Ce qui vient de se passer en Syrie avec la chute d’un tyran aussi sanguinaire que lâche appelé Bachar Al-Assad, ne déroge pas à la règle selon laquelle ce sont toujours les Arabes qui trinquent et Israël qui se régale, au grand bonheur de ses protecteurs occidentaux.
Faïçal Abroug *
De l’Afghanistan à la Syrie, toute la région arabo-islamique s’inscrit dans le cadre du projet impérialiste du «nouveau Moyen Orient» (qui fait écho au «printemps arabe») : démantèlement des Etats ou ce qui en reste – à l’exception, pour l’instant, des monarchies pétrolières –, réduits à de petites entités inoffensives qui guerroient entre elles dans un chaos généralisé, pour y installer des laquais, et reléguer au Moyen-âge des peuples bien disposés, pour des raisons politiques, sociales et culturelles, à y retourner. Le tout sous les labels de la «démocratie» et de la «libération».
La tâche est aisée. Il suffit d’actionner deux leviers : la religion, l’islam, vécue comme une quête identitaire sacrée et fantasmée permettant de recréer «un passé glorieux» que des obscurantistes de tout bord font miroiter à des populations frappées de pauvreté, d’ignorance et victimes d’injustice et d’oppression, dans le cadre d’un projet d’«Etat islamique» présenté comme la panacée à tous les problèmes de la région. L’islam est également vécu par ces peuples déboussolés comme un mécanisme de défense contre la civilisation occidentale impie qui corrompt la jeunesse et l’éloigne du droit chemin!
Le second levier est le tremplin que tendent à leurs peuples les régimes politiques post-coloniaux : autoritaires, tyranniques, oligarchiques voire souvent sanguinaires, qui plus est, gangrénés par la corruption et le clientélisme.
Outre les trahisons et les erreurs stratégiques comme en témoignent, la guerre d’usure menée par l’Irak contre l’Iran, l’invasion du Koweït par l’Irak ainsi que le ralliement de la Syrie, à l’époque, à l’expédition punitive «multinationale» contre son voisin de l’est, insidieusement baptisée «communauté internationale» et conduite par les Américains, maître du jeu géopolitique dans la région. Sans passer sous silence, bien entendu, le rôle pervers de la Turquie et celui ambigu de l’Iran et de la Russie.
Ces régimes survivent, par ailleurs, sur «une mémoire coloniale» pour se dédouaner de leurs échecs dans tous les domaines : économique, politique et social, conséquences de choix tributaires du diktat des institutions monétaires internationales libérales, faits par certains pays, en contrepartie de dons et surtout de prêts, souvent détournés de leur objectifs par les classes dirigeantes corrompues. Des choix qui, non seulement creusent la dette mais aussi aggravent l’inflation, ce qui se répercute sur le pouvoir d’achat de populations de plus en plus paupérisées.
D’autres régimes de la région se sont orientés vers le bloc socialiste voire communiste, d’autres encore se sont attachés à une identité fantasmée, sous la bannière trompeuse du «nationalisme arabe» sans aucune incidence positive sur le développement de leurs pays ni sur l’épanouissement de leurs citoyens.
Tous les régimes en place dans la région sont, sans exception, mal partis. Ils font le lit de l’islamisme politique et, son corollaire, le terrorisme, au grand bonheur des parrains occidentaux, qui leur font régler la note cash. Et ce qui vient de se passer en Syrie, avec la chute d’un tyran aussi sanguinaire que stupide appelé Bachar Al-Assad, ne déroge pas à la règle selon laquelle ce sont toujours les Arabes qui trinquent et c’est Israël qui se régale, au grand bonheur de ses protecteurs occidentaux. Grenade n’en finit de tomber…
Ce n’est pas un mauvais investissement, c’est une banqueroute. Les vies humaines perdues et les milliards de dollars engloutis par l’Iran en Syrie n’ont pas permis de maintenir au pouvoir Bachar Al-Assad et par ricochet de pérenniser la mainmise de la République islamique sur l’un des pays les plus stratégiques du Moyen-Orient. Un revers géostratégique et un gouffre financier qui ne passent pas dans l’opinion. Les Iraniens sont très en colère contre leurs dirigeants et le font savoir surtout qu’ils souffrent d’une interminable crise économique et de l’hyperinflation.
Imed Bahri
Le New York Times a publié une enquête à ce sujet préparée par sa correspondante pour les affaires iraniennes Farnaz Fassihi, qui affirme qu’après l’effondrement soudain de l’influence iranienne en Syrie et la fuite de Bachar Al-Assad, le gouvernement iranien a été confronté à une réaction populaire violente à cause des milliards de dollars dépensés et du sang iranien versé pour soutenir le régime du dictateur syrien. Et cela prend une ampleur significative.
Les critiques sont venues de milieux inattendus notamment des conservateurs. Ces critiques circulent librement sur les chaînes de télévision, dans les talk-shows, dans les publications sur les réseaux sociaux et dans les forums de discussion virtuels auxquels participent des milliers d’Iraniens. Ils font quotidiennement la une des journaux.
La toile d’araignée syrienne
Un ancien député, Heshmatollah Falahatpisheh, a déclaré dans un message publié sur les réseaux sociaux que les Iraniens devraient se réjouir de la chute de leur ancien allié Bachar Al-Assad. «Personne ne pourra plus gaspiller les dollars iraniens pour entretenir une toile d’araignée», a-t-il ajouté, laissant entendre que le régime du président déchu tenait à un fil ténu.
Alors que les opposants au gouvernement expriment depuis longtemps leur inquiétude face à l’argent que l’Iran dilapide pour entretenir des régimes et des mouvements au Moyen-Orient, ce sentiment semble désormais s’être répandu. Même ceux qui ont combattu au nom de leur gouvernement en Syrie ou qui ont perdu des membres de leur famille dans la guerre civile se demandent si cela en valait la peine.
Le régime d’Al-Assad n’est pas, comme certains l’ont noté, le seul perdant du dernier soulèvement en Syrie. Ibrahim Mottaghi, professeur de relations internationales à l’Université de Téhéran, a déclaré lors d’un débat télévisé que l’Iran était passé d’une puissance régionale à un pays autre.
Certains ont remis en question la stratégie adoptée par Téhéran au cours des dernières décennies qui en a fait une puissance régionale dominante face à Israël et à son principal soutien les États-Unis. Il s’agit d’une stratégie basée sur le soutien de Téhéran à des groupes paramilitaires dans la région et qui ont formé «l’Axe de la Résistance» qui a éclaté aujourd’hui.
Les énormes pertes de l’Iran
Dans un article d’opinion en première page du journal Ham Mehan, l’ancien représentant de l’Iran auprès de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a attaqué son gouvernement. Le religieux Mohammad Shariati Dehghan a écrit que la défaite d’Al-Assad révélait que la stratégie iranienne était mal avisée et fondée sur des fondations fragiles. Il a appelé à une nouvelle approche qui donne la priorité à la construction d’alliances avec les pays plutôt qu’au soutien aux groupes armés et à la réorientation des fonds et des ressources vers le peuple iranien.
Le NYT estime que ce débat franc et audacieux peut être qualifié d’inhabituel étant donné qu’au cours des dernières années, les dirigeants iraniens ont présenté leur soutien à la Syrie et aux groupes armés alliés combattant Israël comme un principe non négociable de la révolution islamique et une question cruciale de sécurité nationale.
Farnaz Fassihi a cité l’un des éminents analystes basés à Téhéran, Hassan Shimshadi, qui a déclaré: «La discussion sur la Syrie a lieu à tous les niveaux de la société, non seulement dans les médias et les réseaux sociaux mais dans les réunions quotidiennes partout. Les gens se demandent: Pourquoi avons-nous dépensé autant d’argent là-bas? Qu’avons-nous réalisé? Quelle est notre justification maintenant que tout a disparu?»
Shimshadi, qui est proche du gouvernement et qui dirigeait jusqu’à récemment la Chambre de commerce conjointe irano-syrienne, a déclaré que même si la forme des futures relations irano-syriennes est désormais incertaine, le partenariat stratégique construit sur quatre décennies est devenu une relique. Il a déclaré que la liberté dont jouissait depuis longtemps l’Iran pour accéder aux routes d’approvisionnement en Syrie et équiper les militants de la région en armes et autres matériels a disparu.
Le journal note que la réaction officielle du gouvernement iranien a été confuse, le président Masoud Pezeshkian et le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi cherchant à éloigner les événements en Syrie du peuple iranien. Le président et le ministre des Affaires étrangères ont déclaré que le peuple syrien a le droit de déterminer son avenir politique. Le vice-président iranien chargé des affaires stratégiques Mohammad Javad Zarif a quant à lui déclaré que son pays «est prêt à établir de bonnes relations avec le futur gouvernement syrien», ajoutant : «Nous avons toujours été aux côtés du peuple syrien», comme si demain pouvait être comme hier et que la chute des Chiites Alaouites en Syrie n’allait rien changer aux relations entre Téhéran et Damas.
Les inchallahs du Guide suprême
Cependant, le véritable patron en Iran, en l’occurrence le guide suprême, l’ayatollah Ali Khameneï, a adopté un ton dur dans son premier discours public mercredi dans lequel il commentait les événements en Syrie. Il a imputé la chute d’Al-Assad aux États-Unis et à Israël et a qualifié les opposants qui ont renversé Al-Assad d’agresseurs qui servaient leurs maîtres. Il a également fait allusion au soutien de la Turquie à certains groupes d’opposition en Syrie, ajoutant: «Grâce à Dieu, les territoires occupés en Syrie seront libérés par la courageuse jeunesse syrienne. Il ne fait aucun doute que cela se produira.» Le public composé de plusieurs centaines d’hommes et de femmes assis par terre dans le hall des visiteurs de son complexe a scandé: «Si Dieu le veut». Mais personne n’était dupe des inclallahs du Guide suprême.
Khamenei, dont on se demande s’il était bien informé de la situation réelle dans la région, espérait que l’Axe de la résistance s’étendrait largement dans toute la région et que la puissance de l’Iran augmenterait. En Syrie, son accès au territoire, aux ports et aux aérodromes était si illimité qu’un haut commandant militaire a un jour décrit la Syrie comme une province iranienne.
L’Iran contrôlait des bases militaires, des usines de missiles, des tunnels et des entrepôts qui servaient à la chaîne d’approvisionnement de son réseau de groupes armés. Depuis la Syrie, l’Iran a transféré des armes, de l’argent et un soutien logistique au Hezbollah au Liban et à des militants en Irak.
Matthew Levitt, directeur du programme de lutte contre le terrorisme à l’Institut d’études sur le Proche-Orient de Washington a déclaré: «La Syrie était au centre du plan régional de l’Iran et encerclait Israël dans un cercle de feu. L’axe de la résistance était constitué d’un tabouret à trois pieds à savoir l’Iran, la Syrie et le Hezbollah et il n’existe plus.»
Le chercheur considère que l’Iran était économiquement dépendant de la Syrie. Les achats syriens de pétrole brut et raffiné de l’Iran, malgré les sanctions américaines imposées à ce pays, ont aidé Téhéran à payer les coûts de ses opérations militaires dans la région.
Cinq responsables iraniens ont déclaré qu’après la chute de la Syrie, nombre de leurs collègues désemparés avaient révélé lors de conversations privées que l’Iran avait tout perdu en seulement 11 jours. Les responsables ont déclaré que le gouvernement restait confus et essayait de chercher un moyen de poursuivre les relations avec la Syrie. Les responsables ont déclaré que les dirigeants iraniens seraient satisfaits de tout niveau de présence diplomatique aussi minime soit-il qui pourrait être autorisé par les nouveaux dirigeants en Syrie. Deux des responsables ont déclaré que l’Iran souhaitait éviter l’embarras d’être complètement expulsé de Syrie avec la rupture des relations diplomatiques et la fermeture de son ambassade dans ce pays. Le ministre iranien des Affaires étrangères, M. Araghchi, a déclaré dimanche dans une interview à la télévision d’État que l’Iran fonderait ses prochaines étapes sur les actions des dirigeants de la transition en Syrie. Il a confirmé que l’Iran et les rebelles qui pris le pouvoir à Damas ont déjà échangé des messages et que ces derniers ont accepté les demandes de protection des sanctuaires religieux chiites et des sites diplomatiques iraniens.
Difficile de renouer avec la nouvelle Syrie
Rahman Ghahramanpour, un analyste politique basé à Téhéran, a déclaré lors d’un entretien téléphonique avec le NYT: «L’Iran veut aller dans une direction qui mènera éventuellement à la normalisation de ses relations avec la Syrie mais ce sera très difficile. La première priorité est désormais de garantir que la Syrie ne devienne pas une base contre l’Iran et une rampe de lancement pour attaquer ses intérêts en Irak ou au Liban.»
Ghahramanpour a ajouté que les critiques publiques qui se sont répandues après la chute d’Al-Assad ne pouvaient être contenues et que toute tentative officielle de les modérer n’atténuerait pas l’impact de ce coup dur.
Aujourd’hui, certaines familles de combattants tués lorsque l’Iran a déployé ses forces en Syrie pour aider à sauver Al-Assad et le maintenir au pouvoir se demandent si leurs proches étaient morts en vain.
Dans un article largement diffusé, Ali Reza Makrami, un vétéran iranien qui a combattu dans la guerre civile syrienne et qui dirige aujourd’hui un journal électronique local, s’est montré cinglant dans sa critique de «l’échec catastrophique» de l’Iran en Syrie. Il y écrivait: «Pourquoi avez-vous dépensé jusqu’au bout des milliards de dollars des revenus pétroliers qui appartiennent au peuple iranien pour Al-Assad s’il ne vous a pas écouté? Au moins en ce qui concerne la Syrie, arrêtez de mentir et soyez honnête avec les gens.»
Fassihi estime que les chances que les relations entre l’Iran et la Syrie reviennent à ce qu’elles étaient semblent minces. Dimanche 8 décembre, après le renversement du régime d’Al-Assad, les Syriens ont pris d’assaut l’ambassade iranienne à Damas, arraché les photos des dirigeants iraniens et enlevé le drapeau. Ahmed Al-Sharaa, le leader de facto de la Syrie, a également critiqué publiquement l’Iran. Il a déclaré que le régime d’Al-Assad avait apporté de nombreuses maladies à son pays notamment en transformant la Syrie en une «ferme de la cupidité iranienne».
Une séance de travail a été consacrée à la révision du cadre législatif relatif à l’expropriation pour cause d’utilité publique, et ce afin d’accélérer la réalisation des projets publics et de stimuler l’investissement, tout en préservant les droits des propriétaires. En tripotant continuellement les lois, on se donne la vaine impression d’avancer, alors que l’on reste à la même place…
La réunion, organisée dans le cadre de la mise en œuvre de la circulaire n°27 de la présidence du gouvernement, datée du 7 novembre 2024, relative aux mesures visant à accélérer la réalisation des projets publics, s’est tenue lundi 16 décembre 2024, sous la présidence de Wajdi Hedhili, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, en présence d’une représentante du ministère de l’Equipement et de l’Habitat ainsi que de plusieurs cadres du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières. Elle a examiné la possibilité de modifier la loi sur l’expropriation promulguée par le décret-loi n°65 de 2022, modifiant et complétant la loi n°53 de 2016.
A cette occasion, le ministre a souligné que les services de son département procèdent à une révision de cette législation afin d’introduire davantage de flexibilité et de transparence dans les procédures d’expropriation.
Cette révision vise à respecter les principes de justice et d’équité dans les indemnisations, tout en garantissant les droits des bénéficiaires d’une part, et en accélérant la libération des assiettes foncières nécessaires d’autre part. L’objectif est d’éliminer tous les obstacles entravant la réalisation des projets publics et de dynamiser le développement économique du pays.
Cependant, et quand on sait que la loi que l’on se donne pour mission de réviser remontre à 2022, on est en droit de se demander qu’est-ce qui a changé en deux ans et qui a rendu obsolète le texte en question.
Jusqu’à quand va-t-on continuer à couper le cheveu en quatre et à broyer du vent, en donnant l’impression d’avancer tout en restant sur place? Cela donne une très désagréable impression de blocage que la vaine agitation des membres du gouvernement ne cesse de confirmer.
Du 30 novembre au 29 décembre 2024, se poursuit en Tunisie la deuxième formation lancée par l’International Ocean Institute (IOI). Cette formation est axée sur la culture maritime et les défis spécifiques pour les côtes tunisiennes.
Mehdi Tabbakh *
Notons d’abord que l’IOI jouit d’un statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (Ecosoc) et d’un statut consultatif auprès de certaines agences spécialisées des Nations Unies. Cette reconnaissance internationale témoigne de l’expertise et de la crédibilité de l’institut dans le domaine de la gouvernance océanique.
Le programme est principalement destiné aux participants tunisiens, les bénéficiaires de cette deuxième promotion sont une quarantaine d’acteurs et spécialistes dans des domaines en relation avec la mer (société civile, activistes écologiques, entrepreneurs, chercheurs en biologie marine, plongeurs sous-marins, scientifiques marins….). Cette ouverture permet d’enrichir les échanges et de favoriser une approche collaborative des enjeux maritimes en Méditerranée, et en Tunisie spécialement.
Une approche multidisciplinaire
Les participants à cette formation acquerront une compréhension approfondie de la mindset maritime et des principaux défis auxquels sont confrontées nos mers, avec une visée particulière sur la Tunisie.
Le programme aborde des concepts clés tels que la gouvernance de l’espace marin, le droit de la mer et l’économie bleue. La formation couvrira aussi un large éventail de sujets, allant de l’écologie marine à la conservation, en passant par le rôle des ONG dans la préservation de l’environnement marin en Tunisie.
Les participants étudient également le concept d’aires marines protégées, leur rôle dans la préservation de la biodiversité, et examineront la situation spécifique de la Tunisie en matière de zones marines protégées.
Dirigée par Olfa Sehli,spécialiste en écologie marine etdirectrice de l’IOI Academy Tunisia, une approche pédagogique active permet aux participants de comprendre les mécanismes de résolution de problèmes et d’explorer en profondeur les défis de la gouvernance maritime en Tunisie. Ils auront l’opportunité de proposer des solutions et des idées pour contribuer à la protection de l’environnement marin tunisien.
Un engagement dans la durée
Cette deuxième promotion s’inscrit dans la continuité de l’engagement de l’IOI en faveur de la formation et du renforcement des capacités en matière de gouvernance de l’espace marin.
Depuis sa fondation en 1972 par le professeur Elisabeth Mann Borghese, l’IOI s’est développé pour être une organisation non gouvernementale de premier plan, indépendante et à but non lucratif, qui dispense des formations en gouvernance océanique dans le but de former les futurs leaders.
L’IOI dispose d’un vaste réseau de 10 centres et 21 points focaux à travers le monde, avec son siège à Malte. Cette présence internationale permet à l’institut de proposer des programmes adaptés aux spécificités régionales tout en maintenant une vision globale des enjeux océaniques.
Le lancement de cette deuxième promotion en Tunisie témoigne de l’engagement continu de l’IOI envers la région méditerranéenne, ainsi de sa contribution de manière significative au renforcement des capacités en matière de gouvernance. Il en est de même de sa volonté de former une nouvelle génération de professionnels, capables de relever les défis complexes liés à la gestion durable des espaces marins. En offrant une formation, adaptée au contexte local et dispensée dans la langue du pays
Le torchon brûle à nouveau entre l’Algérie et la France après la convocation de l’ambassadeur français à Alger, qui accuse Paris d’avoir ourdi un complot visant à «déstabiliser» l’Algérie.
Les relations entre les deux pays n’ont jamais été bonnes et ont toujours été marquées par des malentendus et des incompréhensions réciproques, la gestion du passé colonial étant restée la pierre d’achoppement sur laquelle a souvent buté sur les tentatives de décrispation menées d’un côté ou de l’autre.
Nouvelle escalade lorsque l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, a été convoqué, le 15 décembre 2024, par le ministère des Affaires étrangères qui lui a soumis une longue liste de griefs. Parmi ceux-ci figure l’accusation, jugée à Paris «abracadabrante» et «fantasmagorique», d’une opération clandestine montée par les services de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) visant, selon la presse algérienne, à «recruter» des terroristes algériens repentis dans le but de «déstabiliser» l’Algérie. Selon cette information, qui a été fruitée hier, dimanche 15 décembre par des médias algériens proches du régime, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères a énuméré devant M. Romatet ce qu’il considère comme des atteintes à la «souveraineté algérienne» commises par la France, notamment un complot de la DGSE, le service de renseignement français, visant à «déstabiliser» l’Algérie, le «climat de haine» entretenu contre l’Algérie dans les médias français, le rôle de l’ambassade française à Alger qui reçoit des personnes «connues pour leur hostilité au gouvernement», etc. L’officiel algérien a aussi exigé que ces actions hostiles «cessent» sous peine d’obliger l’Algérie à «riposter».«Résolue à préserver sa dignité, l’Algérie prendra toutes les mesures qui s’imposent, pour faire face à ces tentatives d’ingérence», a écrit hier El Moudjahid.
Rappelons que la crise bilatérale ouverte a été aggravée par le revirement de Paris sur le dossier du Sahara occidental. En effet, le 30 juillet, Emmanuel Macron avait adressé un courrier au roi Mohammed VI l’informant que la France reconnaissait désormais la «souveraineté marocaine» sur l’ancienne colonie espagnole que se disputent depuis 1976 le royaume chérifien et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Trois mois plus tard, M. Macron avait solennellement réitéré, lors de sa visite d’Etat fin octobre à Rabat, ce revirement de Paris, tout en sachant ses implications stratégiques régionales et ses conséquences prévisibles sur les relations entre la France et l’Algérie.
La crise au sein de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), déclenchée il y a deux ans par le congrès extraordinaire ayant permis à la direction actuelle de prolonger illégalement son mandat, est en train de s’aggraver, avec un retour de la controverse sur la légitimité de la direction présidée par le secrétaire général actuel, Noureddine Taboubi.
Le secrétaire général adjoint de l’Union régionale du travail (URT) à Sfax, Mohamed Abbes, a déclaré que cinq membres du bureau exécutif national de l’UGTT ont décidé d’entrer en sit-in ouvert au siège de l’organisation à Tunis, à partir du 25 décembre, pour demander à la direction syndicale de soumettre à nouveau au vote le règlement intérieur de l’organisation.
Abbes a précisé que les syndicalistes venus de différentes régions pour participer à la manifestation de protestation, organisée samedi et qui a été suivie d’une assemblée générale au siège de l’Union, ont réclamé un nouveau vote sur le règlement interne, incluant la proposition d’avancer à 2025 la date du congrès national de l’organisation, prévu initialement en 2027, ainsi que l’adoption du procès-verbal de la réunion du Conseil national, tenue en septembre dernier.
Il est à noter que les cinq membres du bureau exécutif de la centrale syndicale, Anouar Ben Kaddour, Othman Jallouli, Monôm Amira, Tahar Mezzi et Slaheddine Selmi, tiendront une conférence de presse, le 25 décembre, avant d’entamer leur sit-in ouvert, au siège de l’UGTT à Tunis, comme l’a affirmé Abbes, secrétaire général adjoint de l’URT à Sfax, cité par Mosaïque FM.
Selon certaines sources, la controverse actuelle oppose les membres du bureau exécutif issu du dernier congrès et les partisans du régime autoritaire du président de la république Kaïs Saïed. Selon d’autres sources, la crise est interne et elle est née du refus de la direction actuelle d’ouvrir le débat avec les éléments opposés à la ligne Taboubi. C’est une crise de démocratie interne, disent-ils.
Les unités de la police de Sfax ont tué, la semaine dernière, un tigre blanc, appartenant à une espèce rare. L’animal s’était introduit chez une dame qui prit peur et appela la police.
C’est le vice-président de l’Association de protection des animaux de Sfax, Mohamed Ali Ben Ahmed, qui a rapporté cet incident dans l’émission ‘‘Ahla Sbah’’ sur Mosaïque, ce lundi 16 décembre 2024.
Le tigre appartenait à un voisin qui l’a importé illégalement et clandestinement de Libye, et souffrait de handicap. C’est, en tout cas, ce qu’a déclaré son maître, en suppliant les policiers de ne pas lui tirer dessus, affirmant qu’il était totalement inoffensif et ne présentait aucun danger.
Mohamed Ali Ben Ahmed a aussi indiqué que ce dernier a été arrêté par la police, sachant que la Tunisie interdit formellement la possession d’animaux classés sauvage.
Le tigre abattu appartient à une espace menacée de disparition et les autorités sécuritaires auraient dû faire appel à un vétérinaire pour l’anesthésier et le transférer au zoo de Sfax ou contacter l’Association de protection des animaux, estime Mohamed Ali Ben Ahmed.
Wallyscar marque un nouveau tournant dans l’automobile tunisienne. Après le succès de son Suv Wolf, qui a ouvert la voie à une nouvelle génération de véhicules haut de gamme et polyvalents, la marque franchit une nouvelle étape.
Annoncée en juin 2024, la promesse est tenue: Wallys a dévoilé hier soir, dimanche 15 décembre 2024, sa nouvelle gamme de pick-up, les modèles Annibal et XXL, des véritables symboles de performance, de polyvalence et d’audace.
Comme un guerrier, le Annibal se définit par sa capacité à s’attaquer à tous les terrains, sans crainte ni hésitation.
Grâce à une collaboration avec la maison ZXAuto, acteur majeur de la fabrication de pick-up depuis 1948, Wallys assure la production, la qualité et la fiabilité de tous ses modèles sous sa propre marque.
Comme le précise Omar Guiga, PDG de Wallyscar : «Durant plusieurs années, les Tunisiens nous ont réclamé une gamme de pick-up. Notre objectif était clair, proposer le pick-up le plus fiable, robuste, polyvalent et au meilleur prix que le marché puisse offrir». En appliquant ces critères, Wallys a implémenté sur ses chaînes de productions des standards de qualité, de sécurité et de fiabilité parmi les plus exigeants de l’industrie, à l’échelle internationale.
La puissance est une vocation.
Conçu pour affronter tous les terrains, ce modèle établit de nouveaux records par sa grandeur et sa prestance. Avec des dimensions impressionnantes de 5 393 x 2 045 x 1 965 mm et une benne spacieuse, pensée pour offrir un espace pratique et optimisé, il s’impose comme un véritable colosse sur les routes, une stature inédite dans sa catégorie. Le XXL n’est pas simplement un pick-up, c’est une expérience de LifeStyle et de taille, destiné à ceux qui veulent se différencier.
Venez découvrir la gamme Annibal 4×2 & 4×4 qui commence à partir de 88 900 DT TTC et de la Annibal XXL 4×4 à partir de 138 800 DT TTC dans toute sa grandeur : rendez-vous dans le showroom de la marque, Tunis Sud, pour vivre l’expérience de près ou contacter le 29.381.438.
La production aquacole tunisienne a connu une croissance spectaculaire, passant de 3 400 tonnes en 2007 à plus de 21 000 tonnes en 2020, soit une multiplication par six.
Nichée au carrefour de l’Afrique et de la Méditerranée, la Tunisie s’impose peu à peu comme un acteur important de l’aquaculture dans le monde. Au cours des trois dernières décennies, le secteur de l’élevage de fruits de mer du pays est passé d’une industrie naissante à une force économique florissante, avec une production atteignant 21 000 tonnes en 2022, contribuant à 13% de la production halieutique nationale et évaluée à 335 millions de dinars tunisiens par an.
Le bar européen (Dicentrarchus labrax) et la dorade royale (Sparus aurata) dominent l’aquaculture tunisienne, représentant environ 96% de la production totale. Parmi les autres espèces marines, on trouve le thon rouge de l’Atlantique (Thunnus thynnus), élevé à des fins d’engraissement, et la moule méditerranéenne (Mytilus galloprovincialis), principalement élevée dans la lagune de Bizerte, où la production est irrégulière, variant entre 40 et 200 tonnes par an. La crevette blanche du Pacifique (Litopenaeus vannamei) est également élevée, mais elle reste au stade pilote, avec une capacité de production modeste de 2 tonnes par an.
En aquaculture d’eau douce, les espèces notables comprennent la carpe commune (Cyprinus carpio), le mulet gris (Mugil cephalus) et le sandre (Sander lucioperca), entre autres.
Croissance, innovation et résilience
Mais il s’agit bien plus qu’une simple histoire de croissance : c’est une histoire d’innovation, de résilience et d’engagement indéfectible en faveur de la durabilité.
L’histoire de l’aquaculture tunisienne débute modestement dans les années 1960, avec des fermes piscicoles d’eau douce et des écloseries marines expérimentales qui constituent les premiers pas du secteur. Au milieu des années 1980, le pays s’est lancé dans l’aquaculture commerciale, en introduisant des fermes d’élevage de bars et de dorades. Cependant, tout ne s’est pas passé comme sur des roulettes: les premiers projets ont été entravés par des problèmes environnementaux, comme l’eutrophisation, qui ont forcé de nombreuses fermes à réduire leurs activités.
Ce n’est qu’en 2007 que la Tunisie a vraiment pris son envol. L’introduction de cages flottantes en haute mer a révolutionné la production, permettant aux fermes d’élever des poissons en pleine mer. Aujourd’hui, la Tunisie dispose d’un portefeuille d’aquaculture diversifié, comprenant le bar européen, la dorade royale, les moules, les crevettes et même les algues.
Transformer les défis en opportunités
Bien que la croissance ait été impressionnante, elle n’a pas été sans défis. La Tunisie reste fortement dépendante des importations, avec 50% des aliments pour poissons et 80 millions d’alevins provenant de l’étranger. Des efforts sont en cours pour renforcer la production locale, notamment la création d’usines d’aliments pour poissons et d’écloseries, mais les progrès sont progressifs.
Il existe également des obstacles au maintien de prix compétitifs et à la gestion des maladies, mais les dirigeants du secteur restent optimistes. Récemment, un porte-parole du ministère de l’Agriculture a déclaré qu’il avait mis en place une feuille de route et que «l’avenir semblait prometteur».
Ces dernières années, la durabilité a occupé une place centrale. La Tunisie a adopté l’aquaculture multitrophique intégrée (IMTA), une approche de pointe qui imite les écosystèmes naturels en élevant des poissons aux côtés d’algues et de crustacés. Cela permet non seulement de réduire l’impact environnemental, mais aussi d’améliorer l’efficacité des ressources, une étape essentielle face à la demande mondiale croissante de produits de la mer durables.
De plus, la Tunisie a adopté des normes de certification internationales, telles que l’Aquaculture Stewardship Council (ASC) et les Best Aquaculture Practices (BAP), pour garantir que ses produits répondent aux critères de qualité et de durabilité les plus élevés.
Une vision pour 2030
Le gouvernement tunisien vise haut. D’ici 2030, l’aquaculture devrait représenter 30% de la production nationale de poisson, grâce à des investissements stratégiques, des techniques innovantes et l’introduction de nouvelles espèces. Le secteur emploie actuellement 3 000 travailleurs, des plongeurs aux ingénieurs, et continue d’attirer les investissements privés.
Pour un pays souvent éclipsé par ses voisins dans les gros titres économiques, le secteur de l’aquaculture tunisien se taille tranquillement une place. C’est une histoire de transformation et de ténacité, qui nous rappelle que même le plus petit poisson peut faire de grandes vagues.
Après la Syrie, à qui le tour? Voilà la question qui taraude l’esprit de nombreux observateurs, qui tous pointent l’Algérie comme la prochaine cible à abattre. Ainsi, cette ancienne théorie visant la déstabilisation de l’Algérie qu’on croyait morte et enterrée refait surface à la suite de la chute du régime de Bachar Al-Assad.
Abderrahmane Cherfouh *
Par ses prises de position et pour avoir défié l’ordre établi et la feuille de route tracée par l’oncle Sam et ses vassaux européens, pour avoir soutenu la Palestine contre le génocide pratiqué par l’État génocidaire d’Israël avec l’accord des États-Unis et pour ne pas avoir établi des relations diplomatiques avec Israël, l’Algérie est dans l’œil du cyclone de la coalition occidentalo-sioniste et en toute logique, tout le monde en est convaincu, y compris les plus sceptiques.
Ainsi, les regards des géopoliticiens, des Nostradamus des temps modernes et des propagandistes zélés sont tournés vers l’Algérie. C’est le sujet sur toutes les lèvres en ce moment. Et les spéculations vont bon train et ne font que s’amplifier. Les débats autour des récents développements de la situation en Syrie suscitent encore beaucoup de réactions et ont tendance à aller dans toutes les directions.
Certes, nul ne remet en cause, le fait que l’Algérie, de par sa position géographique et son immense territoire, et pour les raisons déjà évoquées, soit soumise à des pressions et fasse l’objet de manœuvres de déstabilisation, vu qu’elle partage plus de 6 385 km de frontières terrestres avec ses pays voisins.
Une période de grande instabilité
Il est vrai que la situation actuelle est devenue très préoccupante et problématique pour l’Algérie qui doit mettre beaucoup de moyens pour préserver son intégrité territoriale, surtout que ses frontières sont très sensibles pour la simple raison que tous ses voisins connaissent malheureusement une période de grande instabilité constituant une menace réelle et des dangers permanents pour l’ensemble de la région subsaharienne à cause des luttes fratricides, des conflits internes entre différentes ethnies, de la présence de groupes terroristes, des déplacements des populations qui fuient leurs pays et toutes les conséquences dramatiques que cela peut engendrer pour les pays d’Afrique du Nord, qui ne peuvent accueillir toutes ces malheureuses populations au risque de leur propre déstabilisation.
Cependant, la déstabilisation ne devient possible que si elle rencontre un terrain favorable et les luttes fratricides sont son terrain idéal. Or, il ne faut oublier que quand la décennie noire s’est achevée, l’Algérie était en proie à une mutation tumultueuse, elle pansait ses blessures mais elle était toujours debout. Elle a lutté pour ne pas sombrer dans l’obscurantisme et elle a gagné, acquis de l’expérience et retenu les leçons du passé.
Il est vrai que des officines spécialisées n’ont pas attendu la chute du régime d’Al-Assad pour souffler sur des feux et allumer des contre-feux, au nom des droits de l’homme, de la démocratie, de la liberté de pensée, de l’État de droit, etc. Le génocide actuel en Palestine a montré au monde comment ces discours sonnent creux et mis à nu le véritable visage de cet Occident qui a perdu toute crédibilité, en appliquant la politique des «deux poids deux mesures» et en violant lui même les lois qu’ils avaient établies.
Nous savons aussi que l’Occident ne dort pas sur ses lauriers et ne fait pas de cadeau à ceux qui osent lui tenir tête. L’exemple de la Russie en est la parfaite illustration. Les Occidentaux ont tout fait pour provoquer la Russie en la poussant à attaquer l’Ukraine pour pouvoir trouver le prétexte pour la déstabiliser. Ayant échoué devant la détermination de la Russie, ils s’apprêtent à négocier avec Poutine auquel ils ont du mal à imposer leurs diktats.
La France et ses relais sionistes
Contre l’Algérie, la France et ses relais sionistes ont déjà prévu plusieurs scénarios. On assiste depuis quelque temps à un pilonnage médiatique sans précédent de l’Algérie, de son peuple et de ses institutions. Les attaques et les insultes fusent de tous côtés, sans pourtant réussir à ébranler la confiance des Algériens qu’on a vus soudés face à ces assauts répétés et profondément unis, s’opposant à l’injustice et vibrant au rythme des mêmes sentiments. Ils savent se défendre et rendre coup pour coup à toute attaque de la part de ceux qui tentent de toucher à sa souveraineté.
Pour ce faire et sournoisement, cet axe hostile commence à avancer ses pions et mobiliser ses relais pour torpiller l’unité de l’Algérie et porter atteinte à son intégrité territoriale. La machine infernale est mise en branle et occupe le terrain en multipliant les déclarations provocatrices, injurieuses et des contrevérités historiques d’essence raciste, à travers une certaine presse révisionniste qui se déchaîne contre l’Algérie.
Tout le monde connaît la puissance de la presse, surtout celle intéressée, partie prenante de cet Occident qui n’hésite pas à broyer toute nation qui lui résiste et qui n’applique pas ses directives et ne se soumet pas à son désidérata, et combien cette puissance peut être néfaste et dangereuse pour les pays qui ne courbent pas l’échine.
On a pu le constater ces derniers jours avec la contribution de plusieurs intellectuels de service, tous acquis aux thèses de l’extrême droite française et de la doctrine sioniste, qui n’ont pas hésité à se déclarer plus Français que les Français.
Cela est clair et est connu par tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté que compte l’Algérie, mais il ne faut pas non plus être alarmiste et exagérer, l’Algérie est capable de se défendre et a les moyens pour contrecarrer toute force qui vise à lui nuire.
Les éditions Santillana, récemment créés par Hatem Louati, viennent de lancer une nouvelle collection intitulée Tunisie Plurielle et qui, comme son nom l’indique, s’intéresse à l’apport des minorités, religieuses et autres, à la Tunisie d’aujourd’hui.
Trois ouvrages ont déjà paru dans cette collection : ‘‘Les Pères Blancs en Tunisie’’ de Samia Nabli, ‘‘Les Juifs nos frères en la patrie’’ de Habib Kazdaghli et ‘‘Les Italiens de La Goulette’’ de Jamel Eddine Aouini.
Pour présenter ces trois premiers ouvrages de la collection, une rencontre sera organisée à la Librairie Al Kitab, à Mutuelle-ville, à Tunis, le vendredi 20 décembre 2024 à 16h30, en présence de l’éditeur et des auteurs. Elle sera modérée par notre confrère Hatem Bourial, qui est lui aussi un excellent connaisseur de cette Tunisie plurielle à laquelle il avait consacré de nombreux articles et émissions radio.
Dans son dernier roman ‘‘Esther Magnétiseuse’’, Lina Chelli nous transporte dans l’atmosphère envoûtante de la Tunis des années 1940, une époque marquée par des tensions politiques et sociales, où le quotidien se mêle à l’invisible. À travers le parcours d’Esther, une jeune fille de 13 ans dotée de pouvoirs exceptionnels, l’autrice explore des thèmes universels et profonds, tout en naviguant entre le réel et le surnaturel, le sacré et le profane.
Djamal Guettala
L’histoire prend place à Tunis en 1946, une période charnière où le pays est encore sous domination française, bien avant son indépendance en 1956. La ville, véritable carrefour des cultures juive, musulmane et européenne, est un lieu de tensions sociales et religieuses, exacerbées par les répercussions de la Seconde Guerre mondiale. Les blessures laissées par le conflit mondial sont encore vives, et les aspirations à la liberté et à l’indépendance se font plus pressantes au sein de la population tunisienne.
C’est dans ce climat de bouleversements que Lina Chelli situe l’histoire d’Esther, en offrant au lecteur une immersion dans les mœurs et dynamiques sociales de l’époque. À travers ses personnages, l’autrice nous plonge dans une société complexe où les croyances religieuses et culturelles façonnent chaque individu, tout en creusant les fossés entre les communautés.
Une héroïne hors du commun
Esther, l’héroïne du roman, est une jeune fille marquée par une expérience mystique qui transforme sa vie à jamais. Après avoir été sauvée de la mort par la bénédiction d’un prêtre chrétien, elle découvre qu’elle possède un don unique : celui de guérir les corps et les âmes. Mais ce don, loin d’être une bénédiction simple, fait d’elle un pont entre les mondes, une figure fragile qui relie les vivants et les morts, l’invisible et le visible.
À travers le personnage d’Esther, Chelli interroge les notions de foi, de sacrifice et de guérison, tout en offrant une réflexion sur la spiritualité et la nature profonde de l’existence humaine.
La jeune fille incarne un amour universel, capable de transcender les divisions religieuses et culturelles qui marquent son époque. Sa sagesse, bien que portée par une innocence touchante, lui permet d’interroger des sujets aussi vastes que le sens de la vie, la souffrance, et la rédemption.
Une quête spirituelle universelle
‘‘Esther Magnétiseuse’’ n’est pas seulement un roman historique ou un conte de guérison. C’est avant tout une quête spirituelle, une exploration profonde du mystère de la vie et de la mort. À travers le parcours d’Esther, l’autrice pose des questions essentielles sur la résilience humaine face à la souffrance et sur les liens invisibles qui unissent tous les êtres humains, indépendamment de leur origine ou de leur croyance.
La quête d’Esther devient ainsi un miroir dans lequel chacun peut se reconnaître. Le roman explore la force de l’amour et de la foi comme moyens de surmonter les épreuves de la vie, tout en mettant en lumière la lumière persistante, même dans les moments les plus sombres. En prônant une spiritualité universelle, Chelli invite ses lecteurs à dépasser les dogmes et à rechercher ce qui unit l’humanité, au-delà des différences superficielles.
Une écriture poétique sublime
L’écriture de Lina Chelli est empreinte de poésie et de douceur. Par son style délicat et immersif, elle parvient à rendre l’invisible palpable, à capturer l’essence du mystère dans un monde parfois empreint d’obscurité. Son écriture, à la fois claire et sensuelle, permet au lecteur de se perdre dans les méandres d’un récit où le quotidien et le miraculeux se confondent. À travers chaque page, l’autrice nous guide dans un voyage sensoriel et spirituel où la lumière devient un guide, même dans les moments d’incertitude et de confusion.
‘‘Esther Magnétiseuse’’ est un roman captivant et universel, qui parle à tous ceux qui s’interrogent sur le sens de la vie et la place du mystère dans l’existence. Ce n’est pas seulement l’histoire d’une jeune fille dotée de pouvoirs, mais une invitation à réfléchir sur la résilience, l’amour, et la force des liens invisibles qui unissent l’humanité. Ce livre, à la fois intime et profond, est un véritable voyage initiatique, un appel à ouvrir son cœur et son esprit à des dimensions invisibles.
Disponible en autoédition sur Amazon, ‘‘Esther Magnétiseuse’’ est une lecture incontournable pour ceux qui cherchent à explorer les profondeurs de l’âme humaine, tout en s’aventurant dans les mystères de la spiritualité et de l’existence. Lina Chelli est née le 30 mars 1954 à Tunis. Elle a quitté son pays natal en 1957 pour la France, où elle a grandi à Meaux, en Seine-et-Marne. Depuis 1966, elle vit à Marseille. Son expérience multiculturelle et son parcours personnel ont largement influencé son écriture, qui navigue entre l’histoire, la spiritualité et les questions universelles liées à l’humanité. ‘‘Esther magnétiseuse’’, son dernier roman, est un reflet de ses préoccupations profondes sur la condition humaine et la quête de sens.
Plus de 105 000 Syriens ont été arrêtés depuis 2011 et sont disparus sans compter ceux qui le sont bien avant la guerre civile. Fosses communes, corps incinérés mais aussi d’autres retrouvés mutilés dans certaines prisons et certains hôpitaux, la face macabre de la famille Al-Assad qui a régné sans partage pendant 54 ans sur le pays du Levant apparaît au grand jour.
Imed Bahri
Le journal britannique The Times a rapporté que des responsables syriens ont déclaré que des milliers de personnes avaient été secrètement enterrées sous le régime de Bachar Al-Assad dans l’un des sites situés à environ 50 kilomètres au nord-est de la capitale Damas à un moment où les familles de 100 000 Syriens recherchent leurs proches disparus.
Les habitants des villes et des banlieues du pays pensent connaître l’emplacement des cadavres de ceux qui ont disparu dans les champs, là où des soldats ont été vus en train de creuser ou où des camions de légumes ont été arrêtés sans raison apparente.
Abed Boujhad, 42 ans, fossoyeur près de la ville d’Aqraba, au sud-est de Damas, a déclaré que «les camions sont arrivés la nuit. Le sang coulait du fond des camions et nous pouvions encore voir du sang sur la route le lendemain».
Des fosses communes
Les images satellite analysées par le journal montrent qu’il y a un grand mur entourant les tours de guet sur un site qui comprend outre des rangées de tombes distinctives une série de tranchées. Avant 2011, ce n’était qu’un cimetière ordinaire et il semble que ce soit transformé en charnier depuis 2012 après le déclenchement de la guerre civile.
Le journal britannique rappelle que depuis le début de la révolution en 2011, des chiffres énormes circulent sur le nombre de personnes arrêtées et tuées par le régime notamment une liste détenue par des observateurs qui comprend 136 000 personnes disparues dont environ 31 000 ont été relâchées ce qui signifie qu’au moins 105 000 personnes sont présumées mortes et dont les cadavres ont disparu.
Selon le journal, de plus en plus de preuves indiquent que de nombreux anciens détenus ont été enterrés dans des fosses communes situées près d’Al-Qutayfa à environ 50 kilomètres au nord-est de Damas.
Les autorités locales affirment que des milliers de personnes ont été secrètement enterrées entre 2013 et 2015 mais ce terrain a été rasé au bulldozer il y a deux ans et est devenu le site d’une base du Hezbollah libanais où se trouvent désormais des véhicules militaires et du matériel de communication abandonnés.
Muhammad Abu Al-Baha, 40 ans, un enseignant d’Al-Qatifa qui effectuait son service militaire dans la ville se souvient avoir vu des soldats creuser des tranchées de 50 mètres de long. Au bout de quelques semaines, il a senti la pire des odeurs que l’on pouvait sentir. Lorsqu’il a interrogé les soldats, ils lui ont a répondu que cela provenait de cadavres.
Au cours des mois suivants, Muhammad Abu Al-Baha a vu des soldats placer des corps dans des tranchées. «Je passais devant ce cimetière et j’ai vu des camions réfrigérés remplis de corps», a-t-il déclaré en expliquant que la plupart des corps étaient dans de grands sacs en plastique dont certains étaient découverts. Ils ont été entassés dans des tranchées les uns sur les autres et on estime qu’au moins 2 000 corps y ont été enterrés.
Le journal a noté que les images satellite des soucis concordaient avec le témoignage d’Abu Bahaa. Muhammad Abu Abdullah, le maire de la ville, a déclaré que les fausses communes avaient été créées après l’opposition locale au placement des corps des prisonniers dans des fosses anonymes dans le cimetière civil au centre de la ville.
«A cette époque, le sang n’avait aucune valeur. N’importe qui pouvait être tué pour la moindre raison ou pour n’importe quelle accusation. De nombreux jeunes hommes disparaissaient avec ou sans inculpation. Une fois transférés à la branche de la sécurité régionale, ils étaient soit exécutés, soit mouraient de faim, de maladie, de saleté et de torture», a-t-il ajouté.
Deux fours crématoires à Saydnaya
«C’est ici qu’ils envoyaient les personnes tuées dans les centres de détention et aux postes de contrôle», a expliqué Diab Sariya, qui travaille pour l’Association des détenus et des personnes disparues de la prison de Saydnaya, le groupe qui a précédemment identifié le site.
Imad Al-Jam, 40 ans, a déclaré que lors de sa peine à Saydnaya, il avait vu des groupes de 50 à 400 prisonniers être transférés au sous-sol et exécutés. Il a ajouté qu’avant 2022, ces exécutions avaient lieu tous les mois ou deux mais elles sont devenus plus rares par la suite soulignant qu’aucune personne capturé avant 2017 n’est resté dans cette prison.
Le prisonnier jordanien Ibrahim Sgour qui a été ballotté de prison en prison en Syrie pendant 26 ans et qui en a passé plusieurs à Saydnaya jusqu’en 2008 a indiqué dans une interview qu’il y avait deux fours crématoires dans la sinistre prison et que les prisonniers morts sous la torture ont été incinérés. Beaucoup de familles dont des parents y étaient détenus s’y sont rendus après la chute de Bachar Al-Assad mais n’ont trouvé aucune trace des leurs.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) devrait accorder un prêt-relais en fonds propres de 20,3 millions d’euros à Scatec pour la construction et l’exploitation de deux centrales solaires de 50 MW en Tunisie, selon les documents récapitulatifs du projet ici et ici. Les prêts sont actuellement en attente d’approbation.
S’appuyant sur des financements antérieurs, la Berd et l’agence française de développement, Proparco, ont convenu, en août dernier, de prêter au japonais Aeolus – une filiale de la branche d’investissement de Toyota, Toyota Tsusho Group – et au développeur norvégien d’énergies renouvelables Scatec 25 millions d’euros pour la construction des deux centrales solaires de Sidi Bouzid et Tozeur.
Le plan de financement de la Berd comprend un prêt de 12,5 millions d’euros, une tranche concessionnelle de 8,2 millions d’euros du Clean Technology Fund (CTF) de la Banque et une autre tranche de 4,6 millions d’euros du Global Environment Facility.
Scatec et Aeolus ont donné le coup d’envoi de la centrale de 50 MW à Tozeur en septembre. Scatec, à qui la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) a attribué un contrat d’achat d’électricité de 20 ans avec option de prolongation de 10 ans, se chargera des services d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction, de gestion des actifs et d’exploitation et de maintenance. Les opérations devraient débuter avant la fin de 2025. La Tunisie a défini une stratégie nationale pour développer des centrales solaires d’une capacité combinée de 500 MW à travers le pays, avec pour objectif que les sources d’énergie propres représentent 35% de son mix électrique d’ici 2030, et son objectif inconditionnel de réduction des émissions de 27% et – 35 millions de tonnes de CO2 – d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010.
La prochaine recrue de l’Espérance de Tunis, le Suédois d’origine tunisienne, Elyas Bouzaiene, était au stade Hamadi Agrebi de Radès, hier soir, samedi 14 décembre 2024, pour suivre le match de la 3e journée de l phase de poules de la Ligue des Champions d’Afrique entre les «Sang et or» et le club égyptien des Pyramids FC.
Le latéral droit du club suédois Västeras SK, âgé de 27 ans dont des médias suédois ont annoncé le prochain transfert au profit du club de Bab Souika a sans doute apprécié l’excellent match de ses futurs coéquipiers qui ont battu leurs adversaires du jour par 2 à 0, au terme d’une rencontre menée tambour battant et au cours de laquelle ils auraient pu marquer au moins deux autres buts.
L’ambiance dans les gradins était également époustouflante avec un public des grands jours.
Né le 8 septembre 1997, à Flemingsberg, en Suède, d’un père tunisien et d’une mère finlandaise, Elyas Bouzaiene est un joueur grand de taille (1,80 m). Son contrat avec le club de ligue 1 suédoise Västerås SK court jusqu’au 31 décembre 2025.
Le joueur possède un passeport suédois et un passeport tunisien. Bien qu’il n’ait pas encore acquis de passeport finlandais, il est toutefois approché par les sélections tunisienne et finlandaise.
Avant de rejoindre Västeras SK en 2024, Bouzaiene a été formé au Kristianstad FC, avant de jouer respectivement pour Viby IF, Ifö Bromölla IF, Lunds BK, Ettan Södra et Degerfors IF.
Le parc de Sidi Bou Saïd, conçu durant l’ère Ben Ali, était autrefois un modèle d’organisation et de respect des règles. À cette époque, les consignes étaient claires : aucune voiture et aucun vélo n’étaient autorisés à circuler dans cet espace. Une réglementation rigoureuse assurait la tranquillité des lieux et protégeait ce site emblématique. Cependant, ces principes semblent aujourd’hui relégués aux oubliettes, laissant place à des pratiques d’exploitation abusives et à un état de désordre qui soulève de nombreuses interrogations sur la gestion des autorités compétentes.
Leith Lakhoua *
Depuis quelque temps, les citoyens s’indignent face à des dérives notoires au sein du parc. En ligne de mire, le gérant d’un café qui semble jouir d’une immunité inébranlable. Si les quatre entrées principales du parc affichent des panneaux interdisant explicitement la circulation des voitures et des bicyclettes, une exception demeure : l’entrée donnant accès directement au café en question. Aucune signalisation n’y est présente, et les véhicules y pénètrent sans aucune contrainte, stationnant parfois même à quelques mètres du café. Comment expliquer un tel laxisme? Pourquoi cette porte déroge-t-elle aux règles appliquées partout ailleurs?
L’impunité comme norme ?
La question des deux poids deux mesures est au cœur de cette problématique. Il est légitime de se demander pourquoi certains individus ou établissements semblent bénéficier d’un traitement de faveur de la part des autorités. Pourquoi fermer les yeux sur ces dépassements? Ce silence assourdissant, voire cette complicité passive, laisse planer un sentiment d’impunité qui, malheureusement, caractérise encore certaines pratiques en Tunisie.
Le cas du parc de Sidi Bou Saïd n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il illustre un état d’esprit persistant où l’application des lois semble fluctuante selon les intérêts en jeu.
Alors que les citoyens ordinaires se voient rappeler à l’ordre pour la moindre infraction, d’autres réussissent à contourner les règles, protégés par des influences ou des connivences suspectes.
La défaillance des autorités locales
Face à cette situation, les autorités locales, à commencer par le «moatamad» local (délégué ou sous-préfet), sont interpellées. Leur rôle est essentiel pour garantir l’ordre et le respect des lois. Pourquoi ces responsables ferment-ils les yeux? Pourquoi les mesures correctives tardent-elles à être appliquées? La réponse est attendue avec impatience, tant par les habitants de Sidi Bou Saïd que par l’ensemble des Tunisiens soucieux de justice et d’égalité.
Doit-on attendre l’intervention du président Kaïs Saïed pour résoudre un problème aussi évident? L’implication directe des plus hautes autorités est-elle nécessaire pour rappeler des principes aussi basiques que l’égalité devant la loi et le respect des règles communes? Une telle perspective témoigne des carences des structures intermédiaires chargées de veiller au bon fonctionnement de nos institutions.
L’urgence d’une régulation citoyenne
Le pays doit s’autoréguler. Bien au-delà de l’application stricte des lois, c’est une prise de conscience collective qui est nécessaire. Les responsables administratifs et les commis de l’État doivent jouer un rôle actif dans la sensibilisation et la mobilisation des citoyens pour protéger l’intérêt général.
En Tunisie, comme ailleurs, il existera toujours des individus cherchant à se placer au-dessus des lois. Mais face à ces abus, c’est la volonté citoyenne qui doit prévaloir. Un peuple vigilant et engagé est le meilleur rempart contre l’impunité.
Le parc de Sidi Bou Saïd, ce joyau historique, mérite mieux que ce laisser-aller. Les autorités doivent rétablir l’ordre et prouver que nul n’est au-dessus des lois. Ce combat dépasse le cas spécifique d’un café ou d’un parc : il s’agit d’une question de principe et de justice sociale. La Tunisie ne peut avancer tant que les pratiques de favoritisme et les deux poids deux mesures perdurent.
Les citoyens, pour leur part, doivent rester vigilants et exigeants. C’est par cette mobilisation collective que nous pourrons bâtir une Tunisie plus juste, où l’intérêt public primera sur les privilèges privés.
* Consultant en organisation industrielle et logistique.
L’attitude actuelle des Arabes face aux Américains et aux Israéliens relève du défaitisme. Ils croient préserver la paix et l’avenir en demeurant dans l’expectative face à l’expansionnisme israélien. En réalité ils auront d’autant moins le choix de leur avenir. Et cela, l’Histoire ne cesse de nous l’enseigner…
Dr Mounir Hanablia *
L’Armada est cette flotte de 130 vaisseaux emportant 30 000 hommes que le Roi Philippe II d’Espagne affréta pour conquérir l’Angleterre en 1588. Elle se composait d’environ 130 navires. Il fallut une véritable révolution navale pour que les Espagnols, habitués à se battre sur des galères effilées armées d’éperons mobilisées par des rameurs avec des soldats se lançant à l’assaut des bateaux immobilisés par des grappins, se convertissent aux voiliers hauts arrondis capables de traverser l’océan et utilisant les canons pour endommager leurs adversaires et les couler.
Le Roi d’Espagne, champion de l’Eglise catholique, reprochait à la Reine d’Angleterre sa religion anglicane, le soutien apporté aux Hollandais calvinistes révoltés et que les Espagnols considéraient comme des rebelles, enfin les attaques contre les galions espagnols remplis des richesses d’Amérique du Sud.
L’Armada prit la mer en mai 1588 et se dirigea vers la Manche, ce bras de mer entre l’Angleterre et la France. Son plan était d’accoster en Flandre afin de se ravitailler et d’embarquer des soldats amenés par le duc de Parme, puis de les débarquer sur la côte anglaise afin de prendre le pays. Mais c’était compter sans la flotte anglaise bien renseignée et surtout sur l’expérience de ses équipages.
La supériorité maritime anglaise
Entre le 16 et le 26 juillet, une série d’engagements eurent lieu qui ne causèrent que peu de dégâts aux adversaires du fait de la volonté des Britanniques de ne pas se rapprocher des bateaux espagnols. De ce fait leurs couleuvrines ne furent pas assez puissantes pour couler les bateaux espagnols dont les canons n’avaient pas la portée nécessaire pour les atteindre.
Les Espagnols tentèrent de prendre la flotte adverse qui se trouvait dans le grand port de Plymouth, mais Francis Drake réussit à déployer ses unités au large à la barbe de ses adversaires et à prendre le vent, ce qui lui permettait de les attaquer sans risquer lui-même d’être surpris.
La flotte anglaise adopta la tactique de la meute qui consistait à attaquer les navires exposés de l’adversaire et à l’obliger de leur porter secours pendant que leur flotte se déplaçait et se mettait constamment sous le vent.
Les Espagnols furent ainsi empêchés de prendre l’île de Wight, qui aurait pu constituer pour eux une importante tête de pont. Un de leurs vaisseaux explosa suite à un acte de sabotage et un de leurs grands capitaines fut pris avec son bateau victime d’une grave avarie. Cependant, ils atteignirent Calais sans encombre mais sans trouver les soldats et le ravitaillement promis.
Dans la nuit du 26 juillet les Anglais lâchèrent sur la flotte espagnole regroupée et à l’ancre des brûlots, ces bateaux auxquels le feu avait été allumé. Les brûlots ne causèrent aucun dégât mais le Duc de Medina Sidonia, l’amiral de l’Armada occupa de couper les amarres et de détacher les ancres. Ce fut une décision fatale qui causa la dispersion des bateaux, ce qui la plaça à la merci des marins et des canons anglais, les Espagnols ayant épuisé leurs munitions.
Il s’ensuivit, le 29 juillet, la bataille dite de Gravelines. Quelques bateaux échoués sur les côtes flamandes furent pillés, et les soldats qui s’y trouvaient massacrés par les corsaires hollandais à l’affût. La moitié de la flotte avec le vaisseau amiral cingla vers l’ouest puis rejoignit l’Espagne par le sud-est en septembre. Les autres bateaux prirent vers le nord. Ceux qui contournèrent les Orcades et l’Écosse puis l’Irlande purent retrouver le chemin du retour. Les autres, qui s’engagèrent dans le golfe de Donegal et la mer d’Irlande, environ 25, s’échouèrent contre les récifs et coulèrent. Les naufragés furent pris et massacrés par les Anglais. Certains tel Leyva et les nobles qui l’accompagnaient traversèrent la côte et purent restaurer sommairement un autre bateau mais ils coulèrent au large de l’Angleterre. Un certain Cuellar, condamné à mort pour avoir laissé son bateau dépasser son vaisseau amiral fut condamné à mort sans que la sentence ne soit exécutée. Il se retrouva naufragé en Irlande et put regagner l’Ecosse puis la Flandre espagnole avant de rentrer dans son pays.
Au total, environ une cinquantaine de bateaux furent perdus et environ 20 000 marins et soldats ne regagnèrent pas leurs foyers.
Du côté des anglais, une centaine mourut au combat, et environ un millier décédèrent probablement par empoisonnement en consommant de la nourriture avariée. En effet, l’hygiène était tellement déplorable sur les bateaux que l’eau et la nourriture s’en trouvaient fréquemment polluées. Cependant, il est probable que quelques-uns moururent du typhus, véhiculé par les poux.
Pour tout dire les Anglais remportèrent la victoire même s’ils ne le surent pas immédiatement, contre l’Invincible, qui s’avéra ne l’être que de nom. Et cela, ils le doivent avant tout à leur meilleure science de la navigation à la voile et au brio de leurs chefs. Ils étaient en effet habitués à naviguer et pêcher dans les eaux agitées de l’Atlantique Nord. Leur organisation était également supérieure, et dans le domaine de la mer, même si l’Amiral était toujours un noble, les gens du peuple tels que Francis Drake connus pour leurs compétences trouvaient leur place et leurs voix étaient entendues.
C’est Drake qui fut le maître tacticien de la flotte anglaise, même si la Reine refusa ses conseils d’attaquer l’Armada et de la détruire dans ses ports d’attache avant son départ. D’autre part, c’est lui qui introduisit les rangées de canons sur les flancs des vaisseaux et qui transforma ainsi le combat naval. Enfin c’est son raid sur Cadix en 1587 qui fit prendre conscience à ses adversaires de la supériorité maritime anglaise.
En contrepartie, les Espagnols étaient dépourvus en marins qualifiés et de surcroît, ceux-ci étaient soumis à l’autorité des nobles qui ne connaissaient rien aux affaires de la mer. Le Duc de Medina Sidonia, nommé Amiral contre sa volonté il faut le préciser, était ainsi dénué de toute qualification. En dépit de son courage, c’est lui qui dans un moment d’affolement donna l’ordre funeste de rompre les amarres des bateaux provoquant ainsi la dispersion de la flotte.
Le destin des nations est entre leurs mains
Certes l’Espagne surmonta le désastre et forte de l’expérience elle reconstitua une flotte qui put protéger efficacement ses bateaux. Néanmoins la résistance victorieuse contre l’Armada fit prendre conscience au peuple anglais de l’importance de sa flotte de guerre pour la protection de son pays. Elle renforça le sentiment national naissant dans la population. Elle empêcha plus tard Napoléon et Hitler d’envahir les îles britanniques.
Le destin des nations n’est pas fait que de paix. Au moment où l’Angleterre affrontait l’Espagne, celle-ci était la superpuissance mondiale, et les Anglais n’étaient pas assurés de vaincre.
On peut imaginer ce qui se serait passé si la Reine d’Angleterre avait fait sa soumission à un pays beaucoup plus puissant qu’elle; il n’y aurait probablement pas eu d’Etats Unis d’Amérique.
On peut voir comment l’attitude actuelle des Arabes face aux Américains et aux Israéliens relève du défaitisme. Les Arabes croient qu’ils préservent la paix et l’avenir en demeurant dans l’expectative face à l’expansionnisme israélien. En réalité ils auront d’autant moins le choix de leur avenir.
A l’inverse, les Israéliens, ces élèves émoulus de l’impérialisme anglais, essaient d’adopter la tactique de Drake qui consiste à détruire les potentialités de l’adversaire avant qu’il ne s’en serve. On a vu comment ils ont agi en Syrie.
Pourtant malgré les inévitables destructions issues d’une infériorité aérienne, le Hezbollah, le Hamas, les Houthis, des organisations paramilitaires qui ne comptent pas plus de quelques milliers de militants, ont prouvé qu’on pouvait résister victorieusement à leur supériorité aérienne.
Les pays arabes devraient comprendre que tout comme les Anglais s’étaient dotés des moyens nécessaires pour construire une marine capable de les protéger, ils devraient développer leurs drones et leurs missiles balistiques, intégrer l’immensité de leur territoire, dans une stratégie de survie, plutôt que d’accepter de devenir les grands disparus dans les oubliettes de l’Histoire.
* Médecin de libre pratique.
‘‘L’invincible armada’’ de Blond Georges, éditions Plon, 1er janvier 1988, 218 pages.
Kamel Gaha est poète, essayiste, chercheur et ancien professeur de littérature française aux Universités de Tunis et de la Manouba.
Né en 1949 à Menzel Kamel, Gaga est coresponsable d’équipes de recherches, en France et en Tunisie. Ayant occupé de hautes fonctions culturelles, il est membre de l’Académie tunisienne, Beit-Al Hikma.
Ecrit en français et en arabe. A publié, en français : Chemin vers, Ceres; La Route vers l’or, Bibliomed, 2007; Le livre des pérégrinations, Ceres 1984.
Tahar Bekri
J’ai veillé l’ombre rétive jusqu’à l’extinction
de la complainte,
Epuisé mon trésor de souffle et de salive à
rappeler les mots sacrés de la vie,
Et me voilà, sorti de ma veille et de mes litanies tenaces,
Nu d’ombre, et d’avenir sevré,
Ô Sable frère et double impassible de l’ombre chue.
Je te lègue tous les excès de mon verbe cinétique,
Et ma hâte,
Et ma réserve d’eau pour nourrir les veines
sombres de la terre.
Ici je touche aux confins de la voix.
Je me ramasse sur le rêve où se résout
l’énigme secrète pour que rien ne subsiste
sinon cette folie de l’homme se mesurant à lui-même.
Et je souris à des enfants s’ébrouant comme
à des songes qui exercent leur efficience
à l’aune de la vie.
Et c’est cela qu’on célèbre quand on chante
l’indicible beauté du monde,
Et c’est cela que l’homme invente quand il
mime la passion qui travaille.
Se mouvoir en soi comme en terre d’exode et
de haute transhumance.
Et c’est cela qu’on nomme songe et dignité de l’homme.
Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Samir Cheffi a appelé les forces civiles à se serrer les rangs en cette période difficile que traverse la Tunisie.Vidéo.
Le dirigeant syndicaliste, qui participait ce samedi 14 décembre 2024 à l’événement organisé par la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme, a déclaré que «la gravité de la situation sur les plans national, régional et international, et le recul enregistré en matières de droits politiques et sociaux, en plus du désintérêt de la majorité vis-à-vis des affaires publiques, nous imposent de nous rassembler, de nous concerter et d’échanger nos points de vue pour établir un diagnostic commun et élaborer des visions, des propositions et des alternatives susceptibles de rendre l’espoir aux Tunisiens et de les aider à réaliser leurs rêves et leurs aspirations qui ont été trahis au cours des quatorze dernières années».
«La majorité des Tunisiens se sont détournés des affaires publiques en raison des déceptions, des désillusions et des échecs accumulés par tous les gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution, sans parler des atteintes aux libertés à travers les décrets promulgués et à leur tête le décret 54 de triste mémoire», a encore déclaré Samir Cheffi, dont les propos ont été rapportés par Mosaïque, ajoutant que «la désaffection du public est un grave indicateur quant à l’avenir de la société et de l’Etat en Tunisie. C’est pourquoi nous insistons sur la nécessité pour tous les Tunisiens de sortir de cet état d’apathie et d’évaluer, à travers leurs organisations, associations et partis, la situation générale dans le pays, ainsi que sur le plan régional et international, et de voir comment mettre la Tunisie à l’abri des bouleversements sociaux et politiques et des interventions étrangères, comme nous le constatons dans notre voisinage», par allusion à ce qui se passe actuellement en Syrie après la chute du régime de Bachar Al-Assad .