La mort de Jean-Marie Le Pen divise la France (Vidéo)
Les réactions à la mort de Jean-Marie Le Pen rappellent les profondes fractures idéologiques qui traversent encore la société française, et la difficulté, pour la classe politique, de concilier mémoire, dignité et stratégie, à un moment crucial où la gauche et le centre se cherchent et où l’extrême droite gagne du terrain partout en France et en Europe. Vidéo du journal Le Parisien.
Djamal Guettala
Le décès, hier, mardi le 7 janvier 2025, de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National (FN), ancêtre du Rassemblement National (RN), a suscité une vague de réactions contrastées au sein de la classe politique française.
À gauche, l’annonce de sa disparition a été l’occasion de rappeler ses nombreuses polémiques et son rôle dans le retour et l’implantation, en France, des idées d’extrême droite xénophobe, raciste et suprémaciste. Des figures de La France insoumise (LFI), du Parti socialiste (PS) et du Parti communiste français (PCF) n’ont pas manqué de souligner le «passif lourd» de l’ancien leader du FN, qualifié par beaucoup de «figure de la haine».
«Jean-Marie Le Pen restera dans l’histoire comme un porteur de discours racistes et révisionnistes», a commenté un député LFI, insistant sur la nécessité de ne pas oublier l’héritage idéologique qu’il a laissé.
Un homme qui a divisé la France
À droite, cependant, la situation s’avère plus délicate. François Bayrou, Premier ministre, a réagi en qualifiant Le Pen de «figure de la vie politique», une prise de parole qui a immédiatement suscité des critiques pour son ambiguïté. Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, quant à lui, a opté pour une position de silence, préférant éviter de se mêler à une polémique qu’il juge trop sensible.
La mort de Jean-Marie Le Pen survient le même jour que les commémorations des attentats de janvier 2015, notamment l’attaque contre le magazine satirique Charlie Hebdo et la prise d’otages de l’Hyper Cacher par des jihadistes, ce qui a amplifié la gravité du moment : comment saluer la mémoire d’un homme qui a divisé la France, tout en respectant la mémoire des victimes de ces attaques terroristes? Ce contexte sensible a forcé la classe politique à une réactivité mesurée, entre le rejet des idées de Le Pen et la nécessité de trouver un ton approprié pour ne pas braquer sa fille, Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, un mouvement «dédiabolisé» – pour ne pas dire «délepénisé», et qui, avec avec ses 89 députés élus se positionne comme le premier parti d’opposition et l’un des principaux métronomes de la vie politique française.
En définitive, les réactions à la mort de Jean-Marie Le Pen rappellent les profondes fractures idéologiques qui traversent encore la société française, et la difficulté, pour la classe politique, de concilier mémoire, dignité et politique, à un moment crucial où la gauche et le centre se cherchent et où l’extrême droite gagne du terrain partout en France et en Europe.
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