Ces dernières semaines, Israël a étendu son occupation du sud de la Syrie commencé dès les premières heures de la chute du régime du président Bachar Al-Assad. L’État hébreu cherche à étendre son contrôle sur les zones frontalières, notamment Quneitra et Deraa. Il a mené des frappes aériennes et des incursions terrestres qui ont fait des victimes civiles, déplacé des centaines d’habitants, tué de nombreux agriculteurs et cherché à semer la discorde au sein du tissu social syrien notamment entre les Druzes et le reste de la population.
Imed Bahri
Le média israélien 972 Magazine a consacré une enquête aux opérations militaires israéliennes menées en Syrie et surtout dans le sud. L’enquête revient également sur la résistance de la population locale notamment dans les zones rurales.
Le journal rappelle d’abord qu’Israël a mené 600 attaques au cours des huit premiers jours de ses opérations militaires contre la Syrie, ciblant d’anciennes positions de l’armée syrienne ainsi que des villes à travers le pays, de Lattaquié et Homs à la campagne de Damas. Les forces terrestres ont également avancé de 20 kilomètres à l’intérieur du territoire syrien, établissant neuf bases militaires et des infrastructures dans les territoires occupés.
Les forces israéliennes ont commencé à occuper la ville de Rasm Al-Rawadi dans la campagne de Quneitra le 8 décembre 2024, le jour même de la chute de Bachar Al-Assad, prenant d’assaut des maisons, détruisant certaines d’entre elles et forçant des centaines d’habitants à quitter leurs domiciles.
Ali Al-Ahmad, un ancien du village âgé de 65 ans, a rapporté que les soldats ont défoncé des portes, fouillé des maisons et en ont démoli certaines puis ont rassemblé de nombreuses familles dans une école abandonnée. Ces pratiques militaires israéliennes se sont poursuivies au cours des quatre derniers mois et le nombre des habitants déplacés du village est estimé à environ 350 personnes. Les forces israéliennes ont également saisi leurs terres à des fins militaires.
Israël prêt à rester en Syrie indéfiniment
L’enquête du média israélien note que malgré les déclarations de l’armée selon lesquelles sa présence en Syrie est temporaire, les faits sur le terrain indiquent le contraire. Il y a une intention de maintenir cette occupation. Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a même déclaré que l’État hébreu était prêt à rester en Syrie indéfiniment.
L’avocat Mohammed Fayyad, un militant des droits de l’homme arrêté et agressé par les forces israéliennes en janvier pour avoir révélé leurs opérations, a déclaré: «Les responsables militaires israéliens pénètrent souvent dans les villages dans des véhicules civils blancs pour collecter des données et mener des enquêtes statistiques sous prétexte de fournir une aide humanitaire».
Il a également révélé les pratiques pernicieuses israéliennes: «Ils nous offrent de la nourriture, des médicaments, de l’électricité et du travail après nous avoir tout pris. Ces derniers mois, ils ont proposé à plusieurs reprises aux habitants locaux au moins 75 dollars par jour pour construire des infrastructures pour les bases militaires mais les habitants rejettent toute intervention visant à diviser la Syrie».
Dans le village d’Al-Rafid, près de Quneitra, les habitants ont été confrontés à des actes de violence répétés de la part des forces israéliennes. Ils ont déraciné des arbres de plus de 100 ans, ouvert le feu sur quiconque tentant de s’approcher d’un terrain saisi et tué deux jeunes hommes conduisant une moto et portant un pistolet pour protéger le bétail.
Bader Safi, enseignant et habitant du village a déclaré à 972 Magazine: «Les soldats attaquent nos terres plusieurs fois par jour et les saisissent de force. Mon ami a perdu ses terres et vit maintenant chez moi. Je l’entends pleurer tous les jours parce qu’ils lui ont volé ses terres, sa maison et tout ce qu’il possède».
Les druzes rejettent «l’aide» israélienne
Évoquant le rejet de l’occupation par les habitants, Cheikh Abu Nasr, 70 ans, originaire de la ville d’Al-Rafid, a dit: «C’est notre terre. Nous y cultivons des vignes et des figues et nous ne reconnaissons pas l’État occupant. Les nouvelles forces gouvernementales syriennes ne sont pas venues à notre secours et nous sommes seuls ici mais nous resterons sur nos terres même si quelqu’un d’autre nous gouverne».
Israël a cherché à exploiter la présence de la communauté druze dans la ville de Jaramana, dans le sud de la Syrie, pour justifier son intervention militaire d’autant plus que certains membres de la communauté servent dans l’armée israélienne.
Cependant, l’avocat Makram Obeid, a nié les déclarations de l’armée israélienne selon lesquelles le gouvernement syrien avait attaqué la communauté et a assuré au journal israélien que les incidents étaient des affrontements individuels et non liés à une menace directe du gouvernement.
De son côté, la communauté druze a rejeté l’aide israélienne, estimant que l’intervention d’Israël vise à inciter à la discorde entre les composantes de la société syrienne. L’universitaire Farid Ayash de Damas a expliqué que l’intervention d’Israël élargit le fossé entre les Druzes et les autres Syriens et accroît les troubles dans les pays voisins, ce qui sert ses intérêts.
972 Magazine conclut que les Syriens sont unanimes dans leur résistance à la présence israélienne rapportant les propos de Mohammed Fayyad: «Le sud de la Syrie préservera sa dignité et nous avons des principes clairs. Nous ne voulons pas une répétition des événements de 1967 et nous ne voulons pas abandonner nos maisons et nos terres».
Le secteur touristique marocain connaît une croissance remarquable, surpassant ses homologues régionaux, notamment l’Égypte, la Tunisie, l’Algérie et la Mauritanie, en termes d’attraction de touristes internationaux.
Les dernières conclusions de Travel and Tour World (TTW) soulignent comment le Maroc a captivé l’attention des voyageurs du monde entier, au cours des dernières années. Cette croissance reflète l’attrait du pays, attirant les touristes grâce à sa riche histoire, ses paysages variés et ses expériences culturelles.
Contrairement à nombre de ses voisins, le Maroc a investi massivement dans ses infrastructures touristiques et son marketing, ce qui a considérablement renforcé sa position dans l’industrie touristique mondiale. Le pays a également capitalisé sur sa situation géographique stratégique, ses réseaux de transport modernes et ses villes dynamiques, ce qui en fait un choix attrayant pour les voyageurs en quête d’aventure, de culture ou de détente.
La croissance constante du Maroc lui a permis de consolider sa position de première destination touristique en Afrique du Nord, note TTW, qui estime que le Maroc captive les visiteurs par la diversité de son offre, des villes côtières aux montagnes de l’Atlas en passant par le désert du Sahara, auxquels s’ajoutent des sites historiques, un patrimoine culturel et des complexes hôteliers de luxe.
Par ailleurs, le Maroc est une destination touristique accessible toute l’année.
En 2024, le Maroc a attiré 17 millions de visiteurs, contre 15 millions pour l’Egypte et 10 millions pour la Tunisie.
Au premier trimestre 2025, le secteur touristique marocain a connu une croissance record, accueillant 4 millions de visiteurs fin mars répartis entre 2,1 millions de touristes internationaux et 1,9 million de visiteurs de la diaspora marocaine. Ce résultat représente une augmentation de 22% par rapport à la même période en 2024, consolidant la place du Maroc parmi les destinations touristiques mondiales de premier plan.
L’une des réalisations les plus marquantes de mars 2025 a été la bonne performance du mois sacré du Ramadan. Bien que ce mois soit souvent considéré comme une période plus calme pour les voyages, le Maroc a enregistré une augmentation significative du nombre de visiteurs, avec près de 1,4 million de touristes arrivés rien qu’en mars. Cela représente une croissance de 17 % par rapport à la même période en 2024.
Kaïs Saïed développe une nouvelle théorie qu’il est en train d’expliciter à chacune de ses réunions avec les membres du gouvernement. Selon cette théorie, le patriotisme et le volontarisme sont préférables à la compétence et à l’expérience pour un meilleur fonctionnement de l’administration publique. Sauf qu’entre la théorie et la pratique, il y a loin de la coupe aux lèvres.
Imed Bahri
Le président de la république, qui n’est pas satisfait du rendement de l’administration publique, soupçonnée de saboter le processus de réforme qu’il a initié par la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, est revenu à cette nouvelle idée qu’il tarde encore à mettre en pratique, en recevant la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzeri, vendredi 11 avril 2025, au Palais de Carthage.
A cette occasion, le chef de l’Etat a souligné la nécessité de mettre en place des lois qui rompent définitivement avec le passé, rappelant que l’Etat fait face à plusieurs défis, indique un communiqué de la présidence. «La seule manière de répondre à un défi est de le relever, quel qu’il soit», a déclaré Saïed, qui a le sens de la formule, ajoutant que «ceux qui croient pouvoir retourner en arrière se trompent, car le peuple tunisien a dit son mot en rejetant ceux qui se croient capables d’entraver la marche des institutions de l’Etat».
Ces nostalgiques dont parle souvent le président sans jamais les désigner nommément sont, on l’a compris, ses opposants dont près d’une quarantaine étaient, hier, au même moment, déférés devant la justice dans le cadre de l’affaire dite de «complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat».
Plusieurs diplômés de l’enseignement supérieur sont capables d’assumer les responsabilités même s’ils ne disposent pas de l’expérience requise, a aussi déclaré Saïed. Et d’enchaîner : «La Tunisie a, aujourd’hui, besoin de personnes animées par un patriotisme inébranlable et non pas de personnes qui cherchent les privilèges et considèrent l’Etat et ses ressources comme un butin».
Saïed cherche visiblement à transformer radicalement l’administration publique en y insufflant des éléments plus jeunes et plus réceptifs de ses idées, sans savoir comment s’y prendre et par où commencer, donnant l’impression de tourner en rond et de chercher, auprès des chefs de gouvernements successifs qu’il nomme, des réponses à ses demandes. Sauf que ces dernier(e)s ne semblent pas plus avancés que lui sur cette voie d’une réforme radicale de l’administration publique.
Ces hauts responsables, eux-mêmes issus des commis de l’Etat, mesurent sans doute la difficulté qu’il y aurait à faire bouger un appareil qui emploie plus de 650 000 salariés et, surtout, les mouvements de protestation qui ne manqueraient pas d’être déclenchés si une opération de purge y serait mise en œuvre. Alors, à défaut d’action, on se contente de se gargariser de mots, alors que tout le monde retient son souffle et attend. Mais quoi ? Et jusqu’à quand ? Alors que le pays donne la désagréable impression d’être à l’arrêt.
Le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a publié un rapport détaillé sur l’audience du 11 avril 2025 dans l’affaire dite du «complot contre la sûreté de l’État» sous le titre «Une justice d’exception au service de la répression politique». Nous le reproduisons ci-dessous…
Mobilisation devant le tribunal et verrouillage policier /L’audience du 11 avril 2025 s’est déroulée dans un climat lourd, symptomatique d’un procès politique transformé en bras-de-fer entre le pouvoir exécutif et l’opposition démocratique tunisienne. Tandis qu’à l’intérieur du tribunal les débats judiciaires étaient censés avoir lieu, à l’extérieur, la rue vibrait de slogans dénonçant une mascarade judiciaire. Dès l’aube, des familles de détenus politiques, figures de l’opposition, militants de la société civile et journalistes se sont rassemblés devant le palais de justice de Tunis pour dénoncer la nature politique du procès.
L’accès à la salle d’audience leur a cependant été massivement refusé, à l’exception d’un membre par famille. Ce filtrage discriminatoire s’est doublé de manœuvres policières visant à intimider les manifestants pacifiques, notamment par un quadrillage renforcé des abords du tribunal et des dispositifs d’empêchement physique de l’entrée. Des cris se sont élevés pour exiger la transparence du procès, l’annulation des comparutions à distance et la libération des détenus. Ce mouvement de protestation a été soutenu par plusieurs leaders politiques, dont Ahmed Néjib Chebbi, qui a dénoncé la volonté du régime de «terroriser l’opposition» et d’imposer une culture de la peur. Les manifestants ont brandi des photos des détenus, scandé des slogans réclamant un procès équitable, tandis que les avocats ont confirmé leur refus de participer à une audience sans la présence physique des accusés. Les autorités judiciaires ont maintenu le dispositif de comparution à distance décidé dès la première audience du 4 mars.
Une audience entre huis-clos et entraves médiatiques /Les conditions réelles d’accès ont rendu cette audience de fait fermée. Plusieurs journalistes – dont Zied El Heni, Khawla Boukrim, Monia Arfaoui, Lotfi Hajji – ont été empêchés d’y assister. Les représentants des organisations nationales ont également été tenus à l’écart, tandis que seuls les représentants de chancelleries occidentales ont été autorisés à y assister. Étaient notamment présents des délégués des ambassades de France, d’Allemagne, du Canada, de Belgique, des Pays-Bas et de l’Union européenne. Ce traitement différencié a été largement perçu comme une tentative de contrôle de l’image à l’international tout en muselant les relais locaux critiques.
Refus collectif de la visioconférence et paralysie procédurale /L’audience a été dominée par le refus des détenus politiques de comparaître à distance depuis leur lieu de détention. Les avocats ont unanimement soutenu que cette méthode viole l’article 141 bis du Code de procédure pénale tunisien, en particulier l’exigence d’un consentement préalable du prévenu, d’une motivation écrite et d’une décision judiciaire individualisée, toutes absentes dans ce dossier. Cette comparution à distance a été qualifiée de «simulacre de procès» relevant plus d’une opération de communication politique que d’un véritable débat judiciaire. Me Abdelaziz Essid a déclaré à l’AFP : «Nous refusons de plaider dans ces conditions et nous ne voulons pas être les témoins complices de cette parodie.» Me Ayachi Hammami a ajouté : «Par solidarité avec les détenus, nous refusons également d’intervenir à distance.»
Des accusés à l’étranger réclament à être auditionnés /Deux des inculpés résidant à l’étranger, en l’occurrence Mohamed Kamel Jendoubi et Ridha Driss, traduits sans avoir été auditionnés lors des phases d’enquête et d’instruction, ont demandé à être entendus dans cette audience, en tant qu’accusés mais aussi comme témoins, par visioconférence. Ils ont invoqué l’application de l’article 73 de la loi organique antiterroriste qui permet ce type de procédure si l’intérêt de la justice le justifie.
Situation critique des détenus : grèves de la faim et maltraitance / Un autre moment marquant de cette audience fut la déclaration de Me Dalila Msadek indiquant que cinq détenus à Mornaguia, à savoir Ghazi Chaouachi, Ridha Belhaj, Khayem Turki, Issam Chebbi et Abdelhamid Jelassi, ainsi que Jaouhar Ben Mbarek à Belli (Nabeul), sont en grève de la faim – ce dernier depuis plus de 13 jours – pour protester contre la comparution à distance et l’interdiction de s’exprimer devant leurs juges. Cette grève de la faim est l’expression ultime de la volonté d’être entendus dans un procès où le pouvoir tente d’étouffer toute voix dissonante. Elle est aussi un cri d’alarme face à des conditions de détention inhumaines.
Un procès sans légitimité judiciaire ni morale / L’instruction du dossier repose sur des témoignages anonymes, des accusations sans preuves matérielles, des interpellations spectaculaires sans mandat et une absence totale de contre-interrogatoire des témoins-clés.
L’ancien juge d’instruction, désormais en fuite, et le chef de la police judiciaire, aujourd’hui incarcéré, illustrent la fragilité institutionnelle de l’affaire. La composition même du tribunal est jugée illégale et inconstitutionnelle. En effet, la chambre criminelle en charge du dossier a été constituée par simple note administrative émise par la ministre de la Justice, en contradiction manifeste avec les dispositions du décret-loi n° 11-2022 relatif au Conseil supérieur de la magistrature, qui stipule que les juges doivent être désignés selon des mécanismes indépendants garantissant l’impartialité de la justice. La défense a ainsi mis en cause la légitimité de l’ensemble du bureau du tribunal, composé des magistrats suivants : Lassâd Chamakhi (président), Moez El Gharbi, Ahmed Barhoumi, Fatma Boukattaya, Afef Betaïeb. La défense et les experts ont dénoncé publiquement cette composition, affirmant devant la cour que ses décisions seront sans valeur et que cette mascarade judiciaire sera inévitablement corrigée une fois la légalité restaurée.
Maitre Bassam Trifi a déclaré : «On ne peut pas qualifier ce procès de procès équitable. Il comporte de nombreuses irrégularités… Des citoyens, des représentants de la société civile, des journalistes et les familles des accusés ont été empêchés d’assister à l’audience. Or, la publicité des débats est un pilier fondamental et essentiel du procès équitable. Les personnes concernées par ce dossier, détenues et menacées de lourdes peines, sont les premières à avoir le droit d’être présentes à l’audience. Les avocats ont respecté le tribunal, mais le tribunal ne nous a pas respectés, car il nous est demandé de plaider alors que nos clients ne sont pas présents dans la salle. Sous Ben Ali, nous avons assisté à de nombreuses affaires où tous les accusés étaient amenés, y compris certains transportés en raison de leur état de santé. Même dans l’affaire de Soliman, où les accusés avaient pris les armes contre l’État, ils ont été amenés en personne à l’audience. Idem pour d’autres affaires comme celles du Bardo ou de l’attentat de l’Imperial Sousse… Et aujourd’hui, dans l’affaire du ‘‘complot’’, on refuse de faire comparaître les accusés dans la salle d’audience. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas entrer dans le fond de l’affaire tant que les accusés ne seront pas physiquement présents à l’audience.»
Une justice instrumentalisée à des fins de répression / Comme l’ont souligné plusieurs avocats et observateurs, l’objectif de ce procès n’est pas de juger des crimes réels, mais de criminaliser l’opposition politique. Les accusations de «complot», «terrorisme», ou «atteinte à la sécurité de l’État» visent des figures démocratiques connues pour leur attachement à l’action politique pacifique : avocats, syndicalistes, universitaires, anciens ministres, journalistes. Kaïs Saïed, en qualifiant publiquement les accusés de «terroristes» et en affirmant que «quiconque les acquitte est leur complice», a miné d’avance toute présomption d’innocence et toute possibilité d’un procès équitable. Le président accuse également certains d’entre eux de «collusion avec des diplomates étrangers», des contacts que la défense qualifie de parfaitement normaux dans le cadre du travail politique et associatif.
Une crise judiciaire révélatrice de la dérive autoritaire / Au-delà de ses irrégularités, ce procès révèle une crise plus large du système judiciaire tunisien : perte d’indépendance, immixtion de l’exécutif, désignation arbitraire des juges, censure de la presse et criminalisation de l’opinion. Il illustre la descente aux enfers de l’État de droit depuis le 25 juillet 2021. L’audience du 11 avril 2025 a confirmé que l’«affaire du complot» est une opération politique de répression de la dissidence menée à coups de lois d’exception et de procédures bâclées. Ce n’est pas seulement un procès contre quarante individus, mais un procès contre l’opposition et l’idée même de l’État de droit et de la démocratie.
La communauté nationale et internationale doit se mobiliser pour exiger – la fin des comparutions à distance; – la libération des prisonniers politiques; – le respect des garanties d’un procès équitable; – l’arrêt de la répression des opposants.
Il est à rappeler que la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples a ordonné à la Tunisie, dans l’affaire n° 04/2023, des mesures provisoires concernant le détenu politique Ghazi Chaouachi depuis le 28 octobre 2023, relatives aux droits les plus fondamentaux à la défense et aux soins médicaux. L’État tunisien ne s’est pas contenté d’ignorer cette décision : il a osé demander le retrait de ces mesures sous prétexte d’avoir retiré la déclaration déposée en 2017 au sens de l’article 34.6 du Protocole de la Cour africaine. Par ailleurs, le Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme des Nations unies a qualifié la détention de Khayem Turki, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhadj, Noureddine Bhiri, Jaouhar Ben Mbarek, Chaïma Issa et Lazhar Akremi d’arbitraire et a invité les autorités tunisiennes à les libérer et à les indemniser.
Audience écourtée, vérité censurée, défense debout / Le ministère public s’en est remis à la chambre pour statuer sur la possibilité de faire comparaître les accusés lors de la prochaine audience, tout en s’opposant à toutes les demandes de libération. L’audience s’est achevée de manière abrupte, alors même que les avocats plaidaient encore pour la présence des détenus dans la salle. Ce fut un jour emblématique de la négation du droit à un procès équitable, public et contradictoire. Un jour où s’est dévoilée la peur d’un régime face à la vérité. Un jour, aussi, où l’on a tenté d’abuser de la conscience collective des Tunisiennes et des Tunisiens. Le procès a été reporté au 18 avril 2025 / Mais ce fut surtout un jour de dignité, porté par la ténacité et l’engagement exemplaire d’une défense qui ne recule pas lorsqu’elle défend des causes justes.
L’Agence nationale de cybersécurité (ANCS) met à la disposition des utilisateurs d’internet la liste des vulnérabilités découvertes durant la période du 7 au 11 avril 2025.
Voici la liste des divers logiciels et systèmes affectés, notamment :
Un Guinéen est mort après des affrontements entre migrants dans un camp de fortune à Sfax, en Tunisie, ont indiqué, jeudi 10 avril 2025, un parlementaire qui s’est rendu sur place et la Garde nationale.
Tarak Mahdi, député de Sfax, à environ 30 km des camps installés dans les oliveraies, a indiqué que les violences avaient débuté mardi et que des dizaines de personnes avaient été blessées à coups de machettes et de couteaux.
Mahdi a indiqué que les violences avaient éclaté entre deux groupes, l’un guinéen et l’autre ivoirien, après un match de Ligue des champions.
Le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, a indiqué que la victime avait été touchée à la tête par une pierre et que six personnes avaient été arrêtées.
Ces affrontements faisaient suite à une importante opération de sécurité menée la semaine dernière pour nettoyer les oliveraies autour d’El-Amra, au sud de Sfax, où des milliers de migrants d’Afrique subsaharienne s’étaient installés à quelques kilomètres de la côte.
Les tensions entre habitants et migrants s’intensifient dans le pays.
Le 25 mars, M. Saïed a appelé l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à accélérer le retour volontaire des migrants en situation irrégulière vers leur pays d’origine.
Ces dernières années, la Tunisie est devenue un point de départ privilégié pour les migrants qui entreprennent la périlleuse traversée de la Méditerranée dans l’espoir de rejoindre l’Europe.
Des vents violents soufflent sur le monde et un nouveau partage de ce dernier est en cours de réalisation. L’avènement du phénomène Trump n’est que l’élément déclencheur, précédé par la guerre d’Ukraine. Mais tout laisse à penser que les facteurs qui ont déclenché ce nouveau Yalta sont plus profonds et trouvent leurs origines plus loin dans l’histoire.
Jusqu’à ce jour, le monde issu de la victoire des Alliés contre les pays de l’Axe n’était ni plus juste ni plus équitable pour les nations faibles. Il risque de devenir encore plus difficile pour elles avec ce qui se déroule sous nos yeux, ébahis. Avec le déclenchement de la plus grande guerre économique entre les deux colosses, américain et chinois, dont les répercussions économiques et sociales et même politiques seraient catastrophiques pour les nations et peuples qui seront incapables de s’adapter à la nouvelle conjoncture.
Nous sommes parmi ces petites nations qui risquent d’être emportées par ce tsunami si nos élites n’ouvrent pas les yeux devant ce nouveau danger. Plus que jamais, notre économie, notre modèle social, et même notre système politique actuel courent un danger mortel. Un sursaut national n’est pas seulement souhaitable mais devient impératif.
Les guéguerres politico-médiatiques « légitimées » par un juridisme d’antan, doivent s’arrêter. Et l’on doit tous se fixer comme but le sauvetage de la nation. Mais aucun signe ne prouve qu’une nouvelle conscience nationale soit en cours d’émergence.
La pomme de discorde et discorde nationale
Il faut dire que les Tunisiens n’ont connu l’unité nationale au sens profond du terme que pendant la lutte nationale contre le colonialisme, même s’ils divergeaient sur les moyens de conquérir l’Indépendance. Avant même qu’elle ne soit définitivement acquise, la discorde au sein même du mouvement national est devenu la règle sous la forme d’une scission au sein du parti destourien. Et ce n’est pas un hasard qu’on a appelé cette discorde « al fitna », littéralement discorde.
Rappelons que cette question a caractérisé l’Islam pendant 14 siècles, d’où la fameuse « al-fitna el koubra » ou la grande discorde. La pomme de discorde proprement dite tourne toujours autour de la question de la légitimité du pouvoir en place quel qu’il soit. Toutes les oppositions politiques au pouvoir depuis l’indépendance, de Bourguiba et de Ben Ali, ont crié à l’illégitimité de ces dirigeants. Car nos élites politiques ne se sont jamais accordées sur cette notion.
Cette discorde s’est prolongée même après 2011 et l’on a vu la Troïka entre 2011 et 2014 se targuer d’être le seul pouvoir légitime, parce qu’issue d’élections. Alors qu’il s’avère maintenant que les élections de 2011 n’étaient ni démocratiques ni transparentes. Et que de milliards issus de financement occultes ont circulé pour porter au pouvoir les islamistes et leurs alliés. Ce qui, dans n’importe quel pays démocratique, aurait conduit à l’annulation des élections.
Les autres élections qui ont suivi pour élire des assemblées nationales n’étaient pas moins entachées d’irrégularités. Continuer à se quereller à ce propos ne mène nulle part. Il est clair que le pays n’est pas encore apte à garantir des élections démocratiques et transparentes comme dans les grandes démocraties. Ce que beaucoup d’intellectuels et spécialistes de la chose politique pensent tout bas, mais osent rarement déclarer, de peur d’être classés ennemis de la démocratie.
Or, il existe des raisons historiques, sociologiques, religieuses et culturelles à cette situation, qui est presque générale dans le monde arabo-musulman et dans tous les pays sous-développés. Et nous sommes encore un pays sous-développé malgré les avancées faites dans la construction nationale.
Or, il existe des raisons historiques, sociologiques, religieuses et culturelles à cette situation, qui est presque générale dans le monde arabo-musulman et dans tous les pays sous-développés. Et nous sommes encore un pays sous-développé malgré les avancées faites dans la construction nationale.
Le débat politique, au lieu de se focaliser sur cette question de la légitimité, doit s’affranchir de cette éternelle pomme de discorde pour se concentrer sur le sauvetage de la nation et de l’Etat. Et ce, au moment où des Etats disparaissent en quelques mois et des nations se dissolvent dans d’autres.
USA, Chine, Russie et nous
Au moment où la tempête des droits de douane souffle sur le monde entier, déclenchée par la tornade Trump, où les nations réagissent soit en refusant le diktat américain – comme la Chine -, ou en tentant de négocier au mieux leurs propres intérêts en essayant d’alléger le taux des taxes douanières de leurs produits, un silence absolu est gardé chez nous, comme pour exorciser le démon qui nous menace. Car ce n’est pas seulement nos 3 000 millions de dinars d’exportation vers le pays de l’Oncle Sam qui sont menacés. Ce qui constitue quand même une part importante de nos exportations. Mais il s’agit de la situation plus que dramatique de nos partenaires européens, qui constituent notre principal marché extérieur. Les autorités concernées par ce dossier agissent comme si notre pays n’était pas concerné par cette agitation mondiale.
Quant aux différents partis de l’opposition, qui prétendent représenter au moins une partie du peuple, ils continuent leurs propres guéguerres sur des thèmes plus qu’obsolètes, droits de l’Homme, démocratie, irrégularités judiciaires… Ce qui ne semble en rien concerner les larges couches populaires et même une grande partie de l’élite.
Qu’on le veuille ou non, notre sort ne se joue pas à Gaza, ni en Syrie ni au Liban. Et il n’est lié à ces peuples que par des causes affectives et sentimentales. Il se joue à Wall Street et dans la guerre qui secoue les grandes Bourses mondiales. Si notre propre Bourse ne réagit pas, c’est que nos volumes d’échanges sont tellement insignifiants, et ce n’est pas un signe de bonne santé forcément.
Qu’on le veuille ou non, notre sort ne se joue pas à Gaza, ni en Syrie ni au Liban. Et il n’est lié à ces peuples que par des causes affectives et sentimentales. Il se joue à Wall Street et dans la guerre qui secoue les grandes Bourses mondiales.
Dans ce jeu à l’échelle planétaire et décisif pour l’avenir de l’humanité, car il remet en cause le système de libre-échange établi par les Américains à Bretton Woods et amorce un retour très fort au protectionnisme – ce qui, à notre avis, ne joue pas en notre faveur, notre économie étant déjà intégrée à ce système – beaucoup de secteurs risquent de pâtir de la nouvelle vague protectionniste.
On ne sait pas si l’on a déjà amorcé un dialogue avec nos partenaires, mais il est plus qu’urgent d’activer nos relations diplomatiques. Trump a dit que 70 % des pays concernés ont déjà pris contact avec la Maison Blanche. La Tunisie figure-t-elle sur cette liste? Car il est évident qu’on ne peut que négocier les 28 % des droits pour les baisser, surtout qu’il ne semble pas que nous ayons élevé les taxes des produits made in usa.
Mais il est aussi important de continuer à développer nos relations avec la Chine; surtout que ce partenaire semble intéressé par notre pays.
Idem avec la Russie qui nous a aidés pour l’achat des céréales lorsque les prix se sont brusquement envolés à cause de la guerre en Ukraine.
C’est le moment de passer à une vitesse supérieure quant à notre politique étrangère. Ce que font nos amis du Maghreb, notamment l’Algérie et le Maroc. Dommage que l’idée du Grand Maghreb ait tourné court, car unis on aurait mieux négocié avec nos partenaires européens et autres ! Mais il semble que le Grand Maghreb soit définitivement mort.
Nous ne pouvons donc compter que sur nos propres forces. Et notre force réside, comme à l’époque de la lutte nationale, dans l’unité autour d’un projet mobilisateur, comme la libération nationale à l’époque.
Nous ne pouvons donc compter que sur nos propres forces. Et notre force réside, comme à l’époque de la lutte nationale, dans l’unité autour d’un projet mobilisateur, comme la libération nationale à l’époque. Mais le sens de la souveraineté et de la lutte pour la pérennité de la nation a changé depuis. L’effritement continu de cette unité est évident, ce qui nous fragilise davantage. Surtout que le rêve d’un Grand Maghreb solidaire et uni est passé à la trappe.
Quant à l’unité arabe, ce n’est qu’une chimère ou un fantasme de gens pétris au nationalisme arabe. La libération de la Palestine ou d’une partie au moins passe par la construction d’Etats-nations forts et invulnérables. Et non par des slogans creux et des luttes fratricides et autres guerres civiles. Bourguiba était un visionnaire!
Le bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Tunis a déclaré qu’il «travaille en étroite collaboration avec le gouvernement tunisien pour développer des solutions qui répondent aux besoins des migrants tout au long du processus de retour volontaire et de réintégration».
L’organisation a indiqué dans un communiqué qu’elle suit de près la situation migratoire actuelle en Tunisie, soulignant qu’elle a renforcé sa capacité à fournir une assistance au rapatriement volontaire et à la réintégration à tous les migrants qui souhaitent en bénéficier.
L’OIM Tunisie invite ceux qui souhaitent bénéficier de ses programmes à contacter ses bureaux de Tunis et de Sfax, ainsi que ses numéros verts.
La semaine dernière, les autorités tunisiennes ont lancé une opération visant à évacuer les camps de fortune de migrants subsahariens à El-Amra et Jebeniana, dans le gouvernorat de Sfax.
Le porte-parole de la direction générale de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, a indiqué à cette occasion que la majorité des migrants irréguliers en Tunisie ont exprimé le désir de retourner volontairement dans leur pays d’origine. Et devant le siège de l’OIM à Tunis, dans le quartier du Lac 1, des files d’attente de dizaines de Subsahariens qui souhaitent s’inscrire aux procédures de rapatriement volontaire assisté se sont formées ces derniers jours.
Les négociations indirectes entre les États-Unis et la République islamique d’Iran s’ouvriront samedi 12 avril 2025 au Sultanat d’Oman. Elles ne concernent pas uniquement le programme nucléaire comme lors des précédentes à l’époque de l’administration Obama. Elles engloberont à la fois la question nucléaire, l’arsenal de missiles balistiques iraniens et les groupes mandataires de la République islamique dans le Moyen-Orient.
Imed Bahri
Steve Witkoff, homme de confiance de Donald Trump et son partenaire de golf de longue date qui est son envoyé spécial pour la région, représentera les États-Unis et non le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Côte iranien, Abbas Araghchi, ministre des Affaires étrangères, représentera son pays.
Le président américain Donald Trump souhaite un accord nucléaire avec l’Iran mais qui soit meilleur que celui signé par l’administration du président démocrate Barack Obama en 2015, ont affirmé Luke Broadwater et David E. Sanger dans une enquête publiée par le New York Times.
Lorsque Trump a lancé sa première campagne présidentielle en 2016, on lui a demandé comment il aborderait le problème de sécurité nationale le plus complexe au monde. Le candidat Trump avait une formule simple pour réduire le programme nucléaire iranien: «L’équipe de négociation de Barack Obama devrait quitter la table des négociations et partir. Alors les Iraniens viendront mendier».
L’écart entre les deux camps est énorme
Aujourd’hui, les Iraniens sont bien plus proches de posséder la capacité de produire une arme nucléaire qu’ils ne l’étaient lors de la négociation de l’accord de 2015. Cela est dû à la décision de Trump de se retirer de l’accord nucléaire en 2018. Le président a désormais l’occasion de démontrer ce qu’Obama et son équipe auraient dû faire.
Jusqu’à présent, l’écart entre les deux camps semble énorme. Les Iraniens semblent vouloir une version actualisée de l’accord de l’ère Obama qui limitait les stocks de matières nucléaires de l’Iran.
Les Américains, quant à eux, veulent démanteler l’immense infrastructure d’enrichissement du combustible nucléaire iranien, son programme de missiles et mettre fin au soutien de longue date de Téhéran au Hamas, au Hezbollah et à ses autres forces mandataires en Irak et au Yémen.
Le NYT indique que le temps presse et peut jouer en défaveur des ambitions de Trump.
Le journal cite Jeanne Shaheen, sénatrice du New Hampshire et cheffe de file démocrate au sein de la commission des relations étrangères du Sénat, qui a qualifié la décision de M. Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien de grave erreur. Elle a déclaré: «Il est impératif que nous parvenions rapidement à un accord. Le programme nucléaire iranien progresse de jour en jour et avec l’expiration imminente des sanctions, nous risquons de perdre l’un de nos plus importants leviers». Cette expiration des sanctions est prévue pour le 18 octobre.
Trump est désormais sous pression pour parvenir à un accord plus strict concernant l’Iran que celui conclu sous l’administration Obama. Ce sera un vrai test pour le président qui joue les durs avec les Iraniens pour voir s’il parvient à atteindre ses objectifs.
Pour faire pression, son administration menace déjà la République islamique de frappes militaires si les négociations ne se déroulent pas bien, sans toutefois préciser si les États-Unis, Israël ou une force conjointe mènerait ces frappes. La porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Leavitt, a promis mardi que les Iraniens paieraient un lourd tribut s’ils ne négociaient pas avec M. Trump.
«Les Iraniens seront surpris de découvrir qu’ils n’ont pas affaire à Barack Obama ou à John Kerry. C’est un tout autre jeu», a déclaré Jim Risch, sénateur républicain de l’Idaho et président de la commission des relations étrangères.
Les négociations débuteront samedi, avec Steve Witkoff, ami et partenaire de golf de Trump, qui dirigerait l’équipe américaine. Witkoff gère également les négociations sur Gaza et l’Ukraine et n’a aucune expérience de la technologie complexe de l’enrichissement des combustibles nucléaires ou des nombreuses étapes impliquées dans la fabrication d’une bombe nucléaire.
L’Iran se laisserait-il désarmer totalement ?
La première question à laquelle il sera confronté concerne la portée des négociations, l’accord de l’ère Obama ne portant que sur le programme nucléaire. Il n’a pas abordé le programme de missiles de l’Iran qui était soumis à des restrictions distinctes de la part l’Onu que Téhéran a ignorées. L’accord de 2015 n’a pas également concerné ce que les Américains appellent le soutien au terrorisme à savoir les groupes mandataires financés et armés par la République islamique dans le Moyen-Orient.
Le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz a déclaré qu’un nouvel accord avec l’administration Trump doit aborder tous ces aspects et doit démanteler complètement l’infrastructure du programme nucléaire iranien et non le laisser fonctionner au ralenti comme cela s’est produit en 2015. Dans une interview accordée à «Face the Nation» sur CBS en mars, il a expliqué: «L’Iran doit abandonner son programme nucléaire d’une manière que le monde entier puisse voir. Un démantèlement complet».
Cependant un tel accord ressemblerait bien plus à une capitulation. Il laisserait l’Iran en grande partie sans défense: pas de missiles, pas de forces mandataires et aucune voie vers une bombe nucléaire.
Bien que Trump ait déclaré lundi que les pourparlers seraient directs, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a démenti cette affirmation confirmant qu’ils seraient indirects et se tiendraient dans le Sultanat d’Oman. Dans un article publié dans le Washington Post, il a confirmé que son pays était prêt à des discussions indirectes avec les États-Unis. Le ministre iranien a appelé Washington à retirer la menace militaire contre l’Iran de la table des négociations.
Le NYT a noté que l’environnement de négociation est plus risqué qu’il ne l’était sous l’administration Obama. Le programme nucléaire iranien a progressé depuis que Trump s’est retiré de l’accord précédent et aujourd’hui l’Iran produit de l’uranium enrichi à 60% de pureté juste en dessous du seuil nécessaire pour avoir la bombe.
Les agences de renseignement américaines ont conclu que l’Iran explore une approche plus rapide bien que plus primitive pour développer une arme nucléaire qui prendrait des mois plutôt qu’un an ou deux si ses dirigeants décidaient de se lancer dans une course à la construction d’une bombe.
Toutefois, la position de négociation de l’Iran semble plus faible à plusieurs égards. Israël a détruit en octobre ses défenses aériennes qui protégeaient ses installations nucléaires et ses groupes mandataires dans la région ont également été la cible de frappes, notamment le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza.
Il y a cependant des facteurs importants dans l’équation. L’Iran pourrait bénéficier de ses relations avec la Russie à un moment où les États-Unis tentent de négocier avec celle-ci pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Le ministère américain de la Justice a également accusé les Gardiens de la révolution d’avoir tenté d’assassiner Trump l’année dernière, une évolution qui jettera une ombre sur les négociations. Il y a aussi la question de savoir si les Républicains et Israël accepteront un éventuel accord conclu entre les deux partis.
Un accord après 45 ans de désaccord
Dennis Gate, professeur de relations internationales à l’Université d’État de Pennsylvanie et auteur d’un livre sur l’accord nucléaire iranien, estime que Trump n’abandonnera probablement pas l’option des frappes militaires ce qui rend les négociations peu susceptibles de réussir.
Pour sa part, Karim Sadjadpour du Carnegie Endowment for International Peace a averti que l’équipe Trump agirait en dehors de ses objectifs déclarés. Il a déclaré: «Vous ne négociez pas un prix final ou un grand accord mais plutôt des questions techniques cruciales telles que les niveaux d’enrichissement de l’uranium, les spécifications des centrifugeuses et les systèmes d’inspection. Il y a une grande différence entre affirmer que l’Iran ne peut pas posséder l’arme nucléaire et que son programme nucléaire doit être démantelé comme cela s’est produit en Libye. Il existe un risque que la partie américaine qui manque actuellement d’expérience claire et d’objectif précis soit dépassée dans les négociations par la partie iranienne qui possède les deux».
Sayed Hossein Mousavian, expert en sécurité et en politique nucléaire au Moyen-Orient à l’Université de Princeton, estime que les chances de succès des négociations résident dans un résultat que chaque partie vendrait à son propre public et que Téhéran accepte des inspections périodiques.
Mousavian conclut avec lucidité: «Je comprends que Steve Witkoff souhaite un accord et non la guerre. Il partage l’état d’esprit de Trump. Je vois donc une opportunité mais la réalité est que l’Iran et les États-Unis sont en désaccord depuis 45 ans et parvenir à un accord sur quoi que ce soit sera compliqué».
Voici le bulletin de santé et des sciences de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP).
Le cancer du col de l’utérus, troisième cause de mortalité par cancer chez les femmes en Tunisie
Le cancer du col de l’utérus est le troisième cancer le plus fréquent chez les femmes en Tunisie et la troisième cause de mortalité par cancer. En 2022, ce type de cancer a causé le décès de 210 femmes sur un total de 414 cas enregistrés, selon les données du ministère de la Santé.
Le ministère a précisé qu’en Tunisie, plus d’une femme est diagnostiquée chaque jour avec ce cancer, soit plus de 400 cas par an. Il a aussi souligné que 95 % des cas sont dus au virus du papillome humain (HPV).
La stratégie nationale d’élimination du cancer du col de l’utérus adoptée par le ministère vise à vacciner 90 % des filles âgées de 15 ans contre le HPV d’ici 2030. Objectif : atteindre un taux de dépistage de 70 % chez les femmes à partir de 30 ans et soigner 90 % des femmes atteintes de ce cancer.
La Tunisie a lancé en avril une campagne de vaccination à dose unique contre le HPV pour les filles de 12 ans, dans le cadre du calendrier national de vaccination. À partir de 2026, ce vaccin sera administré en même temps que les vaccins contre la polio, le tétanos et la diphtérie.
Les indicateurs de santé et de bien-être de la mère et de l’enfant en Tunisie sont positifs et en avance à l’échelle régionale et internationale
Des indicateurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montrent qu’entre 2000 et 2020, la Tunisie a connu une amélioration significative des indicateurs de santé maternelle et infantile, en particulier en ce qui concerne le taux de mortalité maternelle, passant de 62 cas de décès pour 100 000 naissances vivantes en 2000 à environ 37 cas en 2020.
Le bureau de l’OMS en Tunisie, a indiqué, dans un communiqué publié à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé 2025, que ces chiffres placent la Tunisie dans une position avancée au niveau régional et international. A tire de comparaison, le taux de mortalité maternelle dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient est d’environ 179 décès pour 100 000 naissances vivantes, et le taux mondial est de 223 décès.
Cette avancée reflète les efforts soutenus de l’État tunisien, en partenariat avec des acteurs internationaux, pour renforcer les soins de santé maternelle. Toutefois, plusieurs défis restent à relever, liés aux disparités régionales et sociales et la qualité des soins, ce qui nécessite davantage d’efforts pour assurer des soins de santé universels, ajoute le communiqué.
L’OMS a réaffirmé son engagement à travailler avec le ministère de la Santé tunisien, les autres ministères et la société civile pour renforcer le système de santé national à travers le soutien logistique pour le développement de politiques de santé, l’amélioration de la qualité des services, et le renforcement des capacités locales.
À l’occasion de la Journée mondiale de la santé 2025, l’OMS a rappelé que l’objectif de cette année est de mettre l’accent sur la santé maternelle et néonatale, en tant que question essentielle nécessitant des efforts continus pour réduire les inégalités et atteindre l’équité en matière de santé.
Nécessité de conserver les fruits secs au réfrigérateur pour éviter leur contamination par des moisissures (spécialiste en nutrition)
La nutritionniste Rana Ghiloufi a insisté sur la nécessité de conserver les fruits secs au réfrigérateur, au congélateur ou dans un endroit sec et aéré, en évitant les lieux humides comme la cuisine.
Elle a expliqué que conserver les fruits secs (amandes, noix, noix de cajou, pistaches, cacahuètes…) dans des conditions non hygiéniques peut entraîner leur contamination par des toxines, favorisant la prolifération de moisissures les rendant impropres à la consommation.
Ces moisissures peuvent produire des toxines classées par l’Organisation mondiale de la santé comme cancérogènes de classe 1 et pouvant provoquer diverses maladies hormonales, selon Mme Ghiloufi.
Elle a ajouté que la consommation répétée de fruits secs contaminés par des moisissures augmente le risque de cancer à moyen ou long terme.
Elle a également signalé que certaines moisissures contaminantes ne sont pas visibles à l’œil nu, d’où la nécessité d’acheter les fruits secs dans les magasins contrôlés, en conseillant de les moudre soi-même à la maison plutôt que d’acheter des fruits secs déjà moulus.
Un spécialiste du diabète recommande de ne pas dépasser 10 à 15 gouttes d’édulcorants artificiels par jour
Le médecin spécialiste des maladies endocriniennes et du diabète à l’hôpital régional de Gafsa, Mehdi Kalthoum, a conseillé aux personnes diabétiques et à celles suivant un régime sans sucre de consommer les édulcorants artificiels en quantités limitées — entre 10 et 15 gouttes par jour — afin d’éviter les complications pouvant affecter le cœur et les reins.
Il a déclaré à l’agence TAP que les édulcorants et les substituts de sucre sont particulièrement bénéfiques pour les diabétiques, car ils ne provoquent pas d’élévation du taux de sucre dans le sang. Soulignant cependant l’importance de respecter les doses recommandées pour éviter les effets négatifs sur la santé.
Il a également recommandé les substituts de sucre d’origine naturelle, notamment ceux extraits de la plante « stevia ». Tout en mettant en garde les diabétiques contre les trois types de sucres : rapides, naturels et lents, car tous entraînent une augmentation du taux de sucre dans le sang.
Le spécialiste a précisé que les sucres rapides se trouvent notamment dans les pâtisseries, les biscuits, les jus et les boissons contenant du sucre ajouté, principalement extrait de la canne à sucre. En plus des sucres naturels présents dans les fruits et le miel et des sucres lents présents dans les féculents comme les pâtes, le pain et le riz.
Il a affirmé que ces trois types de sucres provoquent tous une élévation du taux de glucose sanguin, et que suivre un régime sans sucre pendant plusieurs années présente de nombreux bienfaits pour la santé, sans effets secondaires ni complications.
Des chercheurs ont conçu un dispositif basé sur l’IA capable de lire les pensées afin de les convertir en paroles
Une équipe de chercheurs de l’université de Californie a conçu un outil basé sur l’intelligence artificielle, comportant un implant capable de lire les pensées afin de les convertir en paroles.
La revue scientifique Nature neuroscience a publié les détails de cette nouvelle recherche dopée à l’intelligence artificielle qui permet de convertir les signes cérébraux en voies personnalisées comme les célèbres assistants à reconnaissance vocale SIRI d’Apple ou ALEXA d’Amazone.
Le principal auteur de cette étude, Gobala Anumanchipalli, a souligné que cette nouvelle méthode de diffusion en temps réel permet de décrypter rapidement les paroles à l’instar des outils intelligents.
Un implant cérébral a permis à une femme tétraplégique de traduire ses pensées en paroles quasi instantanément. Durant cette démarche expérimentale l’équipe de chercheurs a utilisé une interface cerveau- ordinateur pour décoder ses pensées avant de les transcrire en paroles. Durant cette phase, des phrases lui ont été montrées sur un écran puis, afin qu’elle puisse les mémoriser. Ces phrases ont été par la suite converties dans une réplique de sa voix construites à l’aide d’enregistrements datant de plusieurs jours avant sa maladie.
Les enfants nés de mère souffrant de diabète gestationnel ont un risque accru de développer des troubles du spectre autistique (Etude)
Une nouvelle étude américaine a dévoilé que les enfants, dont la mère a souffert de diabète pendant la grossesse, sont les plus exposés au risque de troubles autistiques.
Publiée dans la revue The Lancet diabètes and Endocrinology, cette étude a précisé que le diabète dépisté chez la mère avant la grossesse, augmente le risque d’atteinte des maladies du trouble du cerveau chez l’enfant avec un taux de 39 pc par rapport au diabète gestationnel qui apparait pendant la période de grossesse et disparait totalement après l’accouchement.
Les chercheurs ont souligné l’importance d’une assistance médicale pour les femmes exposées au risque du diabète et du suivi médical de leurs enfants.
Les Rencontres du Printemps du FMI démarrent dans moins de deux semaines à Washington DC (21 au 25 avril 2025) dans un contexte économique tendu et inédit. La Tunisie qui a officieusement «rompu» avec le Fonds monétaire international (FMI), hésite encore entre i) se rendre à Washington sans objectif et y perdre la face, ou ii) s’abstenir, aggravant le bras-de-fer avec le FMI, qui a mis la Tunisie sur sa liste noire des pays ayant fait «défection».
Moktar Lamari *
La Tunisie a besoin d’un accord avec le FMI, son économie chancelante ne peut risquer les conséquences d’un éventuel boycottage des Spring Meetings.
Il y a un proverbe tunisien qui résume la situation et les tensions régissant les péripéties des relations chancelantes entre la Tunisie et le FMI. Il dit en substance «Je ne t’aime pas, mais je ne peux pas me passer de toi». Ce proverbe s’applique, et pas à peu près.
«Stop and go»?
Depuis au moins deux ans, le discours officiel des autorités gouvernementales et monétaires fait croire que la Tunisie est opposée totalement à toutes les injonctions et conditionnalités du FMI. On bombe le torse de part et d’autre.
On fait tout pour dire à l’opinion publique tunisienne que la rupture avec le FMI est consommée, et la Tunisie doit compter uniquement sur elle-même et sur ses ressources propres… pour s’en sortir.
Un discours souverainiste pour haranguer les foules, avec des comportements alternants le «stop and go».
Une telle approche n’est pas nouvelle dans la diplomatie internationale, puisque conçue depuis plus de 40 ans, par des économistes américains opportunistes qui prônent les décisions discrétionnaires, au cas par cas, la chose et son contraire. Sans continuité et sans stabilité.
Dans les interactions, c’est la théorie des jeux qu’on applique en Tunisie, peut-être sans le savoir. Et sans anticipation rationnelle des comportements des parties prenantes.
Pour octroyer ses prêts et un sauf conduit à la Tunisie, l’institution du Bretton Woods exige des réformes structurelles engageantes et dont les impacts sont mesurables par des indicateurs, pour notamment réduire le déficit budgétaire, réduire la taille de l’État, supprimer progressivement les subventions, introduire plus de flexibilité dans le taux de change du dinar, entre autres exigences.
Niet, pas question, répond le président Kaïs Saïed qui plaide tous azimuts la «souveraineté», sachant que la Tunisie a besoin du feu vert du FMI pour accéder aux marchés financiers et pour bénéficier de plus de prêts et de dons internationaux. Si entente, les taux d’intérêt du FMI sont largement inférieurs à ceux des banques locales en Tunisie. Certainement deux fois moins chers.
La Tunisie aggrave son cas, aux yeux du FMI, en mettant en cause une loi ayant institué l’«indépendance» de la Banque centrale. Et en demandant à celle-ci de cofinancer les déficits publics. À juste titre, cette loi, initiée par un parlement islamiste en 2016, s’est avérée un fiasco lamentable.
La Tunisie a aussi reporté sine die les visites périodiques des équipes du FMI pour concertation et évaluation des équilibres et agrégats de la macroéconomie du pays. Ces visites sont régies par des accords institués dans le cadre de l’article IV, des conventions engageant les pays avec le FMI.
Malgré tout, le FMI a maintenu sa présence et représentation de haut standing en Tunisie (à Sidi Bou Said), en nommant à grands frais un représentant débutant, invisible dans les médias, inexistant dans l’univers de la recherche monétaire, et dont personne ne sait ce pourquoi il est en Tunisie.
Le paradoxe
Logiquement, et considérant ce positionnement politique et idéologique à l’encontre du FMI, on peut s’attendre à ce que la Tunisie boude les prochains Spring Meetings du FMI.
Mais, rien n’indique que, cette fois, la Tunisie ne va pas s’y rendre avec la délégation habituelle, et de haut niveau, constituée du gouverneur de la BCT et des ministres des Finances et de l’Économie.
Le président Kaïs Saied a convoqué, le 7 avril, successivement, la ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, pour passer en revue les «défis économiques de l’heure».
Et à deux semaines des rencontres du FMI à Washington, on ne peut pas imaginer que les réunions aient évacué la décision de se rendre ou pas à Washington, pour participer à ces rencontres très importantes pour la gouvernance de l’économie mondiale.
Ces rencontres annuelles sont impactées directement par les politiques protectionnistes et tarifaires engagées par l’administration américaine. Les États-Unis sont le plus important actionnaire du FMI depuis 1944 et la victoire des Américains lors de la 2e guerre mondiale. Et sur ce plan, on peut s’attendre à tout durant ces réunions du printemps 2025.
Trump a gelé l’action et les budgets de l’USAID, le plus grand organisme d’aide au développement au monde. Il est capable de faire dire à son ministre des Finances qu’«il faut isoler les Chinois, les anti-Israël… et les punir en les excluant des aides du FMI ». Ainsi, le spectre de Trump plane sur ces Spring Meetings, comme une épée de Damoclès.
De facto, les fondamentaux du libre échange sont bafoués, brouillés et mis en échec par la guerre tarifaire, lancée par Trump. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) et probablement aussi le FMI vont perdre leurs repères et principes fondateurs.
Il convient de savoir dans ce contexte que la Tunisie sera impactée par une hausse des droits de douane de 28% sur 98% de ses exportations aux États-Unis, et qui frôlent 1,1 milliard de dollars annuellement.
Minimalisme versus maximalisme
Mais avant une participation d’une délégation tunisienne à ces réunions, on peut moduler le niveau de représentation et d’ordre de mission.
Mme l’ambassadrice de la Tunisie à Washington pourrait assumer un plus grand rôle dans les travaux de ces réunions. Elle connaît très bien les dossiers, et elle ne doit pas subir à chaque fois de nouveaux ministres sans expérience, et qui sont éphémères aussi bien l’un que l’autre, en tout cas, très peu préparés aux enjeux et défis économiques et monétaires qui se jouent actuellement dans cette guerre commerciale devant instaurer un nouvel ordre économique et monétaire.
Depuis trois ans, il y a eu dans ces délégations 4 ministres différents et deux gouverneurs de la BCT.
Il ne faut pas perdre de vue aussi que l’image de la Tunisie au sein de l’enceinte du FMI n’est pas à son meilleur niveau et que plusieurs responsables du FMI (Jihad Azour, Kristalina Georgieva et autres) ne portent pas la Tunisie dans leur cœur.
Défendre la cause de la Tunisie au sein du FMI ne peut pas se faire sans l’appui d’économistes tuniso-tunisiens, qui parlent peu, mais qui se font respecter par leurs écrits et preuves probantes pour montrer et démontrer les «erreurs et horreurs» historiques des institutions du Bretton Woods et leurs relais ou mercenaires en Tunisie et ailleurs dans le monde.
Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ben Ayed, a conduit la délégation tunisienne au Caire, en Egypte, pour prendre part aux travaux de la 2ème réunion ministérielle du « Processus de Khartoum » – Initiative sur la route migratoire UE-Corne de l’Afrique.
Ce processus, qui constitue un cadre interrégional de dialogue et de coopération autour de questions relatives à la migration, réunit des pays d’Afrique et de l’Union européenne, lit-on dans un communiqué du département des Affaires étrangères.
Dans son intervention, M. Ben Ayed a mis l’accent sur les fondements de l’approche tunisienne relative au traitement de la migration irrégulière, qui s’attaque aux causes profondes de ce phénomène et ne se limite pas aux solutions sécuritaires.
Davantage d’efforts
Il a appelé, dans ce sens, à renforcer la coopération entre les États et les organisations membres de ce processus en vue de faire face aux défis liés aux flux migratoires irréguliers.
Dans ce contexte, il a souligné la nécessité de conjuguer les efforts de toutes les parties prenantes en vue de faire réussir le programme de retour volontaire des migrants vers leurs pays d’origine, dans le cadre du respect des droits de l’homme et les engagements internationaux en matière de migration.
Attention à l’exode des cerveaux
Par ailleurs, il a mis en garde contre les répercussions du phénomène de l’exode des cerveaux sur les processus de développement dans les pays du sud.
Appel au renforcement des voies de migration régulière
La « Déclaration du Caire » a couronné cette réunion ministérielle. Laquelle a été axée sur une série de recommandations dont « le traitement des causes profondes du phénomène de la migration irrégulière et le renforcement des capacités de développement dans les pays d’origine, de transit et de destination ».
La déclaration prévoit, également, de renforcer les voies de migration régulière, de développer des partenariats et des programmes de coopération dans le domaine de la migration et de la mobilité des personnes et d’adopter une approche participative et globale pour lutter contre la traite des personnes et démanteler les réseaux criminels.
Plan d’action du Caire
En outre, la réunion s’est soldée par l’adoption du « Plan d’action du Caire » pour la prochaine phase du processus de Khartoum, dont la présidence sera assurée par la France, succédant ainsi à l’Égypte.
En marge de cette réunion, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères a tenu une série de rencontres avec plusieurs chefs de délégations de pays et d’organisations internationales participantes.
Ces entretiens ont permis de réaffirmer l’importance de soutenir les efforts de la Tunisie pour faire face au phénomène de la migration irrégulière et à ses lourdes répercussions sur les plans économique, social et sécuritaire; et ce, conformément au principe du partage des responsabilités et des charges.
Dans ce cadre, il a appelé les partenaires de la Tunisie à renforcer leur appui au programme de retour volontaire des migrants en situation irrégulière, mis en œuvre par l’Organisation internationale pour les migrations, en tant que meilleure option pour assurer le retour des migrants dans leurs pays d’origine dans des conditions humaines, respectueuses de leur dignité.
Je ne suis pas gynécologue et je ne suis en rien, sur le plan personnel, concerné par le vaccin contre lesinfections à papillomavirus humain (HPV), mais les nouveautés scientifiques m’ont toujours intéressé. J’ai vu comme beaucoup d’entre nous quelques publications et quelques argumentations pour ou contre ce vaccin.
Dr Monem El Achkham *
Certaines de ces publications ont été partagées sur de très valables groupes de la profession médicale. Nous avons été quelques-uns à vouloir se faire une idée de ce vaccin, ayant la chance d’avoir des spécialistes parmi nous, surtout qu’étant médecin et de n’importe quelle spécialité, nous sommes toujours sollicités par nos patients afin de les aider à prendre une décision.
Je me disais naïvement que ça allait être argument contre argument, étude contre étude et statistique contre statistique et quel était ma surprise de voir que le premier argument qui nous a été servi : vous n’êtes même pas de la spécialité de quoi vous mêlez-vous?
Inutile de dire que c’était tout sauf un débat scientifique, surtout de la part d’une nouvelle caste de médecins en émergence qui monopolise les médias et qui, vraisemblablement, à défaut de maîtriser le débat scientifique avec ses codes, lui préfèrent la réponse du berger à la bergère.
Vous me diriez que c’est dans notre nature, nous Tunisiens, et je crois malheureusement que c’est vrai. On n’est pas dans l’échange réfléchi, dans le raisonnement structuré, nourri par les connaissances académiques avisées et éclairées.
On est dans l’émotion, dans le passionnel et le passionné et si on ne se ressaisisse pas, cela m’étonnerai menu qu’on ne se donne en spectacle, étant réellement bien parti pour rivaliser avec les débats parlementaires de 2019.
De stupides joutes verbales
Fait étrange et inhabituel et je ne sais pas si on devrait se réjouir ou s’inquiéter, le Conseil national de l’ordre des médecins a réagi en un temps record! Ça pourrait être une excellente initiative si l’Ordre décide de se saisir de ce genre de dossier avec une aussi remarquable vivacité, à condition que ce soit valable pour tout ce qui s’écarte de la «based médecine évidence», sauf que là, il va falloir se dévouer et vaquer à cette tâche et uniquement à cette tâche.
Etant donné que notre objectif central et primordial ne pouvait être que l’importance du préjudice de ce genre d’écart sur la santé du citoyen, ainsi que les conséquences budgétaires qui en découlent,
Je peux vous affirmer que notre confrère qui passe à la télévision à une heure de grande écoute, qui disserte sur la longueur d’onde de la graine de nigelle qui lui permet de traiter hypertension artérielle, diabète et qui aurait pu sauver feu Ben Rekhissa d’un infarctus massif s’il avait été là-bas ou même en transmettant les dites longueurs d’ondes par téléphone, ceux qui prétendent traiter les maladies les plus fréquentes et qui constituent un vrai enjeu de la santé publique par la «hijama, la réflexologie et pourquoi pas le shiatsu», ces publicités continues qui conseillent aux diabétiques et sans impunité aucune de troquer leurs insuline contre un remède miracle prouvé et saboté par les médecins qui ont peur pour leurs gagne-pain, disaient-ils, sont de loin plus ravageurs et rationnellement plus prioritaires.
Mon seul souhait serait que cette réactivité louable ne soit pas juste l’influence des gynécologues qu’ils soient dans le Conseil de l’ordre ou à l’extérieur, par connivence et que ce ne soit pas ça, qui était à l’origine de ce précédent.
Maintenant, revenons au vaccin : sincèrement, je dois avouer que je suis reconnaissant à ce brouhaha de m’avoir poussé à me faire une idée en me fiant au gens qui travaillent et qui publient et non pas aux gens qui animent de stupides joutes verbales.
Une évaluation pourrait s’avérer nécessaire
Ce vaccin est apparemment protégé par un brevet et donc sa composition exacte reste inconnue, cependant il a été validé par toutes les hautes instances de santé. Son efficacité est logiquement évidente même si l’argument statistique de celle-ci et de son innocuité ne pourra être formellement prouvé que la prochaine décennie.
Si ce vaccin nous vient sous forme d’une aide à la Tunisie, il faut absolument en profiter et je le conseille naturellement à ceux qui veulent m’entendre. Si, en revanche, ce vaccin a été acheté par le ministère de la Santé pour que la Tunisie figure parmi les dix premiers pays vaccinés afin de mériter le qualificatif de pays émancipé, et que ça se fasse sur le dos des maladies chroniques en manque de traitement et des cancéreux qui voient leurs tumeurs s’aggraver par manque de chimiothérapie faute de budget, je dirai qu’on sera en droit de demander une évaluation de ce que ça nous aura coûté en vies humaines ce maigre présent et si on en a vraiment sauvé plus qu’on en a sacrifié.
Quoi qu’il en soit, de grâce, reprenez-vous, affûtez vos arguments, revoyez vos basiques et j’espère que ce n’est pas comme ça que vous espérez convaincre le Tunisien moyen de faire vacciner sa fille. En vous voyant faire, il n’est point besoin d’être le descendant direct de Lacan, pour comprendre que c’est votre ego qui l’emporte sur l’intérêt public et si notre seul but avait été de tout foirer, on ne s’y prendrait pas autrement.
La guerre commerciale semblait être déclarée entre les Etats-Unis et la Chine. Face à la décision du président Donald Trump d’augmenter les droits de douane à 104 % pour les produits chinois importés aux Etats-Unis, la Chine avait répliqué avec des droits de douane de 84 % sur les importations américaines. Finalement, le président Trump a décidé de suspendre ses augmentations de taxes. Il n’empêche, la séquence s’inscrit dans une confrontation globale qui va structurer ce siècle.
Les relations internationales contemporaines sont marquées par une dynamique de rattrapage de la Chine sur les Etats-Unis, qui affecte la géopolitique et la géoéconomie mondiales.
Des adversaires systémiques
Si la rivalité sino-américaine est d’abord technologique (compte tenu des conséquences stratégiques de ce volet), celle-ci s’exacerbe et revêt un caractère multidimensionnel.
Dans leur document stratégique d’octobre 2022, les Etats-Unis reconnaissent ainsi que la « Chine est le seul concurrent qui a l’intention de reformater l’ordre international et qui, chaque jour davantage, dispose des moyens économiques, diplomatiques, militaires et technologiques pour ce faire ».
De part et d’autre du Pacifique, les deux grandes puissances mondiales se perçoivent comme des « adversaires systémiques ».
Dans cette compétition, les Etats-Unis disposent encore d’avantages géopolitiques non négligeables par rapport à la Chine : bordé par deux océans, à l’est et à l’ouest, le pays a au nord et au sud deux voisins amicaux, alors que la Chine a des conflits territoriaux avec la plupart de ses voisins. Il est indépendant énergétiquement, contrairement à la Chine. Sa situation démographique, en grande partie grâce à l’immigration, est bien meilleure. En outre, les Etats-Unis continuent d’attirer beaucoup plus de cerveaux du reste du monde que la Chine.
Si la rivalité sino-américaine structure en partie la reconfiguration des relations internationales contemporaines, sa nature interroge. D’un côté, cette compétition multidimensionnelle n’exclut ni le dialogue ni la coopération. De l’autre, elle risque de basculer dans la conflictualité armée.
Une compétition technologique
Le numérique et le digital illustrent cette compétition sino-américaine dans le domaine technologique. Fondés à la fin du XXe siècle, les champions de la tech et géants du web chinois (connus sous le sigle BATX, qui désigne les quatre firmes géantes de l’Internet chinois – Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) – rivalisent désormais avec les GAFAM de la Silicon Valley.
Ces géants du numérique sont des acteurs premiers de l’enjeu stratégique que représente la maîtrise de l’intelligence artificielle (de plus en plus intégrée dans la sécurité nationale des deux puissances mondiales). Une compétition technologique prolongée dans le secteur spatial par une course à la Lune (avec deux programmes concurrents), à l’assemblage de stations spatiales, aux constellations internet en orbite basse.
Une compétition idéologique
Si la compétition technologique est largement engagée, la dimension idéologique de la rivalité sino-américaine s’est révélée plus tardivement. La période de la guerre froide se cristallisait sur l’opposition entre deux visions globales de la modernité incarnées par les deux superpuissances : le capitalisme et le communisme. Sur ce plan, la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine se construit sur une opposition plus complexe.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, en Chine, la rivalité sino-américaine a pris un caractère plus idéologique. La puissance économique et technologique est mise au service d’une ambition idéologique : promouvoir un modèle chinois. Le président chinois, à l’image de Vladimir Poutine en Russie, a engagé son régime dans un processus de rigidification nationaliste… Il assume désormais l’idée d’un « modèle chinois » alliant efficacité de l’ordre et développement socio-économique[1] (fondé sur l’équilibre entre capitalisme et justice sociale).
La rivalité sino-américaine questionne, plus largement, le positionnement des anciens pays du Tiers-monde, nés de la décolonisation, soit un ensemble de pays en développement et émergents d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud. La Chine tente de nouer un partenariat stratégique avec les pays constitutifs de ce qui est convenu d’appeler (maladroitement) le « Sud global ».
Forte de son passé tiers-mondiste, la nouvelle puissance mondiale refuse d’être perçue comme une puissance impérialiste face à des pays du Sud engagés sur la voie de l’émancipation.
[1] J. Garrick et Y. Chang Bennett, « ‘La pensée de Xi Jinping’ », Perspectives chinoises, n° 1-2, 2018, pp. 105-112.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Tunisie a augmenté sa capacité à fournir une assistance au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) à tous les migrants dans le besoin.
Les demandes peuvent être faites dans ses bureaux de Tunis, Sfax, Hzeg (KM40) et Zarzis du lundi au vendredi inclus (de 08h30 à 17h30) et par le biais d’un service d’assistance téléphonique gratuit amélioré (Tunis : 8010156 ; Sfax : 80105561).
En outre, l’OIM travaille en étroite collaboration avec le Gouvernement tunisien afin de trouver des solutions pour accueillir les migrants dans le besoin tout au long de leur processus de demande d’assistance au retour volontaire et à la réintégration.
Des dizaines de migrants se sont rassemblés devant le siège de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Lac1 à Tunis, pour demander l’accélération des procédures de rapatriement volontaire vers leurs pays d’origine.
La nouvelle a été rapportée, le 7 avril 2025, par la télévision nationale tunisienne, faisant référence à la nouvelle de l’expulsion par les autorités, la semaine dernière, des camps de fortune de migrants subsahariens, dans les zones d’El-Amra et de Jebeniana, dans le gouvernorat de Sfax.
L’opération d’expulsion a concerné environ 20 000 migrants irréguliers, selon la direction de la Garde nationale, dans le but de libérer les oliveraies occupées illégalement et de les restituer à leurs propriétaires légitimes.
Les autorités, en collaboration avec le Croissant-Rouge tunisien, le ministère de la Santé et la Protection civile, fournissent une assistance médicale aux migrants en attente de leur retour en toute sécurité dans leur pays d’origine, et des mesures de coordination ont également été activées avec les autorités régionales pour fournir un hébergement temporaire aux femmes enceintes et aux enfants.
Les agriculteurs de la délégation d’El-Amra expriment un optimisme prudent après que les autorités ont évacué les camps de migrants irréguliers. L’agence Tap rapporte que les agriculteurs ont commencé à préparer leurs terres pour la culture après une interruption de trois ans.
Alors que la vie revient à la normale à El-Amra et Jebeniana, l’activité agricole a repris et les camps de migrants autrefois surpeuplés près des terres agricoles sont désormais vides. Les plages de la région sont jonchées de restes de bateaux de fortune en fer.
Le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, a confirmé que l’opération se poursuivra jusqu’à ce que tous les migrants irréguliers soient expulsés des terres agricoles privées, soulignant que l’expulsion s’est déroulée sans affrontements.
La campagne conjointe de la Garde nationale et de la Sécurité publique a permis de démanteler les plus grands groupes de camps à Henchir 24 (village de Ktetna, El-Amra) et Ben Farhat, entre autres. L’opération a été lancée en réponse aux plaintes des agriculteurs auprès des autorités concernant la récupération des terres occupées par les migrants subsahariens dans des campements informels. Après des semaines de préparation, la campagne a donné la priorité aux mesures humanitaires, en négociant dans un premier temps avec les migrants pour encourager l’évacuation volontaire, a écrit Tap.
Le rachat des Ciments Jbel Oust par une filiale du géant chinois CNBM est-elle une bonne nouvelle pour la Tunisie? La réponse ne coule pas de source et nécessite une analyse objective des retombées positives et négatives d’une telle opération, tant en termes économiques que géopolitiques et de souveraineté nationale.
Dr. Sadok Zerelli *
Décidément, le Président Kaïs Saïed n’arrête pas de nous surprendre; alors que la sauvegarde de la souveraineté nationale constitue le thème central et le leitmotiv de tous ses discours, on se réveille un matin et qu’est-ce qu’on apprend : les Ciments Jbel Oust, deuxième producteur et un des fleurons de l’industrie du ciment en Tunisie, a été rachetée par l’entreprise chinoise Sinoma Cement, filiale du groupe China National Building Material (CNBM).
Pire, alors qu’il s’agit d’une entreprise tunisienne située sur le sol tunisien, on apprend cette nouvelle par l’ambassadeur de Chine en Tunisie, Wan Li, alors qu’il aurait été plus approprié ne serait-ce que pour préserver «l’eau du visage» (selon l’expression arabe) que ce soit le ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie qui l’annonce ou cette agence Tap qui nous inonde chaque jour des moindres faits et gestes du président mais qui passe à côté d’une nouvelle aussi importante.
Une fois l’effet de surprise passé, je me suis mis à «fouiner» dans les profondeurs de la «toile» à la recherche de toute information susceptible d’éclairer ma lanterne et de répondre à la question que nous nous posons tous : faut-il se réjouir ou au contraire s’inquiéter de l’arrivée de cet investisseur chinois, qui sera certainement suivi par d’autres, étant donné que CNBM est une entreprise publique et que son implantation en Tunisie n’est donc certainement pas politiquement neutre et doit constituer une composante de la stratégie chinoise de s’implanter en Afrique du Nord et dans d’autres régions d’Afrique, objets de convoitises et de compétitions internationales acharnées, en particulier entre les Etats-Unis et la Chine ?
Pour répondre à cette question, je vais d’abord analyser la place qu’occupe les Ciments Jbel Oust dans le secteur des ciments en Tunisie, présenter l’investisseur chinois qui l’a rachetée, analyser les retombées positives ou négatives potentielles d’un tel rachat pour la Tunisie avant de terminer par une analyse de son impact géopolitique et diplomatique.
Le secteur cimentier constitue l’épine dorsale du secteur du BTP qui constitue 7% du PIB et joue un grand rôle économique et social à travers la grande masse de main d’œuvre non spécialisée qu’il emploie. Il comporte 12 producteurs dont les principaux sont :
Carthage Cement, leader du marché avec une part de 28%, a enregistré en 2024 une légère baisse de 2% de son chiffre d’affaires global, atteignant 421 millions de dinars. La production de clinker a augmenté de 1% pour atteindre 1,574 million de tonnes, tandis que celle de ciment a progressé de 3% à 1,822 million de tonnes. Les ventes locales ont augmenté de 2% à 346 millions de dinars, mais les exportations ont chuté de 57 à 40 millions de dinars, en raison d’une stratégie de limitation des ventes de clinker à l’international face à des conditions de marché moins favorables.
Les Ciments de Bizerte a traversé une période difficile. La production de clinker a été totalement suspendue en 2024 en raison de difficultés financières empêchant l’importation de coke de pétrole, combustible essentiel au fonctionnement du four. La production de ciment a chuté de 62,3% au quatrième trimestre, atteignant 28 627 tonnes contre 75 934 tonnes à la même période en 2023. Le chiffre d’affaires annuel a plongé de 65,5%, passant de 91,3 millions de dinars en 2023 à 31,4 millions de dinars en 2024.
Les Ciments Jbel Oust, fondée en 1978 et située à environ 40 km au sud de Tunis dans le gouvernorat de Zaghouan, est l’un des principaux producteurs de ciment en Tunisie. La capacité annuelle de production de la cimenterie est de 1,8 million de tonnes de ciment et 1,5 million de tonnes de granulats.
Historiquement, la Tunisie a été en situation de surproduction de ciment, ce qui a conduit les Ciments Jbel Oust à exporter son excédent vers l’étranger. En 2021, le ciment représentait 44% des exportations du secteur des matériaux de construction, de la céramique et du verre, avec la Libye, l’Italie et l’Algérie comme principaux marchés.
Toutefois, en raison de la hausse des coûts de production, notamment ceux du gaz et du pétrole, la production nationale de ciment est actuellement limitée à 6 millions de tonnes par an, correspondant tout juste à la demande locale.
Présentation de CNBM
China National Building Material Group Co., Ltd. (CNBM) est une entreprise publique chinoise spécialisée dans les matériaux de construction. Fondée en 1984, elle est aujourd’hui le plus grand producteur de ciment et de plaques de plâtre en Chine, ainsi qu’un des plus grands fabricants de fibre de verre au monde. Elle emploie 150 000 salariés et son chiffre d’affaires annuel est de 60 milliards de dollars, qui dépasse largement le PIB de toute la Tunisie (48,5 milliards de dollars en 2024). Autant dire que CNBM est un acteur majeur en Asie, en Afrique et en Europe et qu’elle possède de nombreuses usines en Chine, mais aussi des investissements dans d’autres pays, notamment via des acquisitions de cimenteries.
L’achat des Ciments Jbel Oust s’inscrit certainement dans une stratégie globale d’expansion en Afrique et en Méditerranée. CNBM pourrait utiliser cette acquisition pour:
– renforcer sa présence en Afrique ;
– exploiter les ressources locales et optimiser la production;
– utiliser la Tunisie comme base d’exportation vers la Chine ou d’autres pays africains, selon l’évolution du cours international du ciment et de la parité du de la monnaie chinoise, le yuan, par rapport au dollar.
Les modalités de la transaction
Tout d’abord, il est important de noter qu’il ne s’agit point d’un investissement dans un nouveau projet créateur de nouveaux emplois et de nouvelles richesses, mais bien d’un changement de propriétaire (actionnaire majoritaire) à la suite d’une transaction d’achat. Cette transaction a eu lieu en bourse au mois d’août 2024 selon laquelle CNBM avait acquis, par le canal de sa filiale Sinoma Cement, la part du cimentier multinational brésilien Votorantim Cimentos qui l’avait achetée à son tour à d’investisseurs portugais en 2012. Le montant de la transaction, qui inclut la filiale Granulats Jbel Oust (GJO) est de 100 millions de dollars.
Est-ce un bon prix ?
Il est difficile de répondre d’une façon précise à cette question vue l’opacité pour ne pas dire le secret qui ont entouré cette opération d’achat en bourse et en particulier la non publication de ses bilans annuels pour que l’on puisse en analyser l’actif et le passif ainsi que les ratios d’équilibre financier, d’endettement, de rentabilité des fonds propres, etc.
Cependant, il est possible de raisonner en termes de valeur basée sur sa capacité de production qui s’élève à 1,8 million de tonnes de ciment par an. Or, dans l’industrie, les valorisations des cimenteries varient entre 50 et 150 dollars par tonne de capacité. À ce ratio, la valeur estimée se situerait entre 90 et 270 millions de dollars. Un prix de 100 millions de dollars positionne donc cette acquisition dans la partie basse de la fourchette, suggérant une «bonne affaire pour l’acheteur».
Un rationnement en termes de rentabilité et chiffre d’affaires aboutit à la même conclusion : une cimenterie bien gérée génère généralement 10 à 20% de marge nette, si CJO réalise un chiffre d’affaires annuel estimé entre 50 et 80 millions de dollars, cela impliquerait un bénéfice net possible entre 5 et 16 millions de dollars. Le prix de 100 millions USD représenterait donc environ 5 à 10 fois le bénéfice net annuel, ce qui peut être considéré comme «une bonne affaire» dans l’industrie.
En conclusion, je dirais qu’à première vue, 100 millions de dollars semble être un bon prix pour l’acheteur (CNBM), surtout si l’usine est rentable et ne nécessite pas de lourds investissements immédiats. En revanche, si l’infrastructure est vieillissante ou si le marché tunisien du ciment est en difficulté, alors ce bas prix peut refléter des risques.
Les retombées positives et négatives pour la Tunisie
S’agissant non pas d’un nouvel investissement pour la mise en valeur de nouvelles ressources nationales et la création de valeur ajoutée et d’emplois supplémentaires, mais d’un changement du propriétaire d’une entreprise déjà existante, la Tunisie n’a pas grand-chose à gagner dans cette opération boursière. Les 100 millions de dollars qui représentent le prix de vente seront payés au vendeur brésilien et non pas à Ciments Jbel Oust pour renflouer ses fonds propres ou financer des investissements de modernisation de ses équipements et encore moins au budget de l’Etat tunisien.
Cependant, l’arrivée de cet investisseur chinois pourrait être bénéfique et comporter des avantages pour la Tunisie sous formes:
– d’apport de capitaux et modernisation : CNBM est un leader mondial dans le secteur du ciment. Son arrivée pourrait moderniser l’usine et optimiser la production;
– de développement des exportations : avec un groupe de cette envergure, la cimenterie pourrait mieux s’intégrer dans les marchés internationaux et accéder à de nouveaux débouchés;
– de stabilisation de l’emploi : si CNBM décide d’étendre ses activités, cela pourrait préserver voire créer des emplois pour les Tunisiens;
– de compétitivité accrue : l’expertise chinoise pourrait réduire les coûts et rendre la production plus efficace dans l’ensemble du secteur.
Au niveau des risques ou des retombées négatives pour la Tunisie, il y a lieu de citer :
– la perte de souveraineté économique : la cimenterie, un acteur clé de l’industrie tunisienne, passe sous contrôle étranger. CNBM pourrait privilégier ses intérêts au détriment de ceux de la Tunisie. Ce risque de perte de la souveraineté nationale sur un secteur aussi stratégique qui est en amont du secteur si important du BTP qui emploie des centaines de milliers de salariés, est d’autant plus élevé que, selon les déclarations de l’ambassadeur lui-même, CNBM pourrait racheter d’autres cimenteries telles que les Ciments de Carthage et peut être d’autres cimenteries ou fabricants de matériaux de construction;
– le déséquilibre du marché : un acteur aussi puissant pourrait dominer le marché tunisien et influencer les prix, ce qui pourrait affecter d’autres cimentiers locaux;
– l’exploitation des ressources sans bénéfice local : si CNBM se concentre uniquement sur l’exportation de clinker brut plutôt que sur la production de ciment localement, la Tunisie risquerait de perdre de la valeur ajoutée;
– la dépendance aux décisions d’un groupe étranger : toute décision stratégique (hausse des prix, réduction de production, changement d’orientation) dépendra de CNBM, ce qui limite la marge de manœuvre tunisienne et peut représenter un risque important pour le secteur du BTP en Tunisie.
Si je dois me prononcer pour faire le bilan final des avantages et inconvénients de cette opération, je dirais que tout dépendra des conditions négociées par la Tunisie. Si le gouvernement sait imposer des règles claires (investissement local, maintien des emplois, obligation d’exporter une partie du ciment sous forme transformée et non brute), cela pourrait être une bonne opportunité. Mais sans régulation stricte, la Tunisie risque de perdre le contrôle sur un secteur stratégique de son économie.
Les retombées géopolitiques
Tout observateur qui suit régulièrement l’actualité internationale sait qu’avec ses énormes ressources naturelles et l’importance de son marché de consommateurs, l’Afrique, y compris l’Afrique du Nord, fait l’objet d’une convoitise et d’une compétition internationales aiguës entre les grandes puissances, en particulier entre la Chine et les Etats-Unis qui se livrent à une véritable guerre commerciale sur tous les continents.
Si on intègre cette dimension géopolitique certaine dans l’analyse, il ne fait pas de doute que l’arrivée d’investisseurs chinois chez nous doit être mal vue à Washington où les vents ne sont pas déjà favorables à la Tunisie, pour le moins que l’on puisse dire.
En effet, plusieurs membres du Congrès américain ont récemment fait des déclarations hostiles concernant la Tunisie. Notamment, Joe Wilson, représentant républicain du 2ᵉ district de Caroline du Sud à la Chambre des représentants des États-Unis et qu’on dit très proche de Trump, a exhorté le secrétaire d’État Marco Rubio à supprimer toute aide financière à la Tunisie. Dans un message publié sur le réseau social X le 30 janvier 2025, il a déclaré qu’il n’y avait «aucune raison pour que les contribuables américains financent la Tunisie», qualifiant le président Kaïs Saïed de «dictateur haineux anti-américain» qui aurait transformé une démocratie émergente en un «État policier tyrannique».
De plus, en juillet 2023, la commission des affaires étrangères du Sénat américain, sous la présidence du sénateur Bob Menendez, a adopté le projet de loi intitulé «Loi sur la sauvegarde de la démocratie tunisienne». Cette législation vise à limiter l’accès de la Tunisie à l’appui budgétaire américain en raison de préoccupations liées aux poursuites contre des prisonniers politiques, aux jugements de civils par des tribunaux militaires et au maintien de l’état d’urgence.
La dernière décision de Trump d’imposer 28% de droits de douanes supplémentaires sur toutes les exportations de produits tunisiens (essentiellement l’huile d’olive, les dattes, l’artisanat et les jeans) vers les Etats-Unis, contre seulement 10% pour les produits marocains qui sont souvent identiques et concurrents aux nôtres, leur donnant ainsi un avantage comparatif décisif auprès des consommateurs américains, constitue un exemple des coups «fourrés » qu’il faut s’attendre d’un président américain aussi impulsif et imprévisible.
Ce qui est certain est que sa politique de «America First» et le tsunami économique qu’il a causé à l’échelle mondiale par la brutalité et l’importance des droits de douane supplémentaires qu’il vient d’imposer à tous les pays du monde, va faire rentrer l’économie tunisienne dans de nouvelles turbulences dont elle n’avait pas besoin ayant déjà les siennes, politiques, économiques, sociales, diplomatiques…
* Economiste, consultant international.
PS : Les lecteurs et lectrices mateurs et amatrices de poésie peuvent trouver sur mon blog «Poèmes de la vie» quelques poèmes sur des thèmes divers de la vie.
Des capteurs russes soupçonnés d’espionner les sous-marins nucléaires britanniques ont été découverts dans les eaux entourant la Grande-Bretagne. Le secteur de l’énergie et Internet constituent également des cibles. C’est une véritable guerre secrète qui se joue dans les eaux entre les deux pays, a révélé le Sunday Times, version du week-end du journal britannique The Times.(Ph. Le sous-marin nucléaire de Sa Majesté, le HMS Vanguard).
Imed Bahri
Cette découverte a été considérée comme une menace potentielle pour la sécurité nationale britannique et de nombreux appareils ont été retrouvés après avoir été rejetés sur le rivage. Certains ont été récupérés par la Royal Navy.
Selon le journal britannique, Moscou aurait placé ces dispositifs pour recueillir des renseignements sur les quatre sous-marins nucléaires britanniques de classe Vanguard qui constituent la base du système de dissuasion maritime actuel du Royaume-Uni.
Le Sunday Times, qui a choisi de ne pas divulguer certains détails, notamment l’emplacement exact des capteurs, affirme avoir mené une enquête de trois mois, s’être adressé à plus d’une douzaine d’anciens ministres de la Défense, d’officiers supérieurs et d’experts militaires pour découvrir comment la Russie utilise ses capacités uniques de guerre sous-marine pour cartographier, pénétrer et potentiellement saboter les infrastructures britanniques vitales.
Le journal a obtenu un accès sans précédent au navire de surveillance en haute mer de la Royal Navy, le Proteus, pour voir comment il mène ses actions pour contrer les menaces dans ses eaux territoriales.
Pour la première fois, des journalistes du Sunday Times ont rejoint des officiers supérieurs de la marine qui ont été transférés sur le navire de la Royal Navy Proteus, ancré au large de la ville la plus occidentale de l’Écosse, où l’équipage est équipé de casques télécommandés avant d’être immergé au fond de la mer. Douze membres de l’escadron de plongée et de chasse aux mines de la Marine sont également présents, experts dans la recherche, la récupération et la destruction des munitions ennemies sur les fonds marins.
Une guerre fait rage dans l’Atlantique
La Russie avait commencé à préparer le terrain pour un conflit plus large avec l’Otan, en s’engageant, selon le journal, dans des opérations de surveillance et de sabotage contre les réseaux Internet sous-marins, les pipelines électriques et les câbles militaires, trois ans avant que le président russe Vladimir Poutine n’envoie ses chars en Ukraine.
Au cours des 15 derniers mois, au moins 11 câbles Internet ont été endommagés dans la mer Baltique et les soupçons se portent sur la flotte de pétroliers vieillissants de la Russie, indique le Sunday Times. La Force de reconnaissance conjointe, un groupe d’États nordiques et baltes dirigé par le Royaume-Uni, a réagi en activant ce qu’elle appelle «Nordic Warden», un système de réaction qui utilise l’intelligence artificielle pour suivre les emplacements de la flotte furtive russe.
Un haut responsable militaire britannique a déclaré: «Il ne fait aucun doute qu’une guerre fait rage dans l’Atlantique. C’est un jeu du chat et de la souris depuis la fin de la Guerre froide et il reprend aujourd’hui. Nous assistons à une activité russe considérable».
Lorsque le navire russe Yantar est revenu dans la Manche en janvier, le secrétaire à la Défense John Healey a autorisé le HMS Somerset et le HMS Tyne à le suivre de plus près tandis que le sous-marin à propulsion nucléaire HMS Astute surveillait le navire par en dessous avant de flotter à ses côtés.
En novembre, Yantar a été retrouvé dans la mer d’Irlande, à proximité de câbles transportant des données pour Microsoft et Google. Équipé de deux petits sous-marins capables d’atteindre des profondeurs allant jusqu’à 6000 mètres, il peut localiser et cartographier les infrastructures, couper les câbles avec ses bras de gréement ou les espionner pour obtenir des informations.
La Russie possède également d’autres capacités. Trois sources de haut rang du secteur de la défense ont révélé que des renseignements fiables, avant l’invasion de l’Ukraine, indiquaient que des yachts de luxe appartenant à des individus riches auraient pu être utilisés pour effectuer des reconnaissances sous-marines autour de la Grande-Bretagne.
L’approvisionnement énergétique menacé
Un ancien ministre a raconté comment le navire d’assaut amphibie HMS Albion a été contraint de quitter prématurément le port de Chypre en 2018 lorsque le superyacht d’un homme riche s’en est approché. La marine soupçonne que le superyacht était là pour surveiller secrètement l’Albion.
Le Sunday Times indique par ailleurs que près d’un cinquième de l’approvisionnement énergétique du Royaume-Uni provient désormais de parcs éoliens offshore. L’électricité produite par ces turbines est transportée vers le continent par des câbles sous-marins qui peuvent être facilement interrompus. Les pipelines et les gazoducs en provenance de Norvège qui approvisionnent le Royaume-Uni en pétrole et en gaz peuvent être également ciblés. Par conséquent, l’ensemble de l’approvisionnement énergétique britannique est vulnérable.
«Si vous endommagez ces pipelines, vous perdrez cette énergie», a déclaré un haut responsable militaire. Il en va de même pour les 60 câbles Internet qui relient la Grande-Bretagne au reste du monde. Faciles à couper, ils servent notamment à transmettre des données bancaires outre-Atlantique et sont essentiels au fonctionnement des marchés financiers occidentaux.
Ce qui est encore plus inquiétant, cependant, c’est la capacité de la Russie à identifier, pirater ou détruire des câbles militaires essentiels à ses opérations dans le monde. Une source haut placée a déclaré: «Il existe des câbles non déclarés. Les Russes ont la capacité de les couper».
Ces dernières années, la marine britannique a découvert un certain nombre de capteurs dans les mers entourant la Grande-Bretagne. Le ministère de la Défense estime que Moscou les a placés là pour surveiller les mouvements des quatre sous-marins britanniques de classe Vanguard qui forment ensemble la dissuasion nucléaire maritime permanente du Royaume-Uni.
On ne sait pas exactement quel type de capteurs ont été trouvés après que nombre d’entre eux se soient échoués sur le rivage mais d’autres ont été localisés grâce à la flotte de dragueurs de mines de la Royal Navy.
La découverte par le Royaume-Uni de preuves d’autres activités russes est considérée comme top secret. Une source britannique de haut rang a déclaré: «C’est comme la course à l’espace».
Dans un monde entouré de secret et de tromperie, il est extrêmement difficile d’obtenir une clarté absolue. Mais il y a suffisamment de fumée pour suggérer que quelque chose brûle quelque part.
En 2021, l’Integrated Review, un document clé décrivant les objectifs de sécurité nationale et de politique étrangère du Royaume-Uni après le Brexit, s’est engagé à acheter un navire de surveillance pour protéger les infrastructures sous-marines importantes du Royaume-Uni et permettre aux autorités de mieux comprendre l’ampleur de la menace.
Deux ans plus tard, le ministère de la Défense a acheté un navire norvégien de soutien offshore en eau profonde pour 70 millions de livres sterling, le rebaptisant Proteus avant sa mise en service en octobre 2023.
L’équipage permanent du navire comprend environ 30 marins civils de la Royal Navy Auxiliary, la branche marchande de la Marine, mais le navire est en fin de compte dirigé par des équipes navales spécialisées et la vie à bord est exigeante car le navire opère en mer 330 jours par an.
Une semaine avant la visite du Sunday Times, des membres des équipes de détection et d’exploitation des menaces de mines de la Marine, dont l’escadron X-Ray, sont arrivés pour la première fois. Les équipes s’entraînaient sur l’un de leurs derniers équipements: un véhicule autonome équipé d’une caméra haute résolution à l’avant et de systèmes sonar avancés sur les côtés comme des ailes.
Le capitaine Simon Pressdy, l’un des officiers supérieurs participant à la visite, a déclaré: «Notre rôle est de dissuader toute menace contre le Royaume-Uni. Nous y parvenons en comprenant les acteurs impliqués, en fournissant les preuves nécessaires pour éviter tout malentendu et en tenant ceux qui menacent le Royaume-Uni responsables de leurs actes».
Le Parti destourien libre (PDL) a rappelé qu’il organise, mercredi 9 avril 2025 à Tunis, une marche nationale sous le slogan « Liberté pour les Tunisiens ».
Dans un communiqué publié ce mardi, que la marche de demain a reçu l’approbation officielle des autorités compétentes et que de ce fait le rassemblement débutera à 10h à l’Avenue de la Liberté de Tunis du côté du Belvédère.
Les manifestants se dirigeront ensuite vers le siège de la Radio Nationale, ajoute le PDL en invitant ses sympathisants à cette marche pacifique.