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Palestine | Epopée tragique d’une dépossession centenaire

17. Oktober 2025 um 13:30

À travers une plume acérée et une documentation rigoureuse, Rachad Antonius (1) nous invite, dans son livre ‘‘La conquête de la Palestine. De Balfour à Gaza’’ à parcourir le long chemin de croix de la Palestine, depuis l’ambition coloniale de la Déclaration Balfour jusqu’à l’enfer de Gaza. Son ouvrage, aussi dense qu’implacable, se lit comme une fresque historique où s’entremêlent conquête, résistance et silence complice des nations.

Abdelhamid Larguèche *

Rachad Antonius structure son récit en trois actes, comme les mouvements d’une symphonie funèbre

– L’ensemencement (1917-1948) : sous le regard bienveillant de l’Empire britannique, le projet sioniste prend racine. Le Mandat et la Déclaration Balfour deviennent les outils juridiques d’une colonisation naissante, tandis que les institutions sionistes préparent l’avènement d’un État juif sur une terre peuplée.

– L’effraction (1948-1993) : en 1948, la Nakba – la Catastrophe – scelle le destin de centaines de milliers de Palestiniens chassés de leurs foyers. La guerre de 1967 parachève cette mainmise, étendant l’occupation à la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est. Le territoire palestinien se fragmente, la colonisation s’installe.

– Le leurre (1993-2023) : les accords d’Oslo, présentés comme l’aube d’une paix possible, deviennent en réalité le paravent d’une annexion décomplexée. Derrière le langage diplomatique, les colonies prospèrent, le mur s’élève, Gaza étouffe.

Les forces de l’ouvrage

Ce qui frappe, à la lecture, c’est la puissance de la démonstration. Antonius ne se contente pas de raconter; il prouve, cite, archive. Il s’appuie sur les travaux d’historiens israéliens – Ilan Pappé, Benny Morris – pour déconstruire le récit officiel. Chaque affirmation est étayée, chaque phase décortiquée avec une clarté pédagogique rare.

Son analyse de la «colonisation territoriale et démographique» est particulièrement saisissante. Il montre comment, depuis plus d’un siècle, s’opère une lente mais inexorable transformation du paysage humain et géographique de la Palestine.

La «dénonciation de l’apartheid» israélien est tout aussi percutante. Check-points, routes réservées aux colons, lois discriminatoires : Antonius décrit un système où deux peuples vivent sous deux régimes distincts, l’un privilégié, l’autre assiégé.

Enfin, son chapitre sur la «guerre de Gaza (2023)»  est d’une actualité brûlante. Il y voit l’aboutissement logique d’un processus génocidaire, où la violence n’est plus un moyen, mais une fin.

Un livre-miroir

‘‘La Conquête de la Palestine’’ est plus qu’un livre d’histoire : c’est un miroir tendu à l’Occident. Antonius y interroge sa complicité, son silence, la facilité à accepter le récit du plus fort. Il met en lumière la «confusion savamment entretenue entre antisionisme et antisémitisme», instrumentalisée pour réduire au silence toute critique.

Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui refusent l’amnésie organisée et la pensée unique. Il est une clé pour comprendre un conflit trop souvent résumé à des «cycles de violence», alors qu’il s’agit d’une «guerre d’occupation et de résistance», dont les racines plongent dans l’histoire coloniale européenne.

Rachad Antonius signe ici un essai majeur, courageux et nécessaire. Par sa rigueur, son style et sa force argumentaire, ‘‘La Conquête de la Palestine’’ s’impose comme une référence pour quiconque cherche à percer le voile des apparences et à saisir les soubassements d’un drame qui continue de déchirer le monde.

* Historien.

1) Rachad Antonius, professeur associé à l’université de l’UQAM, est un sociologue du monde contemporain, il sera l’hôte de l’Académie Tunisienne Beit al-Hikma où il présentera, le lundi 20 octobre 2025, son ouvrage sur la conquête de la Palestine.

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Tunisie | Mise en circulation d’un nouveau billet de 10 DT

17. Oktober 2025 um 13:00

La Banque centrale de Tunisie (BCT) a annoncé avoir mis en circulation, à compter du 17 octobre 2025, un nouveau billet de banque de dix dinars (type 2020) ayant cours légal et pouvoir libératoire.

Le billet porte les mêmes motifs, caractéristiques et éléments de sécurité que ceux du billet de dix dinars de même type actuellement en circulation, à l’exception:

– de la date d’émission, remplacée par «25-07-2025» au lieu de «20-3-2020» et imprimée en caractères de taille supérieure;

– et des signatures du Gouverneur de la BCT, Fethi Zouhaier Nouri, et celle du vice- gouverneur, Mourad Abdessalem.

Le billet de banque de dix dinars (type 2020) circulera concurremment avec les autres billets de même dénomination et de même type actuellement en circulation.

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Report du procès de Mustapha Djemali et Abderrazek Krimi

17. Oktober 2025 um 12:30

Six travailleurs humanitaires travaillant pour le Conseil tunisien pour les réfugiés (CTR), une organisation humanitaire qui a collaboré avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour examiner les demandes d’asile en Tunisie, sont accusés d’avoir facilité l’entrée clandestine de migrants dans en Tunisie, point de transit essentiel pour ceux qui cherchent à rejoindre l’Europe. Ils ont comparu devant le jeudi 16 octobre 2025 devant le tribunal de première instance de Tunis.

Des groupes de défense des droits humains tunisiens et internationaux ont condamné le procès, affirmant qu’il criminalisait l’aide aux réfugiés et aux migrants.

Parmi les accusés figurent le directeur de la CTR, Mustapha Djemali, un ressortissant tuniso-suisse de 81 ans, et le chef de projet, l’universitaire Abderrazek Krimi, tous deux détenus depuis plus d’un an et demi dans l’attente de leur procès.

Quatre autres employés ont été inculpés dans cette affaire, mais n’ont pas été placés en détention. Ils sont tous accusés d’«hébergement» de migrants et d’«aide à l’entrée illégale» en Tunisie, selon un avocat.

La défense a demandé le report du procès et l’audition du HCR, ainsi que la libération provisoire de Djemali et Krimi, leur détention provisoire ayant dépassé la limite légale de 14 mois.

Le juge a cependant rejeté les deux dernières demandes et décidé de reporter le procès au 24 novembre prochain, sachant que Djemali souffre de graves problèmes de santé, selon sa fille, Yusra. Il peut à peine se tenir debout, a-t-elle dit, ajoutant : «C’est dur de le voir comme ça.»

La famille a indiqué que les accusations initiales de fraude et de blanchiment d’argent contre Djemali avaient été abandonnées.

Les accusés ont été arrêtés en mai 2024 avec une douzaine de travailleurs humanitaires, dont des membres de l’association française Terre d’Asile et de l’organisation antiraciste Mnemty, qui attendent leur procès.

Djemali et Krimi «ont été arrêtés uniquement en raison de leur travail humanitaire légitime», a déclaré Antonia Mulvey, directrice de Legal Action Worldwide, basée à Genève, citée par New Arab.

I. B.

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La Tunisie prévoit une campagne record d’huile d’olive

17. Oktober 2025 um 11:18

La campagne 2025-2026 de l’huile d’olive tunisienne devrait connaître une nette reprise, avec une campagne record et une production estimée à 500 000 tonnes, a indiqué Faouzi Zayani, expert en politique agricole, à Mosaïque FM, indiquant que la campagne sera exceptionnelle et que la Tunisie va peser sur le marché mondial de l’huile d’olive.

Des projections indépendantes indiquent une production de 400 000 à 500 000 tonnes d’huile, potentiellement des niveaux records pour la Tunisie.

Selon des analyses sectorielles publiées ces derniers jours, la production pourrait se stabiliser dans la fourchette haute et placer la Tunisie au deuxième rang mondial pour la campagne en cours, derrière l’Espagne.

Les estimations les plus optimistes tablent sur une production d’environ 500 000 tonnes. Au niveau régional, les premières données régionales confirment la tendance positive : 90 000 tonnes d’olives sont attendues à Monastir, soit un peu plus de 18 000 tonnes d’huile. La récolte devrait débuter entre mi-octobre et début novembre, selon les régions.

La Tunisie s’inscrit dans un contexte méditerranéen en voie de normalisation après deux années de sécheresse : les prévisions du secteur laissent entrevoir une augmentation de l’offre dans l’Union européenne (UE) et une reprise progressive de la demande internationale.

Les indicateurs du Conseil oléicole international montrent également une baisse des prix à la production par rapport aux pics de 2023-2024, la structure des prix restant tributaire de l’évolution des rendements de l’automne.

Au niveau national, les autorités financières et sectorielles ont lancé des réunions opérationnelles pour soutenir la campagne, impliquant le système bancaire et appelant à la promotion des produits tunisiens par l’étiquetage et le conditionnement. L’objectif affiché est d’augmenter le poids de l’huile conditionnée en bouteille par rapport au vrac, améliorant ainsi les marges et la notoriété sur les marchés tiers.

Un problème de marché subsiste cependant : la baisse des prix internationaux a déjà comprimé la valeur moyenne des exportations au cours de la dernière campagne, malgré des volumes en hausse.

Les opérateurs font état d’un besoin de liquidités pour les achats de matières premières, d’une logistique rationalisée et d’une promotion accrue de la marque tunisienne afin d’absorber l’offre attendue et de défendre les niveaux de prix.

Si les rendements d’octobre et de novembre sont conformes aux attentes, la Tunisie se dirige vers un tournant, avec la possibilité de grimper au classement mondial dès 2025-2026.

La résilience des prix et la capacité à introduire de l’huile conditionné sur les marchés non européens seront les facteurs clés pour traduire le potentiel de production en augmentation des recettes en devises et en renforcement structurel de la chaîne d’approvisionnement.

 D’après Ansamed.

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Poursuite de la croissance de la microfinance en Tunisie

17. Oktober 2025 um 11:03

Selon l’Autorité de contrôle de la microfinance (ACM), le volume total des microcrédits en Tunisie a atteint environ 28 milliards de dinars à la fin du premier semestre 2025, attestant la poursuite de la croissance rapide de ce secteur, qui a augmenté de 16,3 % par rapport à la même période en 2024, où le volume total des prêts s’élevait à environ 24 milliards de dinars, rapporte l’agence Tap.

Le nombre total de bénéficiaires a également connu une hausse significative, atteignant 821 123 personnes en juin 2025, contre 773 478 l’année précédente, soit une croissance de 6,2 %.

Par ailleurs, 17 260 personnes ont eu accès pour la première fois à un financement au deuxième trimestre 2025, contre 14 351 et 15 389 au cours de la même période en 2024 et 2023.

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La Berd finance l’économie verte en Tunisie

17. Oktober 2025 um 10:41

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a annoncé, le 14 octobre 2025, le lancement, en collaboration avec l’Union européenne (UE), du Mécanisme de financement de l’économie verte (MFEV) en Tunisie, afin de «renforcer la compétitivité du secteur privé et de soutenir la transition du pays vers une économie verte».

Selon la Berd, «cette initiative historique, la première du genre en Tunisie, permettra d’octroyer 59 millions d’euros de prêts senior non garantis à un maximum de six institutions financières locales, qui les accorderont aux micro, petites et moyennes entreprises.»

«Ce financement sera destiné aux investissements dans l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, l’adaptation au changement climatique et l’économie circulaire», ajoute la banque.

Ce nouveau programme bénéficie également du soutien du TCX Fund, qui fournit des produits de couverture de change aux emprunteurs des marchés émergents et frontaliers, et offrira aux banques tunisiennes un mécanisme de couverture de change à taux réduit, soutenu par l’UE.

Au cours des trois dernières décennies, la Tunisie a connu une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, en grande partie due à une croissance industrielle à forte intensité énergétique.

Conscient de l’importance du développement durable, le pays a mis à jour ses Contributions déterminées au niveau national (CDN) en 2021, fixant l’objectif ambitieux de réduire l’intensité carbone de 45 % d’ici 2030. Le nouveau cadre du GEFF(Green Economy Financing Facilities) soutiendra cet objectif en permettant à davantage de PME d’investir dans les technologies d’adaptation et d’atténuation du changement climatique, contribuant ainsi à réduire significativement la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Ces investissements devraient permettre de réduire les émissions de CO2 de plus de 26 296 tonnes par an.

Ce mécanisme sera complété par un programme complet de coopération technique de la Berd et de l’UE, qui comprendra également des programmes de renforcement des capacités des institutions financières partenaires, l’accent étant mis sur la promotion de l’égalité d’accès au financement vert pour les femmes et les hommes. De plus, ce programme offrira des incitations aux investissements financés par l’UE aux sous-emprunteurs ayant mené à bien et vérifié l’adoption de technologies à haute performance.

À l’échelle mondiale, le programme GEFF opère à travers un réseau de 191 institutions financières locales dans 29 pays, soutenu par un financement de la Berd de 6,3 milliards d’euros.

Cela a permis à plus de 231 000 clients d’éviter conjointement plus de 10 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an.

Depuis le début de ses opérations en Tunisie en 2012, la Berd a investi plus de 2,78 milliards d’euros dans 83 projets à travers le pays, dont 66 % dans le secteur privé.

D’après communiqué.

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Pollution chimique | La tension ne baisse pas à Gabès

17. Oktober 2025 um 10:07

Les habitants de Gabès ont observé hier, jeudi 16 octobre 2025, une «Journée régionale de colère» pour exiger la fermeture des unités du Groupe chimique tunisien (GCT) qui continuent d’émettre dans l’air saturé des gaz toxiques causant de nombreux cas d’asphyxie et d’hospitalisation parmi les riverains. (Ph. Captures d’écran).

Le mouvement de protestation, qui a commencé le 27 septembre dernier avec les premiers cas d’asphyxie ayant touché des écoliers, ne semble pas près de connaître son épilogue. Les protestataires, encadrés par des acteurs de la société civile, reprochent au gouvernement de ne pas avoir tenu les promesses qu‘il avait faites en 2016 de fermer l’usine d’engrais chimiques et de n’avoir pas encore réagi à leur mouvement en proposant des solutions urgentes au problème de la pollution industrielle qui a atteint un seuil critique dans la région, en provoquant diverses maladies chroniques.

Les Gabésiens se sentent abandonnés à leur sort face un ogre qui continue d’émettre des gaz toxiques dans l’air et des boues chimiques dans la mer, portant ainsi atteinte à la biodiversité, à l’agriculture et à la pêche dont vivent beaucoup d’entre eux.

L’équipe d’experts dépêchée dans la région par le président de la république a fait son travail. Elle devra remettre son rapport et ses éventuelles propositions à Kaïs Saïed, dont les Gabésiens attendent non pas des paroles et des promesses, mais des décisions concrètes et fermes à la hauteur de la situation dramatique prévalant dans la région, et notamment un plan de démantèlement des unités polluantes et de réorientation de l’économie régionale vers des activités moins destructrices.

En attendant, les heurts se poursuivent entre les manifestants et les forces de l’ordre et la tension ne baisse pas, alimentée par les arrestations effectuées dans les rangs des protestataires dont beaucoup d’adolescents et de jeunes, mais aussi des femmes.

En fait, le mouvement, qui était porté par des acteurs de la société civile, mobilise aujourd’hui toutes les catégories de la société, et la crainte est de le voir bientôt déborder les limites du gouvernorat de Gabès pour être rejoint par les citoyens dans le reste du pays, et notamment les autres régions affectées par la pollution industrielle, comme Sfax, Gafsa et même, à un degré moindre, Tunis, Bizerte et Monastir.

Latif Belhedi

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Loi de finances 2026 l Des prévisions peu rassurantes

17. Oktober 2025 um 09:16

Le projet de la loi de finances 2026 (PLF 2026) prévoit des charges budgétaires s’élevant à 63,575 milliards de dinars, contre des ressources budgétaires ne dépassant pas les 52,560 milliards de dinars, provenant essentiellement, des recettes fiscales, à hauteur de 47,773 milliards de dinars (82%). Ainsi, le déficit budgétaire restera élevé et atteindra 11,015 milliards de dinars. Il sera sans doute résorbé par le recours à l’endettement, déjà considéré comme très élevé puisqu’il dépasse 80% du PIB.

Selon le PLF 2026, récemment publié par le ministère des Finances et remis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour examen et adoption, les ressources de trésorerie s’élèveront, au cours de l’exercice 2026, à 27 milliards de dinars. Ils serviront, surtout, à financer le déficit du budget de l’Etat (11 milliards de dinars), et à rembourser les services de la dette intérieure (7,932 milliards de dinars) et extérieure (7,917 milliards de dinars).

Les ressources de trésorerie seront puisées, essentiellement, dans des emprunts intérieurs (19 milliards de dinars), et des emprunts extérieurs (6,8 milliards de dinars). Cela ne sera pas une sinécure, car la Tunisie a presque rompu les ponts avec le Fonds monétaire internationale (FMI), dont elle rejette les diktats (et le mot est du président Kaïs Saïed) et on voit mal les bailleurs de fonds internationaux se bousculer au portillon d’un pays dont la notation souveraine, pour ne rien arranger, est très basse, bien qu’elle ait été améliorée par Fitch Rating, la faisant passer de CCC+ à B- avec perspective stable en septembre dernier.

L’article 12 du PLF 2026, prévoit d’autoriser la Banque centrale de Tunisie (BCT) à accorder des facilités de financement au profit de la trésorerie générale, à hauteur de 11 milliards de dinars. Ces facilités doivent être remboursées, sans intérêts, sur une période de 15 ans, dont une période de grâce de 3 ans. En d’autres termes, les générations à venir payeront pour notre frénésie dépensière !

S’agissant du budget réservé pour appuyer financièrement le secteur public (ministères et entreprises publiques), dont l’effectif s’élève à 687 000 agents (excusez du peu !), il est estimé à 1,585 milliard de dinars, sachant que les recrutements dans ce secteur en sureffectif vont se poursuivre en 2026.

Avec de telles prévisions, le déséquilibre des finances publiques va non seulement se poursuivre mais éventuellement s’aggraver, puisque l’Etat ne prévoit pas de réduire ses dépenses, mais plutôt les augmenter, sans que la croissance ne suive au même rythme (2,3% en 2025 selon les prévisions de la Banque mondiale).  

I.B. (avec Tap)

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Jendouba | Pour une gestion durable de l’eau et des sols

17. Oktober 2025 um 08:26

Les acteurs agricoles de Jendouba se mobilisent pour la valorisation de l’eau verte et la conservation des sols à travers la mise à échelle de mesures de gestion durable des ressources naturelles pour une agriculture résiliente face au changement climatique.

Face à la variabilité climatique croissante et à la raréfaction des ressources en eau, la Tunisie est confrontée à des défis environnementaux majeurs : hausse des températures, baisse des précipitations, sécheresses prolongées, érosion et dégradation des sols.

Ces conditions entraînent une diminution significative du niveau des barrages, aujourd’hui limités à environ 30 % de leur capacité, et imposent des mesures de rationnement qui affectent directement le secteur agricole, pilier de la sécurité alimentaire nationale.

Dans ce contexte, le renforcement des capacités techniques des agriculteurs et agricultrices et la diffusion de mesures durables de gestion des eaux et des sols constituent des leviers essentiels pour mieux conserver les eaux pluviales dans le sol et diminuer la pression sur les autres sources en eau, contribuant ainsi à l’équilibre hydrique.

Renforcer la résilience du secteur agricole

Ces mesures permettent également d’améliorer la productivité, restaurer les terres dégradées et renforcer la résilience du secteur face aux changements climatiques.

C’est dans ce cadre qu’intervient le projet de coopération tuniso-allemande «Renforcement de la Résilience climatique à travers la gouvernance des ressources naturelles» (ReGnR), mandaté par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), cofinancé par l’Union Européenne (UE) et mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche (MARHP) et le ministère de l’Environnement (ME).

Dans le gouvernorat de Jendouba, le projet accompagne les efforts de l’Institut national des grandes cultures (INGC) et de l’Office de développement sylvo-pastoral du Nord-Ouest (Odesypano), en coordination avec la Direction générale de l’aménagement et de la conservation des terres agricoles (DGActa), à travers le lancement prochain de deux programmes d’appui destinés aux agriculteurs, agricultrices et acteurs locaux. Ces programmes visent la mise à l’échelle de pratiques durables de gestion des ressources en eau et des sols, en particulier la mobilisation et la valorisation de «l’eau verte» qui est l’humidité naturellement stockée dans le sol et disponible pour les plantes.

Valoriser l’eau verte

Le projet ReGnR lance deux appels à participation dans le gouvernorat de Jendouba. Ils s’adressent aux agriculteurs et agricultrices, aux organisations professionnelles agricoles, aux ONG ainsi qu’aux très petites et moyennes entreprises souhaitant s’engager dans la mise en œuvre de pratiques durables de gestion de l’eau et des sols dans les grandes cultures, les parcours et les oliveraies :

– Grandes cultures (en partenariat avec l’INGC) dans les délégations de Aïn Draham, Balta-Bouaouane et Bou Salem. (Période de candidature : du 30 septembre au 30 octobre 2025.)

Lien de participation

– parcours et oliveraies (en partenariat avec l’Odesypano) dans les délégations de Fernana et Ghardimaou. (Période de candidature : du 9 septembre au 30 octobre 2025.)

Lien de participation

Mobiliser les acteurs agricoles

Agissant de manière ciblée dans les zones montagneuses, l’Odesypano a lancé une première phase d’appel à manifestation d’intérêt qui a suscité un large engouement : 1 914 agriculteurs/trices et 22 structures intermédiaires (organisations professionnelles, ONG et petites entreprises agricoles) ont ainsi exprimé leur volonté de participer au programme.

L’Odesypano accompagne actuellement les candidats à travers des actions de sensibilisation et un appui à la formulation de projets de Conservation des eaux et des sols (CES), portant notamment sur la construction d’ouvrages CES, la réhabilitation de sols par plantation, le compostage et l’amendement organique. Après la sélection des candidat·e·s, l’Odesypano, en collaboration avec les acteurs impliqués, prévoit d’assurer un accompagnement spécifique durant les saisons agricoles 2025-2026 et 2026-2027, afin d’appuyer la mise en œuvre des projets retenus.

Cet appui consiste en l’organisation de sessions de formation et d’un accompagnement technique de proximité, ainsi qu’en la distribution de semences fourragères et de plants de variétés résistantes à la sécheresse.

En parallèle, l’INGC lance un appel à candidature pour sélectionner 80 agriculteurs et agricultrices leaders en matière de conservation des eaux et des sols dans les grandes cultures. Les pratiques promues incluent le semis direct, l’agriculture de conservation, les cultures de couverture et les associations fourragères. Cette initiative vise à former et accompagner des agriculteurs leaders capables de diffuser à grande échelle des techniques agricoles durables et innovantes.

Une démarche concertée et inclusive

Les participant-e-s bénéficieront d’une formation approfondie et mettront en œuvre des parcelles de mise à l’échelle lors de la saison agricole en cours et la suivante, afin d’illustrer concrètement les bénéfices de ces pratiques sur la productivité et la durabilité des exploitations.

Les agriculteurs/trices leaders sélectionnés.es sont également appelé.e.s à diffuser ces pratiques à au moins 10 agriculteurs/trices dans leurs territoires, en ancrant une approche de diffusion en cascade des compétences acquises.

Ces actions sont appuyées par deux comités régionaux associant les autorités locales, les structures agricoles et les organisations professionnelles. Ils assureront un accompagnement technique et participatif tout au long du processus, de la sélection des bénéficiaires jusqu’à la mise en œuvre des projets sur le terrain.

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Pollution à Gabès | L’assassinat de l’environnement que la Tunisie refuse de regarder en face

17. Oktober 2025 um 07:07

Les manifestations à Gabès, après une nouvelle vague d’intoxications au gaz, ont forcé l’État à réagir. Le président Kaïs Saïed a dénoncé «l’assassinat de l’environnement à Gabès depuis de longues années». Faut-il alors choisir entre l’économie et la santé des citoyens ? Faisons le point sur la situation. (Ph. Le complexe chimique de Gabès qui fait polémique, et pas seulement en Tunisie).

Tarek Kaouache *

Le 10 octobre 2025, Gabès s’est de nouveau soulevée. Dix personnes, dont plusieurs lycéens, ont été hospitalisées après une fuite de gaz issue du Groupe chimique tunisien (GCT). Des émanations de soufre et d’ammoniac ont provoqué des troubles respiratoires et relancé la colère des habitants ainsi que des militants écologistes du collectif Stop Pollution.

L’armée a été déployée autour du site. L’UGTT locale a menacé d’une grève générale. Et, seulement après coup, le 11 octobre, Kaïs Saïed a réuni au palais de Carthage les ministres de l’Industrie et de l’Environnement, ordonnant l’envoi d’une mission d’inspection et promettant des «mesures urgentes».

Mais Gabès ne suffoque pas depuis une semaine : elle étouffe depuis plus de trente ans. Les solutions, connues depuis longtemps, attendent toujours la volonté politique d’être appliquées.

Un complexe vital pour l’économie… mortel pour son environnement

Le complexe du GCT transforme le phosphate tunisien en engrais destinés à l’exportation. C’est une source importante de devises et d’emplois : à lui seul, le groupe contribue à environ 0,1 % à 0,4 % du PIB tunisien, selon une estimation fondée sur les données de l’INS pour le secteur chimique (valeur ajoutée : 1,2 % du PIB en 2024).

Mais cette activité essentielle produit aussi un sous-produit toxique : le phosphogypse, une boue acide chargée de métaux lourds, déversée directement dans le golfe de Gabès depuis des décennies. Résultat : une mer quasiment stérile, une biodiversité détruite, et des habitants exposés quotidiennement à des gaz irritants et corrosifs.

En 2017 déjà, une décision gouvernementale avait ordonné la délocalisation du site. Huit ans plus tard, rien n’a changé. Les rapports s’empilent, les intoxications se répètent et la confiance des citoyens s’évapore.

Des solutions connues, mais coûteuses

Contrairement à une idée reçue, la dépollution de Gabès est techniquement possible. Les procédés existent et ont été testés ailleurs dans le monde : le phosphogypse peut être purifié et réutilisé dans le bâtiment; les gaz (soufre, ammoniac) peuvent être captés et convertis en acide sulfurique; les effluents acides peuvent être neutralisés et recyclés.

Le Maroc, via l’OCP, ou la Jordanie, avec la JPMC, ont déjà adopté ces approches. Mais ces investissements coûtent plusieurs centaines de millions de dinars, et le GCT, déjà affaibli, ne peut les financer sans soutien public ou international.

L’État impuissant, les investisseurs frileux

L’autre vérité, plus dure encore, est que l’État n’a plus les moyens d’assurer seul la modernisation environnementale du GCT. Ses marges budgétaires sont épuisées par une dette publique élevée et des subventions énergétiques croissantes.

Les partenaires étrangers, eux, n’accepteraient d’investir qu’à une condition : un plan d’assainissement structurel, c’est-à-dire une réorganisation profonde du groupe, avec rationalisation des coûts et réduction des effectifs. Or, le GCT emploie directement et indirectement des milliers de personnes dans le Sud et tout plan social massif risquerait d’allumer une nouvelle crise sociale et syndicale que pays ne semble pas prêt à affronter.

Résultat : on repousse encore la décision, en entretenant un statu quo aussi dangereux qu’insoutenable.

Le dilemme tunisien : polluer ou perdre en compétitivité ?

La mise aux normes environnementales ferait grimper le coût de production des engrais, réduisant la compétitivité tunisienne face à des concurrents mieux capitalisés. D’un côté, continuer à rejeter ces déchets permet de préserver les emplois et les marges. De l’autre, dépolluer réduirait les exportations et mettrait en péril un fleuron industriel.

Mais ce raisonnement est trompeur, parce qu’il ne prend pas en compte le coût réel de la pollution : pertes agricoles et halieutiques, maladies chroniques, baisse de la valeur foncière et destruction d’un patrimoine naturel.

Valoriser au lieu de rejeter : une voie tunisienne

Le salut de Gabès ne viendra ni d’un communiqué présidentiel, ni d’une inspection express. Il viendra d’une stratégie claire de valorisation : transformer les déchets en ressources.

Le phosphogypse, une fois stabilisé, peut servir dans le ciment ou le plâtre. Les gaz récupérés peuvent devenir des intrants industriels. Les eaux traitées peuvent être réutilisées dans le cycle de production.

Une telle approche créerait des emplois verts, des revenus locaux et réconcilierait économie et environnement. Mais cela demande un plan de financement national, un pilotage technique et une gouvernance transparente — pas des promesses à chaque crise.

Le choix à faire

Gabès n’est pas un accident industriel isolé : c’est le miroir du modèle de développement tunisien — produire vite, exporter beaucoup, corriger peu. Le président a eu raison de dénoncer «l’assassinat de l’environnement à Gabès depuis de longues années». Mais il reste à savoir si la Tunisie veut enfin juger le vrai coupable : l’arbitrage constant en faveur du court terme.

Le jour où le Groupe chimique cessera de voir ses déchets comme un fardeau et commencera à les traiter comme une ressource, Gabès cessera d’être une victime, pour redevenir un symbole de résilience.

* Tribune personnelle rédigée avec le recours à l’IA.

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Football | Tunisie-Brésil, en amical, le 18 novembre à Lille  

16. Oktober 2025 um 13:20

Le match amical de football qui opposera les équipes de Tunisie et du Brésil aura lieu le 18 novembre 2025 à 20h30 au Stade Pierre Mauroy de Lille, France.

C’est ce qu’a annoncé la Fédération tunisienne de football (FTF), ce jeudi 16 octobre, en rappelant que les Aigles de Carthage, qui se sont qualifiés avec panache pour la Coupe du Monde 2026 Etats-Unis, Canada et Mexique, jouera un match amical, quatre jours auparavant, face à la Jordanie.

Il est à rappeler que la dernière rencontre entre les deux sélections a eu lieu en 2022 en France et s’est soldée par un large succès (5-1) de la Seleçao.

Espérons que les Tunisiens feront mieux cette fois, eu égard la forme époustouflante qu(‘ils ont montré lors des rencontres de qualification au Mondial 2026 avec une performance historique : 9 matches gagnés sur 10, 10 clean sheets, 28 points au compteur.

Avant le Mondial 2026, la Tunisie participera àux tournois internationaux : Coupe arabe de la Fifa 2025 au Qatar (1er-18 décembre 2025) et la Coupe d’Afrique des nations 2025 (21 décembre 2025-18 janvier 2026).

I. B.

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Tunisie | Mesures en faveur de la transition énergétique (LF2026)

16. Oktober 2025 um 12:50

Le projet de loi de finances pour l’année 2026 comprend une série de mesures destinées à renforcer la transition énergétique et écologique, à travers le soutien aux investissements dans les énergies renouvelables, l’amélioration de l’efficacité énergétique, et la promotion de l’usage des véhicules électriques et hybrides.

L’article 46 prévoit que le Fonds de transition énergétique prendra en charge l’écart entre le taux d’intérêt appliqué aux prêts d’investissement et le taux moyen du marché, dans la limite de trois points, sans dépasser une marge de 3,5% et ce, pour la période allant du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2028.

Cette mesure s’appliquera aux prêts destinés à l’investissement dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, ainsi qu’aux crédits octroyés par la Banque tunisienne de solidarité (BTS Bank) pour l’acquisition de voitures électriques par les chauffeurs de taxi et les centres de formation en conduite automobile.

L’article 47 prévoit la réduction des droits de douane applicables à l’importation des panneaux solaires (code tarifaire 85.41) à 15%, afin d’encourager la production et l’installation d’équipements photovoltaïques sur le territoire.

L’article 49 introduit, lui, une série de mesures incitatives en faveur des véhicules équipés à la fois d’un moteur thermique et d’un moteur électrique rechargeable par une source d’énergie externe, dans le but de favoriser leur adoption et de réduire progressivement la dépendance du pays aux énergies fossiles.

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Loi de finances 2026 | De nouvelles taxes à la consommation

16. Oktober 2025 um 12:35

La taxe de 100 millimes sur chaque achat effectué dans les grandes surfaces ne sera pas augmentée dans le projet de loi de finances pour 2026. En revanche, d’autres taxes à la consommation sont prévues.

C’est ce qu’a explique le conseiller fiscal Anis Ben Said lors de son intervention ce jeudi 2025 dans l’émission matinale ‘‘Ahla Sabah’’, sur Mosaïque, ajoutant que l’application des taxes de 1,5 dinar par facture de 50 dinars ou plus et de 2 dinars par facture de 100 dinars ou plus, prévue à l’article 21 du projet de loi de finances 2026, ne concerne pas le ticket de caisse, mais bien la facture de paiement demandée par le client aux caissiers des magasins.

Ces nouvelles taxes visent à renforcer les ressources des caisses sociales qui sont fortement déficitaires depuis de nombreuses années.  

I. B.

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Selon un expert, la Chine contrôle toujours les usines du monde

16. Oktober 2025 um 11:32

Les exportations de la Chine ont bondi de 8,3 % en septembre par rapport à l’année précédente, dépassant les prévisions et la croissance d’août. Ses importations ont progressé de 7,4 %, signe que le moteur industriel du pays reste redoutable malgré les pressions exercées par Washington par le biais de droits de douane et de restrictions technologiques, indique le géant mondial du conseil financier deVere Group dans un rapport publié ce jeud1 16 octobre 2025.

Latif Belhedi

Ces performances chinoises, qui confèrent à Pékin un levier crucial dans sa confrontation commerciale avec les Etats-Unis et à Xi Jinping une langueur d’avance sur Donald Trump, surviennent alors que le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, laisse entendre que la suspension actuelle de trois mois des droits de douane pourrait être prolongée, mais seulement si la Chine abandonne son projet d’imposer de nouveaux contrôles stricts à l’exportation sur les terres rares. Ces ressources sont indispensables à l’industrie manufacturière mondiale, des véhicules électriques aux puces électroniques et aux systèmes d’armes de pointe.

Xi Jinping : 1 –  Donald Trump : 0

Nigel Green, PDG de deVere Group, déclare : «Scott Bessent tente d’utiliser l’allègement tarifaire comme levier, mais le rebond des exportations de Pékin signifie que la pression est réciproque.» Il ajoute : «Xi Jinping a désormais la preuve que le moteur commercial de la Chine est résilient et que son gouvernement peut absorber les chocs extérieurs, tandis que les États-Unis cherchent encore un levier de négociation. »

Le bras de fer s’est intensifié depuis que Pékin a annoncé l’octroi de licences d’exportation massives pour les technologies des terres rares et des aimants, renforçant ainsi son emprise sur des chaînes d’approvisionnement que l’Occident ne peut pas encore remplacer.

La réaction de Washington a été immédiate : menaces de droits de douane de 100 %, nouvelles restrictions sur les logiciels chinois et discussions sur une coordination des alliés au sein du G7 pour dissuader la Chine de nouvelles restrictions.

«La guerre commerciale s’est transformée en une lutte de pouvoir pour le contrôle des matériaux et des technologies qui alimentent l’économie moderne», déclare Nigel Green. Qui explique : «Le message de la Chine est qu’elle peut dicter le rythme de la production mondiale. Le message de Washington est qu’elle est prête à risquer des difficultés économiques pour empêcher cette domination.»

L’Amérique de Trump dans l’impasse

Malgré l’impasse, la croissance des exportations chinoises est tirée par des marchés bien au-delà des États-Unis. Les expéditions vers l’Union européenne, l’Asie du Sud-Est, l’Afrique et l’Amérique latine affichent toutes une croissance à deux chiffres, témoignant de l’efficacité avec laquelle Pékin a diversifié ses routes commerciales.

Les exportations vers les États-Unis, en revanche, continuent de fortement diminuer, enregistrant une baisse de plus d’un quart sur un an, alors que la croissance globale des exportations chinoises reste robuste.

Nigel Green déclare : «La capacité de Pékin à conquérir de nouveaux marchés tout en résistant aux droits de douane américains est l’un des changements marquants de la décennie. Cela montre à quel point l’industrie manufacturière mondiale dépend encore des capacités, de la logistique et du pouvoir de fixation des prix de la Chine. Même en période de confrontation, le reste du monde ne peut pas facilement se désengager.»

Les marchés ressentent déjà la tension. La volatilité des devises s’est accrue, les prix des matières premières ont bondi et les investisseurs en actions réajustent leur exposition aux secteurs liés à l’industrie manufacturière mondiale.

«La prochaine phase de cette guerre commerciale façonnera la politique monétaire et le sentiment des investisseurs à l’échelle mondiale», déclare le PDG de deVere.

La Chine aborde le prochain cycle plus forte

Si les droits de douane augmentent et que les chaînes d’approvisionnement se fracturent, les pressions inflationnistes pourraient réapparaître au moment même où les banques centrales se préparent à assouplir leur politique. Cette combinaison pourrait créer à la fois des perturbations et des opportunités pour les portefeuilles. «Les périodes de tensions géopolitiques génèrent souvent des gains exceptionnels pour ceux qui sont positionnés en amont du cycle. Les pays et les entreprises capables de combler les déficits de production engendrés par les restrictions commerciales en sortiront les grands gagnants. Les investisseurs qui maintiennent une exposition diversifiée entre régions et classes d’actifs seront les mieux placés pour en tirer profit», analyse l’expert.

Pour l’instant, Pékin semble enhardi. Les données d’exportation renforcent son affirmation selon laquelle la Chine peut résister à toute escalade tarifaire et soutenir la demande mondiale. Washington, quant à lui, est confronté au dilemme de resserrer davantage sa politique sans déclencher d’inflation ni aliéner ses alliés qui dépendent des chaînes d’approvisionnement chinoises.

Nigel Green conclut : «Les chiffres de Pékin changent le ton des négociations. La Chine aborde le prochain cycle plus forte, et non plus affaiblie.» Quant aux États-Unis, ils «détiennent peut-être le plus grand marché de consommation au monde, mais la Chine prouve qu’elle contrôle toujours les usines du monde.»

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A Charm El-Cheikh, la Palestine réduite à une carte postale égyptienne

16. Oktober 2025 um 10:10

Le 13 octobre 2025, les dirigeants du monde se sont réunis à Charm El-Cheikh, au bord de la mer Rouge, pour parler de paix à Gaza. Autour de la table : Abdel Fattah Al-Sissi, Donald Trump et une vingtaine de chefs d’État venus d’Europe, du Golfe et d’Afrique du Nord. Le décor était parfait : drapeaux, caméras, formules calibrées. Mais derrière la mise en scène, un vide régnait. Les corps étaient là, l’esprit non. La diplomatie parlait encore, mais le sens avait quitté la salle. Et les mots flottaient comme des drapeaux sans vent. 

Manel Albouchi *

Donald Trump a déclaré : «La phase deux a déjà commencé… Gaza, c’est un nettoyage à faire.»  Des mots d’entrepreneur, pas de bâtisseur d’humanité. Il parlait en mètres carrés, en contrats, en «reconstruction rentable».

Ce sommet, prétendument pour la paix, sonnait comme une transaction immobilière sur les ruines d’un peuple. Et les représentants paraissaient lourds de pouvoir, mais légers de sens. Ils incarnent la matière : l’économie, les intérêts, les chiffres sans plus porter d’idéal. Ils n’ont plus le poids des pères fondateurs, ni la parole : seulement la posture de gestionnaires du visible. Comme si leur gravité vient de la matière, non de la conscience. Comme un Moi hypertrophié, sûr de ses moyens, mais vidé de son âme. 

Les absents, eux, pesaient autrement : le peuple palestinien n’a eu aucune voix (celle de Mahmoud Abbas, présent, compte pour des prunes), Netanyahu s’est retiré, le Hamas et l’Iran n’ont pas droit de cité. Mais l’absence la plus lourde était celle des mères de Gaza; celles qui dorment entre les décombres, respirent la poussière des écoles détruites et bercent encore des enfants qu’elles n’ont plus. Leur douleur ne figure dans aucune déclaration finale. Elle brûle sous la cendre diplomatique, comme une braise sous la peau du monde. Et sous cette cendre, il y a aussi les souffles à venir : les enfants qui ne sont pas encore nés, ceux dont le monde prépare déjà le certificat de martyr avant même leur naissance. 

Au même moment à Téhéran 

Pendant que les puissants jouaient la gravité à Charm El-Cheikh, un autre sommet, plus discret, se tenait à Téhéran : la 8ᵉ Conférence internationale de solidarité avec les enfants palestiniens, organisée à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de Muhammad al-Durrah, tué avec son fils, le 30 septembre 2000, à Gaza, par l’armée israélienne, lors d’un échange de tirs. 

Plus de cent participants venus de trente-deux pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe et du monde arabe s’y sont rassemblés non pour négocier, mais pour penser et pleurer ensemble. Pas de tapis rouge, pas de promesses de milliards : seulement des visages marqués par la réalité. 

À Charm El-Cheikh, on parlait de bâtir des murs, on comptait des budgets de reconstruction.  À Téhéran, on comptait les cicatrices, on tentait encore de recoudre la peau du monde. Deux conférences, deux humanités : l’une dans la lumière artificielle des caméras, l’autre dans la clarté silencieuse de la conscience meurtrie. 

Freud parlait du trauma comme d’une effraction du pare-excitation. Aujourd’hui, c’est la peau du monde qui a cédé. Les guerres sont ses inflammations : elles surgissent quand le lien humain ne tient plus. 

Le sommet de Charm El-Cheikh n’a pas réparé cette peau; il a seulement posé un pansement diplomatique sur une brûlure encore vive. 

Pour Didier Anzieu, penser, c’est peau-tenir : tant que le monde n’aura pas retrouvé sa fonction symbolique, il continuera de se gratter jusqu’au sang. 

Le regard qui ne voit plus 

Tout se joue dans le regard : celui des puissants, des médias, des peuples, des algorithmes…  

À Charm El-Cheikh, les dirigeants regardaient la paix comme un objet à négocier, non comme une blessure à penser et à panser. 

La politique, autrefois espace de vision, est devenue un espace de gestion. Et dans ce glissement, la parole a perdu son poids symbolique : elle flotte, sans ancrage, comme un regard vide sur un monde épuisé.  

Et la paix dans tout cela ? 

Gaza n’est pas une géographie, c’est une peau blessée de l’humanité. Les représentants du monde se sont réunis pour la soigner, mais ils n’ont apporté ni souffle ni regard. Leurs mots ont du poids dans les bilans, mais aucune gravité dans la conscience. 

La paix ne viendra pas de ceux qui possèdent, mais de ceux qui ressentent. Elle ne se signe pas. Elle se respire. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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Au moins 50 milliards de dollars pour reconstruire Gaza

16. Oktober 2025 um 09:27

Après deux ans de génocide dans la bande de Gaza, une paix précaire et incertaine s’installe dans un territoire réduit à néant par la soldatesque israélienne. Un territoire totalement détruit et invivable. Il faut au moins 50 milliards de dollars et pas mois d’une décennie pour reconstruire la bande de Gaza. Le journal britannique The Times a mené une enquête sur l’enjeu de la reconstruction. 

Imed Bahri

Depuis les décombres de sa maison détruite, Hamza al-Shami contemplait un spectacle de dévastation totale. Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza vendredi dernier, ce technicien informatique de 29 ans s’est précipité dans son quartier de Khan Younis depuis la tente où il s’était abrité à l’ouest de la ville.

«Je suis allé directement voir ma maison mais je n’ai trouvé que des décombres. La maison comptait plusieurs étages et un atelier où mes frères et moi travaillions mais elle a été complètement détruite. Tout a disparu. Même les rues et les monuments que je connaissais sont méconnaissables», a déclaré al-Shami au Times

Bien qu’al-Shami et ses amis soient soulagés par le cessez-le-feu, ils savent qu’un long et difficile chemin les attend pour reconstruire leur ville dévastée.

17 734 bâtiments complètement détruits

L’ampleur des destructions est sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon les dernières données de l’Onu basées sur des images satellite prises entre le 22 et le 23 septembre, environ 83% des bâtiments de la ville de Gaza ont été endommagés dont environ 17 734 complètement détruits.

À Khan Younis, dans le sud, la situation est similaire. Des quartiers entiers, comme celui d’al-Shami, ont été rasés après que l’armée d’occupation israélienne a intensifié ses attaques ces dernières semaines. Dans toute la bande de Gaza, le nombre de bâtiments détruits a augmenté d’un tiers par rapport au mois précédent.

Le journal britannique indique que le président américain Donald Trump envisageait initialement un projet radical de réaménagement de type «Riviera» pour la bande côtière de 40 kilomètres de Gaza, la transformant en un complexe hôtelier de luxe et en versant de l’argent aux habitants pour qu’ils partent vivre ailleurs.

Cependant, il a ensuite adopté un plan moins radical soutenu par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, basé sur la reconstruction de Gaza pour ses propres habitants.

Andreas Krieg, professeur associé à la School of Security Studies du King’s College de Londres et membre du Middle East Institute, estime que ce processus de reconstruction sera sans précédent dans l’histoire moderne

Krieg a cité des exemples de villes détruites par la guerre comme Sarajevo pendant les guerres yougoslaves, Grozny, détruite par les Russes en Tchétchénie et Mossoul, détruite par Daech en Irak. «Il existe des précédents mais la situation est totalement différente. Dans ces cas-là, nous parlions d’une seule ville, mais ici, il s’agit de quatre villes combinées. C’est un secteur immense», a-t-il déclaré, ajoutant qu’environ deux millions de personnes vivent sous les décombres dont beaucoup ont besoin d’abris temporaires, d’écoles et d’hôpitaux.

Une autre différence cruciale, selon Krieg, est que les Gazaouis doivent commencer à travailler immédiatement mais les progrès seront lents, compte tenu de la présence de combattants armés du Hamas dans les tunnels. Par conséquent, une force de maintien de la paix est nécessaire pour assurer la sécurité en attendant l’arrivée des fonds et des équipements nécessaires à la reconstruction.

Cependant, Philippe Bouverat, ancien cadre du fabricant d’engins de chantier JCB, fort de son expérience dans les grands projets de reconstruction urbaine et travaillant actuellement avec des équipes en Ukraine, affirme : «Les villes détruites par la guerre offrent des enseignements importants». Il ajoute: «Il existe ce que l’on pourrait appeler un programme logistique composé d’étapes séquentielles à suivre, commençant par la fourniture d’eau potable, d’assainissement et d’abris temporaires puis la planification du réseau routier et son extension électrique. Ensuite dégager des décombres et enfin l’arrivée des ouvriers du bâtiment».

Toutefois, chacune de ces étapes est plus complexe qu’il n’y paraît. Les Nations Unies estiment que 54 millions de tonnes de décombres doivent être enlevées à Gaza. À titre de comparaison, la destruction de Mossoul en Irak n’en a laissé que huit millions de tonnes.

Des contrats très lucratifs en perspective

Un sommet majeur s’est tenu en Égypte, auquel a participé le président Trump et des dirigeants arabes et européens. Il devait afin élaborer un plan de reconstruction et obtenir un financement, qui, selon la Banque mondiale, pourrait nécessiter au moins 50 milliards de dollars.

Le journal britannique s’attend à ce que le Qatar investisse des sommes considérables, soit par l’intermédiaire d’institutions publiques, soit par des fonds d’investissement privés, et qu’il mette en œuvre ses projets avec ses propres entreprises locales ou en coopération avec des entrepreneurs turcs. Un ancien diplomate s’attend à ce que les investisseurs émiratis fassent appel à leurs partenaires égyptiens pour mettre en œuvre des projets à Gaza.

Le journal ajoute que le président turc Recep Tayyip Erdoğan devrait également promouvoir une forte implication des entreprises turques, comme ce fut le cas pour la reconstruction de Sarajevo.

Aux États-Unis, KBR et Bechtel, qui ont remporté d’importants contrats en Irak, figurent parmi les principaux candidats pour des contrats à Gaza, aux côtés de deux entreprises britanniques, Balfour Beatty et Laing O’Rourke.

Des cabinets de design britanniques comme Arup devraient également décrocher des contrats juteux, ayant déjà remporté d’importants projets en Arabie saoudite.

Face aux destructions massives qui les entourent, personne à Gaza ne se fait d’illusions quant à l’avenir proche de cette situation.

Thabet Al-Amour, analyste de 47 ans originaire de Khan Younis, estime que la reconstruction prendra une décennie entière et que le seul déblaiement des décombres prendra deux ans, une estimation partagée par l’opinion publique locale.  Le technicien informatique Al-Shami est plus optimiste: «Je pense que la reconstruction pourrait marquer un nouveau départ pour Gaza. Elle créera des milliers d’emplois pour ceux qui ont perdu leurs moyens de subsistance pendant la guerre et pourrait relancer l’économie. Les jeunes attendent cette opportunité, ils veulent simplement travailler et vivre dignement».

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Tunisie | Les caisses enregistreuses seront généralisées le 1er juillet 2028

16. Oktober 2025 um 09:16

Une décision du ministre des Finances en date du 14 octobre 2025 et publiée sur le Journal officiel de la République Tunisienne (Jort), porte sur l’obligation de mise en place de la caisse enregistreuse pour les services de consommation sur place.

La mise en œuvre de cette décision s’établit selon les dates suivantes :

1. A partir du 1er novembre 2025 : les personnes morales exerçant les activités suivantes :

– restaurants classés touristiques,

– salons de thé,

– cafés de deuxième et troisième catégorie.

2. A partir du 1er juillet 2026 : les autres personnes morales exerçant les activités de prestation de services de consommation sur place mentionnées à l’article premier du présent arrêté.

3. A partir du 1er juillet 2027 : les personnes physiques soumises au régime réel et au dépôt des déclarations mensuelles d’impôts et exerçant les activités de prestation de services de consommation sur place mentionnées à l’article premier du présent arrêté.

4. A partir du 1er juillet 2028 : les autres personnes physiques exerçant les activités de prestation de services de consommation sur place mentionnées à l’article premier du présent arrêté.

On rappellera que cette décision avait été prise une première fois en 2016 mais elle n’a pu être mise en œuvre pour des raisons que l’on ignore. Y a-t-il eu des interventions politiques pour empêcher la mise en œuvre de ce dispositif ? Ou bien les services techniques du ministère des Finances n’avaient pas la compétence nécessaire pour le gérer efficacement ? Et d’ailleurs, dans le meilleur des cas, les fameuses caisses enregistreuses, en vigueur dans de nombreux pays depuis des décennies, ne seront généralisées en Tunisie qu’au 1er juillet 2028. Espérons-le, quoique nous avons de bonnes raisons d’avoir des doutes à ce sujet…

I. B.

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Pollution industrielle | Poursuite des tensions à Gabès

16. Oktober 2025 um 08:43

Des dizaines de personnes ont été hospitalisées dimanche 15 octobre 2025 à Gabès après des émanations de substances toxiques de l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT), dont des milliers de manifestants continuent d’exiger la fermeture lors de marches quotidiennes dispersées par les unités sécuritaires.

«Le peuple veut le démantèlement des usines ! », criaient les manifestants, qui marchaient en direction du complexe de transformation du phosphate. Pour les disperser, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène.

Depuis le début des manifestations, le 11 octobre, la foule des manifestants n’a cessé de grossir, le mouvement semblant avoir été renforcé par le manque de réactivité des autorités qui, à ce jour, n’ont rien proposé de concret pour sortir de la crise.

Il faut dire que ce regain de tension, pourtant prévisible, a contrarié les engagements du GCT auprès de ses clients et partenaires étrangers, ainsi que les projets d’extension de ses activités dans la région.

Sur Internet, les Tunisiens marquent désormais leur indignation avec le hashtag «Nous sommes tous Gabès» et la crainte des autorités est de voir ce mouvement, jusque-là localisé à Gabès, gagner d’autres zones confrontées au même problème de pollution industrielle, comme Sfax et Gafsa, où le GCT dispose d’usines chimiques.

I. B.

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Hommage posthume de La Grande Mosquée de Paris à Abdelwahab Meddeb

16. Oktober 2025 um 07:34

La Grande Mosquée de Paris a dévoilé les lauréats de la 4ᵉ édition de son Prix littéraire 2025, une distinction qui célèbre les voix de la culture, de la spiritualité et du dialogue entre les civilisations. Cette année, le Grand Prix du Jury a été attribué à titre posthume au penseur et écrivain tunisien Abdelwahab Meddeb, pour l’ensemble de son œuvre, à l’occasion de la parution de ‘‘L’islam au croisement des cultures’’ (Albin Michel) et ‘‘Vers l’Orient’’ (Stock).

Djamal Guettala 

Ce choix symbolique rend hommage à une figure majeure du monde intellectuel francophone, dont la pensée a œuvré pour un islam éclairé, ouvert à la modernité et enraciné dans la beauté du texte. Meddeb, disparu en 2014, a toujours cherché à faire dialoguer les héritages spirituels et philosophiques de la Méditerranée, rappelant que la culture musulmane fut d’abord un espace de savoir, de poésie et de tolérance.

Le Prix du Meilleur Roman 2025 a été décerné à Hajar Azell, romancière marocaine, pour ‘‘Le sens de la fuite’’ (Gallimard). Son livre, salué pour sa sensibilité et sa justesse, explore la quête de soi et la mémoire de l’exil à travers le regard d’une jeune femme en rupture avec son passé.

Le Prix du Meilleur Essai 2025 revient à El Mouhoub Mouhoud, essayiste et économiste algérien, pour ‘‘Le Prénom. Esquisse pour une auto-histoire de l’immigration algérienne’’ (Seuil). Dans cet ouvrage intime et lucide, il retrace l’histoire familiale et collective de l’immigration maghrébine en France, à travers la symbolique du prénom et les traces laissées par la migration.

Le jury a également attribué une Mention spéciale à Catherine Mayeur-Jaouen, historienne française, pour ‘‘Le culte des saints musulmans’’ (Gallimard), une synthèse remarquable sur les pratiques populaires et la diversité spirituelle dans le monde musulman.

Avec ces quatre lauréats venus du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et de France, le prix affirme sa vocation : reconnaître la richesse du patrimoine intellectuel musulman et encourager les passerelles entre cultures. Chaque œuvre, à sa manière, parle de mémoire, d’identité et de transmission — autant de thèmes au cœur des débats contemporains sur le vivre-ensemble et la spiritualité.

Mais c’est bien la figure d’Abdelwahab Meddeb qui domine cette édition. En le couronnant, la Grande Mosquée de Paris célèbre une voix qui, des deux rives de la Méditerranée, a su redonner à l’islam son souffle humaniste. Son œuvre, exigeante et lumineuse, demeure un repère pour celles et ceux qui refusent les enfermements et croient à la rencontre des savoirs.

Au-delà des distinctions, ce prix 2025 rappelle que la littérature, lorsqu’elle puise dans la profondeur des cultures, reste un lieu d’apaisement et de reconnaissance mutuelle. Et à travers l’hommage rendu à Abdelwahab Meddeb, c’est toute la Tunisie de la pensée, de la tolérance et du dialogue qui se voit honorée.

Hommage de Hind Meddeb à son père :

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