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Un parapluie nucléaire pakistanais pour l’Arabie saoudite ?

20. September 2025 um 12:00

Il s’agit d’un séisme à l’échelle géopolitique de la région du Moyen-Orient : l’Arabie saoudite et le Pakistan – pays musulman doté de l’arme nucléaire – ont signé mercredi un pacte de défense mutuelle, actant ainsi une défiance croissante vis-à-vis de Washington.

 

Coup de tonnerre dans le paysage stratégique du Moyen-Orient. À l’occasion d’une visite officielle à Riyad du Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, qui y a rencontré le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed Ben Salman, l’Arabie saoudite et le Pakistan, pays doté de l’arme nucléaire, ont conclu, mercredi 17 septembre, un « accord stratégique de défense mutuelle ». Ledit accord stipule que « toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux ».

La signature de ce traité inédit qui pourrait modifier les rapports de force dans toute la région, intervient dans un contexte géopolitique profondément bouleversé par la guerre à Gaza, ainsi que par le manque de fiabilité des États-Unis en tant que garant de leur sécurité, particulièrement depuis le retour à la Maison Blanche de l’imprévisible de Donald Trump.

Le jeu trouble de Washington

Ainsi, depuis le 7 octobre 2023, les monarchies du Golfe constatent avec effarement que l’armée israélienne n’hésite plus, avec la bénédiction et le soutien du Grand frère américain, à frapper les pays de la région, à l’instar du Liban, la Syrie, l’Iran ou encore le Yémen. En toute impunité.

Pis. Le 9 septembre dernier, Israël a mené des frappes en plein cœur de Doha, la capitale du Qatar, un pays membre fondateur du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Cette attaque inédite contre un pays allié majeur des États-Unis – lequel de surcroît abrite la plus importe base militaire de la région – a profondément bouleversé les monarchies du Golfe qui misaient  jusqu’alors sur la protection militaire de Washington, censé être un précieux allié historique.

Or, non seulement les Américains n’ont pas levé le petit doigt  pour défendre le petit émirat gazier qui, de surcroît, abrite la plus importante base militaire de la région, mais le Qatar n’a été notifié qu’une fois les missiles israéliens lancés ; avec au menu de lourds soupçons que les défenses aériennes qataries aient été désactivées ou rendues inutilisables à distance pour permettre le passage des bombardiers israéliens en toute tranquillité.

Peut-on se fier à un tel « allié », alors que la sécurité de leurs  pays dépend entièrement du parapluie américain ? Question existentielle pour les pétromonarchies du Golfe, sachant que ces pays figurent parmi les plus gros acheteurs d’armement américain : l’Arabie saoudite avait acheté plus de 100 milliards USD d’armement américain entre 2010 et 2020 ; Riyad et Abou Dhabi ont représenté à eux seuls plus de la moitié des exportations d’armes américaines vers le Moyen-Orient lors de la dernière décennie.

Equilibrisme

A la lumière de ce contexte géopolitique mouvant, il est donc dans la logique des choses que Riyad cherche à diversifier ses alliances, tout en œuvrant à ce que la nouvelle alliance avec Islamabad n’affecte en rien les liens commerciaux majeurs avec l’Inde, le pays le plus peuplé du monde et désormais la 5ᵉ puissance économique mondiale en PIB nominal et 3ᵉ en parité de pouvoir d’achat juste derrière la Chine et les États-Unis.

Et ce, d’autant plus que l’Inde, l’un des plus grands importateurs de pétrole brut au monde, couvre plus de 85 % de ses besoins grâce aux fournisseurs étrangers, dont l’Irak et l’Arabie saoudite qui ont représenté à eux seuls 45 % des importations indiennes de brut en 2024.

Vers une alliance sunnite ?

Au final, le rapprochement spectaculaire avec Islamabad signifie en pratique que l’Arabie saoudite se réfugie sous le parapluie nucléaire pakistanais, car elle ne fait pas confiance aux Etats-Unis pour protéger le pays face à d’éventuelles attaques israéliennes. D’autant plus que le Pakistan est le seul pays à majorité musulmane sunnite doté de l’arme nucléaire et qu’il dispose également de la plus grande armée du monde islamique.

D’où la tentation légitime des Saoudiens de signer un pacte avec le géant asiatique qui pourrait se transformer à terme en une sorte d’équivalent de l’OTAN pour les monarchies du Golfe ; et ce, dans un environnement où Israël est actuellement le seul en possession de l’arme fatale. Alors, pourquoi ne pas profiter de l’expertise pakistanaise en ce domaine pour  développer un programme nucléaire civil, avec la possibilité de l’étendre à un potentiel militaire ?

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