Ce que les historiens retiendront probablement le plus de la présidence du Français Emmanuel Macron, c’est l’incohérence de ses discours et de ses positions.
Lahouari Addi *
Par exemple, en quelques mois, il est passé de «il ne faut pas humilier la Russie» à, quelques semaines plus tard, proposer d’envoyer des troupes européennes en Ukraine.
Autre exemple: la guerre à Gaza où, d’ un côté, il appelle à un cessez-le-feu et, de l’autre côté, accuse les manifestants qui demandent un cessez-le-feu d’être des antisémites.
Enfin, récemment, il a proposé un embargo sur les armes utilisées par l’armée israélienne à Gaza, mais il annonce assister au match opposant l’équipe de France à la sélection israélienne, en solidarité avec Israël qui continue de bombarder les civils à Gaza et au Liban. Il répondra probablement à ce sujet que sa présence est l’expression de la condamnation de l’antisémitisme.
Déclarer que les manifestations, qui demandent comme lui un cessez-le-feu à Gaza, sont suscitées par l’antisémitisme relève de la mauvaise foi, sinon du burlesque.
* Professeur à l’institut des études politiques de Lyon.
La France d’Emmanuel Macron avait rendez-vous avec le Maroc de Mohammed VI. Une visite étalée sur trois jours. Et paradoxalement un aspect précipité ressort de son bilan. La philosophie macroniste du «en-même temps» est bien connue en France. Le temps semble s’être suspendu, il y a quelques jours, en terre marocaine. Entre un gouvernement local obséquieusement méthodique et une délégation française frénétique, bigarrée et disparate. Pour quel résultat, au-delà des accords d’une valeur de 10 milliards d’euros agités par les deux parties ?
Jean-Guillaume Lozato *
Dès l’arrivée sur le tarmac, on sentait bien que quelque chose ne tournait pas rond en observant les représentants de la patrie des droits de l’Homme. La disharmonie de la liste d’invités, ajoutée à l’incongruité de certaines présences. Ce qui ressemblait à un casting d’un éventuel remake du film ‘‘Dîner de cons’’ a atteint son paroxysme par l’intermédiaire d’un maître de cérémonie défavorablement connu de la Justice : Yassine Belattar. Un humoriste bien connu pour ses positions jugées radicalisées sur le plan religieux, et pour avoir proféré des menaces de mort.
Ce contraste avec le faste du palais royal est du plus mauvais goût de la part du plus haut représentant de l’État français. En sa qualité d’incendiaire en chef, le président Emmanuel Macron a recruté là le pyromane idéal pour réactiver les braises de la défiance franco-maghrébine.
Pourquoi ne pas avoir plutôt cherché à miser sur les capacités de Rachida Dati, ministre de la Culture, laquelle a eu le bon goût de lâcher «nous sommes inséparables» à propos de la relation entre ses deux pays de cœur. Une déclaration qui revêt nettement plus de classe que le niveau général de la délégation bleu-blanc-rouge.
Foire, failles et méconnaissances
Concrètement, des avancées significatives se sont matérialisées avec la confirmation de contrats paraphés à hauteur de plus de 10 milliards d’euros. Il est vrai que France et Maroc représentent deux puissances touristiques et que Marrakech est une ville réputée pour le fait qu’on y entende parler autant arabe que français. Puis le dossier du Sahara Occidental a été abordé et la position marocaine soutenue par le président français en exercice, lors d’échanges orchestrés dans les deux langues vivantes en présence.
Cependant, ce bilinguisme de façade ne reflète pas forcément un langage commun quant aux expectatives. L’entrée dans le débat de la problématique des laisser-passer consulaires est symptomatique des errements en matière de négociations, avec le problème sous-jacent mais récurrent de l’immigration. Une immigration représentée par un certain nombre de personnes d’origine maghrébine, notamment marocaine, dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Dati et Belattar, précédemment cités, en font partie. Tout comme Mounir Mahjoubi et M’Jid El Gherrab (condamné pour violences). Sans oublier Alexandre Benalla, dont le nom rappelle qu’il s’agit là d’une liste hétéroclite et rendue hautement inflammable. Une question se pose : Belattar sera-t-il le nouveau Benalla?
Les prédécesseurs à la fonction présidentielle comme Charles de Gaulle, Jacques Chirac et à un degré moindre François Mitterrand avaient dans leurs bagages intellectuels une plus grande subtilité envers le monde arabe. L’actuel locataire de l’Elysée n’a apparemment pas cette faculté de compréhension. Non pour des raisons exclusivement cognitives. Pour des motifs d’ordre culturel au sens large. Ou plutôt au sens complet du terme.
À l’image de Don Quichotte errant devant une succession de moulins à vent, Don Macron semble ne pas savoir où planter sa hallebarde, devenue de plus en plus encombrante au point de se muer en fléchette de soulagement plantée au hasard un peu partout.
Les bouffons du roi
Transposant ce fameux «en même temps» de l’Hexagone à l’Afrique du Nord en faisant quelques haltes dans les esprits qataris. Résultat : les tentatives maladroites de rapprochement avec l’Algérie se sont soldées par de nouvelles déconvenues; se rabattre sur le Maroc place l’État français dans une position de quasi mendicité en matière de rayonnement vis-à-vis de sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui dispose de plusieurs cartes désormais et dont l’image a éclipsé l’amateurisme – ou jemenfoutisme ? – présidentiel français ponctué par la longue interview sur la chaîne marocaine 2M, ressemblant à une vague note de synthèse en réunion d’entreprise.
La France est une terre de grands écrivains, de politiciens jadis habiles, avec des institutions universitaires reconnues partout dans le monde, des découvertes qui ont animé la recherche scientifique à bien des époques, le Code Civil et une langue à vocation diplomatique de premier plan. Actuellement apparaît le risque d’une perte de son emprise. Elle est subitement devenue un capharnaüm d’amuseurs publics, de troubadours pathétiques, de… bouffons du roi ne faisant rire aucunement les médiévistes. Car il s’agit là non pas de burlesque, mais de grotesque.
Si Macron voulait absolument axer son pédagogisme sur l’humour, les apports d’une personnalité comme Sami Ameziane, plus connu sous son nom de scène «Le Comte de Bouderbala», auraient été d’une utilité plus certaine. Seulement, ce dernier, bien que polyglotte et cultivé en apparence, a une caractéristique jugée rédhibitoire : être d’origine algérienne, qui plus est kabyle ce qui a vocation à entraîner la polémique dans le contexte général actuel.
Quant à la Tunisie, il semblerait qu’elle soit reléguée dans les fonds amnésiques. Cet opportunisme coûtera cher à l’influence française dans le Grand Maghreb, et par extension dans toute la sphère arabophone. La relation entre France et Maroc ne se limite pas à un sketch de Jamel Debbouze et de son Jamel Comedy Club. Ou à une saillie humoristique de Booder. Le Maghreb n’est pas qu’un souk du rire.
Bien que la reconnaissance par Emmanuel Macron de l’assassinat de Larbi Ben M’hidi puisse être interprétée comme un geste symbolique important, certains observateurs estiment qu’il reste insuffisant pour atteindre une véritable réconciliation entre la France et l’Algérie.
Djamal Guettala
À l’occasion du 70e anniversaire de l’insurrection du 1er novembre 1954, Emmanuel Macron a reconnu officiellement que Larbi Ben M’hidi, l’un des leaders emblématiques du Front de libération nationale (FLN), avait été assassiné par des militaires français en 1957 lors de la bataille d’Alger, marquant ainsi un tournant significatif dans la relation historique complexe entre la France et l’Algérie.
Dans un communiqué publié par l’Élysée, le président a souligné que Ben M’hidi, considéré comme un héros national en Algérie, a été tué sous le commandement du général Paul Aussaresses. Ce dernier avait admis son acte criminel dans les années 2000, contredisant la version officielle qui prétendait qu’il s’était suicidé.
Macron a déclaré que cette reconnaissance constitue un acte essentiel pour avancer vers une «mémoire apaisée et partagée» entre les deux pays. Il a ajouté que ce geste s’inscrit dans le cadre d’un dialogue continu entre Paris et Alger, initié par le président français et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune. «Cette reconnaissance témoigne d’un engagement à poursuivre le travail de vérité historique», a indiqué le palais présidentiel.
Les relations franco-algériennes, encore marquées par les blessures de la guerre d’Algérie (1954-1962), ont souvent été tendues. Cependant, les récentes déclarations de Macron, y compris celles concernant d’autres figures comme Maurice Audin et Ali Boumendjel, montrent une volonté de la France d’affronter son passé colonial et d’engager un processus de réconciliation.
Risque de rejet d’une mémoire partagée
Cependant, ce type de reconnaissance arrive tardivement, à un moment où de nombreux témoins et victimes directes de la guerre d’Algérie ne sont plus en vie. Cette lenteur dans le processus de reconnaissance semble révélatrice d’une réticence de la France à faire face pleinement aux crimes et aux responsabilités de son passé colonial.
Pour beaucoup, la reconnaissance de cet assassinat reste avant tout un acte symbolique et n’engage pas la France à des réparations concrètes ou à des excuses officielles pour l’ensemble des violences subies par le peuple algérien.
L’appel de Macron à une «mémoire apaisée et partagée» peut également être perçu comme naïf. Les cicatrices de la guerre d’Algérie demeurent profondes, et nombre d’Algériens estiment que la reconnaissance de certains actes, bien que nécessaire, ne suffit pas pour effacer les injustices perpétrées pendant 130 ans de colonisation.
Pour certains, la réconciliation ne peut être sincère sans des actions concrètes en matière de justice réparatrice, et un effort plus profond pour faire la lumière sur l’ensemble des exactions commises par l’armée française.
D’un point de vue critique, la démarche de reconnaissance s’inscrit davantage dans une stratégie d’apaisement au profit de la France elle-même, cherchant à améliorer son image dans le monde.
Une façon de «blanchir» le passé colonial
Pour certains, ce processus de réconciliation est une manière pour l’État français d’éviter des demandes de compensation financière ou des poursuites judiciaires, tout en se montrant sous un jour favorable. En ce sens, cette reconnaissance partielle peut être perçue comme une façon de «blanchir» le passé colonial, sans jamais en assumer les réelles conséquences.
Larbi Ben M’hidi, né en 1923 dans les Aurès, a joué un rôle crucial dans l’organisation de la résistance algérienne contre la colonisation française. Responsable de la «zone autonome d’Alger» à partir de 1956, il est souvent décrit comme le «Jean Moulin algérien», en référence au héros de la résistance française contre l’occupation allemande, lui aussi exécuté par les occupants, et ce en raison de son charisme et de son leadership durant les combats.
Son arrestation le 23 février 1957, où il fut exhibé devant la presse menotté, a choqué l’opinion publique. Malgré les circonstances tragiques de sa mort, sa mémoire continue de vivre dans le cœur des Algériens, symbolisant le combat pour l’indépendance.
Historische Bande und Aufbruch zu neuen Erfolgen in den Beziehungen zwischen Marokko und Frankreich. Präsident Macron betont die Zukunft in Kooperation zwischen beiden Ländern vor Vertretern der Regierung und beiden Kammern des marokkanischen Parlaments Rabat – Der jüngste Staatsbesuch von Präsident Emmanuel Macron in Marokko markiert einen bedeutenden Moment in den bilateralen Beziehungen beider Nationen. […]
Historische Bande und Aufbruch zu neuen Erfolgen in den Beziehungen zwischen Marokko und Frankreich. Vollständige Rede von Präsident Macron vor dem marokkanischenParlament in einer deutschen Übersetzung. Rabat – Der zweite Tag des aufwändigen Staatsbesuchs von Präsident Macron in Marokko begann mit Gesprächen mit dem marokkanischen Premierminister Aziz Akhannouch und dem Sprecher der Abgeordnetenkammer des marokkanischen […]
Marokko und Frankreich streben eine erneuerte Partnerschaft und Zusammenarbeit in internationalen Fragen an. König Mohammed VI. wird zu einem offiziellen Staatsbesuch nach Frankreich reisen. Rabat – König Mohammed VI. und der französische Präsident Emmanuel Macron haben im Königspalast in Rabat direkte Gespräche geführt, die den Beginn einer neuen Ära starker Beziehungen zwischen Marokko und Frankreich […]
Die zerrüttete und wiederbelebte Partnerschaft: Die diplomatischen und wirtschaftlichen Beziehungen zwischen Frankreich und Marokko seit 2017 Rabat – Der französische Präsident Macron hat am heutigen Montag seinen dreitägigen Staatsbesuch im Königreich Marokko angetreten. Dieser Besuch soll den Beginn neuer und wieder tieferer Beziehungen zwischen den beiden einst eng verbündeten Ländern markieren. Nach rund drei Jahren […]
Beginn des Staatsbesuches des französischen Präsidenten Macron in Marokko. Dreitägiger Besuch in Rabat, um die Beziehungen zwischen Marokko und Frankreich wiederzubeleben. Rabat – Gegen 17:20 Uhr Ortszeit begrüßte der marokkanische König Mohammed VI. persönlich am Flughafen Rabat-Salé den französischen Präsidenten Emmanuel Macron. Der französische Präsident beginnt damit seinen ersten offiziellen Staatsbesuch im Königreich Marokko, nachdem […]
Erste Agendapunkte zum Staatsbesuch von Emmanuel Macron in Marokko zeichnen sich ab. Rabat – Paris – Vom 28. bis 30. Oktober wird der französische Präsident Emmanuel Macron seinen offiziellen Staatsbesuch im Königreich Marokko antreten. Es wird ein mit Spannung erwarteter Staatsbesuch sein – und ein „sehr rasantes“ Programm, wie unsere Quellen berichten. Macron wird vom […]
Französischer Präsident Macron und seine Frau Brigitte werden vom 28. bis 30. Oktober 2024 zu einem offiziellen Staatsbesuch in Marokko erwartet. Rabat – Nun ist es auch offiziell. Der französische Staatspräsident wird dem Königreich Marokko einen offiziellen Besuch abstatten. Dies hat das marokkanische königliche Kabinett am heutigen Montag (21. Oktober 2024) per Presserklärung bestätigt. Der […]