L’École supérieure des sciences et technologies du design (ESSTD) de Denden a annoncé que l’étudiant Fares Khaled sera accompagné à sa dernière demeure mardi 8 avril 2025.
Fares Khaled, dont le corps sans vie a été découvert tôt lundi matin, a fait une chute mortelle d’une tour alors qu’il tentait d’y accrocher le drapeau palestinien et son enterrement aura lieu au cimetière du Jellaz après la prière d’El-Dhor.
Rappelons que les cours ont été suspendus à l’ESSTD, qui a mis en place une cellule d’écoute et de suivi psychologique pour ses étudiants, ses professeurs et son personnel administratif.
L’ambassade de Palestine en Tunisie a rendu hommage à l’étudiant de l’École supérieure des sciences et technologies du design (ESSTD) de Denden, Fares Khaled mort hier soir en tentant d’accrocher un drapeau palestinien
Après enquête, le porte-parole du Tribunal de première instance de la Manouba a confirmé que l’étudiant de 21 ans retrouvé sans vie à l’ESSTD, a fait une chute mortelle d’une tour alors qu’il tentait d’y accrocher le drapeau palestinien.
Réagissant à ce tragique accident, l’ambassade de Palestine a fe son côté rendu hommage à Fares Khaled soulignant son engagement depuis toujours pour la cause palestinienne
Plusieurs étudiants, activistes de la société civile et personnalités publiques ont également rendu hommage à Fares, ce lundi 7 avril 2025.
Par ailleurs ESSTD a annoncé la mise en place, au sein de ses locaux, d’une cellule d’écoute et de suivi psychologique destinée à l’ensemble de la communauté de l’établissement : étudiants, professeurs et personnel administratif.
En complément de cette permanence physique, l’administration met également à disposition des numéros de téléphone et des contacts WhatsApp directs pour joindre des psychologues spécialisés en cas de besoin urgent ou de difficulté à se déplacer :
L’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a publié un communiqué lundi 7 avril 2025, condamnant vigoureusement la poursuite de l’arrogance de l’occupation israélienne et ses attaques brutales contre le peuple palestinien. Lesquelles ont entraîné la mort de plus de 50 000 martyrs et 115 000 blessés.
L’ARP a exprimé une forte désapprobation face au mépris de l’entité usurpatrice pour toutes les chartes et résolutions internationales. Ainsi que pour son refus de se conformer aux appels à un cessez-le-feu immédiat de cette guerre destructrice, en violation flagrante des lois et principes internationaux des droits de l’Homme.
Le Parlement suit avec inquiétude les développements accélérés de la guerre d’extermination, de famine, de déplacement et de destruction menée par l’entité sioniste contre les civils innocents dans la bande de Gaza et ailleurs, en violation du cessez-le-feu. Cette méthode répétitive viole toutes les chartes et traités.
Il a renouvelé son soutien absolu au peuple palestinien et son intérêt pour la situation difficile qu’il traverse, marquée par un manque criant des éléments les plus basiques de l’humanité en raison de la fermeture des postes frontaliers et de l’interdiction de l’accès aux aides humanitaires et médicales. Il a salué le mouvement populaire dans plusieurs capitales arabes et internationales visant à briser le silence international face aux crimes commis contre les civils et appelle à intensifier ce mouvement pour soutenir Gaza et la Cisjordanie.
L’ARP a également appelé les parlements nationaux et internationaux à intensifier leurs actions pour participer à cette vague de solidarité avec le peuple palestinien. Et ce, afin de mettre fin aux crimes odieux et de trouver des mécanismes assurant une protection internationale aux Palestiniens.
Enfin, l’ARP a réaffirmé son attachement à la position constante de la Tunisie en soutien à la juste cause du peuple palestinien et à sa lutte pour ses droits légitimes. Avec notamment l’établissement de son État indépendant et Jérusalem comme capitale.
La vidéo postée par Donald Trump sur son compte X montre une cinquantaine de personnes debout autour d’un grand cercle, au Yémen, avant que l’ensemble disparaisse sous un immense nuage de feu, de fumée et de poussière. Le président de la plus grande puissance du monde se délecte de l’horrible spectacle en ces termes : « Ces Houthis rassemblés pour recevoir des instructions en vue d’une attaque. Oops… Ces Houthis n’attaqueront pas. Ils ne couleront plus nos navires. »
Donald Trump étant ce qu’il est, nul ne s’étonne que ce président avec les lourdes responsabilités qui lui incombent, trouve le temps et le loisir de poster des vidéos comportant à la fois le massacre collectif d’êtres humains par les bombes de l’US Air-Force et une évidente désinformation.
N’est-ce pas ridicule de tenter de faire croire que les Houthis se rassemblent dans un cercle de dix mètres de diamètre pour recevoir les instructions nécessaires à une attaque contre des cibles israéliennes ou américaines en mer Rouge ?! Ce genre d’instructions se donnent dans des endroits sécurisés et protégés par les majestueuses montagnes du Yémen.
L’Agence d’information yéménite SABA a vite réagi à la vidéo de Trump : « Le clip vidéo publié par le criminel Trump, affirmant qu’il s’agissait d’un rassemblement de chefs militaires, n’était qu’un événement social s’inscrivant dans célébration de l’Aïd dans la province de Hodeida. »
Il faut préciser ici que l’écrasante majorité des Américains ne savent pas où et dans quel endroit se situe le Yémen, loin de quelque 10 000 kilomètres de leur pays. Cela n’a pas empêché les présidents américains successifs, de Bush Jr à Trump, en passant par Obama et Biden, de s’en prendre violemment à ce pays meurtri et à son peuple appauvri. Et ce, en violation des principes humanitaires les plus élémentaires et au mépris du droit international.
On reste pantois face à l’ampleur de la brutalité et des souffrances que les Etats-Unis ont infligées et qui continuent d’infliger au peuple yéménite.
L’intensification de cette brutalité américaine contre le Yémen au temps de Biden et de Trump est indissociable de la campagne génocidaire israélo-américaine à Gaza. Pourquoi les Houthis sont démonisés et traités de terroristes à Washington et Tel-Aviv? Parce qu’ils sont le seul groupe au monde à tenter par ses moyens modestes de s’opposer au génocide en cours depuis plus d’un an et demi à Gaza et en Cisjordanie.
Selon le projet « Costs of War » de l’Université Brown, « les dépenses américaines consacrées aux opérations militaires israéliennes et aux opérations américaines connexes dans la région s’élèvent à au moins 22,76 milliards de dollars depuis le 7 octobre 2023. » En d’autres termes, depuis un an et demi, Washington bombarde Israël à coups de milliards de dollars, et bombarde les Palestiniens et les Yéménites à coups de bombes et de missiles.
Mais les administrations américaines successives ne se contentent pas de bombarder le Yémen. Depuis des années, Washington prive la population yéménite du strict nécessaire à sa survie. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, plus de « 18,2 millions de personnes ont un besoin urgent d’aide humanitaire et de services de protection, dont cinq millions souffrent d’insécurité alimentaire aiguë. Environ 10 millions d’enfants au Yémen ont besoin d’une aide humanitaire. »
L’été dernier, un rapport de la Banque mondiale indiquait qu’entre 2015 et 2023, le Yémen avait perdu plus de la moitié (54 %) de son PIB réel par habitant, plongeant la plupart de ses habitants dans une pauvreté extrême.
Le Yémen et la Palestine sont aujourd’hui les principales victimes de la cruauté israélo-américaine. Dans le même temps, ils dénudent Washington et Tel-Aviv, les montrant sous leur vraie nature : les deux plus grands obstacles à la paix et la sécurité mondiales.
L’avocat et chercheur américain David S. D’Amato exprime le dégoût ressenti par de plus en plus de ses concitoyens à l’égard de la politique de leur gouvernement. Il écrit dans le site américain antiwar.com le 6 avril : « La sauvagerie de Washington au Yémen, et la réaction étrange de la presse institutionnelle à ce sujet, témoignent d’une profonde crise morale et d’une perte de cap aux États-Unis. Nous semblons incapables de faire face à l’influence néfaste du gouvernement dans le monde et à ses violations quasi constantes des principes les plus fondamentaux du droit international. Mais nous ne comprendrons pas le fascisme MAGA en tant que phénomène social et politique tant que nous n’aurons pas clairement établi son lien avec l’empire américain et ses crimes contre des populations innocentes. »
Les factions palestiniennes ont lancé un appel à une grève générale ce lundi dans les territoires occupés, dans le but d’intensifier la pression sur l’entité sioniste afin qu’elle cesse son offensive, qualifiée de génocidaire, contre la bande de Ghaza, entamée le 7 octobre 2023. Dans un communiqué diffusé dimanche par les médias locaux, elles ont […]
Des sources médicales ont rapporté, jeudi, que le bilan des morts suite au bombardement par les forces d’occupation sioniste d’une zone résidentielle du quartier de Shuja’iyya à Gaza s’est élevé à 20 martyrs, dont des enfants et des femmes, et que des dizaines de personnes ont été blessées, selon l’agence de presse palestinienne WAFA. Les […]
Au regard du conflit israélo-palestinien dominant l’actualité depuis 76 ans, l’opinion publique israélienne pourrait tirer une grande inspiration de l’Histoire, en l’occurrence de la cohabitation millénaire entre juifs et musulmans en Afrique du Nord. Ces derniers ont fait preuve de tolérance envers les juifs alors qu’en Europe, ils n’ont eu de cesse d’être persécutés, puis exterminés par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale. (Ph. Pèlerinage des juifs à la synagogue de la Ghriba, à Djerba, Tunisie).
Samia Ladgham *
Dans un article du New York Times du 16 mai 2024 intitulé «The view within Israël turns bleak», l’auteur, Megan K. Stack, soulignait que l’opinion israélienne envers les Palestiniens s’était durcie bien avant le 7 octobre 2023. Ces dernières années, l’attitude de nombreux Israéliens envers leurs voisins, considérés comme menaçants, s’est traduite par de l’indifférence ou encore par cette conviction : les chasser de leur terre et les soumettre sont la volonté de Dieu. Les évènements du 7 octobre ont accéléré ce sentiment. À l’appui de cette affirmation, Megan K. Stack cite un sondage conduit en janvier 2024 par l’Université de Tel Aviv : 94% des juifs israéliens estiment que l’emploi de l’usage de la force à Gaza est approprié, sinon insuffisant. Un sondage subséquent montre que la plupart des juifs israéliens s’opposent à ce que nourriture et médicaments entrent à Gaza.
En tant que ressortissante d’un pays du Maghreb qui a recueilli les juifs fuyant la persécution en Espagne et ailleurs en Europe dès le 14e siècle, j’ai été choquée de lire cela, tout comme d’apprendre les crimes commis par le Hamas envers les civils israéliens (et autres nationalités) le 7 octobre 2023. Quant à la réponse militaire israélienne, faisant fi des civils palestiniens, elle m’a atterrée. Lors d’un récent sommet sur la crise humanitaire à Gaza tenu en Jordanie, le Secrétaire général des Nations Unies a déclaré à ce sujet que le rythme et l’ampleur des tueries à Gaza dépassaient tout ce qu’il a connu depuis qu’il a pris ses fonctions.
Une présence très ancienne
Mon propos ici est de montrer qu’au regard du conflit israélo-palestinien dominant l’actualité depuis 76 ans, l’opinion publique israélienne pourrait tirer une grande inspiration de l’Histoire, en l’occurrence de la cohabitation millénaire entre juifs et musulmans en Afrique du Nord. Ces derniers ont fait preuve de tolérance envers les juifs alors qu’en Europe, ils n’ont eu de cesse d’être persécutés, puis exterminés par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
Bien sûr les relations entre juifs et musulmans au Maghreb n’ont pas été qu’un long fleuve tranquille. La coexistence entre les deux communautés a connu des soubresauts et des périodes de tension au fil des siècles et des évènements. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les Arabes musulmans au Maghreb ont également connu l’oppression du colonisateur.
Un peu d’Histoire s’impose. La présence juive est attestée en Afrique du Nord et sur le pourtour de la Méditerranée dès l’Antiquité. L’Afrique du Nord est à ce moment-là peuplée par les Berbères. À l’arrivée de la religion chrétienne, à la fin du 2e siècle, la religion juive est donc largement représentée en Afrique du Nord. Toutefois, les conversions massives au christianisme des tribus berbères indigènes puis l’arrivée de l’islam au 7e siècle (après Jésus Christ) vont diminuer l’influence du judaïsme.
Les juifs considérés comme gens du livre en Islam se voient alors attribuer un statut particulier. En échange de la garantie d’un certain nombre de droits (liberté de culte, droit de propriété notamment), ceux que l’on nommera les dhimmis devaient se soumettre à l’autorité protectrice et payer un impôt.
S’ajoutent à cela une série de dispositions définies dans les ouvrages juridiques, dont l’interdiction de monter à cheval ou de porter une arme (par conséquent d’accéder à des fonctions militaires), l’obligation de porter des marques vestimentaires distinctives, l’interdiction de construire de nouveaux édifices religieux, etc. Ces dispositions furent diversement appliquées selon les époques et les lieux.
Quand l’autorité musulmane censée protéger les juifs était éclairée, les juifs vécurent en paix, ce qui fut notamment le cas dans l’Espagne musulmane (7e – 15e siècles). Les communautés juives et arabes y vécurent en bonne intelligence, sauf lors du règne des Almoravides, suivi des Almohades venus du Maroc au 12e siècle, dont la conception de l’islam était plus rigoureuse. De nombreux juifs atteignirent une haute position économique et sociale, et leur culture, fortement influencée par la culture arabe, connut un véritable âge d’or, plus particulièrement à partir de l’instauration du califat de Cordoue en 929.
Le refuge maghrébin
À la prise de Grenade en 1492 (qui correspond à la fin de la reconquête espagnole devant les musulmans), et à la suite d’un décret royal du 31 mars 1492, la plupart des juifs quittent l’Espagne, suivis, en 1496, par ceux du Portugal. Fuyant l’inquisition et son lot de persécutions, bon nombre d’entre eux se dirigent vers l’empire ottoman, qui domine l’Afrique du Nord du 16e et 17e siècles (à l’exception du Maroc), et le Maroc. En effet, la Turquie est déjà un pays d’accueil pour les juifs ashkénazes. Le sultan veille à ce qu’ils soient bien reçus.
Mais bien avant la chute de Grenade, des tensions intercommunautaires entre juifs et chrétiens d’Espagne avaient provoqué des exodes de juifs d’Espagne dit séfarades, dont une partie s’installa en Afrique du Nord. Selon l’historien français Robert Brunschvig, ces nouveaux venus furent considérés d’un œil favorable par les pouvoirs publics et la population musulmane. Leur afflux, précise-t-il, loin de passer pour inquiétant, était prometteur de réalisations économiques nouvelles utiles à tous.
Cet afflux se poursuivit avec l’arrivée des juifs livournais à partir du 17e siècle, notamment en Tunisie. Aux 18e et 19e siècles, Tunis devint une place juive importante. Ce qui frappe, souligne Robert Brunschvig, c’est la continuité du mouvement migratoire qui s’effectue par vagues successives. Cette constance prouve que les immigrés, comme le reste de la population juive, jouissaient d’une relative sécurité. Les juifs, précise-t-il, eurent néanmoins à souffrir de l’occupation espagnole de 1535 à 1574, de même que des luttes entre le dey d’Alger et le bey de Tunis. Le Pacte fondamental, promulgué en septembre 1857 par le bey de Tunis, marque une étape importante dans 1’évolution de la condition des Juifs : il va les émanciper.
La colonisation divise pour régner
La colonisation française va venir bouleverser la coexistence entre ces communautés. Le 24 octobre 1870, le décret Crémieux accorde la nationalité française à tous les juifs d’Algérie. Divisant pour mieux régner, la France sépare ainsi les juifs des musulmans qui, eux, seront soumis au code de l’indigénat en 1881. Ce code, qui sévira plus tard dans toutes les colonies françaises, instaure un régime juridique d’exception pour les populations autochtones, les privant de leurs droits individuels. Le décret Crémieux conduira à l’assimilation des juifs algériens à la culture et la langue français et génèrera du ressentiment avant tout français mais aussi arabe à l’égard des juifs d’Algérie.
Le Maroc et la Tunisie, des protectorats, échappent au décret Crémieux. Celui-ci est abrogé en 1940 (puis rétabli en 1943) ramenant les juifs d’Algérie au statut d’indigènes.
Sous le régime de Vichy (10 juillet 1940-9 août 1944), un statut spécial pour les juifs de France est édicté. Il s’appliquera dans les colonies et protectorats français avec des décalages dans le temps et des différences dans leur rigueur. Un but à cette législation discriminatoire : empêcher les juifs d’exercer toute fonction ou influence dans le domaine éducatif ou économique.
En Tunisie, les lois discriminatoires devaient être soumises au bey pour ratification. Cela a permis à des gouverneurs comme Moncef Bey de ralentir leur mise en application. Le Bey avait toutefois des pouvoirs limités sous le protectorat. Certains écrits affirment que c’est le Résident General Esteva représentant la France qui ralentit l’application des lois discriminatoires en Tunisie invoquant le fait que le Bey s’opposerait à ce que ses sujets (les juifs étaient sujets du Bey au même titre que les musulmans) soient traités de cette façon. Arrivé au pouvoir en juin 1942, Moncef Bey évite aussi aux juifs de Tunis le port de l’étoile. Lorsque les Allemands – ils occupent la Tunisie durant six mois – veulent imposer, à leur profit, un enrôlement généralisé pour le travail obligatoire, le bey refuse de signer l’ordonnance.
Le roi Mohamed V du Maroc aurait également pris fait et cause contre les lois discriminatoires de Vichy. En 1942, en Algérie, le débarquement des alliés américains arrête le processus de déportation des juifs. En Libye, colonie italienne (1911-1943), les juifs sont arrêtés et déportés après l’adoption par l’Italie des lois raciales de 1938.
Le conflit israélo-arabe
Ce sont les remous de la décolonisation et le conflit israélo-arabe qui vont faire que les juifs d’Afrique du nord émigrent vers Israël, la France et les États-Unis. En Tunisie, selon Sophie Bessis, historienne franco-tunisienne, une petite partie de cette population craignant une indépendance aux conséquences incertaines serait de toute façon partie avec les colons français. Il faut savoir qu’à l’indépendance, les juifs de Tunisie sont devenus citoyens tunisiens. La création de l’État d’Israël en 1948, affirme-t-elle, a transformé en fracture la différence communautaire, car dès sa création, l’ère de la confusion entre sionistes et juifs a commencé. La création de cet État, la crise de Suez et la guerre des six jours vont engendrer des réactions hostiles et parfois violentes envers la communauté juive.
L’agence juive, organisation sioniste originellement chargée de l’administration de la communauté juive en Palestine sous mandat britannique, va de son côté jouer un rôle actif dans l’émigration des juifs en Israël. Quoi qu’il en soit, ce départ volontaire engendre nombre de déceptions. En Israël, les juifs marocains seront longtemps maltraités et feront face à des attitudes hostiles, voire xénophobes, notamment de la part de juifs issus d’Europe centrale et de l’Est, les juifs ashkénazes. Selon Myriam Charbit, les juifs séfarades auraient été accueillis froidement par un establishment ashkénaze percevant les arabes juifs comme étant arriérés.
En 1948, on estimait le nombre de juifs au Maghreb à plus de 500 000. Ce nombre est passé à 5000 aujourd’hui.
Comme on l’a vu, les juifs furent profondément enracinés au Maghreb jusqu’à l’arrivée du colonialisme. Ils parlaient l’arabe pour la plupart, accédaient pour certains à de hautes fonctions à la cour des Beys ou au lendemain des indépendances, militaient pour d’autres au sein des mouvements de libération nationale, etc. Après leur départ, beaucoup continuèrent à garder des liens forts avec leur pays d’origine. Pourquoi alors tant d’indifférence et d’insensibilité à l’égard de la tragédie du peuple palestinien, entre autres de la part des juifs séfarades d’Israël ?
Je veux croire que les nouvelles générations ignorent tout de leur passé commun avec les berbères, les maures et les arabes du Maghreb. Elles ignorent que les portes de l’Afrique du Nord et du Maghreb se sont ouvertes à leurs ancêtres alors même que toutes les autres, au Moyen Âge, se fermaient pour eux en Europe.
Je veux croire enfin que, dans un avenir pas si lointain, ces générations se réveilleront de ce grand hiver et tendront enfin la main au peuple palestinien. Sinon, qui a-t-il à désespérer de l’humanité?
Le président de la République, Saïed, s’est rendu dimanche soir à Kairouan, où il a accompli la prière d’el-Icha, à la mosquée Okba Ibn Nafaa, et s’est adressé aux Tunisiens et Tunisiennes à l’occasion de l’Aïd el-Fitr. Dans son allocution, publiée par la page Facebook de la Présidence de la République, le chef de l’Etat […]
L’histoire jugera notre silence. Ce qui se passe à Gaza dépasse le cadre d’un simple conflit militaire : c’est une «solution finale» de la question palestinienne à laquelle on tente de donner un autre nom. Une politique israélo-américaine d’anéantissement du peuple palestinien en plusieurs étapes.
Khémaïs Gharbi *
Déjà, depuis le 7 octobre 2023, plus de 60 000 morts et 100 000 blessés, sans compter les disparus sous les décombres et non encore dénombrés. Des quartiers entiers rasés, une population affamée et déplacée sous les bombes. Des enfants meurent sous les décombres, des familles errent sans refuge, et des corps s’entassent dans des morgues de fortune.
Le mot «génocide» n’est pas à employer à la légère. Mais comment qualifier autrement cette destruction systématique, cette volonté affichée d’écraser une population, de rendre un territoire inhabitable?
Est-ce une sorte de «solution finale» à la manière nazie exécutée cette fois par les juifs sionistes de l’Etat d’Israël, et qui tente de s’habiller d’un autre vocabulaire.
Depuis plus de 17 mois, Gaza subit un siège total. Les bombardements ne laissent aucun répit, visant délibérément les infrastructures vitales.
• Destruction des hôpitaux : médecins tués ou arrêtés, malades expulsés des blocs opératoires.
• Famine organisée : Israël bloque l’entrée de l’eau, des médicaments et de l’aide humanitaire, condamnant la population à mourir lentement.
• Déplacement forcé : des centaines de milliers de personnes fuient en permanence, chassées d’un point à un autre sous les bombes, sans destination sûre.
Ce ne sont pas des «dommages collatéraux». C’est une stratégie d’anéantissement.
Ce qui se joue aujourd’hui à Gaza n’est pas une guerre ordinaire, mais l’aboutissement d’une longue série d’opérations militaires où les civils sont particulièrement visés. Il s’agit d’une stratégie exécutée en plusieurs étapes, et qui a commencé avec l’instauration de l’Etat d’Israël sur la terre de Palestine en 1947 et le massacre du village palestinien de Deir Yassin, à l’ouest de Jérusalem, le 9 avril 1948.
1. **Opération Kaddesh** – Crise du canal de Suez, 1956
3. **Opération Litani** – Conflit du Sud-Liban, 1978.
4. **Opération Opéra** – 1981.
5. **Opération Paix en Galilée** – Intervention militaire israélienne au Liban, 1982.
6. **Opération Jambe de bois** – Raid israélien à Tunis contre le siège de l’OLP, 1985.
7. **Opération Justice rendue** – 1993.
8. **Opération Raisins de la colère** – 1996.
9. **Opération Rempart** – 2002.
10. **Opération Arc-en-ciel** – Opération militaire à Rafah, 2004.
11. **Opération Jours de pénitence** – 2004.
12. **Opération Pluies d’été** – 2006.
13. **Opération Changement de direction** – contre le Liban, 2006.
14. **Opération Orchard** – 2007.
15. **Opération Plomb durci** – contre Gaza, 2008-2009.
16. **Opération Pilier de défense** – contre Gaza, 2012.
17. **Opération Divulgation totale** – 2014.
18. **Opération Bordure protectrice** – contre Gaza, 2014.
19. **Opération Gardien de nos frères** – 2014.
20. **Opération Bouclier du nord** – 2018.
21. **Opération Ceinture noire** – 2019.
22. **Opération Gardien du Mur** – contre les Palestiniens de Cisjordanie, 2021.
23. **Opération Épées de fer** – contre le Hamas, depuis 2023.
Peu d’armées au monde ont effectué une telle série discontinue d’attaques contre des peuples voisins et pendant une si longue durée (1947-2025). Ces actes ne sont pas le fruit du hasard. Ils répondent à un objectif final, une volonté d’effacement d’un peuple à qui on a volé sa terre et qu’in tente aujourd’hui d’exterminer.
L’histoire nous a appris que la déshumanisation précède toujours l’extermination. À Gaza, la communauté internationale regarde ailleurs pendant que l’indicible se produit.
Si nous restons silencieux, si nous ne réclamons pas des sanctions immédiates, un embargo sur les armes, si nous n’exigeons pas des gouvernements occidentaux qu’ils cessent de cautionner l’impunité israélienne, alors nous sommes complices.
Les gouvernements qui prétendent incarner la démocratie et les droits de l’homme ne peuvent plus se cacher derrière des discours vides. Leur silence, leur inaction, et pire encore, leur complicité active en armant, finançant et soutenant politiquement cette guerre, les rendent coupables. C’est le cas notamment des Etats-Unis, mais pas seulement.
Quand des civils sont massacrés sous les bombes, quand des enfants meurent de faim, quand un peuple est anéanti sous nos yeux, il ne s’agit plus de géopolitique, mais d’un choix moral. Ceux qui, par intérêt ou lâcheté, refusent de condamner cette extermination seront jugés par l’histoire.
Les soi-disant démocraties du monde entier doivent rendre des comptes. Elles ne pourront pas dire qu’elles ne savaient pas.
L’historien américano-palestinien Rashid Khalidi, titulaire de la chaire Edward Saïd d’études arabes modernes à l’Université de Columbia et longtemps chef de son département Moyen-Orient, s’est demandé si le terme université sied encore à Columbia et a dénoncé une dérive vichyste.
Imed Bahri
Ces critiques sont intervenues après que la célèbre université de l’Ivy League ait accepté la mise sous la tutelle fédérale de son département Moyen-Orient ce qui fait qu’elle a perdu de facto son indépendance et que le lobby sioniste a fini par mettre sa main dessus.
L’administration Trump avait menacé Columbia de lui retirer les 400 millions de dollars que lui alloue chaque année l’État fédéral si elle refusait la tutelle sur le département Moyen-Orient.
Dans une tribune publiée dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian, Khalidi a souligné que la célèbre université new-yorkaise a toujours été gérée comme un empire financier et non comme une institution éducative et qu’aujourd’hui elle agit comme «Vichy sur l’Hudson» en référence au gouvernement pronazi de Vichy en France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Khalidi a écrit au début de son article: «Il n’a jamais été question d’éradiquer l’antisémitisme. Il a toujours été question de réduire la Palestine au silence. C’est ce à quoi aboutirait la réduction au silence des manifestants étudiants et maintenant celle des professeurs.» Il a ajouté que de beaucoup des étudiants lourdement sanctionnés pour avoir soutenu Gaza et que nombreux membres du corps enseignant qui perdront leur liberté académique et leur droit de diriger l’université et qui risquent d’être expulsés sont eux-mêmes juifs et même pour certains d’entre eux étant Israéliens. Il a également pointé du doigt la partialité des dirigeants de l’université: «S’il s’agissait réellement de discrimination, l’université aurait pris des mesures contre le harcèlement continu des étudiants et des professeurs palestiniens, arabes et musulmans ainsi que de leurs alliés et sympathisants plutôt que de soutenir leur harcèlement et de le permettre».
Justifier les massacres des Palestiniens
Le cœur du problème n’est pas la discrimination mais plutôt la protection des mensonges évidents selon lesquels la guerre israélo-américaine en cours depuis 17 mois et le génocide contre l’ensemble du peuple palestinien n’étaient rien de plus qu’une guerre contre le Hamas ou que tout ce qui s’est passé le 7 octobre 2023 peut justifier les massacres en cours d’au moins 50 000 personnes à Gaza principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées ainsi que le nettoyage ethnique dont sont victimes les Palestiniens dans leur patrie.
Ces mensonges, fabriqués par Israël et imprégnés par le système politique et les élites riches ont été répétés sans relâche sous les administrations Biden et Trump et dans des médias comme le New York Times et Fox News et bénéficient désormais de l’approbation officielle d’une université autrefois grande.
Khalidi ajoute que ces mensonges sont enracinés dans un racisme flagrant. Frantz Fanon écrivait que le dualisme du colonisateur atteint parfois «sa conclusion logique, dépouillant l’indigène de son humanité ou le transformant simplement en animal».
En effet, l’ancien ministre israélien de la Défense Yoav Galant a déclaré en octobre 2023 que les Palestiniens étaient des «animaux humains». Benjamin Netanyahu a déclaré à leur sujet: «Je ne les décrirais pas comme des animaux humains car ce serait une insulte aux animaux».
Khalidi soutient que dans le cadre de cette guerre coloniale et à travers ces prismes, la vie des Palestiniens –ainsi que celle des personnes de couleur et des Noirs– devient une masse sans valeur, sans identité, dépouillée d’humanité tandis que la vie des autres se voit conférer sainteté et pathétique.
Un monde cauchemardesque
L’historien souligne la nécessité de s’accrocher à ces faits le plus longtemps possible car dans ce monde cauchemardesque dans lequel nous sommes entrés même faire référence à la race et au racisme est, ou deviendra bientôt, une violation de la lecture déformée actuelle de la loi fédérale américaine.
Une fois que les traîtres qui dirigent l’Université Columbia auront exécuté les ordres de leurs maîtres à Washington et de «son Conseil des régents» et que ces actions se seront propagées à d’autres universités menacées, enseigner ou même simplement citer un texte juridique deviendra risqué tout comme mentionner la race et le racisme sans parler d’autres questions comme le genre et le handicap.
Khalidi estime que les universités américaines se rapprochent d’une situation similaire à celle des universités chiliennes à l’époque de Pinochet où les idées et les livres étaient interdits, les étudiants expulsés et arrêtés, les départements universitaires saisis par les autorités et les professeurs et le personnel licenciés tout cela à la demande d’un gouvernement autoritaire.
Khalidi commente: «Nous ne devrions pas être tristes de ce qu’est devenue l’Université Columbia. Aussi formidable qu’elle ait été, ce qui se passe aujourd’hui n’est pas nouveau».
Avant la vague actuelle d’expulsions et de suspensions, Columbia n’avait expulsé qu’une seule fois un étudiant pour avoir manifesté pacifiquement dans son histoire. C’était en 1936, lorsqu’un étudiant avait été expulsé pour avoir protesté contre le fait de donner une tribune aux Nazis. En 1953, le président de l’université a signé une lettre déclarant que les communistes n’étaient pas qualifiés pour enseigner. Les administrateurs de l’Université de Columbia ont également renvoyé deux membres du corps enseignant pour s’être opposés à la Première Guerre mondiale pour des raisons pacifistes tandis que les étudiants qui refusaient de participer à la guerre pour des raisons de conscience ont été arrêtés et même emprisonnés.
Une longue tradition de répression
L’Université Columbia a longtemps été gérée davantage comme un vaste et riche empire commercial et immobilier que comme un établissement d’enseignement. C’est un endroit où les politiques sont imposées par les administrateurs, les donateurs et les instituts professionnels influents et non par le corps universitaire.
Au printemps 2024, les deux tiers des professeurs du Collège des arts et des sciences ont voté pour destituer la présidente de l’université qui avait cédé à la pression extérieure, abdiqué ses responsabilités et même appelé le département de police de New York sur le campus pour la première fois depuis 1968. Cependant, celle qui lui a succédée l’a dépassée, renforçant la longue tradition de répression de l’université et sa soumission humiliante aux diktats du gouvernement, promue et soutenue avec enthousiasme par des collaborateurs au comportement honteux au sein de l’institution.
Pour Rashid Khalidi, après sa reddition vendredi dernier, Columbia ne mérite guère d’être appelée une université. Son enseignement et ses recherches sur le Moyen-Orient –et bientôt sur d’autres domaines– seront étroitement surveillés par un «vice-président principal pour l’éducation inclusive», qui est en fait un vice-président principal pour la propagande israélienne.
Les partisans d’Israël, irrités par la présence de recherches sur la Palestine à l’Université de Columbia, ont surnommé cette initiative «Birzeit sur l’Hudson» par référence à l’université palestinienne de Birzeit en Cisjordanie. Mais si elle mérite encore d’être appelée une université, elle devrait plutôt s’appeler «Vichy sur l’Hudson» et non «Birzeit sur l’Hudson».
Selon The New Arab, des affrontements ont eu lieu entre le géant du transport maritime Maersk et des manifestants propalestiniens en Tunisie, avec en toile de fond le génocide perpétré par Israël à Gaza. (Photo d’archives).
Le journal émirati, qui a rapporté cette information, affirme avoir contacté Maersk pour obtenir un commentaire et confirmer l’identité des travailleurs, mais n’a reçu aucune réponse au moment de la publication.
«En Tunisie, des manifestants propalestiniens ont été agressés physiquement par des employés présumés du géant mondial du transport maritime Maersk, accusé de faciliter la guerre israélienne contre Gaza», écrit The New Arab. Il ajoute : «Le 18 mars, des membres de la coordination Action commune pour la Palestine ont défilé jusqu’aux bureaux de Maersk à Tunis, dans le cadre d’une vague mondiale de protestations contre l’entreprise danoise, dont la filiale américaine Maersk Line, Limited est accusée d’avoir livré des armes à l’armée israélienne dans le cadre de son génocide à Gaza.
Scandant des slogans propalestiniens, les manifestants ont tagué le bâtiment, recouvrant sa façade de peinture rouge, symbolisant, selon eux, «le sang des martyrs de Gaza», tandis que d’autres ont griffonné des graffitis anti-israéliens et «Palestine libre» sur les murs.
La manifestation a rapidement dégénéré lorsqu’un agent de sécurité, apparemment en poste dans le bâtiment, a attaqué les manifestants et les a menacés, rapporte le journal.