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Attaque israélienne au Qatar : plus de questions embarrassantes que de réponses

16. September 2025 um 11:10

Ondes de choc dans la région du Moyen-Orient suite aux frappes israéliennes sur le Qatar. Les  pétromonarchies du Golfe ont du mal à concevoir que l’État hébreu n’ait pas eu le feu vert de Washington. Ce qui les incite à s’interroger sur leur système d’alliances et de sécurité militaire, entièrement indexé sur les Américains.

Au-delà des slogans creux et de démonstration de force diplomatique contre « l’entité sioniste » destinée à la consommation locale, que retenir du sommet conjoint exceptionnel de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui a eu lieu hier lundi à Doha. Lequel aura réuni 57 dirigeants de pays représentant environ 1,6  milliard musulmans pour soutenir le petit Emirat gazier. Et ce, suite à l’attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière ?

Rien à se mettre sous la dent à l’exception d’un timide appel à « revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël. De même qu’ « à engager des poursuites à son encontre » et « coordonner les efforts visant à suspendre l’adhésion d’Israël aux Nations unies ».

Quant aux six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se sont rencontrées en marge du sommet à Doha, elles se sont contentées d’appeler pathétiquement leur protecteur, les Etats-Unis à « user de leur influence » pour contenir Israël.

N’est-il pas déconcertant de constater qu’à aucun moment, il n’a été question que les pays arabes ayant normalisé avec l’Etat hébreu- en l’occurrence l’Egypte, la Jordanie, le Maroc, les Emirats-arabes-unis, le Bahreïn et le Soudan- n’aient évoqué même du bout des lèvres une éventuelle rupture de leur relation avec Israël ? Autre signe qui ne trompe pas : les dirigeants des Emirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc n’ont pas daigné faire le déplacement à Doha, envoyant à leur place de hauts représentants.

Dépendance totale

Reste un point essentiel qui aurait pu être évoqué en interne; mais que les dirigeants du Golfe évitent absolument de divulguer : la dépendance du Qatar et des monarchies pétrolières  à la protection américaine.

Car, est-il envisageable que Doha, la capitale d’un pays allié majeur des États-Unis, soit bombardée sans que ces derniers ne soient informés ? Pourquoi le Qatar  n’a-t-il été notifié qu’une fois les missiles israéliens lancés, donc trop tard pour réagir ?

Soupçons légitimes

Surtout, n’est-il pas légitime de penser que les défenses aériennes qataries aient été désactivées ou rendues inutilisables à distance, notamment grâce à des systèmes d’exploitation et de maintenance gérés à distance, comme pour les avions de combat F-35 ? Sachant que les États-Unis peuvent clouer un avion au sol en suspendant les mises à jour logicielles essentielles. Ce qui rend de facto l’appareil obsolète et inutilisable. Et ce, d’autant plus que la loi américaine sur le contrôle des exportations d’armes (ITAR) régit la vente d’armes et de composants. Ainsi, en cas de conflit ou de non-respect des termes, Washington peut refuser les mises à jour, la fourniture de pièces de rechange ou des licences d’exportation nécessaires au fonctionnement.

Les avions de combat F-35 illustrent parfaitement cette dépendance. Ces appareils de cinquième génération nécessitent des mises à jour régulières et sont connectés à des systèmes de communication sous contrôle américain. En cas de conflit d’intérêts, Washington pourrait décider de restreindre ou désactiver certaines fonctions critiques, clouant ainsi ces avions au sol.

Qui fait fonctionner les Patriots ?

Rappelons à ce propos  que le Qatar dispose de systèmes modernes de défense, notamment d’origine américaine, tels que le Patriot PAC-3, ainsi que d’accords de coopération militaire avec Washington. Le pays abrite également la base aérienne d’Al-Udeid, la plus grande implantation militaire américaine au Moyen-Orient.

Dans ce contexte, les États-Unis exercent une influence stratégique sur la gestion des défenses aériennes qataries. Mais, qui assure en vérité la mise en marche de ces systèmes de défense aérienne extrêmement sophistiqués ? Les techniciens Qatari ? Il est permis d’en douter.

Bref, aucune preuve n’indique que les Américains aient volontairement neutralisé les défenses aériennes du Qatar pour permettre des opérations israéliennes. Mais, il n’en demeure pas moins que la sécurité du Qatar et des monarchies du Golfe dépend entièrement et exclusivement du parapluie américain qui s’est avéré poreux comme un couscoussier.

Et que dire de l’itinéraire qu’aurait pris l’aviation israélienne pour mener des frappes directes contre le Qatar ? La distance entre les deux pays étant d’environ 1 800 km en ligne droite. Ce qui dépasse les capacités opérationnelles de la plupart des chasseurs israéliens sans ravitaillement aérien et qui nécessitent  une logistique lourde et visible, difficile à dissimuler…

En effet, pour rejoindre le Qatar, l’aviation israélienne devrait théoriquement traverser l’espace aérien de plusieurs pays arabes à l’instar de l’Arabie saoudite, l’Irak, ou le Bahreïn selon la trajectoire. Ce qui implique forcement des accords diplomatiques explicites. Que de questions gênantes pour les uns et pour les autres.

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Tunisie-Iran | Kaïs Saïed entre souveraineté diplomatique et pari stratégique

13. September 2025 um 08:13

La rencontre entre le président Kaïs Saïed et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dépasse la simple visite protocolaire. Elle s’inscrit dans une dynamique où la Tunisie cherche à affirmer sa souveraineté diplomatique, à élargir son cercle de partenaires et à réaffirmer sa position constante sur la question palestinienne. Vidéo.

Sabrine Bouzeriata *

Kaïs Saïed a rappelé avec force que la cause palestinienne reste «une question de justice universelle», rejoignant le discours de Téhéran, qui en a fait un pilier de sa politique régionale. Cette convergence renforce la légitimité de la Tunisie dans l’opinion publique arabe et musulmane, tout en mettant en avant une diplomatie fondée sur le principe et le droit international, au-delà des calculs immédiats.

Diversification des alliances

Depuis plusieurs années, les relations avec les partenaires traditionnels de la Tunisie – Union européenne, Etats-Unis et pays du Golfe – se sont compliquées. Les aides financières sont conditionnées à des réformes économiques impopulaires, et les appuis politiques du Golfe sont devenus plus sélectifs et les aides financières assez rares. Dans ce contexte, l’ouverture vers l’Iran répond à une logique de diversification : montrer que la Tunisie n’est pas condamnée à dépendre d’un seul bloc, ici occidental, qui fut toujours le sien depuis son indépendance en 1956.

Toutefois, ce pari reste mesuré : l’Iran est sous sanctions internationales, ce qui limite la portée des échanges économiques. De plus, un rapprochement trop visible pourrait susciter la méfiance de certains pays occidentaux et arabes, notamment ceux qui voient Téhéran comme un ennemi potentiel ou un rival stratégique.

La diplomatie tunisienne a souvent cherché à éviter les alignements excessifs. Bourguiba prônait déjà une indépendance de ton, tandis que Ben Ali maintenait un équilibre pragmatique entre l’Occident, le monde arabe et l’Afrique. Kaïs Saïed s’inscrit dans cette continuité, mais en y ajoutant une dimension identitaire et normative : insister sur la souveraineté des peuples, dénoncer les ingérences et affirmer des choix de principe.

Un pari symbolique mais risqué

Si ce rapprochement ouvre la voie à des coopérations scientifiques, technologiques et culturelles, il reste surtout symbolique. Il illustre la volonté de la Tunisie d’élargir ses marges de manœuvre dans un contexte régional et international instable. Mais il pourrait aussi renforcer l’isolement diplomatique si aucun résultat concret n’en découle.

En définitive, Kaïs Saïed mise sur une diplomatie qui conjugue principe et calcul, en privilégiant toutefois le principe sur le calcul : défendre la justice et la souveraineté tout en cherchant de nouveaux espaces de coopération : Iran, Chine, Russie… Reste à savoir si ce pari stratégique sera perçu comme une ouverture crédible ou comme une posture essentiellement idéologique et politique, sans impact positif sur les intérêts économiques de la Tunisie. Dans un contexte mondial tendu et volatile, on peut craindre aussi de douloureux retours de manivelle géostratégiques. Donc, vigilance !

* Journaliste et écrivaine.

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Bombardement israélien de Doha | À quoi sert le parapluie américain ?

11. September 2025 um 12:28

Onde de choc dans les États du Golfe. La tentative israélienne ratée d’assassiner les dirigeants politiques du Hamas mardi 9 septembre 2025 en bombardant Doha pourrait bouleverser les fondements d’un ordre dirigé par les États-Unis au Moyen-Orient. Cette attaque montre que le parapluie américain, les bases américaines présentes dans ces pays, les milliards engloutis dans les contrats d’armement avec Washington et même l’avion offert par le Qatar récemment à Donald Trump – une aberration dans les relations internationales – n’ont pas mis ces pays à l’abri du déchaînement belliqueux de Benjamin Netanyahu qui fait ce qu’il veut avec une complicité vicieuse des États-Unis. (Ph. La base américaine d’Al-Udaid au Qatar n’a pas dissuadé Israël de bombarder l’émirat gazier allié des Américains).

Imed Bahri

Le New York Times a publié une enquête à ce sujet de sa correspondante à Riyad, Vivian Nereim, où elle fait part des interrogations des États du Golfe concernant la protection américaine après l’attaque israélienne ayant ciblée le territoire du Qatar. L’opération israélienne visant à assassiner des dirigeants du Hamas à Doha pourrait ébranler les fondements de l’ordre dirigé par les États-Unis au Moyen-Orient, affirme-t-elle, en rappelant que le Qatar abrite la plus grande base militaire américaine au Moyen-Orient, qu’il a acheté aux États-Unis des systèmes de défense pour plusieurs milliards de dollars et a récemment offert un Boeing de luxe au président Trump. Cependant, rien de tout cela n’a empêché Israël, allié clé des États-Unis, de lancer une attaque militaire audacieuse sur le territoire qatari mardi 9 septembre 2025.

Quelle valeur pour le partenariat avec les Américains ?

Il s’agissait d’une tentative d’assassinat de hauts responsables du Hamas qui s’étaient réunis pour discuter d’une proposition américaine de cessez-le-feu visant à mettre fin à la guerre à Gaza. Le journal américain cite Kristin Diwan, chercheuse résidente à l’Institut des États arabes du Golfe à Washington, qui déclare: «L’incapacité du Qatar à protéger ses citoyens grâce au commandement central américain présent sur son territoire a conduit les habitants à s’interroger sur la valeur du partenariat américain. C’est un véritable problème pour les dirigeants du Golfe. Les États-Unis devraient également s’en inquiéter».

Le journal indique que l’attaque israélienne a provoqué une onde de choc dans les capitales du Golfe car Israël cherchait à cultiver avec eux des relations d’alliés potentiels et surtout parce que ces pays considéraient depuis longtemps les États-Unis comme le principal garant de leur sécurité.

Le raid a visé un quartier résidentiel de la capitale, Doha, provoquant un dégagement de fumée noire et tuant un membre des Forces de sécurité intérieure qataries, Bader Saad Al-Humaidi Al-Dosari, selon des responsables qataris. Il est le premier Arabe du Golfe tué par Israël depuis des décennies.

Le Qatar a accepté d’accueillir les dirigeants politiques du Hamas à la demande des États-Unis, faisant de ce dernier un médiateur clé dans les négociations visant à mettre fin à la guerre à Gaza.

Dans un communiqué, le mouvement palestinien a confirmé la mort du fils de Khalil Al-Hayya, négociateur en chef du Hamas, et de quatre autres membres du Hamas lors de l’attaque.

On ignore encore quel sera l’impact de la frappe israélienne sur les négociations de cessez-le-feu, déjà chancelantes. Le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed ben Abdelrahman Al Thani a déclaré mardi que cette frappe ne dissuaderait pas son pays de jouer son rôle de médiateur tout en accusant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de tenter de saboter toute tentative de créer des opportunités de paix. 

Les Etats du Golfe à la croisée des chemins

Cependant, selon les analystes, l’attaque israélienne aura des répercussions bien au-delà du Qatar. La volonté d’Israël d’attaquer un État du Golfe représente un tournant potentiel dans une région longtemps dominée par les alliances et les intérêts américains. «Il s’agit d’un test crucial», a déclaré Bader al-Saif, professeur d’Histoire à l’Université du Koweït. Il ajoute: «Si les dirigeants du Golfe ne prennent pas de mesures décisives dès maintenant, ils ne seront rien d’autre qu’une partie de la sphère d’influence israélienne et d’un ordre régional dirigé par Israël»

Les États pétroliers du Golfe –l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, Oman, Koweït et Bahreïn– ont fait preuve de plus en plus d’ambition ces dernières années, utilisant leurs immenses richesses pour accroître leur influence à l’échelle mondiale. Ensemble, ces pays contrôlent près de 4 000 milliards de dollars d’actifs dans leurs fonds souverains et nombre d’entre eux exercent une influence significative sur les marchés mondiaux de l’énergie.

Le NYT ajoute que les agendas nationaux et la réputation des États du Golfe dépendent de leur statut de refuges pour le commerce, l’investissement et le tourisme dans un Moyen-Orient instable, une réputation directement ternie par l’attaque israélienne. «Netanyahu lui-même a déclaré qu’il allait remodeler le Moyen-Orient. Est-ce un message indiquant qu’il entend également remodeler le Golfe ?», a également déclaré Cheikh Mohammed Al-Thani. 

Le journal américain écarte toute réaction de la part des États du Golfe car une nouvelle escalade nuirait à leurs agendas nationaux. Malgré la frustration suscitée par la politique américaine dans la région, ces pays restent dépendants du soutien militaire américain.

Al-Saif a déclaré: «Ils disposent de nombreux outils notamment la diplomatie et l’influence économique», affirmant que «si les fonds souverains du Golfe décidaient d’agir en retirant leurs investissements d’une manière qui porte atteinte aux intérêts israéliens ou américains, cela pourrait avoir un impact»

On ne sait pas encore comment les États du Golfe réagiront, même s’ils remettent en question la validité des garanties de sécurité américaines, surtout quelques mois seulement après la tournée de Trump dans la région, où il a salué ses dirigeants et signé une série d’accords commerciaux. Cheikh Mohammed Al-Thani a indiqué que les États-Unis ont contacté le Qatar pour l’avertir de l’attaque, dix minutes après son exécution. S’adressant à l’ensemble des États du Golfe, Al-Saif a déclaré: «Il est difficile pour les États-Unis de nous donner ce que nous voulons à ce stade. Nous devons trouver une autre solution ou bien nous devons rencontrer à nouveau Trump et parler principalement de sécurité et pas seulement de commerce».

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