Le poème du dimanche | ‘‘Mozart’’ de Pierre-Jean Jouve
Pierre Jean Jouve est poète, romancier, critique français. Intellectuel engagé, notamment contre le nazisme, son œuvre, importante, reste pourtant, marquée par le mysticisme et un rapport au religieux prononcé. (Portrait de Jouve par Henri Fauconnier).
Né à Arras en 1887, Jouve s’expatrie en Suisse pour se faire soigner, il y rejoint le mouvement pacifiste.
En 1925 il épouse en secondes noces la psychanalyste Blanche Reverchon, traductrice de Sigmund Freud, qui scelle son rapport à l’écriture avec l’inconscient jusqu’à renier tout ce qui précède cette date.
Tahar Bekri
A Toi quand j’écoutais ton arc-en-ciel d’été :
Le bonheur y commence à mi-hauteur des airs
Les glaives du chagrin
Sont recouverts par mille effusions de nuages et d’oiseaux,
Une ancolie dans la prairie pour plaire au jour
A été oubliée par l a faux,
Nostalgie délivrée tendresse si amère
Connaissez-vous Salzburg à six heures d’été
Frissonnement plaisir le soleil est couché est bu par un nuage
Frissonnement-à Salzburg- en été
O divine gaité tu vas mourir captive ô jeunesse inventée
Mais un seul jour encore entoure ces vraies collines,
Il a plu, fin d’orage, O divine gaité
Apaise ces gens aux yeux fermés dans toutes
les salles de concerts du monde.
Les Noces, (1925-1931) Poésie/Gallimard, 1966.
L’article Le poème du dimanche | ‘‘Mozart’’ de Pierre-Jean Jouve est apparu en premier sur Kapitalis.