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Habib Karaouli, PDG de Cap Bank « Le rôle de l’État est central dans cette transformation »

24. Juni 2025 um 16:56

Habib Karaouli, PDG de Cap Bank, donne sa vision de cette transformation qu’est l’IA. A travers ses propos, il dresse un état des lieux lucide et propose des pistes concrètes pour que le pays ne rate pas le train de l’innovation. Son récit, émaillé de réflexions et d’appels à l’action, invite à repenser le rôle de l’État. Il trace une feuille de route ambitieuse mais réaliste, où la culture, l’éthique, l’agilité et la coopération sont les maîtres-mots d’une réussite tunisienne à l’ère de l’IA.

Comment la Tunisie peut-elle tirer parti de ses avantages compétitifs en IA et technologies numériques pour stimuler l’innovation et la croissance économique ?

L’intelligence artificielle n’est pas une nouveauté, mais elle franchit aujourd’hui un cap décisif. Cette question de l’intelligence artificielle, tout le monde le sait, cela fait plus d’une soixantaine d’années qu’on en parle. Mais maintenant, on en est à l’intelligence artificielle générative. Donc, c’est à chaque fois une étape nouvelle. Et chaque avancée technologique apporte son lot de défis.

Pour toute nouvelle invention, il y a des aspects positifs et des aspects négatifs. Il y a ceux qui vont en profiter et ceux qui seront complètement décalés parce qu’ils n’auront pas su saisir l’opportunité. La question fondamentale est simple et universelle : Est-ce que c’est bon pour moi ou pas ? Est-ce que je peux m’en passer ou pas ? Pour la Tunisie, comme pour toute économie, il s’agit de ne pas rester spectateur. Un des moteurs de la croissance, c’est l’anticipation et l’incitation. Il faut qu’il y ait des incitations qui poussent : c’est, soit une concurrence très forte d’un autre concepteur ou constructeur, soit d’un autre prestataire qui fait que vous bougez, que vous avancez.

Quelles stratégies à adopter en termes d’attractivité tunisienne pour attirer les investisseurs étrangers à l’épreuve de la compétition mondiale ?

Pour attirer les investisseurs étrangers, la Tunisie doit avant tout offrir un cadre législatif et réglementaire solide et adapté aux réalités de l’IA. Un investisseur direct étranger qui viendrait investir dans la technologie regarde d’abord le pays avant de regarder le secteur, regarde d’abord le site où il va s’installer en termes de mise en place de cadres législatif et réglementaire.

Ce cadre réglementaire existe-t-il réellement ?

Non, il n’existe malheureusement pas parce que, pour une des activités les plus importantes, la mise en place de Data Centers, il n’y a pas de législation spécifique.

Cette rigidité administrative freine l’innovation. On est un pays qui fonctionne avec de la législation et avec de la réglementation et quand une activité n’est pas prévue par le code des investissements, il est extrêmement difficile de convaincre l’administration que c’est une autre activité que celle inscrite chez eux et qui date de je ne sais combien d’années.

Quelles sont, selon vous, les clés de la réussite dans un monde en mutation rapide ?

L’avenir appartient aux plus agiles. Le monde, le futur va appartenir aux plus agiles, à ceux qui sauront s’adapter. Plus vous êtes agile, mieux vous allez garder ce qui est en votre possession et l’améliorer. Et être agile, cela veut dire avoir une capacité d’anticipation. Et là, j’insiste sur l’importance de forums comme celui de l’Économiste Maghrébin, où des keynote speakers nous éclairent, balisent le terrain pour nous, nous disent où va le monde, où vont les principales technologies.

Toutefois, je mets en garde contre la volatilité technologique. Les générations technologiques deviennent de plus en plus obsolètes, très rapidement. L’espérance de vie des technologies peut se réduire à quelques mois. Et par conséquent, vous ne pouvez pas définir votre stratégie sur une base aussi fragile. Il Il vous faut des gens qui ont cette capacité d’anticipation, cette capacité de se projeter sur un horizon de 10 ans.

Cela dit, je reste confiant dans le potentiel tunisien. Car il y a une espèce d’unanimité parmi tous les présents sur le fait que, incontestablement, la Tunisie bénéficie d’atouts favorables. Un des éléments les plus importants dans l’intelligence artificielle, c’est la mise àdisposition de ressources compétentes qui puissent assimiler ces nouvelles technologies. La Tunisie a la chance d’en disposer. Par conséquent, il faut favoriser les autres conditions de la réussite, c’est-à-dire un marché qui soit ouvert, une législation qui soit propice pour attirer les investisseurs étrangers. Pour réussir, la Tunisie doit aussi miser sur le partenariat. Dans ce type d’activité, nous ne pouvons pas seuls engager des investissements aussi importants. Il faut que ce soit fait dans le partenariat, dans le mix, c’est-à-dire avec des investissements publics, privés, autres, pour financer tout cet effort-là.

Quel rôle l’État doit-il jouer pour accompagner la transformation digitale et l’adoption de l’IA, notamment en matière de gouvernance, de législation et d’investissement public ?

Le rôle de l’État est central dans cette transformation. Moi, je suis de ceux qui croient beaucoup en l’État. En un État stratège, en un État locomotive, en un État qui donne l’exemple. C’est l’État qui doit installer sa confiance en cette nouvelle technologie. Et il gagnerait beaucoup à baliser le chemin, à faire en sorte de laisser l’initiative s’exprimer dans ce domaine-là et de donner l’exemple lui-même en favorisant la recherche. Mais l’État ne peut pas tout ; tout seul, il ne peut pas financer la recherche. Il doit aussi s’aider du privé, de fonds qui sont mis à la disposition de la Tunisie de l’extérieur, de manière à avoir un effet de levier.

Que faire pour instaurer une culture technologique et éthique ?

Au-delà des moyens financiers et réglementaires, j’insiste sur l’importance de la culture. Pour faire de la technologie, cela va vous étonner, il faut faire de la culture. Il faut que votre environnement soit technogène, qu’il croie en cette culture d’intelligence artificielle, en l’innovation. Et cette culture, elle doit être inculquée dès le plus jeune âge. Cela devrait, à mon sens, commencer dès l’école primaire, en mettant en place les choses de manière à l’insérer, mais à l’insérer avec les valeurs que nous portons. L’éthique est un pilier incontournable, puisque la technologie n’est pas que de la technique et que la technique seule est insuffisante. Il faut aussi que les valeurs fondamentales de notre société soient présentes. C’est donc un outil dont il faut surveiller l’utilisation. On ne peut pas se permettre de tout faire avec l’intelligence artificielle. Il faut qu’il y ait de l’autorité morale et éthique pour cadrer tout cela.

Quelle est votre vision pour attirer, retenir et valoriser les talents ?

Pour attirer et retenir les talents, essentiels à la réussite de l’écosystème IA, il faut tout d’abord pouvoir avancer dans un projet. Il y a ce qu’on appelle un triptyque. Et le triptyque est basé sur trois choses : une vision, une stratégie et un plan d’action. Je cite Sénèque : « Si vous ne savez pas où aller, il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne connaît pas son port ».

Et j’insiste sur l’importance d’un environnement agréable, de conditions de rémunération attractives et d’un cadre propice à l’innovation. Les gens qui en- treprennent ne sont pas forcément mus par la paix que leur procure le gain, ils sont mus par la paix que leur procure la réussite, ce qui est différent. Ceux qui quittent la Tunisie le font souvent parce qu’ils n’ont pas trouvé ces conditions. Nous devons travailler sur l’identification de ce qui nous manque pour les retenir, les conforter, leur offrir les conditions les plus favorables, en créant Innovation City, en créant un certain nombre d’autres plateformes et de centres de compétences, qui puissent les retenir un certain temps.

Faut-il adapter le financement à l’innovation

Il faut repenser aussi les instruments de financement. Les startups et l’innovation ne sont pas dans le moule et dans le cadre d’un financement bancaire classique, traditionnel. A mon avis, il est important de créer des instruments appropriés de private equity, de fonds d’investissement, que ce soit des fonds d’investissement domestiques ou internationaux, pour justement financer toutes les étapes de la création d’entreprises, depuis le seed money, l’idée, la semence de l’idée, jusqu’à son aboutissement.

Le mot de la fin

Il faut une Tunisie agile, ouverte, éthique et résolument tournée vers l’avenir, où l’État, les entreprises et la société civile avancent main dans la main pour faire de l’intelligence artificielle un levier de développement et de rayonnement.

Cette interview a été réalisée à l’occasion de la 26ᵉ édition du forum de l’Economiste Maghrébin, dans le cadre d’une série de podcasts. Et elle est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 922 du 18 juin au 2 juillet 2025

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Mehdi Houas: « Un hub régional d’IA grâce à l’ingéniosité et à l’intelligence collective »

22. Juni 2025 um 18:55

Dans un échange sous forme de questions-réponses, Mehdi Houas, président fondateur de Talan, détaille les atouts du pays, les défis à relever et les leviers à actionner pour faire de la Tunisie un acteur incontournable dans le domaine de l’IA. 

Quels sont les principaux atouts de la Tunisie pour devenir un acteur clé de l’IA spécialisée ?

 A mon avis, il faut mettre en avant la capacité tunisienne à développer avec une grande profondeur des agents intelligents spécialisés dans des domaines précis. La capacité à fabriquer des agents spécialisés dans un domaine d’activité ouvre un champ immense de possibilités. Ce potentiel repose sur la combinaison des technologies avancées développées à l’international et sur des expertises locales solides.

Pourquoi la santé est-elle un secteur stratégique pour l’IA en Tunisie ?

La santé occupe une place centrale dans cette dynamique. Je rappelle que nous avons une assise universitaire exceptionnelle en matière de santé, avec des données collectées depuis des décennies. Ces données, exploitées dans le respect de la confidentialité, pourraient permettre de développer de nouveaux protocoles médicaux, des médicaments innovants. Et si on arrive à avoir un accord d’utilisation, avec les confidentialités qui vont avec bien sûr, de ces données médicales, on pourra faire de la recherche et anticiper les maladies rares. 

Quel rôle joue le vivier d’ingénieurs tunisiens dans cette révolution technologique ? 

Le capital humain est un levier fondamental. Je souligne que nos écoles et universités, souvent jumelées avec les meilleures institutions d’Europe et d’Amérique du Nord, forment des talents à la pointe de la technologie. Ainsi, « cette ingéniosité frugale », c’est-à-dire la capacité des ingénieurs tunisiens à réaliser grand avec peu, est un atout précieux pour développer des solutions IA adaptées aux réalités locales et mondiales. 

Comment construire un écosystème d’innovation dynamique autour de l’IA ?

 Pour concrétiser ce potentiel, la création d’un écosystème intégré s’impose. Il faut réunir les clusters universitaires, les données publiques, les financements nationaux et internationaux, pour permettre aux jeunes talents de créer et d’innover. Un cadre réglementaire favorable, à l’image du Startup Act, est également important. Il donne la possibilité à nos jeunes et moins jeunes aussi de créer, d’échanger, de circuler, de dynamiser leurs idées.

Quelle place accorder à la recherche et à l’innovation dans cette stratégie ?

La recherche appliquée est un pilier essentiel. Ainsi, nous devons bâtir des partenariats solides entre industriels et universitaires, pour que la recherche soit opérationnelle et rapidement appliquée à des cas concrets. Autrement dit, la recherche ne doit pas rester théorique, mais devenir un levier d’innovation pragmatique. Objectif : avoir le mindset d’importateur de technologies et d’exportateur de services à valeur ajoutée. 

Quel est le rôle de l’intelligence collective dans le succès de l’IA en Tunisie ? 

L’intelligence collective est au cœur de la réussite. Ceci explique l’importance de mixer des compétences pluridisciplinaires, la santé, l’éducation, l’agriculture, l’énergie… Tout en insistant sur l’importance aussi d’intégrer ces compétences dès la conception des projets pour éviter les erreurs et assurer un passage à l’échelle efficace. Car le vrai challenge, c’est le passage à cette étape. Il est également indispensable de faire appel à des experts techniques et des acteurs de terrain. 

Comment la position géopolitique de la Tunisie peut-elle être un avantage ?

 Je pense qu’il faut mettre en avant la position géopolitique de la Tunisie. Notre pays a toujours su trouver un positionnement utile et pertinent. Notre situation géopolitique, à la croisée de trois continents, est stratégique et nous place dans une position unique. D’ailleurs, la Tunisie est comme un pont entre le monde méditerranéen, africain et européen. Elle est capable de comprendre rapidement la profondeur des technologies émergentes et de créer des services adaptés aux besoins du continent africain, avant de les diffuser à l’échelle mondiale.

Un message d’espoir pour l’avenir ?

Pour conclure, j’appelle à l’unité et à la mobilisation collective. Pour la simple raison que ce rêve est à notre portée, à condition que nous unissons nos forces dans une intelligence collective où chacun apporte sa pierre à l’édifice pour servir l’intérêt général et, en retour, nos intérêts particuliers. Plus précisément, j’appelle à faire de la Tunisie un hub régional d’intelligence artificielle grâce à l’ingéniosité et à l’intelligence collective. 

 


Cette interview a été réalisée à l’occasion de la 26ᵉ édition du forum de l’Economiste Maghrébin, dans le cadre d’une série de podcasts. Et qui est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 922 du 18 juin au 2 juillet 2025.

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Halima Khouaja aux commandes de Tunisair

Halima Khouaja, officiellement chargée par le ministère du Transport de la direction générale de Tunisair.

Si sa nomination a été annoncée hier soir, la décision avait déjà été entérinée le 1er novembre lors du conseil d’administration de la compagnie.  La nouvelle responsable du transporteur national occupait depuis juin 2023 le poste de directrice générale de la filiale Tunisair Handling. Elle est cependant issue de la douane, secteur dans lequel elle a passé l’essentiel de sa carrière et où elle a atteint le grade de général.

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Passation à la direction générale de l’Aviation civile

Nidhal Souilmi (à gauche) a été nommé aujourd’hui directeur général de l’Aviation civile en remplacement de Hédi Cherfadi (à droite) qui assurait l’intérim ces dernières années.

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Cérémonie de passation au siège du ministère du Transport.

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