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Avec des taux pouvant atteindre 40 %, le microcrédit aide-t-il vraiment ?

12. Dezember 2025 um 16:18

Les microcrédits ont longtemps été présentés comme une solution miracle pour aider les ménages à faibles revenus à lancer un projet, créer une activité ou retrouver une stabilité financière. Mais le dernier communiqué de l’ANPME dresse un constat bien moins idyllique. Loin d’améliorer la vie des plus pauvres, ces financements finissent parfois par transformer la précarité en opportunité économique… pour les institutions qui les distribuent.

Selon l’ANPME, la face cachée du microcrédit réside dans les taux d’intérêt extrêmement élevés, pouvant atteindre 30 à 40 % par an. Le bénéficiaire, faute d’autres alternatives de financement, accepte ces conditions par nécessité et se retrouve rapidement piégé dans une dette insoutenable. En théorie, un petit prêt devrait permettre de lancer un projet, générer un revenu stable et sortir l’emprunteur de la précarité. Sur le terrain, la réalité est différente : de nombreux emprunteurs contractent un nouveau crédit pour rembourser un ancien, les intérêts s’accumulent sans augmentation réelle des revenus, et la spirale de la dette devient permanente.

Le communiqué révèle aussi un mécanisme lucratif pour les institutions financières : les banques classiques, qui refusent généralement de prêter directement aux ménages sans garanties, financent les institutions de microcrédit à des taux avantageux. Ces dernières réinjectent l’argent sous forme de prêts coûteux aux populations fragiles. L’absence de concurrence dans de nombreuses zones rurales leur permet d’imposer leurs conditions, transformant les emprunteurs en clients captifs. La pauvreté devient ainsi un marché rentable plutôt qu’un enjeu social à résoudre.

Au-delà des chiffres, l’ANPME met en lumière les conséquences humaines : pression constante pour rembourser, peur du retard, regard social négatif et fatigue liée à la nécessité de travailler davantage pour honorer les échéances. L’effet recherché — stabiliser la vie des ménages — se transforme en source de stress permanent.

L’ANPME ne condamne pas le microcrédit en soi, rappelant son potentiel pour favoriser l’inclusion économique. Mais elle insiste sur la nécessité de règles claires et transparentes, d’une surveillance étatique efficace, de taux d’intérêt raisonnables et d’une réelle orientation vers le développement humain. Sans ces garde-fous, l’instrument qui devait soutenir les plus vulnérables devient une industrie lucrative construite sur leurs besoins plutôt que pour les résoudre.

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