La championne tunisienne de tennis Ons Jabeur est clairement sur le retour, puisqu’elle multiplie les contre-performances et n’arrive plus à dépasser des premiers tours des tournois internationaux. Elle fêtera ses 30 ans le 28 août prochain, mais à cause des blessures récurrentes et d’une méforme chronique, sa retraite sportive n’est plus très loin.
Eliminée dès le premier tour du tournoi de Wimbledon, au Royaume-Uni, après avoir abandonné pour blessure au début du deuxième set face à la Bulgare Viktoriya Tomova, elle a connu une nouvelle dégringolade dans le classement mondial.
En effet, la Tunisienne a perdu 12 places, selon le classement WTA, paru ce lundi 14 juillet 2025, et pointe désormais au 71e rang…
Ons Jabeur peut cependant s’enorgueillir d’avoir été la première tenniswomen arabe et africaine à avoir atteint le 2e rang mondial et joué deux finales consécutives à Wimbledon. Et alors que la relève tarde à se dessiner, elle reste pour les Tunisiennes et les Tunisiens un modèle de combattivité, d’abnégation et de dévouement au sport.
Tout n’est pas au vert pour l’attaquant du FC Barcelone Lamine Yamal, qui vient de célébrer en grandes pompes son 18e anniversaire bougie, mais la fête a été tachée par une polémique inattendue.
L’international espagnol fait désormais l’objet d’une action judiciaire intentée à son encontre par l’Association des personnes atteintes d’achondroplasie et autres dysplasies squelettiques, qui lui reproche d’avoir embauché des personnes atteintes de nanisme, à des fins de divertissement, lors des festivités qu’il a organisées, à l’occasion de son anniversaire.
Pour ladite association, ce type de pratique alimente la discrimination contre les personnes atteintes de nanisme et porte atteinte à leur image. A l’appui de sa requête, elle rappelle les législations en Espagne interdisent l’utilisation des personnes handicapées pour provoquer la moquerie dans les spectacles comiques.
Le ministre de l’Éducation, Noureddine Ennouri, a annoncé, lors de son intervention, ce lundi 14 juillet 2025, à l’Assemblée des représentants du peuple, que le ministère a décidé d’admettre tous les élèves ayant obtenu une moyenne de 14/20 et plus, au concours d’entrée aux collèges pilotes.
La capacité totale, initialement prévue, était de 3 850 élèves, dans les différents établissements pilotes, mais seules 1 167 places restaient à pourvoir, a-t-il ajouté.
Les épreuves du concours de cette année ont, en général, mis l’accent sur l’évaluation des compétences en réflexion et en analyse, plutôt que sur la simple restitution de connaissances, a encore précisé le ministre.
Dans un post mis en ligne sur sa page Facebook ce lundi 14 juillet 2025, Faiza Rahem se plaint des autorités pénitentiaires qui ne transmettent pas à son époux, Issam Chebbi, secrétaire général du Parti républicain (Al-Joumhouri), poursuivi dans l’affaire dite de «complot contre l’Etat», les journaux, magazines et livres qu’elle lui rapporte.
«Je ne comprends pas quel crime commettrait mon mari en lisant un journal derrière les barreaux, d’autant plus qu’il est injustement isolé du monde extérieur», écrit-elle notamment.
«Les journaux que l’on achète dans les kiosques en dinar tunisien lui sont interdits sans aucune justification. Quant aux livres que je présente à la direction [pénitentiaire], ils lui sont remis après plusieurs semaines, où non remis du tout, avant de m’être restitués sans avoir été touchés, et sans explication», écrit encore Faiza Rahem, qui s’interroge : «Le mot imprimé vous fait-il si peur ou vous terrorise-t-il ?»
«L’interdiction de lecture n’est pas une mesure administrative. C’est une punition supplémentaire, sans jugement. J’exige, en tant qu’épouse d’un citoyen et d’un prisonnier politique, qu’on lui accorde le droit à la connaissance que lui garantit la loi. Je m’adresse ici à l’Etat et à ses institutions, et non à une instance étrangère, pour demander que mon mari puisse jouir complètement des droits reconnus à tout citoyen. Je ne cherche pas de solution auprès de l’étranger, c’est pourquoi je frappe à votre porte, vous les responsables de cette interdiction, montrez-moi ce que vous pouvez faire ?», conclut l’épouse de Issam Chebbi, qui est incarcéré à la prison de Borj Erroumi, à Bizerte.
Gaza est, peut-être, l’endroit où l’Histoire s’inverse. Non parce que les puissants vont tomber, mais parce que les humiliés n’ont plus rien à perdre. Et quand les humiliés cessent de croire aux fictions, un autre monde devient possible — pas encore visible, mais déjà en marche.(Ph. 70% des morts sous les bombes israéliennes – fabriquées en Occident – sont des enfants et des femmes).
Sadok Chikhaoui *
‘‘Heart of Darkness’’ (Au cœur des ténèbres), le récit de Joseph Conrad, demeure l’une des œuvres littéraires les plus profondes sur le colonialisme. Non comme un objet d’étude historique ou politique, mais comme vertige existentiel. Une plongée dans la barbarie nue. Œuvre fragmentaire, troublante, irrésolue – et c’est précisément cette opacité qui fait sa puissance.
On se souvient d’‘‘Apocalypse Now’’, l’adaptation cinématographique hallucinée qu’en fit Francis Ford Coppola en la transposant au Vietnam : Kurtz, héros métaphysique perdu dans la jungle, hurlant comme un chacal blessé dans la nuit tropicale : «L’horreur… L’horreur.»
L’horreur de quoi ? De la barbarie sans masque qu’il a lui-même engendrée, acceptée, incarnée : les crânes fichés sur des piques, les massacres ritualisés, les amputations à la machette. Et de loin, les cris stridents d’un chef de bataillon haranguer ses hommes : «Tirez, tirez, nom de Dieu, je n’entends rien !»
Brefs récits de l’horreur
Ce n’était pas de la fiction. C’était en 1908, dans un Congo encore propriété privée de Sa Très Catholique Majesté Léopold II. Dix millions de morts. Mais, qualifiée du titre de «roi bâtisseur» par toute l’élite européenne, le souverain a fini sa vie adulée en Prophète par tout l’Occident.
Quatre ans plus tard, le décor change, mais le scénario demeure. En Namibie, le général allemand Lothar von Trotha, réputé pour sa brutalité, signe un ordre d’extermination sans ambiguïté : «Tout Herero trouvé à l’intérieur des frontières allemandes armé ou non, avec ou sans bétail sera abattu.» Ce fut le premier génocide du XXe siècle. Quinze mille morts. Von Trotha fut célébré en héros national et enterré avec les honneurs. La civilisation, elle, aura été préservée. L’Allemagne sort avec un savoir-faire reconnu.
Et puis, l’Algérie sous colonisation française, et le tristement fameux colonel Pélissier, agissant sous les ordres de Bugeaud, ordonnant en 1845 l’asphyxie par enfumage d’une tribu entière, les Ouled Riah, réfugiés dans des grottes à Dahra pour échapper aux exactions des corps expéditionnaires. L’affaire fit grand bruit en France mais Pélissier ne sera ni jugé, ni inquiété et finira comme Maréchal de France et les enfumades continuèrent à Oued Sbih en 1846, et en 1849 à Aïn Merrane et devinrent «la marque de fabrique» française sous le nom de «Doctrine Bugeaud». Les témoignages rapportèrent les hurlements enragés du Colonel Pélissier à ses hommes : «Enfumez-les comme des renards !».
Gaza : un effort de pensée pour le présent
Les enfants ensevelis. Les hôpitaux pulvérisés. Les voix effacées. La famine qui ronge les entrailles. Et Netanyahou, Katz, Ben Gvir, Smotrich, Gallant, et toute la cohorte scander en chœur : «Tuons-les tous, ce sont des animaux. Tous les Gazaouis sont coupables !», «Rasons Gaza !», «Utilisons la bombe atomique !» Et sous les décombres, ce sont peut-être les dernières paroles de Kurtz qu’on entend à nouveau, comme un écho dans la nuit : «L’horreur… L’horreur.»
L’histoire bégaie, et l’Occident détourne les yeux
Sous les ruines, ce n’est pas seulement une ville qui s’effondre. Ce sont les fondations morales de toute l’humanité.
Parce que Gaza n’est pas un simple conflit, ni une guerre, ni un épisode tragique de plus. C’est un seuil, une révélation, une déchirure dans le voile des illusions modernes.
Tout ce que l’Occident prétendait incarner, droits humains, héritage des Lumières s’effondre face à ces enfants démembrés, ces hôpitaux broyés.
Gaza est le lieu où tombent les simulacres, soufflés comme des murs de carton-pâte.
Ce qui se joue là dépasse la tragédie. C’est le dévoilement du mensonge fondateur d’un ordre international : un ordre bâti sur la force, grimé en vertu, où les principes s’appliquent aux faibles et sont suspendus devant les puissants.
L’horreur de Kurtz, les ténèbres de Conrad, ne sont pas des accidents : elles sont l’âme du colon qui, La Bible dans une main et une bombe dans l’autre, piétine le monde du haut de son élection.
Du Congo à Gaza, la continuité est claire : une violence qui se prend pour la raison, un pouvoir qui s’autojustifie.
Après la Shoah, Hiroshima, Nuremberg, on a voulu croire à un monde nouveau. Droits humains. Conventions. Promesses. Mais Gaza montre que ces promesses étaient conditionnelles, activées ou suspendues selon les intérêts.
Israël, lui, n’a jamais cru à ce droit là
Le vote de 1947 ? Une formalité. Quand Macron rappelle à Netanyahu que l’Onu a permis la naissance d’Israël, il répond : «Non, Monsieur. Israël existait avant l’Onu.» Le droit n’est qu’un passage. Jamais un fondement.
Depuis 1948, les résolutions violées s’empilent. Les condamnations restent lettre morte. Gaza en est l’épiphanie brutale.
Une phrase d’Antony Blinken, en visite sur le Golan, résume tout. Interrogé sur le statut de ce territoire conquis par la force et annexé, alors que le nouveau «président» syrien semble prêt à en céder les deux tiers à Israël — car on ne passe pas du statut de jihadiste fiché à celui de guest star diplomatique sans y mettre le prix fort —, Blinken répond : «Il y a le droit, et la réalité sur le terrain.»
Phrase presque distraite, mais révélatrice. Ce n’est pas seulement le Golan que vise cette formule du fait accompli. C’est Gaza. La Cisjordanie. Et peut-être demain : le Liban. La Jordanie. Une partie de l’Irak. Et le Grand Israël jusqu’à la frontière, sécurité oblige, avec la force des vétos américains et les armes les plus sophistiquées.
L’Occident devenu le parrain bienveillant des fossoyeurs du droit. Le Conseil de sécurité ? Pas une instance de justice. Un théâtre de rapports de force.
Israël peut bombarder, affamer, coloniser : aucune sanction ne viendra. Le droit cède à l’alliance stratégique. Et pendant que les bombes écrasent des enfants, ce sont aussi les symboles qu’elles pulvérisent : déclaration universelle des droits de l’homme; conventions de Genève; pactes, traités… Le droit n’est pas universel. Il est imposé aux vaincus par les vainqueurs. La preuve : à ce jour, la Cour pénale internationale n’a condamné… que des Africains.
Plus grave encore : le silence. Celui des intellectuels, des philosophes, des éditorialistes. Ceux qui parlaient hier de dignité humaine, mais trouvent toujours un «contexte» lorsque c’est Israël qui tue. Ceux qui évitent le mot «massacre», lui préférant : «frappes ciblées», «proportionnalité», «légitime défense» — même quand les cibles sont des enfants.
Les grands médias ? Une puissante division de Tsahal. Non plus des relais d’information. Mais des relais du hasbara, la propagande de guerre israélienne. Ils reprennent les éléments de langage, inversent les responsabilités, brouillent les faits.
La guerre se mène aussi par les mots. Et cette guerre-là est déjà gagnée par ceux qui tiennent les micros.
Quand Bernard-Henri Lévy ose déclarer : «Israël est le pays le plus anticolonialiste du monde», on entend l’écho du vieux mantra : «L’armée la plus morale de tous les temps.» L’indécence élevée au rang de doctrine.
Gaza signe le retour à l’état de nature politique. Non plus un monde de droit, mais de force brute. Comme au Congo. Comme face aux Hereros. Comme au temps de Kurtz.
Gaza est notre miroir. Ce qu’il reflète, c’est un effondrement moral. Mais aussi un seuil. Quand les illusions tombent, une lucidité neuve peut surgir. Un refus. Un dégoût salutaire.
Gaza, peut-être, est l’endroit où l’Histoire s’inverse. Non parce que les puissants tomberont, mais parce que les humiliés n’ont plus rien à perdre. Et quand les humiliés cessent de croire aux fictions, un autre monde devient possible — pas encore visible, mais déjà en marche.
Thierry Ardisson, animateur et producteur majeur de la télévision française, est décédé ce lundi 14 juillet 2025 à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer du foie, a annoncé sa famille à l’AFP.
Figure à part dans le paysage audiovisuel, il laisse derrière lui une empreinte durable. Surnommé «l’homme en noir» pour son style vestimentaire et son ton souvent acide, Ardisson s’est imposé comme un touche-à-tout provocateur, capable de passer d’un entretien politique à une confession intime sans jamais perdre le fil.
Ses émissions cultes – ‘‘Tout le monde en parle’’, ‘‘Salut les Terriens !’’, ‘‘Paris Dernière’’ – ont marqué des générations de téléspectateurs, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. Car Thierry Ardisson dérangeait autant qu’il fascinait. Ses interviews, hors normes, faisaient voler en éclats les conventions du petit écran, entre mise en scène maîtrisée et questions qui dérangent.
Producteur exigeant, passionné de culture et homme de formules, il aura su renouveler les codes de la télévision tout en cultivant un goût assumé pour la transgression.
Son départ laisse un vide. Celui d’un homme qui, au-delà du noir, savait mettre en lumière.
La Société des transports de Tunis (Transtu) a fait grand bruit de la réception, le 12 juillet 2025, de 189 nouveaux bus en provenance de Chine au port commercial de La Goulette. Il s’agit du deuxième lot du contrat conclu avec l’entreprise chinoise King Long, pour un coût total d’environ 152 millions de dinars.
Cette opération porte sur l’acquisition de 300 nouveaux bus chinois en deux lots, répartis en 140 bus réguliers et 160 bus à impériale (à deux niveaux), a indiqué Le PDG de la Transtu Abderraouf Essalah, dans un communiqué de presse publié à cette occasion.
La Transtu a réceptionné le premier lot de 111 bus au port de La Goulette le 18 juin dernier, en présence du ministre des Transports Rachid Amri.
Les nouveaux bus contribueront à la reprise des lignes interrompues en raison des difficultés rencontrées par l’entreprise en matière de transport, a souligné le responsable, ajoutant que les nouveaux bus vont renforcer la flotte de la société pour répondre aux besoins quotidiens d’environ 3 millions d’habitants dans la région du Grand Tunis, avec ses grands centres urbains tels qu’Ettadhamen, Manouba, Raouad, Bhar Lazreg et Ben Arous.
Un autre contrat chinois sera également conclu pour l’achat de 418 nouveaux bus supplémentaires, qui seront attribués à des entités et entreprises nationales afin d’offrir des conditions de transport adéquates dans toutes les provinces. Il a confirmé que ces bus devraient être livrés entre septembre et octobre 2025.
Il a déclaré que le ministère achèterait 418 nouveaux bus supplémentaires auprès d’un constructeur chinois, dont environ 240 aideront à améliorer le transport terrestre au niveau régional.
Tout en se félicitant de ces acquisitions effectuées grâce à un prêt chinois et qui vont aider à soulager les souffrances des usagers du transport public terrestre, ferroviaire et aérien, aujourd’hui en état de déshérence depuis deux ou trois décennies, on doit rappeler aux responsables des entreprises publiques telles que la Transtu, la SNCFT et Tunisair que la solution à la crise n’est pas dans ce genre d’opérations ponctuelles qui constituent des solutions provisoires mais dans l’assainissement de ces entreprises et l’amélioration de leurs assises financières afin qu’elles puissent se développer et être en phase avec les besoins des usagers.
La couverture forestière de l’ensemble du territoire tunisien s’élève actuellement 8,5% et les autorités ambitionnent de porter ce taux au cours des prochaines années à 12 voire 16%, a fait savoir Sahbi Ben Dhiaf, directeur de la conservation des forêts, au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, dans un entretien accordé à l’agence Tap.(Ph. Forêt de pin d’Alep au Kef).
Les forêts tunisiennes ont une capacité de résilience face aux incendies, qui se traduit par une restauration naturelle de leur couverture végétale après leur embrasement, a indiqué le responsable. Et d’ajouter que «les forêts méditerranéennes se distinguent par leur capacité naturelle à se régénérer, à condition que les incendies ne se répètent pas aux mêmes endroits».
Dans ce cas-là, la Direction des forêts mène des études de terrain et entreprend de reboiser, lorsque cela s’avère nécessaire.
Actuellement, la couverture forestière en Tunisie est estimée à environ 8,5% de la superficie totale du pays et le secteur forestier contribue à hauteur de 1,4% au produit intérieur brut (PIB) et à 14% du PIB agricole, a indiqué Ben Dhiaf, en soulignant l’importance du rôle économique et social des forêts dans notre pays où elles s’étendent sur environ 1,2 million d’hectares et abritent entre 700 000 et un million de personnes.
«La direction général des forêts œuvre, actuellement, à mettre en place une stratégie nationale des forêts à l’horizon 2050, dans le cadre de la valorisation du rôle économique des forêts afin d’en assurer la durabilité, tout en permettant aux citoyens d’en bénéficier», a encore expliqué le responsable. Créée le 28 juin 1883, la DGF est considérée comme l’une des plus anciennes administrations en Tunisie. La célébration récente de son 142e anniversaire témoigne de l’importance du secteur forestier et de son lien étroit avec le citoyen.
Dans une tribune publiée par ‘‘Le Point’’ , l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud, Prix Goncourt 2024, revient avec force sur la détention de Boualem Sansal en Algérie. Il dénonce une Algérie livrée à l’arbitraire et une France engluée dans son impuissance. Une affaire emblématique d’un monde postcolonial à bout de souffle.(Ph. François Bouchon / Le Figaro).
Imed Bahri
L’affaire Sansal ne fait plus la une des journaux, mais elle continue d’agiter les consciences. Boualem Sansal, romancier reconnu et traduit dans plusieurs langues, est détenu en Algérie depuis des mois dans un climat d’opacité judiciaire et condamné à 5 ans de prison ferme. Il a 75 ans et souffre de plusieurs maladies.
Dans un éditorial publié le 10 juillet 2025 dans ‘‘Le Point’’ et intitulée ‘‘Sansal, les leçons d’un scandale’’, Kamel Daoud livre une lecture implacable de ce qu’il qualifie de «scandale politique et moral». Une tribune qui dépasse le cas individuel pour dresser le portrait d’un système à bout de souffle.
Répression, silence, indifférence
D’un côté, une Algérie de plus en plus autoritaire, où l’écrivain est redevenu une cible. «Le pays des révolutions est devenu celui des prisons», écrit Daoud. Boualem Sansal n’est qu’un nom parmi d’autres : artistes, militants, syndicalistes, intellectuels sont confrontés à la répression, au silence ou à la marginalisation. Le dernier en date, rappelle Daoud, est Cheb Mustapha, condamné à cinq ans de prison dans l’indifférence générale.
De l’autre côté, une France désarmée, engluée dans ses contradictions postcoloniales, entre posture humaniste et silence stratégique. «Pendant des mois, la France est restée impuissante», observe Kamel Daoud, qui dénonce un mélange de politesse diplomatique, de calculs politiques et de renoncements. La parole solennelle a remplacé l’action, la patience s’est substituée au courage.
Mais le cœur de l’analyse va plus loin : l’écrivain algérien dénonce aussi les compromissions françaises. Certains intellectuels, journalistes ou militants ont relayé les accusations du régime algérien, participant au lynchage symbolique de Sansal. D’autres, par crainte ou par posture idéologique, ont préféré le silence. «L’affaire a mis à nu les réflexes collaborationnistes», tranche Daoud.
La parole libérée est un rempart contre la peur
Ce texte résonne dans toute la région. Il parle aussi à ceux qui, ailleurs au Maghreb, observent des logiques similaires : criminalisation de la pensée, instrumentalisation de la justice, et abandon progressif des libertés fondamentales. Il dit également l’échec d’un rêve : celui d’une relation franco-maghrébine fondée sur le dialogue, la reconnaissance et la liberté. À la fin, Kamel Daoud rappelle que, face à ce double effondrement, une chose demeure : la dignité. «Lui, au moins, conserve la sienne», écrit-il à propos de Sansal. Une manière de rappeler que la parole, quand elle est tenue jusqu’au bout, peut encore faire rempart contre la peur.
Le philosophe et essayiste Pierre Tevanian signe avec ‘‘Soyons woke’’ (Éditions Divergences, France, 2025) un petit ouvrage incisif et salutaire. Face à la diabolisation du mot «woke», il choisit de ne pas se défendre, mais d’assumer, revendiquer et retourner l’insulte. Dans un monde où la vigilance contre les injustices dérange, Tevanian fait un pari simple : si le «woke» est celui qui refuse de détourner les yeux, alors oui, soyons woke.
Djamal Guettala
«Woke». D’un mot venu de l’anglais signifiant «éveillé», on a fait un monstre. D’abord utilisé dans les milieux afro-américains des années 1930 pour désigner une conscience des discriminations raciales, il est devenu, sous la plume de ses détracteurs, une caricature : excès de moraline, censure, menace contre l’universalisme…
En France, comme dans une partie du monde francophone, y compris en Afrique du Nord, le terme «wokisme» est brandi comme une arme idéologique. Il vise à discréditer les luttes antiracistes, féministes, LGBTQ+, décoloniales — en un mot, toutes celles qui bousculent l’ordre établi.
Une réponse claire et frontale
Dans ‘‘Soyons woke’’, Pierre Tevanian démonte cette mécanique de disqualification avec rigueur. Il commence par déconstruire le réquisitoire antiwoke, en en montrant les contradictions, les amalgames et les sous-entendus racistes ou sexistes.
Puis, il propose autre chose : revendiquer l’éveil, assumer la volonté de justice, refuser la résignation. Dans un monde où tant ferment les yeux sur les inégalités et les injustices, il défend l’idée que «l’éveil», loin d’être une dérive, est une exigence éthique.
«Le “woke”, c’est celui qui ne supporte pas l’injustice. Alors pourquoi en faire une insulte?», interroge-t-il à juste titre.
Un mot global, des luttes locales
Même si le mot est né aux États-Unis, les réalités qu’il désigne existent partout : en Europe, en Afrique, dans le monde arabe. Et en Algérie, Tunisie ? Le Maghreb ? Bien sûr que nous sommes concernés.
Les inégalités sociales, le poids de l’héritage colonial, le sexisme, la stigmatisation des minorités linguistiques, régionales, religieuses ou sexuelles, les discriminations vécues par les jeunes, les femmes, les migrants… Ce sont des réalités concrètes, vécues chaque jour.
Être woke, dans ce contexte, c’est simplement être lucide. C’est refuser l’aveuglement.
Un livre pour penser, pas pour s’aligner
Tevanian ne propose pas un dogme. Il propose une posture de vigilance, de questionnement, de refus de l’injustice. Pas de sectarisme, pas de leçon de morale. Juste un appel: «Soyez éveillés, attentifs, sensibles à ce que vivent les autres».
Pour les lecteurs de Kapitalis, ce livre peut être un décodeur utile, pour comprendre un débat souvent importé de France mais qui mérite, ici aussi, d’être interrogé. Car ce qui est en jeu, c’est notre rapport aux injustices, à la mémoire, à la domination, à la liberté réelle. Pierre Tevanian est philosophe, essayiste et enseignant. Il coanime le collectif Les Mots sont importants. Parmi ses livres précédents : ‘‘La haine de la religion’’ (2013), ‘‘La mécanique raciste’’ (2017), ‘‘Politiques de la mémoire’’ (2021), ‘‘En finir avec une sentence de mort’’ (2022).
Elle est là, debout au milieu des ruines. Son foulard est noir de cendres, ses bras vides. Le vent soulève un reste de rideau accroché à un pan de mur — c’était la cuisine, ou peut-être la chambre. Elle ne sait plus. Il ne reste rien pour nommer les pièces de la maison. La maison elle-même a été dissoute dans l’air, comme ses enfants.
Khémaïs Gharbi *
Autour d’elle, plus un cri, plus un appel, plus une main. Ils sont tous partis au paradis, à quelques semaines d’intervalle : ses parents, ses grands-parents, son mari, ses petits…
Un à un, emportés, étouffés, ensevelis. Et elle, seule survivante, seule témoin. Mais témoin de quoi, sinon d’un monde qui se défait sans honte ?
Et pourtant, elle ne quitte pas les lieux.
C’est encore un piège
Elle s’est hasardée une ou deux fois pour aller chercher de la nourriture, mais il y a eu trop de morts pour qu’elle puisse songer à y retourner. C’est encore un piège, se dit-elle, pour tenter de briser notre résistance.
Elle regarde les ruines, non comme on regarde un champ de guerre, mais comme on regarde une vieille photographie d’enfance. Chaque pierre retournée lui parle. Chaque fissure raconte une nuit d’hiver, un rire étouffé, un repas partagé debout faute de place.
Ce camp n’était pas une maison — mais c’était leur maison. Un entre-deux permanent entre deux bombardements.
Un foyer précaire, certes, mais tissé d’amour, d’attente, de résistance. Elle se souvient de la voix de sa mère chantant en pliant les couvertures. De la silhouette de son père traçant un carré de jardin au pied du mur pour jouer avec ses frères et sœurs. Des rires d’enfants jouant à cache-cache entre les citernes d’eau. Et même des jours de peur, où l’on s’abritait les uns contre les autres dans une pièce sans toit — ces jours-là réveillent en elle des sentiments d’amour et de solidarité.
Tout cela, oui, fait partie d’elle.
Et les ruines, aujourd’hui, ne lui sont pas étrangères : elles lui ressemblent.
C’est là que sa mémoire est enfouie. Pas dans les livres d’histoire, mais sous ces cailloux, dans ces creux où l’on a tenu, résisté, combattu les envahisseurs. C’est là, dans cette poussière que d’autres veulent encore bombarder, qu’habite son ADN, gravé à même la détresse. Pourquoi s’acharner encore sur des cailloux, sur des ruines ? se demande-t-elle. Veulent-ils venger leurs morts en tuant les nôtres trois, quatre fois de suite ?
Elle ne veut pas partir
Et maintenant, une rumeur circule : Ils n’arrêteront que si l’on quitte Gaza. Il faudra partir. Partir ? Quitter qui, quitter quoi ? Pour aller où ? Chercher de nouveaux camps ? De nouveaux cimetières ?
Mais comment quitter ce qui vous constitue ? Comment abandonner les restes de ses martyrs, les ombres de ses vivants, les traces de ses rêves effondrés ?
Elle ne veut pas partir. Pas parce qu’elle espère. Mais parce qu’elle appartient à ce monde de désolation. Elle appartient à ce lieu sans espoir, à cette terre meurtrie, à ces pierres brisées plusieurs fois par la folie des plus forts — ces cailloux qui lui parlent, qui lui disent qu’elle est chez elle, dans son pays.
Et quand elle regarde autour d’elle, c’est comme si elle s’adressait aux bourreaux du jour — ceux qui n’oseront jamais descendre de leurs bombardiers pour affronter les siens en face : «Ce que vous appelez ruines, c’est mon berceau, ma boussole, mon pays, mon histoire. C’est là que mon peuple a aimé, survécu, résisté. C’est là que mon âme demeurera.»
Son regard, désormais, n’est plus seulement celui d’une veuve, d’une mère, d’une orpheline. C’est le regard d’un peuple debout dans toute sa grandeur. Un regard qui dit non à l’effacement. Un regard qui retient tout ce que l’on voudrait détruire — par le souvenir et l’attachement.
Et voici que les cailloux sous ses pieds, souillés de sang, tachés de larmes, deviennent plus éclatants que les pierres précieuses. Car aucune richesse au monde ne renferme autant d’attachement, de fidélité aux ancêtres, d’honneur, de courage, de patriotisme — et de dignité.
Alors, après avoir fait lentement le tour des ruines de ce qui fut leur maison, elle revient sur ses pas. Elle choisit un gros caillou, parmi tant d’autres, et s’y assied, le dos droit, le regard fixe. Non pour pleurer, non pour fuir — mais pour veiller, comme on veille un sanctuaire, comme on protège une flamme fragile.
Elle ne partira pas.
Elle restera là, sentinelle muette, pour garder vivante la mémoire de sa condition de mère palestinienne.
Le magnésium est l’un des minéraux les plus abondants dans notre corps. Pourtant, une proportion importante de la population jusqu’à 70%, et notamment chez les femmes, vont souffrir d’un déficit en magnésium.C’est le Pr Faouzi Addad qui lance cette alerte dans le post Facebook publié ce dimanche 13 juillet 2025 et que nous reproduisons ci-dessous, tout en expliquant les moyens pour parer à cette carence et se sentir mieux.
Comment suspecter un manque de magnésium ?
Les signes les plus fréquents : fatigue, troubles du sommeil, crampes, fourmillements des paupières ou autour des lèvres, palpitations, vertiges, maux de tête, anxiété, irritabilité et troubles de la concentration.
Certains facteurs peuvent accélérer ce déficit, comme la consommation régulière de café, thé, alcool, sucre, mais aussi le stress et la prise de diurétiques.
Le dosage sanguin ne permet pas de savoir avec précision si l’on manque de magnésium, car le magnésium sérique ne représente que 1 % de l’ensemble du magnésium présent dans notre corps (muscles, os…). Il est donc important d’analyser les symptômes.
Le magnésium est présent dans les légumes verts, le chocolat noir, les fruits secs et certaines eaux minérales.
Plusieurs compléments en magnésium sont proposés sur le marché, notamment en période de stress, d’activité physique intense ou d’allaitement.
Les formes de magnésium les mieux assimilées sont : bisglycinate, malate, taurinate, thréonate, glycérophosphate et citrate. Le choix dépendra de l’indication : par exemple, le taurinate est réputé pour un effet bénéfique sur le rythme et la fonction cardiaque (les études restent cependant limitées)
La prise, le soir, de 300 à 400 mg peut être associée à un meilleur sommeil. On peut en prendre quotidiennement ou sous forme de cure de 1 à 3 mois, selon les besoins.
Consultez vos professionnels de santé pour une prescription adaptée. Cardiologue de libre pratique.
L’accord entre l’Italie et la Tunisie sur la reconnaissance mutuelle des permis de conduire aux fins de conversion entrera en vigueur le 20 juillet 2025, selon les conditions et exigences précisées ci-dessous.
Signé le 16 janvier 2025, cet accord remplace l’accord précédent du 7 mai 2004 et introduit de nouvelles modalités de conversion des permis de conduire tunisiens en Italie. Il définit les procédures permettant aux titulaires de permis tunisiens de convertir leur document en permis de conduire italien, et de conformément aux dispositions opérationnelles spécifiques fixées par la direction générale de la motorisation du ministère des Infrastructures et des Transports (MIT) en Italie.
Les demandes de conversion de permis peuvent être déposées auprès de l’Uffici della Motorizzazione Civile (UMC), conformément à la réglementation établie par l’accord, qui définit clairement les exigences de conversion, les catégories de permis convertibles et les documents nécessaires pour lancer le processus.
À compter du 21 juillet 2025 (premier jour ouvrable), les citoyens tunisiens résidant en Italie pourront demander la conversion de leur permis auprès de l’UMC.
L’accord de reconnaissance et de conversion des permis avec la Tunisie est valable cinq ans, jusqu’au 20 juillet 2030, et a été officiellement publié sur le site web du MIT, accompagné des documents joints concernant le traitement des données personnelles et les tableaux d’équivalence technique.
Les conditions requises
Le titulaire d’un permis tunisien ne peut demander la reconnaissance et la conversion que s’il réside en Italie depuis moins de six ans au moment de la demande. Les permis obtenus après un transfert de résidence en Italie par conversion de permis de conduire de pays non convertibles en Italie ne peuvent pas être convertis de la Tunisie vers l’Italie.
En outre, le demandeur doit : être titulaire d’un permis valide; avoir l’âge requis par la loi italienne pour la catégorie demandée; présenter un certificat médical attestant de l’aptitude physique et mentale; présenter l’original du permis de conduire tunisien uniquement lors de la délivrance du permis de conduire italien.
En cas de doute sur l’authenticité du document, l’UMC peut demander une traduction officielle ou engager une vérification auprès des autorités tunisiennes.
Permis de conduire routier et carte de qualification de conducteur (CQC)
L’accord entre l’Italie et la Tunisie prévoit également la possibilité de convertir les permis professionnels des catégories C et CE (transport de marchandises). Cependant, pour exercer la conduite en Italie, une carte de qualification de conducteur (CQC) délivrée par un pays de l’Union européenne (UE) reste requise.
Le président américain Donald Trump a adressé cette semaine des lettres à quatre pays arabes – la Tunisie, l’Algérie, la Libye et l’Irak – les informant qu’ils seront confrontés à des droits de douane plus élevés à compter du 1er août, à moins qu’ils ne concluent de nouveaux accords commerciaux avec les États-Unis.Si ne n’est pas une sanction, cela y ressemble beaucoup.
Ces lettres, publiées sur la plateforme Truth Social de Trump, exposent un projet de droits de douane de 30% sur les importations en provenance d’Algérie, d’Irak et de Libye, et de 25% sur les marchandises en provenance de Tunisie. Pour l’Algérie, le droit de douane de 30% correspond au taux annoncé en avril.
Cependant, l’Irak et la Libye ont bénéficié de légères réductions par rapport aux taux proposés précédemment, passant respectivement de 39% et 31%. Le nouveau taux de 25% de la Tunisie constitue également une légère baisse par rapport aux 28% proposés en avril.
Les exportations ciblées reflètent les principaux échanges de chaque pays avec les États-Unis : la Tunisie exporte des graisses animales et végétales, des vêtements et des produits agricoles tels que l’huile d’olive et les dattes; l’Algérie du pétrole, du ciment et des produits sidérurgiques; l’Irak du pétrole brut et des dérivés du pétrole; et les produits pétroliers dominent les exportations libyennes.
Si certaines de ces taxes à l’importation reflètent les taux dévoilés par Trump en avril – dont beaucoup ont été reportés par la suite – plusieurs taxes désormais promises pour le mois prochain sont supérieures ou inférieures à celles annoncées précédemment, ce qui témoigne d’une certaine avancée dans les récentes négociations.
Dans ces lettres, Trump a averti les pays qu’ils s’exposeraient à des droits de douane encore plus élevés s’ils ripostaient en augmentant leurs propres taxes à l’importation.
Difficile de ne pas voir dans ces droits de douanes élevés imposés aux quatre pays concernés une sanction pour leurs positions politiques favorables à la cause palestinienne et leur rejet de principe de toute normalisation avec l’Etat d’Israël. Les faibles droits de douanes fixés pour les pays ayant déjà des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu, comme l’Egypte, la Jordanie ou le Maroc, confirment la justesse d’une telle analyse.
Lors de la réunion du Conseil des ministres, vendredi 12 juillet 2025, au Palais de Carthage, Kaïs Saïed a abordé notamment le projet de décret relatif aux personnes au chômage depuis de longues années, tous niveaux confondus, et dont le but de leur ouvrir des perspectives de recrutement, surtout dans la fonction publique.
À ce propos, le chef de l’État a de nouveau souligné la nécessité de solutions radicales, à la hauteur des attentes du peuple tunisien.
«La Tunisie regorge de compétences, et lorsque des perspectives larges seront offertes, ce ne sont pas seulement les bénéficiaires directs qui en tireront profit, mais le pays tout entier», a-t-il affirmé, appelant ainsi les membres du gouvernement à trouver le moyen de recruter le plus grand nombre de ces chômeurs de longue durée dans la fonction publique étant clairement démontré que ces personnes, dont les formations ne sont pas souvent en adéquation avec les besoins du marché du travail, ne trouveront pas d’emploi en se basant sur leur seule compétence. Un coup de pouce salutaire de l’Etat social ou Etat-providence, que préconise Saïed, serait donc nécessaire, quitte à alourdir les dépenses publiques et, par conséquent, le déficit budgétaire et l’endettement, extérieur et intérieur, de l’Etat.
Selon un communiqué de la présidence de la république, le Conseil des ministres a examiné deux autres projets de loi.
Le premier porte sur la modification de la loi n°53 de l’année 1977, relative à la création de la Société de promotion des logements sociaux.
Ce projet prévoit l’ajout d’une nouvelle disposition permettant la vente des logements sociaux financés par le Fonds de promotion du logement en faveur des salariés, soit par paiement échelonné, soit via des contrats de location-vente.
Le deuxième projet concerne la modification de la loi organique relative à la Société nationale immobilière de Tunisie (Snit), afin d’étendre ce même droit aux logements sociaux construits par cette société.
Ces deux projets, qui seront soumis à l’Assemblée des représentants du peuple, s’inscrivent dans une série de mesures sociales destinées à concrétiser le droit à un logement décent, respectueux de la dignité des citoyens, et accessible à des conditions financières adaptées aux personnes à revenu faible ou moyen.
Avec la digitalisation accélérée du secteur bancaire tunisien (applications mobiles, paiements sans contact, portefeuilles électroniques), le cyber risque s’intensifie. Le secteur bancaire reste l’un des plus sensibles aux cybermenaces, avec un besoin constant d’équilibre entre accessibilité, rapidité et sécurité.
Aymen Achouri *
En février 2025, une tentative de phishing a été détectée contre les clients de la Poste tunisienne. Des pages Facebook frauduleuses imitaient l’interface de DigiPostBnK pour soutirer identifiants et mots de passe. Heureusement, l’incident a été maîtrisé sans compromission des systèmes internes.
En mai-juin 2025, des rumeurs de fuite de données bancaires ont circulé, provoquant une grande inquiétude parmi les usagers. Le Conseil Bancaire et Financier (CBF) a rapidement publié un communiqué rassurant : aucune intrusion dans les systèmes bancaires internes n’a été détectée. Les alertes provenaient de tentatives de piratage ciblant les appareils personnels des clients, et non les infrastructures bancaires elles-mêmes.
Réponses du secteur
Face à ces menaces croissantes, le secteur bancaire tunisien a mis en place plusieurs mesures importantes : un partenariat étroit avec le Cert bancaire (CBF) pour la détection anticipée des menaces, la conformité aux normes PCI DSS, l’authentification multi-facteur (MFA), ainsi que des campagnes de sensibilisation pour les clients.
Par exemple, STB Bank a renforcé ses audits de cybersécurité avec le Centre d’études et de recherches des télécommunications (Cert) en 2024, et Wifak Bank a adopté une stratégie de cyber-résilience similaire, témoignant de l’engagement croissant des banques tunisiennes.
Comparaison avec le reste du monde
Le secteur bancaire tunisien connaît une hausse importante des attaques, avec un doublement des incidents signalés en 2024. À l’échelle mondiale, le secteur enregistre une augmentation de 38% des attaques selon le rapport IBM X-Force 2024.
En matière de défense, la Tunisie mise sur l’intelligence artificielle (IA), l’authentification multi-facteur et un Cert bancaire sectoriel, tandis que dans le monde, on utilise également des systèmes avancés comme le Siem, XDR, Red teaming et des centres SOC intégrés.
Sur le plan de la culture numérique, la Tunisie a encore un effort à faire, contrairement à certaines régions comme l’Europe ou l’Amérique du Nord où la sensibilisation est plus avancée, même si les attaques y sont souvent plus sophistiquées.
Enfin, la Tunisie a récemment adopté une loi cybersécurité en 2023, encadrant le secteur bancaire, tandis qu’à l’international, diverses réglementations comme Dora en Europe ou les directives FFiec aux États-Unis sont en vigueur.
Des incidents notables à l’étranger incluent l’attaque contre Santander en Espagne, un ransomware touchant Banco do Brasil, ou encore l’exfiltration massive de données chez Latitude en Australie.
La Tunisie a posé les bases d’une cybersécurité bancaire solide, avec des infrastructures protégées et un Cert bancaire actif. Cependant, la comparaison mondiale montre que les attaques sont globales, de plus en plus ciblées et professionnelles. La clé pour le secteur tunisien réside dans la formation continue, l’investissement dans des technologies avancées et la création d’une culture de cybersécurité partagée entre banques, clients et autorités.
* Expert en management, coaching et relation client.
L’expérience tunisienne des entreprises communautaires, entreprises publiques conçues pour stimuler le développement local et lutter contre le chômage, notamment en milieu rural, est de plus en plus scrutée, leur efficacité et leur viabilité à long terme étant remises en question.
Khaled Hedoui
Les milieux politiques affirment que ce modèle de développement innovant nécessite une évaluation minutieuse afin d’identifier les lacunes qui ont parfois entravé les résultats escomptés, notamment face à ce que certains qualifient de «forces de régression» qui cherchent à saper cette initiative, ainsi que d’autres réformes défendues par le président Kaïs Saïed.
Les critiques imputent en grande partie la responsabilité aux responsables publics, soulignant un décalage entre la vision de Saïed et les efforts de ces derniers de la mise en œuvre des entreprises communautaires. Ils affirment que le modèle reste flou, tant sur le plan juridique qu’organisationnel, et qu’il manque d’un cadre clair et accessible aux citoyens.
Un accompagnement public
La secrétaire d’État tunisienne chargée des entreprises communautaires, Hasna Jiballah, a récemment annoncé le lancement d’une nouvelle plateforme numérique interactive baptisée Rafikni (Accompagne-moi). Intégrée à l’intranet de l’Agence nationale pour l’emploi, cette plateforme permettra de suivre et d’accompagner les entreprises communautaires, selon un communiqué du ministère.
S’exprimant à l’issue d’une formation destinée aux directeurs régionaux de l’emploi et de la formation professionnelle sur les entreprises communautaires, Mme Jiballah a déclaré que la plateforme fournira un tableau de bord complet permettant de suivre en temps réel les progrès et les défis des entreprises. Cet outil permettra une prise de décision rapide pour surmonter les obstacles tout au long du cycle de vie des entreprises, de leur création légale à leur exploitation.
Elle a souligné que Rafikni permet aux agences pour l’emploi et aux centres d’initiative de mieux accompagner les entreprises communautaires, conformément aux directives du président Saïed. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme plus vaste de numérisation du gouvernement visant à simplifier les procédures administratives et à améliorer les services aux citoyens, y compris aux porteurs de projets.
La formation visait à améliorer la gouvernance des entreprises communautaires aux niveaux régional et local. Jiballah a souligné que ces entreprises font partie intégrante de la vision nationale stratégique de la Tunisie : promouvoir le développement local, impliquer les citoyens dans la création de richesses et parvenir à la justice sociale grâce au capital collectif et à une large participation régionale.
Les entreprises communautaires sont considérées comme un outil efficace pour générer une nouvelle vague d’investissements participatifs favorisant l’appartenance, la responsabilité et l’autonomie. Elles devraient être des moteurs clés du progrès économique et social de la Tunisie en défendant les valeurs humaines, le travail collectif et la solidarité. Le nombre d’entreprises actives continue de croître et devrait bientôt dépasser la soixantaine.
Ces entreprises visent le développement régional, notamment dans les petites zones, en s’appuyant sur la volonté collective des communautés locales et les besoins spécifiques de leurs régions. Elles mènent des activités économiques ancrées dans les territoires où elles sont implantées.
Le militant politique Nabil Rabhi a noté que si le modèle a vu le jour dans le village de Jemna, au sud du pays, «le président Saied semble adhérer à cette vision, tandis que d’autres ministres semblent être ailleurs. Une plus large sensibilisation de toutes les parties était nécessaire avant le lancement des entreprises communautaires.»
Ecart entre l’idée et sa mise en œuvre
Il a déclaré à The Arab Weekly qu’il y avait «une certaine négligence parmi les responsables et les ministères, ainsi qu’une méconnaissance de la véritable raison d’être de ces entreprises. Le cadre juridique est également incomplet. L’erreur initiale incombe aux responsables. Il s’agit d’une stratégie d’État, et le président Saïed et la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri sont les seuls à pouvoir l’évaluer correctement. Il existe un écart important entre les idées du président et leur mise en œuvre par les responsables.»
Rabhi a ajouté : «Des forces s’opposent au succès des entreprises communautaires et des autres initiatives présidentielles. Le président Saïed doit trouver des solutions, et l’expérience doit être évaluée en profondeur en raison de ces forces régressives.»
Depuis son entrée en politique, Saïed a constamment insisté sur deux objectifs principaux pour les entreprises communautaires : récupérer les fonds publics détournés et employer les jeunes chômeurs afin de stimuler l’économie.
Les experts considèrent les entreprises communautaires comme des solutions temporaires pour résorber le chômage et autonomiser les jeunes demandeurs d’emploi, tout en offrant aux entrepreneurs des opportunités de création et de gestion de projets.
L’analyste politique Mondher Thabet a commenté : «Au départ, certains soutiennent ce modèle de développement, tandis que d’autres le considèrent comme insuffisamment étudié.»«Ce modèle est suivi dans de nombreux pays et représente une forme d’économie solidaire à vocation sociale, mais son efficacité est souvent limitée», a-t-il déclaré à The Arab Weekly.
Thabet a souligné que «les entreprises communautaires ne peuvent constituer la base d’un modèle de développement complet. Une évaluation est nécessaire, tout comme des conditions essentielles telles qu’une gestion financière et une coordination solides.» Il a ajouté que ce qui manque actuellement aux entreprises communautaires, c’est une supervision et un soutien adéquats, et que la nouvelle plateforme numérique contribuera à clarifier leur mode de fonctionnement.
En vertu de nouvelles lois, les entreprises communautaires, qui devraient comprendre une cinquantaine de membres, mènent leurs activités selon les principes de l’initiative collective, du développement régional et de l’intérêt social.
Elles sont constituées selon un statut type fixé par décret présidentiel, qui régit leur organisation administrative et financière ainsi que leurs méthodes de gestion.
Pierre Jean Jouve est poète, romancier, critique français. Intellectuel engagé, notamment contre le nazisme, son œuvre, importante, reste pourtant, marquée par le mysticisme et un rapport au religieux prononcé.(Portrait de Jouve par Henri Fauconnier).
Né à Arras en 1887, Jouve s’expatrie en Suisse pour se faire soigner, il y rejoint le mouvement pacifiste.
En 1925 il épouse en secondes noces la psychanalyste Blanche Reverchon, traductrice de Sigmund Freud, qui scelle son rapport à l’écriture avec l’inconscient jusqu’à renier tout ce qui précède cette date.
Tahar Bekri
A Toi quand j’écoutais ton arc-en-ciel d’été :
Le bonheur y commence à mi-hauteur des airs
Les glaives du chagrin
Sont recouverts par mille effusions de nuages et d’oiseaux,
Une ancolie dans la prairie pour plaire au jour
A été oubliée par l a faux,
Nostalgie délivrée tendresse si amère
Connaissez-vous Salzburg à six heures d’été
Frissonnement plaisir le soleil est couché est bu par un nuage
Frissonnement-à Salzburg- en été
O divine gaité tu vas mourir captive ô jeunesse inventée
Mais un seul jour encore entoure ces vraies collines,
Un imposteur s’est fait passer pour le chef de la diplomatie américaine et conseiller à la sécurité nationale par intérim Marco Rubio! À l’ère des nouvelles technologies, les incidents de ce type deviennent de plus en plus fréquents et touchent même les personnalités officielles d’autant plus que l’intelligence artificielle (IA) facilite l’usurpation et complique l’identification de l’usurpateur comme dans ce cas. Jusque-là, les autorités américaines ne savent pas qui se cache derrière cet incident.
Imed Bahri
Selon le Washington Post (WP), un imposteur qui se faisait passer pour le secrétaire d’État américain Marco Rubio a utilisé l’IA pour contacter cinq responsables gouvernementaux dont trois ministres étrangers, un gouverneur américain et un membre du Congrès.
Selon l’enquête de John Hudson et Hannah Natanson, l’individu a envoyé des messages vocaux et des SMS dans lesquels il a tâché d’imiter le style de parole et d’écriture de Rubio à l’aide d’un logiciel d’IA.
Piratage et usurpation d’identité
Un responsable américain et un câble diplomatique du Département d’État ont révélé au WP les détails du piratage et de l’usurpation d’identité.
Les autorités américaines ignorent qui se cache derrière ces tentatives d’usurpation d’identité mais elles pensent que l’imposteur cherchait probablement à manipuler des responsables gouvernementaux influents pour accéder à des informations et à des comptes, selon le câble envoyé par le bureau de Rubio aux employés du Département d’État.
Le câble, daté du 3 juillet, indiquait que l’imposteur avait utilisé des SMS et l’application cryptée Signal, largement utilisée par l’administration Donald Trump, pour communiquer avec des personnalités officielles. Le câble indique que la campagne d’usurpation d’identité a commencé à la mi-juin lorsque l’usurpateur a créé un compte Signal en utilisant l’adresse mail suivante : Marco.Rubio@state.gov
Apparemment, les responsables que l’usurpateur a tenté de contacter n’ont pas réalisé que l’adresse était incorrecte. Le câble indique que l’usurpateur a laissé des messages vocaux sur Signal à au moins deux personnes ciblées. Dans un cas, il a envoyé un SMS invitant la personne à le contacter via Signal.
Le WP précise également que d’autres employés du Département d’État ont été victimes d’usurpation d’identité par de fausses adresses mail.
Interrogé sur le câble, le Département d’État a répondu qu’il «mènerait une enquête approfondie et continuerait de mettre en œuvre les mesures de protection nécessaires pour éviter que cela ne se reproduise». Les responsables ont refusé de divulguer le contenu des messages ni les noms des diplomates et des responsables ciblés.
L’incident Rubio fait suite à plusieurs tentatives récentes d’usurpation d’identité visant de hauts fonctionnaires américains. En mai, un individu a piraté le téléphone de la cheffe de cabinet de la Maison-Blanche Suzi Wiles et a commencé à appeler et à envoyer des messages à des sénateurs, des gouverneurs et des dirigeants d’entreprise en se faisant passer pour Wiles, selon le Wall Street Journal.
L’incident a déclenché une enquête de la Maison Blanche et du FBI bien que le président Trump en ait minimisé l’importance affirmant que Wiles était une femme formidable capable de gérer la situation. Le FBI a refusé de commenter l’usurpation d’identité de Rubio. Se faire passer pour un agent ou un employé fédéral afin de tromper ou d’obtenir quelque chose est un crime.
Hany Farid, professeur à l’Université de Californie à Berkeley et spécialisé en criminalistique numérique, a déclaré qu’une opération de ce type ne nécessite pas l’intervention d’un expert mais qu’elle réussit souvent grâce au manque de vigilance des responsables gouvernementaux en matière de sécurité des données. «C’est précisément ce qui empêche l’utilisation de Signal ou d’autres canaux non sécurisés pour les affaires officielles du gouvernement», a-t-il déclaré.
La criminalistique numérique
Le journal a évoqué le scandale Signal en mars quand Michael Waltz, alors conseiller à la sécurité nationale, avait ajouté par inadvertance le nom d’un journaliste à une discussion de groupe Signal ce qui avait conduit à la révélation des plans de guerre de l’administration contre les Houthis au Yémen. Waltz avait démissionné après avoir assumé la responsabilité de l’affaire.
Cet incident a freiné l’utilisation généralisée de l’application lors des réunions des groupes de sécurité nationale. Rubio a depuis été nommé conseiller à la sécurité nationale par intérim de Trump.
Cependant, à titre individuel, des responsables gouvernementaux aux États-Unis et ailleurs continuent d’utiliser l’application pour leurs communications personnelles et professionnelles grâce à son chiffrement de bout en bout.
Farid explique qu’une fois que des usurpateurs potentiels disposent des numéros de téléphone associés au compte Signal d’un fonctionnaire, l’usurpation d’identité est facile. «Il suffit de disposer de 15 à 20 secondes d’un enregistrement vocal de la personne, ce qui est facile dans le cas de Marco Rubio. Vous pouvez le télécharger sur n’importe quel service, cliquer sur un bouton indiquant ‘‘J’ai l’autorisation d’utiliser la voix de cette personne’’ puis saisir ce que vous souhaitez entendre». Farid ajoute que laisser des messages vocaux est très efficace car ce n’est pas interactif.
On ignore si les personnes contactées par l’usurpateur ont répondu. Le Département d’État a exhorté les diplomates américains à signaler les tentatives d’usurpation d’identité au Bureau de la sécurité diplomatique qui enquête sur l’affaire. Il a également demandé aux employés non gouvernementaux de contacter le Centre de plaintes pour cybercriminalité du FBI.