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Heute — 12. März 2025Haupt-Feeds

La BM accompagne la Tunisie dans le développement du secteur des transports

12. März 2025 um 13:32

La Banque mondiale (BM) va continuer à soutenir les efforts de la Tunisie pour développer son secteur des transports publics et à élargir la coopération dans la prochaine phase.

C’est ce qu’a déclaré le responsable pays de la BM pour la Tunisie, Alexandre Arrobbio, lors de sa rencontre avec le ministre tunisien des Transports, Rachid Amri, dans le cadre d’une visite s’inscrivant dans le cadre de la revue à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme intégré de résilience aux catastrophes.

Au cours de la réunion, indique un communiqué du ministère des Transports de Tunis, les deux parties ont discuté des perspectives de coopération dans le domaine des transports urbains, notamment des moyens d’accompagner la Société des transports de Tunis (Transtu) dans la réalisation de ses investissements prioritaires visant à renforcer sa flotte et à améliorer les services aux citoyens.

La réunion a porté sur le Programme intégré de résilience aux catastrophes, financé par la BM et l’Agence française de développement (AFD), notamment en ce qui concerne les projets liés à l’Institut national de météorologie (INM).

Les deux parties ont salué les progrès significatifs réalisés dans la mise en œuvre des projets stratégiques visant à moderniser et à renforcer les capacités des systèmes de surveillance et d’observation météorologiques, qui contribuent à améliorer la précision des prévisions météo et la qualité des services fournis.

Ces projets comprennent l’acquisition et l’installation d’un réseau national de radars météorologiques, la réhabilitation des réseaux de transmission de données locaux et à distance, l’acquisition d’équipements de pointe pour moderniser et développer les réseaux d’échange de données, le développement du centre de prévisions météorologiques et le renforcement du réseau d’observation météorologique dans les aéroports.

Le programme comprend également l’acquisition d’un système avancé de production de données météorologiques, d’une station moderne de réception et d’utilisation d’images satellite de troisième génération, l’adhésion au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme et l’extension du système de gestion de la qualité ISO 9001 pour couvrir tous les domaines d’activités et de services de l’INM.

Dans ce contexte, les deux parties ont souligné la nécessité que ce soutien s’inscrive dans un programme global abordant divers aspects de l’institution et de sa restructuration dans une vision à moyen et long terme.

Tout en présentant un certain nombre de projets liés au secteur des transports, notamment le développement des infrastructures, la numérisation des services et l’amélioration de la flotte, le ministre Amri a déclaré que la future coopération avec la BM s’alignerait sur les ambitions du gouvernement tunisien de renforcer son partenariat stratégique avec cette institution financière internationale, ajoutant que ces aspirations s’inscrivent dans la démarche de développement du président Kais Saïed

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Le congrès de la Confédération des Italiens dans le Monde se tiendra en Tunisie

12. März 2025 um 13:13

Le XIVe Congrès mondial de la Confédération des Italiens dans le Monde (CIM), principale association impliquée dans la protection et la promotion des Italiens à létranger, se tiendra à Tunis, Carthage et Hammamet du 4 au 6 avril 2025.

L’événement, organisé à l’Hôtel El Mouradi Gammarth, verra la participation de plus de 200 délégués de 33 pays, représentant environ 2000 mille associations appartenant au CIM.

Les participants débattront du rôle fondamental des Italiens dans le monde en tant que ressource pour la relance économique, culturelle et sociale de l’Italie et des pays qui les accueillent.

Le congrès, qui sera coorganisé par les Comités Tunisie, se terminera par l’élection des organes statutaires de la CIM.

I. B.

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Kasserine | Le meurtrier présumé de l’enfant de 4 ans aurait avoué son crime

12. März 2025 um 12:55

Le meurtrier présumé de l’enfant de 4 ans Haroun Dhibi, qui a secoué hier, mardi 11 mars 2025, les habitants de la cité Ezzouhour à Kasserine, aurait été arrêté et aurait avoué son crime.

Dans un communiqué publié aujourd’hui, mercredi 12 mars, la direction générale de la Garde nationale a indiqué qu’aussitôt le corps de l’enfant retrouvé, hier soir vers 20h15, dans un terrain vague non loin du lieu de sa disparition, les soupçons se sont dirigés vers un individu particulier qui a été rapidement arrêté et est passé aux aveux.

L’arme du crime et les vêtements que le présumé tueur portait lors des faits ont été saisis pour les besoins de l’enquête, ajoute le communiqué.

I. B.

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Tunisie | Le Mufti ne peut pas annuler le rituel de l’Aïd Al-Adha

12. März 2025 um 12:19

La Chambre nationale des bouchers a cru devoir consulter le Diwan Al-Iftaa, l’autorité religieuse en Tunisie incarnée par le mufti de la république, sur la possibilité de faire annuler le rituel de l’Aïd Al-Adha cette année en raison des prix élevés des moutons sacrificiels et pour préserver les ressources animales devenues rares dans le pays. Mais elle a dû déchanter une nouvelle fois.

Dans un communiqué, Diwan Al-Iftaa a démenti, mardi 11 mars 2025, toutes les rumeurs sur l’annulation du rituel du sacrifice de la fête de l’Aïd Al-Adha, rappelant qu’il s’agit d’une Sunna consolidée, c’est-è-dire une pratique inscrite dans la loi islamique.

Pour cette institution religieuse officielle, chargée d’émettre des avis juridiques islamiques, appelés fatwas, sur des questions concernant la loi islamique et la vie sociale, «le sacrifice est une Sunna confirmée, que les musulmans accomplissent selon leurs moyens».

Il y a deux ans déjà, le mufti de la république, Hichem Ben Mahmoud, avait répondu de la même manière à cette même question.

Crise économique ou pas, cheptel insuffisant ou pas, prix élevés ou pas, ce n’est pas une autorité religieuse qui pourrait prendre la responsabilité de légiférer à propos d’une telle annulation. C’est à l’autorité politique, c’est-à-dire le pouvoir exécutif que ces chers bouchers, soucieux de préserver les ressources animales, auraient dû ou devraient s’adresser.

Au Maroc, c’est la plus haute autorité du pays,le roi Mohammed VI, qui a récemment invité les citoyens à ne pas accomplir le traditionnel sacrifice de béliers lors de l’Aïd al-Adha, prévu me 6 juin prochain. Il faut dire qu’au Maroc, prince des croyants, est une autorité à la fois religieuse et profane.  

I. B.    

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Palmarès du 23e Festival de la chanson tunisienne

12. März 2025 um 11:44

L’artiste Mohamed Chalghmi a remporté le Microphone d’Or de la 23e  édition du Festival de la chanson tunisienne pour une chanson qui s’intitule ‘‘Hobbek Zed’’, écrite par Habib Mahnouch et composée par Zied Gharsa. Le prix doté d’une récompense de 40 000 dinars a été remis au vainqueur par le compositeur Tahar Guizani, président de cette édition.  

Six œuvres musicales ont été couronnées au terme de cette édition 2025 du Festival de la chanson tunisienne. Trois catégories étaient en lice : la nouvelle chanson, morceau instrumental et chant individuel.

Le jury présidé par le poète Mouldi Hassine était composé du musicien et compositeur Nabil Abdelmoula, de la chanteuse Ayda Niati, du maestro Mohamed Lassoued et de l’arrangeur musical Khaled Kalboussi.

Le palmarès de cette édition 2025 organisée sur quatre jours, du 8 au 11 mars 2025, a été dévoilé, hier soir, au cours d’une cérémonie organisée au Théâtre de l’Opéra de Tunis, à la Cité de la Culture et retransmise en direct à la Télévision nationale.

Le Microphone d’argent (30 000 dinars) a été remis par l’artiste Noureddine Beji à Hassen Saâda pour la chanson ‘‘Ghram’’, écrite et composée par Kamel Taghouti, et arrangée par Riadh Bedoui..

Le Microphone de bronze (20 000 dinars) a été remis par le maestro Mohamed Bouslama à Naceur Landolsi pour la chanson ‘‘Alzheimer’’, écrite par Béchir Farah, composée par Seifeddine Enqira et arrangée par Chokri Boudidah.

Le Prix du public (8 000 dinars) a été remis par le journaliste et animateur à la Radio Nationale Habib Jegham à Boutheina Nabouli pour la chanson ‘‘Rih Es-Sed’’, écrite par Cyrine Chekili, composée et arrangée par Mohamed Ben Salha.

Dans les deux autres épreuves, le prix de la Meilleure composition (10 000 dinars) a été remis par le compositeur Abderrahmane Ayadi à Baha Eddine Ben Fadhel pour son œuvre instrumentale ‘‘Achawq’’ arrangée par Zied chagouani. Et celui de la Meilleure interprétation individuelle (5 000 dinars) a été remis par la chanteuse Nabiha Karaouli à Doâa Feriani pour ‘‘Yalli Dhalemni’’, reprise de la célèbre chanson de feu Ali Riahi.

Les œuvres candidates ont été sélectionnées parmi un total de 25 œuvres dans les trois compétitions au programme.

Lors de cette soirée de clôture, l’Orchestre Symphonique tunisien (OST), sous la direction de Mohamed Bouslama, a présenté une œuvre instrumentale qui s’intitule ‘‘Alhan’’ et joué les génériques d’anciens et célèbres feuilletons tunisiens. La chanteuse Nabiha Karaouli, invitée d’honneur de la soirée, a interprété un bouquet de ses chansons les plus connues.

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Evolution de l’IA en Tunisie | Promesses et enjeux pour les jeunes

12. März 2025 um 11:08

Dans un monde en perpétuelle mutation, la Tunisie, comme le reste du monde, se trouve à l’aube d’une révolution numérique marquée par le développement rapide de l’intelligence artificielle (IA). Cette avancée technologique, qui touche des domaines aussi variés que l’éducation, la santé et l’agriculture, offre des perspectives d’innovation et de développement pour le pays. Néanmoins, l’essor de l’IA soulève également des questions quant à son impact sur les enfants et les jeunes, et incite à repenser l’encadrement de son utilisation dans le milieu scolaire.

Aymen Achouri

Outils d’avenir pour l’éducation et le développement : l’IA permet aujourd’hui aux établissements éducatifs d’innover dans leurs méthodes pédagogiques. Grâce à des applications intelligentes, les enseignants peuvent adapter leurs cours en fonction des besoins spécifiques de chaque élève, favorisant ainsi un apprentissage personnalisé et interactif. Ces outils numériques offrent la possibilité de suivre de près les progrès des étudiants, d’identifier rapidement les lacunes et d’ajuster les programmes en conséquence.

Par ailleurs, l’utilisation de l’IA dans l’analyse des données scolaires contribue à une meilleure gestion des ressources pédagogiques et à l’optimisation des méthodes d’enseignement.

Risques d’une utilisation non encadrée :  cette transition numérique n’est pas sans défis. L’exposition précoce etprolongée des enfants aux écrans et aux applications d’IA peut conduire à une dépendanceaux technologies, limitant ainsi le développement d’interactions sociales réelles. De plus, lacollecte et l’exploitation de données personnelles par certains outils posent des questions deconfidentialité et de sécurité.

Les experts insistent sur la nécessité d’encadrerrigoureusement l’usage de ces technologies afin de préserver la santé mentale et lebien-être des jeunes, tout en garantissant que ces outils restent des complémentspédagogiques et non des substituts aux compétences essentielles.

Restrictions mises en place dans certains pays : face à ces préoccupations, plusieurs pays ont choisi d’instaurer des restrictions ciblées quant à l’utilisation des outils d’IA dans le cadre scolaire.

Par exemple, en Italie, certaines autorités locales ont temporairement limité l’accès à des applications basées sur l’IA lors des périodes d’examens, afin de prévenir toute tentative de tricherie et de protéger l’intégrité du processus éducatif.

De même, dans divers établissements en France, des mesures spécifiques encadrent l’usage de ces technologies pour éviter une sur-dépendance et garantir que les élèves continuent à développer leurs propres compétences critiques et créatives.

Ces exemples illustrent une volonté internationale de concilier innovation technologique et préservation des méthodes pédagogiques traditionnelles.

Nostalgie d’une époque d’ingéniosité enfantine : il est intéressant de se rappeler qu’autrefois, les enfants ne se limitaient pas à consommer passivement des contenus numériques. Ils inventaient leurs propres jeux et fabriquaient eux-mêmes des jouets à partir de matériaux simples, laissant libre cours à leur imagination. Ce mode de jeu, fondé sur la créativité et l’interaction sociale, favorisait le développement de compétences essentielles telles que la résolution de problèmes, la coopération et l’autonomie. Le contraste avec l’ère numérique actuelle rappelle l’importance de maintenir un équilibre entre l’utilisation des technologies modernes et le retour à des activités ludiques et créatives.

Vers un équilibre harmonieux entre innovation et tradition : l’évolution de l’IA en Tunisie représente une formidable opportunité pour moderniser l’éducation et stimuler l’innovation. Toutefois, pour que ces avancées profitent réellement à la jeunesse, il est crucial d’adopter une approche mesurée et équilibrée. En s’inspirant des mesures restrictives mises en place dans certains pays et en valorisant les méthodes de jeu traditionnelles, la Tunisie peut offrir à ses enfants un environnement éducatif qui allie le meilleur de la technologie et l’essence même de la créativité humaine.

En conclusion, l’essor de l’IA ouvre la voie à des transformations significatives dans notre société. Pour que ces changements soient bénéfiques, il convient de mettre en œuvre des politiques éducatives et réglementaires qui encadrent l’utilisation des technologies tout en préservant l’esprit inventif et les interactions humaines qui ont toujours constitué le socle du développement des jeunes générations.

* Expert en management, relation et coaching client.

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Les éleveurs tunisiens ont besoin d’un revenu minimal

12. März 2025 um 07:49

Les prix des viandes rouges ont atteint des records et même pour les classes aisées, ce produit est devenu un luxe. Le gouvernement s’est tourné vers l’importation pour combler les besoins et réguler le marché, une solution facile mais néfaste à moyen et long terme et qui ne règle pas le problème de coût. Pourtant, des solutions existent.

Atef Hannachi *

Rappelons que les prix en général et ceux des viandes rouges ont augmenté suite à la dégradation du taux de change du dinar, qui a perdu près de 50% de sa valeur depuis 2010 face au dollar et à l’euro. C’est l’une des causes principales de la hausse des prix des aliments pour bétail importés. Mais que  fait l’Etat, qui est censé protéger notre agriculture et notre cheptel, dont une bonne partie est en train d’être sacrifiée, les éleveurs ne parvenant plus à nourrir adéquatement leurs bêtes.  

Evolution du cheptel tunisien en nombre de têtes (2014-2022) :

Source : Ministère de l’Agriculture.

Ce tableau démontre la dégradation continue de notre cheptel, et l’appauvrissement des éleveurs.

Pour ne rien arranger, le secteur des engrais est contrôlé par des sociétés privées, ce qui a poussé les autorités à créer l’Office national des aliments du bétail, une initiative visant à résoudre les problèmes chroniques liés à la production locale, à l’importation et à la distribution des aliments pour bétail, mais il  n’a encore rien changé à la situation.

L’analyse de la structure des fermes en Tunisie (voir tableau ci-dessous) démontre une concentration du cheptel chez les petits agriculteurs, qui n’ont pas les moyens adéquats pour faire vivre convenablement leurs bêtes.

Structure des fermes en Tunisie :

Dimension des fermes d’élevage bovin en Tunisie :

En Europe, il existe la politique agricole commune (PAC) lancée depuis 1962. Son premier pilier et le plus important, puisqu’il représente les trois quarts du budget, concerne principalement les aides directes aux agriculteurs, visant à leur donner un revenu minimum garanti.

En Tunisie, les autorités ne peuvent pas garantir ce revenu minimum garanti. Que faire pour aider les petits éleveurs et empêcher qu’ils ne vendent leurs bêtes, comme ils sont en train de le faire depuis plusieurs années ? La seule solution que j’entrevois dans l’immédiat, c’est le plafonnement du prix de vente des aliments pour bétail suite à une étude des marges au niveau des importations de l’Etat.

* Expert comptable.

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Gestern — 11. März 2025Haupt-Feeds

Médina des Lumières | Focus sur les richesses de la médina de Tunis

11. März 2025 um 13:02

Du 15 au 22 mars 2025, dans différents sites de la Médina de Tunis, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, se déroulera la 4e édition de «Médina des Lumières», un événement organisé à l’occasion du mois sacré musulman du Ramadan qui rassemble des acteurs des secteurs public et privé pour promouvoir le cœur historique de la capitale en tant que destination touristique et faire connaître au grand public ses richesses culturelles. Vidéo.

Il s’agit d’une initiative conjointe entre le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement et l’Union européenne, mise en œuvre par le ministère du Tourisme et l’Office national tunisien du tourisme (ONTT) en collaboration avec la municipalité de Tunis et la GIZ, l’Agence de coopération allemande pour le développement, dans le cadre du projet de promotion du tourisme durable en Tunisie et du programme européen Tounes Wijhetouna.

La Destination Management Organisation (DMO), organisatrice de l’événement cette année, a annoncé une programmation riche et variée, répartie sur différents sites emblématiques de la Médina, soulignant le succès des éditions précédentes, qui ont attiré plus de 8 000 visiteurs chaque soir.

Des illuminations artistiques sublimeront des sites emblématiques tels que Bab Bhar, Bab Mnara et la célèbre mosquée Zitouna, offrant aux visiteurs une redécouverte inédite de ces joyaux architecturaux.

Une programmation immersive de concerts, projections de films, conférences thématiques et expériences gastronomiques rythmeront cette édition.

Le marché des artisans est un autre moment fort de l’événement, qui comprend également une aire de restauration qui servira aux visiteurs des plats traditionnels du Ramadan, créant une atmosphère conviviale. Certains événements seront payants, d’autres seront gratuits, précisent les organisateurs.

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Tunisie | Saïed impute la dégradation de l’environnement à des «gangs de la corruption»  

11. März 2025 um 12:32

Le président Kais Saïed admet que la situation environnementale en Tunisie est «de plus en plus dégradée chaque jour», notant qu’à la suite de sa visite à Gabès, 1000 tonnes de déchets ont été évacuées en une seule journée, Ce qui prouve que les choses pourraient être «considérablement améliorées». Vidéo.

Le président de la république a tenu ce discours lors de sa rencontre, lundi 10 mars 2025, au palais de Carthage, avec le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, en charge des collectivités locales, et son collègue de l’Environnement, Habib Abid.

Selon la vidéo de la rencontre diffusée par le Palais de Carthage, le chef de l’Etat a appelé les deux membres du gouvernement à intensifier leurs efforts dans le secteur de l’environnement, à protéger la bande côtière et à rappeler à leurs responsabilités les agents de l’Etat qui ne s’acquittent pas de leurs devoirs, pointant plutôt des manquements humains qu’un manque de moyens, dont se plaignent souvent les institutions publiques en charge de la propreté de l’environnement, notamment les municipalités dont les conseils élus en 2018 ont été dissouts par décision présidentielle en 2022 et n’ont pas été remplacés depuis.

Habib Abid.
Khaled Nouri.

Le chef de l’Etat a mis l’accent sur le rôle des municipalités, gérées depuis trois ans par des secrétaires généraux, ainsi que celui des autorités centrales et locales et des différentes structures en charge de l’environnement, qui ne s’acquittent pas toutes de leurs missions comme elles devraient le faire.

Le président, qui a évoqué ses visites dans plusieurs régions, notamment l’Ariana, Tunis et Gabès, où il avait constaté une certaine dégradation de la situation environnementale, a également rappelé la participation des citoyens à travers le pays aux campagnes nationales de nettoyage en janvier 2011 et aux lendemains des élections présidentielles de 2019, qui l’ont vu accéder au Palais de Carthage. Lors de ces campagnes, il a décelé ce qu’il a qualifié de «réconciliation des citoyens avec les espaces publics», tout en déplorant que cette réconciliation ait été rapidement mise à mal par ce qu’il a appelé des «gangs de corruption» soucieux de «faire avorter cette révolution culturelle», sans préciser de qui il parle au juste.

L’Apal détruit l’environnement

Le président a mis en avant le rôle des autorités locales et appelé les secrétaires généraux des communes à assumer leurs responsabilités, mettant en garde contre toute négligence de leur part concernant la situation environnementale et menaçant de limogeage tous ceux et celles qui ne s’acquitteront pas de leurs devoirs envers les citoyens.

Tout en soulignant la nécessité de mesures rapides et concrètes pour résoudre la crise environnementale, Saïed a également évoqué le rôle de l’Office national de l’assainissement (Onas), affirmant que certaines de ses réalisations sont en perte de vitesse, à l’instar de l’Agence de protection du littoral (Apal), qu’il a accusée de «détruire le littoral».

I. B.

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Tunisie | Préparatifs pour la récolte céréalière de 2025

11. März 2025 um 11:34

La saison des grandes cultures a bien démarré avec de bonnes précipitations durant l’automne et l’hiver, enregistrées après plusieurs années de sécheresse. Les récoltes de céréales promettent donc d’être bonnes, encore faut-il se donner les moyens de bien les gérer. En évitant notamment d’en gaspiller une partie, comme ce fut le cas durant certaines années…    

C’est dans ce contexte qu’un conseil ministériel restreint s’est réuni, lundi 10 mars 2024, au Palais du gouvernement à la Kasbah, qui a décrété une série de mesures visant à assurer la collecte de la récolte céréalière de 2025.

Parmi ces mesures figure l’ajout d’un nouvel article à la décision conjointe des ministres de l’Agriculture, de l’Économie et du Commerce concernant le cahier des charges relatif à la pratique de l’activité collecte des céréales, portant prorogation, de trois ans, du délai imparti. Cette prorogation vise à permettre aux centres de collecte de satisfaire les conditions requises et aux collecteurs d’exercer leur activité conformément aux textes législatifs, réglementaires et contractuels en vigueur, indique un communiqué de la présidence du gouvernement.

Le conseil ministériel a, en outre, décidé la création d’une commission centrale et d’autres régionales pour les centres de collecte en activité avant l’entrée en vigueur du cahier des charges précité, en attendant la révision de la décision conjointe.

Une autre commission relevant de l’Office des céréales sera mise pour les nouveaux centres de collecte créés après la publication du cahier des charges.

Le conseil a décidé d’examiner, en coordination avec le ministère de l’Intérieur, la suspension du plafonnement de la charge des camions de transport de céréales à 22 tonnes, afin d’optimiser leur capacité de charge. Et a recommandé aux agriculteurs du secteur privé de commencer l’approvisionnement en ressources fourragères, afin que cette opération ne coïncide pas avec la période de collecte des céréales en juin et juillet 2025, le but étant de mobiliser un plus grand nombre de camions pour le transport des céréales.

Le conseil a, en outre, décidé de renforcer le rôle de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) dans le système céréalier pour faciliter la collecte, le transport, l’écoulement des céréales et de créer des commissions régionales, afin d’inspecter les centres de collecte et d’évaluer leur capacité à recevoir la récolte.

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Becheikh, a indiqué que la capacité totale de collecte des céréales est estimée à environ 7,63 millions de quintaux, précisant que des capacités de stockage supplémentaires d’environ 548 000 quintaux ont été recensées dans les zones de production des gouvernorats de Béja, Siliana, Jendouba, Bizerte, Kairouan et Zaghouan.

Il a également souligné que la capacité de stockage exploitée par l’Office des céréales s’élève à environ 4,3 millions de quintaux, en plus de capacités de stockage supplémentaires d’environ 475 000 quintaux.

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La stratégie de Kais Saïed de compter sur nous-mêmes pourrait-elle réussir ?

11. März 2025 um 11:03

En décidant récemment de rompre toute collaboration avec le FMI, le Président Kais Saïed a pris le pari en notre nom à tous de compter sur nous-mêmes, non seulement pour rembourser notre dette extérieure et éviter ainsi le passage humiliant devant le Club de Paris pour négocier le rééchelonnement de notre dette publique, mais aussi pour relancer la croissance économique et améliorer le niveau de vie de la population, en particulier des catégories sociales à faibles revenus pour la défense desquelles il a cru bon de prendre cette décision. A-t-on une chance sérieuse de relever ce défi? Réponse objective d’un économiste universitaire basée sur les enseignements de la science économique et loin de tout discours populiste.

Dr Sadok Zerelli *

Il convient de faire remarquer dès l’introduction de cet article qu’il ne s’agit point d’une «stratégie», dans le sens où elle n’est pas basée sur une étude des potentialités de développement de l’économie nationale, une vision économique claire et un modèle de développement précis, mais plutôt d’un pari pris par notre Président en notre nom à tous,  qui ne résulte pas d’un libre choix mais qui nous est imposé par les circonstances que traverse notre pays : isolement diplomatique de plus en plus grand (qui se rappelle du dernier chef d’État qui nous a rendu visite ou du dernier voyage de notre Président qui boude même les sommets arabes et africains, alors que la Tunisie est directement concernée par ces sommets?), impossibilité pratique d’accéder désormais au marché financier international à des taux d’intérêt raisonnables, indifférence à notre sort des bailleurs de fonds multinationaux et bilatéraux, y compris des pays «frères et amis» ou qui se disaient comme tels, etc.

Les raisons de la rupture des relations avec le FMI

Ces raisons ont été analysées de long en large dans mon très long article précédent Le Président Kais Saïed a-t-il raison de rompre les relations avec le FMI ?»). Je les résume ci-dessous pour les lecteurs et lectrices qui n’ont pas lu cet article, car elles constituent le point de départ de celui-ci :

– La Tunisie, qui est membre depuis 1958 de cette institution multilatérale de financement, créée en même temps que la Banque Mondiale en 1944 à Bretton Woods, figure parmi les pays au monde qui en ont bénéficié le plus : avec 3 123 millions de DTS (Droits de Tirage Spéciaux), soit l’équivalent de 4 400 millions de dollars, dont 87% ont été obtenus entre 2013 et 2020, elle se classe 13e parmi les 190 pays membres du FMI et a bénéficié de trois fois plus de crédits (306%) que ne lui donne droit son quota qui dépend de sa  contribution au capital de cette institution.

– Il était possible, et même souhaitable de mon point de vue, d’accepter la première condition posée par le FMI pour le déblocage des 1,9 milliard de dollars, approuvés par son comité technique depuis 2022 et bloqués par son conseil d’administration à savoir la restructuration d’une centaine d’entreprises publiques dont les déficits d’exploitation chroniques n’ont cessé d’aggraver d’une année à l’autre le déficit budgétaire de l’Etat qui dépasse largement les normes internationales admises en matière de gestion saine des finances publiques (12% du PIB contre 16% en Tunisie).

En effet, restructuration ne signifie pas forcément privatisation, comme le pense notre Président : les économistes et les experts financiers ont développé depuis longtemps des montages juridiques et financiers sophistiqués qui permettent de transformer une entreprise publique déficitaire en une entreprise publique excédentaire, sans avoir à en céder une seule action à des privés (contrat programme, PPP, BOT, contrat de concession, etc.).

– Il était possible, et même souhaitable de mon point de vue, d’accepter la deuxième condition posée par le FMI pour le déblocage des 1,9 milliard de dollars, à savoir la réduction du poids de la masse salariale des fonctionnaires dans le budget de l’Etat qui pèse jusqu’à 60% du titre I du budget de l’Etat. Avec un ratio de 56 fonctionnaires/1000 habitants (contre 15 au Maroc et 18 en Jordanie, des pays à économie et à sociologie similaires) et une part de 6,5% du PIB (contre 1,3% au Maroc et 1,8% en Jordanie), l’administration tunisienne est parmi les plus pléthoriques au monde.

Le rôle social de l’Etat pour venir en aide aux catégories sociales les plus défavorisées auquel notre Président est très attaché est une chose, mais transformer le budget de l’Etat en une «vache à lait» en est autre. Une telle politique ne peut se traduire que par des conséquences catastrophiques sur l’équilibre budgétaire et davantage d’endettement extérieur, avec le risque plus en plus grand de se retrouver au Club de Paris pour négocier dans des conditions humiliantes le rééchelonnement de notre dette publique (et au Club de Londres pour la dette privée), et perdre ainsi notre souveraineté nationale à laquelle Saïed  est si attaché et au nom de laquelle il a rompue les relations avec le FMI.

– Certes, le Président avait raison de rejeter la troisième condition du FMI, pour débloquer les1,9 milliard de dollars, à savoir la suppression de la compensation des prix d’un certain nombre de produits et services de consommation de base et énergétiques, en raison de l’impact social d’une telle mesure, particulièrement sur les ménages à faibles revenus. Mais il aurait été possible, et même souhaitable de mon point de vue, de créer une Caisse autonome de compensation (CAC) à financer par une nouvelle taxe sur le capital oisif qui n’est pas intégré dans le circuit économique et ne contribue pas à la production nationale, tels que les terrains agricoles non cultivés, les terrains immobiliers non bâtis et souvent détenus pour des motifs de spéculation, etc. Une telle solution aurait permis de concilier les points de vue de notre Président et celui du FMI, sans qu’aucun d’entre eux ne perde la face. En effet, elle aurait permis de décharger le budget de l’Etat du poids de la compensation et réduit ainsi son déficit budgétaire, objectif recherché par le FMI, tout en préservant le pouvoir d’achat des classes sociales défavorisés et la paix sociale, objectif recherché par Saïed.

Maintenant que la décision de rompre les relations avec le FMI a été officiellement annoncée, la question que tout un chacun est en droit de se poser est la suivante: Quelles sont les chances qu’une telle politique de compter sur nous-mêmes nous permettra de nous en sortir à court, moyen et long terme, notamment pour améliorer les conditions de vie des plus démunis et éviter une nouvelle révolte populaire qui risque d’être plus dévastatrice que celle de la révolte du pain en 1980 ou celle de 2011?

Pour apporter une réponse objective à cette question déterminante pour l’avenir de la Tunisie et peut être même de son régime politique, car les deux sont liés comme l’indique le nom originel de l’économie qui était jusqu’aux années 1950 «économie politique», je vais adopter une approche qui se démarque des discours démagogiques et populistes qu’on entend souvent, basée sur la science économique en tant que discipline universitaire que j’ai eu la chance d’avoir enseignée pendant 20 années et dont j’ai appliqué les enseignements à une bonne trentaine de pays africains, à titre de consultant auprès de plusieurs institutions multinationales (BAD, Banque Mondiale, BEI, etc.) pendant 20 autres années.

«Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme»

Cette célèbre citation de Lavoisier contient déjà la moitié de la réponse aux défis que nous avons à affronter, maintenant que les relations avec le FMI sont rompues.

En effet, cette loi n’est pas valable uniquement en chimie, elle l’est aussi en économie, dans le sens où rien ne se crée tout seul et que pour pouvoir consommer des biens ou des services, il faut en produire ou en importer, mais pour pouvoir en importer, il faut exporter d’autres ce qui revient à produire davantage 

Dans un article que j’avais intitulé «Arrêtons de mendier et mettons nous au travail» que j’avais publié il y a deux ans dans Kapitalis à une époque où le débat sur les conditions posées par le FMI battait son plein (février/mars 2023), j’avais expliqué et analysé, un certain nombre d’agrégats macro-économiques à l’appui, que tous les maux dont souffre notre économie, absolument tous (récession, inflation, chômage, endettement extérieur, déficit de la balance commerciale, de la balance des paiements, chute de la parité du dinar,  etc.) proviennent tous d’une seule et unique cause : nous consommons bien davantage que nous produisons !

A partir de ce diagnostic qui ne fait pas de doute, il n’est pas nécessaire d’être un polytechnicien pour déduire que la solution à tous les déséquilibres structurels de notre économie ne peut provenir que soit d’une baisse de la consommation intérieure soit d’un accroissement de la production intérieure.

Malheureusement, la première solution n’est pas une option réaliste compte tenu du matraquage publicitaire dont sont victimes les consommateurs tunisiens et surtout de ce que les économistes appellent «l’effet de démonstration» (consommer non pas en fonction de son propre revenu, mais de celui de la classe sociale immédiatement supérieure, afin de s’identifier à elle par le type de produits consommés, la marque des vêtements ou des chaussures portés, etc.)

La seule solution possible est de pouvoir produire davantage. C’est justement un des objets majeurs de la macro-économie, une des disciplines de la science économique, que j’avais enseignée pendant des années aux étudiants de l’Ihec, et dont je vais emprunter quelques lexiques et formulation pour apporter une réponse objective et scientifique à la problématique soulevée dans cet article, tout en veillant à expliquer clairement certains concepts et raisonnements propres à cette discipline universitaire, afin que les lecteurs et lectrices qui n’ont pas une formation économique puissent suivre.

Y = f (K,L)

Cette simple formulation en macro-économie d’une fonction de production comporte la deuxième moitié de la réponse au pari pris par Kais Saïed de compter sur nous-mêmes pour faire face aux défis économiques qui nous sont posés, maintenant que toute collaboration avec le FMI a été rompue.

En effet, cette formule veut dire simplement que la quantité produite d’un bien ou services (Y, estimée par le PIB au niveau national) est la résultante de la combinaison de deux facteurs de production qui sont: 

– K (Kapital), qui désigne, en anglais américain, l’ensemble des ressources naturelles, infrastructures et moyens de production, y compris le progrès technique qu’ils intègrent, disponible dans une économie;

– L (Labour), qui désigne le volume de la main d’œuvre ou  force de travail disponible dans une économie, en termes de nombre de travailleurs, y compris leur qualification et productivité.

A partir de cette simple formulation, plusieurs fonctions de production homogènes ou non, de degré supérieur à 1 ou non, reflétant plusieurs modalités de combinaison de ces deux facteurs de production ont été développées (pour le cas où certains lecteurs de cet article  sont mes ex-étudiants à l’Ihec, je leur rappelle, histoire de les rajeunir un peu, la fonction de Cob-Douglas Y= AxKαL1- α, dont ils se souviennent peut être, quoique celam’étonnerait !). Quelle que soit la fonction de production utilisée, analyser les potentialités de développement d’une économie revient à étudier de quel «Kapital» et de quel «Labour» (au sens américain de ces termes) elle dispose.

De quel «Kapital» la Tunisie dispose-t-elle ?

Comme indiqué plus haut le volume de «Kapital» d’une économie inclue les ressources naturelles, y compris la fertilité des sols agricoles, les infrastructures, les équipements et moyens de production tels que les machines, bâtiments, etc.

En ce qui concerne les infrastructures et moyens de production, il faut savoir qu’en Tunisie, ce qu’on appelle en macro-économie la FBCF (Formation Brute de Capital Fixe, qui inclut les investissements de renouvellement des moyens de production amortis ou devenus obsolètes car dépassés par le progrès technologique + les investissements destinés à accroître la capacité de production), a chuté de 27% du PIB en 2010 à environ 6% depuis plusieurs années, ce qui va limiter considérablement tout accroissement de la production sans de considérables nouveaux investissements, hors du budget de notre Etat, pour rattraper le retard pris dans ce domaine.

Ceci est d’autant plus vrai qu’on démontre en macro-économie qu’il existe un décalage de temps (souvent de plusieurs années) entre le moment où on décide de réaliser un investissement et le moment où il atteint son rythme de croisière et se traduit par un accroissement de la production. Inversement, les effets de toute chute du volume des investissements apparaissent plusieurs années après et se traduisent par un ralentissement de la croissance économique future, ce qu’il y a lieu de craindre pour l’économie de Tunisie. Il est clair que cette loi économique ne joue pas en faveur du pari pris par notre Président de compter sur nous-mêmes pour accroître la production et relever les défis qui nous attendent.

Qu’en est-il des ressources naturelles?

Au niveau des ressources naturelles, de quoi dispose-t-on? D’un peu de phosphate, un peu de pétrole, une agriculture à la merci d’une pluviométrie capricieuse aggravée par le changement climatique et de 1300 km de belles plages bien ensoleillées.

Pour ce qui concerne le phosphate, quatorze gouvernements successifs n’ont pas réussi à ce jour à rétablir sa production à la moitié de ce qu’elle était en 2010: 3 millions de tonnes aujourd’hui contre 8 millions de tonnes en 2010. A ce sujet, lire dans la presse que le dernier CMR (Conseil ministériel restreint) tenu la semaine dernière a décidé de viser la production de 14 millions de tonnes en 2030, ne peut que faire sourire et constitue à mon sens l’exemple même de l’irréalisme des décisions de politique économique que prennent nos responsables au plus haut sommet de l’Etat, qui ont tendance à «prendre leurs rêves pour de la réalité».

Pour ce qui concerne le pétrole, sa production n’a cessé de diminuer au fil des décennies. Après avoir atteint un pic de 118 000 barils par jour en 1980, la production est tombée à 63 000 barils par jour en 2015. En 2022, la production de pétrole brut était de 35 400 barils par jour, et elle a encore diminué à 29 200 barils par jour à la fin de septembre 2024. La production nationale de pétrole ne suffit plus depuis l’année 2000 à couvrir la demande locale, estimée à 98 000 barils par jour, ce qui oblige le pays à importer des produits pétroliers raffinés, notamment du diesel.

Les principaux gisements, tels que Miskar et Hasdrubal, connaissent une baisse naturelle de leur production. L’unique raffinerie du pays, située à Bizerte, a une capacité de 34 000 barils par jour, bien en deçà de la consommation nationale, ce qui oblige la Tunisie à importer des produits raffinés payés en dollars. 

D’autre part, des mouvements sociaux, comme le sit-in d’El Kamour en 2017, ont perturbé la production pétrolière pendant plusieurs années et l’amendement en 2017 du Code des hydrocarbures, exigeant l’approbation de l’Assemblée des représentants du peuple pour l’obtention de tout permis de prospection, a ralenti davantage les investissements dans ce secteur.

Pour ce qui concerne l’agriculture, il est vrai qu’elle constitue un secteur clé de l’économie tunisienne, dans le sens où elle représente environ 12% du PIB et emploie près de 15% de la population active. D’autre part, elle constitue une source essentielle de devises grâce aux exportations de produits agricoles comme l’huile d’olive, les dattes et les agrumes et qu’elle joue également un rôle important dans la stabilité sociale, notamment dans les régions intérieures du pays où elle représente la principale source de revenus. Néanmoins, son développement rencontre beaucoup de problèmes structurels tels que :

– le stress hydrique et la sécheresse aggravée par le changement climatique,

– le vieillissement des infrastructures d’irrigation,

– le morcellement des terres particulièrement dans le nord-ouest,

– une gestion de l’eau sont souvent inefficaces,

– une difficulté d’accès des agriculteurs aux crédits et subventions pour moderniser leurs exploitations

– une dépendance aux importations notamment de blé tendre (85,3% et des besoins) et d’orge (71,3% des besoins) dont la production est loin de couvrir la consommation nationale, rendant le pays vulnérable aux fluctuations des prix internationaux de ces produits.

Face à ces problèmes structurels, il est difficile d’être optimiste et de s’attendre à ce que l’agriculture va nous permettre de gagner le pari de compter sur nous-mêmes pris par notre Président. Déjà, si notre agriculture permettait de nous nourrir, notamment en céréales pour la production de notre pain, nos pâtes et notre couscous, produits de base de notre consommation, on s’estimerait bien heureux

Pour ce qui concerne le tourisme, une source majeure de devises et un pilier majeur de l’économie tunisienne, représentant environ 6,5% du PIB et fournissant des emplois à environ 11,5% de la population active, soit environ 340 000 emplois directs et indirects, les défis à relever sont également nombreux. Je citerais en particulier :

– une excessive sensibilité à la stabilité politique et la sécurité intérieure (on se rappelle tous les effets dévastateurs des attentats terroristes de 2015 au musée du Bardo et à Sousse);

– une dépendance excessive au tourisme balnéaire;  

– une pression sur l’environnement, notamment en ce qui concerne l’utilisation des ressources en eau, la gestion des déchets et l’érosion côtière;

– une concurrence internationale accrue de la part d’autres destinations méditerranéennes telles que le Maroc, l’Egypte ou la Turquie, et enfin;

– une infrastructure vieillissante et une qualité des services qui laisse à désirer.

De quel «Labour» la Tunisie dispose-t-elle ?

En ce qui concerne ce deuxième facteur nécessaire à l’accroissement de la production, il faut dire que la Tunisie part avec un handicap naturel majeur qui est la petite taille de sa population, et donc de son marché intérieur qui ne permet pas à plusieurs industries d’atteindre leur seuil critique de rentabilité et de se développer.

En effet, les 12 millions de Tunisiens ne tiennent pas dans une seule ville comme Lagos ou Le Caire ou New York (plus de 15 millions d’habitants chacune). D’autre part, comme le fait bien apparaitre la formulation macro-économique Y = f (K,L), une grande quantité de travail L ne sert à rien si elle n’ est pas accompagnée par une grande quantité de Kapital K. Autrement dit, même si des millions de travailleurs sont disponibles, ils ne serviront à rien s’ils ne disposent pas des usines, machines-outils, terres agricoles à cultiver, ressources naturelles à exploiter, etc., pour pouvoir effectivement produire.

Par ailleurs, j’avoue que je ne suis pas d’accord avec le Président quand il dit dans tous ses discours que «la Tunisie regorge de compétences» et table même sur ces compétences pour espérer gagner le pari qu’il a pris en rompant les relations avec le FMI. Non, la Tunisie regorge de diplômés de l’enseignement supérieur, qui se comptent certes par centaines de milliers, dont une bonne dizaine de milliers de «Doctorants», mais pas forcément de compétences, car Il y a une nette nuance entre les deux concepts.

A ce sujet et pour argumenter ma divergence avec le Président, je citerais mon expérience personnelle d’ex-enseignant universitaire. Quand j’avais intégré l’Ihec en 1980 comme enseignant universitaire, le taux de diplômés de cette école de commerce réputée était de 45% et quand j’en suis sorti en 2000 pour entamer une carrière de consultant international, le taux de diplômés dépassait les 90%. Entre-temps, chaque réforme universitaire (il y en avait une tous les 3 ou 4 ans, car chaque ministre mettait un point d’honneur à dénigrer celle de son prédécesseur et d’en élaborer une lui aussi) se traduisait par la suppression de telle ou telle matière du même cursus universitaire ou de tel ou tel chapitre dans une même matière… Par exemple, les stages de fin d’études, qui étaient obligatoires, sont devenus facultatifs pour finalement disparaitre progressivement… Bref, je peux témoigner, pour l’avoir vécu, du nivellement par le bas de notre enseignement supérieur et de la valeur des  diplômes délivrés par nos universités, du moins dans le domaine des sciences économiques et de gestion qui est le mien, mais j’imagine qu’il en est de même dans les autres spécialités.

A ce sujet, je dois dire que je rigole un bon coup chaque année lorsque je vois ou entend nos médias présenter comme un triomphe et une source de fierté nationale le rang de… 950e mondial de la meilleure université tunisienne, celle de Sfax ou d’El Manar, selon le classement de Shanghai des meilleures universités du monde !

 A mon avis, LE responsable de cette dégradation continue de la formation de nos diplômés et donc de leur employabilité est un ex-ministre de l’Enseignement supérieur qui a occupé ce poste pendant plus de 15 ans sous le régime de Ben Ali et qui, au lieu de  regrouper le peu de moyens et enseignants compétents dont le pays dispose dans de grands pôles universitaire par spécialité (médicine, lettres, économie et gestion, etc.) quitte à le repartir sur plusieurs régions du territoire, a décidé au contraire la création d’un grand nombre d’institutions universitaires dans pratiquement tous les gouvernorats et villes du pays, chacune disposant en conséquence de peu de moyens et cadres pédagogiques pour délivrer un enseignement supérieur qui mérite son nom.

Pour plaire à Ben Ali, tous les ministres qui se sont succédés à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont privilégié la quantité au détriment de la qualité des diplômés et le résultat est là vingt ans après : des centaines de milliers de diplômés, dont la formation et le niveau d’employabilité sont médiocres et dont 40% sont des chômeurs de longue durée, et sur lesquels notre Président compte pour gagner son pari de compter sur nous-mêmes ! (A ce sujet, je peux raconter une anecdote triste mais vraie : le gardien du jour de la résidence où j’habite à El-Manar, la résidence Kenz pour ne pas la nommer, est titulaire d’un master en finances internationales, qui après 10 ans de chômage, s’est résigné à accepter ce poste de gardien pour payer au moins ses cigarettes et son café, m a t il dit!)

La productivité du travail 

A ce sujet, je me suis amusé (mais au vu des résultats j’ai réalisé que ce n’était pas un vraiment drôle et même le contraire) dans ce même article cité plus haut «Arrêtons de mendier et mettons-nous au travail» que j’avais publié en pleine période de négociations avec le FMI, à calculer le nombre d’heures travaillées par jour en moyenne par an par un Tunisien en âge actif, en tenant compte du taux de chômage, de trois mois travaillés à mi-temps (deux mois l’été plus le mois de Ramadan), du nombre de jours fériés et de weekend par an et d’un mois de congé annuel par travailleur:  je suis arrivé à un résultat de 2,83 heures par jour ! Encore je n’avais tenu compte des congés de maladies plus ou moins simulées, ni du nombre de fois où les employés, tant du secteur public que privé, arrêtent de travailler pour faire leurs prières sur place ou en allant à la mosquée, ou sortir fumer une cigarette en discutant du dernier match entre l’Espérance et l’Étoile, ou du temps passé à lire un journal ou au téléphone à jacasser, etc.

Il faut bien reconnaitre que, culturellement parlant, le travail ne figure pas en haut de l’échelle des valeurs dans notre société, comme c’est le cas dans beaucoup de pays tels que l’Allemagne ou les Etats-Unis où j’ai personnellement relevé, à l’occasion de mes séjours dans ces pays, à quel point les gens sont fiers d’avoir bien accompli leur travail et comptent là-dessus pour montrer dans l’échelle sociale.

Chez nous, c’est celui ou celle qui sait travailler le moins et sait se débrouiller le plus qui grimpe le plus dans l’échelle sociale et en est même fier.

Il est clair que cette désaffection pour le travail en tant que valeur sociale ne joue pas en faveur de la réussite de la stratégie de compter sur nous-mêmes décidée par notre Président.

Kais Saïd peut vaincre le FMI mais pas les lois économiques 

Notre Président peut se moquer des agences de notation internationales en les qualifiant d’«Oumek Sannafa» (cuisinières), proposer le calcul d’un autre agrégat économique qu’il appelle Produit Intérieur du Bonheur (PIB) au lieu et à la place du PIB (Produit Intérieur Brut), mettre en cause les modalités mêmes de calcul du PIB (voir ma réponse à ce sujet dans mon article intitulé «Le Président Kais Saïed a-t-il raison de mettre en cause les modalités de calcul du PIB ?»), et même amuser les chefs d’Etat du G20 en inversant les noms des personnages de Laurel et Hardy dans le film américain du même nom, il n’en demeure pas moins que les lois économiques sont impitoyables et que nous le payerons très cher !

Je ne terminerais pas cet article sans une note humoristique : je me sens rajeunir de 50 ans à chaque fois que j’écoute les discours de notre Président (que je ne rate jamais pour essayer de comprendre sa psychologie, faute de pouvoir suivre ses raisonnements économiques). En effet, il me rappelle mes années d’étudiant à la Sorbonne quand, portant la barbe de Che Guevara (c’était l’idole de la plupart des jeunes de l’époque et j’avais son poster collé au mur de toutes les chambres d’étudiant dans lesquelles j’avais habitées) et fumant les unes après les autres les cigarettes de marque Gauloises, je veillais jusqu’à minuit dans les cafés du Quartier Latin avec d’autres étudiants, à détruire et reconstruire le monde plusieurs fois par jour, à dénoncer autant l’impérialisme américain que le révisionnisme soviétique, à participer aux débats entre trotskistes et maoïstes, etc.

Compte tenu de mon passé d’étudiant, je suis de ceux qui comprennent le Président quand il rêve d’un monde meilleur comme je le faisais durant ma jeunesse (entre le jeune homme idéaliste que j’étais et l’homme blasé et durci par la vie et la pratique de l’économie que je suis devenu, je préfère de loin le premier…), dénonce ce que Samir Amine, un économiste très connu à l’époque, appelle l’échange inégal, reproche aux économistes d’oublier que derrière les chiffres qu’ils manipulent il y a des êtres humains qui souffrent de la pauvreté, exige du FMI d’appliquer une politique plus sociale, et veut même renverser l’ordre économique mondial mis en place en 1944 à Bretton Woods et dominé par les Américains, etc.

La seule chose sur laquelle je ne suis pas d’accord avec lui, c’est qu’il a tendance à oublier qu’il n’est plus étudiant mais un Chef d’Etat, que le Palais de Carthage n’est pas la buvette de la Faculté de droit de Tunis et qu’il détient entre les mains le sort de 12 millions de tunisiens.

* Economiste, consultant international.

Post Scriptum hors de l’objet de l’article : J’invite les lecteurs et lectrices, amateurs et amatrices de poésie d’ordre métaphysique, à me rejoindre sur mon blog «Poèmes de la vie» que j’ai créé dans Google. Ils y trouveront des poèmes qui sur sujets qui n’ont rien à voir avec l’économie, Kais Saïed, le FMI, etc. D’ailleurs un de mes poèmes s’intitule «J’ai appris l’économie, mais l’économie ne m’a rien appris».

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Réunions de représentants de la société civile tunisienne avec des experts onusiens des droits humains à Genève  

11. März 2025 um 08:22

Une délégation composée de représentant-e-s, d’organisations de la société civile tunisienne nationale et internationale s’est rendue à Genève du 4 au 7 mars 2025 et a tenu des réunions avec des responsables des organisations internationales de défense des droits humains.

Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a rendu compte de ces réunions de travail s’inscrivent dans le cadre de «la coopération avec les mécanismes onusiens de protection des droits de l’homme et à l’occasion de la 58e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies (24 février-4 avril 2025)». Ces réunions de travail et d’échange se sont tenues  avec des experts des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, des représentant.e.s des Etats membres ainsi qu’avec  des représentant-e-s d’organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales.

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué du CRLDHT relatif à cette initiative…   

«La délégation a sollicité une audience auprès de la mission permanente de la Tunisie à Genève mais n’a malheureusement pas reçu de réponse. 

«Le 6 mars 2025, la délégation tunisienne de la société civile a été reçue au Palais Wilson par le Haut-commissaire des nations unies aux droits de l’homme, M. Volker Türk. L’échange avec le Haut-commissaire a porté sur la situation préoccupante des droits de l’homme en Tunisie et sur l’importance de la coopération et du dialogue entre les autorités tunisiennes et les mécanismes de protection des droits de l’homme de l’Onu, y compris le Haut-commissariat aux droits de l’homme, en vue d’améliorer la situation des droits de l’homme en Tunisie, notamment par le respect de la liberté d’expression et d’association, de l’indépendance de la justice et des garanties d’un procès équitable, la lutte contre l’impunité, la libération des prisonniers d’opinion et des prisonniers politiques, la reprise du processus de la justice transitionnelle et la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport de l’Instance Vérité et Dignité (IVD).

«La délégation a clôturé son séjour en participant à un évènement parallèle tenu le 6 mars 2025 au Palais des Nations en marge de la 58e session du Conseil des droits de l’homme sur «l’instrumentalisation de la justice en Tunisie». Au cours de cet évènement parallèle, l’audience, composée d’un nombre important de délégués de pays, d’organes de média et d’ONGs, a eu l’occasion d’écouter la Rapporteuse spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats, Madame Margaret Satterthwaite, parler de l’état de la justice en Tunisie, de l’ingérence du pouvoir exécutif dans la justice, des pressions exercées à l’encontre des juges et des avocats et notamment à l’encontre de l’Association des Magistrats Tunisiens et de son Président M. Anas Hmadi. Elle s’est félicitée également de la libération de la Présidente de l’IVD Mme Sihem Ben Sedrine et a appelé les autorités tunisiennes à respecter ses engagements internationaux en matière des droits de l’homme et d’indépendance de la justice.» 

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C’est quoi le racisme et comment le combattre ?

11. März 2025 um 07:59

L’histoire est le grand témoin de l’ampleur des injustices et des crimes abjects que le racisme a causé et cause encore. Gengis Khan, le roi Léopold II de Belgique, Adolphe Hitler et Benyamin Netanyahu seront à jamais dans le panthéon, «le hall of Fame», des pires racistes génocidaires que l’humanité ait connues. 

Med-Dahmani Fathallah *

Le racisme, voilà un fléau qui touche l’humanité depuis la nuit du temps et qui semble s’exacerber dans nos sociétés modernes. Même si ce fléau est régulièrement évoqué et dénoncé, on est en droit de se demander s’il est vraiment bien exploré et combattu.

C’est quoi le racisme? Quelle est l’origine du racisme ? Pourquoi on est raciste ou comment le devient-on? Pourquoi on peut adopter des attitudes racistes? Comment a évolué ce fléau? Et surtout, comment peut-on lutter efficacement contre le racisme? Ce sont autant de questions importantes auxquelles des réponses justes et claires doivent être apportées. 

C’est quoi le racisme et quel est son origine ?

Le racisme émane de l’idée qu’en s’appuyant juste sur l’anthropologie physique, on aboutit à la théorie que l’espèce humaine comporte plusieurs races différentes. L’assignation raciale qui n’a vraiment aucun fondement rationnel repose sur la couleur de la peau des hommes comme unique critère de différentiation. Essayer de comprendre le bien-fondé et l’adoption très répandue de ce raisonnement aussi simplet que trivial relève presque de la poursuite de la quadrature du cercle.

Le problème c’est que ce raisonnement a abouti à une doctrine ou une idéologie délétère, le racialisme, qui prône l’existence de races «supérieures», tandis que d’autres seraient «inférieures». Ceci a amené des peuples se réclamant des races supérieures à vouloir en dominer d’autres.

Alors que les origines du racisme se perdent dans l’histoire, il reste néanmoins que les références historiques au racisme sont en majorité liées au début du commerce global des esclaves et de la traite transatlantique et à l’émergence de la théorie des races au XVIIIe siècle.

L’histoire est le grand témoin de l’ampleur des injustices et des crimes abjects que le racisme a causé et cause encore. Gengis Khan, le roi Léopold II de Belgique, Adolphe Hitler et Benyamin Netanyahu seront à jamais dans le panthéon, «le hall of Fame», des pires racistes génocidaires que l’humanité ait connue. 

Selon la théorie des races, les organismes impliqués dans les droits de l’homme ont émis des définitions du racisme, dont celle-ci : «Toute distinction, discrimination, exclusion, restriction ou préférence, volontaire ou involontaire, provocation et incitation à la haine basée sur la couleur de la peau ou l’origine ethnique (la race) et faite dans l’intention d’empêcher quelqu’un de jouir de ses droits ou de les exercer».

Mais avec le temps la notion de race s’est affinée et l’idéologie raciste a évolué pour s’opposer à toutes les formes d’humanisme. La distinction, discrimination, exclusion, restriction ou préférence ont été étendues à des groupes au sein même d’une présumée race. Ces nouveaux groupes sont définis selon des critères comme la religion, la nationalité, l’origine ethnique, le sexe, l’âge, l’ascendance, le milieu socio-économique, les incapacités physiques ou mentales et l’orientation politique.

Ces critères sont évolutifs et il ne faut pas s’étonner que de nouveaux groupes de discrimination voient le jour selon l’évolution imprévisible des sociétés modernes.

Du racisme individuel au racisme d’Etat

L’évolution de cette idéologie a aussi dépassé le cadre du comportement individuel pour toucher les Etats. Ainsi des pays comme les Etats-Unis jusqu’au milieu du siècle dernier ou l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid, la Belgique et la France coloniale du XIXe et XXe siècle et l’actuel entité israélienne ont adopté la hiérarchisation des populations selon l’idée de race ou de groupes ethniques.

Pour assujettir les groupes raciaux considérés comme inferieurs et les priver des droits et des libertés fondamentales, ces pays ont établi des lois discriminatoires pour être en mesure de soumettre ces groupes à des mesures répressives hors du droit commun. Ces pays avaient été des Etats racistes,  mais  Israël l’a toujours été et le reste encore.

De nos jours beaucoup de pays, notamment européens, comme la France et l’Allemagne, ou encore les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et l’Inde pratiquent le racisme d’Etat ou racisme institutionnel. Cette forme systémique de ségrégation raciste est généralement ancrée dans les pratiques policières qui ont généré le «délit de faciès». L’expression de ce racisme est aussi quasi quotidienne dans le milieu du travail et lors des événements sportifs particulièrement les matches de football.

La réfutation des théories racistes

Pour explorer et bien cerner les racines et les manifestations du racisme, on dispose de deux approches : scientifique et sociologique.

L’approche scientifique qui se base sur les sciences biologiques, essentiellement la génétique formelle et la génétique moléculaire, l’anatomie et la physiologie, a conduit à une réponse claire et définitive : il n’y a pas de races au sein de l’humanité. La notion de race est réfutée. Il n’existe qu’une seule espèce humaine Homo sapiens, la nôtre. La génétique est formelle, nous partageons tous les mêmes gènes. La science a aussi montré qu’il existe, chez les humains comme chez tous les organismes vivants, une diversité génétique qui est un discret polymorphisme moléculaire de l’ADN. Ces variations génétiques sont une règle fondamentale de la nature et un facteur d’enrichissement et d’adaptation au milieu environnant.

La science a montré par ailleurs qu’il existe des facteurs exogènes indépendants ou facteurs épigénétiques qui agissent sur le fonctionnement des gènes et peuvent affecter l’expression des gènes associés aux comportements.

A noter que tous les effets dus aux facteurs épigénétiques y compris ceux qui pourraient expliquer le comportement et les attitudes racistes sont réversibles.

L’approche sociologique permet d’explorer le racisme en tant que phénomène social complexe. Pour étudier les raisons qui font que l’homme peut adopter des attitudes racistes, cette approche examine plusieurs facteurs clés tels  que la socialisation, les structures de pouvoir, les stéréotypes et les mécanismes de défense psychologique.

Les vecteurs de transmission des préjugés raciaux

La socialisation est l’un des principaux vecteurs du racisme. Dès leur plus jeune âge, les individus sont exposés à des normes, des valeurs et des croyances qui façonnent leur perception du monde. La famille, l’école, les médias et les groupes de pairs jouent un rôle crucial dans la transmission des préjugés raciaux.

Les enfants qui grandissent dans des environnements où les attitudes racistes sont des pratiques communes, sont plus susceptibles de reproduire ces comportements.

De plus, les messages ambigus ou négatifs véhiculés par les médias peuvent renforcer des perceptions erronées sur des groupes ethniques spécifiques. A ce niveau, l’approche sociologique et l’approche scientifique, en l’occurrence l’épigénétique, se rejoignent pour expliquer en partie les comportements racistes.

Par ailleurs, le racisme est souvent ancré dans les structures de pouvoir qui favorisent certains groupes au détriment d’autres. Ces structures alimentent souvent des sentiments de supériorité chez les groupes dominants. Dans ce contexte, le racisme devient un moyen de maintenir le statu quo et de justifier des privilèges. Les institutions, telles que la police, le système judiciaire et le marché du travail, peuvent également perpétuer des discriminations raciales, renforçant ainsi l’idée que certaines races sont inférieures ou moins dignes de respect.
Quant aux stéréotypes, ce sont des généralisations simplistes qui peuvent conduire à la déshumanisation des individus appartenant à un présumé groupe racial particulier. Lorsqu’une personne est perçue uniquement à travers le prisme de stéréotypes négatifs, cela peut justifier des comportements discriminatoires. Par exemple, des stéréotypes associés à la criminalité, aux carences intellectuelles ou à la paresse peuvent amener certaines personnes à voir les membres de certaines présumées races comme des menaces ou des parasites. Cette déshumanisation facilite l’acceptation de la discrimination et de la violence qui peut légitimer l’assassinat.

Sur le plan psychologique, le racisme peut également être compris comme un mécanisme de défense primaire. Face à l’incertitude, à la peur ou à l’angoisse, certains individus peuvent projeter leurs propres insécurités sur des groupes perçus comme «autres». En stigmatisant un groupe, ils renforcent leur propre identité et leur sentiment de supériorité. Ce besoin de se sentir supérieur peut être exacerbé par des crises économiques ou sociales, où les individus cherchent des boucs émissaires pour expliquer leurs difficultés.

Comment lutter contre le racisme ?

Pour lutter contre le racisme et l’injustice qui y est associée, il est essentiel d’agir sur au moins trois niveaux. Le premier est juridique. La solution consiste à se doter d’un arsenal juridique puissant qui comprend un ensemble de lois dissuasives pour quiconque commettrait un acte de discrimination, exclusion, restriction ou préférence, volontaire ou involontaire, provocation et incitation à la haine basée sur la race, la couleur de la peau ou l’origine ethnique, ou empêcherait quelqu’un de jouir de ses droits ou de les exercer.

L’arsenal juridique de lutte contre le racisme doit être accompagné d’une remise en question des structures de pouvoir qui doivent favoriser un tissu social harmonieux à travers la réduction des inégalités économiques, politiques et sociales sources de pouvoir et de velléités de dominance.

Le deuxième niveau de lutte contre le racisme est le système éducatif. Il faut veiller à prodiguer une éducation ou la déconstruction des stéréotypes soit un objectif majeur. Les programmes éducatifs doivent intégrer la socialisation positive et la valorisation de la diversité ainsi que l’enseignement aux enfants de la compassion, de l’équité et des droits de la personne.

Au troisième niveau de la lutte contre le racisme on trouve la société civile et les organismes non gouvernementaux qui doivent contribuer à la construction d’une société plus inclusive en favorisant la compréhension et l’empathie, en aidant à la dénonciation du sectarisme et des discours haineux, et en amplifiant la voix des opprimés. La société civile peut aussi jouer un rôle important pour guider la défense des personnes victimes de harcèlement.

Le racisme est donc un phénomène complexe qui touche toutes les sociétés et ne peut être réduit à des manifestations ou attitudes personnelles puisqu’il affecte des systèmes étatiques et impacte toutes ses composantes.

Si les sciences naturelles réfutent la théorie des races, il n’en demeure pas moins qu’elles supportent l’approche sociologique, qui nous apprend que le racisme est le produit de processus sociaux, culturels et historiques.

Il semblerait donc évident que la lutte contre le racisme passe des analyses historiques précises ainsi que des ajustements des processus sociaux et culturels pour renforcer les liens sociaux et prévenir les comportements et attitudes erratiques. La volonté politique doit s’exprimer pleinement pour qu’on puisse réussir ce travail colossal. 

* Millenium 3 Advisory.

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‘‘Aïcha’’ de Mehdi M. Barsaoui | Un destin en fuite, entre ombre et lumière

11. März 2025 um 07:04

Après une première projection complète hier, 10 mars 2025, au Cinéma Variétés de Marseille, où le film a suscité l’enthousiasme et l’admiration du public, ‘‘Aïcha’’ sera présenté aujourd’hui, 11 mars, à l’UGC Ciné Cité Les Halles de Paris, en présence du réalisateur Mehdi M. Barsaoui, avant sa sortie dans toute la France le 19 mars 2025.

Djamal Guettala

Ce film intense et poignant, porté par des performances saisissantes de Fatma Sfar, Nidhal Saadi, Yasmine Dimassi et Hela Ayed, a déjà marqué les esprits, notamment à la Mostra de Venise, où il a été chaleureusement salué.

Le film suit l’histoire d’Aya, une jeune femme qui travaille dans un hôtel au sud de la Tunisie. Employée de ménage, serveuse et animatrice, elle vit entre les tâches quotidiennes et les attentes de ses parents, pour qui elle est une source de soutien financier. Coincée dans une existence de servitude, Aya rêve d’un ailleurs, de Tunis, où elle pourrait enfin s’échapper de la pression qui pèse sur elle.

Un accident de bus va tout changer. Aya survit, mais une autre femme perd la vie à sa place. Elle décide de saisir cette occasion pour se réinventer et se créer une nouvelle identité : Amina. Une fuite vers Tunis, une tentative de retrouver sa liberté. Mais les fantômes du passé ne tardent pas à revenir la hanter.

Un thriller psychologique sous haute tension

Le film prend alors une tournure de thriller psychologique, où chaque mouvement d’Amina, chaque regard qu’elle pose, devient un piège. L’apparition d’un homme en boîte de nuit, qui croit la reconnaître, déclenche une série d’événements qui vont rapidement la conduire à une confrontation inévitable avec son passé. L’étau se resserre autour d’elle, entre les policiers en civil, les pressions des avocats, et l’influence de la famille de cet homme mystérieux.

Mehdi M. Barsaoui manipule habilement la caméra pour traduire l’oppression de son personnage : des escaliers vertigineux, une boîte de nuit étouffante, des scènes de fuite haletantes. Il pousse son héroïne dans ses derniers retranchements, dans une spirale où chaque choix devient une question de vie ou de mort.

Mehdi Barsaoui avec Djamal Guettala.

Un film salué, en attendant la sortie nationale

Après la projection au Cinéma Variétés à Marseille, où le film a fait salle comble, ‘‘Aïcha’’ suscite une attente grandissante parmi les cinéphiles. Après Paris aujourd’hui, il sera diffusé dans toutes les salles françaises le 19 mars. Les spectateurs présents à Marseille ont été témoins de l’incroyable tension qui se dégage du film, entre drame personnel et thriller haletant, avec une performance magistrale de Fatma Sfar, qui incarne une héroïne complexe et résiliente.

Avec ‘‘Aïcha’’, Mehdi M. Barsaoui nous livre un film audacieux et émouvant, une réflexion sur la liberté, la répression, et les sacrifices d’une femme face aux lourds poids sociaux. Un film à découvrir absolument, qui pousse son personnage à se confronter à l’intime et à l’impitoyable réalité de son existence.

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Nutrition | Attention au «brik», il est dangereux pour votre santé

10. März 2025 um 13:41

Rana Ghiloufi, spécialiste en sécurité sanitaire et en qualité des produits alimentaires à l’Institut national de la nutrition (INN), a mis en garde contre les dangers liés à la friture des aliments riches en amidon, tels que le «brik» et les pommes de terre; des plats particulièrement consommés pendant le mois de Ramadan.

Intervenant dans l’émission ‘‘Ahla Sbeh’’ sur Mosaïque ce lundi 10 mars 2025, la nutritionniste a expliqué qu’«il existe deux types de risques liés à la friture de ces aliments, parce qu’ils deviennent plus riche en graisses, notamment saturées, ce qui est néfaste pour la santé du cœur et des artères.» En plus, la friture ouvre les pores des aliments, leur permettant d’absorber de grandes quantités d’huile, ce qui augmente leur teneur en graisses et favorise l’apparition de problèmes de santé.

Rana Ghiloufi a, également, expliqué que les aliments riches en amidon changent de manière significative,  lors de la friture ou de la cuisson au grill : leur couleur devient dorée et leur surface croquante, ce qui conduit à la formation de substances classées comme cancérogènes.

Elle a ajouté que la friture provoque aussi la transformation de l’eau contenue dans les aliments en huile hydrogénée, un processus dangereux pour la santé, pouvant entraîner des maladies graves, comme le cancer.

La nutritionniste a recommandé l’utilisation d’appareils de cuisson modernes, tels que les fours ou les appareils nécessitant peu d’huile, comme alternative plus saine, bien que certains risques demeurent.

Elle a enfin insisté sur l’importance d’adopter une alimentation équilibrée et saine, notamment pendant Ramadan qui se caractérise par une forte gausse de la consommation alimentaire.

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Tunisie | 20% des déchets ménagers ne sont pas collectées

10. März 2025 um 13:17

Les questions environnementales et notamment celle de la levée et du traitement des déchets ménagers font, depuis quelques années, partie des priorités du gouvernement. Et pour cause…  

Lors d’une intervention téléphonique dans l’émission ‘‘Romdhane Ennes’’ sur Mosaïque, ce lundi 10 mars 2025, le ministre de l’Environnement Habib Abid a indiqué qu’en ce début d’année, deux conseils ministériels avaient été organisés, consacrés à la propreté, à la gestion des déchets et à la préservation de l’environnement, en soulignant que ces initiatives étaient un indicateur de l’importance accordée par le gouvernement aux enjeux environnementaux.

Bien que la situation ne soit pas encore idéale, une amélioration est en cours, avec des efforts continus pour améliorer la gestion des déchets, notamment en matière de collecte et de traitement, a assuré le ministre, en rappelant que 80% des déchets ménagers sont collectés, tandis que 20% demeurent dans les rues et les lieux publics.

Ce phénomène est principalement dû à un manque de ressources, mais aussi à des comportements inadéquats qui entravent une collecte efficace des déchets domestiques, a-t-il admis.

La Tunisie génère chaque année 3,5 millions de tonnes de déchets ménagers, avec une production quotidienne variant entre 800 grammes et 1 kg par habitant. Parmi cette quantité, 2,8 millions de tonnes sont collectées, selon le ministre.

En outre, 45% des dépenses des municipalités sont consacrées à la gestion des déchets, ce qui explique la faiblesse des services dans d’autres domaines, tels que l’entretien des routes et des infrastructures publiques.

 

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Le spectre de la guerre civile ressurgit en Syrie

10. März 2025 um 12:40

En Syrie, des centaines de personnes sont mortes dans des affrontements entre l’armée et les forces fidèles à Assad. Le spectre de la guerre civile ressurgit.

Le bilan de trois jours d’affrontements sanglants dans la région côtière de la Syrie entre les forces gouvernementales et les hommes armés fidèles au régime déchu de Bachar Al-Assad a atteint quelque 973 morts, selon un dernier bilan aujourd’hui, lundi 11 mars 2025.

Selon l’Observatoire national des droits de l’homme, 147 morts ont été enregistrés dès le premier jour, ajoutant que les forces gouvernementales sunnites ont exécuté sommairement des dizaines de miliciens alaouites – une branche du chiisme à laquelle appartiennent les clans au pouvoir en Syrie depuis des décennies – dans les localités de l’arrière-pays côtier syrien, dans la région de Lattaquié.

Selon l’Ong, le premier jour, 37 personnes ont été tuées dans les rangs gouvernementaux et les attaques contre la ville de Jableh et les villages proches de la côte méditerranéenne sont «les plus violentes contre les nouvelles autorités depuis la chute d’Assad» en décembre dernier.

L’escalade aurait également causé des dommages aux infrastructures critiques.

Des vols effectués dans les maisons des victimes et des flux de réfugiés syriens vers le Liban voisin sont également signalés, alors que le pouvoir en place, contrôlé par l’ancien chef terroriste Ahmed Charaa, cherche à se dérober à ses responsabilités dans les massacres enregistrés, se contentant de parler de la mise en place d’une commission d’enquête sur les violences en cours.

L’Unicef s’est dit «profondément alarmé par la récente vague de violence dans les zones côtières de la Syrie, qui aurait coûté la vie à au moins 13 enfants, dont un bébé de six mois.»

C’est ce qu’a déclaré le directeur régional de l’Unicef ​​pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Edouard Beigbeder, qui fait écho à l’appel à la modération du secrétaire général des Nations Unies pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines. «Nous exhortons toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités et à respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, poursuit Beigbeder. Il est essentiel de prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils, en particulier les enfants, et sauvegarder les infrastructures civiles essentielles, telles que les hôpitaux. La violence continue souligne la nécessité urgente de respecter ces lois et de garantir un accès rapide, sûr et sans entrave aux travailleurs humanitaires pour fournir des services vitaux aux personnes touchées par les combats».

L’Unicef appelle toutes les parties à «donner la priorité à la réconciliation et à s’engager en faveur d’une transition politique pacifique, garantissant que les enfants syriens puissent survivre, s’épanouir et réaliser leur plein potentiel. Les enfants syriens ont assez souffert. Ils ont le droit de vivre en paix et d’espérer un avenir meilleur.»

I. B.

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Météorologie | Les projets en cours de réalisation par l’INM   

10. März 2025 um 12:08

L’Institut national de la météorologie (INM) va mettre en place, prochainement, un réseau de radars d’observation météorologique, pour couvrir tout le territoire de la Tunisie.

C’est ce qu’a annoncé le directeur général de l’INM, Ahmed Hmam, à l’agence Tap, ajoutant qu’un appel d’offres international a été lancé pour l’acquisition de cinq radars et que l’ouverture des plus contenant ces offres aura lieu en avril 2025.

Ces cinq radars seront installés au nord du pays (2), au centre (2) et au sud (1), afin d’assurer une couverture efficace de tout le territoire national et une mesure instantanée des quantités de précipitations.

Ce réseau de radars est très important, notamment pour la réalisation de prévisions météorologiques instantanées et l’instauration d’un système d’alerte précoce, a souligné Hmam, ajoutant que d’autres projets sont en cours de réalisation par l’INM, dont l’acquisition d’une station de production météorologique pour élaborer les prévisions, y compris celles destinées à l’aviation. Ainsi, des dossiers de vol contenant les données météorologiques seront envoyés électroniquement aux équipages des avions.

Hmam a, également, parlé d’un projet d’acquisition et de mise en place d’une station de réception et d’exploitation des images satellitaires de troisième génération, dont l’appel d’offres sera lancé avant mai 2025.

Le réseau des stations d’observation météorologique va être aussi développé dans les aéroports, grâce à l’acquisition d’équipements pour les pistes d’atterrissage et de décollage dans les aéroports, ainsi que la généralisation du système de qualité ISO 9001 pour qu’il englobe tous les domaines d’activité de l’INM et ses services.

Les projets en cours s’inscrivent dans le cadre du programme intégré de résilience aux catastrophes naturelles lancé suite aux inondations au gouvernorat de Nabeul en septembre 2018 et qui est réalisé sur 6 ans (2022-2027).

Ce programme comporte 4 axes relatifs à l’amélioration de la lutte contre les dangers des inondations dans les zones urbaines, le renforcement des préparatifs pour contrecarrer les catastrophes, le développement de l’assurance dans le domaine des catastrophes naturelles, le renforcement de la coordination institutionnelle et l’aménagement environnemental favorable à la gestion des risques du climat et des catastrophes, à travers la création d’une structure permanente de résilience aux catastrophes.

L’INM est chargé de la mise en œuvre du 2e axe de ce programme, qui concerne le renforcement des préparatifs pour faire face aux catastrophes et ce avec la participation du ministère de l’Agriculture, et de l’Office national de la protection civile (ONPC).

Le rôle de l’INM consiste en le renforcement des capacités institutionnelles, la modernisation des systèmes de surveillance et de modélisation, ainsi que des prévisions météorologiques extrêmes et des inondations, en plus du renforcement des prestations de services d’observation météorologique et hydrologique, ainsi que des services des prévisions des dangers et d’alerte précoce.

D’après Tap.

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Elmed, un pont énergétique entre l’Afrique du Nord et l’Europe  

10. März 2025 um 11:42

La future interconnexion électrique Elmed, entre la Tunisie et l’Italie viendra renforcer la coopération énergétique entre les deux pays, très proches géographiquement et déjà étroitement liés dans plusieurs domaines, l’Italie étant le second partenaire économique de la Tunisie après la France.

Pour des opérateurs tunisiens du secteur des énergies renouvelables présents à l’exposition internationale sur la transition énergétique Key-The Energy Transition exhibition, clôturée le 7 mars 2025, à Rimini en Italie, Elmed, dont l’entrée en service est prévue pour 2028, est un «pont énergétique» entre l’Afrique et l’Europe.

Cet ouvrage viendra renforcer une coopération énergétique transméditerranéenne, déjà établie depuis 1977, avec le gazoduc Transmed, d’une longueur de 2 475km, entre l’Algérie et l’Italie, via la Tunisie (370 km). Il aidera l’Italie à satisfaire sa demande d’électricité, qui a atteint 31,3 milliards de kilowattheures (kWh) en juillet 2024, soit une augmentation de 4,5% par rapport à juillet 2023, selon les données de Terna, la compagnie d’électricité italienne.

«Pour la Tunisie, cette première interconnexion en courant continu entre l’Europe et l’Afrique, réalisée par la Steg et Terna, agira sur la sécurité d’approvisionnement en électricité, en réduisant la demande pendant l’été, période où des pics de consommation sont toujours enregistrés, dans un contexte de réchauffement climatique», a indiqué Ali Kanzari, président de la Chambre syndicale des intégrateurs de systèmes photovoltaïques relevant de l’Utica, qui intervenait à un débat sur l’électrification de l’Afrique, à l’exposition de Rimini. «Elle habilitera aussi la Tunisie a exporter son énergie verte vers l’Europe», a-t-il dit, faisant sans doute aussi allusion à l’autre grand projet en cours de réalisation pour la production de l’hydrogène vert et son exportation vers l’Europe via l’Italie.

Lors de cet évènement, les experts ont souligné la nécessité d’un développement à grande échelle des énergies renouvelables, de la modernisation des réseaux électriques et d’investissements dans des solutions de stockage d’énergie pour garantir un accès universel à une électricité fiable, sûre et abordable.

La liaison électrique, qui reliera la station de Partanna en Sicile à celle de Mlaabi à Menzel Temime (Cap Bon), sur une longueur totale d’environ 220 kilomètres (dont environ 200 km en câble sous-marin), avec une capacité de 600 MW et une profondeur maximale d’environ 800 mètres, favorisera, selon les opérateurs tunisiens et italiens, l’intégration des systèmes énergétiques de l’UE et de l’Afrique du Nord.

Il s’agit également d’optimiser l’utilisation des sources de production, de partager les ressources d’équilibrage et d’accroître la flexibilité opérationnelle des deux systèmes électriques.

Pour rappel, l’interconnexion électrique sous-marine entre la Tunisie et l’Italie est d’une puissance de 600MW, d’une tension de 500Kv sur une longueur de 220 km. Elle traversera le canal de Sicile et sera posée sur le fond marin atteignant la profondeur maximale de 800 mètres sous le niveau de la mer.

Selon les données de l’ambassade d’Italie à Tunis, l’Italie est le deuxième fournisseur de la Tunisie, avec un commerce bilatéral d’environ 7.1 milliards d’euro. Elle est aussi le deuxième investisseur en Tunisie (avec une part de marché de 16%).

D’après les statistiques de l’Api et la Fipa, environ 800 entreprises italiennes sont actives en Tunisie, dont la plupart sont totalement exportatrices (off-shore).

Ces entreprises, mixtes, à participation italienne ou à capital exclusivement italien, emploient plus de 60 000 personnes et représentent près d’un tiers des entreprises à participation étrangère dans notre pays. La plupart d’entre elles sont concentrées sur le Grand Tunis et dans les régions côtières.

Le secteur de production le plus présent dans les sociétés italiennes est celui du textile/habillement, à travers aussi bien des petites et moyennes entreprises que d’importants groupes industriels.

D’après Tap.

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