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Libye – Israël : Najla El-Mangoush en mission commandée ?

07. Januar 2025 um 10:49

Dans un entretien avec à la plateforme Atheer affiliée à la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, lundi 6 janvier 2024, à partir de son exil londonien, l’ex-ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla El-Mangoush, est revenue sur l’affaire de sa rencontre, en août 2023, à Rome, avec son homologue israélien Eli Cohen, qui a provoqué un tollé général en Libye et l’a obligée à fuir son pays, où elle risquait des poursuites judiciaires.

Imed Bahri

El-Mangoush a indiqué que sa rencontre avec son homologue israélien avait pour but de discuter d’un certain nombre de questions stratégiques, notamment la question palestinienne, sur laquelle elle affirme avoir réitéré la position du peuple libyen et son opposition à la politique du gouvernement israélien. «Il faut discuter avec l’ennemi», a-t-elle estimé. Tout en affirmant être forlmellement toujours en poste, elle a rejeté la responsabilité de cette rencontre controversée sur le chef du gouvernement Abdulhamid Dbeibah qui l’aurait missionnée pour échanger avec Eli Cohen sans que cela soit, a-t-elle assuré, un premier pas vers la normalisation. Mais lorsque l’information sur la rencontre a été ébruitée, ce dernier a refusé d’apporter les clarifications nécessaires, comme elle le lui aurait demandé, et il se serait empressé de la sommer de quitter le pays. Et c’est ainsi qu’elle fut exfiltrée et qu’elle se réfugia en Grande-Bretagne auprès de ses filles étudiantes.

L’ex-cheffe de la diplomatie libyenne ne regrette donc pas sa rencontre avec Eli Cohen, mais elle en impute la responsabilité à Dbeibah, qui fait face aujourd’hui à une vague de critiques, y compris dans son propre camp. Et c’est peut-être ce qui a incité El-Mangoush à rompre le silence qu’elle a observé depuis un an et demi. Suite à ses révélations, plusieurs villes de Libye comme Tripoli, Misrata, Zawiya et Sebha, ont vu des manifestations contre la normalisation des relations avec Israël, véritable tabou pour la population libyenne très conservatrice.

Les révélations de Raphaël Luzon

En fait, les premiers contacts informels et secrets entre Tripoli et Tel Aviv ont commencé en juin 2017, lors d’une rencontre de trois jours entre des délégations des deux pays, au Rodos Palace Hotel, sur l’île grecque de Rhodes, comme l’a indiqué le président de l’Union des juifs libyens, Raphaël Luzon, aux médias israéliens.

«Israël avait été représenté par Gila Gamliel, ministre de l’Egalité sociale, dont la mère est originaire de Libye, et par l’ancien ministre des Communications, Ayoub Kara, ainsi que par l’ancien vice-président de la Knesset, Yehiel Bar, et par le général à la retraite Yom Tov Samia, lui aussi d’origine libyenne», a indiqué Luzon à Times of Israel. Et d’ajouter «La délégation libyenne à Rhodes avait été chapeautée par l’ancien ministre des Médias, de la Culture et des Antiquités, Omar Al-Qwery [qui] était alors membre du gouvernement de l’Est du pays, dirigé par Abdel Rahim al-Kib, tandis que Khalifa Al-Ghowel, leader du gouvernement rival, installé dans l’Ouest, avait, semble-t-il, transmis ses meilleurs vœux aux deux délégations par le biais d’un fax».

Luzon, dont la famille originaire de Benghazi s’est installée à Rome en 1967 mais qui vit actuellement à Londres, a aussi précisé que la rencontre de Rhodes avait été suivie, les années suivantes, par d’autres réunions entre les responsables israéliens et libyens en Italie, en Tunisie et en Grèce. Des réunions dont il prétend être à l’origine, en indiquant qu’il avait dû «transmettre le flambeau aux diplomates» quand «c’est devenu trop sensible». «L’entretien qui s’est déroulé entre les deux ministres des Affaires étrangères est le point d’orgue de six années de travail, cela aurait pu arriver beaucoup plus tôt mais l’instabilité qui règne en Libye ne l’a pas permis», a-t-il dit.

La rencontre El-Mangoush-Cohen serait donc l’aboutissement d’un long processus qui devait être couronné par la normalisation diplomatique entre les deux pays dans le cadre des fameux Accords d’Abraham, mais la réaction outrée de l’opinion publique libyenne semble avoir fait capoter momentanément le projet de rapprochement.

Des contacts trop secrets

Cependant, et à en croire Luzon, les deux pays ont déjà établi des liens économiques, et, en attendant une normalisation politique, «certaines technologies israéliennes» sont d’ores et déjà «officieusement» déployées en Libye, mais il n’a pas voulu en donner des détails.

Il convient aussi de rappeler que les autorités de l’est de la Libye ont établi des relations avec Israël : selon le journal Yedioth Ahronoth, en effet, l’un des fils du général Khalifa Haftar, Saddam, s’est rendu en Israël en novembre 2021, s’arrêtant environ une heure à l’aéroport Ben Gourion où il a rencontré des responsables de l’État hébreu, avant de repartir à bord de l’avion privé du clan Haftar.

El-Mangoush, originaire de Benghazi, est avocate de profession et a travaillé comme professeur d’université et chercheur sur des sujets tels que la consolidation de la paix dans les zones de conflit. Elle a été la première femme à occuper le poste de ministre des Affaires étrangères dans l’histoire de la Libye. Elle a reçu plusieurs prix, dont une bourse du gouvernement américain pour l’excellence académique et un certificat de l’Université George Mason, ainsi qu’un certificat de formation en gestion des traumatismes psychologiques de guerre.

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