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Heute — 01. August 2025Haupt-Feeds

Tunisie – Italie | Convergence sur la migration, divergence sur la Palestine

01. August 2025 um 08:45

L’entretien, jeudi 31 août 2025, entre le président de la République, Kaïs Saied, et la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, en visite de travail en Tunisie a porté, selon Tunis, sur l’engagement commun à intensifier la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, notamment les transports, la santé, l’agriculture et l’énergie, mais aussi sur la situation en Palestine. Selon Rome, l’entretien a surtout porté sur la coopération bilatérale autour du Plan Mattei et de la question migratoire, principale préoccupation de la partie Italienne, qui est restée silencieuse sur la Palestine. Vidéo.

Imed Bahri

Les principaux points abordés ont porté sur la coopération au développement (étayée par la déclaration conjointe signée en janvier), le lien entre eau et agriculture (notamment le projet Tanit), le futur centre régional de formation agricole et la gestion des migrations.

L’énergie a également été au cœur des discussions : l’interconnexion Elmed a été présentée comme un projet d’infrastructure stratégique, aux côtés de la Terna Innovation Zone, une nouvelle plateforme de formation et d’innovation dans le secteur de l’énergie.

Vers une «coalition méditerranéenne»

Selon les médias italiens, Meloni, qui s’est rendue ensuite à Ankara, œuvre à la construction d’une «coalition méditerranéenne» avec des partenaires comme la Turquie, qui a étendu ces dernières années son influence déjà considérable en Libye, conservant un bastion à Tripoli et Misrata, tout en dialoguant directement avec le leader oriental Khalifa Haftar en Cyrénaïque.

Selon une exclusivité d’Agenzia Nova, le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Abdelhamid Dabaiba, devrait également être à Istanbul aujourd’hui.

La question des voies de migration légales a également été soulevée dans le cadre du Processus de Rome, un élément moteur de la diplomatie régionale italienne.

Selon le communiqué de la présidence de la république tunisienne, la nécessité d’une coordination des efforts de toutes les parties prenantes pour organiser des ponts aériens afin de permettre le retour volontaire des migrants irréguliers actuellement en Tunisie figure parmi les principaux sujets abordés.

L’importance du démantèlement des réseaux criminels de traite des êtres humains a également été soulignée, ajoute le communiqué en précisant que le président Saïed a souligné que la Tunisie a supporté un lourd fardeau et que cette situation ne peut perdurer, réaffirmant la position ferme et inébranlable de la Tunisie, qui refuse de devenir un point de transit ou un lieu d’installation permanent pour les migrants irréguliers.

La Tunisie a traité les migrants avec humanité lors du démantèlement de plusieurs camps. Cependant, aucun État ne peut accepter des individus se trouvant sur son territoire en violation de ses lois, d’autant plus que ces migrants irréguliers sont victimes d’un système international injuste, dont la Tunisie elle-même est également victime, a déclaré Saïed, en réponse au organisations nationales et internationales qui dénoncent les abus dont sont victimes les migrants subsahariens dans notre pays de la part des autorités sécuritaires lors de ces opérations de démantèlement de camps.  

Saïed : «Le peuple palestinien meurt de faim et de soif»

Les deux dirigeants ont également abordé plusieurs questions régionales, notamment la situation en Palestine occupée et les crimes génocidaires perpétrés par les forces d’occupation sionistes, souligne le communiqué de la présidence tunisienne. Qui ajoute : «Outre les dizaines de milliers de martyrs et de blessés, les forces d’occupation s’attaquent délibérément aux fondements de la vie, notamment par la famine et la privation, même d’une goutte d’eau. Le peuple palestinien meurt de faim et de soif sous les yeux du monde entier.»

Le président Saied a réitéré, à cette occasion, la position inébranlable de la Tunisie : le peuple palestinien a le droit légitime d’établir un État indépendant et pleinement souverain sur l’ensemble du territoire palestinien, avec Al-Qods Al-Charif pour capitale, un droit qui ne s’éteindra pas avec le temps.

Il a également déclaré que la légalité internationale s’érode face à une nouvelle légitimité humanitaire qui émerge, comme en témoignent les vastes manifestations à travers le monde dénonçant ces crimes.

Meloni insensible aux souffrances des Palestiniens

Sur cette question palestinienne, où l’Italie semble calquer sa position sur celle des Etats-Unis, la Première ministre Giorgia Meloni, dont c’est la cinquième visite à Tunis en deux ans, a été totalement silencieuse. Selon le communiqué officiel italien, l’entretien Meloni-Saïed a porté sur «l’engagement commun à lutter contre les réseaux criminels de traite des êtres humains et, parallèlement, à promouvoir les voies de migration légale, notamment dans le cadre du processus de Rome».

Rappelons, à ce propos, que 35 anciens ambassadeurs italiens ont adressé, dimanche, une lettre à Mme Meloni lui demandant de «suspendre toute relation et coopération» avec Israël dans les secteurs militaire et de la défense; de «soutenir au sein de l’Union européenne toute initiative impliquant des sanctions individuelles»; et de «se joindre au consensus européen» pour la suspension temporaire de l’accord Israël-UE.

Pour le moment, Mme Meloni et son gouvernement d’extrême droite restent complètement sourdes et aveugles face aux souffrances du peuple palestinien et aux crimes de guerre perpétrés par Israël à Gaza et en Cisjordanie.

Vidéo.

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Gestern — 31. Juli 2025Haupt-Feeds

Meloni aujourd’hui à Tunis pour quoi faire ?

31. Juli 2025 um 10:46

La présidence de la république a annoncé ce matin que la présidente du conseil italien Girogia Meloni sera en visite de travail à Tunis ce jeudi 31 juillet 2025, une visite surprise, éclair et non annoncée qui suscite de sérieuses interrogations sur son objet et son timing.    

Latif Belhedi

Le communiqué laconique d’une ligne et demi n’en dit pas davantage, mais on peut s’attendre à ce que Mme Meloni soit reçue au Palais de Carthage par le président de la république Kaïs Saïed et que la rencontre soit une occasion pour faire le bilan du très controversé accord migratoire entre l’Union européenne et la Tunisie, signé il y a deux ans, et dont la présidente du conseil italien était la principale instigatrice, côté européen.

Malgré les critiques ayant entouré cet accord, aussi bien au sud qu’au nord de la Méditerranée, notamment son «manque de transparence concernant le respect des droits de l’Homme en Tunisie», selon les critiques de plusieurs Ong internationales, Mme Meloni s’est souvent dit très satisfaite du fait que la partie tunisienne ait fait sa part dans la lutte contre la migration illégale et que l’activité des garde-côtes tunisiens ont fortement réduit l’afflux de migrants vers les côtes italiennes. Ce qui est vrai. Il n’en reste pas moins que les migrants, subsahariens et autres, ainsi empêchés de rejoindre l’Europe, commencent à s’installer en Tunisie et cela crée des problèmes économiques et sociaux pour notre pays, pays de transit en passe de devenir pays d’installation.

Quoi qu’il en soit, et en attendant d’en savoir davantage sur les raisons de cette visite et sur ses retombées, les Tunisiens espèrent voir leur président poser sérieusement ce problème avec son hôte et identifier ensemble des solutions viables.

La Tunisie, qui fait face à une grave crise économique et financière, se traduisant par des forts taux d’inflation, de chômage, de pauvreté et d’endettement extérieur (plus de 80% de son PIB), ne peut pas continuer à garder les côtes italiennes et celles des pays européens au risque d’aggraver davantage la situation intérieure.

L’Italie est certes de plus en plus engagée économiquement en Tunisie, notamment dans le domaine de l’énergie, mais cet engagement reste pour le moment au plus près des intérêts stratégiques de l’Italie, qui cherche à devenir un hub énergétique au sud de l’Europe, et ne profite pas encore de manière perceptible à l’économie tunisienne qui reste en berne. Ce qui suscite chez les experts et les observateurs des interrogations légitimes sur les intérêts de la Tunisie dans la poursuite de la coopération énergétique avec l’Italie, dont le coût des impacts négatifs sur l’environnement risque d’être plus important que les hypothétiques bénéfices qu’elle espère en engranger. Ce qui a poussé l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) à critiquer, dans une récente étude intitulée «Le secteur des transports : le chaînon manquant de la transition énergétique», ce qu’il a appelé les «politiques énergétiques parfois importées et déconnectées de la réalité et des besoins du pays».

Ces questions, et bien d’autres, ce sont les responsables tunisiens qui doivent se les poser et les mettre sur la table lors de leurs négociations avec leurs homologues italiens et européens.

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