusieurs milliers de soldats et sécuritaires algériens à partir du 20 octobre 2025.

Espérons vivement qu’il ne s’agit que d’une fake news à démentir officiellement et dans les faits.

* Ancien ambassadeur.

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Le grand absent de Charm El-Cheikh

14. Oktober 2025 um 11:35

Lundi 13 octobre 2025, à Charm El-Cheikh, en Égypte, une vingtaine de chefs d’État étaient réunis sous les projecteurs du monde entier. Les caméras fixaient leurs visages, les micros guettaient leurs paroles, les discours parlaient de paix, d’équilibre et d’avenir. Et pourtant, sur cette scène saturée de puissances, un absent régnait en maître. Il n’était pas là — et cependant, il était partout. Dans l’air que chacun respirait, dans les regards échangés, dans les silences lourds de prudence. Son ombre s’étendait d’un bout à l’autre de la tribune, occupant l’espace tout entier, au point d’établir, à lui seul, un équilibre face aux vingt présences officielles. C’est le peuple palestinien.

Khemais Gharbi *

Il y avait certes Mahmoud Abbas, le fantomatique président de l’Autorité palestinienne, mais il ne représente plus aujourd’hui que lui-même et une poignée de carriéristes corrompus méprisés par l’écrasante majorité des Palestiniens. Et ce sont ces derniers qui étaient au cœur des conversations à Sharm El-Cheikh, dans les arrière-pensées, dans les calculs comme dans les hésitations.

Invisible, mais omniprésent, le peuple palestinien pesait autant que tous les dirigeants réunis, car c’est autour de lui, de sa cause, de son nom — ou de son silence — que tout gravitait.

Ce géant invisible avait convoqué les puissants sans envoyer d’invitation. Il les avait forcés à se rassembler autour de son absence, à reconnaître, malgré eux, qu’il demeurait — encore et toujours — le centre du monde tant que ses droits ne sont pas rétablis.

Une présence éclatante

C’est un fait rarissime : le monde a été convoqué par un absent, dont la présence est si éclatante qu’aucun protocole n’a pu la contenir.

Il planait au-dessus d’eux comme une conscience, comme une lumière qu’on ne peut éteindre. Il habitait leurs mots, leurs silences, leurs regards fuyants.

Son sacrifice force l’admiration du monde entier. Depuis des décennies, il endure l’injustice, la faim, le siège et les bombardements, sans jamais renoncer à la terre qu’il aime, ni aux valeurs qu’il incarne.

Sa résistance n’est pas seulement celle des armes, mais celle d’un peuple entier qui refuse de plier, qui se relève toujours, qui transforme la douleur en courage. 

Chaque maison détruite devient serment, chaque deuil devient drapeau, chaque enfant, promesse de survie. Il affronte l’impossible avec la même détermination que les grands peuples de l’Histoire, et son sang versé ne réclame ni vengeance ni oubli — mais justice et liberté.

C’est cette fidélité obstinée à la dignité humaine qui fait de lui un symbole universel, redouté par ceux qui tuent, respecté par ceux qui espèrent.

Hier, le monde a célébré, sans le dire, la puissance silencieuse d’un peuple qu’on croyait effacé — et qui, par sa seule endurance, a contraint les puissants à s’incliner devant son ombre.

Son image plane déjà sur ces lignes, comme elle planait hier sur la scène de Charm El-Cheikh.

Un nouveau leadership palestinien

Mais que nul n’en doute : le grand absent, c’était la résistance palestinienne — présente dans chaque conscience, immense dans son silence, victorieuse dans son absence.

Un analyste politique expliquerait cette absence par la difficulté de trouver aujourd’hui un représentant légitime du peuple palestinien, qui soit acceptable sur les plans intérieur et extérieur. Le Hamas comme l’OLP et l’Autorité palestinienne installée à Ramallah ayant perdu toute crédibilité aux yeux des Palestiniens eux-mêmes, il va peut-être falloir œuvrer aujourd’hui pour l’avènement d’un nouveau leadership légitime, capable d’unifier les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie autour d’un projet national qui conjugue libération et paix, résistance intérieure et reconnaissance extérieure, et ce dans le cadre d’une solution à deux Etats, seule issue raisonnable et encore possible au conflit israélo-palestinienne qui dure depuis 1948.     

* Ecrivain et traducteur.  

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Soudan | Des mercenaires colombiens forment des enfants-soldats

14. Oktober 2025 um 10:39

Selon une enquête du journal britannique The Guardian, des centaines de mercenaires colombiens sont impliqués dans la guerre en cours au Soudan, combattant aux côtés des Forces de soutien rapide dirigés par Mohamed Hamdan Dogolo dans le cadre de la guerre civile qui les oppose à l’armée soudanaise. Ces mercenaires entraînent aussi des enfants soudanais au combat, dans l’un des épisodes les plus tragiques de cet interminable conflit depuis son déclenchement il y a plus de deux ans.

Imed Bahri

Le Guardian rapporte que des photographies de ces enfants soldats ont été prises dans le camp de Zamzam, le plus grand où sont parqués les déplacés du Soudan.

L’un des mercenaires colombiens, utilisant le pseudonyme de Carlos, a déclaré s’être rendu au Soudan début 2025 après avoir signé un contrat mensuel de 2 600 dollars par l’intermédiaire d’agents de sécurité soupçonnés d’être liés à un pays de la région.

Après une série de voyages à travers l’Europe, l’Éthiopie et la Somalie, il est arrivé à Nyala, capitale de l’État du Darfour-Sud, devenue une plaque tournante pour les mercenaires colombiens travaillant pour les Forces de soutien rapide.

«La guerre, c’est du business»

«La guerre, c’est du business», déclare Carlos, ajoutant que la première mission des mercenaires colombiens consiste à former des recrues soudanaises dont la plupart étaient des enfants qui n’avaient jamais porté d’armes auparavant. Il  ajoute : «Nous leur avons appris à utiliser des fusils, des mitrailleuses et des lance-roquettes avant de les envoyer au front. Nous les avons entraînés à mourir».

Comble du cynisme, il décrit l’expérience comme horrible et folle tout en précisant: «Malheureusement, c’est la guerre!». Le Colombien participe à une entreprise criminelle mais fait semblant de déplorer la situation ! 

Selon l’enquête du journal britannique, l’unité militaire à laquelle Carlos était affecté a finalement été envoyée dans la ville assiégée d’El- Fasher, décrit comme le pire champ de bataille du Soudan et le dernier grand bastion militaire dans la région du Darfour occidental. 

Aucune aide humanitaire n’est parvenue à El- Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, depuis près de 18 mois, tandis que les Nations Unies confirment que des centaines de milliers de personnes vivent dans des conditions de quasi-famine, les enfants se nourrissant de criquets et de fourrage pour survivre.

La pire crise humanitaire au monde

Cela s’inscrit dans le contexte d’une guerre qui a coûté la vie à quelque 150 000 personnes et contraint 13 millions de personnes à fuir, dans ce qui est décrit comme la pire crise humanitaire et de déplacement au monde.

Carlos, qui a quitté le service militaire de son pays il y a plus de cinq ans, a partagé des photos et des vidéos avec le Guardian et le journal colombien La Silla Vacia, montrant des mercenaires colombiens entraînant des recrues soudanaises ou sur des positions de combat au Darfour.

Une image montre des adolescents tenant des fusils et souriant à la caméra, tandis que d’autres images montrent des tirs nourris dans des quartiers détruits d’El-Fasher, avec des mercenaires parlant en espagnol de leurs camarades blessés.

Le président colombien Gustavo Petro a décrit le phénomène du mercenariat comme «un commerce qui transforme les hommes en marchandises pour tuer», s’engageant à l’interdire. Il a toutefois reconnu que les conditions économiques et sociales des soldats retraités les rendent vulnérables aux tentations financières.

L’armée colombienne contraint ses soldats professionnels à prendre leur retraite vers 40 ans, avec de maigres pensions et des opportunités de développement professionnel limitées, les poussant à rejoindre des sociétés de sécurité privées.

Elizabeth Dickinson, analyste principale pour la Colombie à l’International Crisis Group, confirme que ces entreprises ne se limitent plus aux retraités, elles recrutent désormais des soldats encore en activité dans les zones pauvres, leur offrant des milliers de dollars par mois via des applications comme WhatsApp.

Le Guardian attribue le phénomène du mercenariat au long conflit interne en Colombie qui a laissé un excédent de combattants expérimentés dont beaucoup ont été formés par l’armée américaine. Ce pays d’Amérique du Sud est l’un des plus grands exportateurs de mercenaires.

Selon le Guardian, Carlos a récemment quitté le Soudan en raison de problèmes de salaire, affirmant que 30 de ses collègues étaient partis avec lui mais en même temps, des avions arrivaient avec de nouveaux mercenaires pour les remplacer.  Il reconnaît toutefois que son travail de mercenaire n’est ni légal ni honorable, ajoutant: «Nous y allons pour l’argent, rien de plus».

Bien que le phénomène des mercenaires ait disparu des champs de bataille mondiaux pendant la majeure partie du XXe siècle, le journal britannique confirme qu’il a commencé à faire un retour rapide au cours du siècle actuel.

Une sombre résurgence

Sean Mavity, expert américain en mercenaires, déclare: «C’est le plus vieux métier du monde. Nous revenons à une époque proche du Moyen Âge où les riches pouvaient posséder des armées privées et se comporter comme des superpuissances». Il ajoute que le recours aux mercenaires offre aux États un «déni plausible» qui leur permet de contourner le droit international et d’échapper à la responsabilité des violations. «Lorsque des mercenaires sont capturés ou tués, ils peuvent tout simplement être désavoués», précise-t-il. 

Au cœur de cette sombre résurgence, le Soudan est aujourd’hui devenu une arène tragique où commerce et sang se croisent, où les guerres deviennent des entreprises rentables et où les enfants deviennent du carburant.

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WMC | LE RADAR : Espoir fragile à Gaza, les premiers échanges de prisonniers débutent

Von: hechmi
13. Oktober 2025 um 18:13

LE RADARDate : Lundi 13 octobre 2025 (Africa/Tunis)
Période analysée : dernières 24 h
Périmètre : Monde + Moyen-Orient & France

Monde

US–Chine : menaces de tarifs à 100%… puis signaux d’apaisement
La Maison Blanche souffle le chaud et le froid sur la relance de la guerre commerciale : menaces de tarifs à 100% puis perspective d’une rencontre Trump–Xi fin octobre. Marchés nerveux mais en léger rebond.

Dynamique : en hausse.
Hashtags/Keywords : #Tarifs #USChina #Commerce #RareEarths | Trump, Xi, tarifs 100%, export controls.

Pétrole : rebond après les plus bas de 5 mois
Le Brent et le WTI repartent à la hausse, aidés par l’espoir d’un apaisement US–Chine. Effet immédiat sur l’énergie et les bourses européennes.

Dynamique : en hausse.
Hashtags/Keywords : #Brent #WTI #Énergie | prix du pétrole, stocks, marchés

États-Unis : le “shutdown” pèse sur l’activité
Le Trésor alerte sur l’impact économique de la fermeture partielle des administrations, ajoutant à l’incertitude de marché. Dynamique : en hausse.
Hashtags/Keywords : #Shutdown #USÉconomie #Marchés | dépenses publiques, croissance.

Moyen-Orient – France

Gaza : cessez-le-feu formalisé, échanges de prisonniers
L’Égypte, le Qatar et la Turquie signent avec les États-Unis un document formalisant la trêve ; libérations croisées (otages israéliens / détenus palestiniens). Forte traction sur réseaux.

Dynamique : pic.
Hashtags/Keywords : #Gaza #Ceasefire #HostageDeal | trêve, échanges, médiation

France : crise politique et bras de fer budgétaire 2026
Réintégration de Sébastien Lecornu, menaces de motions de censure et délai critique pour déposer le PLF 2026. Marchés français en mode “attentiste”.

Dynamique : en hausse.
Hashtags/Keywords : #Budget2026 #CrisePolitique #Assemblée | déficit, OAT, CAC40

Région Golfe/Europe : marchés partagés, pétrole en soutien
Les places du Golfe finissent mixtes ; en Europe, léger rebond (luxe/énergie) malgré tensions commerciales et politique française.

Dynamique : en reflux (volatilité en baisse).
Hashtags/Keywords : #GulfMarkets #STOXX600 #CAC40 | énergie, taux, risque politique

En bref

Tendance globale dominée par US–Chine + pétrole ; forte visibilité sociale (#Tariffs, #Oil).
Gaza capte l’attention régionale (pics de recherches et partages).
France : incertitude budgétaire maintient la prudence sur OAT/CAC.

 

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Soumoud | Tunis : Ali Kniss de retour au bercail après sa détention en Israël

Von: Yusra NY
13. Oktober 2025 um 18:56

Le militant tunisien Ali Kniss, arrêté par Israël pour sa participation à la flottille Al-Soumoud, est arrivé lundi 13 octobre 2025 à l’aéroport de Tunis-Carthage.

Ali Kniss, qui est membre de la Coordination pour l’action conjointe pour la Palestine en Tunisie, a été expulsé par via la Jordanie dimanche, où il a été pris en charge après une détention dans les prisons des l’entité sioniste, avant son retour ce jour à Tunis.

A son arrivée à Tunis, il a appelé à poursuivre et à renforcer le soutien à Gaza et la résistance et à la nécessité de se concentrer sur ce qui se passe en Palestine, où se trouvent les vrais héros, a-t-il lancé dans une déclaration aux médias.

Ali Kniss a par ailleurs rappelé que plus de 10.000 Palestiniens, dont plus de 400 enfants demeurent à ce jour dans les prisons israéliennes dans des conditions difficiles et qui vont contre les droits humains les plus élémentaires.

Y. N.

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Tunis | Non-lieu pour l’ancien ministre Riadh Mouakher

Von: Yusra NY
13. Oktober 2025 um 18:28

La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière près la Cour d’appel de Tunis a prononcé un non-lieu en faveur de l’ancien ministre de l’Environnement Riadh Mouakhar.

Cette décision rendue ce lundi 13 octobre 2025 a également concerné un cadre de la protection civile détaché auprès du ministère de l’Environnement et qui était poursuivi dans la même affaire.

En première instance de Tunis, ce dernier et Riadh Mouakhar avaient été condamnés à trois ans de prison dans cette affaire liée à un marché public conclu par le département dans l’Environnement pour l’achat de véhicules.

Les accusés avaient été remis en liberté provisoire en février denier, en attendant le jugement final de l’affaire, prononcé ce jour avec une annulation du jugement de première instance et un non-lieu en leur faveur du cadre de la protection civile et de l’ancien ministre

Y. N.

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La BERD débloque 60 millions d’euros pour la transition verte des PME tunisiennes

13. Oktober 2025 um 14:00

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a franchi une étape décisive dans son engagement envers l’économie verte tunisienne. Et ce, en signant deux lettres de mandat avec Amen Bank et l’Union bancaire pour le commerce et l’industrie (UBCI), le 13 octobre 2025 à Tunis. 

Cette initiative déploie en Tunisie le programme Green Economy Finance Facility (GEFF), un mécanisme de financement intégré doté de 60 millions d’euros. Lequel se destine à accompagner les PME tunisiennes dans leurs projets de transition écologique, avec le soutien de l’Union européenne.

Un projet mûri sur plusieurs années

Lors de son mot d’ouverture, Nodira Mansurova, responsable du bureau de la BERD en Tunisie, a souligné que ce projet constitue l’aboutissement d’un travail de trois à quatre années de collaboration intensive avec les autorités tunisiennes. À son arrivée en Tunisie il y a quatre ans, elle avait constaté l’absence de lignes de crédit dans son portefeuille, une situation qu’elle attribuait aux difficultés financières du pays.

La mise en place de cette structure innovante a nécessité un travail approfondi avec le département de financement de la BERD et sa collègue Helda Frech qui a consacré trois années au développement de ce produit financier. L’Union européenne a apporté son soutien à travers une contribution de 20 millions d’euros. Cette enveloppe s’inscrit dans un cadre plus large de six milliards d’euros déployé par la BERD dans une quarantaine de pays où l’institution opère.

Nodira Mansurova a insisté sur les défis auxquels sont confrontées les PME tunisiennes, citant notamment le manque de connaissances et d’expertise qui freine leur croissance. Pour y répondre, la BERD prévoit de mobiliser son équipe de conseillers spécialisés dans le développement des marchés émergents et la structuration d’entreprises. La responsable a conclu en promettant une mise en œuvre plus rapide des prochaines initiatives grâce à l’expérience acquise.

Le programme GEFF : un mécanisme intégré et innovant

Le programme Green Economy Finance Facility (GEFF), initialement lancé par la Banque européenne dans 30 pays, est désormais opérationnel en Tunisie. Slim Bouasker, analyste institutions financières à la BERD, souligne que cette initiative représente bien plus qu’une simple ligne de crédit : il s’agit d’un mécanisme intégré de soutien à l’investissement durable.

Structure du financement

L’enveloppe globale s’élève à 60 millions d’euros, répartie stratégiquement : 40 millions d’euros seront alloués aux banques; tandis que les 20 millions restants (subventionnés par l’UE) seront destinés aux secteurs de la microfinance et du leasing. Une première phase de collaboration est déjà engagée avec l’UBCI et Amen Bank, avec une extension prévue à d’autres banques et secteurs dans une seconde phase.

Le bénéficiaire principal est la PME tunisienne, définie selon la norme européenne comme toute entreprise employant moins de 250 personnes.

Les trois piliers du dispositif

Ce mécanisme se distingue du financement classique par trois éléments cruciaux :

  1. Assistance technique : fournie aux banques partenaires pour les aider à identifier les besoins et le pipeline de projets verts, permettant de mieux répondre à la demande de leur clientèle.
  2. Subvention directe aux PME : financée par l’Union européenne, elle représente entre 10 et 15 % du coût total du projet selon sa maturité, versée juste après la mise en œuvre.
  3. Mécanisme TCX : subventionné par l’UE, il agit comme une garantie permettant de financer les banques partenaires avec un coût de couverture (hedging) réduit.

Éligibilité et enjeux

Toutes les PME de n’importe quel secteur sont éligibles, sous réserve du respect des critères d’éligibilité. Les secteurs exclus sont les exclusions classiques de l’Union européenne, comme l’armement ou les jeux de hasard.

Les projets concernent l’efficacité énergétique, l’énergie renouvelable, la réduction des déchets et la construction durable. Cette ligne de crédit s’inscrit dans l’effort national visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette initiative est essentielle pour permettre aux entreprises exportatrices tunisiennes de maintenir leurs relations avec l’Union européenne, notamment en prévision de l’entrée en vigueur de la réglementation sur l’empreinte carbone.

Amen Bank : la finance durable comme axe stratégique

Néji Ghandri, président du directoire d’Amen Bank, a souligné que cette initiative concrétise un engagement commun envers une économie tunisienne plus verte, plus durable et plus résiliente. Il estime qu’investir dans la transition verte permet aux entreprises de gagner en compétitivité, de réduire leur facture énergétique, d’améliorer leur rentabilité et de valoriser leur image auprès de leurs partenaires internationaux.

Au-delà des bénéfices individuels, chaque projet soutenu contribue à réduire la dépendance énergétique de la Tunisie, à alléger la pression sur la balance énergétique et à mieux orienter les ressources publiques vers l’innovation et la création d’emplois durables.

Amen Bank a fait de la finance durable un axe stratégique depuis plusieurs années, concrétisé par la création d’une direction dédiée à la finance verte, la réalisation de son bilan carbone et son adhésion au PCAF pour mesurer l’empreinte carbone de ses portefeuilles. Les critères ESG ont été intégrés dans ses décisions de financement.

UBCI : trouver la « bonne alchimie »

De son côté, Mohamed Koubaa, directeur général de l’UBCI, a exprimé son honneur de positionner l’UBCI parmi les premières banques à s’inscrire dans un effort qui bénéficie simultanément à l’économie tunisienne et au climat. Il a souligné que les enjeux environnementaux exigent des institutions financières qu’elles soient d’excellents accompagnateurs.

La banque a intégré le financement vert dans son plan stratégique « Emergence 2029 ». M. Koubaa a averti qu’il ne faut pas que ces lignes de crédit demeurent de simples financements : l’objectif est de trouver la « bonne alchimie » où l’effort moral inhérent à ces projets se transforme en entreprises économiquement viables.

Il a exprimé sa fierté pour l’écosystème tunisien, en particulier ses PME qu’il décrit comme « brillantes » et « rayonnantes », dont la réputation dépasse les frontières du pays. M. Koubaa a conclu en insistant sur la nécessité cruciale d’une meilleure ingénierie financière, indispensable pour que l’économie tunisienne puisse transformer et absorber efficacement le soutien offert par l’Union européenne et les grandes institutions mondiales.

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Pollution à Gabès | Pas encore de solution en vue

13. Oktober 2025 um 12:04

Des militants tunisiens ont appelé dimanche 12 octobre 2025 à la fermeture des installations de l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès, dans le sud-est de la Tunisie, suite aux protestations massives provoquées dans la région par les dizaines de cas d’intoxication par les gaz toxiques rejetés dans l’air par l’usine d’engrais appartenant à l’Etat. Mais l’Etat n’a pas encore expliqué ce qu’il compte apporter comme solution à ce problème qui préoccupe désormais tous les Tunisiens.   

Latif Belhedi

Dans une pétition, 25 associations, dont la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), ont appelé au «démantèlement des unités polluantes et à la mise en place d’un modèle de développement régional alternatif pour ralentir la pollution et la mortalité», par allusion aux atteintes cancéreuses, respiratoires et autres dont souffrent les riverains de l’usine.

La pétition évoque les «cas d’asphyxie chez 69 enfants et élèves et quatre femmes» dans le quartier de Chatt Essalem à Gabès, suite à «des fuites de gaz toxiques mortels provenant du GCT, dont les émissions se sont intensifiées depuis début septembre».

Vendredi et samedi, des centaines d’habitants se sont rassemblés près de l’usine du GCT pour protester contre ses émissions polluantes, après la diffusion de vidéos montrant des enfants en détresse respiratoire dans une école locale.

Des revendications légitimes

Il s’agissait de «manifestations pacifiques», a déclaré à l’AFP Khayreddine Debaya, militant de longue date du collectif Stop Pollution à Gabès. Il a expliqué qu’il y avait eu des «affrontements jusqu’à minuit» après que «la police a dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogène». Des routes ont été bloquées et des individus ont tenté d’incendier une partie du bâtiment du GCT, selon les médias locaux.

Le conseil local de Gabès a déclaré dimanche soutenir les revendications «légitimes» des manifestants et a appelé au «démantèlement des usines chimiques polluantes», tout en critiquant les «actes de vandalisme et de violence», par allusion à l’incendie survenu dans le siège régional du GCT dans la nuit du samedi et dimanche et qui, selon toute vraisemblance, a été provoqué par des citoyens en colère.

Le président tunisien, Kaïs Saied, a annoncé samedi l’envoi d’une équipe d’urgence des ministères de l’Industrie et de l’Environnement pour suivre de près la situation et prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation.

Debaya a critiqué la décision du président, affirmant qu’il était temps de «prendre des décisions, et non d’envoyer des commissions».

Les mines de phosphate sont la principale ressource naturelle de la Tunisie, mais depuis des années, les militants alertent sur la pollution causée par le GCT, qui déverse ses déchets gazeux et solides directement dans l’environnement.

Les autorités sont tiraillées entre leurs efforts pour développer ce secteur stratégique et leur promesse de 2017 de fermer progressivement l’usine de Gabès, sans faire le moindre pas en ce sens.

Le militant écologiste Firas Nasfi a affirmé ce lundi que les mouvements de protestation menés par les habitants de Gabès contre la détérioration alarmante de la situation environnementale «sont pacifiques et se poursuivront», ajoutant que l’a tentative d’incendie et de saccage du siège régional du GCT reste un «acte isolé et ne représente qu’une minorité parmi les manifestants».

Un air saturé de vapeurs chimiques

Intervenant sur les ondes de Jawhara FM, Firas Nasfi a insisté sur la gravité de la pollution causée par les unités industrielles du complexe chimique, tout en soutenant les revendications des habitants qui exigent l’arrêt immédiat des unités polluantes et leur démantèlement.

L’activiste a évoqué la situation dramatique des habitants du quartier Chatt Essalem, qui vivent quotidiennement dans un air saturé de vapeurs chimiques, les empêchant de respirer un air pur. «Les équipements du complexe sont obsolètes, en fin de vie, et ne peuvent plus empêcher les fuites de gaz toxiques», a-t-il déploré, tout en dénonçant l’absence totale des autorités locales et régionales, puisqu’aucune visite officielle n’a été enregistrée jusque-là pour constater l’ampleur de la crise et proposer des solutions concrètes.

Avec agences.

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Israël lance une campagne pour manipuler la Génération Z

13. Oktober 2025 um 09:05

Incontestablement, les jeunes incarnent la catégorie qui s’oppose le plus au génocide que perpètre Israël à Gaza depuis deux ans et ils le font vigoureusement partout dans le monde y compris aux États-Unis (pays dont le soutien est vital pour l’État hébreu) aussi bien dans les manifestations, sur les campus universitaires ou encore sur les réseaux sociaux. Soucieux de ne pas perdre la bataille de l’opinion publique et inquiet que les générations américaines montantes ne deviennent anti-israéliennes, le ministère israélien des Affaires étrangères a lancé une campagne d’envergure avec pour cible principale la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2012). Et ce dans le cadre de la «Hasbara», un terme qui renvoie aux stratégies de communication et de propagande de l’État d’Israël à destination de l’étranger.

Imed Bahri

Ynet (journal électronique relevant du journal israélien Yediot Aharonot) a révélé que le ministère israélien des Affaires étrangères avait lancé l’une de ses plus importantes campagnes de diplomatie publique aux États-Unis depuis le début de la guerre à Gaza, en y allouant un budget colossal. 

Dans leur enquête, Daniel Edelson et Raphael Kahan affirment que le ministère des Affaires étrangères a alloué un budget d’environ un demi-million de shekels (145 millions de dollars) à une campagne visant à influencer l’opinion publique américaine. Le groupe cible de la campagne est principalement la jeune génération, dite Génération Z, par l’intermédiaire des entreprises américaines, des influenceurs actifs sur les réseaux sociaux et des technologies d’intelligence artificielle telles que ChatGPT.

Le terme Génération Z désigne les personnes nées entre le milieu des années 1990 et le début de la deuxième décennie du XXIe siècle. Selon le Pew Research Center, cette période s’étend généralement de 1997 à 2012.

Manipulation des contenus numériques

Des documents soumis au ministère américain de la Justice en vertu de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (Fara) ont révélé les détails de la campagne. D’après Ynet, Israël a passé un contrat avec la société américaine Clock Tower, dirigée par Brad Parscale, ancien directeur de campagne du président Donald Trump. 

Brad Parscale est actuellement stratège en chef du Salem Media Group, un réseau médiatique chrétien conservateur qui possède des stations de radio à travers les États-Unis. En avril, il a annoncé que Donald Trump Jr. et Lara Trump étaient devenus les actionnaires majoritaires de sa société.

Selon l’enquête, la campagne sera mise en œuvre en collaboration avec Havas Media par l’intermédiaire du bureau de la publicité du gouvernement israélien. Elle se concentrera fortement sur le contenu numérique, plus de 80% du contenu étant dédié à la génération Z sur des plateformes telles que TikTok, Instagram, YouTube et les podcasts.

Cette campagne intervient dans un contexte de déclin du soutien public à Israël aux États-Unis, en particulier chez les jeunes. Un sondage Gallup de juillet a montré que seulement 9% des Américains âgés de 18 à 34 ans soutiennent les opérations militaires israéliennes à Gaza.

Un autre sondage réalisé par le ministère israélien des Affaires étrangères a révélé que 47% des Américains pensent qu’Israël commet un génocide. La campagne s’est donc fixé un objectif de portée inhabituel, estimé à 50 millions d’impressions de contenu mensuelles.

Influencer les systèmes d’IA générative

L’un des aspects les plus controversés de la campagne est la tentative d’influencer la réponse des systèmes d’IA générative, tels que ChatGPT, Gemini et Grok. L’entreprise vise à créer du contenu en ligne capable d’influencer les données utilisées, ce qui pourrait influencer la manière dont les questions liées à Israël sont présentées ou formulées.

Clock Tower prévoit de produire du contenu et des sites web spécifiquement conçus pour fournir des «résultats cadrés» dans les conversations d’IA, grâce à une nouvelle approche appelée optimisation des moteurs de recherche (Geo). Cette approche est similaire aux pratiques d’optimisation des moteurs de recherche (Seo) mais vise à influencer les réponses des modèles d’IA en agissant sur leurs ressources d’entraînement.

«Tout comme le Seo cartographie les emplacements qui façonnent les résultats de recherche, le Geo cartographie les sources qui influencent les réponses de l’IA», a déclaré Gadi Evron, PDG de l’entreprise israélienne de cybersécurité Nostec.

Selon certains experts, ce domaine en est encore à ses balbutiements mais ils s’attendent à ce qu’il ait un impact significatif sur la façon dont l’IA interagit avec les utilisateurs à l’avenir. «C’est un domaine nouveau», précise Gadi Evron qui ajoute: «Certains l’appellent Geo pour intelligence de nouvelle génération mais la terminologie est encore en évolution».

Soutien aux influenceurs pro-israéliens

Outre la campagne de Clock Tower, Israël a lancé un autre projet, le «Projet Esther» pour soutenir les influenceurs américains qui publient du contenu pro-israélien. Ces influenceurs sont financés par le gouvernement israélien dans le cadre d’un projet comprenant des contrats pouvant atteindre 900 000 dollars avec l’entreprise israélienne Bridges Partners.

La première phase du projet consiste à recruter cinq à six influenceurs, chacun devant publier 25 à 30 publications par mois. Le projet s’étendra ensuite aux influenceurs israéliens et aux entreprises américaines qui recevront des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars pour leurs contributions.

Avant cette campagne, Israël avait signé un contrat avec une agence de relations publiques américaine liée au Parti démocrate qui exploitait ce qui était décrit comme une usine à trolls pour diffuser des messages pro-israéliens. Cependant, l’agence a résilié le contrat dans des circonstances mystérieuses, précisant seulement que le travail avait été interrompu.

Selon Ynet, cette campagne numérique a culminé avec une rencontre entre Netanyahu et plusieurs influenceurs pro-israéliens au consulat israélien à New York. Netanyahu a souligné l’importance des réseaux sociaux dans la bataille médiatique d’Israël, les décrivant comme le «huitième front» de la guerre, aux côtés des fronts militaire, politique et économique.

Parmi les participants figuraient Lizzy Savetsky, très active depuis le début de la guerre; l’homme d’affaires Ari Ackerman, petit-fils du magnat israélo-américain Meshulam Riklis et le créateur numérique Zach Sage Fox, connu pour produire des vidéos pro-israéliennes.

Le chef du gouvernement israélien déclaré que les réseaux sociaux sont l’arme la plus importante aujourd’hui et qu’Israël doit coopérer avec des personnalités comme le milliardaire américain Elon Musk et investir dans TikTok pour «assurer la victoire dans l’arène la plus importante».

L’enquête indique que cette rencontre entre Netanyahu et les influenceurs a suscité une large controverse. Certains y ont vu une tentative délicate de soutenir le discours israélien, tandis que d’autres y ont vu un mépris pour les souffrances des familles de détenus israéliens à Gaza qui manifestaient devant le consulat pendant la rencontre.

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Et Gaza revient à la vie !

13. Oktober 2025 um 08:37

Ils reviennent, un à un, vers leurs maisons réduites en poussière. Chaque pierre, chaque ombre, chaque vestige redevient mémoire. Gaza renaît dans leurs pas, dans leurs larmes, dans leurs chants. Et le monde découvre que la dignité d’un peuple est plus forte que toutes les armes.

Khémaïs Gharbi *

Le retour vers Gaza est la victoire de la résistance et du courage. Dès les premières heures suivant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, des foules entières de Palestiniens déplacés se sont mises en marche, reprenant le chemin de leurs foyers — ou de ce qu’il en reste.

Comment décrire cette atmosphère ? Comment traduire cette émotion brute qui serre la gorge lorsqu’on voit, sur les écrans du monde entier, cette marée humaine — lente, dense, continue — se diriger vers Gaza ?

L’âme domine les ruines

Femmes, hommes, enfants, vieillards… Tous avancent dans un silence vibrant, certains les yeux levés vers le ciel, d’autres serrant contre eux un matelas, une chaise, un fragment de leur passé.

Il suffit de fermer les yeux pour revoir la même marée, quelques mois plus tôt, fuyant sous les bombes, traquée par le fer et le feu, poussée vers l’exil par une armée persuadée qu’elle parviendrait à déraciner tout un peuple.

Mais ce peuple-là n’a pas plié. Ce peuple-là n’a pas levé le drapeau blanc. Aujourd’hui, il revient. Et dans ce retour, tout y est — des symboles par centaines.

Celui d’une femme qu’on voit s’asseoir sur une pierre : tout ce qu’il lui reste de sa maison. Elle caresse un vêtement en lambeaux et murmure des noms — ceux de ses enfants, de son mari disparus.

Plus loin, un vieil homme fouille les décombres à la recherche de son chapelet, de ce petit objet qui, pour lui, contient tout un monde.

Notre regard croise celui d’enfants — les yeux écarquillés — qui tentent de reconnaître leur rue, leur école, leur chambre. Ils désignent une colonne, un mur, une fenêtre : c’était ici, leur rêve.

Et voici une jeune veuve, debout devant ce qu’il reste de sa chambre nuptiale — un rideau, un fragment de miroir, un souvenir suspendu.

Tous retrouvent des traces de vie, des preuves qu’ils ont existé, qu’ils existent encore. Et qu’ils sont de retour chez eux.

La résurrection d’un peuple digne

Ce que nous voyons aujourd’hui n’est pas un simple déplacement : c’est une résurrection. Un peuple qui se relève de ses cendres, les mains nues, mais le cœur en feu. Un peuple qui a défié la mort, l’exil et l’oubli.
C’est cette force — invisible mais invincible — qui a bâti le pont entre l’asservissement et la liberté, entre la résignation et la résistance. C’est elle qui a triomphé des machines de guerre, des campagnes de désinformation et du vacarme des puissants.

Gaza, aujourd’hui, n’est pas seulement une terre meurtrie : elle est le symbole de la dignité humaine. Son peuple n’a pas seulement survécu : il a vaincu. Vaincu la peur, vaincu l’effacement, vaincu le chantage de la déportation. Vaincu le monstre de la mort. Car il n’est de victoire plus éclatante que celle d’un peuple qui, après avoir été chassé de chez lui, à deux doigts de la déportation, revient debout, drapeau à la main, le regard tourné vers l’avenir.

Ce retour n’est pas seulement une victoire géopolitique — c’est celle de la confiance en soi, de la justice, du courage face à la barbarie, et de l’attachement à une terre que rien ne peut ébranler.

À celles et ceux qui, par la plume, la voix ou la solidarité, ont soutenu ce peuple dans sa traversée du feu, il est permis d’éprouver une fierté profonde : vous avez marché du côté de la vie, du côté de l’humain, du côté de l’Histoire.

Quant à ceux qui ont préféré détourner le regard, se taire ou justifier l’injustifiable, puissent ces images les inviter à la réflexion — ou, mieux encore, à la conscience.

Gaza a montré au monde que la dignité ne se négocie pas. Elle se vit, elle se porte, elle se défend. Et lorsque le monde se lassera d’entendre son nom, Gaza, elle, continuera de se relever, de chanter au milieu des ruines, et de rappeler à tous que tant qu’un peuple garde mémoire, rien n’est perdu.

* Ecrivain et traducteur.

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WMC | LE RADAR : Commerce, énergie, diplomatie, les 10 tendances à suivre

Von: hechmi
12. Oktober 2025 um 22:00

LE RADARDate : Dimanche 12 octobre 2025 (Africa/Tunis)
Période analysée : dernières 48 h
Périmètre : Monde + Afrique du Nord & Monde arabe

Monde

Guerre commerciale relancée : +100% de droits US sur la Chine, Pékin défend ses terres rares
Washington annonce une surtaxe additionnelle de 100% sur des importations chinoises dès novembre, tandis que Pékin justifie ses contrôles sur les terres rares, essentiels aux chaînes techno et défense. Marchés et industriels s’inquiètent des effets d’entraînement.

Dynamique : en pic.
Hashtags/Keywords : #Tarifs #USChina #TerresRares #SupplyChain

Gaza : trêve qui tient, échange otages-prisonniers, visite de Trump attendue
Le cessez-le-feu Israël–Hamas se maintient, préparant la libération de 20 otages contre près de 2 000 prisonniers/détenus palestiniens ; Trump doit s’exprimer à la Knesset avant un sommet en Égypte.

Dynamique : en hausse.
Hashtags/Keywords : #Gaza #Ceasefire #Hostages #Diplomacy

France : bras de fer budgétaire et crise politique sous pression d’échéance
Le PM Sébastien Lecornu tente de boucler un gouvernement et un budget 2026 dans un climat d’instabilité ; l’incertitude pèse sur la confiance et la croissance.

Dynamique : en hausse.
Hashtags/Keywords : #France #Budget2026 #CrisePolitique

OPEP+ : hausse modeste de production, marché pétrolier partagé
Le groupe actera en novembre une hausse de 137 000 b/j ; crainte d’excès d’offre vs. volonté de regagner des parts de marché. Prix du brut hésitants.

Dynamique : stable.
Hashtags/Keywords : #OPECplus #Oil #Supply #EnergyMarkets

COP30 au Brésil : casse-tête logistique et coûts d’hébergement
Des délégations envisagent de réduire la participation face à la flambée des prix hôteliers et aux capacités limitées.

Dynamique : émergent.
Hashtags/Keywords : #COP30 #Climate #Logistics

Afrique du Nord & Monde arabe

Maroc : mouvement “Gen Z 212” maintient la pression avant l’adresse du roi
Mobilisation jeunesse sur les services publics (santé/éducation) et les priorités budgétaires liées au Mondial 2030 ; des appels au dialogue se multiplient.

Dynamique : en hausse.
Hashtags/Keywords : #Maroc #GenZ212 #Réformes #WorldCup2030

Algérie : déficit 2026 visé à 40 Mds$ avec dépenses records, dont défense
Le projet de loi de finances table sur un déficit réduit mais des dépenses historiques (~25 Mds$ défense) pour soutenir croissance et ménages.

Dynamique : en hausse.
Hashtags/Keywords : #Algérie #Budget2026 #Déficit #Défense

Tunisie : inflation à 5% en septembre, légère accalmie
Le repli de l’inflation (5,2% → 5,0%) s’explique surtout par un ralentissement des prix alimentaires ; la veille publique suit la trajectoire des réserves et du change.

Dynamique : stable.
Hashtags/Keywords : #Tunisie #Inflation #INS

Libye : réserves de change annoncées à ~98,8 Mds$ et nouveaux instruments bancaires
La BCL signale une hausse des actifs extérieurs et lance des certificats de dépôt Moudaraba pour dynamiser le système bancaire.

Dynamique : en hausse.
Hashtags/Keywords : #Libye #BCL #Réserves #Banques

Madagascar : présidence évoque une tentative de coup, mobilisation persistante
Sur fond de pannes électriques et pénuries d’eau, la contestation gagne l’appui de certaines factions militaires, selon la présidence.

Dynamique : en pic.
Hashtags/Keywords : #Madagascar #Protestations #Coup

En bref

  • Commerce mondial sous tension avec la séquence tarifs US–Chine / terres rares.
  • Gaza : trêve qui tient, échange imminent et diplomatie active.
  • France : budget 2026 et instabilité politique pèsent sur la confiance.
  • OPEP+ : hausse modeste de l’offre, marché partagé.
  • Maghreb : Maroc (mouvement jeunesse), Algérie (budget record), Tunisie (inflation 5%), Libye (réserves en hausse).

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Tensions à Gabès | Incendie au siège du GCT

12. Oktober 2025 um 13:21

Des parties du siège régional du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès ont été incendiées et plusieurs de ses équipements endommagés dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 octobre 2025, rapporte Mosaïque FM.

Selon les premières informations, des protestataires s’étaient rassemblés samedi devant les locaux du GCT et aux abords des unités de production situées dans la zone industrielle, pour dénoncer la pollution dont se plaignent les habitants depuis plusieurs années et réclamer un environnement sain.

Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants regroupés devant l’une des unités de production, mais le feu avait pris dans le siège de la société.

Ces sit-in et marches de protestation se poursuivent depuis plusieurs jours à la suite de l’asphyxie de plusieurs élèves par les gaz toxiques rejetés dans l’air par l’usine du GCT.

Le président Kaïs Saïed a ordonné, samedi, le déploiement d’une équipe à l’usine d’acide phosphorique du GCT à Gabès «afin de remédier au plus vite aux problèmes» dont se plaignent les habitants de la zone, mais ses paroles ne semblent pas avoir calmé les esprits et rassuré les manifestants sur les intentions des autorités. Car ils exigent la fermeture pure et simple de ladite usine, promise depuis 2017 par le gouvernement, mais la promesse tarde à être tenue, alors que les impacts de la pollution industrielle provoquée par l’usine du GCT sur la santé des riverains s’aggravent au fil des ans.

I. B.

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Fin de la démocratie | Vers une gouvernance algorithmique ?

12. Oktober 2025 um 12:43

Depuis deux mille cinq cents ans, le mot démocratie incarne l’idéal politique par excellence. Héritée d’Athènes, elle fut pensée comme le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple — une définition que Lincoln a reprise à son compte en 1863. Mais à l’ère du numérique, les jeunes génies de la Silicon Valley, baignés dans la culture des data et des algorithmes prédictifs, remettent en cause cette conception. À leurs yeux, la démocratie représentative est lente, irrationnelle et inefficace face à des crises globales (écologiques, économiques, sanitaires) qui exigent des réponses rapides et fondées sur des données massives.

Zouhaïr Ben Amor *

L’idée d’une gouvernance algorithmique, bien que futuriste, est déjà présente dans les travaux de chercheurs tels que Shoshana Zuboff (The Age of Surveillance Capitalism, 2019) et Yuval Noah Harari (Homo Deus, 2015), qui envisagent un monde où la donnée devient un nouvel instrument de pouvoir. Cette «technocratie numérique» n’est plus une fiction, mais un horizon politique envisagé dans les laboratoires californiens, entre une réunion chez OpenAI et un colloque chez Palantir.

I. Le procès de la démocratie

Pour les jeunes ingénieurs de la Silicon Valley, la démocratie est malade. Les taux d’abstention records, la polarisation idéologique, la lenteur législative et la désinformation sur les réseaux sociaux en sont les symptômes les plus visibles. Le politologue Pierre Rosanvallon (La légitimité démocratique, 2008) avait déjà diagnostiqué cette crise de confiance, montrant comment la démocratie représentative s’érode sous le poids de la défiance et du populisme.

Ces nouveaux techno-réformateurs considèrent que la «voix du peuple» exprimée par le vote est obsolète face à la puissance des algorithmes capables de capter nos comportements en continu. Le philosophe Bernard Manin (Principes du gouvernement représentatif, 1995) rappelait pourtant que l’élection repose sur une confiance symbolique, non sur la pure rationalité. Or les Jeunots Génies veulent substituer à cette confiance une mesure permanente des désirs collectifs, comme s’il suffisait d’observer pour comprendre.

Leur critique n’est pas sans fondement : les scandales de corruption et la manipulation électorale (Cambridge Analytica, 2018) ont montré les limites d’un système vulnérable à la désinformation. Mais en voulant remplacer la délibération par la modélisation, ces ingénieurs risquent de réduire la politique à un problème d’optimisation mathématique, oubliant que, selon Hannah Arendt (La Condition de l’homme moderne, 1958), la politique est avant tout un espace d’action et de parole, non de calcul.

II. Une gouvernance par l’algorithme

Le projet des Jeunots Génies est clair : créer une gouvernance où l’intelligence artificielle (IA) remplace la représentation. Chaque citoyen serait un flux de données – ses achats, ses déplacements, ses interactions – analysé pour produire une image fidèle de la volonté collective. L’IA deviendrait un arbitre omniscient, garantissant la justice et l’efficacité.

Cette vision s’inscrit dans la logique du dataïsme décrite par Harari (Homo Deus, chap. 11) : la croyance selon laquelle les données représentent mieux la réalité que les récits humains. En s’appuyant sur des technologies comme la blockchain et l’apprentissage profond (deep learning), l’IA pourrait proposer des politiques fiscales, écologiques ou sanitaires « optimales », basées sur des indicateurs en temps réel.

Mais cette idée rejoint la cybernétique politique imaginée par Norbert Wiener dès 1948, où le contrôle des flux d’information remplace le débat humain. Evgeny Morozov (To Save Everything, Click Here, 2013) met pourtant en garde contre cette illusion du solutionnisme technologique : croire que la technologie peut résoudre les problèmes politiques en les dépolitisant.

Le danger est que cette IA devienne non plus un outil, mais un souverain algorithmique. Qui programmera ses valeurs ? Qui contrôlera ses priorités ? Comme l’a souligné Nick Bostrom (Superintelligence, 2014), une IA dotée d’un pouvoir de décision pourrait rapidement échapper au contrôle humain, transformant la gouvernance en une forme inédite de despotisme numérique.

III. Utopie ou dystopie ?

Le rêve d’une rationalité parfaite se heurte à la question du libre arbitre. Si la machine devine nos désirs avant nous, que devient la liberté ? L’éthique de l’IA, développée notamment par Luciano Floridi (The Ethics of Information, 2013), rappelle que toute donnée est une interprétation : elle n’est ni neutre ni objective. L’IA reproduit les biais de ses concepteurs (bias-in, bias-out).

L’élimination du débat public, de la contradiction et du conflit risquerait d’abolir ce qui fonde la démocratie : la pluralité. Jacques Rancière (La Mésentente, 1995) montre que la démocratie est précisément l’espace du désaccord, où la parole du peuple surgit contre l’ordre établi. La remplacer par un consensus algorithmique reviendrait à instaurer une police des comportements.

De plus, la gouvernance algorithmique pourrait accentuer les inégalités de pouvoir. Comme l’a démontré Cathy O’Neil (Weapons of Math Destruction, 2016), les algorithmes prétendument neutres renforcent souvent les discriminations qu’ils sont censés éliminer. L’utopie d’une justice automatisée vire ainsi à la dystopie technocratique.

IV. Vers un modèle hybride ?

Face à ces dérives potentielles, certains chercheurs envisagent une voie médiane : une démocratie augmentée par l’IA, mais non remplacée par elle. Ce modèle rejoint les réflexions d’Antoinette Rouvroy et Thomas Berns (Le gouvernement algorithmique et la politique des affects, 2013), selon lesquels l’IA peut contribuer à la décision publique, à condition que la transparence et la responsabilité soient assurées.

L’IA deviendrait alors un auxiliaire : elle simule les scénarios, aide à anticiper les crises, éclaire les citoyens. Les élus deviendraient des médiateurs entre le savoir algorithmique et la volonté populaire. Ce modèle rappelle le concept d’«intelligence collective» cher à Pierre Lévy (L’intelligence collective, 1994), où la technologie amplifie la réflexion humaine sans la remplacer.

Mais un tel projet exige une révolution éducative et éthique. Comme le souligne Timnit Gebru (2020), cofondatrice de Black in AI, sans diversité culturelle et contrôle citoyen, aucune IA ne peut prétendre servir l’humanité. L’éducation au raisonnement critique et à la donnée deviendra alors un pilier de la citoyenneté numérique.

Conclusion

Les Jeunots Génies ont raison sur un point : la démocratie athénienne, dans sa forme actuelle, ne suffit plus à gérer la complexité du monde. Cependant, vouloir substituer la machine à l’homme revient à oublier que la démocratie n’est pas une méthode de calcul, mais un projet moral. Claude Lefort (L’invention démocratique, 1981) rappelait que la démocratie repose sur un vide symbolique : nul ne détient le pouvoir en propre, il se négocie en permanence. Or, l’algorithme, en prétendant incarner la vérité, referme cet espace du vide et du débat.

Ainsi, entre l’idéalisme athénien et le pragmatisme algorithmique, la voie à inventer est celle d’une démocratie éclairée par la technologie, mais guidée par des valeurs humaines : liberté, pluralité, responsabilité. La question n’est pas de savoir si l’IA remplacera la démocratie, mais comment elle peut l’aider à se réinventer sans la trahir.

Bibliographie sélective :

  • Arendt, H. La Condition de l’homme moderne, Calmann-Lévy, 1958.
  • Bostrom, N. Superintelligence: Paths, Dangers, Strategies, Oxford University Press, 2014.
  • Floridi, L. The Ethics of Information, Oxford University Press, 2013.
  • Harari, Y. N. Homo Deus, Albin Michel, 2017.
  • Lefort, C. L’invention démocratique, Fayard, 1981.
  • Manin, B. Principes du gouvernement représentatif, Flammarion, 1995.
  • Morozov, E. To Save Everything, Click Here, PublicAffairs, 2013.
  • O’Neil, C. Weapons of Math Destruction, Crown, 2016.
  • Rancière, J. La Mésentente, Galilée, 1995.
  • Rosanvallon, P. La légitimité démocratique, Seuil, 2008.
  • Rouvroy, A. & Berns, T. Le gouvernement algorithmique et la politique des affects, Presses Universitaires de Namur, 2013.
  • Wiener, N. Cybernetics: Or Control and Communication in the Animal and the Machine, MIT Press, 1948.
  • Zuboff, S. The Age of Surveillance Capitalism, Profile Books, 2019.

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