La réalisatrice, productrice et ancienne journaliste franco-tunisienne Erige Sehiri a été nommée au jury international du Prix de Venise du Premier Film «Luigi De Laurentiis», organisé dans le cadre de la 82e Mostra de Venise, qui se tiendra du 27 août au 6 septembre 2025.
Le jury sera présidé par la réalisatrice écossaise Charlotte Wells, soutenue par le réalisateur et scénariste italien Silvio Soldini. La composition des jurys a été approuvée par le Conseil d’administration de la Biennale, sur recommandation du directeur artistique du Festival, Alberto Barbera, a indiqué la biennale dans un communiqué publié mardi 22 juillet.
Figure marquante du cinéma maghrébin, Sehiri fait ses débuts en 2018 avec le documentaire ‘‘La voie normale’’, suivi en 2022 de son premier long métrage ‘‘Sous les figues’’, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes et choisi comme candidat officiel de la Tunisie aux Oscars 2023.
Parallèlement à sa carrière cinématographique, Sehiri est activement engagée dans la promotion de la liberté d’expression et de l’éducation aux médias. Elle est cofondatrice de la plateforme journalistique Inkyfada et de l’organisation non gouvernementale tunisienne Al Khatt. Elle fait également partie du collectif Rawiyat – Sisters in Film, créé pour soutenir les cinéastes de la diaspora arabe et tunisienne.
En 2024, elle a présenté son deuxième film, ‘‘Promis le ciel’’, dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes.
‘‘The voice of Hind Rajab’’, film écrit et réalisé par la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, a été sélectionné dans la compétition de la 82e édition du Festival international du film de Venise (Mostra de Venise ou Venezia 82), prévue du 27 août au 6 septembre 2025.
‘‘The voice of Hind Rajab’’ est une coproduction tuniso-française qui a bénéficié d’une bourse d’aide du Fonds d’encouragement à la création littéraire et artistique, au ministère des Affaires culturelles.
Ce long métrage de fiction (89’) est porté par un casting composé d’Amer Hlehel, Clara Khoury, Motaz Malhees et Saja Kilani.
Le 29 janvier 2024, des volontaires du Croissant-Rouge reçoivent un appel d’urgence : une fillette de 6 ans est piégée dans une voiture sous le feu à Gaza, implorant des secours. Tout en essayant de la garder en ligne, ils font tout ce qu’ils peuvent pour lui amener une ambulance. Elle s’appelait Hind Rajab, lit-ondans le synopsis de ce film d’une brûlante et sanglante actualité.
La réalisatrice et scénariste affirme avoir réalisé ce film dans l’urgence. Tout a commencé au moment où elle a entendu un enregistrement audio de Hind Rajab implorant de l’aide. «J’ai immédiatement ressenti un mélange d’impuissance et une tristesse écrasante», dit-elle.
Ben Hania dit avoir tissé une histoire autour des témoignages de la mère de Hind et des personnes qui essayaient de l’aider, «en utilisant l’enregistrement audio réel de la voix de Hind, et en construisant un film à un seul endroit où la violence reste hors écran.».
C’est le 6e long-métrage de Ben Hania : ‘‘L’Homme qui a vendu sa peau’’ et ‘‘Les filles d’Olfa’’ ont été candidats de la Tunisie aux 93e et 96e Oscars.
A la suite de la visite d’Elon Musk à Riyadh, l’Arabie Saoudite, via le Public Investment Fund (Pif), mène une stratégie d’investissement dans l’intelligence artificielle (IA) ambitieuse et multidimensionnelle, visant à passer d’une économie pétrolière à un leadership technologique d’ici 2030. Pour piloter cette stratégie, le Pif, qui investit massivement dans l’IA, a lancé Humain, une filiale spécialisée dans ce secteur de pointe.
Naâmen Bouhamed *
Humain prévoit de lancer un fonds de capital-risque de 10 milliards de dollars pour soutenir la croissance technologique mondiale dans le domaine de l’IA et le Pif œuvre à faire de l’Arabie saoudite un pôle mondial de l’IA, en stimulant l’innovation et en attirant les meilleurs talents dans ce secteur. Investir des milliards de dollars dans l’infrastructure IA sans développer de talents humains revient à construire un porte-avions… sans pilotes ni ingénieurs. Les données (McKinsey) montrent que les projets IA échouent dans 70% des cas par manque de compétences et non par manque de calcul. Cela veut dire que la bataille du siècle sera remportée par l’intelligence collective donc par l’homme et non par la puissance brute des machines. La création d’un «Opep de l’IA arabe» pourrait être l’une des solutions pour faire de l’Arabie Saoudite le 3e pôle mondial de l’IA dernière les Etats-Unis et la Chine. La création d’un réseau de partenariat dans les universités arabes déjà en pointe que sont déjà celles de la Tunisie et de l’Égypte, créera un véritable écosystème vertueux, ouvert à tous et donnant accès aux investissements du Pif à tout l’écosystème des startups innovantes de la région.
Alors que les États ou les blocs économiques et industriels leaders mondiaux, Etats-Unis, Chine, Europe, Russie et l’Inde, tout comme l’Arabie Saoudite, rivalisent pour investir des milliards de dollars dans des supercalculateurs et des data centers, un angle mort stratégique menace la course de l’Arabie Saoudite à la suprématie technologique : l’oubli des cerveaux qui donneront vie aux machines.
Sans investissement massif dans la formation des ingénieurs, mathématiciens et chercheurs, les infrastructures ne seront que des coquilles vides – et la bataille géo-économique du siècle pourrait être perdue d’avance.
Pourtant, comme le souligne le Dr. Pr. Yann LeCun, directeur scientifique IA chez Meta : «Un GPU coûte 10 000 dollars. Un cerveau capable de l’exploiter : 10 millions de dollars sur une carrière.»
L’Arabie Saoudite a investi plus de 500 millions de dollars dans un supercalculateur (Shaheen III). Problème : seulement 2% des chercheurs saoudiens sont qualifiés en IA. Résultat : dépendance des experts étrangers et retards chroniques.
La pénurie stratégique qui change la donne géopolitique
La Chine forme 1,2 million d’ingénieurs IA/an via ses «Universités IA» (dont 35 dédiées).
Les États-Unis attirent 60% des talents mondiaux, avec un salaire annuel moyen de 450 000 dollars chez OpenAI. Meta vient d’offrir entre 30 à 100 million de dollars de salaire sur 3 ans aux meilleurs ingénieurs et chercheurs IA!
L’Europe compte 70 000 postes non pourvus en IA en 2025 (étude McKinsey) malgré ses importantes infrastructures. Conséquence : un data center européen est 40% moins productif qu’un équivalent américain par manque d’experts (rapport EU Tech).
La limite des infrastructures sans expertise humaine
Des «cathédrales vides» : des supercalculateurs ou data centers ultrapuissants restent inutiles sans 1- des cerveaux capables de concevoir des algorithmes innovants ; 2- des chercheurs pour repousser les limites théoriques ; 3- des ingénieurs pour optimiser l’exploitation ; 4- des développeurs pour créer des applications pertinentes
Exemple concret : un centre de calcul dédié au LLM (comme ceux d’OpenAI) consomme des mégawatts… mais sa valeur provient à 90% des chercheurs qui ont entraîné les modèles et résolu des problèmes complexes comme l’alignement ou l’inférence efficace.
Comment bâtir l’écosystème humain ?
Il s’agit, concrètement, de lancer «Beit Al-Hikma» du 21e siècle (à l’instar de celle de Bagdad au 12e siècle) à Riyadh en ce 21e siècle.
1- Une révolution éducative : intégrer les mathématiques du Deep Learning dès le lycée et tripler les masters spécialisés (exemple : programme «AI for Humanity»).
2- Des partenariats industrie-universités sur le modèle allemand : Fraunhofer Society (R&D appliquée).
3- Uneattractivité d’urgence en délivrant des visas IA accélérés (comme le French Tech Visa) et en créant des centres de recherche trans-disciplinaires (IA + santé/écologie/agriculture/ industries/éducation…).
Le grand enseignement
«Construire des data centers sans former de talents, c’est comme offrir un violon Stradivarius à un enfant sans professeur de musique : l’instrument restera muet», a déclaré le professeur Fei-Fei Li de l’Université de Stanford. Car la vraie bataille ne se gagne pas avec des puces, mais avec des cerveaux. Les pays qui l’auront compris feront de leur jeunesse le premier budget de souveraineté du siècle.
Un pays qui investit dans des GPU sans former de spécialistes va devoir 1- importer des compétences à prix d’or ; 2- sous-utiliser ses infrastructures ; et 3- dépendre technologiquement de l’étranger.
Les chiffres clés et les engagements financiers
Fonds publics : → 40 milliards de dollars alloués à l’IA via le fonds souverain Pif en 2024. → 1,2 milliard de dollars pour l’initiative «Saudi Data and AI Authority» (SDAIA).
Projets structurants : → Neom: 500 millions de dollars pour laCognitive City alimentée par IA. → Kaust(Université des Sciences) : 200 millions de dollars/an pour la recherche en IA.
supercalculateurs : → Shaheen III (7e mondial en puissance) dédié à la R&D IA. → Cloud souverain : partenariat avec Alibaba Cloud (Dammam Data Hub);
centres d’excellence : → National Center for AI (Riyad) : 10 000 GPU NVIDIA. → AI Garage à Kaust: incubation de 120 startups.
b) Formation & attraction de talents
Saudi AI Scholarships : → Bourses pour 5 000 étudiants dans des universités Ivy League. Mais l’Arabie Saoudite devrait investir dans les universités arabes en priorité
Ville «Éducation» à Qiddiya : → Campus dédié à l’IA en partenariat avec l’Université de Stanford et le Massachusetts Institute of Technology (MIT).
La Tunisie et l’Egypte peuvent être aussi des partenaires de haute expertise de formation.
Salaire Premium : → +70% par rapport au marché pour les experts IA (ex : 450 000 dollars/an). Des visas ouvert Saudi-Tunisia ou Saudi-Egypt pourront offrir des milliers de talents aux 3 pays et valoriser la chaine des valeurs 100% arabe et multilingue.
c) Investissements internationaux
Partenariats clés : → 1 milliard de dollars dans SenseTime (Chine) pour l’IA visuelle. → 2 milliards de dollars dans le fonds Prosperity7 (VC de Aramco).
Acquisitions : → rachat de la société de robotique UISEE (Chine) en 2023.
Dépendance aux expatriés : + 85% (OCDE 2024).
Pénurie locale : seulement 2 500 ingénieurs IA saoudiens formés/an.
Contraintes culturelles : limites sur l’utilisation des données personnelles.
Concurrence régionale : les Émirats arabes unis (G42, Falcon AI) sont plus avancés en écosystème d’infrastructure.
Les perspectives critiques
«L’Arabie Saoudite achète des cartes IA, mais peut-elle en écrire le code ?» lit-on dans la MIT Technology Review, 2025.
Succès si : → Transition réussie des «pétrodollars vers les data dollars». → Ancrage régional des talents (objectif : 40% de Saoudiens dans les projets IA d’ici 2030).
Risques majeurs : → «Effet mirage» : infrastructures sous-utilisées sans expertise locale. → Sanctions technologiques (tensions USA-Chine sur les puces).
Conclusion :
L’Arabie saoudite mise sur une stratégie financière agressive pour compenser son retard initial. Son atout clé reste sa capacité d’investissement massif en infrastructure, mais sa pérennité dépendra de sa capacité à : 1- sédentariser les talents internationaux; 2- accélérer la formation locale ou en partenariat avec les pays arabes (Tunisie, Egypte…) ; 3- diversifier les applications au-delà du pétrole (santé, logistique, agritech, éducation, tourisme…).
La réussite transformerait le royaume d’Arabie en puissance IA incontournable entre l’Asie et l’Occident. L’échec créerait un «musée technologique» à grande échelle.
Avec quel pays arabes et musulmans l’Arabie Saoudite pourrait-elle construire des partenariats de formation en IA et construire un écosystème à haute valeur ajouté? IA Arabe : Tunisie, Maroc, Egypte, Jordanie ou encore Algérie! Sinon IA «halal» : Malaisie, Indonésie…
1. Tunisie : 1er réservoir de talents en Afrique
Pourquoi ? → Meilleur ratio qualité/coût des ingénieurs IA arabes → Expertise en R&D.
InstaDeep (part of BioNTech): Tunis-born AI firm solving industrial challenges (e.g., logistics, biotech).
DilenyTech (HealthTech) : AI platform for mental health screening (voice/text emotion analysis).
Modèle gagnant : l’Opep arabe de l’IA
«Comme le pétrole dans les années 1960, les données arabes sont une ressource stratégique. Leur valorisation nécessite une alliance des cerveaux et des capitaux», lit-on dans le rapport PwC Middle East 2025.
Impact Attendu : 1- réduction de la fuite des cerveaux de 40% dans les pays partenaires et positionnement du monde arabe comme 3e pôle IA (derrière les Etats-Unis et la Chine et devant l’Europe) ; et 3- création de 500 000 emplois de haute technologie d’ici 2035.
Cette coalition transformerait la dépendance actuelle en souveraineté numérique collective.
L’ancien président par intérim de la République Tunisienne, Moncef Marzouki (2011-2014), a annoncé dans une déclaration au journal londonien Al-Qods qu’il entrait en grève de la faim en solidarité avec la population de Gaza, affamée et soumise aux bombardements intensifs de l’Etat d’Israël depuis le 7 octobre 2023.
Marzouki a fait cette annonce lundi dernier, 21 juillet 2025, en ces termes : «J’annonce mon entrée en grève de la faim pour exprimer mon entière solidarité avec les populations de Gaza qui résistent à l’occupation et à la faim sous les bombes et pour appeler tous les hommes libres dans ce monde à faire pression pour mettre fin aux massacres» dans la bande palestinienne.
Marzouki, qui vit en exil en France et qui est sous le coup de plusieurs condamnations à la prison en Tunisie, a appelé «les gouvernements et les nations islamiques à briser le mur du silence et à prendre des positions pratiques pour mettre fin à l’agression et au siège» imposé par l’Etat sioniste. «Ce qui arrive à Gaza est une honte pour l’humanité tout entière», a-t-il conclu.
Les mauvaises langues diront que Marzouki a trouvé dans la tragédie actuellement en cours à Gaza une occasion pour faire parler de lui. Ses partisans, au contraire, sont convaincus par la sincérité de son action, eu égard son passé militant pour la défense des droits humains.
La pièce tunisienne ‘‘Show Off-Lamoudha’’ a remporté, le 18 juillet 2025, la Palme d’or du meilleur spectacle complet à la 20e session du festival Liberal Teater d’Amman, en Jordanie, sous les vivats d’un public conquis. Cette œuvre originale, écrite et mise en scène par Taher Issa Ben Larbi, est un spectacle unique aux allures de thriller dystopique qui combine théâtre, défilés de mode, cirque, cabaret et danse.Vidéo.
Produite par Anaïs Prod, et servie par les deux acteurs principaux : Myriam Riza et Amir Dridi Ben Saïd, la pièce originale et audacieuse est une expérience immersive à vivre absolument !
La pièce s’est tout d’abord produite en Tunisie, à partir du 27 mai 2024 à la Cité de la Culture, au 4e Art, à El Teatro, puis a enchaîné avec une tournée sous l’égide du ministère des Affaires culturelles à la Maison de la culture de Gammarth, au Festival Murex de Djerba puis à Amman, où elle a remporté la Palme d’Or.
La pièce, qui continue sa tournée à travers la Tunisie et les festivals internationaux jusqu’en 2026, a remporté trois prix à Amman : Palme d’or du meilleur spectacle complet (acting, musique, texte, costumes, mise en scène, scénographie …); Prix du meilleur metteur en scène; Prix de la meilleure scénographie
La pièce réunit dans sa distribution Myriam Riza, Amir Dridi Ben Said, Manar Tangour, Abir Smidi, Sandro El Materi, Shayma Fathi, l’artiste de cirque Sarra Rokbani, le danseur jordanien Salleh Bellagon et le musicien palestinien Yazan Abou Marcel. Elle met en exergue les dangers de la mondialisation et l’invasion du numérique dans le monde, dans un style très contemporain, entre dystopie, esprit cabaret et humour.
Les protagonistes Ayham et Frida, interprétés par Amir Dridi Ben Saïd et Myriam Riza, qui est également styliste et productrice, ont été kidnappés. C’est là qu’ils font connaissance, séquestrés dans un lieu étrange où se trouvent à la fois une salle de spectacle et un atelier de couture.
Très différents socialement, ils naviguent entre attirance et répulsion, avant de découvrir qu’ils sont les cobayes d’une émission de télévision de télé-réalité tournée en direct : ils n’auront d’autre choix que de s’exécuter.
Massad Boulos, le conseiller principal du président américain pour les affaires arabes, moyen-orientales et africaines, se souviendra longtemps du quart d’heure difficile qu’il a passé, mardi 22 juillet 2025, au Palais de Carthage, avec le président de la république Kaïs Saïed lui montrant les images d’enfants Palestiniens de Gaza au chapitre de la mort, affamés par la machine de guerre israélienne, dont Donald Trump, le patron de M. Boulos, faut-il le rappeler, est le principal soutien et pourvoyeur en armes et en munitions.Vidéo.
Imed Bahri
Selon le communiqué diffusé par la présidence de la République, la rencontre a porté sur les massacres commis contre le peuple palestinien, le terrorisme «sous toutes ses formes» (traduire : y compris le terrorisme des Etats qui se croient au-dessus des lois internationales) et la situation dans la région arabe.
Reprenant un thème qui lui est cher, celui de l’affirmation de la souveraineté nationale et du rejet de toute forme d’ingérence étrangère, le président de la République a souligné que les problèmes internes à chaque pays arabe doivent être résolus par les peuples eux-mêmes, sans aucune ingérence étrangère sous quelque prétexte que ce soit.
La Tunisie élargit le cercle de ses partenariats stratégiques
Le président Saïed a également indiqué à son hôte que la Tunisie a choisi d’élargir ses partenariats stratégiques de manière à servir les intérêts de son peuple et à répondre à ses demandes et attentes. Et c’est là une façon de dire – et c’est nous qui interprétons – que la Tunisie est libre de s’émanciper de son alliance historique avec les pays du bloc occidental, et à leur tête les Etats-Unis, et de chercher ses intérêts là où elle les trouve, y compris en Chine, en Russie ou ailleurs.
Selon une vidéo de la réunion diffusée par la présidence, le chef de l’Etat a montré au conseiller du président américain des images choquantes de nourrissons et d’enfants palestiniens mourant de faim et de soif à Gaza, déclarant : «Ces images révèlent la brutalité de la guerre menée par les forces d’occupation oppressives pour anéantir le peuple palestinien – une guerre visant à faire accepter la défaite aux Palestiniens, mais les nations libres n’accepteront jamais la défaite.»
Tout en soulignant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, tel que stipulé dans le Traité de Versailles, Saïed a affirmé que les crimes commis par l’entité sioniste sont «totalement inacceptables et constituent des crimes contre l’humanité». Cela, la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ) l’ont déjà solennellement proclamé, mais des pays comme les Etats-Unis refusent encore d’admettre, tout en poursuivant leur soutien actif à la machine de guerre israélienne, sommes-nous tentés de rajouter à l’appui des paroles présidentielles.
La légitimité internationale s’effondre de jour en jour et perd tout son sens face aux tragédies endurées par les Palestiniens à Gaza et des bombardements quotidiens qu’ils subissent, a encore rappelé Saïed à son hôte américain.
Mettre fin aux crimes israéliens en Palestine
«Le temps est venu pour l’humanité entière de se réveiller et de mettre fin aux crimes commis en Palestine. Des décisions audacieuses doivent être prises dans l’intérêt du peuple palestinien, propriétaire légitime de toutes les terres palestiniennes, à Gaza, en Cisjordanie, dans les colonies et dans toute la Palestine, afin que l’État palestinien soit établi avec Al-Qods pour capitale», a encore martelé Saïed, qui n’ignore pas que les Etats-Unis, sous Donald Trump, ont transféré leur ambassade de Tel Aviv à Al-Qods, opposant ainsi un déni aux droits légitimes des Palestiniens dont les territoires continuent d’être spoliés.
On ne sait pas encore ce que Massad Boulos a pensé de la leçon magistrale que lui a infligée Kaïs Saïed à propos de la situation au Moyen-Orient, région où son pays est fortement engagé aux côtés de l’Etat belliqueux et expansionniste d’Israël.
On ne sait pas non plus s’il a déjà entendu un pareil discours dans les autres capitales arabes qu’il a visitées au cours de sa tournée régionale, ce dont on a de bonnes raisons de douter.
Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’en Tunisie, les paroles de Saïed ont eu un écho très positif, y compris dans les cercles de ses plus virulents opposants. Il est vrai que la Pax Americana au Moyen-Orient a très peu d’adeptes en Tunisie, au pouvoir et dans l’opposition.
Quelque chose d’essentiel est en train de se briser dans le silence des sommets internationaux. Ce n’est pas seulement une crise de confiance. C’est peut-être la fin d’un pacte, vieux de trois quarts de siècle, entre les deux mondes. Le Nord et le Sud. L’ordre et la marge. L’universel proclamé et l’univers ignoré.
Yahya Ould Amar *
Les pays du Nord, avec leurs sanctions, tarifs douaniers, taxes carbone et normes strictes, cherchent-ils à s’isoler du Sud global ? Cette dynamique, qui s’intensifie à l’approche de 2030 (objectifs de l’Accord de Paris), soulève des enjeux décisifs pour l’économie mondiale, le commerce et la coopération internationale.
La question est de savoir si un divorce est déjà en cours, entre ceux qui croient incarner les règles… et ceux qui en subissent les conséquences.
Quelles sont les motivations des pays du Nord, les conséquences pour le Sud global et quelles sont les pistes pour un avenir équilibré ?
Une mondialisation à sens unique
La mondialisation s’est bâtie sur une promesse : l’ouverture des marchés, le progrès partagé, le développement par la coopération. Cette promesse, renouvelée à Bandung en 1955 puis recyclée à chaque sommet du G7 ou de l’Onu, portait en elle un espoir : celui d’un monde qui, malgré les asymétries, finirait par se stabiliser dans la réciprocité.
Or, ce monde vacille. Les faits sont là : explosion des sanctions économiques unilatérales, extraterritorialité du droit américain, retrait des aides publiques au développement, fermeture implicite des marchés par le biais de normes environnementales, sociales, numériques.
À cela s’ajoute le retour d’un protectionnisme vert déguisé, où la taxe carbone devient barrière douanière, où la norme ESG (Environnemental Social et Gouvernance) devient instrument de tri géopolitique, où les chaînes de valeur sont reconfigurées non pour l’efficacité… mais pour la sécurité.
Le Nord, longtemps chantre de l’universalisme moral, s’est lui-même piégé dans les contradictions de ses positions. En Ukraine, il invoque avec justesse le droit international, la souveraineté des États et la protection des civils. Mais ces principes deviennent soudain malléables, silencieux lorsqu’il s’agit de Gaza, du Yémen, de l’Iran, du Sahel ou d’autres théâtres oubliés. Le deux poids, deux mesures est devenu une constante : on arme certains au nom de la légitime défense, on condamne d’autres au nom de la paix. On célèbre la résistance ici, on la criminalise là. Cette dissonance creuse un fossé : celui d’un monde qui entend encore le discours du Nord, mais n’y croit plus. Car ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la politique, c’est la crédibilité morale de tout un récit civilisationnel.
Régulièrement érigée en condition de partenariat, la démocratie est, pour les pays du Nord, un idéal sacralisé… mais souvent relativisé lorsqu’elle entre en conflit avec les intérêts géostratégiques. Ainsi, l’Occident continue de s’allier, d’armer, de financer ou de protéger des régimes autoritaires dès lors qu’ils garantissent la stabilité, l’accès à des ressources ou la limitation de l’influence d’un rival. On tolère l’oppression au nom de la «stabilité régionale», on ferme les yeux sur la répression pour préserver un accord militaire ou énergétique.
Ce double discours ne fait que renforcer l’idée, dans les opinions du Sud, que la démocratie n’est pas une valeur universelle défendue par principe, mais un instrument de tri utilisé selon les convenances du moment. Un monde qui prêche la démocratie mais soutient l’autoritarisme mine, à terme, sa propre légitimité.
L’extrême droite au Nord : un miroir que le Sud observe
Pendant que le Nord exige du Sud qu’il réforme ses institutions et respecte les droits de l’homme et ses minorités, l’extrême droite progresse spectaculairement dans les urnes occidentales. En Europe comme en Amérique du Nord, les discours de repli, de xénophobie, d’ethno-nationalisme ou de rejet de l’immigration s’installent au cœur des démocraties libérales. Les partis prônant la fermeture des frontières, la préférence identitaire ou la rupture avec les engagements internationaux gouvernent déjà, ou s’en approchent dangereusement.
Ce glissement n’échappe pas aux peuples du Sud : comment prendre au sérieux les injonctions démocratiques venues de nations qui peinent à protéger elles-mêmes l’universalité des droits ? La montée des extrêmes n’est pas qu’un phénomène local : elle entame le socle commun des valeurs partagées, et nourrit l’idée que l’ordre libéral occidental n’est peut-être plus qu’un vernis fragile sur une réalité profondément fracturée.
Une muraille économique : sanctions, tarifs, taxe carbone et normes strictes
Les pays du Nord ont multiplié les outils économiques pour encadrer leurs relations avec le reste du monde. A titre d’exemple, depuis 2018, les sanctions économiques ont explosé, touchant des pays comme la Russie, la Chine, l’Iran… Mais pas Israël, accusé de génocide par la Cour pénale internationale (CPI).
Selon le Global Sanctions Database, plus de 12 000 sanctions étaient actives en 2024, un record historique, visant à limiter les échanges commerciaux avec des nations jugées en décalage avec les priorités stratégiques du Nord.
À cela s’ajoutent les tarifs douaniers, souvent utilisés comme vecteurs de supériorité. Par exemple ceux imposés en 2025 par l’Administration Trump. En 2023, l’Union européenne a imposé des droits de douane de 25 % sur certaines importations chinoises, notamment dans le secteur des véhicules électriques.
Ces mesures, combinées à des taxes environnementales comme la taxe carbone européenne (Carbon Border Adjustment Mechanism – CBAM ou Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières), qui entrera pleinement en vigueur au premier janvier 2026, visent à protéger les industries locales et à promouvoir des standards environnementaux élevés. Le CBAM taxera fortement les importations de produits à forte empreinte carbone notamment celles provenant du Sud global dans les secteurs de l’acier (Maghreb, Afrique australe, Inde), du ciment (Afrique de l’Ouest, Asie du Sud), de l’engrais (Afrique du Nord, Russie, Golfe), de l’aluminium (Guinée, Mozambique) et de l’électricité et hydrogène (Moyen-Orient, Afrique du Nord).
Mais ces politiques ne sont pas sans coût. Selon une étude de l’OCDE, le CBAM pourrait augmenter les coûts d’exportation pour les pays émergents de 1,5 à 2 % de leur PIB d’ici 2030, affectant particulièrement les économies dépendantes des matières premières. Les normes techniques et sanitaires, de plus en plus rigoureuses, compliquent également l’accès des produits du Sud aux marchés du Nord. Ainsi, les exportateurs agricoles doivent se conformer à des normes européennes sur les pesticides, souvent inaccessibles faute de moyens technologiques ou financiers.
La peur stratégique du Nord : perdre la maîtrise du récit
Le Nord se referme essentiellement par peur. Peur de la démographie du Sud, environ 2,5 milliards de jeunes de moins de 25 ans. Peur du poids croissant de l’Inde, de la Chine, du Brésil. Peur de l’effondrement de la hiérarchie construite depuis ces deux derniers siècles (révolution industrielle). Peur de perdre le contrôle de l’Onu et des différentes institutions internationales, conçues autrefois comme des instruments au service de la domination. Peur, enfin, que les valeurs qu’il dit incarner — droits de l’homme, démocratie, État de droit — soient utilisées contre lui, à l’aune de ses propres contradictions.
Cette peur engendre un réflexe défensif : remplacer l’universel par l’identitaire, l’interdépendance par la méfiance, et l’aide par le tri. On sélectionne les partenaires. On sanctionne les désobéissants. On normativise les flux commerciaux. Le Sud global n’est plus vu comme un acteur, mais comme un problème à gérer, une instabilité à contenir, une énergie à canaliser.
Pourquoi les pays du Nord adoptent-ils des mesures de repli ?
D’un côté, ces mesures reflètent une volonté de protéger leurs économies face à la montée en puissance du Sud global, notamment la Chine et l’Inde, qui représentent respectivement 18 % et 7 % du PIB mondial en 2024 (selon le FMI). Pour le Nord, l’ascension économique et politique du Sud – illustrée par la montée du PIB combiné des Brics (36 % du PIB mondial en 2024, contre 31 % pour le G7) – représente une menace existentielle à sa domination historique. Les industries du Nord, confrontées à une concurrence accrue, cherchent à préserver leurs parts de marché. Par exemple, l’industrie solaire européenne, qui ne représente plus que 3 % de la production mondiale face à la domination chinoise (80 %), bénéficie de subventions massives et de barrières douanières.
D’un autre côté, ces mesures traduisent une ambition stratégique plus large : imposer un modèle économique et environnemental global. En imposant des normes strictes, le Nord cherche à forcer le Sud à adopter ses standards, sous peine d’exclusion économique. Cette approche, bien que justifiée par des impératifs climatiques, crée un déséquilibre. Les pays du Sud, souvent en phase d’industrialisation, n’ont ni les ressources ni les infrastructures pour se conformer rapidement.
Enfin de telles mesures risqueraient d’asphyxier économiquement les pays du Sud en affaiblissant la compétitivité de leurs produits.
Un Sud plus lucide, mais pas moins coopératif
Le Sud, pourtant, ne réclame ni charité ni rupture. Il demande une parole respectée, une place équitable, une dignité retrouvée. Il ne rejette pas la mondialisation, mais souhaite en réécrire les termes. Il ne récuse pas les valeurs démocratiques, mais refuse qu’elles soient imposées à géométrie variable. Il ne cherche pas à humilier le Nord, mais à ne plus s’humilier lui-même en acceptant des partenariats fondés sur le soupçon.
De Johannesburg à Djakarta, de Brasilia à Tunis, un mot revient : co-souveraineté. Pas pour se replier. Mais pour bâtir des échanges qui ne soient plus des rapports de force. Le Sud veut une Onu réformée, un Bretton Woods repensé, plus représentatif qui tienne compte des réalités du XXIe siècle. Il veut que la coopération cesse d’être conditionnelle et devienne contractuelle. Que l’aide cesse d’être outil d’influence et redevienne levier de justice.
Le coût du divorce Nord-Sud ne se mesure pas seulement en milliards de dollars de commerce perdu. Il se chiffre aussi en instabilité géopolitique, en rancœurs durables et en opportunités gâchées pour l’ensemble de l’humanité. Un monde où le Sud se referme par défiance et le Nord par crainte est un monde qui se prive de la moitié de ses talents, de ses ressources, de son dynamisme démographique. Selon la Banque mondiale, plus de 60 % de la croissance mondiale d’ici 2050 viendra du Sud global. Rompre les ponts, c’est refuser d’investir dans cette croissance, de participer à son encadrement, d’en tirer les fruits. C’est aussi risquer l’émergence de systèmes concurrents de normes, de monnaies, de récits, qui tourneraient le dos à la coopération multilatérale. Ce coût stratégique serait bien plus élevé que tous les bénéfices supposés du repli.
Pour le Sud, le coût est tout aussi redoutable : exclusion des chaînes de valeur, renchérissement des exportations, désindustrialisation prématurée. L’Afrique pourrait perdre jusqu’à 16 milliards de dollars par an d’accès préférentiel aux marchés occidentaux si les barrières environnementales ne sont pas rééquilibrées. À cela s’ajoute une perte d’espoir. Car un monde où les règles du jeu sont écrites sans ceux qui les vivent est un monde où la radicalisation, l’exode des talents, ou les conflits trouvent un terreau fertile. L’illusion d’un découplage serein est donc une chimère. Le divorce Nord-Sud serait un appauvrissement mutuel, un gaspillage tragique d’intelligence collective, un échec de civilisation. À l’heure où les défis sont mondiaux, la séparation est non seulement coûteuse — elle est absurde.
Le divorce Nord-Sud aurait un coût géopolitique incalculable : celui de la paix mondiale. Car l’exclusion nourrit la frustration, et la frustration engendre l’instabilité. En marginalisant le Sud, le Nord affaiblit les équilibres déjà précaires d’un monde traversé par les tensions identitaires, les fractures économiques et les chocs climatiques. Sans perspective d’équité, des pans entiers de la jeunesse du Sud — plus de deux milliards et demi de jeunes de moins de 25 ans — risquent de sombrer dans les bras de l’extrémisme, de l’exode ou de l’hostilité stratégique. En s’éloignant des mécanismes de dialogue et d’intégration, le système international s’expose à une multiplication de foyers de conflit — ouverts, hybrides ou silencieux — des Balkans à la bande sahélienne, du Pacifique à la mer Rouge.
La paix, dans un monde interdépendant, n’est jamais durable si elle est asymétrique. Rompre avec le Sud, c’est miner les fondations de la sécurité collective. C’est transformer la carte du monde en un archipel de méfiances. Et c’est surtout hypothéquer l’avenir d’un ordre mondial coopératif, fondé sur la reconnaissance mutuelle plutôt que sur la confrontation permanente.
Le divorce n’est pas inéluctable. Mais la thérapie de couple devra être honnête. Le Nord doit comprendre que la reconnaissance de la pluralité n’est pas un renoncement. Qu’un monde multipolaire n’est pas un monde anarchique. Qu’ouvrir la gouvernance des institutions internationales, ce n’est pas s’effacer, mais s’assurer de durer.
Quant au Sud, il devra prouver qu’il ne remplace pas un paternalisme par une victimisation. Qu’il construise, propose, réforme. Qu’il est capable d’unir ses voix non pas contre l’Occident, mais pour un monde mieux équilibré. Il devra enfin convaincre que la coopération reste un choix stratégique, non un réflexe du passé.
L’urgence aujourd’hui est d’éviter une fracture systémique entre le Nord et le Sud. Pour cela, des mesures concrètes et équilibrées doivent être mises en œuvre afin de transformer la relation historique de dépendance en un partenariat de codéveloppement.
Première urgence : réduire les barrières non tarifaires qui étranglent les PME du Sud, en particulier dans les secteurs agricoles et manufacturiers. L’assouplissement ciblé des normes techniques, couplé à des dispositifs de certification financés par les pays du Nord, permettrait d’ouvrir l’accès aux marchés tout en élevant les standards locaux.
En parallèle, le développement des infrastructures vertes dans le Sud constitue un impératif à la fois climatique et économique. Mobiliser au moins 100 milliards de dollars par an — via des fonds multilatéraux pilotés par la Banque mondiale — permettrait d’accélérer la mise en œuvre de projets d’énergie renouvelable en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine. Ce rééquilibrage géo-énergétique renforcerait l’autonomie du Sud, créerait des millions d’emplois et réduirait significativement les émissions globales. Parallèlement, il conviendrait de réformer le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) pour qu’il ne pénalise pas les économies vulnérables. L’introduction d’exemptions transitoires (2026–2030), accompagnées d’un appui technique à la transition bas-carbone, permettrait d’éviter que cet outil environnemental ne devienne un levier de désindustrialisation forcée.
En somme, repenser la coopération passe par la consolidation des marchés régionaux du Sud et la mise en place d’un dialogue multilatéral structurant. En soutenant des initiatives comme la Zlecaf ou l’Asean par des transferts technologiques, le Nord contribuerait à la résilience du commerce mondial tout en limitant les effets de dépendance asymétrique. Mais au-delà de l’économique, un dialogue politique permanent sous l’égide de l’Onu, intégrant gouvernance, fiscalité équitable, normes et transition écologique, est nécessaire pour rétablir la confiance. Dans un monde incertain, c’est par le dialogue, la justice économique et la codécision que l’on évitera la fragmentation, en construisant non un monde cloisonné, mais un avenir réellement commun.
Enfin, malgré les dissonances, les fractures et les ressentiments accumulés, l’Histoire n’est pas écrite au passé. Le divorce Nord-Sud, s’il menace, n’est pas une fatalité. Il est une alerte. Un moment charnière où les nations doivent choisir entre la crispation ou la co-construction, entre l’égoïsme stratégique et l’intelligence partagée. Ce qui se joue aujourd’hui dépasse les équilibres commerciaux ou les querelles normatives : il s’agit de redéfinir, ensemble, les fondations morales, politiques et économiques d’un monde habitable pour tous.
Car il n’y aura pas de prospérité durable dans un monde à deux vitesses. Pas de stabilité si l’on continue à nier l’égalité des dignités. Pas de transition écologique réussie si elle s’accompagne d’une exclusion systémique. L’humanité est face à un mur, mais elle en détient les briques. À condition de reconstruire non pas un nouveau rideau de fer, mais une architecture de confiance. De parler enfin d’égal à égal. D’échanger savoirs, capitaux, innovations et modèles, dans le respect des histoires, des cultures et des aspirations.
Le XXIe siècle peut encore être celui d’un sursaut collectif. Si le Nord accepte de ne plus imposer, et si le Sud choisit de ne plus subir. Si les deux s’engagent à bâtir un monde multipolaire non pas comme champ de rivalités, mais comme creuset de solidarités. C’est à cette condition que l’humanité pourra relever ses défis communs : climat, santé, paix, technologies. Et faire émerger non pas deux mondes qui s’ignorent, mais un destin partagé, fondé non sur la domination… mais sur la reconnaissance. L’avenir reste une promesse, à condition d’oser le rêver ensemble.
À Starogard Gdański, région de Poméranie, dans le nord-ouest de la Pologne, une attaque à caractère raciste a eu lieu. Un citoyen tunisien de 25 ans, entraîneur d’un club de football local, a été frappé par un fardeau d’eau, devant un restaurant. Comme annoncé par le club, l’incident s’est produit au cours d’un meeting anti-immigration, le samedi 19 juillet 2025. La police a déjà arrêté l’un des suspects, et la recherche de l’autre est en cours.
Selon les informations communiquées par la police à Radio Gdańsk, des violences et des menaces ont été exercées contre la victime en raison de son origine maghrébine.
En analysant les enregistrements de la vidéosurveillance de la ville ainsi que les caméras situées près du restaurant en question, les fonctionnaires de la police ont identifié deux individus susceptibles d’être liées à l’incident. Mais pour l’instant, seul l’un d’eux a été arrêté : un résident de 39 ans de Starogard Gdański, a déclaré Marcin Kunka du commissariat de police du district, à la radio locale. Les recherches se poursuivent activement pour arrêter le deuxième suspect.
TVP Info a indiqué que le Tunisien agressé réside en Pologne depuis plusieurs années de manière légale et y travaille. Il est entraîneur des jeunes footballeurs au Club sportif Beniaminek 03 et s’implique activement en tant que bénévole dans la vie de sa ville de résidence. «L’attaque avait clairement des motivations racistes», a souligné le club dans un communiqué en exprimant son opposition à toute violence dirigée contre les étrangers. «Les actes de violence – tant verbale que physique – sont inacceptables et sont en contradiction avec les valeurs de tolérance, d’égalité et de solidarité que promeut le club», a souligné le Club sportif Beniaminek 03. «Nous ne permettrons pas que la haine et la peur empoisonnent la ville», a-t-il ajouté.
On ignore encore si notre ambassadeur à Varsovie est intervenu à propos de cette affaire auprès des autorités polonaises.
Waou! Merci la France ! Ce jour, mardi 22 juillet 2025, par la voix autorisée de son ministre des Affaires étrangères, la France prend son courage à deux mains et demande «que la presse libre et indépendante soit autorisée à se rendre à Gaza pour voir ce qui s’y passe».Le comble de l’hypocrisie !
Abdelaziz Dahmani *
Oui, merci, la France, pour ce courage, cette audace de vouloir rompre le silence sordide, en une période de l’Histoire où l’on veut non seulement occuper un territoire, mais détruire tout un peuple parmi les plus vaillants, ayant vécu, des siècles durant, sur une terre bénie par les Dieux !
Cela fait plus de 664 jours de massacres, dont on peut déduire une ou deux douzaines de trêve, des centaines de jours de tueries, d’assassinats, de destructions, d’abominations. Tout y est passé : femmes, enfants, bébés. Par tous les moyens, cyniquement, froidement.
Volonté des Netanyahu & Co de tout raser, tout éliminer. Jamais, nulle part, les horreurs n’ont atteint de telles monstruosités. Des centaines de 7-Octobre, pour en justifier un ! Jamais les destructions ne furent aussi massives, même durant la 2e guerre mondiale, au-delà de ce qui s’est passé à Dresden ou à Stalingrad…
Voilà qu’après cette méga-tragédie, sans témoins, la France parle enfin et demande que les journalistes puissent aller voir ce qui se passe!
Oui, l’Israël des racistes, des fascistes, qui cherche à étendre ses frontières chez ses voisins, avec la bénédiction américaine et européenne, a compris, dès les premiers jours, qu’il doit massivement assassiner sans témoins. Et même la presse des pays amis fut interdite. Même la presse américaine, en mauvais souvenirs des témoignages des anciennes guerres du Vietnam, de l’Irak ou de l’Afghanistan, entre autres…
Chair à canons arabes
Il est resté aux journalistes locaux, les Palestiniens en l’occurrence, de témoigner, et Israël en a tués plus de 210, d’une façon ciblée. Un record du monde absolu ! Timides protestations, cette masse de journalistes tués ne sont que chaire à canons arabes. Bof ! Allez, juste une petite «news» dans la rubrique «Chiens écrasés». Et pas des chiens des beaux quartiers de Paris ou de New York qui, eux, sont bien protégés…
Même les amis sincères d’Israël, y compris de son côté abject, commencent à avoir mauvaise conscience. Trop, c’est trop… Alors, timidement, ils émettent des avis différents, comme pour tenter de faire oublier leur complicité active avec le génocide par le soutien direct et l’envoi «discret» d’armes et de munitions à Israël…
Osons une toute petite question : Israël, englué dans tant de crimes, qualifiés de génocide et de crimes contre l’humanité, laissera-t-il la presse «libre et indépendante» entrer à Gaza ? Laissera-t-il même les aides alimentaires entrer dans Gaza pour atténuer une famine qui, à moyen terme, ajoutera aux 70 000 ou 80 000 morts déjà enregistrés, aux 200 000 blessés, aux 300 000 mentalement traumatisés, dont des dizaines de milliers d’enfants ?
Israël méprise la France, et elle le mérite bien !
Non, Israël traitera cette demande de la France par le mépris, comme il l’a fait de toutes ses précédentes demandes, emballées dans des propos hypocritement amicaux à la gloire d’un «Israël à la tête d’un combat de civilisation de l’Occident judéo-chrétien contre la barbarie et le terrorisme islamo-gauchiste».
Qui pourrait résister à un tel argument, fabriqué dans la tête d’un assassin pourri, raciste, englué dans de nombreuses sales affaires judiciaires, personnelles et d’État ?
Cause palestinienne perdue? Sûrement non. Ce peuple reste dans la misère la plus horrible, le dénuement le plus total, les souffrances les plus abjectes… Malgré toutes les horreurs qu’il subit, ce peuple restera parmi les plus libres du monde. Par sa résistance, sa dignité et son honneur. Il s’accrochera à sa terre et ne l’abandonnera jamais !
Dernier «exploit» israélien en date : 93 Palestiniens tués, hier, tombés dans un traquenard en allant chercher de l’aide alimentaire pour eux, leurs familles et leurs enfants…
Les droits exclusifs de l’homme… occidental
Demain, si une page sera tournée, ce ne sera pas celle des Palestiniens ou de la Palestine, mais celle des actuels maîtres du monde… Un Trump «Ubu empereur», soumis aux volontés d’un Netanyahu, «Ubu roi d’Israël», lui-même prostré aux pieds d’un maître-chanteur appelé Ben Gvir, le vrai chef actuel d’Israël…
La presse, «libre et indépendante», n’a pas besoin d’aller à Gaza pour savoir que le mal se trouve aujourd’hui dans les belles capitales occidentales ci-devant attachées aux droits exclusifs de l’homme… occidental.
Il y a un an, le 21 juillet 2024, mourait le journaliste Abdelaziz Barrouhi, ancien rédacteur à la la Tap, Reuters et Jeune Afrique. Ses neveux nous ont fait parvenir ce texte où ils rendent un vibrant hommage à cet homme qui «défendait le droit de dire, d’écrire, de résister — même dans le silence imposé.»
Il y a un an, Abdelaziz s’éclipsait en silence, laissant derrière lui une aura de sagesse et d’engagement. Et parce qu’il ne brillait jamais seul, son souvenir s’accompagne naturellement de celui de quatre autres étoiles : Hamda, qu’il appelait avec respect Sidi, Hamida, mère aimante, Ali, père vaillant appelé Essayid, et Halima, tante vive et lumineuse.
Ils étaient les piliers invisibles d’une vérité vécue. Chacun portait une part de ce que nous sommes devenus.
Hamda, l’oncle aîné noble, portait l’histoire avec calme. Sa parole était pleine de racines et ses silences habités de profondeur. On l’écoutait comme on lit un poème ancien.
Hamida, notre maman douce et forte, semait en nous des graines de bienveillance et de constance. Elle nous a appris que l’amour est la force la plus subtile et la plus puissante qui soit. Elle nous a aussi transmis la fierté de compter sur soi, avec foi et dignité, même dans l’adversité.
Ali, notre père généreux, marchait humblement, mais éclairait largement. Défenseur des cœurs fragiles et des vies discrètes, il nous a légué le courage de ceux qui refusent l’indifférence.
Halima, notre tante au rire franc et au regard vif, incarnait la joie simple et la profondeur cachée. Bonne vivante au cœur tendre, elle alliait humour spontané et sensibilité sincère. Dans ses éclats de rire résonnait une tendresse immense pour les autres — et dans ses gestes, un amour discret mais constant.
Abdelaziz, enfin, l’oncle benjamin, transforma tout cela en récits. Son journalisme était un acte de vérité, un cri doux pour les voix étouffées. Il croyait profondément en une presse libre, indépendante, et en la démocratie comme socle de toute dignité humaine. Il défendait le droit de dire, d’écrire, de résister — même dans le silence imposé.
Parti en silence… il faisait du bannissement et de l’exil des récits journalistiques plus pénétrants que la couverture des événements.
Tous les cinq nous ont quittés entre l’été et l’automne, ces saisons de bascule et de lumière particulière.
L’été, avec sa chaleur persistante, porte les départs comme une braise vive, pleine d’éclat. L’automne, lui, accompagne les absences dans une lente métamorphose, où les feuilles tombent comme des souvenirs, et où la lumière, plus douce, devient mémoire.
À travers lui, leur lumière s’est intensifiée. À travers eux, son combat prenait racine. Et à travers nous, leur héritage continue de vibrer.
Ce texte n’est pas un adieu. C’est une étoffe de mémoire.
C’est le reflet d’un ciel intérieur que nous portons où cinq étoiles brillent sans faiblir, où le passé devient repère, où l’amour devient direction.
Des responsables sionistes américains et européens craignent l’émergence d’une génération TikTok **, le célèbre réseau social chinois, qui sera moins réceptive à la propagande sioniste et moins malléable à toute manœuvre de légitimation des crimes et exactions israéliens contre les Palestiniens et à la propagande occidentale en général. (Ph. TikTok diffuse les vidéos et les images de Gaza qui sont censurées par les réseaux sociaux américains comme Facebook et X).
Elyes Kasri *
Les événements de Gaza depuis le fatidique 7 octobre 2023 ont ébranlé la mainmise d’Israël et des milieux sionistes internationaux sur le narratif et le contrôle de l’information notamment grâce à la plateforme TikTok qui a résisté aux assauts des pouvoirs politiques et financiers prosionistes pour présenter une vue alternative et plus équilibrée des événements à Gaza et en l’occurrence ce que la Cour Internationale de Justice a qualifié de génocide et la Cour Pénale Internationale de crimes de guerre et contre l’humanité à l’encontre des Palestiniens de Gaza.
Les voix propalestiniennes contournent la censure
Les assauts contre TikTok sous de nombreux prétextes fallacieux de propagande chinoise et de préservation de la moralité de la jeunesse se poursuivent aux Etats Unis d’Amérique et en Europe sous l’incitation insidieuse et acharnée des organisations juives et sionistes pour bannir la plateforme TikTok ou la faire acheter par des institutions financières prosionistes et neutraliser ainsi les voix indépendantes propalestiniennes.
Considérée comme la plus grande menace à la mainmise sioniste sur l’information et l’opinion publique mondiale, TikTok a fait que d’importants responsables sionistes américains et européens ont déclaré craindre l’émergence d’une génération TikTok qui sera moins réceptive à la propagande sioniste et moins malléable à toute manœuvre de légitimation des crimes et exactions israéliens contre les Palestiniens et autres peuples arabes de la région qui subissent la folie guerrière et génocidaire de l’entité sioniste et de ses alliés occidentaux ainsi que ses comparses arabes du Golfe et d’ailleurs.
Les motifs hypocrites invoqués par les membres du congrès américain financés par la pieuvre sioniste notamment l’Aipac et l’assaut continu du Crif français et autres organisations sionistes européennes sous prétexte de préservation de la moralité et de protection de la jeunesse ne sont en fait que des tentatives cyniques de faire disparaitre une plateforme qui a échappé à la censure et au contrôle sionistes sur l’opinion publique mondiale avec pour objectif de maintenir la désinformation qui déguise l’entité sioniste en agneau au milieu d’une meute de loups arabes et palestiniens sauvages et sanguinaires, assoiffés de sang juif.
*Ancien ambassadeur.
**TikTok est une application mobile de partage de courtes vidéos créatives (verticales et de quelques secondes à quelques minutes) et d’images, ainsi qu’un réseau social basé sur un algorithme de recommandation favorisant la viralité. Développée par l’entreprise chinoise ByteDance et lancée en 2016 pour le marché non chinois, elle est devenue en peu de temps un redoutable concurrents pour les réseaux sociaux américains Facebook et X.
Il a un côté casse-gueule, en rupture de ban avec tout, et de préférence avec les siens, auxquels il reproche leur dogmatisme intellectuel et leur conservatisme politique. La langue déliée, trop au goût de certains, Kamel Daoud dit tout, et ne craint pas de déranger les bien-pensants de tout bord, son ego surdimensionné lui tenant souvent lieu de boussole.
Djamal Guettala
Dans la préface magistrale de son dernier livre, ‘‘Avant qu’il ne soit trop tard. Chroniques 2015-2025’’ (Les Presses de la Cité, avril 2025), Kamel Daoud offre un texte de haute tension intellectuelle. À la fois méditation sur l’exil, alerte politique, et profession de foi littéraire, cette ouverture se lit comme un manifeste : lucide, engagé, dérangeant.
On y retrouve l’écrivain tel qu’en lui-même : libre, insituable, habité par l’Algérie, mais désormais ancré en France, ce pays qu’il décrit comme un «Éden terrestre» autant qu’un territoire de luttes.
Être persan au XXIe siècle
Dans cette longue préface, Kamel Daoud ne chronique pas seulement une décennie française tourmentée. Il chronique aussi ses propres fractures, ses vertiges, son regard de survivant de la décennie noire algérienne, ses inquiétudes face aux répliques qu’il croit percevoir dans l’Hexagone.
Dès l’ouverture, Daoud convoque Montesquieu et ses ‘‘Lettres persanes’’, dans lesquelles un regard étranger interroge les travers d’un pays. Ce jeu du miroir, il le reprend à son compte. Il s’imagine en Persan des temps modernes, observant la France d’un œil inquiet, aimant mais lucide. Il s’interroge : qu’est-ce qu’une chronique française écrite par un Algérien ? À quoi peut prétendre une voix exilée qui refuse d’être réduite au rôle de victime, de donneur de leçon ou de héros postcolonial ?
«Je suis ici depuis peu, c’est ma deuxième chance, c’est mon purgatoire, mon Éden terrestre», écrit-il, d’un ton à la fois désabusé et tendre. La France devient alors terrain d’observation, mais aussi de projection, miroir inversé de son Algérie natale, où l’Histoire s’est figée dans une épopée intouchable, laissant peu de place aux voix libres.
Fantômes d’hier, alertes pour demain
Mais ce regard n’est pas seulement littéraire. Il est hanté par les souvenirs d’une guerre civile : celle qu’il a vécue en Algérie dans les années 1990.
L’islamisme, il le connaît. Il l’a vu naître, prospérer, semer la terreur. Il en parle non comme une obsession, mais comme une vigilance acquise dans la douleur : «J’ai survécu à ses prêches, à ses armées, à son humour sinistre.»
En France, il retrouve les symptômes d’un basculement possible : complaisance médiatique, extrémismes symétriques, culpabilité mal digérée, instrumentalisation de la mémoire. Il voit s’avancer ce qu’il nomme un «remake français» des dérives algériennes. Et il tire la sonnette d’alarme, sans complaisance ni haine : «Un pays peut être perdu en un instant.»
Pour Daoud, les islamistes ne sont pas des croyants mais des stratèges. Ils se jouent des failles des démocraties, exploitent les frustrations, colonisent les imaginaires. Leur rejet de la France ne vise pas seulement son passé colonial, mais surtout ce qu’elle représente : la laïcité, la liberté, l’égalité. Ils haïssent ce pays précisément parce qu’il a bâti un contre-modèle.
Une chronique ou un cri d’amour ?
Pour autant, Daoud n’écrit pas contre la France. Il écrit pour elle. Il la connaît, la lit, la parcourt, la rêve. Il la critique comme on secoue un être aimé que l’on refuse de voir sombrer. Il écrit pour «ne pas tout perdre encore une fois».
Son livre n’est pas une lamentation : c’est un acte de foi dans la possibilité de la lucidité. Il revendique le droit de nommer le danger sans être accusé d’alimenter la haine, de défendre la nuance sans être soupçonné de trahison. Car, dit-il, l’exil algérien en France est un paradoxe permanent. En Algérie, il se sent «en retard» sur l’Histoire. En France, il se découvre «en avance» sur les tragédies à venir. Il est le fantôme d’un désastre passé, devenu messager d’un avenir à éviter.
Le chroniqueur sur une ligne de crête
Cette préface est aussi une réflexion sur le journalisme. Kamel Daoud refuse les simplismes et les lignes éditoriales figées. Il veut «goûter le plaisir de la nuance et du style», tracer une ligne de crête entre actualité et distance, entre émotion et raisonnement. C’est là qu’il retrouve Camus, son maître tutélaire : celui qui réclamait à la fois justice et vérité, qui écrivait que les journaux sont «la voix d’une nation».
Dans cette voix, Daoud place son souffle. Pas celui d’un «bon Arabe» ou d’un «mauvais Arabe», mais celui d’un écrivain libre, délié des assignations, habité par les deux rives de la Méditerranée, refusant de trahir l’une pour flatter l’autre.
Avec ‘‘Avant qu’il ne soit trop tard’’, Kamel Daoud livre plus qu’un livre : un signal, une tentative de lucidité face au chaos rampant, une défense de la liberté comme condition première de l’écriture. Et une main tendue à ce pays qu’il veut aider à ne pas sombrer. Avant qu’il ne soit trop tard.
L’Association tunisienne de la vie sauvage (ATVS) a lancé une plateforme biodiversité unique en son genre, baptisée «Naturadex Islands», fruit du travail de plusieurs ONG active dans le domaine de la préservation de de la biodiversité.
Librement accessible sur ce lien, cette plateforme contient plus de 2 500 données sur la faune et la flore des zones humides en Tunisie.
Ce site collaboratif vise à promouvoir la biodiversité insulaire tunisienne en collectant, centralisant, partageant et améliorant les connaissances sur la diversité des zones humides tunisiennes, indique un communiqué de l’ATVS.
La plateforme donne accès à l’ensemble des données collectées par l’association sur les zones humides du pays, ainsi qu’à une liste exhaustive des espèces présentes, le tout via un portail intuitif.
«Les citoyens peuvent contribuer activement à cette base de données en soumettant leurs observations», a déclaré l’ATVS, précisant que la plateforme continuera d’évoluer dans les mois à venir.
Carte des zones humides en Tunisie (Naturadex).
Le projet a été développé en collaboration avec Notre Grand Bleu, l’Association Ajem-Jlij pour le milieu marin, l’Association Kraten pour le développement durable, la culture et les loisirs de Kerkennah, l’Association Tipaza, The Dreamer et le Laboratoire pour la diversité, la gestion et la conservation des systèmes biologiques, ainsi que plusieurs experts et naturalistes. Il est financé par le Fonds de partenariat pour les écosystèmes critiques (CEPF) et l’Initiative Pim pour les petites îles de Méditerranée.
Le géant énergétique italien Eni a officiellement ret a signé, lundi 21 juillet 2025, le contrat d’exploration du champ gazier de Reggane 2, situé dans le sud-ouest de l’Algérie.
Le champ a été attribué en juin dernier au groupe milanais San Donato, en partenariat avec le thaïlandais PTTEP, à l’issue du premier appel d’offres international lancé par l’Etat algérien.
La cérémonie de signature s’est déroulée au siège de Sonatrach à Alger, en présence de Giorgio Vicini, directeur général d’Eni Algérie, du ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, et du PDG de l’entreprise publique algérienne, Rachid Hachichi.
À cette occasion, Vicini a déclaré à l’agence italienne Ansa : «Nous sommes ravis d’avoir signé cet accord, qui renforce encore notre partenariat avec Sonatrach dans le pays, et nous félicitons le ministère, l’agence Alnaft et Sonatrach pour le professionnalisme de ce travail et de cet appel d’offres.»
Selon un document publié par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), le contrat de «partage de production» couvre une superficie de 40 827 kilomètres carrés et porte sur des réserves prouvées de 65 milliards de mètres cubes, avec des ressources estimées et potentielles atteignant 143 milliards de mètres cubes.
Selon le document soumis par Alnaft, l’investissement prévu pour la seule phase d’exploration s’élève à 32 millions de dollars. Le contrat exige également la présentation d’un programme de développement de champs comportant au moins cinq découvertes entre la troisième et la quatrième année d’exploration.
On ne sait pas encore grand-chose de la situation des entreprises communautaires déjà en activité en Tunisie et on s’impatiente de découvrir des success story parmi elles. On sait seulement qu’elles ont bénéficié de financements, de facilités et de largesses de la part des autorités publiques qui tiennent clairement à la réussite de ce modèle d’entrepreneuriat social auquel tient beaucoup le président de la république Kaïs Saïed.
Selon le ministère des Finances, 67 entreprises communautaires ont bénéficié du financement de la Banque tunisienne de solidarité (BTS Bank) jusqu’au 9 juin 2025, pour un volume global d’investissement de 18,5 millions de dinars, dont on espère qu’il sera fructifié par les jeunes entrepreneurs ainsi choyés.
Selon le ministère, qui répondait à une question écrite du député Yassine Mami publiée sur le site de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), seules 31 entreprises communautaires sont entrées en activité effective. Elles avaient bénéficié d’un financement global de 8,6 millions de dinars.
Le ministère des Finances n’a pas donné d’autres précisions sur les réalisations effectives de ces entreprises, leurs chiffres d’affaires, leurs éventuels bénéfices et si elles ont fait des déclarations fiscales
Selon le ministère des Finances, seules 5 entreprises communautaires ont remis des copies de leurs états financiers de l’exercice 2024 aux services de la BTS Bank. Ce qui en dit long sur les difficultés que rencontrent ces entreprises dirigées par des entrepreneurs sans grande expérience pour démarrer effectivement leurs activités.
Comme annoncé par la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede), l’eau a de nouveau coulé des robinets hier en fin de soirée dans le Grand Tunis (Ariana, Manouba, Ben Arous et Tunis), après plusieurs heures d’une coupure provoquée par un incendie dans le transformateur de la station de pompage de Ghdir El-Goulla.
Cependant, l’eau est encore légèrement trouble ce mardi 22 juillet 2025, ce qui en dit long sur l’état des canaux de distribution dont la vétusté est de notoriété publique.
La coupure a duré quelque cinq à six heures, entre 14 heures et 20 heures, selon les régions et leur position dans le réseau.
Rappelons que la station de pompage et de traitement de Ghdir El-Goulla alimente en eau potable de vastes zones urbaines allant de Jebel El-Oust, Zaghouan, Mornag, Khelidia, Hammam-Lif, Hammam-Chatt et Borj Cedria, au sud de la capitale, à l’Ariana, El-Ghazela, Sidi Thabet et Kalaat Andalous, au nord.
Les canaux reliant toutes ces zones sont d’une longueur de 1500 kilomètres et le rythme de pompage optimal y est de 8 m3/seconde en temps normal.
Manque de pot pour la direction de la Sonede, qui était sur le pont au cours de ces dernières 24 heures, la coupure d’eau de robinet a coïncidé avec la journée la plus chaude depuis le début de l’été avec des températures ayant atteint 47°C dans la capitale.
Alors que le siège de Gaza s’apprête à franchir le seuil terrifiant d’une deuxième année, la guerre d’anéantissement menée contre sa population prend un visage encore plus monstrueux : celui de la faim. Une faim méthodiquement organisée, utilisée comme arme silencieuse mais implacable, qui ne fait aucune distinction entre un nourrisson et un vieillard.
Khémaïs Gharbi
Ces derniers jours, la famine a franchi un point de non-retour. Des enfants meurent, non seulement de malnutrition, mais aussi sous les balles tirées délibérément lors de la distribution de l’aide, devenue piège mortel. Et pendant ce temps, le monde regarde.
Francesca Albanese, rapporteure spéciale des Nations Unies pour la Palestine, a osé dire tout haut ce que l’histoire retiendra : que le fait d’affamer des millions de civils, de tirer sur des enfants par pur sadisme, sous la protection à peine voilée de puissances dites démocratiques, relève d’une barbarie inédite, que même l’horreur nazie semblait avoir scellée à jamais.
«Comment survivrons-nous à cette nouvelle chute dans l’abîme ?» interroge-t-elle. La question nous est posée à tous — mais c’est le silence des grandes puissances qui y répond aujourd’hui, glaçant.
Il y a, derrière ce carnage, une logique froide, une ivresse de domination qui ne se cache même plus. Elle se drape dans des discours sécuritaires, se pare de mots vides comme «légitime défense» ou «riposte», alors qu’elle massacre un peuple piégé, affamé, acculé à la poussière. C’est une guerre sans honneur, menée avec la rage de ceux qui confondent puissance et droit, technologie et morale.
Mais ce qui sidère davantage encore, c’est l’apathie presque complice de ceux qui se prétendent civilisés. De ceux qui, installés confortablement dans leurs chancelleries, préfèrent détourner les yeux ou réciter des communiqués creux, incapables de nommer l’horreur pour ne pas froisser des intérêts stratégiques. Cette lâcheté des États dits modernes est peut-être l’autre nom du scandale. Car il n’est pas de crimes impunis plus durables que ceux qu’on ne veut même pas regarder.
Kia a remporté cinq distinctions lors du Red Dot Award : Design Concept 2025, confirmant ainsi son leadership dans le domaine du design innovant et durable. Le concept PV5 WKNDR a reçu la plus haute distinction du concours, le prestigieux prix «Best of the Best», tandis que les concepts PV1, PV5, PV7 et EV2 ont chacun été récompensés dans la catégorie «Voitures et Motocycles».
«Remporter cinq prix Red Dot Design Concept, dont le “Best of the Best”, est une grande fierté pour Kia», a déclaré Karim Habib, vice-président exécutif et directeur du design mondial de Kia. «Être reconnu par l’un des concours de design les plus prestigieux au monde est une immense réussite. Cela reflète l’innovation réfléchie et l’engagement que nous mettons dans chaque modèle que nous concevons. Nous continuerons sur cette lancée pour façonner l’avenir d’une mobilité durable et accessible», a-t-il ajouté.
Kia PV5 WKNDR Concept, une nouvelle vision de l’aventure électrifiée
Le Kia PV5 WKNDR Concept est un van électrique d’aventure basé sur la plateforme PBV (Platform Beyond Vehicle), dévoilé pour la première fois lors du Sema Showcase 2024. Conçu pour passer aisément de la ville aux terrains les plus escarpés, il propose une nouvelle approche audacieuse d’un mode de vie durable.
Doté d’équipements tout-terrain et d’un système de rangement extérieur innovant pouvant être transformé en cuisine mobile, le PV5 WKNDR Concept est idéal pour les aventures en dehors des sentiers battus. Son intérieur modulaire, hautement personnalisable, permet d’optimiser l’espace et la fonctionnalité.
L’énergie autonome est générée via des panneaux solaires intégrés et des roues avec turbines hydrauliques, tandis qu’un système de rails intérieurs permet de garder le matériel organisé et accessible – illustrant ainsi l’engagement de Kia envers une innovation pratique.
Des concepts PBV et EV centrés sur l’utilisateur
Aux côtés du PV5 WKNDR, quatre autres concepts Kia ont été récompensés pour leur design avant-gardiste, centré sur l’utilisateur.
• Le Concept PV1 est un PBV ultra-compact pensé pour les livraisons urbaines du dernier kilomètre. Avec son profil mince, ses capacités de conduite autonome et son intérieur personnalisable de manière intuitive, il est parfaitement adapté aux environnements urbains denses.
• Le PV5, encore non commercialisé aux États-Unis, est un PBV de taille moyenne conçu à la fois pour le transport de passagers et de marchandises. Il propose plusieurs configurations intérieures flexibles, dont un espace de travail type «Driver’s Desk» et des sièges adaptables à différents besoins.
• Le Concept PV7 offre le plus grand volume de chargement de la gamme PBV de Kia. Son intérieur plat et spacieux, sa configuration bureau mobile et ses solutions de rangement intégrées en font un allié idéal aussi bien pour les PME que pour les grandes entreprises logistiques.
• Enfin, le Concept EV2 est un SUV électrique compact du segment B, combinant un design robuste et polyvalent avec des technologies EV avancées. Grâce à son architecture sans pilier central et son intérieur reconfigurable, il s’adapte aisément à une variété de modes de vie. Un hommage à la philosophie «Opposites United» de Kia Ces distinctions viennent souligner le succès de la philosophie de design «Opposites United» de Kia, qui fusionne des concepts opposés – technologie et nature, praticité et émotion – pour offrir des solutions de mobilité durables et centrées sur l’humain. Grâce à des designs PBV et EV pensés pour des modes de vie variés, Kia confirme son statut de leader mondial du design automobile.
Créé en 1955, le Red Dot Design Award est l’un des concours de design les plus prestigieux au monde. Il est jugé par un panel international d’experts et récompense l’excellence dans le design de produits, de marques et de concepts selon des critères d’innovation, de fonctionnalité et de qualité.
La Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) a annoncé dans un communiqué qu’une panne survenue dans le transformateur électrique central à la station de pompage des eaux à Ghdir El-Goulla va provoquer des coupures et des perturbations dans la distribution de l’eau potable dans les gouvernorats du Grand Tunis (Tunis, Ariana, Manouba et Ben Arous) à partir de ce lundi 21 juillet 2025 à partir de 15 heures.
ِManque de pot : l’incendie, la panne et la coupure d’approvisionnement en eau potable interviennent au cours de la journée la plus chaude depuis le début de l’été où le mercure va atteindre 47°C.
L’approvisionnement en eau potable reprendra progressivement à partir de ce soir vers minuit, après l’achèvement des travaux de réparation de la panne, causée par un incendie, assure la Sonede, ajoutant que toutes ses équipes sont mobilisées pour réparer cette panne, avec l’aide de celles de la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg) et de la Protection civile.
Ghdir El Goulla est un barrage réservoir tunisien inauguré en 1968, à trois kilomètres au nord de la ville de Mornaguia et à treize kilomètres au nord-est de Tunis, dans le gouvernorat de l’Ariana. Il reçoit les eaux, arrivant sous conduite, du barrage de Beni M’Tir et du barrage Kasseb, avant de passer à l’usine de traitement des eaux de la Sonede qui alimente Tunis.