Le vice-président de la Chambre nationale de commerce et d’industrie du Kenya (KNCCI), Mustafa Ramadhan, a accueilli, mardi 17 juin 2025, une délégation tunisienne de haut niveau, conduite par Anouar Ben Youssef, ambassadeur de Tunisie au Kenya, et Leila Belkhiria Jaber, présidente de la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprise (CNFCE).
Lors de la réunion, le vice-président de la KNCCI a souhaité la bienvenue à la délégation et a souligné la robustesse du climat d’investissement au Kenya, rapporte le site web de ladite chambre. Il a mis en avant les politiques favorables aux investisseurs du pays, notamment les incitations spéciales pour l’implantation d’entreprises dans les zones économiques spéciales (ZES) et les zones franches industrielles (ZFI). Ces zones, créées par le gouvernement kenyan, offrent aux entreprises tunisiennes un point d’entrée stratégique sur les marchés d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale, une région qui compte plus de 500 millions d’habitants.
La délégation tunisienne est actuellement au Kenya pour participer à la Tunisian Food & Handicrafts Expo 2025, qui se tient à Nairobi du 16 au 18 juin.
L’événement est organisé sous les auspices du projet Jeun’Ess de l’Organisation internationale du travail (OIT), en partenariat avec la CNFCE et la Fédération des femmes d’affaires du Comesa (COMFWB).
L’exposition est une plateforme dynamique mettant en valeur le riche patrimoine culinaire et artisanal tunisien, tout en favorisant les échanges commerciaux, les échanges culturels et les partenariats commerciaux entre les entreprises tunisiennes et est-africaines.
L’accent mis par l’événement sur l’autonomisation des femmes entrepreneures et le renforcement des liens commerciaux sur le continent africain est particulièrement important.
La KNCCI a réitéré à cette occasion son engagement à soutenir le commerce bilatéral, l’entrepreneuriat et le développement économique inclusif.
Ekuity Capital est entré au capital de New Era Fund I, un fonds d’investissement Early Stage dédié aux startups innovantes en Tunisie. Cette opération porte le montant du premier closing à 7 millions d’euros, sur un objectif de 15 millions, indique notre confrère Financial Africa.
Aux côtés de Smart Capital et d’UGFS North Africa, déjà présents lors du premier tour, Ekuity Capital renforce la crédibilité du fonds, qui cible les jeunes entreprises technologiques en phase d’amorçage et de série A et dont la stratégie repose sur trois secteurs à fort impact : l’intelligence artificielle (IA), la biotechnologie (biotech) et les technologies vertes (greentech).
Anciennement connu sous le nom de Consortium tuniso-koweïtien de développement (CTKD), Ekuity Capital est une joint-venture entre la Kuwait Investment Authority (KIA) et l’État tunisien. La société gère un portefeuille d’une quinzaine d’entreprises et plus de 800 millions de dinars (256 millions de dollars américains) d’actifs.
Le Fonds New Era I est géré par UGFS-VC, filiale de capital-risque d’United Gulf Financial Services-North Africa (UGFS-NA). Acteur reconnu du capital-investissement en Tunisie, UGFS-NA a structuré 20 fonds et investi dans plus de 100 startups et PME depuis plus de 15 ans.
Grâce à sa présence locale, son expertise sectorielle et son vaste réseau, UGFS-VC vise, à travers le Fonds New Era I, à soutenir la nouvelle génération d’entrepreneurs tunisiens et à accélérer l’émergence de champions technologiques régionaux.
L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) s’agite comme elle peut pour gagner une crédibilité qui le fuit depuis son élection en 2022 avec un taux de participation de 12%. Dans ce contexte, il examine en commission un projet de loi visant à interdire et à sanctionner sévèrement la pratique de la «magie», de l’«exorcisme» et de la «sorcellerie». Beau programme pour de nouvelles méprises en perspective…(Ph. Kamel Maghrebi poursuivi pour charlatanisme).
Cette initiative a suscité un vif débat dans le pays, mettant en lumière les conflits entre les croyances populaires et les principes de l’État républicain.
Selon plusieurs médias, le projet de loi vise à punir quiconque propose des services de «magie» ou d’«exorcisme» pour guérir des maladies, soulager des problèmes personnels ou «éloigner le mal», des pratiques très répandues dans le pays et auprès de toutes les couches sociales.
L’objectif affiché par les initiateurs du projet de loi est de lutter contre les escroqueries visant les citoyens vulnérables, souvent trompés par des personnes se prévalant de pouvoirs surnaturels.
Où finissent les rituels religieux et ou commence la sorcellerie ?
Cependant, cette proposition a été critiquée car elle risque de criminaliser des pratiques religieuses ou culturelles profondément ancrées dans le tissu social tunisien.
D’un côté, les partisans de la loi affirment que de nombreuses personnes, notamment les personnes âgées ou peu qualifiées, sont trompées par des soi-disant «exorcistes» ou «magiciens», ce qui peut entraîner de graves conséquences psychologiques ou économiques. La loi vise donc à protéger ces groupes vulnérables, dans une société souvent marquée par des croyances populaires tenaces.
D’autre part, de nombreux commentateurs, tant sur le plan juridique que culturel et des droits, mettent en garde contre le flou des articles présentés dans le texte. Sans définition précise, les pratiques liées à la dimension spirituelle ou religieuse, y compris les formes traditionnelles de guérison, risqueraient de tomber dans la catégorie de la «magie», rendant potentiellement passibles de poursuites les imams ou les religieux pratiquant des exorcismes dans le cadre de liturgies traditionnelles.
Selon plusieurs experts en droit constitutionnel, une disposition de ce type pourrait contrevenir à certaines normes de la Constitution tunisienne, qui garantissent la liberté de conscience et de culte, tant que l’ordre public n’est pas troublé.
Historiens et anthropologues mettent également en garde contre le risque de porter atteinte à des aspects de la culture magico-religieuse répandus, quoique discrètement, au Maghreb et étroitement liés à l’identité collective régionale.
Eviter les restrictions arbitraires aux libertés individuelles
Par le passé, dans d’autres juridictions, comme les Émirats arabes unis, des tentatives ont été faites pour durcir la législation sur des pratiques similaires considérées comme de la «fraude». L’expérience montre cependant que, sans critères clairs et sans garanties juridiques, on risque de confiner des phénomènes spirituels inoffensifs ou socialement acceptés à la sphère criminelle.
Le projet de loi actuellement examiné en Tunisie met en lumière la tension entre un instinct répandu de défense des plus faibles contre des croyances potentiellement trompeuses et la nécessité d’éviter les restrictions arbitraires aux libertés individuelles. L’issue du débat parlementaire sera cruciale pour tracer la ligne entre protection des citoyens et respect des espaces culturels et religieux. La définition opérationnelle des termes juridiques et la mise en place de contrôles permettant de prévenir les abus seront essentielles.
Il reste à voir si, dans la sphère législative ou judiciaire, des clauses de sauvegarde pour la liberté d’expression religieuse et culturelle seront intégrées. L’adoption parlementaire sera suivie de près par les juristes, les universitaires, les organisations de défense des droits civiques et les confessions religieuses. Les prochains mois seront décisifs pour comprendre si et comment la Tunisie saura concilier modernité institutionnelle et respect de son identité culturelle complexe.
Le Festival international Jean Rouch se tient du 18 au 22 juin 2025 au Cinéma Africa, à Tunis, avec le soutien du Comité du cinéma ethnographique du Festival Jean Rouch, en collaboration avec le magazine Screen Arabia, spécialisé dans le cinéma et les arts visuels en Tunisie et dans le monde arabe.
Le Festival Jean Rouch est l’un des plus importants événements européens consacrés au cinéma documentaire en sciences humaines et sociales. Il vise à promouvoir la diversité culturelle à travers les thématiques des films projetés, la professionnalisation des jeunes étudiants grâce à des ateliers et la découverte du monde du cinéma ethnographique par le public tunisien.
Fondé en 1982 par le réalisateur et ethnologue Jean Rouch (1917-2004), ce festival se déroule en France et à l’étranger avec des éditions hors les murs. Il représente non seulement une rencontre entre réalisateurs et chercheurs en sciences sociales, mais aussi une opportunité d’échange avec un public hétérogène.
L’édition 2024 hors-les-murs à Tunis a connu un succès sans précédent en termes d’organisation, de programmation et de fréquentation. Cette année, huit projections de films sont prévues, suivies de discussions avec les réalisateurs et accompagnées par des chercheurs en sciences sociales.
Une masterclass ouverte au public, animée par Ridha Tlili, réalisateur tunisien du film ‘‘La Couleur du phosphate’’, est également prévue pour clôturer le festival.
En complément des projections, des ateliers d’initiation à l’écriture documentaire et ethnographique seront organisés simultanément, à destination d’étudiants en cinéma et en anthropologie visuelle sélectionnés au Maghreb, en Afrique de l’Ouest et en Europe.
Le service de néonatalogie et de réanimation néonatale de l’hôpital Charles-Nicolle, financé par la Coopération italienne, a été inauguré, mardi 17 juin 2025, en présence du ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, de l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, et de la directrice de l’Agence italienne de coopération et de développement (AICS) en Tunisie, Isabella Lucaferri.
«Nous sommes fiers d’avoir contribué à la création de ce service de néonatalogie et de soutenir le personnel soignant de l’hôpital Charles-Nicolle dans son précieux travail au profit des nouveau-nés atteints de maladies prénatales ou nés prématurément», a déclaré M. Prunas sur les réseaux sociaux de l’ambassade, soulignant comment «ce projet confirme le rôle fondamental de la coopération sanitaire dans le partenariat Italie-Tunisie, qui place l’assistance et la protection des personnes les plus vulnérables au centre».
Au moins 249 migrants irréguliers sont décédés et 226 sont portées disparues sur la route de la Méditerranée centrale depuis le début de l’année jusqu’au 14 juin 2025.
Ces données ont été publiées par le bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Libye dans un dernier point de situation publié sur X.
Au cours de la même période, précise l’agence onusienne, 10 634 migrants ont été interceptés en mer et rapatriés en Libye, dont 9 124 hommes, 1 001 femmes, 364 mineurs et 145 dont le sexe est inconnu, rapporte l’agence de presse italienne Ansa.
Par ailleurs, 635 migrants ont été interceptés par les autorités et retournés en Libye entre le 8 et le 16 juin courant.
Dans la première partie de cet article une analyse arendtienne du ‘‘Procès’’ de Franz Kafka, était censée nous éclairer sur le malaise sociétal, naturellement sans la prétention de le dissiper, nous a emmené à comprendre qu’avec son usage actuel, la loi nous condamne et nous écrase par la bureaucratie et par le système lui-même, qui s’ingénie à rester inaccessible et indéchiffrable. La loi nous soumet donc de cette façon à un assujettissement indiscutable, la société nous pousse toujours plus à accepter notre sort et ne peut donc être que l’autre instrument de la loi visant à nous asservir. Toutefois, cette analyse n’élucide que partiellement la vraie raison de cet assombrissement général de l’humeur et nous nous proposons donc d’essayer d’étendre un peu plus l’analyse en tentant une approche métaphysique.
Monem Lachkam *
Ontologiquement ‘‘Le Procès’’ de Kafka est une allégorie de la vie avec ses lois que tout le monde subit, que personne n’a choisie, et auxquelles personne ne peut ni accéder ni échapper. Le désarroi et l’angoisse de Joseph K., le héros, du ‘‘Procès’’ face à cette justice sibylline et abstruse ne sont-ils pas les mêmes qu’on ressent face à cet univers, à cette vie, aux lois qui les régissent et qui nous soumettent sans qu’on puisse rationnellement connaître leurs origines, leurs initiateurs ni leur sens ?
Par voie d’analogie, l’être humain est face à des règles, des dogmes, des normes et des préceptes auxquels il est soumis, qui l’ont précédé, qui lui survivront et qui resteront pour lui abscons, impénétrables et insondables. La mort constitue le principal de ces préceptes, d’où la question fondamentale pour Albert Camus dans ‘‘Le Mythe de Sisyphe’’, sur le suicide : est-ce que la vie vaut la peine d’être vécue ?
Cette impérieuse volonté de comprendre
L’être humain est né sans l’avoir choisi, subira la mort que ça lui convienne ou pas, perdra des proches, subira la maladie et il obéira à des règles fixées d’avance sans avoir la possibilité de les discuter, de les comprendre et ne pourra donc jamais contester ce qu’il n’a jamais consenti. Ça me rappellera toujours une amie très chère, qui boude le bon dieu pour avoir créé la mort.
Il est vrai que d’avoir à subir des règles dont on ignore l’origine et le fondement puisse paraître dénué de sens. Le sens des choses est bien entendu une quête universelle et chacun d’entre nous cherche à donner un sens aux choses de la vie. Le plus commun et ce que certains qualifient du plus trivial, est de se fier et de se reposer sur la religion. Ceux qui veulent comprendre sans être obligés de passer par le confort théologique, ils s’embarquent forcément dans ce que Camus qualifie de «l’absurde» et qui n’est autre que cette impérieuse volonté de comprendre devant un univers impénétrable.
J’ai toujours respecté et je dirais même admiré mes amis athées car j’ai toujours pensé que le vrai courage était de choisir la lucidité quand l’aveuglement est plus commode.
Pour qu’il n’y ait pas de méprise, ceci n’est en rien un réquisitoire contre les croyants ou du moins pas tous. Cette admiration n’est pas non plus pour tous les athées, en tout cas pas pour ceux qui se sont arrêtés à la négation. Cette catégorie de personne, celui qui assimile tout en bloc et que Kafka appelle «le résigné», et les athées passifs, sont en général les plus subversifs et je ne pense pas prendre un énorme risque d’erreur en affirmant qu’ils constituent la majorité citoyenne sous nos cieux.
Le résigné accepte mal les échanges, il est d’autant plus agressif que doté d’une croyance qu’il sait fragile et son agressivité traduit souvent la peur d’être déstabilisé et que sa foi ne soit irrémédiablement ébréchée.
L’athée passif est une personne qui assimile la négation généralement par influence ou par commodité partisane, pensant qu’il suffisait de tout remettre en question et de tout rejeter sans autre effort mental, que c’est d’ores et déjà l’éminence intellectuelle. Ce sont habituellement les plus rigides, qui croient avoir la science infuse, les plus sardoniques et qui n’ont généralement comme éléments de langage que des truismes et des stéréotypes trop souvent répétées, devenues usées et sans originalités. Ce sont ceux-là mêmes qui tiennent des réflexions du genre : ou dieu existe et qu’il est responsable du mal ou que l’homme est responsable du mal et que dieu n’est pas tout puissant. Les personnes qui tranchent aussi facilement dans un sens ou dans l’autre sont généralement les plus intolérants, les plus sectaires et les plus fanatiques. Ce sont ceux-là mêmes que l’on voit à des heures de grandes écoutes dans les médias, ou devant un grand auditoire, ou même en aparté à s’enflammer et à palabrer en dépréciant, en dénigrant et en pourfendant l’autre, pensant, vraisemblablement par atavisme, que leur valeur est inversement proportionnelle à celle de l’autre.
Je ne dis pas que ces gens-là sont dangereux, mais je dis que le danger et la subversion ont plus de chance de s’épanouir chez celui qui arrive à statuer d’une façon aussi sommaire dans des sujets aussi existentiels et d’être convaincu sans avoir engagé le moindre petit effort afin d’étayer ses convictions, que l’enfer est systématiquement l’autre.
L’absurde est proportionnel à notre avidité de compréhension et de rationnel et inversement à notre disposition à s’accommoder de concepts ne tolérant aucune analyse logique.
Ce que Camus appelle l’absurde et qui n’est autre que cette impérieuse quête de sens de cette vie, devant cet univers irrationnel, passe pour lui par trois étapes : la négation, la révolte et puis l’amour. On est tenté vouloir déductivement exclure d’emblée ceux qui, par identité ou par naissance, ont assimilé un sens à leurs vies, qui les a précédés, qu’ils se sont interdits de discuter et qu’il se sont imposés comme seule alternative, mais là non plus, rien n’est moins certain, car chacun s’accommode à sa façon de ses incertitudes. Cette servitude volontaire est probablement le choix le plus confortable et je ne suis pas sûr que la qualifier d’ignorance sacrée lui convient vraiment !
Avant de s’étaler dans l’absurde que Kafka avait évoqué avant Camus, sans l’avoir nommé ni théorisé, et avant d’essayer de le comprendre dans notre société méditerranéenne, exposons brièvement ce que Kafka appelle la résignation.
La parabole de la loi de Kafka, compliquée et complexe, vous donne l’impression qu’elle est écrite pour vous et particulièrement pour certains moments de votre vie : un homme arrive devant la porte de la loi et demande au gardien de le laisser entrer, c’est possible lui explique le gardien mais le moment n’est pas encore venu. Il lui explique aussi qu’une fois dedans, il aura affaire à beaucoup d’autres gardiens et qu’il lui faudra composer avec eux. Il attend alors des années et à la fin de sa vie il pose la question au gardien : mais pourquoi est-ce que pendant tout ce temps je n’ai vu personne entrer ? Mais parce que cette porte était faite pour vous, que maintenant il était trop tard, lui a-t-il dit, et il ferma la porte définitivement et s’en alla. Le désarroi de cet homme était que la loi était faite pour lui et qu’il était puni du fait de lui avoir obéi.
La volonté suprême ou la loi suprême revêt à nos yeux nous les humains un aspect illogique voire magnifiquement absurde mais ce n’est peut-être que notre limite de compréhension qui nous les présente ainsi.
Les résignés sont donc ces personnes qui ont trouvé une religion, une tradition ou une légende, qu’ils ont assimilées intégralement sans se donner la peine de douter, d’envisager un tant soit peu d’autres alternatives ni même d’essayer de se trouver une raison de l’adopter.
Les résignés sont aussi, à mon avis, ceux qui se sont arrêtés à la négation, qui n’ont comme prouesse intellectuelle que de demander à l’autre de prouver ces croyances et qui se sont donc accommodés de leurs totale incompréhension comme d’une fatalité. On a l’impression que leur négation est plus un rejet qu’un besoin de comprendre et qu’ils se sont emprisonnés dans cette négation, qui si elle était saine et qu’elle était suivie du cheminement logique de la raison, aurait donné une révolte qui se serait soldée par ce que Camus appelle l’amour.
La loi ou les règles nous sont imposées et personne ne peut le nier; la mort nous est imposée et tout ce qu’on peut faire, c’est essayer de comprendre. Les moins malheureux sont ceux qui ont leurs évidences malgré le fond d’incertitude auquel personne n’y échappe, mais ni l’évidence ni le doute ni la négation ne nous empêchent de vivre avec le désarroi et l’angoisse en prime.
L’absurdité d’avoir vécu sans aucune raison
‘‘Le Procès’’ devient alors une métaphore de la vie, qui nous donne la liberté d’agir avec une soumission non choisie au jugement de l’autre selon sa propre compréhension de la loi et avec comme seule certitude notre propre finitude. La vie devient alors cette gigantesque scène où on s’affirme en agissant et où on est jugé pour chaque action. Exister est donc une forme de procès où la société nous juge et nous condamne selon sa propre compréhension de la loi et pour avoir osé exercer notre liberté et donc pour avoir osé vivre. La mort vient alors nous ouvrir les yeux sur l’absurdité d’avoir vécu sans aucune raison, en obéissant à une loi qui n’a été écrite par personne et qui a été revue et amendée par chacun. Par voie de conséquence, le fait qu’elle soit juste ne devient qu’une candide illusion. Le paradoxe tient devient donc à ce choix qui s’impose à nous de se résigner, d’obéir et de vivre comme cet homme qui a attendu des années devant la porte de la loi et qui s’est vu refuser la lumière, ou se révolter contre une loi dédaléenne avec le risque de devenir indéniablement fou et qui ne le deviendrait pas en se révoltant contre la mort ?
Ce combat n’est pas très différent de celui de Meursault dans ‘‘L’étranger’’ de Camus, qui a été condamné à la peine capitale pour avoir tué accidentellement un homme, non pas principalement pour son acte mais surtout parce qu’il n’a pas pleuré aux funérailles de sa mère et pour ne pas avoir exprimé de remord. Il a accepté son jugement quand il finit par intégrer l’absurdité de sa situation.
Kafka avait déjà introduit la notion de l’absurde que Camus définit comme étant la confrontation entre cet univers et ces lois irrationnelles et ce désir éperdu de clarté dont l’appel résonne au plus profond de l’homme.
Le sens de la vie n’a jamais ou très peu posé de problème pour un monde où chacun s’est trouvé son dieu créateur, car le sens de la création est admis, c’est la genèse, le bien et le mal et même les catastrophes naturelles rentreraient dans ce cadre en contribuant d’une certaine manière au schéma de l’existence.
Le sens de la vie et sa raison deviennent la question originelle dès lors que dieu est déclaré mort comme l’a décrété Nietzsche. L’absurde est donc la prise de conscience de l’absence de sens de ce monde, on est à la recherche d’un sens à notre vie mais dans l’impossibilité d’en trouver. Vient alors la révolte qui n’est autre que le refus de l’indifférence face à cette absence de sens. La révolte ne nie pas l’absurdité mais la transcende en la rendant humaine. Vient alors l’amour comme source d’espoir et comme dépassement de l’égoïsme, c’est ce qui permettrait de se sortir de l’isolement et de la solitude.
Le problème de la révolte chez Camus est qu’il l’a décidée absolue. Elle ne peut pas se solder par la découverte d’un sens à la vie, il l’exclut catégoriquement. Il a traité Jaspers et Kierkegaard d’apôtres de la pensée humiliée pour avoir dit, le premier : «L’échec ne montre-t-il pas, au-delà de toute explication et de toute interprétation possible, non le néant mais l’être de la transcendance ?» Et le deuxième pour avoir réclamé le troisième sacrifice, exigé par Ignace, celui dont Dieu se réjouit le plus : «le sacrifice de l’Intellect».
Pourquoi exclure irrévocablement la possibilité de trouver un sens à la vie ou une logique à ses croyances ? Jaspers, Kierkegaard et Chestov, il est vrai, donnent plutôt l’impression d’avoir abdiqué mais non pas sans une certaine logique. Sinon quelle serait la logique dans un univers censé constitué de 95 % de matière et d’énergie noire, qu’on appelle noire uniquement parce qu’on ne peut pas la voir et qu’on n’a aucune preuve de son existence ? L’existence de cette énergie noire est admise par la quasi-totalité des scientifiques malgré qu’elle ne soit que le fruit de déductions, démontrée par des formules abstraites afin d’expliquer maints phénomènes, tels que la gravité qui maintient l’équilibre cosmique et la complexité de la vitesse d’expansion de l’univers, sans que son existence ne soit jamais démontrée. Elle le sera très probablement un jour, comme l’ont été les trous noirs annoncés en 1916 et observées directement la première fois en 2016. Et le déiste de Michio Kaku, qui pense avoir trouvé la preuve de l’existence de dieu, n’est pas un apôtre de la pensée humiliée, osons l’espérer ! ?
Une philosophie séduisante de la vie
L’absurde de Camus reste une philosophie séduisante de la vie, en dehors du fait qu’elle ne soit parfois dans une exclusion qui ne souffre le moindre petit doute. Décider de l’impossibilité totale et définitive d’accéder d’une manière logique ou scientifique aux mystères de la vie, si on y consent, ne peut que brider la liberté et l’intelligence humaine. N’envisager que l’amour comme issue n’est pas loin de l’idée du surhomme de Nietzsche avec les ambiguïtés en moins, surtout que ‘‘Le Mythe de Sisyphe’’ a vu le jour en 1942, et qu’à l’époque l’idée du surhomme a été crucialement salie par les véhémences nazies.
Croire ou ne pas croire n’est pas un choix ni le fruit d’une réflexion pour tout le monde. Quand on a choisi de s’engager dans une longue quête à la recherche d’un sens à la vie, quelle qu’en soit l’issue, cette recherche ne peut qu’être que saine et riche, parce qu’elle est née d’un doute, construite sur le doute et restera bénie par le doute.
La résignation et l’assimilation d’une croyance ou la négation réactionnelle, par un oppositionnisme quasi morbide sans véritable réflexion ni approfondissement, sont à l’origine de ce qu’il y a de plus mauvais chez l’être humain. Les élus de cette calamité sont généralement reconnaissables à leur ouïe partiale, étroite et irritable, à leurs convictions à peine voilées que, plutôt que de les agacer avec de futiles palabres, on devrait profiter et apprendre tant qu’ils sont là et à leurs répliques qui se résument à peu près à des aphorismes de salon.
Quant à mon amie qui punit le bon dieu pour avoir créé la mort, je ne sais pas si c’est une résignée qui accepte l’idée d’un créateur et chose curieuse elle compose avec lui d’égal à égal, si elle est dans une négation tronquée ou si ce n’est qu’une révoltée qui s’accommode avec ce que Camus appelle la pensée humiliée. Je ne lui ferai naturellement pas l’affront d’essayer de la classer mais je pense que dans l’absurde de Camus, on ne peut raisonnablement se figurer, plus absurde. Et je ne peux pas finir sans lui citer l’ange Gersade dans ‘‘Zadig’’ de Voltaire qui dit : «Selon les ordres immuables de celui qui embrasse tous, il n’y a point de hasard, tout est épreuve, punition, récompense ou prévoyance, s’il n’y avait que du bien et point de mal, cette terre serait une autre terre.»
«Tout paraît comme un clou pour celui qui ne possède qu’un marteau.» Cette maxime attribuée au psychologue Abraham Maslow résume avec acuité l’impasse d’une vision du monde où la force militaire devient la seule réponse aux défis de notre temps. Ce que nous observons aujourd’hui, tant dans l’escalade entre la Russie et l’Ukraine, Israël et l’Iran, qu’à Gaza, illustre l’échec retentissant de cette réponse, ressuscitée sans nuance par le nouveau locataire de la Maison-Blanche.
Khemais Gharbi *
L’idée selon laquelle on pourrait imposer la paix par la force est une illusion ancienne, dangereuse et profondément incompatible avec les principes du droit international. Elle ne produit ni sécurité ni stabilité, mais bien l’inverse : la haine, la destruction, et les germes de nouveaux conflits.
Mais cette croyance n’est pas neuve. Elle a déjà conduit au désastre. L’histoire nous en a laissé une leçon amère : les Accords de Munich de 1938.
Munich 1938 : la paix par la soumission à la force
En 1938, face aux exigences d’Adolf Hitler d’annexer les Sudètes et d’expulser les populations tchèques de ces régions, les dirigeants britanniques et français ont cru préserver la paix en cédant à ses pressions.
Neville Chamberlain, Premier ministre britannique, pensait avoir évité la guerre en sacrifiant la souveraineté tchécoslovaque. Il revenait de Munich en déclarant avoir obtenu la «paix pour notre temps». En réalité, il n’avait obtenu que la soumission au fait accompli de la force.
C’est alors que Winston Churchill prononça cette réplique restée dans l’histoire : «Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre.»
Ces mots sont d’une justesse tragique. L’Europe avait voulu préserver la paix à tout prix, même au prix de l’abandon du droit et de la justice. Elle a eu l’humiliation… et la guerre, en moins d’un an.
2025 : le retour de la politique de la canonnière
En six mois, la politique étrangère américaine, marquée par la menace permanente de la force, a produit des résultats accablants :
– la perpétuation du génocide à Gaza, amorcé avant la réélection du président, avec 160 000 Palestiniens morts ou blessés, une population exsangue privée d’abris, de nourriture, d’eau, d’hôpitaux, de soins, de perspectives;
– une nouvelle région en flammes, avec l’entrée dans une phase ouverte du conflit armé entre l’Iran et Israël, porteur de conséquences potentiellement dévastatrices à l’échelle mondiale.
Tout cela n’a apporté ni sécurité, ni paix, ni règlement durable. La violence engendre la violence. Et les peuples d’aujourd’hui ne sont plus désarmés comme en 1938 : la disproportion militaire est bien moins certaine, et la spirale de l’armement et de la violence peut rapidement devenir incontrôlable.
Ni Dôme de Fer, ni Dôme d’Acier ne pourront garantir une sécurité totale. Seul le dôme de la paix, invisible mais solide, peut protéger durablement un peuple — en assurant des relations stables avec ses voisins, fondées non sur la peur ou la domination, mais sur le respect mutuel.
Un pays ne peut durablement vivre en sécurité si ses voisins vivent dans l’humiliation, la peur de l’expulsion, ou la contamination permanente par des conflits qu’on leur impose. La puissance militaire ne doit pas devenir un permis d’annexer, de mépriser, ni de déplacer les problèmes au-delà de ses frontières.
Aucune ville, si fortifiée soit-elle, n’est à l’abri de la folie humaine. Le monde entier se souvient des tours jumelles de New York, frappées au cœur d’un pays que l’on croyait inattaquable. Aujourd’hui, en voyant des villes du Moyen-Orient rivaliser en ruines, qui aurait cru que Tel-Aviv et Jabaliya puissent, à terme, se refléter l’une dans l’autre — non dans la paix, mais dans la désolation ? Qui aurait imaginé que la guerre puisse faire ressembler des ennemis par le bas, jusque dans leurs décombres et leurs abris souterrains ?
C’est cela, le paradoxe cruel de la force : elle détruit l’autre… mais finit toujours par se retourner contre soi.
Le droit, seule base d’une paix durable
Il ne peut y avoir de paix durable sans le respect du droit. Pas de solution aux problèmes complexes sans concessions réciproques.
La seule voie de sortie viable réside dans le dialogue, la diplomatie, les accords multilatéraux, le respect du droit international et des résolutions de l’Onu.
Les peuples n’aspirent pas à mourir sous les bombes. Ils veulent vivre. Ils veulent consacrer leur énergie aux véritables périls de notre temps :
– les catastrophes climatiques;
– les pandémies;
– les inégalités croissantes.
La politique du Far West — celle du revolver posé sur le pupitre de justice — comme dans la bande dessinée de Lucky Luke, est une caricature du droit. C’est le règne de l’arbitraire, où la loi est inversée, comme ce juge qui lit son code à l’envers, revolver à la main.
Cette époque doit être révolue. La force brute ne construit rien de solide.
En 1938, le monde a choisi l’illusion de la paix par la soumission à la force. Il a reçu la guerre en retour.
En 2025, il est encore temps d’éviter la même erreur. La paix ne se construit pas par la force. Elle se bâtit avec le droit, la justice, et le courage de parler — même à ses ennemis.
La paix imposée par la force n’est qu’un mirage : elle sacrifie le droit sans jamais garantir la paix. Il est temps d’inverser les priorités — puiser notre force dans le droit et la justice, pour bâtir une paix digne… et dans l’honneur.
Dimanche 15 juin 2025, Bizerte a vibré au rythme de son premier semi-marathon, un événement qui a marqué un tournant dans l’histoire sportive de la région. Et qui s’est déroulé dans une ambiance de ferveur populaire.
Lotfi Sahli
Dès l’aube, plus de 1600 coureurs, venus de toute la Tunisie mais aussi d’Algérie, du Maroc, de France, du Portugal et d’Allemagne, ont convergé vers le Jardin de Sidi Salem, point de départ de trois courses distinctes : le semi-marathon de 21 km, une course accessible à tous de 5 km et une épreuve destinée aux enfants sur un kilomètre.
La diversité des participants, hommes, femmes, enfants, seniors et personnes à mobilité réduite, a illustré la dimension inclusive de la manifestation.
Le coup d’envoi a été donné par le gouverneur de Bizerte, entouré d’officiels et sous une sécurité renforcée, donnant le ton à une matinée placée sous le signe du dépassement de soi et de la convivialité.
L’ambiance festive a été assurée par l’animateur Anis Mabrouki, le DJ Black et le talentueux musicien Anis Gharbi tandis que saxophonistes et troupes folkloriques ont rythmé le parcours, galvanisant les coureurs à chaque étape. Des points de ravitaillement stratégiquement disposés ont permis aux athlètes de tenir la distance.
Au terme des épreuves, près de 50 trophées et de nombreux cadeaux ont récompensé les lauréats, les officiels, les sponsors et les associations partenaires.
Derrière ce succès, une mobilisation sans faille du comité d’organisation, du Running Club Bizerte, des scouts, du Croissant-Rouge, des associations locales, des forces de l’ordre et de la municipalité.
Ce premier semi-marathon restera gravé dans la mémoire collective de Bizerte, symbole d’un esprit sportif fédérateur et d’un enthousiasme populaire rarement égalé dans la région.
L’Espérance de Tunis n’a finalement pas fait le poids, à l’aube de ce mardi 17 juin 2025, face au club brésilien Flamengo en s’inclinant 0-2, en match comptant pour la première journée du groupe D en phase de poules de la Coupe du monde des clubs 2025 (Etats-Unis), au Lincoln Financial Field de Philadelphie.(Ph. Seul Onuche Ogbelu a fait jeu égal avec les Brésiliens).
Giorgian Daniel De Arrascaeta Benedetti a ouvert la marque pour les brésiliens à la 17e, avant que Luiz Araujo ne double la mise à la 70e.
Pendant la première mi-temps, les Espérantistes étaient acculés dans leur zone, perdant la balle au terme d’une ou deux passes au profit d’un adversaire qui quadrillait le terrain et laissait peu d’espace, alliant technicité et vitesse, et créant un bon nombre d’occasions.
En seconde période, les coéquipiers du revenant Yassine Meriah sont sortis de leur léthargie et ont tenté, notamment par Youcef Belaili, d’agresser l’adversaire et de le presser dans sa zone, en vain. Et c’est au moment où ils ont cru pouvoir faire jeu égal avec leur adversaire que ce dernier les a terrassés par un second but, sur une balle bien bottée à droite du gardien Bechir Ben Saïd qui ne put que constater les dégâts.
Décidément, les forces en présence étaient très inégales et seul le Nigérian Onuche Ogbelu a réussi à faire jeu égal avec ses adversaires du jour.
Les chances de voir l’Espérance passer au second tour s’amenuisent car il lui reste à croiser le fer avec deux équipes tout aussi coriaces l’une que l’autre, les Américains du Los Angeles FC qui s’étaient inclinés, et par le même score (0-2) devant les irrésistibles Anglais de Chelsea, lundi soir, à Atlanta.
Le public «sang et or» qui a fait le déplacement aux Etats-Unis peut se consoler de s’être bien amusé lors de ses rassemblements en ville ou dans les gradins du stade, car sur le terrain, les siens n’étaient pas au top de leur forme.
L’État social n’est pas un simple slogan, mais une réalité qui sera mise en œuvre sur le terrain dans tous les secteurs et toutes les régions, a déclaré Kaïs Saïed, ajoutant qu’il s’agit d’une révolution de libération nationale, qui sera menée jusqu’à la victoire, par allusion au projet de décret relatif à l’interdiction de la sous-traitance et l’emploi précaire dans le secteur public.
Lors de sa rencontre, lundi 16 juin 2025, au palais de Carthage, le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, et son collègue des Technologies de la communication, Sofien Hemissi, le président de la république a évoqué le projet de décret relatif à l’interdiction de la sous-traitance dans le secteur public et à la dissolution de la société Itissalia Services, qui recourt encore à ce mode d’emploi précaire dans le secteur public.
Selon un communiqué de la présidence, le chef de l’État a précisé que ce texte devrait compléter la modification du Code du travail interdisant et criminalisant la sous-traitance dans le secteur privé.
Que ce soit dans le privé ou public, lorsqu’un travailleur se sent en sécurité et stable, et qu’il s’identifie à l’entreprise pour laquelle il travaille, sa productivité et son dévouement seront plus grands.
Il n’y aura plus de servitude ni d’esclavage sous le couvert d’une légalité fabriquée de toutes pièces, taillée sur mesure pour ceux qui ont élaboré les lois déjà abrogées ou qui sont sur le point de l’être, a encore déclaré le président de la république, qui cherche ainsi à concrétiser sa conception d’un Etat social moins inégalitaire.
«Il ne faut pas hésiter à écarter ceux qui ne travaillent pas dans l’intérêt du peuple et à accélérer la réalisation de ses attentes», a déclaré le président Kaïs Saïed, lors de sa rencontre, lundi 16 juin 2025, au palais de Carthage, avec la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri, ajoutant, selon un communiqué de la présidence que l’État tunisien est régi par ses institutions et les lois qui les régissent et que nul n’est au-dessus de la responsabilité ni de la loi.
Le chef de l’État poursuit ainsi le combat qu’il a ouvert depuis la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021 contre les groupes d’intérêt qui, selon lui, noyautent l’administration publique et les agents de l’Etat qui sont à leur service.
Ce combat ne semble pas avoir beaucoup avancé, puisque Saïed ne cesse de revenir, dans ses rencontres avec les membres du gouvernement, sur la nécessité de purger les rouages de l’Etat de ces malfaiteurs de la république qu’on a d’autant plus de mal à identifier qu’il ne les désigne jamais nommément.
Lors de la même rencontre, Saïed a souligné que les efforts se poursuivent sans relâche pour trouver un équilibre entre croissance économique réelle et justice sociale, appelant, une nouvelle fois, à l’élaboration de nouvelles approches pour mettre fin aux souffrances de milliers de Tunisiens victimes de politiques injustes ayant conduit à une pauvreté et une exclusion généralisées.
Saïed a également réaffirmé son engagement à poursuivre la lutte contre la corruption et les corrompus, soulignant que les agents de la régression ont trouvé un appui au sein de certaines institutions. La responsabilité ne doit pas seulement incomber à ces éléments mais également à leurs complices, dont le seul but est de porter atteinte aux Tunisiens et de provoquer des troubles. Leurs objectifs sont désormais exposés au grand jour et leurs actions bien connues, a-t-il lancé, en laissant aux Tunisiens le soin de deviner de qui il parle.
«La lutte actuelle oppose le peuple au système. Tant que le peuple restera la force agissante, ce système, ou ce qu’il en reste, finira par s’effondrer, avec ses tenants», a encore déclaré Saïed, ajoutant que le peuple, dont il estime incarner lui-même la volonté, poursuivra sur la voie qu’il s’est tracée.
Saïed continue ainsi de se positionner, non pas comme le principal détenteur du pouvoir dans le pays, mais comme le principal opposant à un ancien système si enraciné dans les rouages de l’administration publique qu’il a n’a pas encore réussi à en venir à bout au terme de ses six années à la tête de la présidence de la république !
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, plus l’Iran inonde Israël de missiles en semant la terreur parmi les Israéliens et plus il s’engage dans une dynamique qui fera passer son conflit avec Israël à une confrontation militaire et diplomatique avec les Etats-Unis d’Amérique et les autres pays de l’Alliance Atlantique.(Ph. Explosion lors d’une attaque de missiles iraniens à Tel Aviv, le 13 juin 2025).
Elyes Kasri *
La pluie de missiles iraniens sur Tel Aviv, Haïfa et d’autres sites économiques et militaires israéliens constitue une première dans l’histoire moderne du Moyen Orient et suscite une grande excitation chez ceux qui ont été longtemps exaspérés par l’impunité dont a longtemps bénéficié Israël avec sa politique devenue ouvertement raciste, génocidaire et au-dessus de tout droit international et de toute morale humaine.
Il faut toutefois se rendre à l’évidence que, depuis le coup fatal du 13 juin 2025 qui a vu Israël décapiter le système de défense anti-aérienne et le commandement militaire iranien, en plus de l’élite des scientifiques nucléaires, toute riposte iranienne aux provocations israéliennes ne fait que renforcer la main du criminel de guerre Benjamin Netanyahu dans le plus important aspect de ce conflit qu’est l’engagement direct des Etats-Unis d’Amérique dans un conflit ouvert avec l’Iran.
Si plusieurs présidents américains ont résisté à cette manœuvre israélienne, Donald Trump, avec son credo «America First» et sa promesse de ne pas engager les Etats-Unis dans une guerre extérieure, semblait être le plus réfractaire à toute implication ouverte dans un conflit aux conséquences imprévisibles.
Toutefois, le diabolique Netanyahu semble, avec l’aide d’un régime iranien en désarroi et aux prises à de sérieuses remises en question internes, sur le point de forcer la main à Trump et créer une atmosphère de menace existentielle à l’Etat juif pour justifier une intervention américaine et même de l’Otan. Les pays membres de l’Alliance Atlantique seraient trop contents de voir la présidence américaine renoncer à sa tentation isolationniste pacifiste avec ses implications sur le théâtre européen et russo-ukrainien.
En conclusion, l’Iran a perdu une grande bataille le 13 juin et risque, avec ses tirs de missiles dont la valeur stratégique est inversement proportionnelle à leur effet psychologique immédiat, de perdre la guerre non seulement en étant obligé de renoncer définitivement à son ambition nucléaire mais en tombant dans une phase d’instabilité politique et un processus séparatiste qui pourrait aboutir à l’éclatement de l’Iran moderne en plusieurs provinces autonomes ou carrément des Etats ethniques indépendants.
En gagnant certains aspects de la guerre d’image, l’Iran a perdu l’initiative militaire et diplomatique et joue dorénavant dans un carré qui lui est tracé par Netanyahu et les pays de l’Otan désireux d’affaiblir le président américain Trump en le forçant à renoncer à son refus de s’engager dans des guerres extérieures et à être rejeté par son électorat Maga (Make America Great Again) pour le faire revenir à de meilleurs sentiments bellicistes et militaristes.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, plus l’Iran inonde Israël de missiles en semant la terreur parmi les Israéliens et plus il s’engage dans une dynamique qui fera passer son conflit avec Israël à une confrontation militaire et diplomatique avec les Etats-Unis d’Amérique et les autres pays de l’Alliance Atlantique.
La Ceinture du feu composée par les groupes armés et financés par l’Iran dans divers pays du Moyen-Orient et théorisée par l’ancien chef du Corps des Gardiens de la révolution Qassem Soleimani avait pour vocation de protéger la République islamique de toute attaque israélienne. Si l’État hébreu frappait l’Iran, il subirait les foudres de cette Ceinture du feu. Aujourd’hui, celle-ci n’existe plus, les Israéliens l’ont démantelée maillon par maillon et attaquent désormais l’Iran et le cœur de Téhéran.(Ph. Immeuble à Téhéran détruit par des raids aériens israéliens, le 13 juin 2025).
Imed Bahri
Dans une analyse publiée par le Guardian, Jason Burke est revenu sur la méthode du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a systématiquement et avec succès affaibli ses ennemis régionaux pour enfin se concentrer sur le régime iranien qu’il veut faire tomber.
Burke indique que l’offensive israélienne contre l’Iran est le dernier maillon d’une série d’événements déclenchés suite à l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023. Tous ces événements ont successivement affaibli Téhéran et, militairement du moins, renforcé Israël et s’ils n’avaient pas eu lieu, il est difficile d’imaginer comment la nouvelle offensive lancée directement contre l’Iran vendredi aurait été possible.
Au commencement, la guerre contre le Hamas
Il y eut d’abord l’offensive israélienne à Gaza, qui a déjà tué des dizaines de milliers de Palestiniens en quelques semaines et a suffisamment affaibli militairement le Hamas pour qu’il ne représente plus une menace significative pour les Israéliens.
Le Hamas faisant partie de ce qu’on appelle l’Axe de la Résistance, une coalition d’organisations similaires à travers le Moyen-Orient, rassemblée par Téhéran au cours de la dernière décennie pour projeter sa puissance dans la région et dissuader Israël de frapper son programme nucléaire iranien, cette offensive a eu des implications régionales majeures.
En avril dernier, Israël a bombardé e consulat de la République islamique d’Iran à Damas tuant sept personnes dont des hauts gradés du corps des Gardiens de la révolution. En réponse, l’Iran a attaqué Israël directement pour la première fois, lançant une salve inefficace de missiles et de drones. Le conflit entre l’Iran et Israël, longtemps mené par des intermédiaires, des assassinats et des frappes hors du territoire israélien, s’était alors ouvert au grand jour.
À l’automne, le Hamas étant affaibli, Israël pouvait se retourner contre le Hezbollah, le groupe basé au Liban et soutenu par l’Iran, de loin le plus puissant des membres de l’Axe de la résistance.
En septembre, Israël a éliminé l’ensemble des dirigeants du Hezbollah ainsi que la majeure partie de son redoutable arsenal de missiles et a envahi le cœur de son territoire, le sud du Liban, sans rencontrer de résistance significative. Même les partisans du Hezbollah ont reconnu avoir subi une défaite cuisante.
L’Iran a de nouveau lancé une offensive aérienne inefficace contre Israël qui a riposté par des frappes aériennes qui ont anéanti une grande partie de son système de défense aérienne ouvrant ainsi la voie à l’attaque plus vaste de vendredi.
La chute de la dynastie Assad
De même, la faiblesse soudaine du Hezbollah a empêché l’Iran de défendre le régime Al-Assad en Syrie, son autre allié crucial, lorsque les rebelles ont lancé une offensive.
La chute d’Assad en décembre a mis fin à des décennies de relations étroites entre Téhéran et Damas. Cela a encore affaibli l’Axe de la résistance déjà en déclin, exposé les mandataires iraniens en Syrie et permis aux avions de chasse israéliens d’atteindre plus facilement des cibles vulnérables en Iran.
Les milices soutenues par l’Iran en Syrie et en Irak étant convaincues que transformer les menaces rhétoriques d’attaquer Israël en actes était une mauvaise idée, les Houthis au Yémen sont restés le seul membre de l’Axe de la résistance encore engagé dans les hostilités avec Israël. Ils ont certes harcelé les navires en mer Rouge mais les missiles balistiques qu’ils ont lancés sur Tel-Aviv ne pouvaient causer aucun dommage stratégique significatif.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, désireux d’exploiter ce qui pourrait être une fenêtre d’opportunité, a commencé à préparer l’offensive majeure qu’il espérait lancer depuis longtemps.
Le président américain Donald Trump n’a accordé que 60 jours aux négociations avec Téhéran pour parvenir à un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien. Ce délai a expiré la semaine dernière. Vendredi, Netanyahu a déclaré aux Iraniens qu’il espérait que la poursuite de l’opération militaire israélienne en Iran ouvrirait la voie à leur liberté, autrement dit à la chute du régime des mollahs.
Même si Israël ne cherche pas à remonter le temps jusqu’à des années antérieures à la révolution iranienne de 1979, époque à laquelle le pays était un proche allié d’Israël et des États-Unis, la nature des cibles choisies par les stratèges israéliens pourrait avoir pour effet de démanteler le régime au pouvoir depuis cet événement sismique. Cela s’explique en partie par le rôle central que joue encore en Iran une génération d’hommes ayant débuté leur carrière au lendemain de la chute du Shah voire avant.
L’Iran seul face à son destin
Les premières victimes de vendredi comprenaient de nombreux officiers supérieurs parmi les premières recrues du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), fondé en 1980 pour protéger le nouveau pouvoir puis devenu le cœur idéologique et militant du projet révolutionnaire. Plusieurs d’entre eux étaient également des vétérans de la guerre Iran-Irak, qui a duré de 1980 à 1988 et que de nombreux historiens considèrent comme le creuset où le régime actuel s’est forgé.
Au moins un des scientifiques nucléaires tués lors de la première vague de frappes était également un vétéran du CGRI. Également, Ali Shamkhani, un proche collaborateur du Guide de la Révolution Ali Khameneï visé, avait été un militant islamiste clandestin dans les années 1970 avant d’occuper une série de postes de plus en plus importants. Khameneï lui-même est arrivé au pouvoir en tant que successeur de l’ayatollah Khomeini en 1989 mais son parcours d’activiste islamiste a débuté à la fin des années 1960.
Il est extrêmement improbable qu’une fois la guerre terminée, l’Iran revienne à une position pro-israélienne ou pro-américaine. En revanche, il semble très probable que le pouvoir des hommes qui ont d’abord renversé le chah puis dirigé le régime révolutionnaire au cours des décennies suivantes soit gravement, voire fatalement, affaibli. Et il est certain que la stratégie de l’Axe de la Résistance censé protéger l’Iran avec les groupes mandataires qui le composaient a échoué. Aujourd’hui, la République islamique fait face à son destin toute seule.
La Tunisie, dont la flotte de transport public terrestre est très vétuste, attend l’arrivée d’un nouveau lot de bus en provenance de Chine en juillet prochain, livraison qui fait suite à la visite du ministre des Transports en Chine en février dernier.
L’ambassade de Tunisie en Chine a récemment supervisé l’expédition du troisième lot de nouveaux bus chinois depuis le port de Xiamen, dans le sud de la Chine, où se trouve l’entreprise chinoise King Long.
Cette nouvelle livraison s’inscrit dans le prolongement de la visite du ministre des Transports, Rachid Amri, en Chine, du 14 au 23 février 2025. Lors de cette visite, des discussions ont été menées pour consolider la coopération bilatérale et soutenir le parc de véhicules de transport public en Tunisie.
L’accord avec la société chinois porte sur l’acquisition de 300 bus modernes, destinés à la Société des Transports de Tunis (Transtu), pour un montant global de 152 millions de dinars tunisiens.
L’arrivée de ce nouveau lot de bus en Tunisie est prévue en juillet prochain, contribuant ainsi au renouvellement et à l’amélioration des services de transport public dans le pays.
Par jugements rendus en dernier ressort le 28 avril 2025, le Tribunal de Proximité de Martigues, saisi en 2023 par les avocats de MTA Conseil, société française spécialisée dans la défense des droits à l’indemnité des passagers aériens victimes de retards, d’annulations ou de modifications de vols, a condamné la société Tunisair à indemniser 13 passagers victimes, en 2022, de retards, annulations et modifications sur plusieurs vols Marseille-Tunis.
Les 13 passagers ont des profils variés. Plusieurs sont tunisiens résidents en Tunisie. D’autres sont français ou encore canadiens. Leurs demandes d’indemnisation étaient fondées sur le Règlement européen CE 261/2004, qui s’applique à tous les vols assurés par Tunisair au départ des aéroports français et qui bénéficie à tous les passagers, quels que soient leur nationalité et leur pays de résidence.
Les 13 passagers ont subi des mésaventures différentes : modifications horaires de vol
(Marseille-Tunis TU931 du 14/10/2025), annulation de vol (Marseille-Tunis TU931 du 04/07/2022) ou encore retard de vol (Marseille-Tunis TU903 du 05/05/2022).
Les 13 passagers ont cependant tous en commun d’avoir peiné à obtenir gain de cause : 2 à 3 ans de procédure selon les cas.
Un retard, une modification ou une annulation de vol Marseille-Tunis ouvre droit à une indemnité de 250 €/passager (la distance entre les deux aéroports étant inférieure à 1 500 km). Or les transporteurs aériens – Tunisair comme d’autres – se montrent peu enclins à verser ces sommes, quand bien même la réglementation les y oblige.
Les 13 passagers n’ont donc pas eu d’autres choix que de mandater MTA Conseil pour tenter de faire entendre droit à Tunisair.
Selon MTA Conseil, «Tunisair n’était ni présente ni représentée à l’audience du tribunal, alors qu’elle y avait été dûment convoquée». Le dénouement de ces affaires devrait l’inciter à repenser sa relation clients et sa gestion des demandes d’indemnisation. Car au final, c’est la compagnie nationale tunisienne qui sort grande perdante de ces procédures au long cours.
«En ayant coopéré pleinement avec MTA Conseil, il lui en aurait coûté 13 indemnités de 250 € chacune, soit 3 250 €. Mais après condamnation, le montant explose à 7 750 € (les frais de justice s’ajoutant aux indemnités réglementaires)», explique encore la société française dans un communiqué.
Il est nécessaire de le rappeler ! C’est l’impasse sur le dossier palestinien imposée depuis des décennies par l’Etat sioniste soutenu par le bailleur de fonds et d’armes américain, ainsi que la résignation des Etats arabes à la normalisation avec leurs ennemis, qui ont conduit à la guerre actuelle, entre Israël et l’Iran, et qui a débuté à Gaza, il y a près de deux années.Les ondes de choc se ressentent désormais au Pakistan, seul pays musulman à disposer de la bombe nucléaire, et au-delà, jusqu’en mer de Chine.
Dr Mounir Hanablia *
Mollahs ou pas, il n’était pas acceptable pour l’Iran d’assister les bras croisés à sa marginalisation et à la mise hors service d’un détroit d’Ormuz court-circuité dans une péninsule arabique dont tous les chemins depuis la mer d’Oman et Aden mèneraient à Haifa. Aucun Iranien n’aurait pu accepter ce degré d’impérialisme.
Les médias occidentaux soulignent l’unanimité de l’opinion publique au sein de l’entité sioniste sur la nécessité de priver l’Iran de l’arme nucléaire. C’est oublier la non moins implacable unanimité de l’opinion iranienne relative à son acquisition, non seulement en tant que symbole de souveraineté, mais comme moyen suprême de sauvegarder son indépendance et son intégrité territoriale.
Les effets de la politique occidentale
Les Iraniens avaient vu leur pays occupé par les Anglais au Sud et les Soviétiques au Nord en 1941, sans qu’ils n’eussent pu réagir. Au sortir de neuf années de guerre contre l’Irak de Saddam Hussein soutenu par l’Occident, les Iraniens ont pu constater les effets de la politique occidentale dans ce pays à partir de 1991, puis en 2003.
L’Iran perdra la guerre, c’est inévitable. Et on ignore à quel degré de destruction il aura été soumis à la fin du conflit. Sa seule chance est d’infliger à Israël des pertes telles que l’allié américain pour le neutraliser n’aurait d’autre choix que de l’intégrer dans son dispositif en tant qu’allié de plein droit et d’en assurer la reconstruction ainsi qu’il l’avait fait pour le Japon et l’Allemagne. Cela suppose évidemment de cibler le réacteur nucléaire de Dimona, entraînant une catastrophe mondiale de grande ampleur.
Ainsi le discours sioniste actuel sur la nécessité de renverser le régime des Mollahs n’est qu’un tissu de propagande. Les Israéliens savent parfaitement que la fin de leurs ennuis ne se situerait pas dans la chute du régime clérical chiite mais dans le démembrement du pays, à l’instar de ce qui avait été fait en Irak et de ce qui vient de l’être en Syrie. Et c’est quand même un peu fort qu’un génocidaire patenté comme Benjamin Netanyahu, recherché par la Cour internationale de justice (CIJ) en tant que criminel de guerre, se pose désormais en défenseur du peuple et des femmes iraniens, au point de les appeler à se soulever pour leur liberté.
Mais le premier ministre sioniste, qui vient de se signaler en glissant une imprécation talmudiste dans les failles du mur de lamentations, invoquant comme prétexte à la destruction du potentiel nucléaire iranien la sécurité du peuple juif, a inévitablement éveillé l’inquiétude de la puissance nucléaire pakistanaise.
On s’en souvient, il y a deux semaines environ, l’Inde avait attaqué son voisin, et avait de toute évidence subi une déculottée obligeant le président américain Trump à intervenir pour mettre fin au conflit. Comment situer cette attaque indienne par rapport à la guerre actuelle? Sans doute par la volonté d’empêcher le Pakistan de réagir en apportant son soutien à son voisin iranien.
Le Pakistan est et a toujours été un allié de l’Occident, même après la guerre d’Afghanistan où il n’a pas manqué de jouer son va-tout. Et l’exécution de Ben Laden sur son territoire a démontré toute l’ambiguïté des relations qu’il entretient avec l’Amérique. Soucieux de ne pas placer tous les œufs dans le même panier, il est désormais un débouché important de l’économie chinoise sur la mer d’Oman, permettant à son puissant voisin de contourner le détroit de Malacca.
Il est donc douteux que les Pakistanais assistent les bras croisés à une tentative de dénucléariser leur pays, au nom de la sécurité de l’entité sioniste qui joue à plein la carte de l’Inde. Or la doctrine israélienne est d’empêcher tout pays musulman de maîtriser le nucléaire, même civil, prélude à son utilisation éventuelle à des fins militaires.
Que feront donc les Pakistanais dans le conflit actuel? Difficile de le prévoir. Néanmoins, ce à quoi nous assistons actuellement est la tentative israélienne d’assurer sa mainmise sur le Moyen-Orient au moment même où les Ukrainiens bombardent en profondeur le dispositif militaire russe. Cette tentative de dominer le Moyen-Orient a pourtant déjà échoué puisqu’elle a démontré que si l’Amérique était d’accord pour dénucléariser l’Iran, elle ne l’était pas autant pour voir sa prédominance dans la région être remise en question, même au bénéfice de son exécuteur des basses œuvres. Autrement elle aurait mené elle-même la guerre.
En attendant, tout le monde a oublié que le génocide à Gaza se poursuit, et, retour à la case départ, que tant que la question palestinienne n’aura pas être été réglée, la paix demeurera illusoire. Et ce ne sont pas les imprécations issues du Talmud ou d’ailleurs qui y changeront quoique ce soit.
L’atelier régional sur le traitement aux agonistes opioïdes s’est ouvert hier, lundi 16 juin 2025, à Tunis, avec la participation de responsables de la santé de Tunisie, d’Egypte, du Maroc, du Liban et de Jordanie.
Le traitement par agonistes opioïdes, parfois appelée TAO ou traitement assisté par médicaments, est un traitement médical destiné aux personnes souffrant de dépendance aux opioïdes, ces substances psychotropes de synthèse ou naturelle dont les effets sont similaires à ceux de l’opium sans y être chimiquement apparentés. Il réduit l’envie d’opioïdes et prévient les symptômes de sevrage graves.
L’atelier régional sur le traitement aux agonistes opioïdes, organisé par le ministère de la Santé, en partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (OnuDC) et le Bureau OnuSida Tunisie, en marge des événements marquant la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, s’est ouvert à Tunis, lundi 16 juin 2025.
L’atelier a réuni des représentants des ministères de la Santé de Tunisie, d’Égypte, du Maroc, du Liban et de Jordanie, autour de l’objectif commun de renforcer les capacités de 20 professionnels de santé tunisiens dans la mise en œuvre du traitement des usagers de drogues par les agonistes opioïdes, ainsi que de favoriser le partage d’expériences et d’expertises entre pays de la région.
Mustapha Ferjani s’entretient avec Cristina Albertin.
À cette occasion, le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, qui a ouvert l’atelier, s’est avec Cristina Albertin, Représentante régionale de l’OnuDC pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, accompagnée du Dr Ilyes Kessal, chef du bureau de l’OnuDC pour la Tunisie, et de Lassaad Soua, directeur de l’OnuSida Tunisie.
Dans son discours d’ouverture, le ministre a souligné l’engagement fort de la Tunisie en faveur de la prévention de l’usage de drogues et de la protection de la jeunesse, à travers des politiques basées sur les droits humains et centrées sur la personne. Il a salué les efforts de coopération régionale en matière de santé publique et de réduction des risques.
Mme Albertin a, quant à elle, félicité le ministère de la Santé tunisien pour le développement d’une stratégie nationale intersectorielle axée sur la prévention, la réduction des risques et la prise en charge des troubles liés à l’usage de substances psychoactives illicites. Elle a également salué le lancement du projet pilote de traitement par la méthadone en 2025, positionnant la Tunisie comme un modèle pour la région.
Le Dr Kessal a exprimé sa reconnaissance pour la coopération exemplaire avec le ministère de la Santé et a réaffirmé l’engagement de l’OnuDC à soutenir la Tunisie dans ses efforts de prévention et de prise en charge de l’usage de drogues, notamment chez les jeunes et les populations les plus vulnérables.
Face à l’escalade du conflit entre Israël et l’Iran, le ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO) a publié un nouvel avis aux voyageurs concernant plusieurs destinations du Moyen-Orient, dont les Émirats arabes unis, la Tunisie, le Qatar, Oman et la Jordanie.
Cet avis, mis à jour le 13 juin 2025, fait suite à l’évolution rapide de la situation sécuritaire dans la région, fortement impactée par les opérations militaires entre Israël et l’Iran.
Le FCDO recommande aux voyageurs de redoubler de prudence en raison des risques accrus de violence, d’instabilité politique et de perturbations potentielles des infrastructures de transport. Cette mise à jour vise à informer les ressortissants britanniques et à garantir leur sécurité face à la montée des tensions dans ces pays.
Bien que la Jordanie demeure la plus touchée par le conflit en cours, le FCDO a étendu son avis aux pays voisins tels que les Émirats arabes unis, la Tunisie, le Qatar, Oman et l’Égypte. En raison de leur proximité avec les zones de conflit, ces pays sont confrontés à des risques accrus d’instabilité régionale, qui pourraient s’étendre au-delà des frontières immédiates du conflit.
On remarquera, cependant, que le Maroc, pays touristique au sud de la Méditerranée, ne figure pas dans cette liste, peut-être parce que Rabat entretient des relations diplomatiques avec Israël, et est souvent ménagé, pour cette raison, par les décideurs occidentaux. Suivez mon regard !