Corruption, cocaïne et terreur : la Belgique à l’épreuve d’un État parallèle
Le crime organisé est désormais une « puissance parallèle » en Belgique, qui défie la police et la justice, avertit un magistrat anversois.
La Belgique est en train de devenir un « narco-État » à mesure que les gangs de la drogue étendent leur influence sur la police et le système judiciaire. C’est l’avertissement d’un juge d’instruction dans une lettre anonyme publiée lundi 27 octobre sur le site officiel du système judiciaire belge.
Adressée à la commission de la Justice du Parlement belge, la lettre affirme que la situation à Anvers et dans toute la Belgique va au-delà d’une activité criminelle ordinaire. Décrivant une menace organisée capable de saper les institutions du pays.
« De vastes structures de type mafieux ont pris racine, devenant un pouvoir parallèle qui défie non seulement la police, mais aussi le pouvoir judiciaire ». C’est encore ce qu’on peut lire dans la lettre.
La lettre affirme que la Belgique présente désormais toutes les caractéristiques d’un narco-État. Avec notamment une vaste économie illégale, une corruption systémique et une violence croissante. Le trafic de drogue a créé une « économie de plusieurs milliards de dollars opérant en dehors des circuits officiels », indique l’auteur de la dite lettre.
En outre, le juge assure que la corruption et l’intimidation se répandent au sein des institutions belges. Ainsi, les travailleurs portuaires, les douaniers, les policiers et même le personnel pénitentiaire sont achetés ou contraints. Les réseaux de trafiquants de drogue exercent aussi leur contrôle par la torture, les enlèvements et les attentats à la bombe contre des domiciles privés.
D’ailleurs, certains membres du système judiciaire ont été contraints de vivre dans des maisons sécurisées sous protection policière pendant des mois. Et ce, en raison de menaces directes contre leur vie et celle de leur famille, souligne l’auteur.
De son côté, la ministre belge de la Justice, Annelies Verlinden, a déclaré, lundi 27 octobre à la chaîne VRT, que la situation décrite par le juge était « inacceptable ». Et elle s’est engagée à prendre des mesures pour augmenter le niveau de sécurité des travailleurs du système judiciaire.
Notons à cet égard que la Belgique est un point d’entrée majeur de la cocaïne en Europe, via le port d’Anvers (et le port relié d’Anvers-Bruges). A savoir, l’un des plus grands hubs maritimes d’Europe.
En effet, en 2024, les douaniers belges y ont intercepté 44 tonnes de cocaïne, contre 121 tonnes l’année précédente. Cependant, les autorités ont indiqué que cette baisse ne témoignait pas d’un progrès; mais plutôt d’une adaptation des tactiques des trafiquants. Ceux-ci fractionnent les cargaisons en lots plus petits pour échapper à la détection.
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