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Blocage politique en France : la responsabilité de Macron

12. Oktober 2025 um 10:14

La France a un nouveau Premier ministre, dans l’attente d’un nouveau gouvernement… mais pour combien de temps ? L’instabilité gouvernementale née de l’absence de majorité parlementaire est source de blocage de toute volonté de prise de décision majeure. Une situation non sans risque pour l’économie française, c’est pourquoi les marchés financiers scrutent l’évolution de la situation politique et institutionnelle de la seconde économie de l’Union européenne.

 

Au-delà de la fragmentation des forces politiques présentes à l’Assemblée nationale, l’instabilité est d’abord liée aux décisions difficilement compréhensibles du président Macron qui continue d’exercer le pouvoir de manière solitaire et déconnectée, alors même qu’il se trouve plus que jamais minoritaire dans le pays. La perspective d’une démission suivie d’une arrivée au pouvoir de l’extrême droite de Le Pen se précise.

 

Une vision hyper-présidentialiste du pouvoir

 

En entrant de plain-pied dans la vie politique, Emmanuel Macron avait fait du « renouveau démocratique » un axe essentiel de son discours. Or, depuis son élection à l’Elysée, il a incarné une conception verticale, pyramidale et brutale de l’exercice du pouvoir sur fond de personnalisation du pouvoir. Il conçoit le pouvoir comme fondamentalement concentré dans les murs du Palais présidentiel.

 

Mais cette sorte d’hyper-présidentialisme qu’il incarne se trouve plus que jamais déconnectée de la nouvelle donne politique caractérisée par l’affaiblissement de son autorité et de sa légitimité.

 

La dissolution de l’Assemblée nationale et l’absence de majorité parlementaire en sa faveur ont créé du brouillard et de la défiance citoyenne, sur fond de vide politique et d’absence de cap. Une réalité implacable à laquelle il ne semble pas réussir à s’adapter, comme s’il était lui-même déconnecté du réel, habité d’un sentiment de déni qui l’empêche de faire des compromis. Une déconnexion prolongée qui se vérifie aussi dans sa représentation de l’économie.

 

Une adhésion à une théorie économique fictive

 

La crise politique en France s’est cristallisée ces dernières semaines autour de la proposition de l’opposition de gauche autour d’une « taxe Zucman », du nom de l’économiste en faveur d’un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros (moins de 2 000 foyers fiscaux en France). Une proposition rejetée par le clan présidentiel, qui continue à donner l’impression d’être le protecteur zélé d’une minorité oligarchique, dans un pays fracturé par les inégalités sociales et l’injustice fiscale.

 

Mis sous pression, politiquement affaibli, E. Macron et ses derniers soutiens demeurent malgré tout attachés à la pseudo-« théorie du ruissellement », suivant laquelle il convient de limiter l’imposition et les taxes sur les personnes (physiques et morales) les plus riches pour stimuler un investissement source de croissance économique et donc d’emploi. Une conviction qui s’est traduite en particulier par des mesures fiscales privilégiant les plus riches (suppression de « l’impôt sur la fortune » et mise en place de la « flat tax » afin d’encourager une augmentation des dividendes versés par les entreprises).

 

Un faux barrage à l’extrême-droite

 

Enfin, depuis 2017, E. Macron s’était présenté comme le barrage ultime à l’extrême-droite. Il s’avère aujourd’hui comme l’une des sources d’accélération de sa montée en puissance. Non seulement le Rassemblement national de Marine Le Pen est le premier groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, mais il est plus que jamais favori pour la prochaine élection présidentielle. Celle-ci symboliserait l’échec absolu de l’aventure politique d’E. Macron qui aura été guidée par son propre aveuglement…

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Edito : Recensement de la population … Entre message et alerte

12. Oktober 2025 um 04:23

Sans surprise ! Le dernier recensement de la population et de l’habitat réalisé par l’INS confirme ce que l’on pressentait depuis un certain temps quant à l’architecture et à l’évolution de la population. Celle-ci plafonne à 11.972.169, accusant sans doute l’un des plus faibles taux de croissance d’Afrique. A peine 0.87%. Ce qui rend problématique son renouvellement face à la démographie galopante du continent africain. La relative stagnation de la population tunisienne fait même craindre un mouvement de recul si rien ne vient relancer la natalité.

La Tunisie serait-elle sous-peuplée au regard de son potentiel de développement, même si les pauvres et les sans-emplois sont légion ? Avons-nous perdu la maîtrise de la transition démographique devenue, du coup, contre-productive ? La question mérite d’être posée.

Le constat est alarmant. En clair, cela signifie que le pourcentage des personnes âgées augmente quand celui de la population active diminue, pour ne représenter que 64% du total. A l’autre bout de la chaîne, la situation n’est guère meilleure. On y apprend que 3,5% des enfants de 6 à 16 ans sont déscolarisés, sans que le pays ait à subir la moindre pression démographique. Autant dire qu’il y aura fort à faire en matière d’inclusion scolaire. Par ailleurs, la population employée s’élève à 3,68 millions d’individus, dont 67,4% de sexe masculin et 32,6% de femmes, alors que celles-ci représentent plus de la moitié de la population : 50,7%.

A l’évidence, le tableau inquiète plus qu’il ne rassure. A ce rythme, la population tunisienne vieillit, avant même qu’elle ne s’élève dans l’échelle des revenus. Elle est marquée, de surcroît, au fer blanc par un décrochage scolaire insoutenable. Pas moins de 80 000 enfants en sont annuellement victimes. Ils quittent l’école ou en sont éjectés sans être totalement pris en charge en vue de leur réinsertion dans la vie active. L’école de la deuxième chance reste un vœu pieux.

Chapitre chômage, on y apprend peu de chose au-delà de ce que l’on savait déjà. Le curseur n’arrête pas de monter. Le taux de chômage s’élève à 17,2% pour les hommes et culmine à 24,6% pour les femmes. Plus précisément, 25% des femmes en âge de travailler ont un emploi contre 55% pour les hommes. Ce qui n’est pas sans tirer vers le bas la croissance potentielle.

Le nombre de jeunes de moins de trente ans diminue dans la pyramide des âges. A bien des égards, ce groupe est le nerf de la guerre économique. Sa propension à consommer, à créer et à inventer est la plus forte. On comprend que cela aura pour effet de limiter la demande de consommation et l’innovation à l’ère de l’IA. Et, par ricochet, d’impacter à moyen et long terme la dynamique de croissance.

 

Le coût de la vie, l’incertitude en tout genre, le manque de visibilité et l’absence de perspectives sont loin d’être un phénomène isolé. Ils s’accompagnent chez nous d’un exode rural ininterrompu, qui surcharge les grandes villes du littoral tout en dépeuplant les campagnes qu’on prive de forces de bras.

 

Il est établi depuis la nuit des temps qu’il y a une forte corrélation entre démographie et croissance. L’une et l’autre vont dans la même direction. Mais il y a plus grave : le non-dit a de quoi alarmer et inquiéter. Les signes d’essoufflement démographique – population en état stationnaire – ont de multiples raisons. Le coût de la vie, l’incertitude en tout genre, le manque de visibilité et l’absence de perspectives sont loin d’être un phénomène isolé. Ils s’accompagnent chez nous d’un exode rural ininterrompu, qui surcharge les grandes villes du littoral tout en dépeuplant les campagnes qu’on prive de forces de bras. Cette Cette migration intérieure à cause du chômage, de la pauvreté et des conditions de travail – si travail il y a – laisse derrière elle un vide sidéral qui ouvre la voie à toutes sortes de spéculations.

Ce sont les régions de l’intérieur, à la lisière des frontières algériennes et libyennes, qui sont les plus exposées. Elles n’arrêtent pas de porter les stigmates de cette hémorragie humaine dont on sait qu’elle est à la fois la cause et l’effet du déclin du monde rural traditionnel de ces régions, si éloignées du bon Dieu et si proches de la capitale. Elles peinent à exister, faute de soutien et d’appui financier public franc et massif. Cette situation n’est pas sans avoir de profondes répercussions sur l’intégrité du territoire et la sécurité nationale.

 

La nature a horreur du vide. Et au regard de ce qui se passe dans le monde, on n’est jamais à l’abri de certaines tournures, dont seule l’Histoire a le secret.

 

La nature a horreur du vide. Et au regard de ce qui se passe dans le monde, on n’est jamais à l’abri de certaines tournures, dont seule l’Histoire a le secret. Point besoin d’être grand clerc pour se convaincre que les régions frontalières sont pour nous d’essence stratégique. Elles sont à la sécurité du pays ce que le cœur est à l’organisme humain. Il faut y créer et maintenir des activités agricoles et industrielles, fussent-elles peu compétitives. On doit y développer et déployer des politiques publiques et sectorielles dans le cadre d’un plan d’aménagement du territoire qui nous fait tant défaut. L’enjeu est moins économique et financier que social et sécuritaire.

Ces régions, dont on parle si peu, constituent notre première ligne de défense. Le gouvernement serait bien inspiré d’y promouvoir des pôles scientifiques regroupant des centres de recherche, de formation et des universités spécifiques. Et surtout de subventionner et de soutenir financièrement – quoi qu’il en coûte – activités agricoles, petits métiers, PME/PMI et pourquoi pas startups et technologies émergentes. Pour éviter que les jeunes et moins jeunes désœuvrés ou en situation précaire ne prennent d’assaut les villes et les embarcations de la mort. Nous devons à tout prix protéger nos territoires de la convoitise des uns et de l’afflux migratoire désordonné d’individus venus d’ailleurs, fuyant les guerres, la misère, l’insécurité et le réchauffement climatique. La sécurité nationale et la cohésion sociale ont un prix que la collectivité doit assumer.

L’intégrité du pays, notre propre sécurité, le souci de bien-être de l’ensemble des Tunisiens et, en premier, de ceux qui assurent nos arrières, doivent l’emporter sur toute autre considération budgétaire ou financière. Faire que les habitants sans garantie d’avenir se réapproprient leur destin, leur propre région, jusque-là vouée au déclin, n’est pas une option ; cela relève d’une ardente obligation. Remodeler le paysage agricole et industriel du pays dans un souci d’équité, de justice, d’équilibre, d’efficacité et de sécurité est sans conteste la voie royale pour en finir avec la fracture régionale, qui coupe le pays en deux du nord au sud, alors qu’il est voué à l’unité de par l’étendue de son histoire.

 

L’essor de la Tunisie, son autonomie, dépendent de notre capacité d’actionner tous les leviers d’une croissance inclusive. Il y a besoin, il y a nécessité d’établir un maillage agro-industriel revisité par les nouvelles technologies, en faisant émerger dans ces régions en déshérence des villes au statut de métropole, avec en perspective un rayonnement transfrontalier.

 

Les statistiques révélées par l’INS à l’occasion du récent recensement de la population et de l’habitat sont porteuses de messages, d’alertes et d’une impérieuse nécessité. L’essor de la Tunisie, son autonomie, dépendent de notre capacité d’actionner tous les leviers d’une croissance inclusive. Il y a besoin, il y a nécessité d’établir un maillage agro-industriel revisité par les nouvelles technologies, en faisant émerger dans ces régions en déshérence des villes au statut de métropole, avec en perspective un rayonnement transfrontalier. Elles offriront des opportunités d’emploi, de création d’entreprise, de richesse et un cadre de vie décent tout à l’avantage de ces régions.

L’émergence, avec davantage de prétention et d’ambition, de villes-métropoles tout le long des frontières comme Tabarka, Jendouba, Le Kef, Kasserine, Gafsa, Médenine, irradiera l’ensemble des régions périphériques et les positionnera sur une trajectoire de développement durable. Elles ne pourront y parvenir d’elles-mêmes, étant déconnectées et dépourvues de moyens et d’attributs. Mais tout devient possible si elles sont promues en cohérence avec une politique d’aménagement du territoire digne de ce nom. C’est ainsi qu’on pourra rallumer la flamme de la démographie aujourd’hui en berne, protéger nos frontières, sécuriser le pays et créer les conditions d’un réarmement industriel et agricole. Le temps nous est compté. Nous n’avons d’autre choix que d’assurer la cohésion sociale en aménageant au plus vite les voies d’un développement durable. La sécurité nationale en dépend. Le reste n’est que littérature.

 

Cet édito est paru dans le dernier numéro de l’Economiste maghrébin numéro 929 du 8 octobre au 22 octobre 2025 sous le titre « Population ».

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De Dakar à Tunis, une coopération bilatérale au service de l’intégration africaine

11. Oktober 2025 um 11:37

Les relations entre la République Tunisienne et la République du Sénégal sont l’illustration d’une coopération Sud-Sud enracinée dans l’histoire et tournée vers l’avenir. Ces deux nations, unies par des valeurs de fraternité, de solidarité et de développement partagé, trouvent aujourd’hui un nouvel élan dans un contexte mondial marqué par la montée en puissance du continent africain. Portées par la vision panafricaine du président de la République Tunisienne, Kaïs Saïed, qui place l’Afrique au centre de la diplomatie et de la stratégie économique tunisienne, ces relations bilatérales sont appelées à jouer un rôle moteur dans la construction d’une Afrique souveraine, intégrée et prospère.

Un socle historique de fraternité et de coopération

La Tunisie et le Sénégal partagent une histoire diplomatique marquée par la constance et la confiance mutuelle. Dès les années 1960, au lendemain des indépendances, Tunis et Dakar se sont rapprochés sur la base de leur engagement commun pour l’autodétermination africaine, la paix et le développement.

Ce rapprochement s’est concrétisé par :

• Des accords bilatéraux dans les domaines de l’éducation, de la culture et du commerce.

• Des échanges universitaires qui ont permis à des milliers d’étudiants sénégalais de bénéficier de la qualité de l’enseignement tunisien, notamment en médecine, en ingénierie et en droit.

• La coopération technique avec l’envoi de compétences tunisiennes au Séné- gal, en particulier dans la santé et les infrastructures.

• Des initiatives culturelles visant à rapprocher les peuples et à renforcer la connaissance mutuelle.

Cet héritage témoigne de la profondeur d’une fraternité historique, qui dépasse le simple cadre diplomatique pour s’enraciner dans les sociétés civiles.

La rencontre Sénégal-Tunisie : un signal politique fort

La récente rencontre entre Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, Président du Sénégal, et Madame Sarra Zaafrani Zenzri, Première ministre de la Tunisie, en marge du sommet TICAD 9 au Japon, symbolise cette nouvelle étape. Les deux autorités ont rappelé la solidité des liens historiques et exprimé leur volonté de redynamiser et diversifier la coopération. Cette rencontre illustre la convergence de vues entre Tunis et Dakar :

• Placer l’Afrique au cœur des priorités.

• Renforcer la synergie entre les secteurs privés.

• Identifier de nouveaux domaines de partenariat.

Cette dynamique trouve un appui décisif dans la diplomatie de Kaïs Saïed, qui prône une Afrique tournée vers elle-même, capable de valoriser ses richesses et ses compétences.

Une complémentarité géographique et économique

Les deux pays disposent d’atouts stratégiques qui se complètent.

La Tunisie : située au carrefour de la Méditerranée, elle est une porte d’entrée vers l’Europe et le Moyen-Orient, mais aussi une plateforme de projection vers le reste de l’Afrique. Son économie repose sur un tissu industriel diversifié (textile, mécanique, pharmaceutique, électronique), un secteur des services avancé et un capital humain hautement qualifié.

Le Sénégal : hub de l’Afrique de l’Ouest, il bénéficie d’une façade atlantique ouverte, d’une stabilité politique et d’un rôle central au sein de la CEDEAO. Dakar est une capitale économique et diplomatique de premier plan, connectée aux flux internationaux. Cette complémentarité géographique et économique crée les conditions d’un axe stratégique Méditerranée-Atlantique, capable de stimuler les flux commerciaux et les investissements interrégionaux.

La Tunisie : un partenaire économique stratégique pour le Sénégal

Au-delà de la diplomatie et de la volonté politique, la Tunisie occupe déjà une place de choix dans l’économie sénégalaise. Elle se positionne comme un partenaire stratégique et un acteur clé sur plusieurs niches du marché.

1er fournisseur mondial du Sénégal :

• Huile d’olive : 50% de part de marché.

• Dattes : 47%.

• Couscous : 30%.

• Carbonate de calcium : 40%.

2ème fournisseur :

• Résines : 29%.

• Plâtre : 24%.

3ème fournisseur :

• Graisses & huiles végétales : 15% du marché.

Ces chiffres confirment que la Tunisie est un fournisseur incontournable et un partenaire de confiance pour le marché sénégalais, avec une offre diversifiée qui combine produits traditionnels (dattes, huile d’olive, couscous) et intrants industriels (résines, plâtre, carbonate de calcium).

Cette position économique démontre que la coopération bilatérale ne se limite pas aux intentions politiques, mais s’appuie sur une base commerciale solide et prometteuse.

Les secteurs prioritaires de coopération

La relance de la coopération tuniso-sénégalaise s’oriente autour de plusieurs secteurs stratégiques :

1. La santé : • Mise en place de partenariats hospitaliers.

• Transfert de compétences médicales tunisiennes.

• Création de centres de formation spécialisés.

2.Le numérique et l’innovation :

• Développement de startups et de hubs technologiques.

• Cybersécurité et solutions fintech.

• Coopération dans le domaine de la e-gouvernance.

3. Les investissements productifs :

• Co-investissements dans l’agro-industrie, l’énergie renouvelable et les infrastructures.

• Développement de projets communs dans les zones économiques spéciales. • Promotion du tourisme durable.

4. La migration organisée et la formation :

• Encadrement des mobilités étudiantes et professionnelles.

• Reconnaissance mutuelle des diplômes.

• Mobilité circulaire bénéfique pour les deux économies.

5. L’éducation et la recherche :

• Partenariats universitaires et programmes conjoints.

• Echanges scientifiques et techniques.

• Coopération dans la recherche appliquée.

Vers un mécanisme bilatéral structuré

Afin de concrétiser ces ambitions, un mécanisme bilatéral solide doit être mis en place.

Il pourrait reposer sur :

• Un cadre juridique modernisé, incluant des accords sectoriels actualisés.

• Un comité mixte permanent, chargé du suivi et de l’évaluation des projets.

• Une plateforme économique commune, facilitant les partenariats B2B et le partage d’informations.

• Des incitations fiscales et douanières, encourageant l’investissement et les co-implantations.

• Un dispositif académique renforcé, pour former les compétences nécessaires aux futurs projets.

La CTSCI, catalyseur de coopération

La Chambre tuniso-sénégalaise de commerce et d’industrie (CTSCI) est au cœur de cette dynamique. Elle constitue non seulement un cadre institutionnel de dialogue économique, mais aussi un instrument opérationnel permettant de transformer les orientations politiques en résultats concrets.

1. Un pont entre les secteurs privés

La CTSCI facilite la mise en relation entre les entreprises tunisiennes et sénégalaises. Elle organise des rencontres B2B, des forums économiques, des salons sectoriels et des missions d’affaires. Ces initiatives permettent aux entrepreneurs des deux pays d’identifier des partenaires fiables et de bâtir des projets communs.

2. Un catalyseur pour l’investissement

En fournissant des informations stratégiques sur les opportunités d’affaires et les cadres réglementaires, la CTSCI réduit les risques et encourage les entreprises à investir. Elle accompagne les projets de co-investissement dans des secteurs variés : agroalimentaire, construction, numérique, santé, énergies renouvelables.

3. Une plateforme de facilitation

La CTSCI joue un rôle de médiateur pour lever les obstacles administratifs et logistiques. Elle aide les entreprises à comprendre les réglementations locales, à accélérer les procédures douanières et à bénéficier des régimes d’incitation mis en place par les deux gouvernements.

4. Un acteur de diplomatie économique

La Chambre n’agit pas uniquement sur le plan commercial. Elle promeut également une diplomatie économique proactive, en représentant les intérêts des entrepreneurs auprès des institutions publiques et en plaidant pour des politiques favorables à la coopération bilatérale.

5. Diplomatie culturelle

Le rôle de la CTSCI s’étend également au domaine culturel. Elle soutient des initiatives de rapprochement entre les peuples à travers : • La promotion des échanges artistiques et culturels.

• L’appui aux partenariats universitaires et académiques.

• La valorisation du patrimoine et des traditions communes.

• L’organisation de forums, d’expositions et d’événements favorisant la découverte mutuelle. En intégrant cette dimension, la CTSCI renforce les liens humains et sociaux qui constituent le socle durable du partenariat tuniso-sénégalais.

Pour une Afrique souveraine et intégrée

La coopération entre la Tunisie et le Sénégal dépasse la simple relation bilatérale. Elle illustre une vision : celle d’une Afrique qui se construit par elle-même et pour elle-même. La Tunisie se positionne comme la porte de l’Afrique, tandis que le Sénégal s’affirme comme son hub ouest-africain. Ensemble, ils incarnent une nouvelle dynamique de solidarité et d’intégration. Dans ce contexte, la CTSCI joue un rôle pivot : elle est l’outil concret qui permet de transformer l’ambition politique en résultats économiques tangibles. Elle est la cheville ouvrière du partenariat tuniso-sénégalais et, au-delà, un levier essentiel de l’intégration africaine. La Tunisie et le Sénégal n’avancent donc pas seulement côte à côte. Ils bâtissent ensemble un modèle de coopération Sud-Sud qui place l’Afrique au centre du développement mondial.

Cet article est disponible dans le mag. de l’Economiste maghrébin n°929 du 8 au 22 octobre 2025 

Ali Khribi, président de la Chambre Tuniso-Sénégalaise de Commerce et d’Industrie.

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Prix Nobel de la paix : Amertume et déception à la Maison Blanche

11. Oktober 2025 um 11:32

Le prix Nobel de la paix a été attribué, vendredi 10 octobre, à l’opposante vénézuélienne María Corina Machado. Au grand dam de Donald Trump qui convoitait tant cette prestigieuse récompense.

 

 Il a fait de cette distinction une obsession. Il s’est démené comme un diable pour l’avoir, quitte à considérer que ne pas la lui donner serait une « insulte » contre les États-Unis ; il a beau assurer avoir mis fin à sept conflits, donnant pour exemples ses médiations entre l’Inde et le Pakistan, le Cambodge et la Thaïlande, l’Égypte et l’Ethiopie, le Rwanda et la République démocratique du Congo, la Serbie et le Kosovo: « Je ne sais pas vraiment ce que [le comité Nobel] va faire. Mais je sais une chose : personne dans l’histoire n’a jamais résolu huit guerres en l’espace de neuf mois », a fanfaronné le président américain jeudi dernier. « Et moi, j’ai mis fin à huit guerres. Cela ne s’était encore jamais vu », a-t-il dit, soulignant que celle de Gaza était « la plus importante de toutes ».

 

Pourtant, et au soulagement général, Donald Trump n’a pas reçu, vendredi 10 octobre, ce prix Nobel de la paix qu’il convoitait de toutes ses forces. Et c’est l’opposante vénézuélienne María Corina Machado, figure historique de l’opposition aux gouvernements d’Hugo Chávez et de Nicolás Maduro, qui aura raflé la mise cette année.

Zones d’ombre

Fidèle alliée des États-Unis, connue pour sa proximité avec les milieux conservateurs américains et israéliens – son parti Vente Venezuela a signé en 2020 un accord de coopération politique avec le Likoud de Benyamin Netanyahou, visant à renforcer les relations entre Caracas et Tel-Aviv, rompues depuis 2009 sous Hugo Chávez -, l’heureuse lauréate de la plus prestigieuse récompense décernée par le comité du prix Nobel a estimé vendredi que ce prix était un « élan » pour « conquérir la liberté » dans son pays, soulignant compter sur le soutien de Donald Trump, qui a déployé depuis août des bateaux de guerre dans les Caraïbes.

 

« Cette immense reconnaissance de la lutte de tous les Vénézuéliens est un élan pour achever notre tâche : conquérir la liberté. Nous sommes au seuil de la victoire et aujourd’hui plus que jamais, nous comptons sur le président Trump (…) Le Venezuela sera libre », a-t-elle écrit sur X. Un message que le président américain n’a pas manqué aussitôt de reprendre et de partager sur son réseau Truth social.

Réaction « plutôt modérée »

Or, alors que l’on s’attendait à une réaction brutale et explosive de l’intéressé – peu habitué à ce que ses caprices d’enfant gâté ne soient pas dare-dare satisfaits -, la Maison Blanche s’est fendue d’un communiqué plutôt « mesuré », estimant que le comité du prix Nobel de la paix avait fait passer la « politique avant la paix » en attribuant la récompense à la Vénézuélienne plutôt qu’au président américain.

 

« Le président Trump continuera à conclure des accords de paix, à mettre fin aux guerres et à sauver des vies », a réagi le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung, sur X. « Le comité Nobel a prouvé qu’il faisait passer la politique avant la paix », a-t-il déploré, ajoutant qu’« il a le cœur d’un humanitaire, et personne d’autre que lui ne saura déplacer des montagnes à la seule force de sa volonté ».

Trump hors-jeu

Mais, pourquoi l’actuel locataire de la Maison Blanche, qui « a le cœur d’un humanitaire », a-t-il été écarté de la course ?

 

Pour plusieurs observateurs, le slogan affiché par le président américain « l’Amérique d’abord » est contraire aux idéaux contenus dans le testament d’Alfred Nobel, tels que la coopération internationale, la fraternité entre les peuples et le désarmement.

 

Pour preuve, Øivind Stenersen, historien du prix Nobel, déclarait il y a quelques jours qu’il était « impensable » que Donald Trump soit récompensé car il « est à bien des égards à l’opposé des idéaux que représente le prix Nobel ».

 

Le Nobel de la paix, c’est la défense de la coopération multilatérale, par exemple à travers l’ONU. (…) Or Trump représente une rupture avec ce principe car il suit sa propre voie, de manière unilatérale », ajoutait-il.

 

D’ailleurs, il convient de rendre hommage au comité du prix Nobel de la paix qui a eu le mérite de résister aux pressions américaines et de ne pas tenir compte des soutiens parfois lourds et insistants d’autres chefs d’État alliés comme l’infréquentable Benjamin Netanyahu. « Dans la longue histoire du prix Nobel de la paix, le comité a vu tous les types de campagne, la tension dans les médias. Nous recevons chaque année des milliers et des milliers de lettres. (…) Ce comité délibère dans une pièce remplie des portraits des lauréats, une pièce qui est remplie de courage et d’intégrité. Nous basons notre choix seulement sur le travail et la volonté d’Alfred Nobel », a déclaré le Norvégien Jørgen Watne Frydnes, président du comité.

 

Rappelons enfin que cette distinction, qui obsède tant le président américain, a déjà été attribuée à quatre de ses prédécesseurs, parfois sur fond de polémiques : il s’agit en l’occurrence de Theodore Roosevelt en 1906, Woodrow Wilson en 1919, Jimmy Carter en 2002. Enfin, de la bête noire du milliardaire républicain, le flamboyant Barack Obama, en 2009.

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Amal Khmiri : « Une inflation à 5% ne signifie pas un mieux-vivre pour les Tunisiens »

11. Oktober 2025 um 10:32

L’Institut national de la statistique annonce un léger repli de l’inflation à 5% en septembre 2025. Cette accalmie apparente suffit-elle à redonner du souffle au pouvoir d’achat des ménages tunisiens ? Pour Amal Khmiri, membre du Laboratoire de recherche en économie et gestion (LEG), la réponse est bien plus nuancée. Entre les limites de l’Indice des prix à la consommation, une inflation alimentaire toujours virulente à 5,7%, et des fragilités structurelles profondes, l’économiste décrypte les enjeux d’un ralentissement qui relève davantage de l’ajustement conjoncturel que du redressement durable.

 

L’inflation a reculé de 5,2% en août à 5% en septembre 2025. Comment interprétez-vous ce ralentissement ?

Ce recul de 0,2 point mérite une analyse nuancée qui tient compte des limites de la mesure même de l’inflation. L’Indice des prix à la consommation (IPC) utilisé par l’INS repose sur un panier de biens représentatif d’un ménage moyen, ce qui pose un problème majeur de représentativité dans le contexte tunisien. Les habitudes de consommation varient considérablement selon les régions, les classes sociales et les zones géographiques. Les ménages à faibles revenus consacrent une part disproportionnée de leur budget aux produits alimentaires de base et subissent donc une inflation réelle bien supérieure au chiffre officiel de 5%. Cette distorsion statistique masque des réalités socioéconomiques hétérogènes et crée un décalage profond entre le chiffre officiel et l’inflation ressentie par les familles, particulièrement celles dont les dépenses en santé, éducation et transport sont incompressibles.

Le panier de référence, révisé périodiquement mais figé entre deux révisions, ne capture pas les stratégies d’adaptation des ménages qui se reportent vers des produits de substitution. Il sous-estime également l’inflation dans les services et le logement, secteurs en forte expansion urbaine, ainsi que dans les médicaments et services de santé qui affichent des hausses continues, ou encore la restauration et l’hôtellerie qui progressent de plus de 10%. Pour une interprétation plus fine, il faudrait adopter des indices différenciés selon les quintiles de revenus et les zones géographiques, approche que certains pays émergents adoptent progressivement.

Ce léger ralentissement reflète davantage un ajustement conjoncturel qu’un changement profond. Plusieurs facteurs temporaires l’expliquent : la stabilisation relative du dinar face aux principales devises, la détente saisonnière des prix agricoles suite à des récoltes correctes, et l’effet d’une demande intérieure comprimée par la stagnation du pouvoir d’achat. La baisse observée résulte davantage d’une contraction de la demande liée à l’érosion des revenus que d’une amélioration de l’offre ou d’une dynamique économique vertueuse.

Cependant, les fragilités systémiques demeurent intactes. La dépendance aux importations de produits de base, notamment les céréales et l’énergie, expose l’économie aux chocs externes. Le secteur informel représente près de 40% de l’économie et échappe aux mécanismes de régulation. Les circuits de distribution restent inefficients avec des marges excessives qui amplifient les variations de prix, tandis que la faiblesse de la concurrence maintient des rentes. L’économie tunisienne demeure emprisonnée dans un cercle vicieux de stagnation de la productivité, d’absence d’investissement créateur de valeur et de rigidités qui alimentent les tensions inflationnistes indépendamment de la politique monétaire.

En conclusion, si le ralentissement de septembre est bienvenu, il ne peut être considéré comme un signal de stabilisation durable sans une amélioration des fondamentaux économiques : diversification productive, réduction de la dépendance énergétique, formalisation de l’économie et réformes de compétitivité. L’inflation restera volatile tant que ces déséquilibres persisteront.

Quelles sont les implications pour le pouvoir d’achat et la politique monétaire de la BCT dans les prochains mois ?

Ce ralentissement place la Banque centrale de Tunisie face à un dilemme stratégique complexe, car l’outil conventionnel de la politique monétaire restrictive atteint ses limites dans le contexte tunisien. La BCT maintient son taux directeur à 7,50% depuis juillet 2025, après l’avoir réduit de 50 points de base en mars. Cette prudence reflète la reconnaissance implicite que l’inflation tunisienne résulte principalement de facteurs d’offre et de chocs externes plutôt que d’une surchauffe de la demande. Augmenter davantage les taux directeurs serait contre-productif : cela amplifierait le coût du crédit pour les entreprises, réduirait l’investissement productif et pénaliserait une demande intérieure déjà contrainte, sans s’attaquer aux causes fondamentales de l’inflation par les coûts et l’inflation importée.

La BCT reconnaît d’ailleurs que l’atténuation récente provient davantage de la stabilisation relative du dinar et de la détente des cours internationaux que de l’impact direct de sa politique monétaire. Dans les prochains mois, elle devra naviguer entre deux écueils : maintenir une orientation suffisamment restrictive pour ancrer les anticipations inflationnistes sans étouffer la croissance économique fragile anticipée autour de 2 à 2,5% pour 2025. Une baisse prématurée des taux risquerait de raviver les pressions sur le dinar et de réimporter l’inflation, tandis qu’un maintien prolongé à 7,50% pénalise l’accès au crédit pour les PME et les ménages, freinant l’investissement et la consommation.

Pour le pouvoir d’achat des ménages tunisiens, le ralentissement à 5% constitue un signal modérément encourageant mais insuffisant pour inverser la tendance à l’érosion des revenus réels. Les augmentations du SMIG et les ajustements salariaux moyens de 3% à 9% selon les catégories restent inférieurs à l’inflation cumulée sur plusieurs années. Les produits alimentaires, qui représentent 26,2% du panier de consommation, affichent encore une inflation de 5,7%, avec des hausses alarmantes sur les produits essentiels comme les légumes frais, la viande d’agneau et les poissons frais. Cette configuration frappe disproportionnellement les ménages à faibles revenus qui consacrent une part majeure de leur budget à l’alimentation, aggravant les inégalités sociales.

À la lumière de la situation actuelle, pensez-vous que cette baisse puisse améliorer le pouvoir d’achat des ménages ?

Le recul de l’inflation de 5,2% à 5% ne peut se traduire par une amélioration significative du pouvoir d’achat des ménages tunisiens. Même une inflation à 5% continue d’éroder les revenus réels tant que les salaires progressent moins vite et que l’économie ne crée pas les conditions d’une prospérité partagée. La soutenabilité du pouvoir d’achat dépendra moins des décisions de la BCT que de réformes visant à améliorer l’offre domestique, réduire les coûts de distribution et diversifier les sources de croissance vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée.

Sans transformation de l’appareil productif, sans diversification économique et sans gains de productivité substantiels, la désinflation observée ne peut être qu’un ajustement temporaire qui ralentit la dégradation du pouvoir d’achat sans l’inverser. La relance économique nécessaire pour générer une croissance vertueuse fait cruellement défaut. L’investissement privé reste atone face à l’incertitude et au coût élevé du crédit, tandis que l’innovation productive demeure marginale dans un tissu économique dominé par le commerce et les services à faible valeur ajoutée.

L’expérience des économies émergentes confirme que la désinflation, lorsqu’elle résulte d’un resserrement monétaire et d’une demande contrainte, tend surtout à modérer la dégradation du revenu réel plutôt qu’à le restaurer. Elle agit comme un frein à la spirale prix-salaires, mais ne recrée pas les conditions d’un accroissement du bien-être matériel. Sans ces transformations profondes, la politique monétaire continuera de jouer un rôle d’accompagnement limité, incapable de résoudre une inflation alimentée par des contraintes d’offre et des vulnérabilités externes.

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Tunisie – Pourquoi le pouvoir d’achat s’est-il effrité ?

10. Oktober 2025 um 12:13

Alors que l’inflation est en train de baisser, les Tunisiens ont un autre sentiment : elle est en train de flamber. Les deux affirmations ne sont pas antinomiques. Elles sont correctes.

Les prix continuent de grimper mais à un rythme moins élevé que celui de l’année dernière (2024). De plus, les produits de base, auxquels on touche quotidiennement, ont évolué à un rythme plus rapide que la moyenne, notamment l’alimentaire, le loyer, le textile, les services médicaux et le loisir.

Tous les citoyens, indépendamment de leurs revenus, ne cachent plus leur souffrance face à un coût de vie exorbitant. Alors que le chèque offrait un relais de financement, sa disparition a fait plus de mal aux ménages aisés que ceux à revenu faible et moyen.

Lire aussi: Ridha Chkoundali : malgré une diminution générale de l’inflation, le pouvoir d’achat du Tunisien s’effondre

Et comme les chiffres ne mentent pas, nous avons consulté les séries raccordées retraçant l’évolution des prix, ayant 2010 comme année de base, ainsi que les comptes de la nation, pour voir la perte effective de pouvoir d’achat.

 

Par rapport à 2010, le coût de la vie a été multiplié par 2,39x, ce qui est déjà énorme. En même temps, les salaires et traitements bruts servis en Tunisie ont augmenté de 2,3x, donc quasiment le même rythme. Toutefois en net, nous sommes convaincus que la progression est bien inférieure car les cotisations sociales et les taxes ont accéléré sur la période.

 

Par rapport à 2010, le coût de la vie a été multiplié par 2,39x, ce qui est déjà énorme. En même temps, les salaires et traitements bruts servis en Tunisie ont augmenté de 2,3x, donc quasiment le même rythme. Toutefois en net, nous sommes convaincus que la progression est bien inférieure car les cotisations sociales et les taxes ont accéléré sur la période.

Nous avons ainsi procédé au calcul des revenus nets des cotisations sociales et de la masse des impôts sur le revenu. La masse est passée de 16 390,7 MDT en 2010 à 33 012,7 MDT en 2024, soit un ratio de 2x.

Une partie du problème provient donc d’une croissance de revenus effectifs moins rapide que celle des prix. Mais ce n’est pas tout, car nous avons un autre mal, celui de la réduction de la production, et c’est encore plus grave.

 

Si nous voulons une vie meilleure et moins chère, nous n’avons pas besoin de réinventer la roue. Il faut des politiques publiques focalisées sur l’amélioration de la production. Et nous devons travailler plus.

 

Conclusion : si nous voulons une vie meilleure et moins chère, nous n’avons pas besoin de réinventer la roue. Il faut des politiques publiques focalisées sur l’amélioration de la production. Et nous devons travailler plus.

A bon entendeur, salut !

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Tunisie : une embellie de croissance fragile…

10. Oktober 2025 um 06:00

La Banque mondiale (BM) entrevoit une légère amélioration de la croissance tunisienne en 2025, estimée à 2,6 %, contre 1,6 % en 2024. Cette progression, portée par une bonne campagne agricole et la relance du secteur de la construction, pourrait donner l’impression d’un regain de vitalité économique. Mais à y regarder de plus près, cette embellie apparaît fragile, conjoncturelle et peu transformative.

Selon le rapport de la Banque mondiale sur la région MENAAP, la croissance tunisienne bénéficiera d’une reprise dans l’agriculture — notamment l’huile d’olive et les céréales — et d’un regain d’activité dans le bâtiment. Ces deux moteurs demeurent cependant hautement volatils : l’agriculture reste tributaire du climat; tandis que la construction dépend d’un financement public limité et d’un investissement privé en repli.

Lire aussi : La BM s’attend à une croissance de 2,6 % pour la Tunisie en 2025

Cette dynamique traduit donc un rebond technique plutôt qu’une relance structurelle. L’économie tunisienne reste à la merci des aléas saisonniers et des contraintes de liquidité; sans qu’une nouvelle base productive ou technologique ne prenne le relais.

Des perspectives déjà en ralentissement

L’institution de Bretton Woods prévoit un ralentissement dès 2026, avec une croissance de 2,5 %, puis 2,2 % en 2027. Le diagnostic reste inchangé : contraintes de financement, déséquilibres macroéconomiques et vulnérabilités structurelles.

Ces signaux confirment l’incapacité du pays à enclencher un cycle de croissance auto-entretenue. L’endettement public, la rigidité de la dépense et la faible productivité du secteur privé continuent d’étouffer l’initiative économique. Autrement dit, la Tunisie avance, mais sans cap clair ni moteur durable.

 

L’institution de Bretton Woods prévoit un ralentissement dès 2026, avec une croissance de 2,5 %, puis 2,2 % en 2027. Le diagnostic reste inchangé : contraintes de financement, déséquilibres macroéconomiques et vulnérabilités structurelles.

L’impact sous-estimé du contexte international

Le rapport évoque aussi les effets indirects des nouvelles taxes commerciales américaines, susceptibles de réduire les exportations tunisiennes de 0,5 %. Cette estimation reste prudente. Car au-delà des échanges directs avec les États-Unis, la Tunisie pourrait subir indirectement les répercussions du ralentissement européen, principal débouché de ses exportations industrielles.

Dans un contexte de tensions commerciales globales et de durcissement monétaire, la marge de manœuvre extérieure du pays demeure extrêmement étroite.

Femmes et emploi : un potentiel inexploité

Intitulé « Emploi et Femmes : Talents inexploités, croissance non réalisée », le rapport met en lumière un autre frein majeur : la faible participation féminine au marché du travail, la plus basse au monde, avec seulement une femme active sur cinq.

Pour la Tunisie, cette donnée est particulièrement alarmante. Alors que le niveau d’éducation des femmes dépasse désormais celui des hommes dans plusieurs disciplines, leur marginalisation économique prive le pays d’un levier de croissance inclusive. Une meilleure intégration des femmes dans les circuits productifs pourrait accroître la richesse nationale de manière significative, selon plusieurs études de la Banque mondiale et du FMI.

 

Le rapport met en lumière un autre frein majeur : la faible participation féminine au marché du travail, la plus basse au monde, avec seulement une femme active sur cinq.

Une embellie sous perfusion

En définitive, la prévision de croissance de 2,6 % constitue une bouffée d’air, mais non un signal de redressement. Elle repose sur des ressorts temporaires et s’inscrit dans un environnement économique toujours contraint.

 

Pour consolider la trajectoire de croissance, le pays devra surtout miser sur la diversification de ses moteurs économiques, la mobilisation du capital humain féminin, et la restauration de la confiance des investisseurs. C’est à ce prix que l’embellie de 2025 pourrait devenir le point de départ d’une véritable relance.

 

In fine, au risque de se répéter, sans réformes profondes — modernisation des entreprises publiques, révision du système de subventions, réforme fiscale, et amélioration du climat des affaires — la Tunisie continuera d’enchaîner des cycles de reprise sans transformation.

Pour consolider la trajectoire de croissance, le pays devra surtout miser sur la diversification de ses moteurs économiques, la mobilisation du capital humain féminin et la restauration de la confiance des investisseurs. C’est à ce prix que l’embellie de 2025 pourrait devenir le point de départ d’une véritable relance.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Syrie – Nouveau Parlement : entre inquiétude et espoir

09. Oktober 2025 um 14:11

Après un demi-siècle du règne de triste mémoire du clan Al-Assad et 14 ans de guerre civile en Syrie, le nouveau Parlement pourrait impulser la transition démocratique. Et ce, dans un pays où les plaies du passé peinent à se cicatriser.

De toute évidence, les premiers résultats des élections législatives en Syrie n’ont pas été à la hauteur des attentes. Alors qu’un tiers des sièges reste encore à pourvoir— deux provinces du Nord-est de la Syrie, sous contrôle des Kurdes, ainsi que celle à majorité druze de Soueïda, dans le Sud, théâtre de récentes violences, ont été exclues du processus pour des raisons de sécurité-, le nouveau Parlement de l’ère post-Assad père et fils, fruit d’un processus de transition politique après la chute du régime de Bachar al-Assad, ne semble en rien refléter les caractéristiques de l’ancien Biled el-Chaam, un carrefour des civilisations millénaires qui abrite depuis la nuit des temps une population hétéroclite composée de minorités ethniques et confessionnelles diverses. A l’instar des Arabes sunnites, Kurdes sunnites, Alaouites, Chrétiens de diverses confessions, Druzes ou encore d’autres groupes comprenant les Arméniens, les Assyriens, les Turkmènes, les Ismaéliens ou encore les Yézidis.

Un Parlement déséquilibré

Selon les résultats officiels annoncés lundi 6 octobre, la nouvelle Assemblée compte une très faible proportion de femmes et de représentants des minorités. Ce qui renforce le sentiment d’exclusion des communautés minoritaires qui se considèrent de facto comme tenues à l’écart du processus de transition démocratique.

Un simple pressentiment ? Selon les résultats annoncés le 6 octobre 2025 par le porte-parole du Comité supérieur pour les élections à l’Assemblée du peuple syrien, Nawar Najma, les femmes ne représentent que 4 % des parlementaires. Tandis que les chrétiens obtiennent seulement deux sièges. Le seul candidat juif n’a pas été élu.

A cet égard, notons que les chrétiens représentent près de 10 % de la population. La majorité sunnite, qui constitue 74 % de la population, domine largement le paysage politique. Alors que les autres sectes musulmanes représentent 13 %.

« La composante chrétienne ne dispose que de deux sièges, une représentation faible au regard de sa proportion dans la population syrienne », a reconnu Nawar Najma. « La place des femmes dans ce Parlement ne reflète pas leur rôle dans la société syrienne ni dans la vie politique, économique et sociale », ajoute Mme Najma.

Rappelons d’autre part qu’entre 6 000 et 7 000 délégués se sont rendus dimanche 5 octobre dans 62 bureaux de vote répartis sur onze gouvernorats pour élire la nouvelle Assemblée législative syrienne. Celle-ci comptera 210 sièges. A ce jour, 119 ont été pourvus, soit 40 de moins que sous le régime d’Assad.

Selon la nouvelle loi électorale établie par le nouveau régime, les candidats doivent respecter certaines conditions : âge et nationalité conformes; absence d’appartenance au régime précédent (sauf défection pendant la guerre); non-affiliation aux forces de sécurité; et casier judiciaire vierge. D’autre part, 20 % du collège électoral doit être composé de femmes.

Inquiétudes

Mais, parmi les 210 sièges de l’Assemblée, 70 sont directement nommés par le président intérimaire, Ahmad al-Charaa, et 21 restent vacants. Ce qui limite la participation populaire et accroît le contrôle du pouvoir exécutif sur la composition du Parlement. D’ailleurs, plusieurs organisations de défense des droits humains, estimant que ce processus équivaut à une « nomination » décidée par l’homme fort de Damas, ont dénoncé les larges prérogatives qui lui sont accordées pour composer l’Assemblée, chargée de proposer et d’amender les lois, d’approuver les traités internationaux et d’adopter le budget de l’État.

Des conservateurs « modérés » au Parlement

Cela étant, et contrairement aux craintes initiales d’une forte présence de jihadistes radicaux proches d’Ahmad el-Chareh, la majorité des élus de la nouvelle Assemblée législative syrienne semble issue d’un courant conservateur modéré.

Ainsi, d’après la commission électorale, seuls 7 % des parlementaires sont des religieux. Tandis que médecins, ingénieurs, avocats, économistes et universitaires représentent chacun entre 10 et 17 % des sièges.

En somme, l’Assemblée reflète un mélange varié des différentes composantes de la société syrienne, sans présence notable d’extrémistes radicaux, d’ultrareligieux ou de salafistes.

« Ce protocole électoral a continué à réduire l’influence des islamistes radicaux au sein des structures de gouvernance syrienne », analyse Charles Lister, chercheur au Middle East Institute, basé à Washington.

Alors que le gouvernement intérimaire initial était dominé par le mouvement islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), « aucun des députés nouvellement élus n’est affilié à HTS et seuls quatre des 119 députés sont considérés comme des islamistes convaincus. Cela constitue un signe très encourageant d’une consolidation de la politique syrienne autour d’une base plus modérée et centriste », écrit-il dans sa newsletter Syria Weekly dédiée à la Syrie.

Au final, il est permis de penser que ces élections qui mettent un terme à plus de cinquante ans de règne du clan Al-Assad et à quatorze années de guerre civile, inaugureront une série d’élections véritablement représentatives. Toutefois, le risque demeure que le nouveau Parlement renforce surtout la légitimité du régime en place, au détriment d’une véritable transition démocratique. Croisons les doigts.

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La Tunisie rembourse ses dettes extérieures 2025 : le vrai du faux

08. Oktober 2025 um 16:25

L’information concernant un paiement intégral de la dette par la Tunisie a circulé cet après-midi du mercredi 8 octobre. Selon les chiffres disponibles, cette affirmation est fausse.

 

Pour aboutir à cette proportion de 125%, notre agence de presse (TAP) s’est basée sur une dette extérieure de 8 469 MDT.

 

Toutefois, il s’agit du principal de la dette auquel il faut ajouter 1 924 MDT d’intérêts. Le service réel s’élève à 10 393 MDT.

 

Mais il faut bien préciser un élément : l’essentiel de la dette a été effectivement remboursé. Selon la liste des principaux rendez-vous, il nous reste au moins une tranche du crédit FMI (programme 2016-2019) pour 25,6 millions de dollars, et une quatrième et dernière tranche d’un financement obtenu après de l’Afreximbank de 64,5 MDT.

 

En tout, il nous reste l’équivalent de quelque 300 à 400 MDT à honorer cette année. Autrement dit, c’est donc plutôt le cap de 90% qui a été dépassé, pas celui de 100%.

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Crise politique en France : ou crise de régime !

07. Oktober 2025 um 14:49

« Beaucoup s’accordent à dire que Macron est directement responsable du chaos politique. Mais son départ ou la dissolution de l’Assemblée nationale ne changerait guère la crise politique dans laquelle se trouve la France ». C’est ce qu’estime le journal danois Politiken.

Décryptage d’une crise politique annonciatrice d’une Vème République qui vacille sur ses pieds.

Le général de Gaule doit se retourner dans sa tombe. Instaurée en 1958 par l’homme du 18 juin, la Vème République avait pour principal objectif de renforcer le pouvoir exécutif et la stabilité du gouvernement. Répondant ainsi aux instabilités politiques de la IVe République et au contexte de la guerre d’Algérie. Or, la crise politique, qui secoue actuellement la France, marque aux yeux des observateurs en France et ailleurs un inquiétant retour à un passé récent caractérisé par : un régime parlementaire déséquilibré; l’absence d’une majorité présidentielle; et la fragmentation du pouvoir législatif dominé par des coalitions fragiles et mouvantes.

Une journée folle

En effet, la démission surprise de Sébastien Lecornu, nommé à Matignon il y a à peine 27 jours, en est la parfaite illustration. Face aux menaces de censure de LFI et du RN et à la dérobade du LR, le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République,  a remis— 15 heures après avoir présenté son gouvernement- sa démission au président de la République, hier lundi 6 octobre, qui l’a acceptée.

Coup de théâtre : Emmanuel Macron lui confie de nouveau la mission de mener « d’ici mercredi soir d’ultimes négociations afin de définir une plateforme d’action et de stabilité pour le pays ». Du jamais vu sous les ors de la Vème République !

Entre temps, le locataire du palais de l’Elysée s’est dit prêt lundi à « prendre ses responsabilités » en cas de nouvel échec de Sébastien Lecornu. Par ce message, le président lance un dernier ultimatum à l’ensemble de la classe politique, en brandissant l’épée de Damoclès d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.

Des choix cornéliens

Alors, quelle sera la marge de manœuvre du président de la République face aux élus de l’opposition qui appellent à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale et aux voix qui exigent sa démission ? Il devra trancher entre cinq scénarios.

La démission. Si cette option spectaculaire se produisait, ce qui et fort improbable, Macron ayant toujours exclu un départ précipité avant l’échéance de son mandat en 2027. Dans ce cas, l’article 7 de la Constitution prévoit que le Conseil constitutionnel constate la vacance et que le président du Sénat soit nommé par intérim en attendant la tenue d’une élection présidentielle anticipée qui doit être organisée dans un délai de 20 à 50 jours.

Autre option : le chef de l’Etat convoque des élections législatives anticipées après la dissolution de l’Assemblée nationale; le délai de douze mois imposés entre deux dissolutions prévu par l’article 12 de la Constitution étant terminé. Une option qui convient notamment au Rassemblement national.

D’ailleurs, après la démission du Premier ministre, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont en effet appelé Emmanuel Macron à la démission. « Nous sommes au bout du chemin. Il n’y en aura pas plus le lendemain. […] On est au bout de la blague, la farce a assez duré », a assuré Marine Le Pen.

A moins que le président de la République nomme tout simplement un nouveau chef de gouvernement, qui serait son huitième Premier ministre depuis 2017. Comme Sébastien Lecornu refuse catégoriquement d’être reconduit à son poste même s’il réussissait à former un nouveau gouvernement, il ne lui reste plus qu’à se tourner vers un autre nom, à gauche, à droite ou au centre, avec le risque d’une nouvelle motion de censure et un nouveau plongeon dans le vide.

Reste la possibilité de nommer un gouvernement technique ; soit  une équipe ministérielle apolitique de transition, qui sera chargée  de faire passer le budget et de gérer les urgences du pays.

Et pourquoi pas un gouvernement d’union combiné par plusieurs personnalités de sensibilité politique affiliées au centre, à droite ou encore à la gauche plurielle, à l’exception de la France insoumise ? Cela pourrait limiter les risques de motion de censure, mais c’est presque une mission impossible en raison des calculs politicards des uns et des autres. D’ailleurs, le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, en rêvait. Avant de tomber des nues.

 « Une malédiction de 2ème mandat » en France

Au final, la crise politique française actuelle est « une malédiction de 2ème mandat », analyse un fin politologue, ancien enseignant à Sciences Po Toulouse. Cette situation, poursuit-il, est « déterminée par l’absence de majorité à l’Assemblée Nationale et par l’absence de volonté des forces politiques de trouver un accord fût-il a minima pour permettre à la France de fonctionner ». Tout a été dit.

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Prix Nobel de la Paix : le Comité fera-t-il le bon choix ?

07. Oktober 2025 um 14:43

Dans quelques jours, le Comité du Prix Nobel de la Paix dévoilera le nom du lauréat, homme ou femme, qui a contribué le plus à la promotion de la paix dans un monde où les élites au pouvoir en Occident et les maniaques génocidaires de Tel-Aviv font tout pour faire durer l’instabilité, la violence et la guerre.

Il y a seize ans, en octobre 2009, le Comité décernait son Prix Nobel de la Paix à Barack Obama, juste dix mois après son entrée à la Maison Blanche où il passa huit ans. Stupéfaction dans le monde. En dix mois, Barack Obama n’avait alors rien fait pour la paix, sinon le discours qu’il avait prononcé au Caire en juin 2009 où il promettait paix, stabilité, et prospérité au Moyen-Orient et dans le monde. Discours qui ne tarda pas à s’avérer creux, car, durant ses deux mandats il a fait tout le contraire de ce qu’il promettait. Obama a nourri activement l’instabilité, la violence et la guerre qui, jusqu’à ce jour met la région à feu et à sang.

Le Comité qui avait décerné le Prix Nobel de la Paix au premier président afro-américain de l’Amérique devait se sentir dans ses petits souliers lorsqu’il a entendu son lauréat se vanter à la fin de son second mandat d’avoir « bombardé sept pays musulmans ». Ses empreintes ensanglantent jusqu’à ce jour la Syrie et continuent de semer la pagaille en Libye…

Alors que le Comité Nobel tente d’oublier son faux-pas avec Obama, voilà qu’un autre président américain n’arrête pas de crier sur les toits son droit au Prix Nobel de la Paix puisqu’il est « un président de paix qui a arrêté sept guerres en quelques mois ». La dernière guerre qu’il vient d’arrêter est celle qui « dure depuis trois mille ans (sic) au Moyen-Orient », en référence à son « plan de paix » sous forme d’ultimatum à la résistance palestinienne.

Alors qu’Obama a raflé son Prix Nobel avant qu’il n’entreprenne aucun des bombardements dont il s’est vanté; Trump le réclame haut et fort alors qu’il est partie prenante dans la guerre génocidaire de Gaza, dans la guerre d’agression contre l’Iran, dans le prolongement de la guerre d’Ukraine, sans parler des préparatifs militaires contre le Venezuela et, encore une fois, contre l’Iran…

Pourquoi Trump est-il si obsédé par le Prix Nobel de la Paix ? Tout le monde sait que le président américain est d’une incohérence, d’une instabilité mentale et d’une confusion dans les idées peu communes. Mais il n’est pas fou au point de penser sérieusement qu’il mérite un tel honneur; alors qu’il est impliqué dans des guerres tarifaires et réelles un peu partout dans le monde.

Son problème est purement psychique. Il est hautement probable que si Obama ne l’avait pas eu, Trump n’en serait pas aussi obsédé. Car dans sa logique, si un président afro-américain a eu droit à cet honneur, a fortiori un président WASP (White Anglo-Saxon Protestant) comme lui devrait en bénéficier. D’où son obsession.

Evidemment la dernière chose à laquelle le Comité du Prix Nobel de la Paix puisse penser est de prendre en compte l’obsession du président américain. Le Comité a sans doute déjà choisi son lauréat(e). Bien que le monde soit déchiré par la guerre, il n’est pas difficile de trouver un vrai candidat, car il y a trop d’hommes et de femmes qui œuvrent réellement pour la paix et dénoncent vigoureusement les fauteurs de guerre.

Mais il y a une candidate qui, si elle est choisie, permettra au Comité Nobel de la Paix de surmonter son faux-pas avec Obama, de souligner son mépris des prétentions ridicules de l’actuel président américain et de faire applaudir son choix par des centaines de millions à travers le monde : Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires occupés.

Une voix qui s’est distinguée par sa vigoureuse dénonciation du génocide en cours et de ses soutiens en Occident. Un atout en sa faveur : elle est accusée d’antisémitisme et de soutien au terrorisme par les génocidaires.

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La chronique de Recherches internationales — Trump prix Nobel ?

07. Oktober 2025 um 12:22
Enis Coskun
Enis Coskun, ancien Secrétaire général et fondateur du Mouvement de la Paix de Turquie.

On parle de l’attribution du prix Nobel de la paix au président américain Trump. Est-ce possible ? Après tout, il a tant œuvré pour la paix ! Rappelons-nous. N’a-t-il pas manifesté sa volonté de rattacher le Canada aux États-Unis en tant que nouvel État fédéré ? N’a-t-il pas revendiqué le Groenland au Danemark ? N’a-t-il pas déclaré que le canal de Panama devrait être restitué aux USA ?

N’est-il pas, au prétexte de la sécurité d’Israël, au nom de son appui inconditionnel et de son principal pourvoyeur d’armes, complice du génocide commis à Gaza ? N’a-t-il pas tenu des propos ahurissants sur la transformation de l’enclave en complexe touristique et dans ce dessein Trump n’apporte-t-il pas son soutien à l’expulsion des Palestiniens de Gaza ?

Lors du sommet de l’OTAN de La Haye en juin 2025, n’a-t-il pas imposé aux États membres de l’Union européenne– même s’il n’a pas réussi à faire plier l’Espagne- l’augmentation de leurs dépenses de défense à hauteur de 5 % de leur PIB; contre 2 % par exemple pour la France à l’heure actuelle ?

A-t-il vraiment invité les Présidents d’Azerbaïdjan et d’Arménie à la Maison Blanche pour parachever l’accord de paix entre les parties ou bien pour ouvrir la voie à une domination politique, militaire et commerciale dans la région, et profiter des richesses de son sous-sol, notamment du pétrole ? N’a-t-il pas ainsi obtenu des droits exclusifs sur le développement du corridor de Zanguezour qui relie l’Azerbaïdjan aux Républiques d’Asie centrale, renforçant ainsi la position des États-Unis face à l’Iran, la Russie et la Chine ?

Sa rencontre avec Poutine en Alaska en vue de négocier un hypothétique échange de territoires et un accord de paix entre l’Ukraine et la Russie n’avait-elle pas pour véritable objectif, au mépris des intérêts mêmes de l’Ukraine, de tenter de battre en brèche les relations croissantes entre la Russie et la Chine concrétisées par le développement de l’Organisation de coopération de Shanghai, et de lui permettre de concentrer son action stratégique sur la Chine, principal rival économique et politique des États-Unis ?

N’a-t-il pas déclenché une guerre économique contre le monde entier, en particulier la Chine et les pays de l’Union européenne en augmentant les droits de douane à des niveaux exorbitants ?

Sous prétexte de lutte contre les narcotrafiquants, n’a-t-il pas envoyé une armada de guerre dans les eaux territoriales vénézuéliennes pour déstabiliser le gouvernement en place ? N’a-t-il pas au même moment rebaptisé le Département américain de la Défense en « Département de la Guerre », affichant ainsi au monde entier son amour de la paix ?

Non content de mobiliser l’armée à la frontière mexicaine pour stopper les migrants, n’a-t-il pas continué à ériger de hauts murs le long de la frontière ?

En pleine crise économique n’a-t-il pas déployé l’armée dans les rues de Washington pour mener la guerre contre ses propres concitoyens pauvres et sans abri ?

N’a-t-il pas envoyé des unités militaires dans les États américains gouvernés par l’opposition démocrate, sous prétexte d’y combattre la criminalité ?

Que pourrait faire de plus ce « faiseur de paix » pour prouver qu’il mérite ce prix ? On pourrait poursuivre l’énumération au risque de susciter la lassitude du lecteur. En vérité Trump poursuit avec détermination une politique de « faucon à l’intérieur, busard à l’extérieur ». Mais l’oiseau symbole de la paix n’est ni un busard ni un faucon, c’est la colombe rendue célèbre par Picasso. Or, Trump veut chasser cette colombe. Parmi les rabatteurs figurent certains chefs d’État qui appellent de leurs vœux l’attribution du Nobel de la paix à Trump. À la suite d’Israël, le Pakistan, le Cambodge, le Gabon, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont rejoint la « caravane ».

On ne peut évoquer les velléités de Trump et de ses soutiens pour l’obtention du Nobel de la paix sans se souvenir d’un précédent historique. Le 29 septembre 1938, le Premier ministre britannique Chamberlain, le Premier ministre français Daladier, le ministre italien des Affaires étrangères Galeazzo Ciano et Hitler signaient les accords de Munich qui entérinèrent l’occupation par l’Allemagne de la région des Sudètes, au sud de la Tchécoslovaquie. Les signataires prétendirent avoir sauvegardé la paix au mépris des nombreuses critiques et mises en garde sur l’expansionnisme hitlérien. Moins d’un an après ces accords, le 1er septembre 1939, Hitler attaquait la Pologne, déclenchant la guerre la plus sanglante de l’Histoire.

Douze parlementaires suédois proposèrent alors la candidature de Chamberlain au prix Nobel de la paix au nom de ce « succès ». En revanche, l’un des membres antifascistes du parlement suédois, le député Erik Brandt, adressait le 27 janvier 1939 une lettre au Comité Nobel de la Paix par laquelle il proposait, par pure dérision, la candidature de Hitler. Dans sa lettre, Brandt écrivit : « Avant tout, après la Bible qui est peut-être la plus grande et la plus répandue œuvre littéraire du monde, c’est grâce à son amour pour la paix et à ses succès décrits dans son célèbre livre Mein Kampf… qu’il mériterait vraiment le Prix de la Paix. »

Les sarcasmes de Brandt eurent un large écho dans le monde entier. Bien entendu les nazis accueillirent avec joie cette proposition, car pour eux Hitler était « digne » du Prix Nobel de la Paix. A contrario, certains milieux, n’ayant pas saisi le caractère satirique de la lettre, l’avaient vivement rejetée. Brandt, par une lettre envoyée au Comité norvégien du Prix Nobel de la Paix la veille de l’annonce officielle des candidats, le 1er février 1939, informa qu’il retirait sa proposition. Il semble que le Comité ait compris le message : en 1939 le Prix Nobel de la Paix n’a pas été décerné. La rancune d’Hitler ne se fit pas attendre longtemps : le 9 avril 1940 il envahissait la Norvège.

Au cours du XXe siècle plusieurs présidents et hommes politiques américains ont obtenu le prix Nobel de la Paix. Deux d’entre eux retiennent une attention particulière : le premier est Wilson. Il est l’auteur des principes qui ont permis aux États-Unis de développer leur suprématie sur la scène internationale et de forger les ressorts de la « Pax americana ». Ils ont servi de base intellectuelle au Traité de Sèvres de 1918 qui permit le partage du territoire de la Turquie entre les pays occidentaux. Le second est le général Marshall, l’un des bâtisseurs du « rideau de fer » de la guerre froide et d’un Plan d’aide économique prétendument désintéressé aux pays européens à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.

Si, à première vue, la proposition d’attribuer le Nobel de la Paix à Trump pouvait s’apparenter à une plaisanterie, à y regarder de plus près elle apparaît répugnante et effrayante. Cette sidérante proposition est lourde de significations sur les menaces qui pèsent sur la paix dans le monde. Elle exprime le visage barbare et tyrannique de l’impérialisme, de la montée de l’extrême droite et de l’impuissance du droit international.

L’attribution du prix à Trump romprait avec l’esprit même du Prix Nobel de la Paix.

Le Comité Nobel ne doit pas céder aux sirènes de l’impérialisme. Il doit choisir parmi les personnalités qui ont véritablement lutté pour la paix et consacré leur vie à cette cause.

 

Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

Site : http://www.recherches-internationales.fr/

https://shs.cairn.info/revue-recherches-internationales?lang=fr 

Mail : recherinter@paul-langevin.fr     6, av. Mathurin Moreau; 75167 Paris Cedex 19

Abonnements 4 numéros par an : 55 Euros, Étranger 75 Euros

 

Enis Coskun,

Ancien Secrétaire général et fondateur du Mouvement de la Paix de Turquie

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France, votre sort nous intéresse

07. Oktober 2025 um 11:27

C’est curieux ce qui se passe dans notre opinion publique. Alors que la majorité des citoyens tunisiens ici sur le territoire national, et partout ailleurs, se focalise sur le déroulement heure par heure, de ce qui se passe à Gaza et au Moyen-Orient en général, que nos jeunes manifestent de diverses manières leur soutien et leur en engagement en faveur des deux millions de palestiniens de Gaza; ils donnent l’impression de n’attacher aucune espèce d’importance au sort de nos 1 200 000 Tunisiens de France dont huit cent mille Franco-tunisiens, selon les dernières statistiques livrées par une institution française, sans compter les sans-papiers.

Ce qui se passe en France— notamment la crise politique majeure en plus de la grave crise économique, puisque la dette de ce pays s’envole à un niveau jamais atteint, et la grave crise sociale qui se traduit par une baisse notable du pouvoir d’achat— devrait logiquement nous interpeler puisqu’il n’existe pas une seule famille tunisienne qui n’a pas un parent résidant dans l’Hexagone. Rappelons toujours que plus de 1/12 du peuple tunisien vit en France, souvent depuis des décennies, et que plus de 40 % des apports de nos compatriotes résidant à l’étranger proviennent du fruit du labeur de cette partie du peuple tunisien. Cette année, cet apport a augmenté de 8 % comme le tourisme. Et nous allons dépasser certainement sept milliards de dinars d’ici fin décembre. Ce qui participe à peu près au payement d’au moins la moitié de notre dette annuelle.

Lire aussi

L’équation politique interne française

Les huit cent mille Franco-tunisiens deviennent un enjeu électoral de taille dans ce pays, étant donné que la grande ligne de clivage politique tourne autour de la politique à avoir à l’égard de l’immigration et pas seulement illégale.

La montée de l’extrême droite en France, et en Europe en général, est le fruit d’un discours de haine raciste et xénophobe contre les arabes et les musulmans. Et la politique des gouvernements en général du centre est le résultat de cet acharnement contre ces immigrés, dont la plupart sont français désormais. Mais sur lesquels pèse l’épée de Damoclès en cas de victoire électorale du parti de l’extrême droite, le Rassemblement National dont le programme prévoit même le retrait de la nationalité. Sans parler de la privation des droits sociaux et autre mesures discriminatoires.

Ce sont les boucs émissaires d’une crise économique dont ils ne sont nullement responsables. Surtout que pendant la période faste, ils étaient les principaux bâtisseurs de la France, qui était à genoux après la Seconde Guerre mondiale. Comme leurs parents et grands parents qui étaient obligés de se battre pour l’empire qui colonisait leur pays. Plus de 80 000 Tunisiens sont morts dans ces guerres coloniales et injustes. C’est plus qu’un droit du sang dont ils doivent bénéficier, car le sang de leurs pères et grands pères a été versé pour les intérêts de ce pays.

L’invocation du passé n’est pas un simple plaisir intellectuel. Mais bien un rappel pour ceux qui l’ignorent, que la France a toujours une dette envers nos peuples maghrébins et que les Franco-maghrébins font partie de l’histoire de ce pays dans son époque glorieuse.

Mais cette montée de l’extrême droite en France a eu un effet positif, lorsqu’on remarque l’engagement de plus en plus clair des nouvelles générations franco-maghrébines, dans le combat franco-français pour l’égalité et la justice sociale. C’est ce qu’a compris le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui dès le début de sa carrière de jeune sénateur à Massy-Palaiseau dans les années quatre-vingt s’est entouré de jeunes maghrébins d’origine, mais nés français, pour renforce l’aile gauche du Parti Socialiste Français sous François Mitterrand, avant de les attirer dans son nouveau parti la France Insoumise. Et c’est lui le fondateur de SOS racisme avec d’autres militants du PS. Ce parti est devenu la forteresse imprenable et peut être la seule où le lobby sioniste-extrême droite (une alliance contre-nature) n’a aucune influence.

La preuve en a été donnée récemment lors des manifestations pro palestiniennes pour dénoncer le génocide commis par les sionistes à Gaza. Même dans le mouvement spontané (Bloquons tout) qui a rassemblé des centaines de milliers de citoyens français, et dans les manifestations des syndicats qui a rassemblé un million de citoyens, les drapeaux palestiniens flottaient partout. La question palestinienne étant un élément constitutif de l’identité maghrébine, sa cause en France va augmenter en puissance au fur et à mesure que le poids des Franco-maghrébins augmente dans la politique française.

Il est clair que l’accusation d’antisémitisme, que le lobby sioniste en France a voulu imposer dans les médias français sous son contrôle, a donné un résultat inverse. Cette intimidation, n’est désormais plus opérationnelle. D’autant plus que la jeunesse française a assisté en direct au génocide et à l’écrasement de tout un peuple au nom d’une prétendue lutte contre le Hamas. D’ailleurs bientôt le Hamas ne sera plus qu’un souvenir, car ce ne sont plus seulement les Palestiniens qui luttent seuls contre l’Etat sioniste; mais une grande partie des peuples libres, même européens, comme en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas. Sans parler des peuples d’Amérique Latine et des peuples arabes et musulmans. Cette tendance lourde est en train de gagner la France. Ce qui va pousser les partis politiques, toujours opportunistes comme le PS actuel à essayer de surfer sur la vague.

Lire encore

Les Tunisiens et la France

Réduire la relation entre le peuple tunisien et le peuple français aux simples relations diplomatiques souvent hypothéquées par les humeurs des gouvernants successifs ou la question du nombre des visas accordés est une erreur d’appréciation grossière pour juger la qualité des rapports entre la Tunisie et la France.

Tout d’abord, les relations d’Etat à Etat restent très bonnes avant et après le tournant du 14 Janvier 2011 et jusqu’à maintenant.

Ensuite les relations économiques continuent de se développer; et ce, même si la France est déficitaire depuis quelques années. Les transferts de nos citoyens résidant dans ce pays augmentent chaque année et le nombre de touristes français aussi. Plus de 45 000 Français résident en Tunisie d’une façon permanente et la seule île de Djerba accueille à elle seule environ cinq mille résidents. Le nombre de nos étudiants dans les universités françaises est en augmentation sensible.

De même que l’immigration des Tunisiens vers la France constitue le taux le plus élevé parmi les immigrés maghrébins, dont l’immigration illégale, mais pas seulement ! En effet, une vague d’immigration de nos élites comme les médecins, les informaticiens, a battu tous les anciens records. Ce qui avait poussé certains de nos élus à vouloir légiférer pour stopper cette fuite des cerveaux nuisible selon eux. Car la nation, disaient-t-il, les a nourris, instruits et formés ! Sauf qu’ils oublient qu’ils constituent désormais une frange qui contribue largement aux transferts sociaux et que notre économie nationale est dans l’incapacité de les absorber. N’a-t-on pas des centaines de milliers de diplômés chômeurs ?

Il est vrai aussi que les Français constituent toujours le plus grand nombre d’investisseurs dans notre pays, suivis par les Italiens. Mais le nombre d’entreprises françaises a tendance à stagner, souvent pour des raisons internes à notre pays. Car le climat des affaires devient de moins en moins attrayant. Il convient donc d’étudier les raisons pour booster l’investissement français et de dynamiser les structures qui sont chargées de cette tâche dont la FIPA, et les représentations diplomatiques.

Pour toutes ces raisons, le sort de la France nous intéresse à tous les niveaux et particulièrement au niveau politique. Le blocage politique, la question du surendettement, les rapports de la France avec le Maghreb et même avec les autres pays européens au sein de l’UE ont un impact direct sur notre situation politique et économique. Car l’Europe reste notre principal partenaire et dans l’Europe, notre principal partenaire reste la France. La réalpolitique exige de nous une meilleure visibilité de la situation dans la rive nord de la Méditerranée. La souveraineté nationale justement doit nous pousser à chercher à améliorer nos relations avec ce pays. Surtout que ses relations se détériorent avec nos voisins et bientôt peut-être avec le Maroc, en raison des changements importants qui ne vont pas tarder à s’imposer à ce pays frère. Mais les Etats n’ont que des intérêts comme le disait Charles De Gaulle.

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La BM s’attend à une croissance de 2,6 % pour la Tunisie en 2025

07. Oktober 2025 um 08:07

La Banque mondiale a relevé ses prévisions de croissance pour les économies de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à 2,8 % en 2025. Soit une légère augmentation par rapport à ses estimations publiées en juin dernier.

Cette révision est soutenue par la suppression progressive des réductions de l’offre de pétrole décidées par l’alliance OPEP+, ainsi que par une forte expansion des activités non pétrolières dans les pays du Golfe, offrant ainsi une double impulsion aux économies de la région.

La BM prévoit que l’activité économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord continuera de s’améliorer en 2026 pour atteindre une croissance d’environ 3,3 %. Toutefois, cela représente une baisse de 40 points de base par rapport à ses prévisions de la mi-année, qui avaient également fait l’objet d’une révision à la baisse du même ordre.

Les pays du Golfe accélèrent

Les pays du Golfe sont les principaux moteurs de la croissance régionale, en tête desquels l’Arabie saoudite, qui devrait enregistrer une croissance de 3,2 % en 2025, portée par une augmentation de la production pétrolière et une forte activité dans les secteurs non pétroliers, en particulier les services. Ces prévisions représentent une révision à la hausse de 0,4 % par rapport aux estimations de juin pour la plus grande économie arabe.

La croissance devrait s’accélérer au cours des deux années suivantes pour atteindre 4,3 % en 2026 et 4,4 % en 2027. Ce qui constitue toutefois une légère baisse par rapport aux prévisions précédentes.

Quant aux Émirats arabes unis, ils maintiendront un rythme de croissance stable à moyen terme, avec une expansion de leur économie de 4,8 % en 2025. Soit une révision à la hausse de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions précédentes, grâce à des contributions notables des secteurs des services financiers, de la construction, du transport et de l’immobilier.

S’agissant de l’ensemble de la région du Golfe, la Banque mondiale a rehaussé ses prévisions de croissance économique de 20 points de base, pour atteindre 3,5 % en 2025, notant que la croissance devrait s’accélérer dans l’ensemble des pays de la région.

L’Egypte commence à voir le bout du tunnel

Pour l’Afrique, l’Egypte a bénéficié d’une vision optimiste. Le pays suit depuis l’année dernière un programme de réformes en accord avec le Fonds monétaire international.

La Banque prévoit une croissance de 4,5 % de l’économie égyptienne pour l’exercice budgétaire 2024-2025, qui s’est terminé en juin dernier — soit une hausse de 0,7 % par rapport aux prévisions précédentes.

Ces perspectives positives s’expliquent par le fait que l’Égypte commence à récolter les premiers bénéfices des réformes convenues avec le FMI. Lesquelles incluent la libéralisation du taux de change, le renforcement de la discipline budgétaire par l’instauration de plafonds aux investissements publics et la rationalisation des subventions. Sur cette lancée, la croissance moyenne devrait atteindre 4,6 % jusqu’en 2026-2027.

2,6 % de croissance pour la Tunisie en 2025

En ce qui nous concerne, la Tunisie devrait enregistrer une croissance de 2,6 % en 2025, tirée par une reprise de la production agricole, notamment de l’huile d’olive et des céréales, ainsi que par une augmentation de l’activité dans le secteur de la construction. Toutefois, sur la période 2026–2027, la croissance devrait se modérer à une moyenne de 2,4 %, en raison d’un environnement de financement restreint. Elle serait de 2,5 % en 2026 et 2,2 % en 2027.

Le rapport a également estimé l’impact des droits de douanes américains sur nos exportations. Dans le scénario qui suppose l’application de droits de douane à la fois spécifiques aux pays et aux produits, la Tunisie pourrait voir ses exportations reculer de 0,5 %. Dans un scénario alternatif où les droits de douane spécifiques aux pays sont suspendus, mais où les tarifs sur certains produits, l’effet est négligeable.

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Le Maroc et le risque de rupture

06. Oktober 2025 um 09:54

Le Royaume du Maroc est sous tension, depuis qu’un mouvement générationnel s’est lancé dans un cycle de manifestations à répétition dans plusieurs villes du pays. Si le collectif GenZ 212 demande de meilleurs services publics (de santé et d’éducation) et la démission du gouvernement, la mobilisation plonge ses racines dans les maux d’une société profondément inégalitaire, dont le pouvoir politique semble déconnecté. En cela, cet évènement qui n’est pas sans faire écho aux soulèvements des sociétés civiles arabes de 2011, intervient au moment où le bilan du règne de Mohammed VI se pose avec acuité.

En 1999, l’arrivée au pouvoir de Mohammed VI au Maroc coïncide avec une modernisation du pays : lancement de grands projets d’infrastructures; implantation de nouvelles activités industrielles; obtention d’un « statut d’État avancé » auprès de l’Union européenne; réformes à caractère social (le nouveau Code de la famille de 2004 améliore le statut des femmes en autorisant le mariage sans consentement des parents ou en limitant la polygamie); et politique (sur le plan du pluralisme et de la liberté d’expression).

L’écho historique du mouvement

Dans la période de 2005-2012, la croissance du PIB s’est appuyée sur une consommation intérieure soutenue par l’émergence d’une classe moyenne. Celle-ci ne s’est pas accompagnée d’une baisse sensible de la pauvreté, ni du taux d’analphabétisme. De profondes inégalités sociales perdurent dans une société marocaine gangrenée à tous les niveaux par le fléau de la corruption. Alors que seule une petite minorité proche du pouvoir a bénéficié de la libéralisation/privatisation de l’économie.

Ainsi, les maux de la société marocaine ont nourri la vague de contestations sociales et politiques portée par le « Mouvement du 20 février ». Né dans le contexte du soulèvement des peuples arabes en 2011, ce mouvement n’a pas épargné l’entourage du roi. Cette transgression, exprimée dans la volonté de « moraliser la vie publique », marque un premier point de rupture. Le souverain y répond habilement par une réforme constitutionnelle, dont la principale innovation est la désignation d’un Premier ministre issu de la formation politique arrivée en première position lors des élections législatives.

La perspective d’une monarchie parlementaire au Maroc est entrouverte… à terme. Outre la question de la séparation des pouvoirs, des avancées sont à noter sur le plan de la reconnaissance constitutionnelle des droits fondamentaux des sujets du Royaume : la présomption d’innocence; la lutte contre les discriminations; l’égalité entre homme et femme; la liberté d’opinion; le droit d’accès à l’information; le berbère comme seconde langue officielle. Toutefois, les pouvoirs régaliens restent dans les mains du roi, clef de voûte du système.

Un mouvement reflet d’une tension politique

Le mouvement est une réaction salutaire à l’inégalité structurelle (sociale et territoriale), à la corruption systémique et à la captation des richesses nationales par une petite minorité dont les pratiques prédatrices nourrissent la défaillance de secteurs aussi essentiels que la santé et l’éducation. Si cette réaction est portée et incarnée par la jeunesse, c’est parce qu’elle subit ces défaillances, tout en étant confrontée à l’absence de réelle mobilité sociale sur fond de chômage de masse.

Si pour l’instant, cette jeunesse engagée évite la confrontation frontale avec le roi, la part de responsabilité de ce dernier dans les maux de la société marocaine est indéniable. Sa fonction de garant de l’unité nationale devrait le conduire à intervenir, au moment où le sentiment de sa déconnexion avec son propre peuple ne cesse de croître. Outre la problématique de son train de vie, son choix stratégique de nouer une alliance stratégique avec Israël vient symboliser cette déconnexion avec l’attachement populaire à la cause palestinienne. Le port du keffieh par de nombreux jeunes manifestants n’est pas anecdotique : il symbolise ici un risque de rupture avec le pouvoir.

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ECLAIRAGE – Revue économique et financière – Semaine au 3 octobre 2025

06. Oktober 2025 um 05:45

Entre tensions internationales et résilience tunisienne.

Les marchés internationaux poursuivent leur trajectoire hésitante, pris entre la persistance des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les signaux mitigés de la conjoncture américaine et chinoise.

 

Le Brent, baromètre énergétique mondial, s’est stabilisé autour de 84 dollars le baril, après avoir connu une légère détente liée à la hausse des stocks américains et à un ralentissement temporaire de la demande asiatique.

 

Les investisseurs restent prudents face à la trajectoire future des taux d’intérêt : la Réserve fédérale américaine temporise son discours, tandis que la Banque centrale européenne, consciente de la fragilité de la reprise, maintient un ton attentiste. Dans ce climat, les marchés émergents demeurent vulnérables à la volatilité du dollar et à l’évolution des flux de capitaux.

 

 

Sur le plan monétaire, la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintient un équilibre délicat entre le soutien à la liquidité et la lutte contre l’inflation. Le taux directeur demeure à 7,5%, tandis que le taux du marché monétaire (TMM) oscille autour de 7,49 %, reflétant la tension latente du système bancaire.

 

En Tunisie : une stabilité financière sous surveillance

En Tunisie, la situation monétaire reste marquée par une prudence extrême. Les avoirs nets en devises s’établissent à environ 24,2 milliards de dinars, couvrant près de 113 jours d’importation, contre 115 j un an auparavant, un niveau relativement confortable mais fragile face à la pression persistante sur la balance des paiements et aux incertitudes entourant les négociations avec les bailleurs internationaux.

 

Sur le plan monétaire, la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintient un équilibre délicat entre le soutien à la liquidité et la lutte contre l’inflation. Le taux directeur demeure à 7,5%, tandis que le taux du marché monétaire (TMM) oscille autour de 7,49 %, reflétant la tension latente du système bancaire.

 

Lire aussi : TMM : légère baisse à 7,49 % après cinq mois de stabilité

 

Cette stabilité relative témoigne d’une volonté de préserver la crédibilité monétaire sans étouffer la reprise naissante, mais elle souligne aussi les limites d’une politique monétaire isolée face à des contraintes budgétaires persistantes.

 

 

La conjoncture mondiale reste incertaine, mais c’est précisément dans cette incertitude que la Tunisie doit transformer sa résilience en moteur de croissance durable.

 

Des perspectives mêlées d’attente et de vigilance

À court terme, la résilience du dinar et la maîtrise de l’inflation autour de 5,2 % ( Les prix des produits libres (non encadrés) augmentant de 6,2% sur un an) offrent un répit, mais la situation reste fragile. L’économie tunisienne demeure exposée à une double contrainte : l’insuffisance des entrées de devises et la lenteur de la reprise de l’investissement productif. Les marges de manœuvre budgétaires sont quasi nulles, ce qui limite la capacité de l’État à soutenir la demande intérieure.

 

À moyen terme, la Tunisie devra accélérer ses réformes structurelles — notamment dans les secteurs exportateurs et numériques — afin de renforcer la création de valeur locale et de réduire sa dépendance à l’endettement extérieur.

 

La stabilité actuelle du cadre macroéconomique ne pourra être consolidée que si elle s’accompagne d’une véritable stratégie de relance fondée sur la productivité, l’innovation et l’investissement. La conjoncture mondiale reste incertaine, mais c’est précisément dans cette incertitude que la Tunisie doit transformer sa résilience en moteur de croissance durable.

 

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Références :

(*) https://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/indicateurs.jsp

(**) https://www.ins.tn/

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Plan de paix américain : le « oui, mais » du Hamas

04. Oktober 2025 um 12:38

Le Hamas s’est dit prêt à négocier en vue de la libération des otages et de la fin de la guerre, mais n’a pas mentionné son désarmement.

Analyse.

 

 

Alors que le monde entier, y compris Moscou, Pékin ou encore l’Onu et la quasi-totalité du monde arabe et des pays musulmans, applaudissait à deux mains le plan de paix américain pour Gaza, le Hamas avait-il d’autre choix que de brandir le drapeau blanc ? Et ce, d’autant plus que l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Indonésie et le Pakistan ont salué, dans un communiqué commun, « le rôle du président américain et ses efforts sincères visant à mettre fin à la guerre à Gaza », tout en affirmant « leur volonté de s’engager de manière positive et constructive avec les États-Unis et les parties prenantes afin de finaliser l’accord et d’assurer sa mise en œuvre ».

 

Ainsi, avant même la date limite du dimanche 5 octobre à minuit fixée par Donald Trump pour que le mouvement islamiste palestinien accepte son plan, sinon « l’enfer se déchaînera comme jamais contre le Hamas », a-t-il prévenu sur son réseau Truth Social, le Hamas s’est fendu, vendredi 3 octobre, d’un communiqué très politique, plein de sous-entendus pour annoncer qu’il accepte de négocier en vue de la libération des otages israéliens mais sans mentionner son désarmement.

 

Satisfecit américain

Réaction immédiate du président américain qui a salué cette décision en jugeant dans une vidéo diffusée vendredi que le mouvement islamiste « était prêt pour une paix durable », ajoutant que l’Etat hébreu « doit arrêter immédiatement le bombardement de Gaza ». Avant de conclure, euphorique : « C’est un grand jour spécial, sans doute sans précédent ».

 

« D’après la déclaration que vient de publier le Hamas, je pense qu’ils sont prêts pour une paix durable. Israël doit immédiatement cesser les bombardements sur Gaza afin que nous puissions libérer les otages rapidement et en toute sécurité ! Pour l’instant, cela est beaucoup trop dangereux. Nous sommes déjà en train de discuter des détails à régler. Il ne s’agit pas seulement de Gaza, mais de la paix tant attendue au Moyen-Orient», a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

 

Le « oui, mais » du Hamas

Rappelons que dans son communiqué publié hier vendredi, le Hamas a annoncé son accord « pour la libération de tous les prisonniers de l’occupation – les vivants et les dépouilles – selon la formule d’échange incluse dans la proposition du président Trump », en référence aux prisonniers palestiniens devant être libérés en échange des otages retenus à Gaza ; ajoutant « être prêt à des négociations immédiates » pour discuter des « détails » de la libération des otages.

 

D’autre part, le Hamas réitère son accord pour confier l’administration de Gaza à un organisme palestinien indépendant « sur la base d’un consensus national palestinien et bénéficiant du soutien des pays arabes et islamiques ».

 

Enfin, le mouvement islamiste ajoute qu’il « appréciait les efforts arabes, musulmans et internationaux, ainsi que les efforts du président américain Donald Trump, appelant à la fin de la guerre dans la bande de Gaza, à l’échange de prisonniers [et] à l’entrée immédiate de l’aide ».

 

Toutefois, le Hamas n’a pas précisé s’il accepte de se désarmer, une demande d’Israël et des États-Unis qu’il a déjà rejetée.

 

Mais quelles sont ces conditions posées par le Hamas ? Si, dans sa déclaration, le groupe armé palestinien a affirmé sa volonté de libérer les 48 otages restants − dont seulement vingt seraient encore en vie −, il a également exigé des engagements plus fermes de la part d’Israël sur son retrait militaire et une discussion sur son rôle dans un futur État palestinien unifié…

 

Reddition ?

Reste la question principale : le Hamas est-il disposé à rendre les armes en contrepartie de l’offre d’amnistie pour ses membres s’engageant à « coexister » pacifiquement avec Israël ?

 

Largement affaibli depuis l’assassinat par Israël de plusieurs de ses leaders, dont le chef Yahya Sinouar, ainsi que son frère et successeur Mohammed Sinouar, et ne pouvant plus compter sur le soutien de ses alliés historiques dans la région, l’Iran et le Hezbollah libanais, eux aussi mis à mal, le Hamas serait probablement acculé à accepter, la mort dans l’âme, de se plier au diktat américain.

 

« Dans un premier temps, le plan demandait au Hamas de renoncer à ses armes offensives, c’est-à-dire une destruction des tunnels d’attaques et des armes lourdes comme les roquettes et les mortiers. Désormais, ce qui est demandé par Israël, c’est un désarmement total, comprenant également les kalachnikovs par exemple. Pour le Hamas, cela reviendrait à une reddition », explique un expert militaire.

 

Une éventuelle reddition qui enterrerait l’idée même d’une solution à deux États puisque le plan américain sépare la bande de Gaza de la Cisjordanie occupée, avec de surcroît une gouvernance étrangère chapeautée par le sulfureux Tony Blair.

Les accords Sykes-Picot remis à jour dans le contexte de la Pax hebraïca ?

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Trump distribuerait 1 000 dollars à chaque américain grâce aux droits de douane

03. Oktober 2025 um 15:32

Alors que l’économie mondiale cherche encore à quantifier l’impact des droits de douane américains, Donald Trump est passé à une seconde phase de son plan.

Le président américain, Donald Trump, envisagerait de redistribuer une partie des recettes issues des droits de douane aux citoyens. Chacun recevrait entre 1 000 et 2 000 dollars. L’initiative vise à renforcer le soutien populaire à ses politiques, d’une part, et à stimuler la consommation, d’autre part. Le shutdown actuel est en train de causer des pertes colossales à l’économie, estimées à 15 milliards de dollars par semaine de fermeture.

Les recettes douanières serviraient également à une autre vocation : un plan de sauvetage de 10 milliards de dollars au profit des agriculteurs. Le secteur fait face à des pressions économiques.

Un jeu à somme nulle au mieux

Les États-Unis s’attendent à récolter plus de 50 milliards de dollars par mois en recettes issues de ces droits de douane. Ce chiffre, avancé par le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, peut donner l’impression d’un triomphe budgétaire. Il s’agit de l’un des rares gouvernements dans le monde à pouvoir augmenter ses revenus sans relever les impôts.

Mais derrière ce chiffre impressionnant se cache une réalité économique bien plus complexe. En effet, les droits de douane ne sont pas de l’argent gratuit. Ce sont des taxes sur le commerce et leur coût se répercute dans l’ensemble de l’économie, pesant de manière disproportionnée sur les personnes mêmes qu’ils prétendent protéger.

In fine, les droits de douane ne sont pas supportés par les exportateurs étrangers ni par les grandes entreprises. Ils sont directement répercutés sur les consommateurs, sous la forme de hausses de prix.

Les analyses menées sur les droits de douane imposés durant le premier mandat de Trump (2017-2021) confirment cette réalité. Elles ont montré que le coût total des droits de douane à l’importation a été entièrement supporté par les consommateurs et les entreprises américaines, sans aucune baisse des prix pratiqués par les exportateurs étrangers.

Et si ce n’était qu’une illusion ?

L’illusion d’un gain pour les États-Unis grâce aux droits de douane repose sur l’hypothèse qu’il n’y aura pas de représailles de la part d’autres pays. Mais ce n’est pas le cas.

Les droits de douane peuvent effectivement réduire le déficit commercial américain et offrir un léger gain en matière de bien-être des consommateurs si les recettes générées permettent de diminuer les impôts sur le revenu. Mais il a été démontré que les mesures de rétorsion, en augmentant les prix de nombreux biens de consommation courante, annuleraient largement ces gains, rendant les ménages américains perdants finalement.

Les 1 000 ou 2 000 dollars envisagées ne combleraient qu’une partie de ces pertes.

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Gazoduc TransMed – Entre opportunité budgétaire et incertitude…

03. Oktober 2025 um 08:53

Le gazoduc TransMed, qui relie l’Algérie à l’Italie à travers la Tunisie, a vu son importance augmenter ces dernières années. Sur les trois premiers mois de l’année, 51,5 MDT ont été encaissés contre 80,7 MDT sur la même période en 2024.

Néanmoins, et sauf surprise et des éléments qui nous échappent, il y aura du rattrapage dans les chiffres d’ici la fin de l’année. Dans la loi de finances 2025, les recettes attendues pour l’ensemble de l’exercice sont de 1 250 MDT.

Une aubaine pour la Tunisie

Les estimations statistiques du ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique ont révélé une hausse des livraisons de gaz naturel algérien par gazoduc. Durant la période allant de janvier à fin juillet 2025, elles ont atteint un niveau de 12,519 milliards de mètres cubes, contre 12,469 milliards de mètres cubes en 2024, soit un taux de croissance estimé à environ 0,4 %.

En contrepartie des 400 kilomètres de pipeline qui traversent son territoire, la Tunisie perçoit une redevance de 5,25 % sur le gaz transporté, sous forme de dollars ou de gaz.

 

Algérie

 

La Tunisie a bien profité de l’accord qui a été signé entre l’Italie et l’Algérie, et qui a consisté en un accroissement des volumes de gaz transporté via TransMed de 9 milliards de mètres cubes supplémentaires par an en 2023-2024. Les deux pays ont profité de la capacité de transport additionnelle offerte par le gazoduc dont la capacité annuelle peut aller jusqu’à 32 milliards de mètres cubes. Ainsi, sur la période 2022-2024, la Tunisie a pu percevoir un total de 5 589,5 MDT, dont 1 930,2 MDT sous la forme de flux financiers et 3 659,3 MDT en nature.

Flux en nature plutôt que financiers

Pour 2025, les estimations tunisiennes sont basées sur des attentes à ce que 21 milliards de mètres cubes transitent par le gazoduc l’année prochaine. Ces chiffres sont réalistes surtout que les marchés internationaux tablent sur une baisse du prix du GNL, avec des réserves européennes pleines pour l’hiver. Nous pourrons, toutefois, bénéficier d’un effet volume, surtout avec les bonnes relations entre Alger et Rome.

Reste à préciser que les autorités tunisiennes pourraient préférer obtenir des quantités de gaz plutôt que des devises, au vu du grand besoin de GNL. Une pression maîtrisée sur la balance des paiements renforce l’hypothèse de flux en nature.

Il faut rappeler enfin que s’il y a des études pour évaluer l’augmentation de la capacité de TransMed à 40 milliards de mètres cubes par an, une autre est également en cours. Elle concerne la réalisation d’un gazoduc direct entre l’Algérie et la Sicile, sans passer par la Tunisie, avec des infrastructures prêtes à accueillir l’hydrogène vert. Il faudra bien tenir compte de ce second scénario.

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