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Schengen: Was sich für Tunesier durch das neue europäische System EES ändern wird

Von: Redaktion
20. September 2025 um 15:06

Ab 12. Oktober 2025 wird das Einreise-/Ausreisesystem (Entry/Exit-System, EES) den traditionellen Stempel in Reisepässen ersetzen. Biometrie, automatische Berechnung der Aufenthaltsdauer und Betrugserkennung: Was sich für Mehr

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Un parapluie nucléaire pakistanais pour l’Arabie saoudite ?

20. September 2025 um 12:00

Il s’agit d’un séisme à l’échelle géopolitique de la région du Moyen-Orient : l’Arabie saoudite et le Pakistan – pays musulman doté de l’arme nucléaire – ont signé mercredi un pacte de défense mutuelle, actant ainsi une défiance croissante vis-à-vis de Washington.

 

Coup de tonnerre dans le paysage stratégique du Moyen-Orient. À l’occasion d’une visite officielle à Riyad du Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, qui y a rencontré le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed Ben Salman, l’Arabie saoudite et le Pakistan, pays doté de l’arme nucléaire, ont conclu, mercredi 17 septembre, un « accord stratégique de défense mutuelle ». Ledit accord stipule que « toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux ».

La signature de ce traité inédit qui pourrait modifier les rapports de force dans toute la région, intervient dans un contexte géopolitique profondément bouleversé par la guerre à Gaza, ainsi que par le manque de fiabilité des États-Unis en tant que garant de leur sécurité, particulièrement depuis le retour à la Maison Blanche de l’imprévisible de Donald Trump.

Le jeu trouble de Washington

Ainsi, depuis le 7 octobre 2023, les monarchies du Golfe constatent avec effarement que l’armée israélienne n’hésite plus, avec la bénédiction et le soutien du Grand frère américain, à frapper les pays de la région, à l’instar du Liban, la Syrie, l’Iran ou encore le Yémen. En toute impunité.

Pis. Le 9 septembre dernier, Israël a mené des frappes en plein cœur de Doha, la capitale du Qatar, un pays membre fondateur du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Cette attaque inédite contre un pays allié majeur des États-Unis – lequel de surcroît abrite la plus importe base militaire de la région – a profondément bouleversé les monarchies du Golfe qui misaient  jusqu’alors sur la protection militaire de Washington, censé être un précieux allié historique.

Or, non seulement les Américains n’ont pas levé le petit doigt  pour défendre le petit émirat gazier qui, de surcroît, abrite la plus importante base militaire de la région, mais le Qatar n’a été notifié qu’une fois les missiles israéliens lancés ; avec au menu de lourds soupçons que les défenses aériennes qataries aient été désactivées ou rendues inutilisables à distance pour permettre le passage des bombardiers israéliens en toute tranquillité.

Peut-on se fier à un tel « allié », alors que la sécurité de leurs  pays dépend entièrement du parapluie américain ? Question existentielle pour les pétromonarchies du Golfe, sachant que ces pays figurent parmi les plus gros acheteurs d’armement américain : l’Arabie saoudite avait acheté plus de 100 milliards USD d’armement américain entre 2010 et 2020 ; Riyad et Abou Dhabi ont représenté à eux seuls plus de la moitié des exportations d’armes américaines vers le Moyen-Orient lors de la dernière décennie.

Equilibrisme

A la lumière de ce contexte géopolitique mouvant, il est donc dans la logique des choses que Riyad cherche à diversifier ses alliances, tout en œuvrant à ce que la nouvelle alliance avec Islamabad n’affecte en rien les liens commerciaux majeurs avec l’Inde, le pays le plus peuplé du monde et désormais la 5ᵉ puissance économique mondiale en PIB nominal et 3ᵉ en parité de pouvoir d’achat juste derrière la Chine et les États-Unis.

Et ce, d’autant plus que l’Inde, l’un des plus grands importateurs de pétrole brut au monde, couvre plus de 85 % de ses besoins grâce aux fournisseurs étrangers, dont l’Irak et l’Arabie saoudite qui ont représenté à eux seuls 45 % des importations indiennes de brut en 2024.

Vers une alliance sunnite ?

Au final, le rapprochement spectaculaire avec Islamabad signifie en pratique que l’Arabie saoudite se réfugie sous le parapluie nucléaire pakistanais, car elle ne fait pas confiance aux Etats-Unis pour protéger le pays face à d’éventuelles attaques israéliennes. D’autant plus que le Pakistan est le seul pays à majorité musulmane sunnite doté de l’arme nucléaire et qu’il dispose également de la plus grande armée du monde islamique.

D’où la tentation légitime des Saoudiens de signer un pacte avec le géant asiatique qui pourrait se transformer à terme en une sorte d’équivalent de l’OTAN pour les monarchies du Golfe ; et ce, dans un environnement où Israël est actuellement le seul en possession de l’arme fatale. Alors, pourquoi ne pas profiter de l’expertise pakistanaise en ce domaine pour  développer un programme nucléaire civil, avec la possibilité de l’étendre à un potentiel militaire ?

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Gestern — 19. September 2025Haupt-Feeds

Les Bons du Trésor non encore échus affichent un taux moyen de 9,078 %

19. September 2025 um 15:53

La réduction de 50 points de base du Taux directeur cette année aurait un effet favorable sur les finances publiques. En tant que principal émetteur de titres de créance, l’État aurait allégé le poids des charges financières qu’il supporte.

 

Cependant, si l’effet prix joue en faveur de l’État, l’effet volume, lui, va dans le sens contraire. À fin juin 2025, l’encours total des bons du Trésor, toutes maturités confondues, a atteint 30 121,985 MDT, dont 4 651,198 MDT de BTCT. Cela représente une augmentation de 2 595,260 MDT en seulement six mois, alourdissant mécaniquement les charges d’intérêts dans le budget de l’État.

 

En juin 2025, le taux moyen pondéré des bons du Trésor en circulation a atteint un nouveau sommet à 9,078 %, contre 8,845 % un an plus tôt. Malgré la baisse du taux directeur, le remboursement d’anciennes émissions à rendements relativement réduits, remplacées par de nouveaux titres émis dans un contexte de taux toujours élevés, explique cette progression du taux moyen.

 

Du côté des maturités, celle de 9 ans est devenue la plus coûteuse, avec un taux moyen de 9,754 %. La seule échéance présentant un taux moyen inférieur à 7 % est celle de 11 ans, à 6,693 %.

 

À titre de comparaison, en décembre 2010, le taux moyen global n’était que de 6,216 %, soit une hausse de 286,2 points de base en presque 15 ans. Un écart significatif pour les finances publiques, d’autant plus que l’encours a été multiplié par 5,1 sur la période.

 

Le coût global de la dette intérieure serait encore plus élevé – de quelques dizaines de points de base – si l’on intégrait les obligations souveraines.

 

Toutefois, en net, la charge réellement supportée par l’État reste modérée. En effet, les établissements financiers ont été frappés d’une surtaxe sur les profits exceptionnels générés par leurs activités de marché, et les revenus d’intérêts sont soumis à une retenue à la source de 20 %.

 

Par ailleurs, la Banque centrale de Tunisie continue de dégager des bénéfices records, permettant un versement accru de dividendes à l’État. Il ne s’agit pas d’un jeu à somme nulle, mais cela contribue à atténuer l’impact global sur les comptes publics.

 

Pour les mois à venir, une hausse du taux moyen est attendue avant de se stabiliser. Une réelle baisse n’est envisagée qu’à partir de 2026, avec une possibilité de passer sous le seuil des 8 % à l’horizon 2027.

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Aménagement urbain en Tunisie : canaliser les capitaux transparents pour un développement durable

19. September 2025 um 09:01

Les villes tunisiennes, confrontées à des défis économiques et sociaux complexes, peuvent tirer un avantage stratégique d’un aménagement urbain conçu pour générer des effets directs et indirects tout en évitant les pièges de l’économie de rente.

Effets directs et indirects

Directement, ces aménagements créent des emplois dans la construction, la gestion des infrastructures et les services associés. Ils augmentent l’attractivité commerciale et résidentielle, valorisent le foncier et contribuent à renforcer les recettes fiscales locales.

Indirectement, ils dynamisent les chaînes économiques locales, favorisent l’innovation, l’émergence de clusters et accroissent l’attractivité touristique et économique des villes.

Risques de l’économie de rente et de l’informel

Ces effets peuvent être limités si l’aménagement nourrit une économie de rente, lorsque le secteur formel finance des flux qui sortent de l’économie locale.

On distingue deux formes d’informel :
Haut de gamme : capitaux des élites ou investisseurs étrangers échappant au circuit bancaire et fiscal, orientés vers des paradis fiscaux ou des investissements extérieurs.
Bas de gamme : activités informelles de subsistance, dont les revenus échappent également au circuit bancaire, limitant le réinvestissement public et local.

Confusion des acteurs économiques

À cela s’ajoute la confusion entre acteurs économiques : certains contribuent effectivement à la richesse nationale, tandis que d’autres, en agissant ou en restant passifs, participent à l’appauvrissement du pays. Ignorer cette dualité compromet l’efficacité des politiques d’aménagement.

Nouvelle approche : aménagements « capteurs » de capitaux transparents

Pour surmonter ces obstacles, les villes tunisiennes pourraient expérimenter une approche innovante : des aménagements urbains « capteurs » de capitaux transparents.

Ces dispositifs accueilleraient uniquement des fonds traçables, bénéficiant d’allégements fiscaux et soumis à un cahier des charges strict garantissant leur contribution à la création de valeur locale.

Avantages

  1. Sécurisation des flux financiers : seuls les capitaux transparents participent, limitant la fuite vers des circuits informels ou des paradis fiscaux.
    2. Rendement économique garanti : les fonds investis répondent à des critères précis, maximisant l’impact sur l’emploi, les infrastructures et la création de valeur locale.
    3. Stimulation de l’investissement formel : l’allégement fiscal et la clarté du cahier des charges incitent les investisseurs à s’engager dans l’économie nationale de manière productive et durable.

Cette approche transforme l’aménagement urbain en un levier stratégique capable de canaliser les flux informels et les interactions des acteurs en valeur économique réelle, tout en favorisant un développement inclusif et durable pour les villes tunisiennes.

Ilyes Bellagha
Architectes Citoyens

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ZOOM – La Tunisie, entre frémissements positifs et illusions de croissance

19. September 2025 um 05:04

L’intervention de mon estimable confère universitaire et analyste financier, Abdelkader Boudrigua, sur les ondes d’Express FM, le 15 septembre 2025, a eu le mérite de dresser un tableau nuancé de la situation économique tunisienne. Entre embellie conjoncturelle et faiblesses structurelles persistantes, son discours oscille entre réalisme et excès d’optimisme, révélant les paradoxes d’une économie en quête de souffle.

Pour autant, son constat sur la croissance mérite d’être relativisé. Le taux de 3,2 % enregistré au deuxième trimestre peut certes être perçu comme un signal encourageant; mais il s’agit avant tout d’une amélioration ponctuelle, liée aux effets de base et à une reprise partielle de certains secteurs. Le fait qu’il corrige lui-même ses prévisions annuelles à un niveau plus modeste de 2,2 à 2,5 % montre la fragilité de ce rebond.

Quant à l’hypothèse d’atteindre 4 % grâce au redressement du secteur des phosphates, elle repose sur des conditions aléatoires, tant cette filière reste soumise à des blocages récurrents, des problèmes logistiques et des tensions sociales qui en limitent la régularité.

Concernant l’inflation, M. Boudrigua souligne un léger repli, autour de 5,2 %, tout en la qualifiant de « critique ». Cette ambiguïté traduit bien la difficulté de lecture de l’inflation en Tunisie. Si la Banque centrale joue un rôle central dans le maintien de la stabilité des prix, limiter la problématique à la seule politique monétaire ou aux réserves de change disponibles réduit l’analyse.

Les racines de l’inflation se trouvent aussi dans la rigidité des circuits de distribution, la spéculation, la dépendance aux importations et les déséquilibres budgétaires. Dans ce contexte, l’hypothèse d’une baisse prochaine du taux directeur de 50 points de base apparaît prématurée et risquée, au regard des tensions monétaires et fiscales encore présentes.

L’analyste pointe aussi le manque criant de centres de recherche et d’agences privées capables de fournir des prévisions fiables. Cette remarque est juste et révèle une faiblesse structurelle de l’économie tunisienne : l’absence de données accessibles et transparentes qui empêche toute anticipation sérieuse. Toutefois, la critique reste incomplète, car elle n’esquisse pas les pistes institutionnelles nécessaires pour combler ce vide, qu’il s’agisse de renforcer l’Institut national de la statistique (INS), de dynamiser la recherche académique ou de stimuler la production de données privées.

Le point le plus discutable de son intervention concerne la projection d’une croissance à 6 ou 7 % sur quatre à cinq ans. Fondée (comment ?) sur l’idée d’une « exploitation optimale des capacités disponibles», cette perspective relève davantage du volontarisme que d’une évaluation réaliste. Dans un pays où les finances publiques sont contraintes, où les blocages politiques persistent et où la confiance des investisseurs reste fragile, envisager un tel scénario de rattrapage paraît largement irréaliste. Ce type de projection entretient un biais bien connu du discours économique tunisien : mettre en avant des potentiels théoriques sans mesurer les coûts sociaux et institutionnels de leur mise en œuvre.

Enfin, la conclusion appelant à une action collective de l’État, du gouvernement, des universités, du secteur privé et des médias est pertinente sur le plan normatif. Mais faute de propositions concrètes, elle reste une formule générale qui peine à se transformer en feuille de route. La refonte des politiques économiques suppose des choix précis et courageux : réforme fiscale, gouvernance des entreprises publiques, assainissement des finances, attractivité des investissements. Autant de chantiers que le discours de M. Boudrigua effleure sans les affronter directement.

En définitive, son intervention reflète bien la dualité actuelle du discours économique en Tunisie : une lucidité partielle sur certains indicateurs; et une propension à nourrir des attentes excessives. Elle traduit la tension entre le désir de rassurer et l’incapacité à proposer une vision réaliste et structurée.

La Tunisie n’a pas besoin de projections idéalisées, mais d’analyses rigoureuses et de réformes courageuses, capables de transformer les frémissements conjoncturels en dynamique durable.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Merci du fond du cœur au grand peuple espagnol !

18. September 2025 um 10:41

Reconnaissance de l’Etat palestinien, dénonciation du  génocide à Gaza, boycott culturel et sportif d’Israël, embargo sur les armes destinées à Tel-Aviv. Le gouvernement espagnol et son peuple sont en pointe dans le soutien à la cause palestinienne. Et c’est tout à leur honneur.

Drôle d’époque. L’Histoire retiendra qu’au moment où le dernier Sommet arabo-islamique de Doha se transforma en un concours de rhétorique où les tribuns de 57 pays arabes et musulmans se couvraient de ridicule avec leurs discours creux et ampoulés pour mieux anesthésier leur opinion publique et afin de dissimuler leur incapacité à venir concrètement au secours de leurs frères que les forces d’occupation israélienne massacrent allégrement à Gaza. Et alors que le dit Sommet de la honte n’a accouché que d’une piteuse résolution finale exhortant du bout des lèvres les participants à « revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël. L’Espagne, un pays de tradition catholique, situé de surcroit à des milliers de kilomètres de la Palestine occupée, aura pris en revanche des mesures à la fois concrètes et symboliques pour dénoncer le génocide qui se perpétue depuis deux ans à Gaza.

Boycott culturel espagnol

Comment ? En  annulant des contrats avec l’Etat hébreu et en menaçant de boycotts sportifs et à l’Eurovision si Israël participait à ces événements. A ce titre, la télévision publique, chargée de sélectionner le représentant ibérique, a annoncé qu’elle ne participera pas « si Israël continue à prendre part au festival de musique, alors que le massacre à Gaza persiste ». Sachant que l’Irlande, la Slovénie, l’Islande et les Pays-Bas ont déjà annoncé qu’ils n’enverraient pas de représentant lors de la prochaine édition si Israël y prend part.

Zapper le Mondial 2026 ?

Plus spectaculaire. L’Espagne, une grande nation de football et sérieuse prétendante au titre, prête à boycotter la Coupe du monde de football 2026 si Israël participait à la messe mondiale ?

La position du gouvernement espagnol et de son parti au pouvoir, le PSOE, est claire : ils demandent l’exclusion d’Israël des compétitions sportives internationales, un peu comme la Russie après l’invasion de l’Ukraine. Ainsi, le porte-parole du PSOE, Patxi López, a indiqué lundi dernier sur la chaîne publique RTVE que l’Espagne « examinerait la question et ne tolérerait pas la présence israélienne dans de tels événements ».

Sachant que pour l’heure, la qualification d’Israël à la Coupe du monde 2026 est possible : les Israéliens pointent à la troisième place de leur groupe, à six points de la Norvège avec encore trois matchs à jouer. Ils ont le même nombre de points que l’Italie, provisoirement deuxième, avec une rencontre de plus déjà jouée. Donc tout est possible.

Le Tour d’Espagne perturbé

Toujours dans le domaine des compétitions sportives, rappelons que le Tour d’Espagne de cyclisme a été régulièrement perturbé par des manifestations pro-palestiniennes afin de protester contre la présence de l’équipe Israël-Premier Tech. La dernière étape dimanche n’a pas été à son terme à Madrid, en raison des manifestants qui ont envahi le circuit final. Sachant que le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a exprimé son « admiration » à l’égard de ces manifestations militantes qui ont jalonné la course.

« La grande majorité de la société descend dans la rue pour s’exprimer et protester contre le génocide », a expliqué Patxi López, le porte-parole du Parti socialiste ouvrier espagnol. « Elle le fait surtout lorsqu’une équipe israélienne, financée par quelqu’un qui soutient directement Netanyahu et son massacre, parcourt nos rues. C’est ce qu’on appelle la dignité d’un peuple qui ne veut pas être complice ». Chapeau bas senior López !

Un milliard de dollars partis en fumée

Mais au-delà de la mobilisation dans les manifestations sportives et la menace de boycott de l’Eurovision si Israël y participait, le gouvernement du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a accentué la pression sur Tel-Aviv en annonçant la semaine dernière de nouvelles mesures qui visaient à « consolider juridiquement » l’embargo sur les contrats d’armement avec Israël.

En effet, en attendant le décret royal visant à interdire légalement tout commerce d’armes, de munitions et de matériel militaire avec Israël, le gouvernement applique déjà cette mesure d’embargo qui fait partie des neuf sanctions annoncées le 9 septembre.

Ainsi, le ministère espagnol de la Défense a annulé deux contrats d’une valeur totale d’environ 1 milliard d’euros avec des entreprises israéliennes portant sur des lance-roquettes mobiles Silam et le système de missiles antichars Spike L.R., tous deux destinés aux forces armées.

Le premier, un contrat de près de 700 millions d’euros pour des lance-roquettes de conception israélienne a notamment été annulé.

Ce contrat, attribué à un consortium formé par des entreprises espagnoles, prévoyait l’acquisition de 12 exemplaires du système de lance-roquette de haute mobilité (SILAM), développé à partir du système Puls du groupe israélien Elbit Systems.

Le second contrat d’une valeur de 287,5 millions d’euros a été également annulé le 9 septembre en cours. Il prévoyait notamment l’acquisition de 168 lanceurs de missiles antichars, qui devaient être fabriqués en Espagne sous licence d’une entreprise israélienne.

Rappelons enfin que les relations entre l’Espagne et l’Etat hébreu sont extrêmement tendues depuis plusieurs mois. Israël n’a plus d’ambassadeur en Espagne depuis la reconnaissance de l’État de Palestine par le gouvernement  de Pedro Sánchez en 2024. Et Madrid a également rappelé son ambassadrice en Israël la semaine dernière. Et ce, après les échanges très vifs entre les deux pays qui ont suivi l’annonce des nouvelles mesures défendues par le gouvernement espagnol.

En comparaison, 1,6 milliard de musulmans, qui représentent environ le quart de la population mondiale, se contentent dans leurs cinq prières d’implorer le Tout-Puissant d’alléger la souffrance de leurs frères palestiniens et de lancer ses foudres sur l’occupant israélien. Ne vaut-il pas mieux en rire qu’en pleurer ?

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Cinéma | Kaouther Ben Hania honorée à Doha et au Caire    

18. September 2025 um 09:10

Récemment primé à la 82e Mostra de Venise, ‘‘The Voice Of Hind Rajab’’ (La voix de Hind Rajab), de la Tunisienne Kaouther Ben Hania, le film candidat de la Tunisie aux Oscars 2026, qui récemment reçu le Lion d’argent – Grand prix du jury de la 8eMostra de Venise, a été choisi comme film d’ouverture du Doha Film Festival, au Qatar (20-28 novembre), et de clôture du 46e Festival international du film du Caire , en Egypte (CIFF, 12-21 novembre).

Ecrit et réalisé par Kaouther Ben Hania, ‘‘The Voice Of Hind Rajab’’ est un docu-fiction comme sait le faire la célèbre réalisatrice tunisienne. Porté par des acteurs et actrices palestiniens : Amer Hlehel, Clara Khoury, Motaz Malhees et Saja Kilani, il a reçu 6 prix parallèles à Venise où il fait sa première mondiale.

Après Venise, le film sorti dans les salles tunisiennes ce mercredi 17 septembre a été également sélectionné pour les festivals de Toronto, de San Sébastien et de Londres.

Le film ressuscite l’histoire d’une fillette, six ans, tuée à Gaza en 2024 par l’armée israélienne. «C’est un drame puissant mêlant fiction et documentaire», note le Doha Film Institute. Il ajoute : «Récipiendaire du programme de bourses de l’Institut, ce film profond capture les derniers instants d’une enfant innocente, Hind Rajab, dont la voix a secoué la conscience du monde. L’histoire de Hind n’est pas seulement celle d’une perte inimaginable, c’est un témoignage de courage, un rappel du coût humain du silence et un appel à la compassion qui transcende les frontières».

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ZOOM – Seuil d’inflation : pédagogie facile ou rigueur malmenée ?

18. September 2025 um 05:18

Il est rare qu’un débat économique s’invite dans l’espace public tunisien. Mais quand il éclate, il tourne trop souvent à un dialogue de sourds. L’échange autour du fameux « seuil de 5 % d’inflation » censé déclencher une baisse du taux directeur de la Banque centrale en est une illustration frappante. D’un côté, un discours médiatique qui promet de la clarté en affirmant qu’en dessous de 5 % tout s’éclaircit. De l’autre, la voix de mon estimable confrère Ali Chebbi, universitaire, qui démonte point par point cette affirmation au nom de la rigueur scientifique (*).

La critique est implacable. La BCT n’a jamais annoncé de cible d’inflation. Elle ne suit pas de règle automatique. Son action reste discrétionnaire, soumise à des contraintes multiples : poids de la dette, pression sur les réserves, équilibre précaire du dinar. Imaginer qu’un simple chiffre puisse gouverner la politique monétaire relève de la fiction. Pis encore, réduire la complexité à une équation simpliste expose à un risque majeur : tromper non seulement les étudiants en économie, mais aussi les décideurs et acteurs de marché qui fondent leurs anticipations sur ce type de raccourci.

Mais au-delà de la démonstration, c’est la collision entre deux logiques qui saute aux yeux.

La première est celle de la communication médiatique, qui cherche à rassurer et à rendre compréhensible l’insaisissable, quitte à tordre la réalité.

La seconde est celle de l’universitaire, qui refuse le compromis et revendique la complexité, quitte à apparaître élitiste ou inaccessible.

La vérité, c’est que ni l’un ni l’autre ne suffisent. Le danger du premier est de fabriquer des illusions, celui du second est de s’enfermer dans une tour d’ivoire.

Ce face-à-face raté illustre le mal tunisien : l’absence d’un espace où la vulgarisation et la rigueur pourraient cohabiter. La simplification, si elle est honnête, peut être un outil pédagogique puissant. Mais elle doit s’accompagner de mises en garde, d’un effort pour dire que l’économie est faite de zones grises et d’incertitudes. À l’inverse, la rigueur ne doit pas se muer en posture professorale qui délégitime toute parole alternative.

Le débat autour du « seuil de 5 % » aurait pu être l’occasion d’éclairer le public sur les vrais ressorts de la politique monétaire. Il s’est transformé en polémique stérile, chacun campant sur son registre.

La Tunisie n’a pas besoin d’illusions chiffrées ni de discours d’autorité. Elle a besoin d’une pédagogie exigeante, capable de dire la complexité sans en faire un prétexte à l’opacité.

Tant que cette rencontre n’aura pas lieu, chaque controverse intellectuelle se réduira à une joute vaine, où l’on se parle sans jamais se comprendre.

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(*) https://www.facebook.com/chebbia2000us

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Ministère de l’Éducation : hausse du nombre d’écoles primaires privées en Tunisie

17. September 2025 um 19:47
Ministère de l’Éducation : hausse du nombre d’écoles primaires privées en Tunisie

Le ministère tunisien de l’Éducation a annoncé la publication de la liste actualisée des écoles primaires privées ayant obtenu une autorisation officielle d’activité. Pour l’année scolaire en cours, ces établissements sont au nombre de 811, contre 774 l’année précédente, soit une augmentation de 37 écoles. Cette progression témoigne de l’essor de l’enseignement privé dans le […]

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L’Education publie la liste des écoles primaires privées autorisées

17. September 2025 um 09:19

Le ministère de l’Education a publié, mardi 16 septembre sur sa page officielle, la liste des écoles primaires privées autorisées à la date du 11 septembre 2025.

Ainsi, les données du ministère font état de 811 écoles primaires privées alors qu’elles étaient au nombre de 774 l’année dernière. Soit une augmentation de 37 établissements.

Selon la répartition géographique, la plupart desdites écoles primaires sont situées dans le Grand Tunis, avec 125 écoles (Tunis 1 et Tunis 2), 82 pour Ben Arous avec, et 66 pour l’Ariana.

En outre, les régions intérieures ne comptent pas ou peu d’écoles primaires privées. Ainsi, les gouvernorats du Kef et de Tataouine en ont trois chacun, sept pour Siliana et neuf pour Béja.

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Éducation | Liste des écoles primaires privées autorisées

Von: Yusra NY
16. September 2025 um 21:13

Le ministère de l’Éducation a publié ce mardi 16 septembre 2025 la liste des écoles primaires privées autorisées pour cette année scolaire.

A date du 11 septembre courant, le nombre de ces établissements s’élève à 811 écoles privées contre 774 l’année dernière, indique la même source, ajoutant que la plupart sont situés à Tunis (125 écoles), suivi du gouvernorat de Ben Arous (82), puis de l’Ariana (66).

On notera que l’on compte peu d’écoles primaires privées dans les autres régions comme au Kef et à Tataouine avec uniquement 3 établissements, ou encore Siliana et Béja avec moins de 10 écoles.

Consulter la liste des écoles primaires privées

Y. N.

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Attaque israélienne au Qatar : plus de questions embarrassantes que de réponses

16. September 2025 um 11:10

Ondes de choc dans la région du Moyen-Orient suite aux frappes israéliennes sur le Qatar. Les  pétromonarchies du Golfe ont du mal à concevoir que l’État hébreu n’ait pas eu le feu vert de Washington. Ce qui les incite à s’interroger sur leur système d’alliances et de sécurité militaire, entièrement indexé sur les Américains.

Au-delà des slogans creux et de démonstration de force diplomatique contre « l’entité sioniste » destinée à la consommation locale, que retenir du sommet conjoint exceptionnel de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui a eu lieu hier lundi à Doha. Lequel aura réuni 57 dirigeants de pays représentant environ 1,6  milliard musulmans pour soutenir le petit Emirat gazier. Et ce, suite à l’attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière ?

Rien à se mettre sous la dent à l’exception d’un timide appel à « revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël. De même qu’ « à engager des poursuites à son encontre » et « coordonner les efforts visant à suspendre l’adhésion d’Israël aux Nations unies ».

Quant aux six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se sont rencontrées en marge du sommet à Doha, elles se sont contentées d’appeler pathétiquement leur protecteur, les Etats-Unis à « user de leur influence » pour contenir Israël.

N’est-il pas déconcertant de constater qu’à aucun moment, il n’a été question que les pays arabes ayant normalisé avec l’Etat hébreu- en l’occurrence l’Egypte, la Jordanie, le Maroc, les Emirats-arabes-unis, le Bahreïn et le Soudan- n’aient évoqué même du bout des lèvres une éventuelle rupture de leur relation avec Israël ? Autre signe qui ne trompe pas : les dirigeants des Emirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc n’ont pas daigné faire le déplacement à Doha, envoyant à leur place de hauts représentants.

Dépendance totale

Reste un point essentiel qui aurait pu être évoqué en interne; mais que les dirigeants du Golfe évitent absolument de divulguer : la dépendance du Qatar et des monarchies pétrolières  à la protection américaine.

Car, est-il envisageable que Doha, la capitale d’un pays allié majeur des États-Unis, soit bombardée sans que ces derniers ne soient informés ? Pourquoi le Qatar  n’a-t-il été notifié qu’une fois les missiles israéliens lancés, donc trop tard pour réagir ?

Soupçons légitimes

Surtout, n’est-il pas légitime de penser que les défenses aériennes qataries aient été désactivées ou rendues inutilisables à distance, notamment grâce à des systèmes d’exploitation et de maintenance gérés à distance, comme pour les avions de combat F-35 ? Sachant que les États-Unis peuvent clouer un avion au sol en suspendant les mises à jour logicielles essentielles. Ce qui rend de facto l’appareil obsolète et inutilisable. Et ce, d’autant plus que la loi américaine sur le contrôle des exportations d’armes (ITAR) régit la vente d’armes et de composants. Ainsi, en cas de conflit ou de non-respect des termes, Washington peut refuser les mises à jour, la fourniture de pièces de rechange ou des licences d’exportation nécessaires au fonctionnement.

Les avions de combat F-35 illustrent parfaitement cette dépendance. Ces appareils de cinquième génération nécessitent des mises à jour régulières et sont connectés à des systèmes de communication sous contrôle américain. En cas de conflit d’intérêts, Washington pourrait décider de restreindre ou désactiver certaines fonctions critiques, clouant ainsi ces avions au sol.

Qui fait fonctionner les Patriots ?

Rappelons à ce propos  que le Qatar dispose de systèmes modernes de défense, notamment d’origine américaine, tels que le Patriot PAC-3, ainsi que d’accords de coopération militaire avec Washington. Le pays abrite également la base aérienne d’Al-Udeid, la plus grande implantation militaire américaine au Moyen-Orient.

Dans ce contexte, les États-Unis exercent une influence stratégique sur la gestion des défenses aériennes qataries. Mais, qui assure en vérité la mise en marche de ces systèmes de défense aérienne extrêmement sophistiqués ? Les techniciens Qatari ? Il est permis d’en douter.

Bref, aucune preuve n’indique que les Américains aient volontairement neutralisé les défenses aériennes du Qatar pour permettre des opérations israéliennes. Mais, il n’en demeure pas moins que la sécurité du Qatar et des monarchies du Golfe dépend entièrement et exclusivement du parapluie américain qui s’est avéré poreux comme un couscoussier.

Et que dire de l’itinéraire qu’aurait pris l’aviation israélienne pour mener des frappes directes contre le Qatar ? La distance entre les deux pays étant d’environ 1 800 km en ligne droite. Ce qui dépasse les capacités opérationnelles de la plupart des chasseurs israéliens sans ravitaillement aérien et qui nécessitent  une logistique lourde et visible, difficile à dissimuler…

En effet, pour rejoindre le Qatar, l’aviation israélienne devrait théoriquement traverser l’espace aérien de plusieurs pays arabes à l’instar de l’Arabie saoudite, l’Irak, ou le Bahreïn selon la trajectoire. Ce qui implique forcement des accords diplomatiques explicites. Que de questions gênantes pour les uns et pour les autres.

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Les crédits à la consommation atteignent un pic en juin 2025

16. September 2025 um 05:32

L’effet de levier que procurent les crédits bancaires accordés aux ménages constitue l’une des sources d’inflation que la hausse des taux vise à contenir. La politique monétaire restrictive menée par la Banque centrale a partiellement réussi à ralentir la demande de ces financements.

Selon les dernières statistiques, l’encours des crédits bancaires aux particuliers a progressé de 168,021 MDT seulement depuis le début de l’année pour s’établir à 29 701,977 MDT fin juin 2025. Sur la même période en 2024, l’encours a évolué de 328,276 MDT, prouvant que l’engouement pour l’endettement des ménages se rapproche de son plafond.

Par catégorie, nous constatons que l’encours des crédits à la consommation s’est établi à 5 137,381 MDT, un pic historique. Il a augmenté de 108,331 MDT par rapport à décembre 2024. La demande sur ce type de financement demeure soutenue. Bien que les taux soient élevés, les Tunisiens continuent à recourir à cet endettement pour financer leurs dépenses ou leurs petits projets privés et peu structurés.

Les crédits d’aménagement de logement ont totalisé 11 183,350 MDT, une hausse de 203,618 MDT depuis le début de l’année. Ce type de financement sert parfois comme un crédit à la consommation et évolue généralement dans le même sens que ces derniers.

De plus, les travaux de petits chantiers dans les maisons ont été impactés par la hausse des prix des matières premières et de la main-d’œuvre. Ce qui limite la croissance de ces crédits.

Les prêts destinés au logement ont enregistré une baisse de l’encours de 178,287 MDT par rapport à fin 2024, à 12 949,449 MDT. Depuis des années, l’encours fait du yoyo, une autre illustration qui montre à quel point le secteur immobilier va mal.

Pour les prêts véhicules, l’encours a progressé, une première depuis un moment. Il est désormais à 417,487 MDT.

Enfin, les crédits universitaires sont de 14,309 MDT seulement. C’est au cours du troisième trimestre, lors de la période du choix universitaire pour les nouveaux bacheliers, que la demande s’accélère.

Nous pensons que d’ici la fin de l’exercice, le seuil des 30 milliards de dinars serait dépassé. La croissance serait au rendez-vous durant les mois à venir, surtout avec la vague de recrutement par l’Etat en 2026. Cela va créer de nouveaux clients ayant des postes stables. Ce qui ouvre la porte de l’endettement bancaire devant eux.

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France : quand la dette dicte la croissance

15. September 2025 um 11:36

La France emprunte aujourd’hui à un coût aussi élevé que celui de la Grèce (4,3 %). En effet, le taux à 30 ans des obligations assimilables du Trésor, indicateur du sentiment des investisseurs à long terme, atteint 4,38 %.

Les marchés financiers s’inquiètent de la situation économique et budgétaire de la France à long terme. Pour cause, les tumultes politiques amenant à la crainte d’une paralysie budgétaire. Le problème n’est pas tant de savoir si la France pourra continuer à emprunter, car les marchés continueront à financer sa dette, mais à quel coût. Plus le temps passe, plus le spread de taux d’intérêt entre la France et l’Allemagne s’élargit, et plus l’effort de correction du déficit pour stabiliser le taux d’endettement public devient douloureux.

La forte instabilité politique et les difficultés liées au bouclage des finances publiques, qui freinent déjà une économie en ralentissement (taux de croissance de 0,6 %), pousseront les ménages, dont le taux d’épargne est élevé (18,9 %), à épargner davantage. Ce qui risque d’accentuer le ralentissement de l’économie. D’ailleurs, la dette publique française, qui représente environ 3400 milliards d’euros, est détenue à 45% par des résidents.

En cas de perte de confiance, la Banque centrale européenne pourrait être amenée à intervenir en rachetant des obligations, afin d’alléger la pression exercée sur les taux d’intérêt et de stabiliser les conditions de financement. Mais son intervention s’accompagnerait certainement de conditions strictes, impliquant une consolidation budgétaire rapide et contraignante. Ce scénario reste peu probable pour le moment.

Quoiqu’il en soit, la dégradation des conditions d’emprunt du Trésor risque de se poursuivre. Réduire les dépenses publiques est un objectif difficile à atteindre dans un environnement politique hostile à toute mesure d’austérité.

Les autorités se retrouvent face à un dilemme. S’endetter pour rehausser la croissance et générer des recettes fiscales supplémentaires. Ce qui ne peut être obtenu qu’à long terme, avec l’amélioration de la qualité du système éducatif, l’investissement dans la transition énergétique… Et le statu quo avec son cortège de dette non soutenable et de croissance atone.

L’urgence est double, elle est à la fois institutionnelle et économique : trouver un consensus politique solide et repenser l’usage de la dette publique. Sinon, faute de marges suffisantes pour relancer l’économie, la sanction des agences de rating finira par frapper et la France risque de sombrer dans une trappe de croissance faible.

Article de Noura Harboub-Labidi 

Cet article est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 927 du 10 au 24 septembre 2025 

 

 

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ECLAIRAGE – Tunisie : entre pressions extérieures et stabilité monétaire, un équilibre toujours fragile

15. September 2025 um 05:30

La dynamique économique mondiale reste marquée par une succession de chocs qui entretiennent un climat d’incertitude généralisée. Sur le plan géopolitique, les tensions persistantes au Moyen-Orient et en Asie orientale alimentent des inquiétudes durables sur la stabilité des flux énergétiques et sur la sécurité des chaînes d’approvisionnement stratégiques. Ces foyers de tension se traduisent par une volatilité accrue des prix du pétrole et du gaz, pesant directement sur les pays importateurs nets d’énergie, dont la Tunisie.

Dans le même temps, les grandes puissances économiques peinent à trouver un équilibre dans leurs politiques monétaires. La Réserve fédérale américaine (Fed) maintient une ligne dure, privilégiant la lutte contre une inflation encore au-dessus de sa cible; malgré les signaux de ralentissement de l’activité. Le dollar reste donc solidement installé comme valeur refuge, attirant des capitaux au détriment des économies émergentes.

En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a adopté une posture plus nuancée, ralentissant ses hausses de taux face à une croissance en berne; mais sans enclencher de véritable assouplissement monétaire.

 

Dans ce contexte, la Tunisie reste exposée à un environnement externe contraignant. Il est marqué par une compétition accrue pour attirer les capitaux et une dépendance forte vis-à-vis des flux extérieurs de devises.

 

Ces choix contrastés se traduisent par une forte volatilité des taux de change. Tandis que le billet vert conserve une vigueur remarquable, l’euro tente de se maintenir, bénéficiant d’une résilience relative mais fragilisée par des perspectives économiques ternes. Les marchés financiers, eux, oscillent entre la crainte d’une récession mondiale et l’espoir d’un retour progressif à la stabilité. Les investisseurs privilégient les actifs sûrs, limitant l’accès des pays émergents aux financements internationaux à des conditions avantageuses.

Dans ce contexte, la Tunisie reste exposée à un environnement externe contraignant. Il est marqué par une compétition accrue pour attirer les capitaux et une dépendance forte vis-à-vis des flux extérieurs de devises.

Conjoncture tunisienne : une stabilité monétaire sous tension (*)

Politique monétaire et conditions de liquidité

Les derniers indicateurs publiés par la Banque centrale de Tunisie (BCT) au 12 septembre 2025 mettent en évidence une stabilité apparente des conditions monétaires. Le taux directeur demeure fixé à 7,5 %, niveau inchangé depuis cinq mois, traduisant une volonté d’ancrer les anticipations d’inflation sans étouffer davantage l’activité économique. Le taux du marché monétaire s’aligne sur ce niveau, à 7,5 %, en recul par rapport aux 7,99 % enregistrés en 2024.

Le volume global du refinancement bancaire atteint 12 672 MDT, légèrement supérieur à celui de l’année précédente. Cette évolution illustre une tension persistante sur la liquidité, malgré une gestion plus équilibrée par la BCT. Les opérations d’Open Market se contractent fortement, avec un encours de 3 885 MDT contre 8 312 MDT un an plus tôt, traduisant une réduction des injections directes de liquidité.

 

Le volume global du refinancement bancaire atteint 12 672 MDT, légèrement supérieur à celui de l’année précédente. Cette évolution illustre une tension persistante sur la liquidité, malgré une gestion plus équilibrée par la BCT.

 

Par ailleurs, les facilités permanentes à 24h témoignent de besoins ponctuels de financement : la facilité de prêt atteint 1 35 MDT, en hausse; tandis que la facilité de dépôt s’élève à -1 575 MDT, confirmant une gestion active des excédents et déficits de liquidité par les banques.

Les billets et monnaies en circulation s’établissent à 25 943 MDT, en hausse de 3 482 MDT par rapport à 2024. Cette progression traduit une forte demande de cash, alimentée à la fois par les besoins de l’économie informelle et par la prudence des ménages face aux incertitudes.

Finances publiques et dette intérieure

Le solde du compte courant du Trésor atteint 2 006 MDT, contre seulement 754 MDT la veille et 1 144 MDT un an plus tôt, exprimant une gestion plus souple de la trésorerie publique. Néanmoins, c’est la structure de la dette qui attire l’attention.

L’encours des Bons du Trésor Assimilables (BTA) bondit à 28 403 MDT, contre 16 478 MDT en 2024, soit une augmentation spectaculaire de près de 12 milliards de dinars. En parallèle, les Bons du Trésor à court terme chutent à 2,95 milliards de dinars, contre plus de 10 milliards un an plus tôt. Cette recomposition traduit une stratégie délibérée d’allongement de la maturité de la dette, afin de limiter les risques de refinancement à court terme. Mais elle accroît mécaniquement la charge d’intérêts sur la durée et exerce une pression sur le marché financier local.

 

L’encours des Bons du Trésor Assimilables (BTA) bondit à 28 403 MDT, contre 16 478 MDT en 2024. Soit une augmentation spectaculaire de près de 12 milliards de dinars. En parallèle, les Bons du Trésor à court terme chutent à 2,95 milliards de dinars, contre plus de 10 milliards un an plus tôt.

 

Tourisme et transferts : deux moteurs essentiels

Les recettes touristiques cumulées s’élèvent à 5,753 milliards de dinars au 10 septembre, en hausse de 460 millions de dinars (MDT) par rapport à 2024. Cette progression témoigne de la bonne saison estivale et de la reprise graduelle du secteur, soutenue par le retour des marchés européens et maghrébins.

Les revenus du travail cumulés en devises atteignent 6,035 milliards de dinars. Soit une augmentation de 468 MDT par rapport à l’année précédente. Ces deux flux constituent aujourd’hui les principaux leviers de soutien de la balance des paiements. Permettant ainsi d’atténuer partiellement la pression exercée par le déficit commercial structurel.

Avoirs extérieurs et change

Les avoirs nets en devises de la BCT s’établissent à 25 527 MDT, soit l’équivalent de 110 jours d’importation, en recul par rapport aux 117 jours enregistrés un an plus tôt. Cette tendance à l’érosion reflète le poids du service de la dette extérieure, qui atteint 9 843 MDT cumulés au 10 septembre, contre 10 285 MDT l’an dernier. Malgré une légère baisse en valeur absolue, le service de la dette reste élevé et continue de grignoter les réserves.

Sur le marché des changes, le dinar affiche une évolution contrastée. Il s’apprécie face à l’euro, s’établissant à 3,41 TND pour 1 EUR contre 3,37 en 2024. Tandis qu’il se déprécie face au dollar, avec un cours de 2,91 TND pour 1 USD, contre 3,05 l’an dernier. Cette double évolution reflète la vigueur persistante du billet vert et la résilience relative de la monnaie européenne. Le dinar se renforce également face au dirham marocain, mais recule nettement face au yen japonais, traduisant une exposition différenciée selon les partenaires commerciaux.

 

Sur le marché des changes, le dinar affiche une évolution contrastée. Il s’apprécie face à l’euro, s’établissant à 3,41 TND pour 1 EUR contre 3,37 en 2024. Tandis qu’il se déprécie face au dollar, avec un cours de 2,91 TND pour 1 USD, contre 3,05 l’an dernier.

 

Analyse et perspectives à court et moyen terme

La situation actuelle de la Tunisie peut être qualifiée de « stabilité sous tension ».

À court terme, plusieurs signaux positifs se dégagent : la reprise du tourisme, la progression des transferts des Tunisiens à l’étranger et la stabilisation du taux directeur offrent un répit bienvenu. Ces facteurs contribuent à maintenir les réserves de change à un niveau relativement confortable, tout en soutenant le dinar face aux principales devises.

Cependant, cette apparente stabilité masque des fragilités structurelles profondes. La dette publique continue de croître, avec une dépendance accrue aux financements intérieurs par le biais des BTA. Cette stratégie, bien que nécessaire pour sécuriser le financement de l’État, augmente la pression sur le système bancaire local et réduit la capacité du secteur privé à accéder au crédit.

À moyen terme, la principale menace réside dans la soutenabilité extérieure. Les réserves de change, bien qu’encore confortables, montrent une tendance à l’érosion. Le service de la dette extérieure reste lourd et la Tunisie demeure exposée aux fluctuations des prix de l’énergie et aux chocs géopolitiques mondiaux. L’équilibre budgétaire et financier reste donc fragile et dépend largement de l’évolution des négociations avec les bailleurs de fonds internationaux, au premier rang desquels le FMI et la Banque mondiale.

Par ailleurs, le maintien de l’inflation autour de 5,2 % – Les prix des produits libres (non encadrés) augmentent de 6,2 % sur un an (**) – impose une vigilance accrue. Une détente trop rapide de la politique monétaire risquerait de relancer les tensions inflationnistes. Tandis qu’un resserrement supplémentaire pèserait sur une croissance déjà faible. La BCT se trouve donc dans une position délicate, devant arbitrer entre la stabilité des prix et la nécessité de préserver l’activité économique.

 

Le maintien de l’inflation autour de 5,2 % impose une vigilance accrue. Une détente trop rapide de la politique monétaire risquerait de relancer les tensions inflationnistes. Tandis qu’un resserrement supplémentaire pèserait sur une croissance déjà faible.

 

En définitive, la Tunisie évolue dans un environnement complexe où les soutiens ponctuels (tourisme, transferts, stabilité monétaire) ne suffisent pas à compenser les déséquilibres structurels (dette, déficit commercial, dépendance extérieure). La marge de manœuvre demeure étroite. Et seule la mise en œuvre de réformes profondes — qu’il s’agisse de la fiscalité, de la gouvernance des entreprises publiques ou de la diversification productive — permettra de transformer cette stabilité fragile en croissance durable.

 

—————————-

Sources :

(*) BCT

(**) INS

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ESET Research découvre PromptLock, le premier ransomware piloté par l’intelligence artificielle

Von: hechmi
14. September 2025 um 19:53
  • ESET identifie PromptLock, un ransomware inédit exploitant l’IA générative pour ses opérations.
  • Ce malware utilise un modèle de langage local générant automatiquement des scripts Lua malveillants compatibles tous systèmes (Windows, Linux, macOS).
  • PromptLock s’appuie sur un modèle gratuit via API, déployant les scripts directement sur l’appareil ciblé.
  • Grâce à des instructions préprogrammées, il décide automatiquement d’exfiltrer ou de chiffrer les données.
  • Malgré son statut de preuve de concept, PromptLock constitue une menace concrète.

CybersecuriteESET identifie PromptLock, un ransomware révolutionnaire exploitant l’intelligence artificielle générative. Ce malware intègre un modèle de langage pour générer automatiquement des scripts malveillants et décider de façon autonome quels fichiers cibler, marquant une évolution majeure des cyberattaques.

L’émergence d’outils comme PromptLock met en évidence un changement significatif dans le paysage des cybermenaces“, explique Anton Cherepanov, chercheur senior chez ESET ayant analysé le malware avec son collègue Peter Strýček.

PromptLock génère des scripts Lua multiplateformes (Windows, Linux, macOS) qui analysent les fichiers locaux. Grâce à des invites prédéfinies, l’IA détermine automatiquement s’il faut exfiltrer ou chiffrer les données. Une fonction destructrice existe mais demeure inactive.

Développé en Golang avec un chiffrement SPECK 128 bits, ce ransomware a déjà été détecté sur VirusTotal. ESET le considère comme une preuve de concept représentant néanmoins une menace réelle.

<< Avec l’aide de l’IA, le lancement d’attaques sophistiquées est devenu beaucoup plus facile, éliminant ainsi le besoin d’équipes de développeurs qualifiés >>, précise Cherepanov. << Un modèle d’IA bien configuré est désormais suffisant pour créer des logiciels malveillants complexes et auto-adaptables. Si elles sont correctement mises en œuvre, ces menaces pourraient compliquer considérablement la détection et rendre le travail des défenseurs considérablement plus difficile. >>

Le malware exploite un modèle de langage gratuit via API pour générer directement les scripts sur l’appareil infecté. La note de rançon contient une adresse Bitcoin prétendument liée à Satoshi Nakamoto.

ESET a divulgué les détails techniques de sa découverte pour sensibiliser la communauté des défenseurs en cyber sécurité. Le malware est référencé sous l’appellation Filecoder.PromptLock.A.

À propos d’ESET

ESET® entreprise européenne de cybersécurité reconnue mondialement, se positionne comme un acteur majeur dans la protection numérique grâce à une approche technologique innovante et complète. Fondée en Europe et disposant de bureaux internationaux, ESET combine la puissance de l’intelligence artificielle et l’expertise humaine pour développer des solutions de sécurité avancées, capables de prévenir et contrer efficacement les cybermenaces émergentes, connues et inconnues. Ses technologies, entièrement conçues dans l’UE, couvrent la protection des terminaux, du cloud et des systèmes mobiles, et se distinguent par leur robustesse, leur efficacité et leur facilité d’utilisation, offrant ainsi une défense en temps réel 24/7 aux entreprises, infrastructures critiques et utilisateurs individuels. Grâce à ses centres de recherche et développement et son réseau mondial de partenaires, ESET propose des solutions de cybersécurité intégrant un chiffrement ultra-sécurisé, une authentification multifactorielle et des renseignements approfondis sur les menaces, s’adaptant constamment à l’évolution rapide du paysage numérique.   

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Les individus, acteurs d’une société mondiale

14. September 2025 um 13:35

Face à l’impuissance, à la passivité voire à la complicité des Etats, des citoyens du monde expriment leur solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Des stars de cinéma aux simples individus qui manifestent sur tous les continents (de São Paulo à Tokyo, de Sidney à Tunis), le sort des Palestiniens mobilise la conscience d’une opinion mondiale dont on doutait de l’existence même.

L’événement que représente le départ de la flottille internationale en vue de briser le blocus de Gaza contribue à changer la représentation des relations internationales : celles-ci ne se réduisent pas au jeu des puissances étatiques. La complicité de la première puissance mondiale ne pourra masquer le bilan de l’écrasement de Gaza. La victoire militaire israélienne revêt un coût politique, moral et symbolique incommensurable pour l’Etat hébreu : comment se départir de l’étiquette d’« Etat génocidaire » aux yeux des citoyens du monde ?

 

Lire aussi: En route pour Gaza, Mandla Mandela arrive à Tunis

 

Des citoyens acteurs internationaux

 

Si l’idée de « communauté internationale » est discutable, les relations internationales ne sont pas réductibles aux relations interétatiques. Le décloisonnement des espaces nationaux a fait émerger une « société mondiale » (Word Society), multicentrée, hétérogène, formée d’une grande mosaïque d’acteurs interconnectés et en capacité d’(inter)agir par-delà les frontières. Cette société mondiale est animée de flux transnationaux, d’interactions entre des acteurs privés transnationaux.

La mondialisation a accéléré l’émergence d’un espace public mondial et d’une « société civile internationale » caractérisés par l’intensification des rapports transnationaux entre individus. Les nouvelles technologies jouent ici un rôle non négligeable. Internet, puis les réseaux sociaux – Meta (ex-Facebook), X (ex-Twitter), TikTok, etc. – ont ouvert également de nouveaux espaces d’interaction, d’influence et de mobilisation transnationale des individus. Les réseaux sociaux peuvent même constituer un espace civique d’expression propice à l’émergence ou au renforcement de mouvements sociaux et politiques (lors des « printemps arabes » ou des « révolutions de couleur » en Europe de l’Est et orientale).

Le décloisonnement du monde a favorisé les phénomènes de prise de conscience collective d’individus capables de se coordonner et d’agréger leurs actions en une action collective aux effets locaux, nationaux et transnationaux. La révolution numérique fait ainsi de notre quotidien celui d’individus interconnectés en permanence, vivant au rythme accéléré du « temps mondial », celui d’un « village planétaire ». Ainsi, l’organisation et le cheminement de la flottille internationale pour Gaza sont suivis de par le monde, en direct, via les réseaux sociaux.

 

L’action internationale des citoyens du monde

 

Dans notre société mondiale, la nature de l’action individuelle revêt une nature diverse. Elle peut être de nature pacifique ou au contraire conflictuelle et criminelle, de nature individuelle ou collective, voire transnationale. Ainsi, le mouvement qui a traversé le monde arabe en 2011 est né de la réaction (aux racines structurelles et propres à chaque société) à l’acte d’un homme seul : Mohamed Bouazizi.

De fait, les relations internationales contemporaines sont marquées par le poids croissant de l’action (directe et indirecte) de certains milliardaires (ni élus ni représentants officiels d’un Etat), qui dirigent des entités économiques et financières, voire des fondations privées à but non lucratif. Un « capitalisme philanthropique » justifié par des valeurs non marchandes, mais source de critiques au regard de sa légitimité non démocratique et de sa capacité d’influence sur les gouvernances nationale et mondiale.

Par exemple, Bill Gates, le fondateur de Microsoft, co-dirige une fondation privée dont la puissance financière (la plus richement dotée du monde, soit près de 70 milliards de dollars en 2022) et l’action (en vue d’améliorer les soins de santé dans les pays les plus pauvres) lui ont permis de s’imposer comme un interlocuteur privilégié auprès de l’OMS (un rôle qui s’est vérifié avec force durant la gestion mondiale de la lutte contre le Covid-19).

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Editorial – Social

14. September 2025 um 05:00

 L ’Etat social ? Ancienne antienne remise au goût du jour. Le président Kaïs Saïed entend en faire l’alpha et l’oméga du budget de l’Etat 2026. La cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, s’en est fait l’écho au cours d’un récent Conseil ministériel consacré à cet effet. Elle prit soin d’insister également sur la nécessité de relancer l’économie nationale, sans quoi le budget de l’Etat ne serait pas ce qu’il est. C’est même, dira-t-on, le but ultime de toute architecture budgétaire.

 

Le budget de l’Etat, qui n’en est pas moins un plan de développement annuel, est l’expression de politiques publiques volontaristes à forte inflexion économique mâtinée de social, à moins que ce soit l’inverse. Ce qui ne manque pas de soulever quelques interrogations : où placer  prioritairement le curseur ? Sur les prévisions de croissance, et donc l’exigence économique, ou sur l’impératif social ? Le pari sur une croissance inclusive est beaucoup moins risqué que courir après son ombre. Une chose est sûre : le choix qui en résulte doit être le reflet de la détermination du gouvernement d’aller jusqu’à la limite de notre potentiel de développement. Ce choix est loin d’être une sinécure. Il relève d’un exercice de haute voltige, au regard des contraintes financières, de l’état de santé de l’économie, du climat des affaires intérieur, de l’état d’âme des acteurs économiques et des lignes de fractures géopolitiques, avec leur lot d’incertitudes. Sommes-nous à la veille du crépuscule de l’hyperpuissance et de l’hégémonie américaine qui veut tout changer à son gré pour que rien ne change ? Ou est-ce le réveil de la Chine qui est en passe de détrôner l’Amérique ? Un vrai séisme se profile à l’horizon, dont on n’a pas fini de mesurer les effets.

 

Il ne suffit pas d’être attentif à ce basculement géo-politico-économique. Il faut pouvoir l’exploiter au mieux de nos intérêts, sachant que les politiques économiques ne sont plus ce qu’elles étaient, désincarnées et désinhibées. Elles doivent intégrer cette nouvelle donne, du reste au contour assez flou. C’est dans ces eaux troubles que se construit le budget. Qui n’est rien d’autre que  l’affirmation d’une volonté, d’une vision, d’une ambition nationale, d’un cap et du refus de l’austérité qui ne fait qu’exacerber les crises et les tensions. Le budget de l’Etat est, de manière plus explicite, à la fois l’expression d’objectifs de croissance, de modes de répartition, de projets structurants et de transformations économiques et sociales.

 

L’ Etat a l’obligation  de redistribuer, via – et surtout – l’école, la santé, le transport, le logement, la régulation des marchés, un revenu minimum… Il ne peut distribuer que ce qui est produit, que les richesses nouvellement créées. Il sera mal inspiré de développer une forme d’assistanat sans lendemain, faute de moyens.

 

L’Etat a l’obligation  de redistribuer, via – et surtout – l’école, la santé, le transport, le logement, la régulation des marchés, un revenu minimum… Il ne peut distribuer que ce qui est produit, que les richesses nouvellement créées. Il sera mal inspiré de développer une forme d’assistanat sans lendemain, faute de moyens. Nos intérêts, sachant que les politiques économiques ne sont plus ce qu’elles étaient, désincarnées et désinhibées. Elles doivent intégrer cette nouvelle donne, du reste au contour assez flou. C’est dans ces eaux troubles que se construit le budget. Qui n’est rien d’autre que l’affirmation d’une volonté, d’une vision, d’une ambition nationale, d’un cap et du refus de l’austérité qui ne fait qu’exacerber les crises et les tensions. Le budget de l’Etat est, de manière plus explicite, à la fois l’expression d’objectifs de croissance, de modes de répartition, de projets structurants et de transformations économiques et sociales.

 

Se pose alors l’épineux problème du financement. Les caisses de l’Etat sont sous d’énormes  tensions, alors que le besoin de financement n’a jamais été aussi grand. Ce n’est pas tant le niveau de dépenses qui est en cause que l’usage qui en est fait. Les statistiques nationales sont, à cet égard, très révélatrices. Nous avons battu tous les records de dépenses budgétaires – en pourcentage du PIB – sans aucun effet ou presque sur la croissance, frappée d’un mal endémique. La raison est que l’essentiel de ces dépenses servait à couvrir les frais de fonctionnement d’un Etat boulimique. Les salaires de la fonction publique battent tous les records mondiaux, avec plus de 44% du total. Les dépenses de subventions et le remboursement du service de la dette se partagent quasiment le reste. Certes, les contraintes financières n’y sont pas pour rien, mais elles sont aggravées par une mauvaise affectation des ressources : les investissements productifs et d’avenir sont sacrifiés à l’autel du train de vie de l’Etat et des subventions sans discernement pour la consommation et les entreprises publiques.

Nous avons battu tous les records de dépenses budgétaires – en pourcentage du PIB – sans aucun effet ou presque sur la croissance, frappée d’un mal endémique. La raison est que l’essentiel de ces dépenses servait à couvrir les frais de fonctionnement d’un Etat boulimique. Les salaires de la fonction publique battent tous les records mondiaux, avec plus de 44% du total. Les dépenses de subventions et le remboursement du service de la dette se partagent quasiment le reste.

 

L’ennui est que le pays, devenu le mouton noir des marchés financiers, a du mal à se faire financer au plan international à des conditions qui ne soient pas onéreuses et dissuasives, sans que rien vienne stopper l’hémorragie des dépenses et l’implacable dérive réduisant à très peu de chose les dépenses d’équipement – à peine 5%. Exit ou presque les investissements d’avenir. Rien de bien consistant qui puisse motiver, stimuler, entraîner et tirer vers le haut toute la chaîne des investissements privés. Il est établi de longue date qu’il n’y a pas mieux que l’investissement public pour amorcer la pompe de l’investissement privé sous toutes ses formes. Ce n’est pas pour rien si le taux d’investissement (rapport au PIB) est tombé sous la barre des 10%. Moins de la moitié de son niveau d’avant la révolution et moins du tiers du taux marocain.

 

Certes, les contraintes financières n’y sont pas pour rien, mais elles sont aggravées par une mauvaise affectation des ressources : les investissements productifs et d’avenir sont sacrifiés à l’autel du train de vie de l’Etat et des subventions sans discernement pour la consommation et les entreprises publiques. L’ennui est que le pays, devenu le mouton noir des marchés financiers, a du mal à se faire financer au plan international à des conditions qui ne soient pas onéreuses et dissuasives, sans que rien vienne stopper l’hémorragie des dépenses et l’implacable dérive budgétaire.

 

Nous sommes au plus bas dans l’échelle d’appréciation des agences de notation qui nous ont relégués au rang de pays à haut risque. En butte au FMI, le pays est non seulement sanctionné par les marchés financiers, mais même les pays pompeusement qualifiés de frères et amis s’en détournent. Le marché local – crédit bancaire et emprunt national – ne saurait à lui seul servir de substitut, au risque de compromettre à jamais le financement de l’économie. Faute d’emprunts extérieurs à maturité longue et à des taux soutenables, le pays se livre à une sorte de cavalerie qui n’est pas d’un bon présage. Dans ces conditions, le « compter sur nous-mêmes » tourne au désastre pour le contribuable – personne physique ou morale – soumis à des taux d’imposition confiscatoire, les plus élevés d’Afrique et de la zone méditerranéenne.

 

Le poids des prélèvements obligatoires a fini par casser les ressorts de la consommation et de l’investissement. Et comme si cela ne suffisait pas, s’y ajoute le coût prohibitif du loyer de l’argent. Il n’en faut pas davantage pour provoquer l’arrêt des principaux moteurs de la croissance, à la grande satisfaction de nos compétiteurs de la région. Le pays est pris dans le tourbillon d’un cercle vicieux dont il a du mal à s’affranchir. La chute des investissements provoque le ralentissement sinon l’arrêt de la croissance, mettant encore plus à mal les ressources de l’Etat. Qui, dans l’urgence et pour éviter que ne s’écroule tout l’édifice, achève d’étrangler le contribuable et sollicite de nouveau les banques de la place, au risque d’aggraver l’effet d’éviction dont pâtit l’économie. Les banques sont dans leur zone de confort en finançant le déficit budgétaire sans risque aucun et à des taux à faire rêver les banquiers de la planète.

 

Pour les contribuables, ménages et entreprises, c’est la double peine. Ils sont victimes d’un  harcèlement fiscal et du loyer de l’argent quand les évadés fiscaux et les nababs de la contrebande cumulent les fortunes en reculant sans cesse les limites de l’économie informelle. Autant de sacrifices sans réelles contreparties, si l’on juge par l’état de délabrement des services publics. Au final, quoi d’autre sinon l’effritement de la classe moyenne, l’agonie et le dépérissement des PME/PMI, jadis fer lance de l’économie nationale ?

 

L’Etat social, c’est l’aboutissement d’une œuvre collective. A travers l’incarnation d’un Etat doté d’une plus grande sobriété en réduisant les dépenses inutiles et les impôts excessifs, d’acteurs économiques en pleine confiance qui ont foi en l’avenir et de salariés qui doivent se soucier autant de la courbe de productivité des entreprises que de leur fiche de paie.

 

Qu’adviendra-t-il de l’Etat social dans ces conditions ? Où trouver de nouvelles marges de  manœuvre avec un espace budgétaire aussi réduit et d’énormes contraintes financières qui pourraient s’aggraver si la croissance n’est pas de retour ? L’Etat a l’obligation de redistribuer, via – et surtout – l’école, la santé, le transport, le logement, la régulation des marchés, un revenu minimum… Il ne peut distribuer que ce qui est produit, que les richesses nouvellement créées. Il sera mal inspiré de développer une forme d’assistanat sans lendemain, faute de moyens. Il ne pourra pas tirer de la sorte des milliers de personnes de la misère et de la pauvreté. Il risque même de les condamner à terme au dénuement le plus total.

 

Nous sommes à un moment charnière, un moment de bascule où il faut repenser et réinventer le rôle de l’Etat. A l’ère de l’IA, le pays a besoin d’un Etat-stratège qui conçoit, anticipe, légifère, accompagne, incite, stimule, libère les énergies et la créativité et se projette dans le futur, ouvrant de la sorte de vastes horizons et perspectives. Moins d’Etat et mieux d’Etat là où sa présence n’est pas dictée par des considérations régaliennes ou stratégiques. Au risque de nous répéter, l’Etat doit libérer les initiatives, l’investissement, la croissance et endosser l’habit d’un prestataire de service, coresponsable du développement des entreprises, des plus petites aux plus grandes. Le moment est venu – cela doit être porté au crédit du budget de l’Etat 2026 – de faire tomber le mur de la bureaucratie d’Etat à travers la généralisation de la digitalisation, comme ont réussi à le faire les pays aujourd’hui en émergence rapide.

 

La mondialisation a mis à mal l’Etat-providence, qui a su s’adapter sans disparaitre pour autant et sans freiner l’essor et les nécessaires transformations économiques et sociales. L’Etat social, épine dorsale du projet présidentiel, doit emprunter les mêmes voies de l’efficacité et de la rationalité. Sans investissements à forte valeur ajoutée, sans croissance portée à son plus haut niveau, il n’y aura pas suffisamment de création de richesses, d’emplois et de revenus pour mettre en place les jalons d’un Etat social, qui n’est pas sans coût (il a un prix des plus élevés). La cohésion sociale, l’apaisement politique et social, le consentement à défaut de consensus n’en sont pas les moindres.

 

L’Etat social, c’est l’aboutissement d’une œuvre collective. A travers l’incarnation d’un Etat doté d’une plus grande sobriété en réduisant les dépenses inutiles et les impôts excessifs, d’acteurs économiques en pleine confiance qui ont foi en l’avenir et de salariés qui doivent se soucier autant de la courbe de productivité des entreprises que de leur fiche de paie. Sans quoi, on privera d’espoir et d’espérance les sans-emplois, les jeunes d’aujourd’hui et de demain et les plus pauvres parmi les pauvres, laissés depuis longtemps sur le bas-côté de la route. Vaste programme pour le budget 2026 !

Cet éditorial figure dans le numéro 927 de l’Économiste Maghrébin, paru du 10 au 24 septembre 2025 et disponible actuellement en kiosque.

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Les manœuvres russo-bélarusses : Vers la fin du mythe Atlantique ?

13. September 2025 um 12:43

Alors que les forces russes et bélarusses organisent des manœuvres militaires coordonnées aux abords orientaux de l’Europe, c’est moins la démonstration de puissance de Moscou qui inquiète les stratèges européens que l’écho vide qui leur répond côté Atlantique. L’absence américaine, désormais manifeste, ne peut plus être interprétée comme une simple pause stratégique, mais elle relève plutôt d’un abandon de fait.

Les États-Unis, historiquement piliers de la dissuasion collective sur le continent européen, semblent aujourd’hui opter pour une position d’observateur distant, presque détaché. Aucun redéploiement militaire notable sur le flanc Est de l’OTAN. Aucune démonstration de force à la hauteur de la pression russe. Aucune ligne rouge clairement affirmée. À la place, un recentrage sur une diplomatie indirecte, voire ambiguë, passant désormais par Minsk, dans une tentative de médiation bilatérale entre la Russie et l’Ukraine.

Ce choix, qui contourne les canaux traditionnels de coordination avec l’Union européenne, révèle un désengagement politique autant que militaire.

Les livraisons d’armes américaines à l’Ukraine, elles aussi, confirment cette logique d’abandon progressif. L’aide militaire se poursuit, mais via des intermédiaires européens. Le soutien est logistique, conditionnel, sans implication directe. Washington semble avoir redéfini son rôle : non plus garant de la sécurité européenne, mais fournisseur périphérique, prudent, intéressé par la stabilité régionale sans vouloir en assumer les coûts.

Cette posture est renforcée par les discours ambigus de Donald Trump, d’une part, il évoque la possibilité de sanctions contre la Russie, d’autre part, il ne cache plus sa volonté de rompre avec la doctrine de défense collective qui a structuré l’OTAN depuis sa création.

Le message implicite est sans appel : l’Europe ne peut plus compter sur l’intervention automatique des États-Unis face à une menace militaire.

Dans ce contexte, les efforts européens en termes de déploiement de troupes françaises, britanniques ou allemandes en Pologne, en Estonie, en Roumanie apparaissent comme des tentatives de combler un vide que Washington ne cherche plus à occuper. L’autonomie stratégique, si souvent évoquée et rarement concrétisée, devient une nécessité non par choix, mais par abandon.

La Russie, elle, observe et avance. Les manœuvres avec le Bélarus ne sont pas seulement un exercice militaire : elles sont une démonstration géopolitique. Face à elles, la passivité américaine valide un nouveau rapport de force.

Ce n’est pas une redistribution des rôles, c’est un retrait. L’Europe est forcée d’assumer seule une sécurité que son principal allié ne garantit plus.

Tout compte fait, une Russie en uniforme, une Amérique en retrait, une Ukraine à bout de souffle, et une Europe qui cherche encore ses bottes…

 

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Mahjoub Lotfi Belhedi 

Chercheur en réflexion stratégique optimisée IA // Data scientist & Aiguilleur d’IA

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