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Ghazi El Biche: « La Tunisie possède un important potentiel humain »

28. März 2025 um 09:58

Élu en juin 2023, Ghazi El Biche, président de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK Tunisie) et CEO de Van Laack Tunisie, avec plus de 30 ans d’expérience, mise sur l’attraction de nouveaux investisseurs allemands et sur la formation comme leviers de développement économique.

Un « Happy Hour ramadanesque » organisé par la German Business School en partenariat avec l’AHK Tunisie a permis de concilier convivialité et exploration des innovations stratégiques de l’écosystème SAP, tout en ouvrant de nouvelles perspectives d’affaires entre la Tunisie et l’Allemagne.

L’événement est dédié au renforcement des liens entre les acteurs économiques des deux pays, tout en célébrant l’esprit de partage propre au mois de Ramadan.

A cette occasion, Ghazi El Biche a partagé sa vision d’un avenir prospère pour les relations tuniso-allemandes, s’appuyant sur une équipe soudée.

Interview.

Quelles sont les initiatives spécifiques de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce ? Consistent-elles à renforcer les liens économiques entre la Tunisie et l’Allemagne dans le domaine de l’innovation, dans le domaine de l’industrie spécifiquement ?

Ghazi El Biche: L’AHK Tunisie a pour rôle principal de faciliter les échanges commerciaux entre l’Allemagne et la Tunisie. Nous aidons les investisseurs allemands à s’installer ici en leur offrant de bons conseils. Nous les assistons dans la recherche de personnel qualifié et dans la location d’espaces adéquats. Nous essayons également de leur faciliter toutes les tâches administratives.

Tout au long de leur installation en Tunisie et de leur activité, nous sommes leur premier conseiller et restons très proches d’eux.

Nous jouons également un rôle important dans la promotion des échanges commerciaux. Concernant toutes les foires qui ont lieu en Allemagne, nous facilitons le déplacement des Tunisiens en les encadrant et en accompagnant les professionnels de toutes les sections qui se rendent en Allemagne pour ces foires.

Nous sommes là pour les assister, les encadrer et leur faciliter le déplacement, ainsi que la visite des foires. Nous travaillons également avec toute personne, tout Tunisien, toute industrie professionnelle qui a besoin de conseils spécifiques sur le marché allemand. Nous jouons donc également le rôle de conseiller.

À titre d’exemple, quelles sont les formations que vous proposez ?

D’autre part, nous organisons beaucoup de formations, de formations typiquement allemandes pour former les jeunes tunisiens, surtout ceux qui cherchent à se reconvertir. Comme vous le savez, nous avons un de nos organes, le CORP, qui a pour mission de reconvertir les jeunes diplômés vers d’autres secteurs demandés. Nous les accompagnons jusqu’à leur intégration dans leur nouvelle vie professionnelle. C’est le rôle de l’AHK.

Le projet «Fachkräfte» accorde une attention particulière à leur formation professionnelle, avec des programmes sur mesure pour assurer leur réussite en Allemagne. Actuellement, le projet phare de l’AHK est le projet Fachkräfte, réalisé en collaboration avec le ministère de l’Economie allemand. Ce projet consiste à faciliter la recherche d’emplois dans certains domaines où il y a une forte demande de main-d’œuvre qualifiée en Allemagne.

Il s’agit de recruter des Tunisiens, de les aider à partir en Allemagne pour y travailler. Est-ce qu’il y a un quota spécifique en termes de nombre d’emplois, et est-ce que cela concerne tous les secteurs confondus ?

Cela concerne tous les secteurs où il y a une forte demande en Allemagne, entre autres le paramédical, l’IT, ainsi que d’autres secteurs de services comme l’hôtellerie et la gastronomie. Je vous invite, jeunes Tunisiens, à venir vous renseigner au siège de l’AHK sur ce projet.

Quand on parle d’entreprises allemandes installées en Tunisie, y en a-t-il qui investissent ou qui ont l’intention d’investir ? Et quelles sont les difficultés qu’elles rencontrent ?

La Tunisie est une destination traditionnelle pour les entreprises allemandes. Elles s’y sont installées depuis presque cinquante ans et ont créé des dizaines de milliers d’emplois. Ce qui est vraiment à noter, c’est que ces sociétés, dont certaines sont là depuis une cinquantaine d’années, ne cessent de s’accroître et de créer des milliers d’emplois supplémentaires. Elles se sentent bien intégrées en Tunisie, se sentent chez elles et se plaisent en Tunisie.

Bien sûr, elles rencontrent, comme dans chaque pays, parfois des obstacles qui ne sont pas définis, mais qui restent des obstacles courants. À titre d’exemple, il y a des obstacles administratifs, législatifs, la bureaucratie … Enfin, des choses qui existent partout.

Justement, sur le point législatif, quelle est la chose à améliorer ?

Ce que l’on reproche peut-être, c’est les changements de certaines lois, de certaines impositions, et l’instabilité fiscale au cours des dix dernières années. C’est cela qui constitue un frein…

Par contre, on constate également beaucoup de points positifs. C’est pour cela que la Tunisie est une destination recherchée par beaucoup d’Allemands. Nous avons beaucoup de demandes pour venir en Tunisie. La Tunisie est un pays très proche de l’Allemagne. Les Tunisiens s’adaptent très vite dans les entreprises. Le potentiel humain est très fort, très jeune, très talentueux et très qualifié.

C’est pour cela que les Allemands, une fois installés en Tunisie, ne veulent pas quitter le pays. Les obstacles existent dans tous les pays. Nous n’avons pas eu de crise majeure par rapport à d’autres pays pour dire qu’il y a un risque en Tunisie.

 Quels sont les défis à relever pour les entreprises tunisiennes qui souhaitent s’installer en Allemagne ? Est-ce qu’il y en a ? Si oui, combien sont-elles ?

Il y a des entreprises qui s’installent en Allemagne, mais elles ne sont pas nombreuses. Dans le domaine des composants électroniques et des composants automobiles, nous avons des bureaux de R&D en Allemagne. Nous avons même eu l’exemple, il y a dix ans, d’une grande société tunisienne qui a racheté une société allemande en Allemagne.

Il faut donner l’opportunité aux entreprises tunisiennes de s’installer en Allemagne, mais je dirais qu’il faudrait mieux rester en Tunisie et exporter vers l’Allemagne…

Un mot de la fin ?

Je souhaite que la Tunisie aille de mieux en mieux. On aime beaucoup notre pays. Vive notre patrie.

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Le troisième âge sur le même piédestal

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A l’heure où les professionnels du monde du tourisme sont en quête de nouveaux marchés capables d’ouvrir de nouvelles perspectives, il est un secteur qui pourrait, s’il venait à être exploité à bon escient, devenir conséquent dans un proche avenir.

En effet, le tourisme du troisième âge devrait être estimé au même titre que le tourisme saharien ou le tourisme culturel, par exemple et ne plus être considéré comme un sous-élément du tourisme de masse.

Ce ne sont d’ailleurs pas les arguments en faveur des personnes âgées qui font défaut.

Leur nombre tout d’abord, ne cesse de progresser, d’où l’émergence de multiples possibilités de développement pour le secteur. Ensuite, l’infrastructure nécessaire ne varie qu’ostensiblement par rapport à celle que requiert le tourisme dit grand-public. Aussi, et afin d’assurer un confort maximal à cette catégorie de touristes, quelques dispositions et services spécialisés supplémentaires seraient envisageables afin de palier aux difficultés de certains. Dans le même temps, un rythme d’activité correspondant aux aptitudes physiques de chacun pourrait être adopté.

A ce propos, la Deuxième Conférence internationale sur le Tourisme du troisième âge, tenue au Brésil au mois de septembre dernier, a ratifié une charte dans laquelle les signataires demandent à ce qu’un « programme de recherches soit mis en œuvre impérativement afin d’étudier le tourisme du troisième âge sous l’angle de la sociologie, de la gériatrie, de la culture et du développement économique. »

Mais le tourisme du troisième âge, c’est aussi le meilleur moyen d’améliorer la qualité de vie de personnes âgées et de contribuer à leur épanouissement personnel.

Les planificateurs et organisateurs du secteur sont donc appelés à œuvrer dans ce sens pour que soit relevé ce nouveau défi qui s’offre à eux.

Hédi HAMDI

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Dette extérieure : La Tunisie portée par un effet Momentum selon Akram Gharbi

25. März 2025 um 08:48

Le pays est en voie de réduire ses déficits et de comprimer sa dette extérieure. En persévérant à soigner son profil de risque, la Tunisie pourra capitaliser sur son image positive et revenir, à horizon proche, sur le marché international de la dette.

Akram Gharbi, Responsable Investissement Crédit chez Crédit Mutuel Asset Management a répondu aux questions de WMC.

Akram GHARBIComment les marchés déterminent-ils le profil de risque-pays ? Prennent-ils en considération les avis des agences de notation ?

Les marchés sont indépendants et par conséquent déterminent leur propre appréciation des risques pays. Ils procèdent à leur évaluation, en toute autonomie, étant en prise directe avec la réalité du terrain. C’est sans mystère car les marchés font un tracking permanent et en temps réel de la situation financière et donc de la solvabilité des pays émetteurs. Pour leur part les agences de notation se retrouvent ‘’Behind the curve’’, comprenez qu’elles interviennent avec un certain retard.

A titre d’exemple quel a été le scénario dans le cas de la Tunisie à la suite du relèvement de sa notation souveraine ?

Rappelons que Fitch, il y a quelques mois a relevé le rating de la Tunisie de deux crans passant de CCC- à CCC. Et que, plus récemment, au cours du mois de février dernier Moody’s a rehaussé d’un cran sa notation. Je préciserais que le marché a préalablement anticipé cette amélioration du risque de la Tunisie. Et il a acté ce fait en cotant la prime de risque du pays au-dessus du grade CCC. Sachez que le marché use de discernement. A titre d’illustration, je citerai l’exemple d’un pays proche. En ce moment la prime de risque du Sénégal est à 10%, (soit 3 points au-dessus de la Tunisie) alors que ce pays est noté simple B soit deux crans au-dessus.

Que retiennent les marchés des appréciations récentes de Moody’s ?

Les appréciations des experts des marchés et des agences se rejoignent. Il y a à retenir que le pays a significativement baissé son besoin de refinancement extérieur. A fin 2023 la Tunisie était appelée à rembourser en deux ou trois séquences, une enveloppe de 2,5 milliards équivalent dollars US. Souvenez-vous qu’à ce moment le pays n’avait pas les faveurs des pronostics. Et la dette était décotée avec des CDS élevés.

«La Tunisie a réussi à rassurer les marchés financiers sans avoir recours au FMI, grâce à une gestion rigoureuse de sa dette et une stratégie réaliste : c’est cela, l’effet Momentum.»

 

Le pays aurait-il pu profiter de la circonstance et racheter sa dette à un prix inférieur à sa valeur faciale ?

C’est envisageable. Cependant les agences de notation désapprouvent. Cette pratique est répandue chez les entreprises, américaines notamment. Celles-ci mobilisent leur trésorerie pour réaliser ce deal avantageux.

Sur quels éléments alors les marchés adossaient leur scepticisme quant au bon dénouement de la dette tunisienne ?

Le contexte était quelque peu contrariant. Souvenez-vous, la crise du Covid survenait alors que le pays achevait son chantier de transition démocratique. Là-dessus la guerre en Ukraine se déclenche mettant le feu aux marchés des matières premières. Ajouter à cela toute l’agitation autour du libre change qui laisse planer un doute sur le commerce mondial. Comprenez que les marchés étaient sceptiques sur la capacité de la Tunisie à honorer ses remboursements lui prédisant un dénouement fâcheux. Envers et contre tout, le pays s’est montré résilient se tenant vent debout, à la grande satisfaction des marchés, lesquels ont fini par réagir en conséquence. Et ce, sans le concours du FMI, mais simplement en comptant sur ses seuls moyens.

Quels sont les arguments dont pourrait se prévaloir la Tunisie ?

Il y d’abord cette capacité à faire bouger les lignes. Le pays au mois de janvier 2025 à a honoré une échéance d’un milliard de dollars US, soit un montant important. Cependant il a disposé depuis d’un matelas de réserves de change lui garantissant 120 jours d’importation. Le cours du Dinar n’a pas vrillé. Certains éléments favorables ont, certes, joué. Je citerais la progression régulière des transferts de la diaspora. Outre cela et c’est au crédit du pays, les recettes du tourisme ont augmenté. Dans le même temps le pays a réduit le déficit de son solde extérieur de 8%, deux ans plus tôt et même davantage certaines années à 2 %, actuellement. Pareil le déficit budgétaire a été abaissé de 8 % en 2022 à 6 %, actuellement. Croyez bien que tous ces éléments mis cote à cote annoncent une meilleure tonicité macro-économique, rehaussant l’image du pays.

«Ce que les marchés saluent aujourd’hui, c’est la capacité de la Tunisie à honorer ses engagements, dans un contexte international incertain et sans appui extérieur : une trajectoire que peu de pays émergents peuvent revendiquer.»

 

Moody’s assortit son appréciation d’une perspective stable. Alors que vous laissez espérer une issue plus positive. Comment concilier les deux avis ?

Je relève que le pays a amorcé une dynamique de relance. Il est vrai qu’a priori le taux de croissance annoncé pour 2026 est de 1,6 %, à prix constants. Cependant la croissance potentielle du pays serait, de mon point de vue, de 5 à 6 %. Les marchés tableraient sur une relance qui serait énergique. Le réchauffement économique annoncerait de mon point de vue un rehaussement de notation à simple B, dans quelques mois. Le pays s’étant inscrit en dynamique vertueuse pourrait capitaliser sur un effet Momentum !

Même à simple B, le pays restera en grade spéculatif. Où serait l’avantage du reclassement ?

Il faut d’abord se réjouir de ce que le pays a quitté la zone de très haut risque. Le marché retiendra une opinion positive de cette ‘’remontada’’ spectaculaire déjouant toutes les prédictions contraires, alors que le pays n’a pas bénéficié des concours du FMI. Ce faisant la Tunisie a reconfiguré son profil de risque. La part de la dette extérieure de la Tunisie a baissé de 20 % à 6 % de l’encours global de la dette. Je vois que l’obligation de 700 millions de dollars à échéance du mois de septembre . Elle est regardée avec sérénité par le marché. D’ailleurs elle est raisonnablement cotée à 9,5 % soit 7 % au-dessus de l’obligation considérée comme sans risque, celle de la RFA dont le rendement est de 2,5 %.

Et au-delà il reste un encours de dette extérieure modeste. Il est libellé en yen japonais et son remboursement s’étale entre 2027 et 2030.

«En remboursant une échéance d’un milliard de dollars début 2025, la Tunisie a envoyé un message fort : elle est capable de tenir ses engagements, même dans l’adversité.»

 

Est-ce à dire que le pays pourrait retourner sur le marché international de la dette?

En bonne logique si le pays parvient à doper sa croissance et renforcer ses finances publiques, cela tonifierait son profil de risque. Cela ferait qu’à terme pas très éloigné la Tunisie, pourrait, de nouveau, émettre sur le marché international de la dette. Et il est plausible qu’elle échappe aux scénarios de l’Egypte et du Ghana qui ont dû d’abord conclure avec le FMI.

Une fois encore l’effet Momentum servirait la cause de la Tunisie.

Amel BelHadj Ali

EN BREF

Dette extérieure : L’effet Momentum

  • Profil de risque amélioré : les marchés ont anticipé le relèvement de la note souveraine.
  • « La Tunisie a défié les pronostics sans l’aide du FMI. » — Akram Gharbi
  • 1 milliard $ remboursé en janvier 2025, sans assistance extérieure.
  • Dette extérieure en baisse.
  • Réserves de change couvrant jusqu’à 120 jours d’importation.
  • Recul des déficits, hausse du tourisme et des transferts de la diaspora.

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Halima Khouaja aux commandes de Tunisair

Halima Khouaja, officiellement chargée par le ministère du Transport de la direction générale de Tunisair.

Si sa nomination a été annoncée hier soir, la décision avait déjà été entérinée le 1er novembre lors du conseil d’administration de la compagnie.  La nouvelle responsable du transporteur national occupait depuis juin 2023 le poste de directrice générale de la filiale Tunisair Handling. Elle est cependant issue de la douane, secteur dans lequel elle a passé l’essentiel de sa carrière et où elle a atteint le grade de général.

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Passation à la direction générale de l’Aviation civile

Nidhal Souilmi (à gauche) a été nommé aujourd’hui directeur général de l’Aviation civile en remplacement de Hédi Cherfadi (à droite) qui assurait l’intérim ces dernières années.

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Cérémonie de passation au siège du ministère du Transport.

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