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 Le sort funeste de 105 000 Syriens disparus depuis 2011 (vidéo)

15. Dezember 2024 um 13:55

Plus de 105 000 Syriens ont été arrêtés depuis 2011 et sont disparus sans compter ceux qui le sont bien avant la guerre civile. Fosses communes, corps incinérés mais aussi d’autres retrouvés mutilés dans certaines prisons et certains hôpitaux, la face macabre de la famille Al-Assad qui a régné sans partage pendant 54 ans sur le pays du Levant apparaît au grand jour. 

Imed Bahri

Le journal britannique The Times a rapporté que des responsables syriens ont déclaré que des milliers de personnes avaient été secrètement enterrées sous le régime de Bachar Al-Assad dans l’un des sites situés à environ 50 kilomètres au nord-est de la capitale Damas à un moment où les familles de 100 000 Syriens recherchent leurs proches disparus. 

Les habitants des villes et des banlieues du pays pensent connaître l’emplacement des cadavres de ceux qui ont disparu dans les champs, là où des soldats ont été vus en train de creuser ou où des camions de légumes ont été arrêtés sans raison apparente.

Abed Boujhad, 42 ans, fossoyeur près de la ville d’Aqraba, au sud-est de Damas, a déclaré que «les camions sont arrivés la nuit. Le sang coulait du fond des camions et nous pouvions encore voir du sang sur la route le lendemain».

Des fosses communes

Les images satellite analysées par le journal montrent qu’il y a un grand mur entourant les tours de guet sur un site qui comprend outre des rangées de tombes distinctives une série de tranchées. Avant 2011, ce n’était qu’un cimetière ordinaire et il semble que ce soit transformé en charnier depuis 2012 après le déclenchement de la guerre civile.

Le journal britannique rappelle que depuis le début de la révolution en 2011, des chiffres énormes circulent sur le nombre de personnes arrêtées et tuées par le régime notamment une liste détenue par des observateurs qui comprend 136 000 personnes disparues dont environ 31 000 ont été relâchées ce qui signifie qu’au moins 105 000 personnes sont présumées mortes et dont les cadavres ont disparu.

Selon le journal, de plus en plus de preuves indiquent que de nombreux anciens détenus ont été enterrés dans des fosses communes situées près d’Al-Qutayfa à environ 50 kilomètres au nord-est de Damas.

Les autorités locales affirment que des milliers de personnes ont été secrètement enterrées entre 2013 et 2015 mais ce terrain a été rasé au bulldozer il y a deux ans et est devenu le site d’une base du Hezbollah libanais où se trouvent désormais des véhicules militaires et du matériel de communication abandonnés.

Muhammad Abu Al-Baha, 40 ans, un enseignant d’Al-Qatifa qui effectuait son service militaire dans la ville se souvient avoir vu des soldats creuser des tranchées de 50 mètres de long. Au bout de quelques semaines, il a senti la pire des odeurs que l’on  pouvait sentir. Lorsqu’il a interrogé les soldats, ils lui ont a répondu que cela provenait de cadavres.

Au cours des mois suivants, Muhammad Abu Al-Baha a vu des soldats placer des corps dans des tranchées. «Je passais devant ce cimetière et j’ai vu des camions réfrigérés remplis de corps», a-t-il déclaré en expliquant que la plupart des corps étaient dans de grands sacs en plastique dont certains étaient découverts. Ils ont été entassés dans des tranchées les uns sur les autres et on estime qu’au moins 2 000 corps y ont été enterrés.

Le journal a noté que les images satellite des soucis concordaient avec le témoignage d’Abu Bahaa. Muhammad Abu Abdullah, le maire de la ville, a déclaré que les fausses communes avaient été créées après l’opposition locale au placement des corps des prisonniers dans des fosses anonymes dans le cimetière civil au centre de la ville.

«A cette époque, le sang n’avait aucune valeur. N’importe qui pouvait être tué pour la moindre raison ou pour n’importe quelle accusation. De nombreux jeunes hommes disparaissaient avec ou sans inculpation. Une fois transférés à la branche de la sécurité régionale, ils étaient soit exécutés, soit mouraient de faim, de maladie, de saleté et de torture», a-t-il ajouté.

Deux fours crématoires à Saydnaya

«C’est ici qu’ils envoyaient les personnes tuées dans les centres de détention et aux postes de contrôle», a expliqué Diab Sariya, qui travaille pour l’Association des détenus et des personnes disparues de la prison de Saydnaya, le groupe qui a précédemment identifié le site.

Imad Al-Jam, 40 ans, a déclaré que lors de sa peine à Saydnaya, il avait vu des groupes de 50 à 400 prisonniers être transférés au sous-sol et exécutés. Il a ajouté qu’avant 2022, ces exécutions avaient lieu tous les mois ou deux mais elles sont devenus plus rares par la suite soulignant qu’aucune personne capturé avant 2017 n’est resté dans cette prison.

Le prisonnier jordanien Ibrahim Sgour qui a été ballotté de prison en prison en Syrie pendant 26 ans et qui en a passé plusieurs à Saydnaya jusqu’en 2008 a indiqué dans une interview qu’il y avait deux fours crématoires dans la sinistre prison et que les prisonniers morts sous la torture ont été incinérés. Beaucoup de familles dont des parents y étaient détenus s’y sont rendus après la chute de Bachar Al-Assad mais n’ont trouvé aucune trace des leurs.

Interview d’Ibrahim Sgour.

https://youtu.be/PT37BEN6rN0?si=YEyvSEujE6AQLqoV

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