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Tunisie │ 3 400 migrants rapatriés depuis le début de l’année, et après ?

30. Mai 2025 um 10:31

On connaît certes le nombre de migrants irréguliers rapatriés de Tunisie avec l’aide financière et logistique de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), mais connaît-on celui de leurs semblables qui restent au pays, dans des conditions de précarité et d’insécurité, tout en caressant l’espoir de rejoindre un jour l’Europe par voie maritime ? On ne règle pas ce problème en reportant sans cesse sa solution. (Ph. Les migrants font des enfants apatrides, comme eux).

Imed Bahri   

«Quelque 3 400 migrants irréguliers ont volontairement quitté la Tunisie depuis le début de l’année», a déclaré sur Radio Sfax, jeudi 29 mai 2025, le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, qui a précisé que les autorités «organisent actuellement deux vols de rapatriement volontaire chaque semaine, en plus de nombreux départs individuels».

«Avant-hier, un vol spécial a été organisé au départ de l’aéroport de Tunis-Carthage et un autre est prévu aujourd’hui [jeudi], toujours dans le cadre des rapatriements volontaires», a indiqué M. Jebabli, ajoutant que la Tunisie a réussi à renforcer les contrôles aux frontières, contribuant à limiter l’entrée des migrants irréguliers par voie terrestre et leur départ vers l’Europe par voie maritime.

Une zone de transit vers l’Europe

Selon le porte-parole de la garde nationale, de plus en plus de migrants comprennent désormais que la Tunisie n’est pas une zone de transit vers l’Europe. Ils tentent donc d’atteindre d’autres côtes en dehors de la Tunisie pour tenter de traverser la Méditerranée, a expliqué Jebabli, en citant, également, l’opération en cours de démantèlement du camp de fortune des migrants irréguliers installé à El-Amra, à 21 km au sud de Sfax, sur un terrain appartenant à l’Etat sur un site hébergeant environ 3.000 migrants. «L’Etat agit avec fermeté pour rétablir l’ordre, récupérer les biens publics et restituer les biens privés à leurs propriétaires légitimes», a déclaré le porte-parole, soulignant que l’évacuation se déroulait pacifiquement, suite à des négociations avec les migrants. L’opération implique plusieurs agences du ministère de l’Intérieur, ainsi que le Croissant-Rouge tunisien, les Scouts tunisiens et les autorités locales de Sfax.

Cependant, les autorités tunisiennes ne disent généralement pas où les migrants expulsés des camps démantelés sont relocalisés, ni combien d’entre eux se trouvent encore sur le sol tunisien.

Elles ne communiquent pas non plus sur le nombre de migrants, subsahariens ou autres, provenant d’autres régions, résidant irrégulièrement dans notre pays, et qui continuent de vivre dans des conditions de grande précarité, à El-Amra ou Jebeniana, où ils sont très visibles, en raison de leur rassemblement dans des camps de fortune, et partout ailleurs dans le pays, où ils tentent de vivoter comme ils peuvent dans un dénuement total.

De la poudre aux yeux

Pour un camp démantelé ici, combien d’autres sont érigés aussitôt après là-bas ? Cela aussi M. Jebabli ne nous le dit pas, mais on peut aisément deviner le sort des migrants que l’on déplace sans cesse : ils vont de rassembler ailleurs.

Aussi les opérations, très médiatisées, de démantèlement des camps de migrants sont-elles de la poudre aux yeux, pour dire que les autorités font quelque chose pour calmer la colère des citoyens qui ne peuvent plus accéder à leurs champs. Sauf qu’entre une opération et une autre, rien ne change en réalité et le problème est simplement déplacé et sa solution reportée aux calendes grecques. Car que disent les migrants déplacés quand on les interroge – et on le fait rarement ? Ils demandent au gouvernement tunisien de les laisser partir en Europe, ou de leur permettre de travailler sur place, de louer des maisons, de vivre et de faire vivre leurs familles, d’autant que beaucoup d’entre eux sont en couple et ont des enfants en bas âge, pour la plupart nés sur le sol tunisien, et non enregistrés auprès des services civils.

Les dindons de la farce

Ces apatrides vivant parmi nous, qui n’ont pratiquement aucun droit et dont le nombre exact reste un secret bien gardé, ne sont pas tous candidats au rapatriement volontaire, et même s’ils l’étaient, aura-t-on sérieusement les moyens de les rapatrier tous ? Les empêcher de rejoindre l’Europe en renforçant les contrôles sécuritaires au niveau des côtes tunisiennes, tout en menaçant de sanctionner ceux qui les font travailler ou leur louent des maisons ne réglera pas le problème qu’ils posent au pays. Cela, au contraire, compliquera la situation pour eux et pour les populations locales qui sont souvent confrontées à leur présence massive, ici ou là, au gré de leurs déplacements, spontanés ou forcés.

En définitive, seuls les Européens tirent bénéfice de cette situation inextricable, puisque les flux des migrants irréguliers en provenance de la Tunisie ont fortement baissé ces deux dernières années, et ils ne cessent d’ailleurs de le crier sur tous les toits, avec force chiffres, en formant le souhait de renforcer leur coopération sécuritaire avec la Tunisie. Mais que gagne, réellement, la Tunisie au renforcement de cette coopération ? Rien, que davantage de problèmes sur les bras, tout en étant dénuée des moyens financiers et logistiques pour y faire face. Les Tunisiens sont donc, jusqu’à preuve du contraire, les dindons de cette farce, dont les premières victimes restent les migrants irréguliers : une sous-humanité abandonnée à son sort par un Nord prospère, repu et égoïste.

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Tunisie │ Hausse de 57,2% des exportations d’huile d’olive conditionnée

30. Mai 2025 um 09:25

Le volume d’huile d’olive conditionnée exportée de Tunisie jusqu’à fin avril 2025 a augmenté de 57,2%, par rapport à la même période de l’année dernière. Les principaux marchés de destination sont le Canada, les États-Unis, l’Union européenne et les pays du Golfe.

Ce chiffre a été présenté lors d’une réunion du Conseil tunisien de l’huile d’olive conditionnée, qui a porté sur les derniers développements de la saison d’exportation de ce produit spécifique 2024-2025, présidée par le chef de cabinet du ministre de l’Industrie, Afef Chachi Tayari, en présence de représentants des structures d’appui et des professionnels.

Le Conseil a également passé en revue la mise en œuvre de la campagne de promotion d’intérêt public 2025 pour l’huile d’olive conditionnée, visant à renforcer davantage le positionnement de ce produit sur les marchés étrangers prometteurs, à promouvoir l’origine tunisienne et à diversifier les destinations d’exportation, d’autant que les Etats-Unis viennent d’imposer des droits de douane de 28% aux produits en provenance de la Tunisie.

Le Centre technique de l’emballage (Packtek) est chargé de préparer le programme publicitaire et promotionnel pour la participation aux grandes foires internationales, telles que l’Exposition internationale de l’industrie alimentaire à Dubaï et le Food and Beverage Show à Londres, d’organiser un événement promotionnel pour l’huile d’olive tunisienne en l’honneur du corps diplomatique accrédité en Tunisie et d’inviter des délégations commerciales européennes en Tunisie dans le cadre du projet de coopération Exporti.

La réunion a également présenté le Guide de procédure pour l’attribution et le décaissement des subventions du Fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée (Foprohoc), qui vise à simplifier les procédures d’enregistrement et de décaissement des subventions. Ce guide sera adopté dans le cadre de la digitalisation des procédures d’accès aux soutiens du fonds.

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Nouvelle │ Méditations d’un homme seul

30. Mai 2025 um 08:35

L’auteure de cette nouvelle est journaliste et écrivaine. Après ‘‘Tine wa bellawr’’ (Argile et verre, 1994), Alia Rhaiem a publié ‘‘El khaïba tasbok el maout’’ (La déception devance la mort, 1997) et ‘‘Ismek la yadolou alaïk’’ (Ton nom n’informe pas sur toi, 2001), qui lui valut le Prix Zoubeïda-Bchir de création féminine la même année, et ‘‘Selfie’’ (2021). Elle anime et produit une émission à la Radio Monastir joliment baptisée ‘‘Arouss El Bahr’’ (La Sirène).

Nouvelle de Alia Rhaïem

Il s’est choisi un endroit où le soleil cogne avec ses rayons brûlants et provoque des maux de tête, tira la chaise et s’assit paresseusement comme une cigogne triste, appela le serveur, lui demanda un café express sans sucre, puis alluma une cigarette et se mit à faire, avec les volutes, des images de ce qui le tourmente et l’angoisse.

Il se mit, pris par l’évanescence qui envahissait ses yeux, à suivre la vie dense, en marche, devant lui, avec son habillement et son rythme routinier…C’est l’une des rues qui étouffent par ces foules de gens et de corps, jusqu’à mourir, quand la nuit leur apporte remède et tranquillité. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elles se libèrent des souillures de cette vie.

Il lui vint à se demander : D’où viennent tous ces gens ? Pourquoi courent-ils si vite ? Quel événement urgent les attend ? Où vont-ils ? Forcément, ce n’est pas vers chez eux ou vers leur travail, sinon, ils auraient marché plus lentement comme lui. Et tous ces moteurs qui vrombissent nerveusement et remplissent l’espace de leur fumée noire ! Ne connaissent-ils pas la panne ? Ne sont-ils pas las de fonctionner ? Ne peut-on s’en passer, ne serait-ce qu’un seul jour ? D’où viennent-ils avec toutes ces voitures ? Tiens ! Ce jeune homme, par exemple et – ils sont nombreux ses semblables -, regarde comment il s’assoit derrière le volant paisiblement, il porte des lunettes noires, pose tantôt sa main gauche sur la porte, tantôt, il la soulève pour ranger les mèches de ses cheveux que défait l’air. Sa voiture est parmi les modèles les plus récents, d’où a-t-il ça ? Est-ce un cadeau d’anniversaire ? Sans nul doute, c’est un cadeau de papa et maman.

Il ne souvient pas que sa famille ait fêté son anniversaire une fois, si elle l’avait fait, elle aurait été contrainte d’en fêter cinq autres. Et cette femme qui profite du feu rouge pour s’assurer à travers le rétroviseur que son maquillage est sauf, où va-t-elle avec cette robe déshabillée qui ne peut retenir ses seins rebelles, pendant que certains passants qui traversent, la fixent de leurs regards brûlants. Peut-être va-t-elle chez la coiffeuse ou chez un dentiste ou peut-être, a-t-elle simplement fui les murs de sa maison ?

Et ce vieillard avec sa Mercedes noire, ne craint-il pas l’assaut du policier parce qu’il a grillé le feu rouge ? Est-ce qu’il était vraiment pressé ? Peut-être a-t-il un rendez-vous avec une jolie fille de l’âge de l’une de ses filles ou peut-être une affaire commerciale l’attend, dont il va tirer des bénéfices énormes, ce qui ne signifie rien, à côté de sa fortune parsemée à travers les banques.

Quoi ! Et si le ciel répond un jour à ses supplications et lui prodigue des dons un jour ? Une voiture de luxe, de l’argent et beaucoup d’autres choses. Si cela se réalisait, il inverserait sa vie, sens dessus dessous, il commencerait par quitter la maudite Meherzia pour se chercher une épouse avec laquelle il profiterait du bien-être et du bonheur. Il répudierait aussi l’administration sinistre, avec ses bureaux et leur odeur humide et triste, il ouvrirait une agence pour import-export, il voyagerait, il créerait ce qui étonne !

Deux adolescentes qui traversaient la rue, attirèrent son attention, elles se déhanchaient toutes désirables, tuant les âmes frustrées avec leurs hauts talons et leurs robes courtes qui laissaient entrevoir au-dessus de leurs genoux une chair tendre, il les fixa du regard, les prit en pitié, car il était évident qu’elles s’efforçaient de paraître plus grandes que leur âge, il pensa leur adresser un sourire discret, mais son sourire lui échappa, rencontra l’une d’elles, elle le fusilla d’un regard méprisant et lui jeta un peu de son venin :

– La vieillesse et la malfaisance !

Il maudit son geste vil, maudit les traits de la vieillesse dans sa mèche, ils déforment la vérité de son âge réel. Quarante trois ans, ça signifie quelque chose, ça ? Un âge frêle, dans lequel il n’a rien obtenu de l’expérience de la vie ni du plaisir de la jeunesse ; Il ne se souvient pas qu’il ait poursuivi les filles comme le font ses semblables, il n’a pas invité l’une d’elles à voir un film pour profiter, dans l’obscurité de la salle, de toucher ses doigts tremblants. Sa pudeur le retenait de courtiser les jeunes filles. Comme il était furieux des rires de ses camarades de lui !

Le croassement de Meherziya le poursuivait dans son refuge sous le soleil, lui gâchait son évasion. Personne d’autre comme elle, ne lui a bousillé sa vie, une femme obstinée qui ne cesse de l’épuiser par son mauvais caractère, son exigence insistante, elle l’a poussé à travailler en dehors des horaires administratifs afin de gagner plus d’argent et parvenir au rang de sa sœur, mariée à un homme d’affaires. Pourquoi n’avait-elle pas bougé elle-même et fait fonctionner son esprit stupide, alors que la machine à coudre croupit dans un coin dans la salle de séjour ? Mais pour qui laisserait-elle les réunions de femmes, comment pourrait-elle savoir qui se marie, qui divorce, qui voyage, qui décède, qui…

Sa grande méchanceté, sa ruse, l’ont poussée à chercher par tous les moyens une possibilité de se débarrasser de sa mère âgée. Elle n’était pas gênée, lui avait demandé de l’emmener à un asile de vieillards pour se reposer de son radotage qui dérangeait sa maison tranquille. Il ne peut trahir sa mère, coûte que coûte, il lui restera fidèle, jusqu’à son dernier jour, il est le fils aîné, le seul qui reste dans la ville parmi les cinq autres frères, dispersés pour leur travail à travers le vaste pays. En outre, sa mère déteste de quitter son lieu de naissance et être coupée du jardin de ses souvenirs, de cette maison qu’elle a cédée à Meherziya qui l’avait persuadée qu’elle était la belle-fille idéale.

Maudite Meherziya ! Maudite avec ses pensées malsaines, son égoïsme extrême, sa langue de vipère, ses propositions malveillantes auxquelles il se sent contraint de se soumettre pour mériter la paix de sa mère. Elle lui imposa une fois de suivre un certain régime pour maîtriser le sexe de la progéniture qui arrive.  Elle détestait que la maison se remplît de garçons. Malgré cela, un quatrième garçon est né, défiant l’insolence de la mère et toutes les ordonnances médicales.

Comme il désirait, lui aussi, avoir une jolie fille qui lui aurait procuré de la tendresse par sa douceur et sa finesse féminine, il aurait joué avec ses cheveux longs et lisses, il lui aurait acheté des robes brodées de couleurs printanières, elle aurait posé sur sa joue un baiser d’amour et de reconnaissance, il l’aurait appelée Latifa, il aurait demandé à Dieu qu’elle n’hérite rien des caractères de sa mère tyrannique.

Il se secoua à sa place, revenu à lui par l’écho de rires hystériques venant de la table à côté. Qu’est-ce qui les fait rire ? Comment trouvent-ils la voie vers ces atmosphères joyeuses si facilement ? Quand a-t-il perdu, lui, sa capacité de rire ? Les raisons du bonheur ont-elles disparu de sa vie, à cause du nombre de ses soucis et de ses problèmes ?

Il appela le serveur de nouveau, commanda un deuxième express, regarda sa montre. Il est neuf heures et demie du matin. Son chef de service accourra vers lui pour l’interpeller avec insistance, lui, qui n’a jamais été en retard, au point où ses collègues règlent leur montre sur son rythme, il inventera une mauvaise excuse comme Meherziya qu’il épousa de force, il dira : Meherzia est tombée dans le puits, s’est brûlée avec le gaz, une voiture l’a heurtée, peu importe, il trouvera l’excuse qui convienne, c’est sûr.

Quand il était petit enfant, longtemps, il désirait arriver à l’école, le matin, en retard. Parfois, il prétendait être malade afin d’attirer l’affection de sa mère, mais son père restait tout le temps aux aguets, l’attrapait et le tirait par en-dessous de la couverture et n’avait l’esprit tranquille qu’en le voyant entrer en classe. Comme il aurait aimé être l’un des costauds de sa classe, ayant leurs muscles, leur insolence et leur mode de vie ! Il les regardait d’un œil admiratif et envieux car tout dans sa vie marchait selon un rythme ordonné, il détestait que les maîtres lui tapent sur l’épaule et le considèrent comme un exemple de l’élève parfait et poli.

Il alluma sa cinquième cigarette depuis qu’il est arrivé au café, ferma les yeux, se donna l’illusion qu’il voguait dans le ciel vaste. Qu’en est-il s’il devenait deux ailes, combien il serait heureux s’il pouvait voler un jour ! Il s’enfuirait loin, se cacherait dans l’extrême pays, peut-être, atterrirait-il dans le désert. De toute façon, ce désert avec ses sables et ses dunes, serait plus clément que la maison de Meherziya.

Soudain, il sursauta, effrayé, il sentit un petit corps marcher sur son pied, fixa la terre et vit une grenouille égarée, entrant se promener dans un monde dans lequel elle n’avait rien à faire, il se mit à la fixer avec beaucoup de tendresse, aurait aimé la tenir et caresser sa peau lisse, même si cela le répugnait.

La dernière fois qu’il a eu affaire aux grenouilles, c’était quand il avait dix ans, il sortit avec les enfants du quartier par un soir d’hiver à leur recherche dans les marais, il était le seul qui a eu la chance d’en trouver une, il l’emmena, triomphant à la maison, la tête couronnée.

Son jeu enfantin morbide lui inspira de soumettre la grenouille à une expérience excitante, il la mit sous le sapin et remplit sa bouche d’eau, elle s’est mise à gonfler peu à peu, jusqu’à ce que son volume doublât et finit par éclater, les entrailles toutes dehors, son père descendit avec un gros bâton, se mit à le frapper fort et faillit lui briser le dos.

Avec les brises de l’enfance, un jet de bonheur délicieux le traversa, mais vite devint un regret enfoui, – où en–est-il de son enfance, de son jeu ? – les jours passèrent et se succédèrent sans qu’il s’en aperçoive, firent de lui cet adulte triste, posé ici lourdement, cherchant dans les rayons du soleil une quelconque  chaleur, après l’avoir perdue chez lui.

Le temps s’écoulait autour de lui, épais, s’en allait avec la moitié du matin, il ne pensait pas encore rejoindre son travail, peut-être n’y pensait-t-il plus du tout, ni même revenir chez lui. Mehreziya le recevra avec ses complaintes continuelles à propos des enfants et de sa mère, elle le harcèlera de questions, il n’aura aucune envie de lui répondre ni de parler avec qui que ce soit.

Il sortit un peu de monnaie de sa poche, la posa sur la table puis disparut dans la foule compacte de la longue avenue, se heurtant à l’un, une fois, à une autre, d’autre, s’excusant bêtement, poursuivant sa marche, de nouveau.

Nouvelle extraite de ‘‘Tine wa bellawr’’ (Argile et verre), 1994.

Traduite de l’arabe par Tahar Bekri Copyright Tahar Bekri

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La Marsa accueille le 5e Demo Day dédié aux industries culturelles

30. Mai 2025 um 08:12

Des projets dans le secteur des industries culturelles et créatives ont été présentés à la clôture de la cinquième édition de Demo Day organisée, jeudi 29 mai 2025, au pôle de créativité et des arts numériques Makan, au centre Fadhel Ben Achour pour la culture et l’art, à la Marsa.

Les projets finalistes sont Abara by Kortable de Cyrine Abidi, Ecume: digital cultural Lab de Nadia Bouzgarrou, Tripago Services d’Itimed Gachita, Aktay de Cyrine Louati, Ktebi Ktebek de Mohamed Boumaiza, Aroui de Montassar Amiri et Buildo de Yasmine Dhibi.

A cette occasion, des prix honorifiques ont été attribués à trois projets sélectionnés par un jury et le vote du public présent.

Cette sélection de projets dans le domaine des industries culturelles créatives et numériques a été présentées devant un public composé d’investisseurs, de partenaires et de décideurs, dans une perspective de mise en réseau, d’échange d’opportunités et d’ouverture de nouveaux horizons.

Demo Day est un programme d’incubation de projets est un événement annuel organisé par le Centre international de Tunis pour l’économie culturelle numérique (TICDCE) relevant du ministère des Affaires Culturelles.

A cette occasion, la directrice du TICDCE, Salwa Abdelkhalek, a présenté ce programme couronnement de six mois de formation durant lesquels de jeunes startuppeurs ont bénéficié d’un accompagnement spécifique.

Elle a souligné que ces projets finalistes «constituent des modèles pour la valorisation du patrimoine et des arts à travers la technologie à même de contribuer à la promotion de la culture nationale et générer la richesse dans l’économie circulaire». Ce concept encourage notamment le recyclage des biens de consommation.

Depuis sa création en 2019, le Ticdce a œuvré à soutenir les jeunes porteurs de projets en vue de transformer leurs idées créatives, en des projets économiques durables grâce à un accompagnement total sur le plan scientifique, technologique et juridique ainsi que le marketing, a-t-elle indiqué.

La directrice du TICDCE a fait savoir que l’accompagnement du Centre consiste à connecter les startuppeurs avec les mécènes et bailleurs de fonds en plus de leur accorder un soutien logistique constant qui les aiderait à se positionner sur la scène économique et culturelle.

La cérémonie était marquée par la présentation de trois projets lauréats du récent hackathon immersif visant à valoriser le patrimoine par le biais du numérique : Explorer, Minerva et Salakta art story.

Tenu du 15 au 18 mai, ce hackathon a eu lieu à l’occasion de la clôture la 34e édition du Mois du Patrimoine au Musée archéologique de Salakta, près de Mahdia. Cet évènement est une initiative de trois établissements publics relevant du ministère des Affaires Culturelles, à savoir le TICDCE, la Cité de la Culture et l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (AMVPPC).

Dans la continuité du partenariat du TICDCE avec les anciens startuppeurs, il y a eu la présentation d’un nouveau projet de Vegabook, une start-up soutenue lors de la deuxième édition du Demo Day.

Le TICDCE est un Incubateur des projets innovants et des startuppeurs actant dans le domaine de la culture. Il s’agit d’un Centre technique de développement de la culture et des nouvelles technologies qui s’y attachement et un espace de formation et de promotion de la culture par la technologie.

Son programme Demo Day offer de larges perspectives pour le développement des idées innovantes et la concrétisation de projets en lien avec le patrimoine et les arts, par le biais de technologies numériques de pointe.

D’après Tap.

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Enquête │ Les ratés de la nouvelle réglementation sur les chèques

30. Mai 2025 um 07:48

Depuis la mise en application de la nouvelle réglementation sur les chèques, l’espèce reste le mode de paiement privilégié des Tunisiens, avec un pourcentage de 47%, c’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), dont les résultats ont été publiés le 27 mai 2025.

Les virements et lettres de change occupent la deuxième place (16% chacun), indique l’IACE dans son enquête dédiée à l’évaluation de cette nouvelle réglementation des chèques auprès des consommateurs. 

Menée un mois après l’entrée en vigueur de la réforme (2 février 2025), auprès de 1100 utilisateurs réguliers de chèques majoritairement âgés de 30 à 50 ans, avec une prédominance de revenus situés entre 1000 et 3000 dinars (61%), l’enquête a mis en lumière le faible recours au nouveau chèque (7%).

Selon l’IACE, ce constat souligne le besoin d’accompagnement pédagogique, de simplification des procédures, voire d’incitations concrètes pour favoriser l’adoption du nouveau système de chèque.

Il révèle, également, un temps d’adaptation incompressible entre le changement réglementaire et sa réelle appropriation par les usagers.

Enfin, la quasi-inexistence de la domiciliation (0,4%) dans les réponses suggère une absence de culture de l’automatisation des paiements, alors même que ces derniers offrent des avantages en termes de régularité et de traçabilité.

Avant la mise en application de la nouvelle réglementation sur les chèques, les paiements scripturaux étaient dominés par le virement bancaire, suivi du chèque, puis du prélèvement automatique et enfin de la lettre de change.

Bouleversement des habitudes de paiement scriptural

Selon les résultats de l’enquête, le classement des paiements scripturaux s’est inversé aujourd’hui. Ainsi, les lettres de change et les virements (16%) partagent, désormais, la première place, devant la carte bancaire (14%), le nouveau chèque (7%) et la domiciliation (0,4%). Pour l’IACE, ce changement témoigne d’un bouleversement des habitudes de paiement scriptural suite à la réforme.

Par ailleurs, la part relativement élevée des virements et effets de commerce suggère que, dans les milieux professionnels, des mécanismes de substitution au chèque ont été intégrés, souvent par nécessité. 

S’agissant de difficultés rencontrées par les consommateurs depuis l’introduction de la nouvelle réglementation encadrant l’usage des chèques, une part significative des répondants déclare avoir rencontré des difficultés pour effectuer certains paiements. Ainsi, 47% des personnes interrogées indiquent qu’elles ont rencontrées «parfois» des difficultés. Seuls 27% déclarent n’en avoir jamais rencontré, dans ce contexte.

Ces chiffres montrent que, bien que la réforme soit récente, elle a déjà un impact tangible sur les habitudes de consommation et la fluidité des transactions, estime l’Institut.

29% des consommateurs ont renoncé ou reporté un achat prévu

Au-delà des choix de moyens de paiement, l’enquête a, également, porté sur l’impact de la nouvelle réglementation sur les intentions d’achat des consommateurs ainsi que sur l’évolution des prix des produits particulièrement sensibles à l’achat par chèque.

L’objectif était de comprendre si la mise en place de la nouvelle réglementation avait eu pour effet de freiner certains actes de consommation, notamment dans les cas où les chèques étaient auparavant utilisés pour faciliter ou planifier des achats.

Il en ressort qu’une part significative des répondants, soit 29%, souligne avoir renoncé ou reporté un achat prévu depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi.

L’IACE estime que ce chiffre traduit «un effet dissuasif non négligeable», possiblement lié à l’incertitude ou à la complexité perçue des nouvelles modalités d’utilisation du chèque.

L’analyse croisée des données révèle que la réforme, bien qu’uniforme dans son application, produit des effets différenciés selon les niveaux de revenu, affectant particulièrement les classes moyennes dépendantes des paiements à crédit.

En fait, 88% des consommateurs aux revenus moyens (1000–3000 D), ont renoncé à un achat, révélant leur forte dépendance au chèque comme moyen de paiement différé.

À l’inverse, les autres tranches de revenu semblent moins affectées, bien que les plus aisés (43%) expriment, aussi, une certaine réticence, probablement liée à des changements dans les pratiques commerciales. Cette évolution risque d’impacter directement des secteurs clés tels que l’électroménager, l’ameublement ou la santé, historiquement soutenus par la souplesse du paiement par chèque, un levier qui contribuait à maintenir la dynamique de la demande.

En effet, lorsqu’il s’agit d’achats à montant élevé (ameublement, électroménager, voyage, soins…), seuls 21% des sondés déclarent avoir réalisé ce type d’achat au cours du mois écoulé. Plus de 50% d’entre eux ont eu recours au paiement en espèces, ce qui confirme encore une fois, la prédominance du cash, même pour des montants importants.

Interrogés sur leurs références en matière de paiements futurs, 58% des répondants déclarent opter pour les paiements par téléphone mobile. Vient ensuite la carte à débit différé (34%), perçue comme un bon compromis entre maîtrise budgétaire et souplesse dans les paiements. Enfin, 2% des sondés veulent revenir à l’ancien chèque.

Selon l’IACE, cette enquête révèle une transition «rapide» mais «contrastée» des habitudes de paiement. «Si une majorité de consommateurs semble s’adapter en recourant à des solutions alternatives, une partie de la population éprouve des difficultés d’adaptation, voire manifeste un désengagement économique temporaire, révélateur d’un risque d’exclusion financière».

Il a, dans ce contexte, mis l’accent sur l’importance de réviser la réglementation encadrant les moyens de paiement de substitution, en tenant compte des évolutions technologiques et des standards internationaux.

L’Institut a, aussi, souligné l’impératif d’accompagner toute réforme par des mesures d’inclusion numérique, des campagnes pédagogiques ciblées et des dispositifs transitoires adaptés, pour garantir une adoption équitable et éviter l’exclusion de publics fragiles.

«Il est essentiel d’assurer un suivi continu de l’évolution des usages, afin d’évaluer à moyen et long termes les effets de cette transformation réglementaire sur l’économie et la société», a conclu l’IACE.

D’après Tap.

Lire l’enquête sur le site de l’IACE.

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Emira Dakhlia en demi-finale du concours “La route vers Yalta” 2025 à Moscou

30. Mai 2025 um 06:54

Lors du prestigieux festival-concours international de chant “La route vers Yalta” 2025 à Moscou, la mezzo-soprano tunisienne Emira Dakhlia a brillamment représenté son pays.

Face à une concurrence acharnée de 160 participants issus de 55 pays, Emira Dakhlia, déjà lauréate de plusieurs concours internationaux de chant, a su se distinguer dès les ph ases préliminaires.

La finale, qui s’est déroulée au sein du majestueux Palais d’État du Kremlin devant plus de 6 000 spectateurs, a été un moment d’exception. Emira Dakhlia a partagé la scène avec le célèbre basse Askar Abdrazakov, offrant une interprétation inoubliable qui a conquis le public et le jury.

Le jury, composé d’éminentes personnalités de la culture russe, a salué l’exceptionnelle performance d’Emira Dakhlia, soulignant sa capacité à «remplacer un chœur entier» et à interpréter l’œuvre «d’une manière inédite et bouleversante». Cette prestation lui a valu une seconde place, un exploit remarquable pour une première participation tunisienne à cette compétition. Au même moment, à Paris, une de ses élèves, Iris Hayouni, âgée de 18 ans, et également lauréate de concours internationaux, remportait un prix spécial lors du concours international de chant lyrique ‘‘Africa Lyric’s Opera’’. Ce n’était pas la première participation de la Tunisie à ce concours mais le premier succès qui illustre l’excellence de l’enseignement vocal.

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Les lauréats des Prix Comar rencontrent le public à la Fnac La Marsa

30. Mai 2025 um 06:26

La Fnac, en partenariat avec les Assurances Comar, organise une rencontre littéraire à l’occasion de la 29ᵉ édition des Prix littéraires Comar d’Or, le samedi 31 mai 2025 à partir de 16h00, à la Fnac La Marsa.

Rappelons que les lauréats de cette édition, quii ont été couronnés lors d’une cérémonie le 17 mai au Thépatre municipal de Tunis : Chafik Targui (Comar d’or), Sofiene Rejeb (Prix spécial du jury), Balkis Khalifa (Prix Découverte), pour la langue arabe, et Mahdi Hizaoui (Comar d’or), Abdellatif Mrabet (Prix spécial du jury) et Houda Mejdoub (Prix Découverte) pour la langue française.

Seront également présents des membres des deux jurys ayant décerné les prix pour échanger autour des œuvres primées et de la littérature tunisienne écrite dans les deux langues.

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Le CRLDHT appelle à la cessation des poursuites contre Samir Taieb

29. Mai 2025 um 13:40

Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a publié ce jeudi 29 mai 2025, à Paris, un communiqué où il «exprime sa profonde indignation et sa solidarité pleine et entière avec M. Samir Taieb, ancien ministre de l’Agriculture et enseignant universitaire, poursuivi dans une affaire politico-judiciaire».

Pour l’association de défense des droits humains, ce procès «illustre, de manière éclatante, la dérive autoritaire et l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes.»

«Depuis sa mise en garde à vue en novembre 2024, aux côtés de son ancien chef de cabinet, dans le cadre de l’affaire dite de l’exploitation agricole Henchir Chaâl, Samir Taieb subit une campagne de persécution orchestrée autour d’accusations floues et sans fondement», note le CRLDHT.

L’association explique : «L’enquête, initiée par le Pôle judiciaire économique et financier, fait suite à une plainte déposée par une responsable régionale de la police, dans la foulée d’une visite du président Kaïs Saïed sur le site agricole, au cours de laquelle des accusations de corruption ont été proférées contre les responsables de l’exploitation.

«Devant le juge d’instruction, on reproche à M. Bettaieb une simple note d’observation formulée en 2019 au président-directeur général de l’Office des terres domaniales (OTD) – un établissement public autonome – relative à la politique de recouvrement des dettes pour la saison de l’olive 2017/2018. Cette note, conforme à la mission de supervision politique et à la conjoncture économique du moment, ne portait sur aucun cas particulier, mais sur une orientation globale formulée après consultation des cadres de l’office.

«Malgré ces explications limpides, le parquet et le juge d’instruction ont opté pour une escalade répressive : blanchiment d’argent dans le cadre d’une entente criminelle; exploitation de facilités administratives; atteinte aux biens publics; faux et usage de faux; et même des infractions relevant de la loi antiterroriste.»

L’avocate Saïda Garrache a dénoncé un dossier vide : «Samir Taieb n’a obtenu aucun avantage personnel, ni dilapidé de fonds publics. Le contrat cité a été conclu avant sa prise de fonction ministérielle, et les actes ultérieurs relèvent de la gestion courante.»

«Malgré cela, le parquet a fait appel de sa mise en liberté provisoire, témoignant d’une volonté politique de maintenir la pression judiciaire», souligne le CRLDHT, qui «appelle à la cessation immédiate des poursuites [contre Samir Taieb], à l’abandon de toutes les charges infondées et à la restitution de sa liberté pleine et entière».

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Forum à Tunis sur «Les migrations : réalités et défis»

29. Mai 2025 um 13:13

Les Tunisiens résidant à l’étranger représentent aujourd’hui 1,4 million de personnes, selon les données du ministère des Affaires étrangères, de l’Emigration et des Tunisiens à l’étranger. Le forum international intitulé «Migrations entre réalité et défis», qui se tiendra le 30 juin 2025 à la Cité de la Culture à Tunis, vise à comprendre les besoins et les aspirations de cette population représentant 10,4% de la démographie globale du pays.

Les parties organisatrices, notamment la Fédération des travailleurs tunisiens à l’étranger (FTTE) relevant l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), ont déclaré à l’agence de presse Tap que l’événement sera axé sur la question de la migration entre la Tunisie, d’un côté, et la France, l’Italie et l’Allemagne de l’autre, et les différents accords en la matière.

Selon Hassen Laribi, syndicaliste franco-tunisien, président de la FTTE, le forum vise à promouvoir une culture de migration organisée comme moteur clé du développement humain et de la croissance économique et sociale.

Le forum, a-t-il dit, représente «une opportunité importante pour renforcer davantage les liens entre les Tunisiens du pays et de l’étranger, soutenir le progrès social, économique et culturel de la communauté, défendre leurs droits, écouter leurs préoccupations et aspirations, et établir une coopération avec les associations actives dans ce domaine».

Le forum verra la participation de représentants de divers ministères et institutions tunisiens impliqués dans les affaires des communautés tunisiennes à l’étranger, ainsi que de sociologues, de psychologues et de diverses associations actives dans le domaine de la migration dans le but d’approfondir le concept de migration et de passer en revue ses différentes formes, notamment juridiques.

Laribi a expliqué que le thème de la migration a été choisi pour comprendre ses causes profondes et anticiper des solutions qui équilibrent le droit de l’individu à la mobilité avec le droit de la société à la stabilité, soulignant le rôle important que joue l’université dans la sensibilisation aux questions liées à la migration, en particulier la migration organisée qui se produit dans des cadres juridiques.

I. B.

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Restauration │ Opportunités d’emploi en Italie pour des Tunisiens

29. Mai 2025 um 12:37

Un nouveau projet est à l’étude pour offrir des opportunités d’emploi en Italie aux travailleurs tunisiens du secteur de la restauration. Il a été au centre de discussions entre les responsables des deux pays, à Tunis.

Les discussions ont eu lieu, le mercredi 28 mai 2025, entre une délégation de la Fédération italienne des établissements publics (Fipe), conduite par le directeur général Roberto Calugi, accompagné de l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, et les ministres tunisiens de l’Emploi Riadh Chaoued et du Tourisme Sofiene Tekaya.

Selon l’ambassade d’Italie à Tunis qui l’a annoncé sur ses réseaux sociaux, à l’issue de la réunion, «il a été convenu d’élaborer un programme conjoint de coopération tuniso-italienne dans les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration, de commencer à identifier les besoins du marché du travail italien en termes de compétences et d’expertise spécialisée dans le secteur et d’élaborer les lignes directrices d’un accord-cadre de coopération qui définit ces besoins en compétences et la méthodologie pour y répondre», lit-on dans un communiqué du ministère tunisien de l’Emploi.

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Défense │ Le Dôme d’or de Trump est-il réalisable?

29. Mai 2025 um 12:18

Il y a plus de quarante ans, le 23 mars 1983, Ronald Reagan annonce l’Initiative de défense stratégique (IDS) communément appelée «Guerre des Étoiles» pour protéger les États-Unis des armes nucléaires adverses par un bouclier spatial qui détecterait et détruirait les missiles balistiques ennemis dès leur lancement. Aujourd’hui, Donald Trump veut doter son pays d’un système de défense baptisé le Dôme d’or, encore plus efficace que le Dôme de fer israélien, et qui protégerait les États-Unis à 100%. Cependant, la faisabilité du projet est sérieusement questionnée pour son coût, sa durée d’exécution et les défis techniques qu’il pose. Il suscite également des inquiétudes au sein de la communauté internationale.

Imed Bahri  

Selon le Wall Street Journal (WSJ), le plan de défense du président Donald Trump visant à créer ce qu’il a surnommé Golden Dome (Dôme d’or) est difficile à mettre en œuvre en seulement trois ans.

Le projet vise à protéger le territoire américain de toute attaque potentielle de missiles provenant de n’importe quelle source dans le monde. Trump espère achever le projet au cours de son mandat actuel. Il avait précédemment révélé que le coût estimé du projet était de 175 milliards de dollars mais les analystes militaires affirment que cette estimation est trop basse.

Intégration de plusieurs couches de défense

Le concept du Golden Dome, tel que rapporté par le WSJ, repose sur l’intégration de plusieurs couches de défense: des missiles intercepteurs basés au sol, un réseau de capteurs spatiaux et des satellites d’attaque capables d’abattre les missiles dès leur lancement. Mais si certains de ces éléments existent déjà, de nombreuses technologies requises sont encore immatures ou nécessitent des années de développement et les systèmes existants doivent être intégrés sous un commandement et un contrôle unifiés.

«Tous les systèmes qui constitueront l’architecture du dôme doivent être parfaitement intégrés», a déclaré le ministre de la Défense Pete Hegseth, faisant référence aux complexités techniques et structurelles auxquelles le projet est confronté. Un directeur spécial a été nommé pour superviser le plan en coordination avec le Bureau de la gestion et du budget.

L’enquête du WSJ explique que le projet nécessite le déploiement de milliers de nouveaux satellites pour intercepter les missiles au début de leur trajectoire ce qui demanderait des années de travail et des centaines de milliards de dollars.

Parmi les entreprises désignées pour participer à la mise en œuvre figurent SpaceX d’Elon Musk, la société d’analyse de données Palantir et le fabricant de drones Anduril ainsi que des géants de la défense tels que Lockheed Martin et RTX. Le rapport s’attend à ce que le vaisseau spatial expérimental Starship de SpaceX joue un rôle dans les futurs lancements, en plus des contributions attendues de United Launch Alliance et d’autres.

Pression sur les chaînes de production

Le rapport révèle que le projet du dôme d’or est confronté à un défi immédiat: une pénurie de systèmes de défense terrestres. La forte augmentation de la demande mondiale de missiles Patriot et Thaad en raison des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient a exercé une pression considérable sur les chaînes de production.

«La construction de missiles prend du temps et même les produits finis peuvent ne pas être livrés avant deux ou trois ans», a déclaré l’expert militaire Todd Harrison.

Bien que Trump ait annoncé que le projet coûterait 175 milliards de dollars, le Congressional Budget Office a estimé le coût total à 831 milliards de dollars tandis que le sénateur républicain Tim Sheehy estime que le chiffre pourrait dépasser les milliers de milliards de dollars à long terme.

Les républicains de la Chambre des représentants ont alloué 25 milliards de dollars comme acompte sans préciser clairement quels systèmes seront financés par ce montant.

Cadeau en or pour les entreprises de défense

    En revanche, le sénateur démocrate Ed Markey a décrit le projet comme un «cadeau en or pour les entreprises de défense et économiquement dévastateur», appelant à se concentrer sur le contrôle des armements plutôt que sur l’expansion de la course à l’espace.

    Malgré tous ces défis, le WSJ rapporte que certains partisans du projet croient que certains systèmes de défense existent déjà et qu’un développement et une intégration rapides de ses composants pourraient permettre d’atteindre les objectifs souhaités à un coût inférieur à celui anticipé par les sceptiques.

    Le projet de Trump inquiète et la course à l’armement dans l’espace est dénoncée.

    Le ministère des Affaires étrangères nord-coréen a publié un communiqué informant la communauté internationale que la mise en place par les États-Unis d’un nouveau système de défense antimissile est une initiative menaçante et extrêmement dangereuse visant à menacer la sécurité stratégique des États dotés de l’arme nucléaire. Pyongyang accuse Washington de vouloir militariser l’espace.

    La Corée du nord estime que le projet américain de construire un nouveau système de défense antimissile est la cause profonde du déclenchement d’une course mondiale aux armements nucléaires et spatiaux et transformant l’espace extra-atmosphérique en une zone de guerre nucléaire potentielle.

    La Chine a également exprimé sa ferme opposition au projet, accusant les États-Unis de porter atteinte à la stabilité mondiale. Quant à la Russie, qui est en phase de négociation concernant sa guerre avec l’Ukraine où les Américains sont les médiateurs, sa réaction est bien plus timorée et a considéré que c’est une question relevant de la souveraineté.

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    France │ Sonia Dahmani nommée membre d’honneur de la Fnuja

    29. Mai 2025 um 12:09

    La Fédération nationale des unions de jeunes avocats (Fnuja) a rendu un hommage à l’avocate et chroniqueuse tunisienne Sonia Dahmani, emprisonnée en Tunisie depuis un an et poursuivie en justice dans des affaires d’opinion.

    La Fnuja, qui tenait son 82e congrès à Bordeaux, en France, a fait cette annonce, par la voix de son président, Niels Bernardini, avocat au Barreau de Paris depuis 2018 (Photo).

    «Un geste puissant, porteur de sens», a commenté Ramla Dahmani Accent, la sœur de sonia, sur sa page Facebook, ce jeudi 29 mai 2025, ajoutant : «Merci pour ce soutien. Merci pour cet engagement. Merci pour ce combat en faveur de la liberté d’expression, des droits humains, et pour cette défense inlassable… de la Défense.»

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    L’OIT revoit à la baisse la croissance mondiale de l’emploi

    29. Mai 2025 um 11:01

    L’Organisation internationale du Travail (OIT) a révisé, mercredi 28 mai 2025, ses prévisions de croissance de l’emploi au niveau mondial de 1,7% à 1,5% cette année, en raison de la dégradation des perspectives économiques mondiales et des tensions commerciales.

    Quelque 53 millions d’emplois seront créés cette année, soit 7 millions de moins que ce que l’on pensait précédemment, les prévisions de croissance économique ayant été ramenées de 3,2% à 2,8%, a indiqué dans un rapport l’institution onusienne basée à Genève.

    «L’incertitude économique a été élevée en 2025, en raison des conflits en cours, des réalignements géoéconomiques et des perturbations liées au commerce», souligne le rapport.

    L’OIT estime que près de 84 millions d’emplois dans 71 pays sont directement ou indirectement liés à la demande des consommateurs américains. Certains de ces emplois risquent de plus en plus d’être perturbés par les tensions commerciales.

    Tensions géopolitiques et guerre commerciale

    Si la région Asie-Pacifique concentre la plupart de ces emplois (56 millions), c’est au Canada et au Mexique (17,1%) que la proportion d’emplois exposés est la plus élevée, ajoute le rapport.

    «Nous savons que l’économie mondiale croît à un rythme plus lent que prévu. Notre rapport nous dit maintenant que si les tensions géopolitiques et les perturbations commerciales se poursuivent, et si nous n’abordons pas les questions fondamentales qui remodèlent le monde du travail, elles auront très certainement des répercussions négatives sur les marchés du travail dans le monde entier», a déclaré, dans un communiqué, le directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo.

    Les faibles taux de chômage, associés à des indicateurs avancés tels que les offres d’emploi et la confiance des entreprises, tous deux inférieurs à la tendance, peuvent suggérer que les employeurs sont plus prudents quant à l’embauche de nouveaux travailleurs pendant cette période d’incertitude, bien qu’ils conservent leurs employés actuels.

    Plus globalement, les changements de tarifs douaniers perturbent les chaînes d’approvisionnement et augmentent les attentes en matière d’inflation.

    Europe, monde arabe et Asie centrale très affectés

    Dans les Amériques, la croissance du PIB devrait ralentir à 1,8% en 2025, contre une prévision précédente de 2,3% à partir d’octobre 2024, avec des prévisions revues à la baisse pour les États-Unis et les économies voisines. Les marchés du travail dans les Amériques ont fait preuve de résilience, les taux de chômage restant faibles par rapport aux normes historiques malgré une augmentation au cours des deux dernières années.

    L’Asie et le Pacifique restent parmi les régions à la croissance la plus rapide au monde, avec une croissance prévue de 3,8% en 2025, tirée par la forte croissance de l’Asie du Sud. Toutefois, les vents contraires s’intensifient, les tensions commerciales pesant sur les perspectives régionales, en particulier en Chine, au Viêt Nam, au Sri Lanka et au Cambodge.

    La région Europe et Asie centrale reste très affectée par les perturbations géoéconomiques, avec une croissance qui devrait rester faible (1,5 % en 2025) et un sentiment des consommateurs en baisse.

    L’IA pourrait affecter un emploi sur quatre

    Pour le continent africain, la croissance économique devrait passer de 3% en 2024 à 3,8% en 2025. Malgré cette amélioration, les progrès restent fragiles. Les taux d’inflation élevés, la vulnérabilité de la dette et l’instabilité régionale continuent de freiner la reprise.

    En outre, le climat commercial actuel a engendré de nouveaux défis pour cette région, qui bénéficie généralement de droits de douane moins élevés sur les marchés des pays développés en raison d’accords commerciaux préférentiels.

    Du côté des États arabes, il faut s’attendre à une croissance de 2,3% en 2025 (contre une prévision précédente de 4,1%). «Si la détente des prix mondiaux de l’énergie améliore la dynamique de l’inflation, les retombées des conflits continuent de miner la confiance», précise toutefois le rapport.

    Sur un autre plan, le rapport aborde également les effets des nouvelles technologies sur le monde du travail. Il constate que près d’un travailleur sur quatre pourrait voir son emploi transformé par l’intelligence artificielle (IA). Une plus grande proportion d’emplois dans les professions moyennement qualifiées sont plus ou moins exposés, mais un plus grand pourcentage d’emplois dans les professions hautement qualifiées sont très exposés, les tâches existantes pouvant potentiellement être automatisées par l’IA.

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    Gaza │ Les actes des Occidentaux ne suivent pas leur parole

    29. Mai 2025 um 10:21

    Les pays occidentaux donnent l’impression de s’être enfin réveillés en changeant leur ton avec Israël concernant sa guerre génocidaire livrée aux Palestiniens à Gaza depuis octobre 2023 sauf qu’il y a un fossé entre les paroles et les actes.

    Imed Bahri

    Les États-Unis prétendent agir pour mettre fin à la guerre mais pas plus tard qu’hier, mercredi 28 mai 2025, ils ont livré la 800e cargaison d’armes à Israël portant l’aide militaire totale de Washington depuis le début de la guerre de Gaza à plus de 90 000 tonnes, selon les responsables israéliens.

    Les Européens n’ont pas suspendu, eux non plus, leurs exportations d’armes vers Israël. Ils poursuivent une collaboration étroite et refusent catégoriquement qu’Israël soit accusé de génocide. 

    Dans une enquête de son correspondant Patrick Kingsley, le New York Times (NYT) a évoqué la vague de condamnations des puissants alliés d’Israël qui est intervenue sur la tard alors que la guerre dévastatrice contre Gaza dure depuis plus d’un an et demi. Ils donnent l’impression de vouloir que cette guerre prenne fin. 

    Cependant, et en dépit des déclarations teintées d’embarras et de vague colère, ces pays continuent de soutenir Israël militairement, économiquement et en matière de renseignement, ce qui incite le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu à poursuivre les massacres des civils à Gaza. 

    Au cours de plus de 18 mois de guerre, Israël a fait face à d’intenses critiques de la part des dirigeants étrangers et des organisations humanitaires mais a rarement fait face à une condamnation publique de la part de ses alliés, encore moins suivies par des menaces de conséquences tangibles.

    L’aide militaire occidentale à Israël se poursuit

    Ces dernières semaines, des partenaires tels que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont exprimé une forte volonté d’exercer une pression publique sur Israël aboutissant à l’appel du président Trump dimanche à une désescalade de la guerre.

    «Nous avons parlé avec eux (les Israéliens, Ndlr) et nous voulons voir si nous pouvons mettre fin à toute cette situation le plus rapidement possible», a déclaré Trump aux journalistes dans le New Jersey avant de monter à bord d’Air Force One. Il parle de «situation» mais pas de guerre ou de massacres, et encore moins de génocide. Ce qui aurait été plus juste.

    Ces commentaires contrastent cependant avec la position publique de Trump lors de sa prise de fonction en janvier lorsqu’il a accusé le Hamas plutôt qu’Israël d’être responsable de la guerre en cours. Il a également tenu à présenter un front uni avec le Premier ministre israélien.

    La dernière déclaration de Trump intervient quelques heures avant que le gouvernement allemand, habituellement grand partisan d’Israël (pour se faire pardonner ses massacres de juifs sous le régime nazi), n’exprime des critiques inhabituellement fortes à l’égard des attaques massives d’Israël contre Gaza. «Je ne comprends pas franchement le but de causer de telles souffrances à la population civile», a déclaré lundi Friedrich Merz, le nouveau chancelier allemand, lors d’une interview télévisée.

    Ce changement de position allemand intervient quelques jours après une intervention similaire du gouvernement italien de droite, un autre allié d’Israël qui avait jusqu’alors évité une condamnation aussi forte. «Netanyahu doit cesser ses raids sur Gaza. Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages détenus par le Hamas qui doivent quitter Gaza», a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, dans une interview publiée sur le site internet de son ministère.

    Ces commentaires font suite à un effort coordonné de la Grande-Bretagne, du Canada et de la France pour critiquer la décision d’Israël d’étendre ses opérations à Gaza. Dans une déclaration commune publiée la semaine dernière, les trois pays, qui ont largement soutenu le droit d’Israël à répondre à l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023, ont estimé que l’expansion de la guerre était totalement disproportionnée. Les trois pays ont mis en garde contre de graves conséquences si Israël ne changeait pas de cap.

    Les intérêts israéliens passent avant toute autre chose

    La Grande-Bretagne a depuis suspendu ses négociations commerciales avec Israël. Elle a également imposé des sanctions aux extrémistes israéliens qui cherchent à forcer les Palestiniens à quitter leurs terres en Cisjordanie occupée. C’est l’une de ses mesures les plus radicales contre les intérêts israéliens depuis qu’elle a abandonné son opposition l’année dernière au mandat d’arrêt émis contre Netanyahu par la Cour pénale internationale (CPI).

    Par ailleurs, la France organise en juin une conférence en partenariat avec l’Arabie saoudite pour discuter de la création d’un État palestinien, ce que Netanyahu refuse catégoriquement, en menaçant de rattacher la Cisjordanie à Israël si la France venait à reconnaître un État palestinien. 

    Cependant, tous ces pays continuent de soutenir Israël de nombreuses manières concrètes notamment par le biais de partenariats militaires, économiques et en matière de renseignement. Leurs déclarations vaguement critiques à l’égard d’Israël se sont si vite évaporées que l’on se demande pourquoi ils les ont faites, d’autant qu’ils ont presque tous poursuivi leurs livraisons d’armes à l’Etat hébreu.

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    Kaïs Saïed │ «La révolution législative ne réussira pas sans une révolution administrative»

    29. Mai 2025 um 09:43

    La «révolution administrative» que le président Kaïs Saïed appelle de tous ses vœux tarde à être mise en œuvre; d’où l’impatience qu’il montre face à ce qu’il considère comme des services publics réfractaires, récalcitrants et fonctionnant en vase clos.

    Lors de sa rencontré mercredi 28 mai 2025 au palais de Carthage avec la Première ministre Sarra Zaâfrani Zenzeri pour examiner plusieurs projets de loi, le chef de l’Etat est revenu sur cette thématique qui lui tient tellement à cœur : la révolution législative qui ne saurait réussir, selon lui, sans une révolution administrative. Traduire : les politiques sociales qu’il est en train de promouvoir dans le pays ne sauraient réussir sans la promulgation de lois répondant à ce qu’il appelle «la volonté du peuple» et sans l’adhésion totale d’une administration plus proactive et réceptive des changements qu’il cherche à imprimer.

    Saïed a aussi souligné que cette démarche doit être collective, car elle concerne le destin de la nation et celui d’un peuple déterminé à «construire une nouvelle histoire», a déclaré le président selon le communiqué officiel. «Il ne s’agit pas de résoudre des problèmes sectoriels isolés, les uns après les autres», a-t-il déclaré, soulignant que la justice et la dignité ne peuvent être instaurées que par une nouvelle législation accompagnée d’une révolution administrative.

    Ceux qui négligent leurs responsabilités, qui sont un devoir national sacré, qui recherchent les privilèges au lieu d’incarner les aspirations du peuple, doivent céder la place à une jeune génération capable d’offrir de meilleures solutions et des idéaux plus élevés, conformes aux priorités nationales globales, a encore menacé le président, laissant ainsi entendre, pour la énième fois, que son combat pour la «libération nationale», autre concept qui lui est cher et qui reste vague et flou pour beaucoup de ses compatriotes, rencontre une certaine résistance de la part d’une partie de l’administration publique, plus soucieuse de ses privilèges que de l’intérêt des couches populaires de la population.

    I. B.

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    Salma Mejri cartographie l’âme contemporaine

    29. Mai 2025 um 08:59

    Il est des œuvres qui ne se contentent pas d’être regardées : elles vous regardent en retour. Le tableau ‘‘Camarilla ’’ (Acrylique/Carton récupéré 94×74 cm) de l’artiste tunisienne Salma Mejri ** appartient à cette catégorie rare. Derrière ses couleurs éclatantes et ses formes ludiques, il cache une véritable architecture psychique, une cartographie intime de l’âme humaine. 

    Manel Albouchi *

    Mais que veut dire ‘‘Camarilla’’ ? Historiquement, ce terme désignait une coterie secrète, un cercle de pouvoir qui influence depuis l’ombre. Chez Salma Mejri, le mot prend une autre dimension : il devient le nom d’un gouvernement intérieur, une allégorie des forces invisibles qui nous gouvernent de l’intérieur. C’est un théâtre muet où dialoguent nos pulsions, nos peurs, nos élans et nos masques.  

    Une esthétique de la multiplicité 

    La toile regorge de visages morcelés, d’êtres hybrides, de fragments d’identité qui se croisent, s’observent, parfois s’ignorent. On y voit des yeux partout, comme si chaque parcelle de la toile était douée de conscience. Le regard est partout, mais le centre est introuvable. Ce n’est pas un chaos : c’est un système. Un système émotionnel. 

    Les couleurs vives : vert, rouge, bleu, jaune ne sont pas là pour séduire. Elles symbolisent les énergies vitales. Le noir, loin d’être un vide, sert de contour, de lien, de structure. Salma Mejri ne peint pas un monde, elle peint des mondes en interaction. 

    Le Moi éclaté 

    Ce tableau pourrait se lire comme une séance d’analyse silencieuse. Il met en scène ce que Carl Jung appelait le Soi en devenir : un Moi traversé de forces contradictoires, en perpétuel mouvement. Ici, chaque figure représente un complexe psychique : un fragment de personnalité, un masque social, une mémoire enfouie. 

    Camarilla devient alors une table d’émeraude contemporaine où la douleur côtoie la beauté, où l’enfant intérieur dialogue avec la femme adulte, où le visible masque l’invisible.  

    Un miroir pour le spectateur  

    Ce qui frappe chez Salma Mejri, c’est sa capacité à inclure le regard de l’autre dans son œuvre. Le spectateur ne reste pas passif : il est happé, impliqué, interrogé. Qui sont ces figures qui nous scrutent ? Que disent-elles de nous ? Chacun y voit un peu de soi. La peur, le désir, la honte, la joie, tout y est, sans hiérarchie. 

    Dans un monde saturé d’images jetables, cette œuvre demande un regard habité, un regard lent. C’est une invitation à plonger en soi. 

    La maturité artistique  

    İci, l’artiste ne cherche pas à plaire mais à dire… à révéler. Entre l’art et la psychologie, entre l’intime et le politique, elle construit une œuvre à la fois lisible et mystérieuse, séduisante et dérangeante. Elle peint l’entre-deux : l’indécidable-l’indicible. 

    En cela, Mejri appartient à cette lignée d’artistes qui transforment leurs toiles en espaces. Camarilla est un passage, un miroir où chacun peut reconnaître ses propres conflits intérieurs. 

    Une œuvre-totem pour notre époque 

     À l’heure où l’identité devient un enjeu social, politique, et parfois marchand, l’œuvre de Salma Mejri nous rappelle une vérité oubliée : nous sommes multiples. En nous cohabitent des figures opposées, des voix silencieuses, des masques protecteurs. Ce tableau en témoigne avec une sensibilité rare. 

    ‘‘Camarilla’’ n’est pas seulement un tableau. C’est une scène intérieure, un conseil secret, une cartographie de l’âme contemporaine.

    * Psychothérapeute et psychanalyste.   

    ** Artiste visuelle multidisciplinaire, diplômée en design industriel (EAD 2002), qui expose régulièrement en Tunisie et à l’étranger. Elle expose actuellement avec le groupe Narration Immersive du 27 mai au 9 juin 2025 à El Teatro-Aire libre.

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    Tourisme │ Pourquoi la Tunisie est-elle dépassée par les autres destinations méditerranéennes ?

    29. Mai 2025 um 08:12

    Analyse comparative de 8 destinations touristiques méditerranéennes, dont la Tunisie, et leurs performances en 2024. Une entrée en matière pour réfléchir sur l’avenir du tourisme en Tunisie, en termes de rentabilité, par rapport à ses concurrents directs qui l’ont distancée depuis 1995, à l’instar du Maroc. Sachant que la rentabilité du tourisme se mesure aux recettes en devises et non au nombre de visiteurs étrangers. 

    Habib Glenza

    Habib Ammar, candidat de la Tunisie au poste de Secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) pour la période 2026-2029, a mis en garde contre les dérives du modèle touristique actuel, qu’il juge non durable et voué à l’échec à long terme.

    Dans un entretien accordé à l’Agence Tap, Ammar a souligné «l’impossibilité de continuer à fonctionner avec un modèle qui, s’il perdure, entraînera la disparition du secteur touristique dans 80 ans»«Il est urgent de repenser notre manière de concevoir le tourisme. Cela ne signifie pas abandonner les formes classiques, mais il faut en parallèle développer de nouveaux modèles plus durables», a-t-il insisté. 

    M. Ammar, qui a occupé le poste de ministre du Tourisme en Tunisie de 2020 à 2021, sait que, depuis le début des années 2000, le tourisme tunisien traverse une période d’essoufflement et de crise structurelle provoquée par l’inadaptation de ses produits aux goûts changeants des voyageurs, ce qui est pénalisant face à l’exacerbation de la concurrence dans le pourtour méditerranéen.

    La crise du tourisme tunisien a commencé avec d’importants reculs en 2002, 2011, 2015 et 2016, en relation, notamment, avec les conditions particulièrement difficiles connues par la Tunisie sur les plans sécuritaire et social ainsi qu’à l’effondrement en 2020 et 2021 des différents indicateurs du secteur sous l’effet de la pandémie de la Covid-19 et des restrictions ayant frappé les déplacements sur le plan mondial qui en ont résulté.

    Malgré les efforts déployés en matière de promotion du produit touristique sur les marchés émetteurs, la position de la Tunisie dans le bassin méditerranéen n’a cessé de reculer depuis.  

    Recul de la Tunisie face à ses concurrents directs : le Maroc et la Jordanie 

    En 1995, les recettes touristiques de la Tunisie dépassaient de 10% celles du Maroc et elles correspondaient au double de celles de la Jordanie. 

    En 2010, ces recettes représentaient près de deux tiers de celles de la Jordanie, et moins de la moitié de celles du Maroc. 

    En 2023, l’écart avec ces deux pays est demeuré important et a même continué de se creuser malgré la reprise prometteuse enregistrée, et dont on ne cesse de nous rebattre les oreilles.

    Le niveau des recettes touristiques de la Tunisie représente aujourd’hui moins du quart de celles du Maroc et moins du tiers de celles de la Jordanie 

    2024 a été une année record pour plusieurs pays touristiques des rives, nord et sud, de la Méditerranée. Parmi ces pays, Malte, la Croatie et la Grèce se sont particulièrement distingués.  

    Performances des 8 destinations méditerranéennes étudiées en 2024

    La présente analyse comparative repose sur les données de l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT). Elle n’inclut pas les résultats du tourisme en France, en Espagne et en Italie, qui restent nettement intouchables.  

    Malte est la destination touristique la plus performante en Méditerranée en 2024: elle accueille 3,56 millions de touristes et réalise 3,3 milliards d’euros de recettes (10,3 milliards de dinars tunisiens) pour un pays qui compte moins de 500 000 habitants!

    L’OMT rapporte que ce petit pays a enregistré, en 2024, le taux de croissance le plus élevé des recettes touristiques parmi les destinations du sud de la Méditerranée, avec une augmentation de 22%. 

    Le dernier rapport de national des statistiques confirme que l’industrie touristique maltaise a atteint de nouveaux sommets en 2024, en accueillant un nombre record de 3,56 millions de touristes entrants (tous marchés confondus). Cette étape souligne la croissance forte et soutenue du pays dans le paysage touristique mondial.

    Les dépenses totales des touristes ont augmenté de 23,1%, passant de 2,7 milliards d’euros en 2023 à 3,3 milliards d’euros en 2024, avec une dépense par personne de 924 euros. Cela reflète la capacité de Malte à attirer des visiteurs plus dépensiers, renforçant le rôle de l’industrie en tant que moteur économique clé.

    Après avoir dépassé les niveaux d’avant la pandémie en 2023, Malte a maintenu son élan avec une augmentation de 19,5% des arrivées en 2024 par rapport à l’année précédente (contre 5% pour l’Europe) s’affirmant ainsi comme l’une des destinations les plus performantes en Europe, devant l’Espagne, le Portugal, Chypre et la Croatie.

    L’Albanie, pays de la taille de la Bretagne française et qui compte 2,5 millions d’habitants, a accueilli, en 2024, 11,7 millions de touristes et réalisé 4,7 milliards d’euros de recettes, contre 2,8 milliards en 2022.

    Ce dynamisme reflète le souhait du pays de rattraper son retard après 40 ans de dictature et d’atteindre le cap de 20 millions de visiteurs et 18 milliards d’euros en 2030. 

    L’Albanie opte pour un tourisme haut de gamme à des prix plus élevés, et donc très rentable

    La Grèce a accueilli, en 2024, 40,7 millions de touristes, en hausse de 12,8% par rapport à 2023, et réalisé des recettes de 21,592 milliards d’euros (73 milliards de dinars tunisiens), en hausse de 4,8% par rapport à 2023. Ce n’est pas mal pour un pays qui compte moins de 11 millions d’habitants, le même nombre qu’en Tunisie. 

    La majorité des touristes proviennent des 27 pays membres de l’Union européenne (53,5%), en hausse de 11% sur un an. «Cette évolution est due à la fois à la hausse de 12,2% du trafic de voyageurs en provenance des pays de la zone euro (14,5 millions) et à l’augmentation de 8,6% des voyageurs des pays de l’UE-27 hors zone euro», précise le communiqué de la Banque de Grèce (BDG).

    En 2024, l’excédent de la balance des paiements touristiques a enregistré une hausse de 3,4% sur un an, selon les chiffres définitifs de la BDG.

    Pour la Croatie, 2024 a été une année record avec 21,3 millions de touristes, en hausse de 4% par rapport à2023, 108,7 millions de nuitées (+1%) et 13,19 milliards d’euros (41 milliards de dinars tunisiens) de revenus (+1,7%).

    Ce pays qui compte moins de 5 millions d’habitants séduit désormais toute l’année.

    Le tourisme croate, qui a du mal à gérer ce boom touristique, veut faire face à la saturation de ses installations en juillet-août en misant davantage sur les ailes de saison, le premium et le durable.

    La Turquie, quant à elle, bat ses propres records en matière de tourisme en 2024 : 62,2 millions de touristes, en hausse de 9,8% par rapport à 2023, et 61,1 milliards de dollars (190 milliards de dinars tunisiens) de recettes (+8,3%), pour un pays qui compte 86 millions d’habitants.  

    Dans l’ensemble, 2024 a été pour la Turquie l’année la plus fructueuse en matière de tourisme, notamment sportif.

    Pour le Maroc, 2024 a été une année touristique record avec 17,4 millions de touristes, soit une hausse de 20% par rapport à 2023, et 10,62 milliards d’euros (37 milliards de dinars tunisiens) de recettes pour un pays qui compte 38 millions d’habitants, consolidant ainsi sa position de première destination touristique en Afrique. 

    Évoquant le programme «Cap Hospitality», qui s’inscrit dans le cadre des préparatifs du Maroc pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030, la ministre marocaine du tourisme, Fatim-Zahra Ammor a indiqué que son vise à accélérer la modernisation des établissements d’hébergement touristique classés, avec pour objectif la rénovation de 25 000 chambres.

    L’Égypte a accueilli 14,3 millions de visiteurs en 2024, en hausse de 4% par rapport à 2023, totalisé 151,3 millions de nuitées, et réalisé des recettes record de 14 milliards de dollars (44 milliards de dinars tunisiens), en hausse de 7,8 %, pour un pays qui compte 111 millions d’habitants.

    Parmi les touristes étrangers, les visiteurs saoudiens se démarquent avec des dépenses avoisinant 1,5 milliard de dollars, soit plus de 75 milliards de livres égyptiennes.

    La Tunisie a accueilli, en 2024, 10,250 millions de touristes et réalisé 2,4 milliards de dollars (7,5 milliards de dinars tunisiens) de recettes, pour un pays qui compte 12 millions d’habitants.

    Classements des 8 destinations étudiées

    Selon les recettes globales:

    1. Turquie avec 54 192 millions d’euros;

    2. Grèce avec 21 592 millions d’euros;

    3. Croatie avec 13 190 millions d’euros;

    4. Egypte avec 12 400 millions d’euros;

    5. Maroc avec 9 420 millions d’euros; 

    6. Albanie avec 4 700 millions d’euros;

    7. Malte avec 3 300 millions d’euros;

    8. Tunisie avec 2 130 millions d’euros.  

    Selon les revenus touristiques par habitant:

    1. Malte avec 6 600 euros;

    2. Croatie avec 2 638 euros;

    3. Grèce avec 1 963 euros;

    4. Albanie avec 1 880 euros;

    5. Turquie avec 630 euros;

    6. Maroc avec 204 euros;

    7- Tunisie avec 177 euros ;

    8. Egypte avec 111 euros;

    Plusieurs raisons sont à l’origine de cette perte de vitesse de la Tunisie.

    Il y a, d’abord, la faiblesse de la dépense moyenne du touriste en Tunisie, en raison de l’offre d’hébergement «all inclusive». Selon l’OMT, la dépense moyenne du touriste ne dépasse pas 438 dollars pour la Tunisie contre 1200 dollars en Jordanie et 1 410 dollars au Maroc, deux pays comparables au nôtre. 

    Il y a, ensuite, la réduction, en moins de 20 ans, de la capacité d’hébergement de 240 000 à 180.000 lits, du fait de la fermeture de nombreuses unités en relation notamment avec les défaillances en matière de maintenance. 

    Le diktat des tours opérateurs étrangers y est aussi pour beaucoup, puisque ces derniers poussent les hôteliers tunisiens a davantage de bradage des prix.

    Autres raisons, et pas des moindres, la mauvaise qualité de l’ensemble des services hôteliers, notamment celui du linge; l’absence de formation professionnelle de base, continue et en alternance; le manque de moyens de transport aérien (low cost et charters) durant toute la saison, contrairement à d’autres pays méditerranéens facilement joignables en voiture, par train ou par avion; l’absence de stratégie pertinente à moyen et à long terme; et le manque de solidarité entre les acteurs du tourisme tunisien, qui agissent chacun de son côté.

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    Tunisie │La Conect, un leadership au service de l’innovation

    28. Mai 2025 um 11:57

    Fondée en 2011, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) s’est imposée comme un acteur de premier plan au service de l’entreprise, de la société et du pays, avec un leadership tissé de pragmatisme et d’ambition.  (Ph. Le président de la Conect, Aslan Berjeb, à gauche, à l’atelier régional organisé par le Pnud, sous le thème : «Exploiter la puissance des données pour renforcer le lien entre lutte contre la corruption et développement durable», 26-28 mai 2025, Amman, Jordanie).

    Lotfi Sahli *

    En tant que centrale patronale, la Conect a opté pour un syndicalisme de solutions. Son approche ? Un mélange d’ancrage territorial et de vision globale, un dialogue constant entre secteurs publics et privés, et une capacité à anticiper les ruptures technologiques. Elle ne se contente pas de défendre : elle projette, inspire, et transforme l’essai en réalisations concrètes. Son empreinte ? Celle d’un laboratoire d’idées doublé d’un artisan infatigable de la compétitivité tunisienne.

    Au service des entreprises

    Au cœur des turbulences économiques, la Conect se dresse en vigie et en porte-voix des entreprises tunisiennes et étrangères. Elle les défend auprès des institutions, maniant avec perspicacité les dossiers sensibles – fiscalité, accès au financement, modernisation de l’industrie – pour un climat des affaires plus propice à l’éclosion des potentiels.

    Sous l’égide de la Conect, quarante entreprises et startups tunisiennes ont foulé pour la première fois le sol du CES de Las Vegas. Ce baptême technologique a révélé au monde la créativité tunisienne, tout en tissant des liens précieux avec une diaspora entreprenante et des investisseurs avides de nouveaux horizons.

    Vecteur de développement régional

    De Gabès à Jendouba, la Conect a insufflé une dynamique inédite au service des régions, orchestrant des concertations public-privé pour ancrer la décentralisation dans le réel. Autour de thèmes structurants – économie circulaire, chaînes de valeur régénérées –, ces dialogues ont enfanté des politiques épousant les reliefs singuliers de chaque territoire.

    La centrale patronale a transformé ses tribunes en agoras vibrantes : forums économiques, assemblées sectorielles (où l’agroalimentaire croise le papier-carton), ou encore dialogues diplomatiques avec des ambassades étrangères. Autant d’occasions de féconder les esprits par l’échange de bonnes pratiques et la confrontation des idées.

    Cap sur le développement durable

    La Conect guide les entreprises tunisiennes vers les rives de l’Industrie 4.0, tout en préparant déjà l’avènement de la 5.0. Son credo ? Une modernisation qui ne sacrifie pas l’humain sur l’autel de la technologie, mais intègre les chaînes de valeur mondiales et cultive l’intelligence collective au sein de clusters compétitifs.

    Face à l’urgence climatique, la Conect cherche à transformer les contraintes environnementales en leviers de compétitivité. Elle accompagne les entreprises dans l’adoption de normes durables, prouvant que responsabilité et performance ne sont point antagonistes.

    * Membre du bureau régional Conect Bizerte.

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    Le réchauffement climatique accentue la détresse des pays les plus pauvres

    28. Mai 2025 um 11:35

    Le dérèglement climatique et ses conséquences touchent davantage les pays les plus pauvres qui, pourtant, ne sont pas responsables des activités polluantes à l’origine de ce phénomène. Pire, les sécheresses et les autres catastrophes climatiques leur causent des dommages, mettent en péril leur sécurité alimentaire, rendent ces pays invivables d’où l’explosion des flux migratoires mais les pays les plus riches et les plus responsables de la crise climatique font preuve de cupidité en allant jusqu’à suspendre ou à réduire drastiquement les budgets qu’ils destinaient à l’aide internationale, comme l’a récemment décidé le président des Etats-Unis, Donald Trump.  (Ph. Inondations à Mogadishu, Somalie).

    Imed Bahri

    Selon le journal britannique The Independent, les conditions météorologiques extrêmes alimentées par la crise climatique ont coûté aux pays les plus pauvres du monde 156 milliards de dollars au cours des deux dernières décennies. 

    Les sécheresses graves, les inondations, les ouragans et les autres catastrophes ont touché 364 millions de personnes et causé la mort de plus de 42 000 personnes depuis 2000, 17 000 de ces décès peuvent être directement attribués au changement climatique. Les pays les plus touchés sont la Somalie, Haïti et l’Ouganda.

    Des pénuries alimentaires croissantes

    Des chercheurs de l’Overseas Development Institute, une organisation de recherche internationale dont le siège est à Londres, ont constaté que la crise climatique a contribué à des pertes de récoltes de plusieurs milliards de dollars au point que les agriculteurs de Somalie et d’Éthiopie étaient contraints d’abandonner leurs moyens de subsistance. Ces pays sont confrontés à des pénuries alimentaires croissantes.

    «Si la Grande-Bretagne subissait des dizaines de milliards de dollars de dommages en raison des actions d’autres pays, notre gouvernement et notre peuple seraient en droit d’élever la voix et de se plaindre de l’injustice qu’ils ont subie», a déclaré Mike Childs, responsable des politiques chez Friends of the Earth. 

    La suspension de l’aide internationale par le président américain Donald Trump et l’intention de la Grande-Bretagne de réduire le financement l’aide internationale de plusieurs milliards de livres auront un impact dévastateur sur les pays les plus touchés par le réchauffement climatique. Ces mesures entraîneraient la perte du soutien à l’alimentation et à la prévention des catastrophes.

    Carla Denyer, co-dirigeante du Parti vert britannique, a critiqué la réticence des pays riches à fournir de l’aide aux pays touchés par le dérèglement climatique. Elle a déclaré que c’était une grave injustice que les pays qui ont le moins contribué à la crise climatique paient le prix le plus élevé.

    Elle a ajouté que la Grande-Bretagne doit jouer un rôle central pour corriger cette injustice car ce sont les pays les plus pauvres du monde comme la Somalie, l’Éthiopie et les petits États insulaires qui en paient le prix.

    Le Sahel et la Corne de l’Afrique très touchés

    L’étude, menée par l’Overseas Development Institute, a porté sur 53 pays à faible revenu et 36 petits États insulaires en développement des Caraïbes, du Pacifique et de l’Atlantique, ainsi que sur 17 pays du Sahel et de la Corne de l’Afrique.

    L’étude a révélé que ces pays ont subi des pertes et des dommages d’une valeur de 395 milliards de dollars depuis 2000 dont 156 milliards de dollars peuvent être attribués à la crise climatique.

    Il convient de noter que le sommet des Nations Unies sur le climat, connu sous le nom de COP 28, qui s’est tenu à Dubaï fin 2023, a convenu de créer un Fonds pour les pertes et dommages qui fournira un soutien financier pour une partie des ravages causés par le changement climatique.

    Cependant, les pays les plus riches et les plus polluants ont promis un total de 768 millions de dollars au fonds, ce qui, selon The Independent, ne couvre qu’une fraction des pertes financières que les pays vulnérables ont subies et continueront de subir. Cette année, il a été convenu que le fonds verserait 250 millions de dollars de ce montant d’ici la fin de 2026.

    Les cyclones tropicaux et les inondations ont longtemps causé le plus de dégâts dans les petits États insulaires en développement comme les Bahamas qui ont perdu au moins 4 milliards de dollars à cause des catastrophes liées au climat.

    Les scientifiques pensent que les cyclones tropicaux sont devenus plus violents et plus intenses en raison de la crise climatique causée par la hausse des températures de la mer et les vents violents qui aggravent les pertes.

    Dans le même temps, la montée du niveau de la mer causée par la fonte des calottes glaciaires contribue à l’augmentation des inondations sur les îles de basse altitude.

    De graves sécheresses et des inondations meurtrières ont frappé le Sahel et la Corne de l’Afrique affectant gravement de nombreuses communautés qui dépendent de l’agriculture.

    Le rapport de l’Overseas Development Institute a montré que le changement climatique a contribué à au moins 11,5 milliards de dollars de pertes de bétail et de récoltes dans ces pays causant des dommages durables aux moyens de subsistance et aux approvisionnements alimentaires dans les zones agricoles qui souffrent déjà de taux de pauvreté élevés.

    Le Nigeria, le Kenya, l’Ouganda et l’Éthiopie ont subi des pertes de plusieurs dizaines de milliards de dollars mais la Somalie a été la plus durement touchée.

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