Grande-Bretagne : et si Starmer augmentait les impôts de base?
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, n’a pas exclu d’augmenter l’impôt sur le revenu, les cotisations sociales, voire la TVA lors du prochain budget. Autrement dit, le gouvernement pourrait revenir sur ses promesses électorales. Et ce, en vue de combler le déficit croissant des finances publiques.
Interrogé par Kemi Badenoch, chef de l’opposition conservatrice, sur son intention de tenir sa promesse électorale concernant les trois taux d’imposition de base – un des points clés du programme du Parti travailliste lors de la campagne électorale de l’année dernière –, le Premier ministre Starmer a évité de répondre, rapporte Bloomberg.
« Le budget sera déposé le 26 novembre et nous présenterons nos plans. Mais je peux d’ores et déjà dire au Parlement que nous bâtirons une économie plus forte », a-t-il promis.
Cette réponse marque un changement de ton chez les ministres de haut rang concernant une promesse qui a considérablement limité la marge de manœuvre de la chancelière de l’Échiquier, Rachel Reeves. Car ces trois taxes constituent les principales sources de revenus du Trésor.
Starmer est resté vague lorsqu’on lui a posé la question sur sa promesse de ne pas prolonger le gel des tranches d’imposition sur le revenu. Une mesure qui a pour effet de faire basculer davantage de contribuables dans les tranches d’imposition supérieures. « Ce gel a été instauré par eux », a-t-il déclaré, en faisant référence au parti conservateur d’opposition.
Lors d’une conférence de presse tenue après l’intervention du Premier ministre à la Chambre des communes, son porte-parole a également refusé de confirmer que le programme électoral restait en vigueur concernant les trois taux d’imposition. Tout en renvoyant les journalistes aux déclarations du Premier ministre. Ces dernières semaines, les porte-parole de Downing Street ont, lors de leurs points de presse quotidiens, utilisé à plusieurs reprises l’expression « le programme électoral reste en vigueur ».
Les anticipations croissantes de hausses d’impôts et de réductions des dépenses, susceptibles d’aggraver le ralentissement économique, exercent une pression sur la livre sterling. Celle-ci a atteint, mercredi 29 octobre, son plus bas niveau face à l’euro depuis 2023. La devise britannique est en passe de connaître sa plus forte baisse mensuelle en neuf ans.
Parallèlement, les économistes de Goldman Sachs Group Inc. ont appelé la Banque d’Angleterre à baisser ses taux d’intérêt. Citant des données économiques récentes et l’anticipation que « le budget de novembre donnera un coup de pouce important et restrictif à l’économie ».
Le pays pourrait faire face à un manque à gagner de plus de 20 milliards de livres sterling (26 milliards de dollars) pour les finances publiques. Et ce, suite à la révision à la baisse de la productivité de l’économie britannique par l’Office for Budgetary Control. Starmer a évoqué cette situation au Parlement, imputant l’état de l’économie britannique à ses prédécesseurs conservateurs. « Ces chiffres, désormais publiés, confirment que les conservateurs ont causé des dommages encore plus importants à l’économie que nous ne le pensions », a-t-il affirmé.
Il a également abordé la question de la dégradation de la note de l’OBR dans un article publié mardi 28 octobre dans The Guardian, promettant de « déjouer » les prévisions de croissance plus faibles. Tout en reconnaissant que ses choix budgétaires « ne sont pas faciles ». L’austérité « a réduit les investissements, accru la dette et fait exploser les listes d’attente dans les hôpitaux. Si la productivité est notre défi, alors l’investissement est notre solution », a-t-il souligné.
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