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Progression inquiétante du diabète et des pathologies associées en Tunisie

23. Dezember 2024 um 13:06

Nous publions ci-dessous l’article intitulé «Intérêt de l’information et du dépistage systématique dans la prévention et la lutte contre la progression du diabète et des pathologies associées» rendant compte des résultats de la Journée portes ouvertes d’information, de sensibilisation et de dépistage de la maladie diabétique et des pathologies associées, qui s’est déroulée le 14 novembre 2024 à la maison de jeunes de Khaznadar, à Tunis. Des résultats pour le moins inquiétants…

Dr Fathi El Younsi *  

Avec le changement de mode de vie, s’orientant de plus en plus vers les produits ultra-transformés, le stress quotidien et la sédentarité galopante, la maladie diabétique connaît ces dernières décennies une augmentation considérable du nombre d’individus affectés dans le monde, atteignant des valeurs impressionnantes et causant une morbi-mortalité des plus alarmantes.

On parle actuellement d’épidémie mondiale ou de pandémie diabétique.                                                                                                                                                                  

C’est ainsi que l’on dénombre plus de 537 millions de diabétiques dans le monde en 2021, le quintuple de ce qu’ils étaient dans les années 1980, pouvant atteindre 783 millions en 2045 selon les estimations de la Fédération internationale du diabète (FID).

En Tunisie, la situation est tout aussi alarmante avec plus de 2 millions de diabétiques recensés en 2021, soit une prévalence autour de 16,3%.

Cause majeure de cécité, d’atteinte rénale conduisant à l’insuffisance rénale chronique et à l’hémodialyse (25 à 30% des malades dialysés en Tunisie sont diabétiques), d’insuffisance coronarienne et d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux, d’artérite des membres inférieurs menant à l’amputation (8 400 amputations/an en France, 1 amputation toutes les 30 secondes dans le monde), et enfin de décès avec une mortalité estimée à 6,7 millions de décès/an dans le monde, soit 1 décès chaque 5 secondes, le diabète, qualifié de «tueur silencieux», constitue un véritable fléau et une préoccupation prioritaire de santé publique nécessitant de toute urgence la mise en place d’une politique de prévention adaptée et efficace visant tous les aspects de la maladie.

C’est dans ce cadre et à l’occasion de la 34e édition de la Journée mondiale du diabète que l’Association tunisienne d’assistance, d’intégration et de soutien aux insuffisants rénaux (Ataisir) a organisé le 14 novembre 2024 à la Maison de jeunes de Khaznadar une campagne de sensibilisation, d’information et de dépistage de la maladie diabétique et de ses complications.

Matériel et méthodes

Cette journée portes-ouvertes s’est déroulée sous une tente de 50 mètres carrés permettant à une équipe composée de 7 diététiciennes et diététiciens, 5 infirmiers et 5 médecins volontaires bénévoles d’accueillir les visiteurs de 9 heures à 17 heures. Plusieurs malades insuffisants rénaux dialysés, transplantés rénaux et des parents de malades ayant participé activement à l’organisation de cet événement étaient également présents.

Un certain nombre de sites ont été préalablement établis avec un circuit bien défini emprunté par les citoyens, s’articulant autour de 2 axes fondamentaux. L’information et la sensibilisation à la maladie diabétique et à ses complications, commençant par la projection sur écran d’un film court de 6 minutes expliquant de façon très simple et en arabe dialectal la maladie diabétique, de la définition à la prévention et au traitement, en passant par la classification, les signes cliniques et les complications; les visiteurs sont par la suite orientés vers le groupe de diététiciens et nutritionnistes.

Le dépistage du diabète, des pathologies associées et des complications : après s’être inscrits, les citoyens en possession d’une fiche de collecte des données vont bénéficier d’un dépistage, d’abord de stigmates d’atteinte rénale par la recherche d’une protéinurie ou d’une hématurie à l’analyse des urines par les bandelettes réactives (Labstix), ensuite du surpoids et de l’obésité par la mesure du poids, de la taille et de la circonférence abdominale, du diabète par la mesure de la glycémie au doigt en notant l’heure du dernier repas et enfin de l’hypertension artérielle (HTA) par la prise manuelle de la pression artérielle en position assise effectuée par les médecins qui noteront les antécédents personnels et familiaux ainsi que les éventuels traitements suivis.

Résultats et analyse des données :au terme de cette, et après avoir analysé toutes les fiches et recueilli toutes les données qui y figurent, un très grand nombre de précieuses informations ont été colligées :

  • l’affluence des visiteurs a été absolument remarquable, atteignant 277 personnes réparties entre 122 femmes et 155 hommes;
  • l’âge moyen des visiteurs est de 55 ans avec des extrêmes allant de 18 ans à 84 ans, les 3/4 d’entre eux se trouvant dans la tranche d’âge comprise entre 40 et 70 ans;
  • environ 1 personne/5 est tabagique avec une proportion de 1 femme pour 6 hommes. 10 cas de tabagisme passif ont été relevés chez des femmes subissant le tabagisme actif du conjoint;
  • en se basant sur les marqueurs anthropométriques, la population sondée parait à très haut risque cardio-vasculaire : près de la moitié des visiteurs ont un poids > 80 Kgs avec des extrêmes allant jusqu’à 118 Kgs chez un homme de 46 ans et 134 Kgs chez une femme de 52 ans ; 3/4 des personnes explorées sont en surpoids (42,2%) ou obèses (28,9%) avec 2 femmes présentant une obésité morbide grade III et 1 femme atteinte d’une super-obésité ou obésité massive nécessitant vraisemblablement une prise en charge pour une chirurgie bariatrique ; plus de 80% des femmes et prés de la moitié des hommes ont une circonférence abdominale pathologique, avec tout l’impact péjoratif de la graisse abdominale et par conséquent de la graisse viscérale sur la survenue de maladies chroniques comme l’hypertension artérielle ou le diabète de type 2 et sur le risque cardio- vasculaire.
  • En ce qui concerne le dépistage ciblé sur l’hypertension artérielle et le diabète qui se trouvent être les principales causes de maladie rénale chronique (MRC) et de mise en dialyse : découverte de 33 nouveaux malades hypertendus;
  • Sur les 66 patients hypertendus connus, 1 malade/3 ne reçoit pas de traitement; le 1/3 des personnes traitées ne sont pas contrôlées (TA mal équilibrée); 1/4 des hypertendus connus ont une protéinurie; un diabète potentiel a été découvert chez 22 visiteurs;
  • Sur les 142 diabétiques connus : 1 diabétique/3 seulement reçoit un traitement; 2/3 des malades traités ont un diabète mal équilibré avec des glycémies au doigt post-prandiales élevés (> 1,6 g/l), atteignant pour un malade de 40 ans sous Insuline la valeur de 5,63 g/l (patient adressé aux urgences de l’hôpital Charles Nicolle);
  • Par ailleurs, 22 visiteurs sont à la fois hypertendus et diabétiques connus : 1/4 d’entre eux ont une hypertension artérielle mal équilibrée avec des chiffres tensionnels atteignant 170/110; la moitié ont un diabète mal équilibré avec des glycémies au doigt post-prandiales atteignant 3,78 g/l ; 1 malade/5 présente à la fois une hypertension artérielle et un diabète mal équilibrés;
  • Quant à l’analyse des urines : 15% des consultants ont une protéinurie dont les 3/4 sont des hommes; 4 protéinuriques/10 ont une hypertension artérielle ou un diabète connus; 1 hypertendu/3 à l’examen présente une protéinurie; 1 visiteur/5 ayant une glycémie au doigt post-prandiale pathologique (> 1,6 g/l) présente une protéinurie et ce sont tous des hommes; enfin, une hématurie microscopique est notée dans environ 1/4 des cas avec une légère prédominance féminine                                                                                                                                                                           

Des listes nominatives avec adresses et numéro de téléphone des personnes dépistés ont été établies pour assurer le suivi; une cinquantaine de lettres de liaison ont été par ailleurs rédigées et remises aux patients concernés pour une prise en charge dans les structures publiques de santé.       

Discussion et conclusion

Avec la découverte de 33 nouveaux cas d‘hypertension artérielle, soit 12% des personnes explorées, 8% de nouveaux cas de diabète potentiel soit 22 sur les 277 consultants, 15% de patients porteurs d’une protéinurie, 25% présentant une hématurie et 197 visiteurs, soit près de 75%, en surpoids ou obèses, il ne fait pas l’ombre d’un doute que de telles manifestations constituent la pierre angulaire de tout programme de prévention et de dépistage des maladies chroniques, notamment la maladie diabétique, longtemps silencieuse, dont la progression fulgurante et l’impact péjoratif considérable de ses nombreuses complications sur la santé publique ne sont plus à démontrer; ceci justifie amplement la nécessité de multiplier et de décentraliser ces campagnes d’information et de dépistage afin de cibler le plus grand nombre de citoyens.

Par ailleurs, devant le nombre important de patients hypertendus ou diabétiques sans traitement (1 hypertendu ou diabétique/3 en arrêt de traitement), le plus souvent par indisponibilité de certains médicaments au niveau des dispensaires locaux, ou mal contrôlés malgré le traitement                                                   (1 hypertendu/3, 2/3 des diabétiques), des efforts conséquents sont à déployer dans la prise en charge de ces maladies chroniques redoutables, tant sur le plan éducation sanitaire et conseils hygiéno-diététiques avec un retour sans délai à notre gastronomie traditionnelle et au fameux régime méditerranéen qui a fait ses preuves en assurant une alimentation saine et équilibrée, tout en bannissant les «fast-food» et autres lieux malsains et en privilégiant autant que possible la restauration à domicile, que sur le plan contrôle médical et disponibilité continue d’un arsenal thérapeutique de qualité dans les structures locales de santé publique pour être à la hauteur de tous les défis engagés. 

* Professeur en médecine à la retraite, néphrologue.

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Les Arabes en mal de productivité

23. Dezember 2024 um 11:27

Printemps arabe ou pas, de gauche ou de droite, islamistes ou modernistes, royalistes ou républicains, les régimes arabes ont perdu toutes leurs guerres contre Israël et s’enfoncent jour après jour dans le marasme économique et la décrépitude sociale qui y est liée. Et pour cause, le sens du travail et la flemme de la productivité y sont simplement en panne. L’année 2024 a ajouté une autre couche de preuves et autres épreuves à cette triste réalité. Une histoire infernale, à sens unique.

Moktar Lamari *

En 2024, les revers des sociétés arabes ont été lamentables à Gaza, au Liban, en Syrie, au Soudan, en Libye, au Yémen, en Irak et pas seulement. Au-delà des débâcles militaires, guerres civiles et humiliations politiques à répétition, l’origine des drames qui plombent les sociétés arabes vient du front économique, où ces derniers traînent derrière en productivité, en innovation, en compétitivité, en investissement, entre autres.

On le sait, depuis Ibn Khaldoun, un Tunisien éclairé, il y a presque 7 siècles, les sociétés qui n’arrivent pas à se distinguer par leur gain de productivité ne peuvent plus créer de la croissance et se défendre contre leurs ennemis et démons qui le guettent au tournant.

Ibn Khaldoun avait écrit à son époque que l’Etat et ses impôts ne peuvent aucunement constituer le principal moteur de la création de la richesse économique, bien au contraire. Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts.

Les impôts ne favorisent pas nécessairement la prospérité et le progrès. Plus d’impôt c’est moins d’impôts, selon la loi de Sahib El-Himar **.

Une histoire atypique

L’histoire des faits économiques nous apprend que les pays vaincus lors de la deuxième guerre mondiale (Japon, Allemagne, Italie, Espagne, entre autres) sont ceux qui ont eu la progression de productivité la plus élevée au moins pour les cinq décennies qui ont suivi leur défaite lors de la Deuxième guerre mondiale (1939-1945).

Ces pays ont payé cher leur défaite: des millions de morts, et pas seulement, leurs infrastructures, usines et technologies démontées et expatriées pour servir les pays des vainqueurs. Ceux-ci pensaient en avoir fini avec le Japon et  l’Allemagne, une bonne fois pour toutes. Peine perdue, au lieu de crouler sous le chagrin de l’humiliation, et de baisser les bras, ces pays «vaincus» se sont pris en charge pour travailler plus et mieux. La rage et la hargne comme carburants pour le progrès. Leur ressenti de l’humiliation qui leur a été infligée par les Américains a fini par devenir un propulseur pour le travail et un catalyseur de la productivité, de l’innovation et de la compétitivité. Et rapidement, Japonais et Allemands se sont imposés par leur productivité et innovation technologique dans les industries de l’automobile, de l’informatique et les technologies de pointe.

C’est incroyable que dans ces pays et civilisations fondées sur le compter sur soi, l’humiliation par les guerres peut leur insuffler la rage pour rebondir sur les fronts de l’économie et de la création des richesses et de la croissance.

«Travail d’Arabes» ou «têtes à claque»?

Ce n’est pas le cas des pays arabes. Malgré les humiliations successives infligées par le «petit» Etat d’Israël (1948, 1956, 1967, 1973, 1980, etc,), malgré les guerres civiles et insurrections, la productivité dans ces pays a été toujours à la traîne. Des sociétés qui croulent sous le fatalisme et la résignation. Des sociétés et des gouvernements qui aiment se la couler douce, entre siesta et fiesta.

Rien à faire, la productivité des travailleurs moyens dans les pays arabes est quasiment dix à quinze fois moins élevée que celle d’un travailleur israélien, américain ou japonais.

Dans les pays arabes ayant fait leur «Printemps Arabe», le niveau de vie est aujourd’hui quasiment plus faible que celui 2010 (en valeur réelle), les monnaies dévaluées et la pauvreté pousse des millions à fuir leur pays pour les pays occidentaux, et tous les moyens sont bons. Des centaines de milliers meurent noyés ou simplement embrigadés en chair à canon pour les groupes islamistes. La Tunisie ayant fourni, dit-on, plus 10 000 terroristes sous l’ère de Ghannouchi et disciples.

Les femmes se font trucider en plein jour, et elles sont exclues de la vie publique, devant se cacher derrière des voiles, au lieu de se retrousser les manches et se lancer dans la vie économique et la création de la richesse collective.

Des imitateurs, pas des innovateurs

De Rabat à Amman, de Tunis à Bagdad, on ne trouve pas une seule invention technologique, une seule industrie de pointe ou un seul exploit spatial attribué à un Arabe.

Rien de mondialement utilisé, coté en bourse et qui est issu de la R&D menée dans l’un des pays arabes. Des universités qui traînent et qui se plaisent à former des chômeurs, et une science déjà dépassée.

Tout indique que dans ce monde arabe, on est encore réfractaire aux grandes innovations, tellement coincés dans ces schèmes rétrogrades, et plein de pensées archaïques, engluées dans le fatalisme religieux, laissant presque tout à la volonté de Dieu, et autres pouvoirs en place, pour seule devise «inchallah»!

L’innovation radicale des produits et processus de production suppose de la volonté, de l’investissement et beaucoup de travail. Et cela ne semble pas être à la portée des travailleurs ordinaires, et l’Etat ne fait pas grand chose pour inverser la vapeur.

Entre flemmards, râleurs et branleurs, ces sociétés n’arrivent plus à se remettre en question. L’islam politique a quasiment gangréné les initiatives et tiré vers le bas le sens du travail et la productivité.

Des politiques axées sur la demande

Les élites arabes, quelles soient politiques, universitaires ou médiatiques, plaident l’Etat social, l’Etat providence. On n’est plus dans ce schème ailleurs dans le monde. Et ce pour justifier les interventions massives de l’Etat, pour soutenir artificiellement les prix du pain et des produits de bases.

Toutes les stratégies et programmes politiques dans les ces pays arabo-musulmans se sont articulées autour de la demande et donc de la consommation. Particulièrement alimentaire et ostentatoire.

On parle des droits, mais pas des devoirs économiques. On prend les choses à l’envers, on veut consommer comme les Occidentaux, sans pouvoir, ou vouloir, produire autant qu’eux. Et on paie les déficits budgétaires par une dette toxique. Avec une dette colossale et une dépendance grandissante envers l’étranger.

Les pays arabes n’arrivent pas encore à être autosuffisants en produits alimentaires, encore en raison des problématiques de faible productivité et de carence en innovation (peu de transformation, insuffisance de stockage, cultures extensives…).

Les produits pharmaceutiques et médicaux sont aussi tributaires des importations et à la merci des firmes et pays occidentaux. Les pénuries sont monnaie courante. Et les hausses de taxes, une «dîme» pour des États pléthoriques et dépensiers.

Réfractaires aux politiques de l’offre

Les économies et sociétés européennes et asiatiques qui ont enregistré les plus hauts gains de productivité sont celles qui ont adopté des politiques d’offre, qui donnent les incitatifs requis pour les entreprises, pour l’investissement et pour l’innovation. Des politiques économiques tournées vers l’entreprise et la production, et non pas la consommation.

Dans les pays arabes, les politiques économiques sont axées sur la demande, aussi pour des fins de politiques politiciennes et pour maintenir le statuquo dans les rapports de force ainsi que les rapports de classe.

Bouteflika, Ben Ali, Kaddafi, Moubarak, Assad, Saddam… avec tous les rois et émirs de la région ont joué la partition de la demande, ignorant l’offre et ses défis.

Partout dans ces pays, les politiques occultent les objectifs du plein emploi. Un concept ignoré, alors que 3 femmes sur quatre sont exclues du marché de l’emploi, alors 40% des jeunes diplômés sont en chômage de longue durée.

Or, il faut des taux de croissance de 6% pour au moins 10 ans pour résorber le stock de chômeurs qui attendent d’émigrer ou de soulever des «révolutions» vouées à l’échec, sans solution économique.

Les femmes, ces «dindons de la farce»

On ne comprend pas toujours comme ces sociétés arabes continuent de traiter les femmes, comme elles le font. De facto, celles-ci doivent rester chez elles, et leur rôle doit se limiter à la procréation en portant le voile et en se retirant de la sphère de la production et de la productivité.

Durant la deuxième guerre mondiale, les Japonaises, les Allemandes, les Françaises, les Anglaises sont volontairement parties dans les usines et tous les services publics pour créer du service public et de la richesse collective.

Ce n’est pas le cas des femmes arabes et musulmanes … celles-ci ont accepté leur sort et les diktats arabo-musulmans.

La femme vaut la moitié d’un homme en héritage, et elle est pratiquement exclue des activités publiques dans la plupart des pays arabes (travail salarié, mobilité publique, tutelle des actifs, enfants, etc.).

L’année 2024 a encore confirmé le retard des pays arabes dans le domaine du travail (hommes et femmes), de la productivité et l’innovation dans toutes ses facettes économiques, sociales et institutionnelles.

L’année 2025 qui arrive dans une semaine, constitue déjà un la fin du premier quart du 21e siècle. Il y a de quoi s’en inquiéter… pour l’avenir de ces pays et ces peuples qui refusent le progrès par les réformes et le pragmatisme.

* Economiste universitaire, Canada.

** Abou Yazid, surnommé «l’homme à l’âne», né en 873 et mort en 947, est un théologien berbère zénète de la tribu des Banou Ifren. Il est notamment connu pour la révolte qu’il a mené contre les fatimides régnant en Tunisie au milieu du Xe siècle. 

Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T

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Les Twayef de Ghbonten sur la liste du patrimoine de l’Unesco

23. Dezember 2024 um 10:16

Les arts du spectacle des Twayef de Ghbonten viennent d’être inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (Unesco).

En Tunisie, cette pratique remonte au milieu du XIXe siècle, après l’abolition de l’esclavage en 1846. Dans ce contexte de libération, les communautés du sud tunisien ont développé cette forme d’expression mêlant influences africaines, berbères et arabes.

Aujourd’hui, ces spectacles, autrefois réservés à des contextes traditionnels tels que les mariages, ont dépassé leur cadre initial pour être présentés dans des festivals et événements culturels.

Les femmes jouent un rôle important en préparant les costumes et en brûlant de l’encens avant les spectacles, tandis que les artisans fabriquent les habits traditionnels, tels que les robes, pantalons, chaussures et chéchias. La transmission de cet art se fait de manière informelle, au sein des familles et des communautés, par oralité et observation.

Festive et intergénérationnelle, cette pratique attire également les enfants grâce à son atmosphère ludique et conviviale. Pour les communautés pratiquantes, elle constitue un facteur d’identification, d’unification et un moyen de transmettre les normes sociales, tout en célébrant un riche héritage culturel.

A l’occasion de cette nouvelle inscription d’un élément du patrimoine culturel immatériel tunisien, la 8e du nombre, après la poterie de Sejnane (2018), le palmier dattier (2019), le savoir-faire et les pratiques liés au couscous (2020), la pêche à la charfiya (2020), les arts de la calligraphie arabe (2021), la harissa (2022), la gravure sur métal (2023), la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, a présidé, dimanche 22 décembre 2024, au Théâtre des Régions à la Cité de la Culture de Tunis, une cérémonie de célébration organisée par le Centre des arts, de la culture et des lettres (CACL) – Palais Ksar Saïd, en collaboration avec l’Institut national du patrimoine (INP), le Théâtre de l’Opéra de Tunis et la direction de la Musique et de la Danse.

La cérémonie s’est déroulée en présence de représentants du corps diplomatique accrédité à Tunis, du gouverneur de Médenine, Walid Taboubi, de membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), ainsi que de personnalités de la scène culturelle et artistique. Mme Srarfi a, dans une allocution, souligné l’importance de cette 8e inscription, qui constitue une première pour notre patrimoine musical à l’international, la qualifiant d’un nouveau joyau qui vient s’ajouter au registre patrimonial de la Tunisie.

Elle a aussi invité toutes les parties prenantes dans ce dossier à accorder davantage d’attention à la préservation du patrimoine tunisien et à valoriser l’identité culturelle, tout en renouvelant ses remerciements à la commission scientifique en charge de ce dossier.

Le représentant de la commission scientifique, Imed Ben Soula, a précisé que les arts du spectacle des Twayef de Ghbonten sont une pratique complexe qui allie poésie, chant et rythme, influencée par des courants culturels variés depuis la fin du XIXe siècle, à l’époque de l’abolition de l’esclavage. Cette pratique artistique est essentielle à l’affirmation de soi, la construction de l’identité et la création de liens sociaux au sein des communautés du sud tunisien.

Lors de cette cérémonie, la ministre a honoré les membres du comité scientifique composé des docteurs Naceur Baklouti, Imed Ben Soula, Ismahan Ben Barka, Mohamed Jazraoui et Mohamed Néji.

Par ailleurs, les chefs (Rayes) des sept groupes des Twayef de Ghbonten exerçant actuellement ont été honorés, à savoir Jemma Zourraga, Mohamed Tlich, Mustapha Aouidet, Mbarek Toumi, Laroussi Dbouba, Mokhtar Aouidat et Habib Toumi, ainsi que Mohamed Bacha, président du comité de gestion du dossier et Wajida Sakouhi, directrice générale du CACL.

La célébration a été marquée également par l’organisation d’une exposition photographique mettant en lumière l’histoire et les spécificités culturelles et sociales des Twayef de Ghbonten, suivie de la projection d’un documentaire retraçant le processus d’inscription de ces traditions et pratiques artistiques sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

En point d’orgue, les Twayef de Ghbonten, invités vedettes de cette célébration, ont offert une performance artistique immersive qui a transporté les spectateurs dans l’univers unique de ces troupes de poètes-chanteurs, affiliées à la tribu des Ghbonten. Vêtus de robes blanches et coiffés de chéchias écarlates, ils ont interprété leurs chants accompagnés du chenna, un tambour traditionnel.

Avec Tap.

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Nabeul célèbre le théâtre pour enfants

23. Dezember 2024 um 09:41

La ville de Nabeul s’est parée, dimanche 22 décembre 2024, des couleurs de l’art et de la créativité, avec le coup d’envoi de la 37e édition du Festival international Neapolis de théâtre pour enfants, qui coïncide avec les vacances scolaires de l’hiver.

Cet événement culturel, qui va au-delà du simple divertissement, est devenu une plateforme célébrant l’imaginaire et insufflant les valeurs du théâtre dans le cœur des enfants.

Un carnaval a traversé les rues de la ville, où artistes et créations vivantes ont animé une cité vibrante de vie et de joie. Ce n’étaient pas de simples spectacles, mais un message ouvert adressé à chaque enfant pour lui rappeler que le théâtre est une fenêtre sur des mondes infinis de rêves et d’histoires.

Evénement annuel très attendu, le Festival Neapolis est reconnu comme le plus ancien festival en Afrique et dans le monde arabe dédié au théâtre pour enfants. Il représente une étape essentielle dans le parcours de toute œuvre théâtrale destinée aux jeunes publics, attirant les grandes figures du théâtre pour enfants.

La cérémonie d’ouverture a eu lieu à la Maison de la Culture de Nabeul, en présence de Najoua Gharbi, déléguée régionale des Affaires culturelles, et d’Akila Bettaïeb, déléguée régionale des Affaires de la femme, de la famille et de l’enfance. Étaient également présents Mohamed Hédi Chaâbani, délégué de Nabeul, et Hichem Bayoudh, secrétaire général de la municipalité de Nabeul, ainsi que les ambassadeurs de l’Égypte et de l’Indonésie. Les délégations officielles et un large public représentant toutes les tranches d’âge ont également honoré l’événement de leur présence.

La cérémonie a débuté avec une performance de ballet présentée par le club de danse dirigé par Khouloud Korali, affirmant que l’art n’est pas seulement une source de plaisir, mais aussi une voie vers l’élévation de l’esprit. Dans son discours inaugural, Walid Geddi, directeur du festival, a souligné l’importance de cet événement comme espace dédié aux enfants, véritable cœur du festival depuis sa création. De son côté, Nizar Chemengui, directeur de la programmation, a mis en avant la diversité culturelle représentée par la participation de 14 pays (Tunisie, Algérie, Maroc, Égypte, Palestine, France, Espagne, Russie, Indonésie, Bahreïn, Irak, Hongrie, Belgique et Chine). Cette diversité illustre l’ouverture et la vision globale du festival.

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Les contradictions de la position européenne sur la Syrie (Vidéo)

23. Dezember 2024 um 09:02

Dans un discours qu’il a prononcé devant le Parlement européen, le 17 décembre 2024, le député belge de la gauche unitaire européenne, Marc Botenga (PTB), a pointé les contradictions de la position européenne sur la Syrie. Nous en reproduisons ci-dessous la transcription de son discours réalisée par Mahmoud Gabsi. Vidéo.

«Madame Kallas *, nouvelle ministre des affaires étrangères de l’Union Européenne :

Après la chute du régime d’Assad, vous condamnez à raison la présence russe en Syrie, mais vous ne condamnez pas, bizarrement, la présence américaine ou la présence israélienne.

Vous parlez de Syrie libre, mais vous acceptez que vos alliés, Israéliens, Américains, etc…, occupent illégalement une partie du pays. Alors, comment construire un pays libre sous occupation?

Vous parlez de Syrie indépendante, mais vous acceptez que les Américains contrôlent le pétrole et que les Israéliens détruisent l’armée. Comment construire un pays indépendant sans armée, ni pétrole?

Vous dites vouloir aider les Syriens, mais depuis une décennie, l’Union européenne détruit l’économie de la Syrie par des sanctions.

Alors madame Kallas, les actes parlent plus clairement aujourd’hui que les paroles : il faut le dire, l’Europe aujourd’hui n’est pas en train d’œuvrer pour une Syrie forte et indépendante, mais pour un pays faible, divisé, à exploiter sans merci par nos multinationales. Comme d’ailleurs tant d’autres pays dans la région.

Pétrole, gaz, géopolitique, l’Europe aujourd’hui ne défend que les intérêts de ses multinationales. Et tout le reste, le discours sur le droit international, clairement est pour la galerie.»

* Le député d’adressait à Kaja Kallas, la nouvelle haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité/vice-présidente de l’Union européenne. 

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Gaza : À Jabalia, il ne reste plus rien!

23. Dezember 2024 um 08:28

Fief de la résistance palestinienne devenu le cauchemar de l’armée israélienne où elle a essuyé de grandes pertes et où la brigade Golani a subi un guet-apens qu’elle ne risque pas d’oublier de sitôt, le camp de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, est le théâtre des pires crimes de la soldatesque israélienne qui l’a réduit à néant. Les images qui en proviennent rappellent les dévastations de Hiroshima et Nagazaki au Japon pendant la seconde guerre mondiale ou bien celles causées par les plus violents tremblements de terre et les tsunamis les plus emblématiques. Il ne reste plus rien. 

Imed Bahri

Haaretz a publié une longue enquête sur ce camp de réfugiés, confirmant qu’il est devenu une ville fantôme après avoir été l’un des endroits les plus densément peuplés au monde avant la guerre.

L’analyste des affaires militaires du journal israélien Amos Harel a indiqué que l’armée avait complètement détruit environ 70% de ses bâtiments lors de ses opérations militaires qui y ont débuté le 5 octobre 2024. Haaretz précise que c’est la troisième fois que l’armée israélienne envahit ce camp, la première fois en décembre 2023 et la deuxième en mai dernier. 

Au cours d’une courte visite au camp, Harel a écrit: «Il était possible de constater que même les quelques bâtiments restants avaient subi des dommages collatéraux»

Il est difficile de comparer les sites géants du Hezbollah détruits par l’armée israélienne dans les villages du sud du Liban et l’axe de Philadelphie élargi à Rafah (sud de Gaza) avec ce qui s’est passé au cours des deux derniers mois et demi dans le camp de Jabalia en termes de gravité et d’ampleur des destructions, estime le journaliste, qui compare ce camp de réfugiés à une ville fantôme. «Dehors, vous pouvez voir des groupes de chiens errant à la recherche de restes de nourriture», écrit-il. Des vidéos diffusées par la chaîne Al-Jazira ont montré des chiens errants manger des cadavres, l’armée israélienne empêchant que les corps de Palestiniens tués soient récupérés. 

La 162e division blindée israélienne opère avec quatre brigades de combat à Jabalia et dans les villes voisines de Beit Hanoun et Beit Lahia. 

Selon Harel, Izz Al-Din Haddad, le commandant de la branche militaire du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, coordonne les efforts pour affronter les forces israéliennes dans le camp. Il écrit que le Hamas y mène ses combats par le biais de petits groupes de 4 ou 5 individus armés d’armes légères, de missiles RBG et d’engins explosifs.

Depuis le début de la dernière invasion en octobre dernier, 35 soldats de l’armée israélienne ont été tués dans des combats dans et autour du camp et des centaines d’entre eux ont été blessés, rapporte le journaliste. 

Après que les forces israéliennes ont enregistré un nombre relativement important de morts et de blessés notamment en pénétrant dans les maisons bombardées, une méthode d’opération différente a été adoptée, indique l’analyste de Haaretz, en expliquant que l’armée israélienne a commencé à adopter un mouvement plus lent et plus prudent qui laisse derrière elle des destructions massives mais réduit le nombre de morts dans ses rangs.

Au cours des deux premières semaines de l’opération, les habitants ont hésité à quitter le camp mais l’armée israélienne a accru la pression notamment en tirant à proximité des civils pour les forcer à partir rapidement, rapporte encore Harel. Il souligne que ce qui se passe dans le camp de Jabalia s’inscrit dans le contexte du plan des généraux qui vise à expulser l’ensemble de la population civile palestinienne du nord et du sud de la bande jusqu’au couloir Netzarim qui coupe en deux la bande de Gaza.

Le plan des généraux  été proposé  début septembre dernier par l’ancien chef du Conseil national de sécurité israélien, le général de division Giora Eiland et soutenu par des dizaines d’officiers supérieurs actuels et anciens de l’armée israélienne. Selon le journal Yedioth Ahronoth, ce plan vise à permettre le contrôle d’Israël sur la distribution de l’aide humanitaire en imposant un siège au nord de la bande de Gaza et en déplaçant ses habitants. Selon ce plan, toute la zone au nord du corridor de Netzarim c’est-à-dire la ville de Gaza et tous ses quartiers deviendront une zone militaire fermée.

En d’autres termes, l’ensemble de la population de la région que l’armée estime à environ 300 000 personnes sera contrainte de quitter immédiatement par des couloirs que l’armée prétend sûrs.

Les Palestiniens ne font pas confiance à ce qu’Israël considère comme des passages ou des zones sûrs car ils ont été auparavant déplacés de force vers des zones jugées sûres puis ont été exposés à plusieurs reprises aux bombardements israéliens qui ont causé des morts, des blessés et engendré des destructions massives.

Le 5 octobre, l’armée israélienne a de nouveau envahi le nord de la bande de Gaza sous prétexte d’empêcher le Hamas de reprendre son pouvoir dans la région alors que les Palestiniens affirment que Tel-Aviv veut occuper la région et en faire une zone tampon après les avoir chassés. 

Il est à rappeler qu’avec le soutien indéfectible américain, Israël commet un interminable génocide à Gaza depuis le 7 octobre 2023 ayant causé un très lourd bilan humain, 153 000 Palestiniens martyrs et blessés pour la plupart des enfants et des femmes et plus de 11 000 disparus dans un contexte de destruction massive et de famine qui a tué beaucoup d’enfants et de personnes âgées. Israël poursuit ses massacres ignorant deux mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale le 21 novembre contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Galant pour avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité contre les Palestiniens à Gaza.

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Al-Joulani : le terroriste devenu homme d’État fréquentable

23. Dezember 2024 um 07:57

Ahmad Al-Joulani, un djihadiste de 42 ans, longtemps qualifié de terroriste par les États-Unis, est en passe de devenir un homme d’Etat fréquentable, grâce à un retournement diplomatique défiant la logique des valeurs démocratiques.

Leith Lakhoua *

Ce djihadiste notoire est à la tête de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), un groupe insurgé qui, au départ, a été étiqueté par États-Unis comme une organisation terroriste. Washington a même mis une prime de 10 millions de dollars pour sa capture, soulignant ainsi la menace qu’il représente pour la sécurité internationale.

Pourtant, aujourd’hui, cet ancien chef djihadiste semble s’être métamorphosé en un homme d’État fréquentable, reçu par les représentants de puissances occidentales, et même soutenu, directement ou en sous-main, par des pays comme Israël et la Turquie.

Ce paradoxe soulève des questions profondes sur la nature de l’engagement international, les priorités géopolitiques et la place de la démocratie dans les relations internationales.

Un passé radical et une vision totalitaire

Lors de sa première interview en 2014,  Al-Joulani avait clairement exposé ses objectifs : établir un régime islamique en Syrie, excluant toute coexistence avec les minorités religieuses, y compris les Alaouites, les Chiites, les Druzes et les Chrétiens. Ses propos étaient sans ambiguïté : il n’y aurait pas de place pour ces communautés dans une Syrie régie par la loi islamique.

Cette vision radicale a contribué à sa réputation de terroriste et à la désignation de son groupe, Hayat Tahrir  Al-Cham, comme une menace pour la paix et la stabilité.

Aujourd’hui, Al-Joulani semble avoir évolué. En dépit de son passé, il bénéficie d’une attention croissante de la part de l’Occident, en plus d’Israël et de la Turquie, qui sont prêts à engager le dialogue avec lui.

Ce retournement est frappant, non seulement en raison du passé de l’homme, mais aussi parce qu’il se déroule dans un contexte où  Al-Joulani n’a aucune légitimité populaire en Syrie. Les Syriens, épuisés par des années de guerre civile, semblent désabusés face aux jeux de pouvoir menés par les différents acteurs extérieurs, dont l’Occident.

Une réflexion sur les valeurs et les intérêts

Ce soutien extérieur soulève des interrogations. Comment un homme, responsable d’une organisation terroriste notoire, peut-il se retrouver ainsi sur les devants de la scène internationale comme un acteur de premier ordre? Est-ce une conséquence de la realpolitik, où les intérêts stratégiques l’emportent sur les principes démocratiques? Les Occidentaux, tout en clamant leur soutien à la démocratie et aux droits de l’homme, semblent prêts à fermer les yeux sur les agissements de cet homme pour servir leurs propres intérêts géopolitiques.

Cette situation met en lumière l’hypocrisie des puissances occidentales, qui, tout en se présentant comme les champions de la démocratie, sont prêtes à établir des alliances avec des groupes qui ne partagent en rien leurs valeurs. Si la Syrie devait un jour être gouvernée par un homme tel qu’Al-Joulani, cela constituerait un coup de maître pour ces puissances, mais un véritable échec pour les principes de liberté et de justice dont elles se proclament mensongèrement.

Il est essentiel de se demander ce que cela signifie pour les Syriens. Vont-ils accepter un régime sous la houlette d’un ancien terroriste, soutenu par l’Occident, ou se révolteront-ils pour réclamer un État laïque et civil, où toutes les communautés auraient une place égale?

La bataille pour l’avenir de la Syrie ne se joue pas uniquement sur le terrain militaire, mais aussi sur celui des valeurs et de la légitimité politique.

L’Occident face à ses contradictions

L’évolution d’Al-Joulani, de djihadiste recherché à homme d’État fréquentable, est symptomatique des contradictions de la politique internationale contemporaine. Alors que l’Occident prône les valeurs démocratiques et la défense des droits de l’homme, il semble parfois prêt à faire des compromis avec des acteurs qui incarnent des idéologies opposées à ces mêmes valeurs.

Pour les Syriens, la question demeure : accepteront-ils un tel renversement de valeurs ou se lèveront-ils pour défendre un avenir plus juste et plus libre? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : la situation en Syrie continuera de refléter les jeux d’intérêts complexes et souvent contradictoires des puissances mondiales.

* Consultant en organisation industrielle et logistique.

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A Magdebourg, la loi du hachoir; des Nazis sionistes et des Arabes SS

23. Dezember 2024 um 07:22

Avec l’attaque de Magdebourg, une majorité d’Arabes pensent que les Allemands ont eu moins que ce qu’ils méritent du fait de la politique suivie par l’oncle Olaf Scholz, le chancelier le plus sioniste de l’Histoire. Quant aux victimes, ils n’y pensent même pas; elles ne sont certainement dignes d’aucune compassion à leurs yeux; malheureusement pas. Tant qu’à faire, lorsque les Nazis deviennent des sionistes, faut-il s’étonner qu’un Arabe islamophobe devienne un SS?

Dr Mounir Hanablia *

Magdebourg la maudite. Cette ville d’Allemagne sur la rivière Elbe avait fait partie jusqu’à la réunification allemande de la République Démocratique Allemande, d’obédience communiste, sous la férule de l’Union Soviétique. Elle était passée à la postérité après 1631 lors de la guerre de Trente ans lorsque les troupes catholiques y avaient pénétré, et l’avaient saccagée après avoir massacré la population. Un immense incendie avait ravagé la majeure partie de la ville. Les habitations calcinées encore debout s’étaient écroulées sur les soldats revenus piller le lendemain au milieu des cadavres brûlés après l’extinction de l’incendie.

Mais Magdebourg avait joué un rôle important au Moyen âge dans la colonisation des territoires slaves de l’est, ce qu’on avait appelé «drang nach osten», la poussée vers l’est, en tant que centre commercial, religieux et politique. Car, il ne faut pas se leurrer, les populations proprement germaniques se situaient à l’origine en Scandinavie, au Danemark, en Frise, sur et dans le territoire situé entre le Rhin et l’Elbe. La Poméranie, la Prusse, la Silésie et la Livonie n’avaient été que des conquêtes coloniales allemandes et une bonne partie de la population slave y résidant avait été germanisée de gré ou de force.

Soutien allemand au colonialisme de l’État israélien

Il convient de se le rappeler pour deux raisons. La première est que les Nazis n’avaient fait que mettre en application avec des moyens modernes l’expansionnisme de leurs ancêtres, sur une échelle bien plus importante. La seconde, conséquence de la première, est la politique allemande actuelle, singulièrement accommodante, d’aide et de soutien envers le colonialisme de l’État israélien.

Ces pensées me sont venues lorsqu’un médecin d’origine saoudienne résidant en Allemagne depuis 19 ans a été accusé d’avoir foncé sur la foule à Magdebourg avec son véhicule, faisant 5 tués et 200 blessés.

Naturellement et comme toujours les médias occidentaux se sont dans un premier temps limités aux faits bruts, ainsi qu’ils le font toujours lorsqu’il s’agit de masquer le lien entre un attentat survenu dans un pays occidental et la situation actuelle bien plus dramatique qui règne depuis plus d’une année au Moyen-Orient et dont le gouvernement israélien est en majeure partie responsable. Sauf que le fait de révéler l’identité et la nationalité du suspect établissaient à priori ce lien d’une manière évidente, en l’attribuant au terrorisme, d’une manière parfaitement erronée.

Mais depuis le 7 octobre  2023, les gouvernements occidentaux, en se rangeant comme ils en ont l’habitude derrière l’administration américaine, ont adopté la thèse sioniste, celle d’y inclure la résistance palestinienne en tant que partie intégrante de l’islamisme, c’est-à-dire de l’islam, cette menace existentielle contre la civilisation européenne, ainsi que le définissent les partis nationalistes européens.

Évidemment, cette affaire aurait pu fournir de l’eau au moulin des partis chauvinistes allemands, ceux qui ont fait du combat contre l’émigration et du soutien à l’entreprise coloniale israélienne un substitut à la perte de Riga, de Dantzig, de Memel, et de Strasbourg. Tout comme la défense de l’Ukraine a fourni un alibi à une politique de cooptation, en réalité d’annexion, de ce pays par l’Europe au nom de la défense contre l’expansionnisme russe, obéissant en réalité aux mêmes mobiles que ceux qui avaient mené les Panzer allemands vers les rives de la mer Noire, ceux de la colonisation de ce grenier à blé par des populations «européennes».

Si on en revient à l’Histoire, les chevaliers teutoniques, cet ordre militaire allemand proche des Templiers et des Hospitaliers, créé durant les Croisades à Jérusalem, s’étaient heurtés à l’armée du prince russe Alexandre Nevski en 1242 lorsqu’ils avaient pénétré en Russie avec l’approbation du pape pour la convertir au catholicisme.

Le rappel de ces faits historiques établit ainsi incontestablement le lien entre la guerre actuelle en Ukraine, et celle du Proche-Orient, tout en démontrant les mobiles animant les gouvernements occidentaux. Et aux yeux du gouvernement allemand, l’État d’Israël est tout aussi fondé à coloniser des territoires arabes avec tous les moyens à sa disposition que le fut jadis l’Ordre Teutonique dans les territoires slaves. La Pologne serait bien inspirée de s’en souvenir.

Un gouvernement qui va à l’encontre de ses intérêts nationaux

Pour en revenir à l’attaque de Magdebourg, les victimes méritaient-elles de mourir ainsi écrasées par un chauffard? Incontestablement pas. Ce sont des passants comme les autres qui sont morts, pas Olaf Scholz ou ses acolytes. Et rien ne prouve que la population allemande approuve la politique d’un gouvernement qui va à l’encontre de ses intérêts nationaux en la privant d’un gaz russe abondant au coût modique issu du Nord Stream afin de complaire à une administration américaine lui ordonnant d’acheter le gaz liquéfié que son pays produit à un coût plus substantiel.

C’est ce même Olaf Scholz qui, contre tous les principes de liberté d’expression, soumet à des mesures de rétorsion ses compatriotes critiques de la politique israélienne de massacres à Gaza, au Sud Liban, et d’annexion du territoire syrien.

Il est clair que l’Occident a quitté l’esprit des Lumières, celui du caractère universel de sa civilisation et de la préservation des droits de tout individu, pour lui en substituer un autre, celui de la subordination de ces droits aux intérêts des seules nations européennes, ou bien à l’époque mercantiliste que nous vivons, de ses sociétés commerciales et financières phares.

Il reste que la profession de l’auteur présumé de l’attentat, celle de médecin, interpelle plus que ses origines. Les médecins de Gaza ont été arrêtés, séquestrés, torturés de la manière la plus vile et la plus abjecte par l’armée criminelle sioniste, après avoir vu leurs hôpitaux bombardés et saccagés. Ces faits indiscutables se sont déroulés sous les yeux de nombreux médecins étrangers qui les ont rapportés.

Du reste les 100 000 morts de Gaza et ses 500 000 blessés ne méritaient pas plus que le bon peuple de Magdebourg de souffrir et d’être privés ainsi de la vie, par des soldats bénéficiant de l’aide militaire et du soutien politique allemands.

Oui mais cet acte meurtrier mis sur le compte de l’islamisme a été en réalité perpétré par un émigré militant dans un parti allemand d’extrême droite xénophobe qui pense que le gouvernement de son pays doit être puni pour accueillir autant d’étrangers.

La haine de soi

Pourquoi ce Saoudien d’origine, médecin de surcroît, a-t-il voulu punir son pays d’accueil de cette façon? La question mérite d’être posée. Tout compte fait son acte sert bien la cause qu’il défend. En effet, la majorité des Allemands ne se feront pas faute de penser qu’après un acte semblable leur pays non seulement ne doit plus accueillir d’étrangers, mais doit en expulser ceux qui y vivent, même les plus intégrés ou ceux y bénéficiant du statut social le plus prestigieux.

Quant aux Arabes, les plus sages parmi eux pensent certainement qu’il est heureux que ce Saoudien se soit révélé avoir la haine de soi, car ce genre d’actes perpétré par des musulmans a toujours été contre-productif pour les causes qu’ils prétendent défendre.

Les autres Arabes, la majorité, pensent que les Allemands ont eu moins que ce qu’ils méritent du fait de la politique suivie par l’oncle Olaf Scholz, le chancelier le plus sioniste de l’Histoire. Quant aux victimes, ils n’y pensent même pas; elles ne sont certainement dignes d’aucune compassion à leurs yeux; malheureusement pas.

Tant qu’à faire, lorsque les Nazis deviennent des sionistes, faut-il s’étonner que les Arabes deviennent des SS?

* Médecin de libre pratique.

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Gestern — 22. Dezember 2024Haupt-Feeds

Dabaiba s’oppose au renforcement de la présence russe en Libye

22. Dezember 2024 um 12:38

Abdulhamid Dabaiba s’oppose à la décision de la Russie de renforcer ses bases militaires en Libye et affirme que son pays ne doit pas être une plate-forme pour régler des comptes internationaux après la chute d’Assad en Syrie.

Patrick Wintour

La décision de la Russie de renforcer sa base militaire dans l’est de la Libye après le renversement du régime d’Assad en Syrie se heurte à la résistance du gouvernement du pays soutenu par l’Onu.

Le Premier ministre du gouvernement basé à Tripoli, Abdul Hamid Dabaiba, a déclaré qu’il s’opposait à toute tentative de faire de la Libye un centre de conflits entre grandes puissances, soulignant que son pays ne serait pas une plate-forme pour régler des comptes internationaux. «Nous sommes préoccupés par le déplacement des conflits internationaux en Libye, et par le fait que ce pays deviendra un champ de bataille entre les puissances», a déclaré Dabaiba.

La présence militaire russe pose problème  

La Libye a enduré des années de conflit depuis le soulèvement soutenu par l’Otan en 2011 qui a mis fin au règne de 40 ans du dictateur Mouammar Kadhafi. Il reste divisé entre le gouvernement reconnu par l’Onu à Tripoli et une administration rivale à l’est, soutenue par le chef militaire Khalifa Haftar.

Des rapports ont indiqué ces derniers jours que les forces russes transféraient du matériel militaire de la base navale syrienne de Tartous et de la base aérienne de Hmeimim vers l’est de la Libye, où l’administration rivale reçoit le soutien russe depuis des années.

Dabaiba a déclaré que son gouvernement n’autoriserait pas le transfert d’armes russes en Libye, avertissant que cela ne ferait que compliquer davantage la crise interne libyenne. Il a ajouté que «personne doté d’une once de patriotisme ne souhaite qu’une puissance étrangère impose son hégémonie et son autorité sur le pays et le peuple».

Dabaiba a déclaré avoir été en contact avec l’ambassadeur russe en Libye pour exiger une explication. Les bases russes dans l’ouest de la Syrie ont été cruciales pour sa capacité à projeter sa puissance en Méditerranée et en Afrique du Nord. Moscou a négocié avec les nouveaux dirigeants syriens pour les conserver, mais aucun accord n’a encore été conclu à ce sujet.

Jalel Harchaoui, chercheur associé au think tank de défense Rusi, a qualifié les propos de Dabaiba comme un «moment décisif», ajoutant : «Le simple fait qu’il prononce ces mots est profondément problématique pour la Russie, car une partie de la doctrine russe au Moyen-Orient consiste à ne jamais être perçu comme étant à 100% d’un côté contre l’autre.»  «La Russie était donc censée être cet acteur magique qui suscitait essentiellement l’approbation active des deux côtés de la crise libyenne. Et tout cela est fini», ajouté le chercheur.

Les pressions américaines sur Tripoli

L’intervention de Dabaiba, a-t-il encore déclaré, peut signifier qu’il «estime que c’est le moment de passer pour un bon gars aux yeux des Américains, car il est sous pression sur de nombreux fronts». Les États-Unis ont en effet commencé à exercer une pression économique sans précédent sur les principaux acteurs libyens en raison de la corruption.

Le nouveau directeur de la Banque centrale libyenne, Naji Issa, a révélé dans une lettre adressée cette semaine au Libyan national audit bureau que la Federal Reserve Bank de New York, avec le soutien du Trésor américain, avait déclaré qu’elle suspendrait toutes les transactions de change en dollars avec la banque jusqu’à ce qu’un auditeur indépendant, spécialisé dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, soit nommé pour superviser toutes les transactions.

La Réserve fédérale a fait pression sur la Banque centrale en partie après que la Libyan National Oil Corporation a admis que la Libye avait terminé l’année 2023 avec seulement 14 milliards de dollars (11 milliards de livres sterling) de revenus provenant de la vente de 1,2 million de barils de pétrole brut par jour, laissant environ 9 milliards de dollars manquants ou dépensés en carburant pour les échanges de pétrole brut.

Harchaoui a déclaré : «La lettre montre que les Américains s’inquiètent de ce qui se passe. Ils ont donc besoin d’un audit, et ils ont besoin que les Libyens paient pour cet audit.»

Les responsables libyens ont déclaré que l’audit devrait probablement révéler des preuves de contrebande de pétrole dans l’est du pays et de liens financiers étroits avec la Russie, ouvrant ainsi la voie à l’imposition de sanctions aux principaux personnages impliqués.

Harchaoui a déclaré qu’il était incontestable que, depuis la chute d’Assad au début du mois, des avions cargo russes ont effectué plusieurs vols vers la base libyenne d’Al-Khadim à l’est de Benghazi, dont deux depuis la Biélorussie. Il y a également eu des vols de Moscou vers la Libye qui ont survolé l’espace aérien turc.

Harchaoui a déclaré que, peu importe si le nouveau gouvernement de Damas chasse complètement la Russie de Syrie, la valeur des bases pour la Russie changerait.  «L’environnement en Syrie, pour la Russie, est devenu plus hostile, plus incertain, plus précaire et plus coûteux», a-t-il déclaré.

La Russie déploie ses forces en Afrique

«Le niveau de partage de renseignements qui existait entre le régime d’Assad et la Russie, nécessaire à la Russie pour maintenir sa propre présence militaire, a disparu. Peut-être que le nouveau gouvernement promettra quelque chose d’équivalent, mais il ne pourra jamais être au même niveau de confort qu’avant», a ajouté le chercheur.

Haftar était obsédé par la nécessité de la défense aérienne russe pour éviter une répétition des attaques contre ses forces en 2020, lorsqu’elles ont été décimées par des drones fournis par la Turquie, estime encore Harchaoui.

Le Wall Street Journal a rapporté que les avions cargo russes qui se sont rendus en Libye transportaient des équipements de défense aérienne avancés, notamment des radars pour les systèmes de défense aérienne S-400 et S-300.

La Russie avait déjà augmenté cette année sa présence en Libye, en apportant davantage de véhicules blindés, de camions militaires, d’équipements en général et de personnel. Le nombre de soldats est passé d’environ 900 l’année dernière à environ 1 200-1 500.  

Traduit de l’anglais.

D’après The Guardian.

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Tunisie : démantèlement d’un réseau de trafic de drogue à l’Ariana

22. Dezember 2024 um 11:42

Des unités sécuritaires ont démantelé, vendredi 20 novembre 2024, un réseau de trafic de drogue dirigé par deux frères et opérant dans la cité Ettadhamen, dans le gouvernorat de l’Ariana, au nord de Tunis.

Mosaïque FM, qui rapporte l’information, indique qu’après une perquisition à son domicile, les unités de sécurité ont arrêté l’un des suspects, tandis que son frère et d’autres membres du réseau sont toujours en fuite.

Lors de l’opération, trois kilos de zatla (marijuana), 2 100 pilules d’ecstasy et 150 grammes de cocaïne ont été saisis.

Le gouvernement a adopté une position ferme contre le trafic de drogue. Les récentes opérations menées à l’échelle nationale ont permis l’arrestation de centaines de suspects, mais le trafic ne semble pas avoir baissé d’intensité, la demande restant forte dans les rangs des plus jeunes.

I. B.

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Football : un derby tunisois sans fumigènes, est-ce possible ?

22. Dezember 2024 um 11:16

Le bureau directeur de l’Espérance sportive de Tunis, qui craint de subir des sanctions financières à cause de l’indiscipline des supporters «Sang et or», avertit ces derniers contre d’éventuels dérapages lors du derby qui les opposera ce dimanche 22 décembre 2024 aux «Rouge et blanc» du Club africain, le choc comptant pour la 12e journée de Ligue 1.

Le match «à six points», dont l’enjeu est la confirmation du leadership du club de Bab Jedid ou le retour à la course pour le sacre de celui de Bab Souika, se déroulera cet après-midi à partir de 16h30 dans un stade Hamadi Agrebi de Radès archiplein où ne seront admis que les supporters «Sang et Or».

Ces derniers, on l’imagine, ne ménageront aucun effort pour mettre de l’ambiance. Et c’est pour prévenir les dérapages habituels lors de rendez-vous similaires que le bureau directeur de l’Espérance a publié la veille du match un communiqué mettant en garde son public contre l’utilisation et le jet de fumigènes lors du derby, en rappelant que le club de Bab Souika est sous la menace du huis-clos.

Espérons qu’il sera entendu et que le match, qui sera dirigé par un trio serbe conduit par l’arbitre central Novak Simovic, se déroulera dans les meilleures conditions possibles de beau jeu et de fair-play.

Espérons aussi que le froid de canard et la pluie qui règnent aujourd’hui à Tunis, ne se répercuteront pas négativement sur la qualité du jeu.

I. B.

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Tunisie : les mesures sociales entrant en vigueur le 1er janvier 2025

22. Dezember 2024 um 10:34

La présidence du gouvernement tunisien a publié, samedi 21 décembre 2024, les mesures sociales incluses dans la loi de finances 2025 et qui entreront en vigueur à partir du 1er janvier prochain. Une manière de souligner le «renforcement du rôle social de l’Etat», tant vanté par le président de la république Kaïs Saïed.

Les plus importantes mesures relatives au renforcement des composantes sociales de l’État sont l’exonération des personnes bénéficiaires de pensions d’invalidité et d’orphelin de l’impôt sur le revenu et des prélèvements à la ressource, ainsi que l’exonération des travailleuses agricoles salariées ou non salariées de l’impôt sur le revenu pour une période de 10 ans.

Dans le cadre de ces mesures, s’inscrit la création d’un fonds de protection sociale au profit des ouvrières agricoles pour leur garantir une assurance contre les accidents du travail et les maladies professionnelles, ainsi qu’un deuxième fonds d’assurance contre la perte d’emploi.

Un compte d’assurance des victimes d’accidents de la circulation sera également créé, qui versera des indemnités aux bénéficiaires ou à l’institution d’assurance dans la limite des montants versés conformément aux conditions fixées pour les bénéficiaires.

Autre mesure : la création d’une ligne de financement de 10 millions de dinars au profit des jeunes entrepreneurs. Cette ligne englobe les secteurs de l’industrie, l’artisanat, le commerce, les services non commerciaux et les services numériques et créatifs tels que la création de contenu, les médias et le journalisme.

Des prêts autofinancés et sans intérêt, remboursables sur une période maximale de huit ans, seront accordés aux personnes bénéficiant de l’inclusion économique et de la création d’emplois, selon le décret relatif à la fondation Fidaa.

Au chapitre des mesures sociales visant à promouvoir l’intégration socio-économique des personnes porteuses de handicap, une ligne de financement de 5 millions de dinars sera allouée à partir des ressources du Fonds national de l’emploi au profit des personnes handicapées pour l’octroi de prêts sans intérêt ne dépassant pas 10 000 dinars par prêt pour financer des activités économiques.

Le système fiscal des véhicules spécialement aménagées pour les personnes en situation de handicap sera révisé en vue d’élargir le privilège fiscal des véhicules utilitaires aux véhicules de tourisme et autoriser le conjoint, l’ascendant ou le descendant à conduire une voiture de tourisme en cas d’invalidité totale de la personne handicapée, et ce, à partir du début du mois d’avril 2025.

Pour les institutions publiques de prise en charge d’enfants, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, la loi de finances 2025 prévoit l’exonération totale des droits et taxes dus à l’importation des équipements, et de matériels qui n’ont pas de similaires fabriqués localement et qui sont nécessaires à leur activité, en plus de la poursuite du financement des micro-projets d’appui à l’insertion économique à travers le programme d’Amen social.

Parmi les mesures fiscales visant à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et à renforcer les capacités des entreprises économiques, figure la révision du barème de l’impôt sur le revenu. Celui-ci inclura les catégories des salariés des secteurs public et privé, des retraités des secteurs public et privé, des agriculteurs et des professions libérales de toute nature, à l’exception de celles soumises au régime forfaitaire et au régime de l’auto-entrepreneur.

Plus de 80% des retraités bénéficieront d’une augmentation de leur pension de retraite grâce à la réduction de l’impôt sur le revenu. Cette réduction de l’imposition avec l’augmentation des pensions concerneront également 60% des personnes ayant un revenu mensuel net d’environ 3 000 D, tandis que 38% des personnes conserveront leur exonération totale de l’impôt sur le revenu.

Pour ce qui est des catégories démunies et à faible revenu, un certain nombre de mesures ont été fixées en leur faveur, à savoir une allocation mensuelle au profit des enfants âgés de 6 à 18 ans issus de familles nécessiteuses et à faible revenu et l’augmentation de la valeur de l’allocation mensuelle à 260 dinars par famille.

Les familles démunies et à faible revenu dont la consommation mensuelle d’électricité ne dépasse pas 300 kW ou 600 kW par facture bénéficieront d’une réduction du taux de la taxe sur la valeur ajoutée sur la consommation des ménages d’électricité de 13% à 7%.

En outre, une ligne de financement de 20 millions de dinars sera créée à partir des ressources du Fonds national de l’emploi au profit des catégories vulnérables et à faible revenu pour l’octroi de prêts sans intérêt ne dépassant pas 10 000 dinars par prêt, ainsi qu’une réduction de la facture d’électricité et de gaz allant jusqu’à 5% au profit des 93% des abonnés au réseau d’électricité.

Des bourses et des prêts universitaires seront alloués, notamment une bourse d’intégration universitaire au profit des enfants issus de familles à revenus faibles et moyens.

Il sera également question de l’augmentation de la bourse de rentrée scolaire pour les élèves issus de familles démunies et à faibles revenus bénéficiant du programme d’Amen social ainsi qu’une prise en charge des malades cœliaques issus de familles nécessiteuses et à faibles revenus avec une bourse mensuelle de 30 dinars par personne.

Une subvention de 70 dinars par mois et par enfant sera accordée dans le cadre du programme de soutien aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées, ainsi que la gratuité du transport routier, l’octroi de diverses aides conjoncturelles et le financement de micro-projets.

Pour ce qui est des mesures destinées aux retraités et aux personnes à faible revenu dans les secteurs public et privé, une augmentation de 7,5% des pensions sera allouée pour les retraités du secteur privé bénéficiant de la pension d’invalidité dans le cadre du régime de réparation des préjudices résultant des accidents de travail et des maladies professionnelles et les bénéficiaires des allocations de vieillesse dans le secteur public, notant qu’une augmentation de 7% a été versée comme première tranche en juillet 2024 avec effet rétroactif à partir de mai 2024.

La valeur des pensions de retraite faible sera également portée à 260 D. Rappelons que la valeur des pensions de retraite faible a été portée de 180 D à 240 D à partir de juillet 2024.

La troisième tranche de l’augmentation salariale sera versée aux retraités de la fonction publique et du secteur public à hauteur de 5% du salaire brut, rappelant qu’une première tranche a été versée en janvier 2023 avec effet rétroactif exceptionnel à partir d’octobre 2022 et une deuxième tranche en janvier 2024.

En ce qui concerne les mesures destinées aux travailleurs des secteurs privé et public, le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) dans les secteurs non agricoles sera augmenté de 7,5%, étant donné que le salaire minimum pour une semaine de travail de 48 heures sera de 528,320 D et pour une semaine de travail de 40 heures sera de 448,238 D, notant qu’une augmentation de 7% a été versée comme première tranche avec un effet rétroactif à partir de mai 2024.

Au final une augmentation de 7,5 % du Smig dans les secteurs agricoles sera appliquée. Ainsi, le Smig journalier pour les travailleurs agricoles sera de 20,320 D, pour les agriculteurs spécialisés 21,404 D, et pour les travailleurs agricoles qualifiés 22,358 D.

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Tunisie : les entreprises communautaires sur un piédestal

22. Dezember 2024 um 10:06

Le dossier des entreprises communautaires et des moyens de les développer est la principale préoccupation du gouvernement. Et pour cause : le président Saïed fait de ces entreprises le pilier de son programme économique et espère qu’elles aideront à impulser le développement dans les régions déshéritées. Sauf que, malgré les facilitations, les privilèges et les aides consentis par l’Etat, celles déjà créées sous cette bannière plus politique qu’économique ont du mal à démarrer.

C’est dans ce contexte qu’un conseil ministériel consacré à ce dossier requérant une extrême urgence s’est tenu, samedi 21 décembre 2024, au palais du gouvernement à la Kasbah, présidé par le Premier ministre Kamel Madouri, qui a approuvé une série de nouvelles mesures censées encourager la création des entreprises communautaires, accompagner leur développement et renforcer les bases de leur gouvernance, de manière à garantir leur succès.

Une circulaire explicative pour les dispositions du décret-loi relatif à la création des entreprises communautaires sera ainsi publiée, ainsi que des guides sur les différentes étapes de création de ces entreprises.

Pour mieux accompagner ces entreprises, le conseil ministériel a aussi décidé de mettre à leur disposition des incubateurs spécifiques au sein des structures ministérielles concernées. Il a également recommandé d’intensifier les programmes de formation pour les différents intervenants publics et d’activer les unités de soutien aux investisseurs dans divers ministères.

Le conseil a, par ailleurs, approuvé la mise en place d’un plan de communication global visant à promouvoir les objectifs des entreprises communautaires, à encourager leur création et à instaurer une culture d’initiative collective et privée dans les programmes éducatifs et de formation.

En outre, des programmes seront mis en place pour commercialiser les produits de ces entreprises, leur attribuer une marque distinctive et créer une banque d’idées de projets à destination des futurs investisseurs, ajoute le communiqué gouvernemental.

En attendant de voir les résultats concrets de cette débauche d’efforts et de moyens publics, dont on espère qu’ils ne seront pas dépensés vainement, on espère aussi que le tissu économique national sortira enrichi de toute cette agitation, et non appauvri, comme on est en droit de le craindre au vu de l’aggravation des charges fiscales et autres infligées aux autres catégories d’entreprises qui font vivre l’économie tunisienne depuis des décennies.

Sur un autre plan, on entend trop le gouvernement parler des entreprises communautaires. Il est temps qu’on entendre aussi les entrepreneurs communautaires parler eux-mêmes de leurs entreprises. N’est-ce pas l’objectif recherché ?

I. B.

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‘‘Le tissu des souvenirs’’… ou le voile des omissions

22. Dezember 2024 um 08:51

L’auteur est une grande figure du barreau, un grand patriote, du combat pour l’indépendance jusqu’à l’État issu de la Révolution, en passant par la guerre interne dans le Destour, il n’a cessé d’être présent  aux grandes heures de l’Histoire du pays, parfois en tant qu’acteur, d’autres comme témoin.

Dr Mounir Hanablia *

Je demeure personnellement reconnaissant à Lazhar Karoui Chebbi pour l’assistance juridique qu’il a bien voulu m’apporter à un moment dramatique de ma vie, en 1988, il y a 37 ans. Il n’a pas hésité au temps du protectorat à hisser le drapeau tunisien sans le drapeau français au sommet du minaret d’une grande mosquée; et c’est peu dire. Il a été enlevé par les comités de vigilance de Bourguiba. Il en a été à tort accusé de meurtre.

D’emblée, dans son récit, le militant se situe comme un fils du sud profond arabo-musulman, Zitounien par accident pour cause de seconde guerre mondiale, sans se renier, et il choisit lors de la décolonisation le camp de sa famille et de ses aînés, celui du secrétariat général du Destour derrière «le Grand Leader»  Salah Ben Youssef.

Le premier hiatus dans le récit est l’amalgame rapporté chez les Bourguibistes entre les étudiants Zitouniens et le «Grand Leader», que l’auteur situe en 1950, lorsque ce dernier, devenu ou en passe de devenir ministre de la Justice du second gouvernement Chenik, vient haranguer les premiers lors de leur grève générale, ce qui aurait déclenché leur répression. Par qui? A cette époque, le Destour ne contrôlait en effet pas les organes répressifs du protectorat.

La querelle Bourguibistes/Youssefistes  

Cet amalgame ne se fera donc que quelques années plus tard lorsque le conflit fratricide ravagera les rangs du parti et le pays et que les Zitouniens deviendront suspects après les harangues enflammées à la mosquée Zitouna du secrétaire général, converti du passage graduel à l’indépendance que sous-tendait sa participation à un gouvernement sous l’autorité du protectorat, au panarabisme intégral.

L’auteur prend la défense de Ben Youssef: il ne s’est pas enfui de Tunisie parce qu’il était un lâche, mais parce qu’il était soucieux que les Tunisiens ne s’entretuent pas, et que l’appareil répressif du protectorat sous la férule du ministre de l’Intérieur Mongi Slim «le leader bien-aimé» appuyait Bourguiba. Le récit de la grande manifestation Youssoufiste de la Marsa demandant la destitution de ce dernier  par le Bey qui n’avait aucune autorité à le faire, acquiert ainsi un côté démagogique qui ne plaide pas en faveur du sérieux de ses organisateurs. 

On apprend néanmoins que la majorité des cellules du parti avaient fait allégeance au secrétariat général [dirigé par Ben Youssef, Ndlr], ce que l’on croit volontiers, abstraction faite des télégrammes faisant foi, que l’auteur déclare avoir eu en mains, sans en conserver de listes ni de copies. Pas plus qu’il ne conservera bien plus tard aucune trace écrite du projet des accords de Carthage qui auraient dû écarter Youssef Chahed du Gouvernement, et cela laisse dubitatif. Mais, gage d’objectivité, il prend soin de préciser que son cousin, le grand avocat Abdelaziz Chebbi, le père de Ahmed Nejib, qui s’était enfui avec Ben Youssef à Tripoli, décide de rompre avec lui et de rentrer en Tunisie à l’indépendance, en estimant  qu’il n’y avait plus aucun contentieux entre lui même et Bourguiba, pour reprendre sa profession d’avocat. Il se verra néanmoins retirer l’affiliation à la cour de cassation d’une manière parfaitement arbitraire et offensante. 

Par ailleurs, le grand militant, le Docteur Slimane Ben Slimane, le seul avant son exclusion du Destour à oser contredire Bourguiba sans encourir ses foudres, se voit cité en tant qu’exemple d’engagement politique sincère, et ce n’est que justice. Néanmoins, c’est le Maroc qui a tiré bénéfice du combat des deux chefs du Destour en se voyant accorder l’indépendance sans le passage par l’autonomie interne.

Le combat des avocats pour l’indépendance de la justice  

Le livre est d’autre part  très instructif sur le développement de la Justice en Tunisie, depuis les Capitulations, jusqu’à la première Constitution de 1861 par Ahmed Bey et le premier système judiciaire moderne, reniés par son successeur.

Enfin, la profession d’avocat apparaît comme le cheminement d’un long processus qui part du Défendant, passe par le Mandataire, la distinction entre les avocats détenteurs de diplômes français et tunisiens, avant d’aboutir à l’unification du titre. Cela met évidemment en exergue la rivalité professionnelle traduite sur le plan politique, qui a opposé à certains moments aux francophones des facultés françaises les arabisants issus de la Zitouna, dont le mari de feu ma tante paternelle Alya, le regretté Mohammed Kablouti, qui fut une figure marquante du Youssefisme, chose que j’ignorais complètement.

Ainsi l’affrontement fratricide dans le Destour avait eu comme bien souvent ailleurs des fondements économiques aussi importants. Mais l’auteur prend bien soin de souligner que l’indépendance de l’ordre des avocats a été instaurée en 1952  par Salah Ben Youssef alors ministre de la Justice de M. Chenik, ce que évidemment Bourguiba n’a eu de cesse de remettre en question.

Le récit met donc en exergue cet affrontement souvent héroïque de la profession refusant de renoncer à ses franchises avec le régime, ayant abouti à la détention du bâtonnier Chedli Khalladi en 1961, la répartie de Azzouz Rebai pourtant bourguibiste face au doyen parachuté  Abdennabi sur les «têtes du marché de Halfaouine» à envoyer à Bourguiba pour satisfaire sa demande , les machinations de Ezzedine Chérif préférant être investi par le pouvoir que par ses collègues, et l’audace de Said Chebbi face au juge militaire Hamzaoui, qui sans l’intervention du Premier ministre Mohammed Mzali, aurait pu lui coûter la prison.

Chaque grand procès du régime, celui du complot de Lazhar Chraiti, de Perspectives, de l’UGTT, du Mouvement de la tendance islamique, met ainsi aux prises les cours spéciales symboles de l’arbitraire du régime avec l’Ordre des Avocats, dont la marge de manœuvre  s’avère souvent étroite.

L’article 17 régissant la Cour Spéciale est ainsi une véritable épée de Damoclès suspendue sur la tête de la défense puisqu’il permet  au régime de se substituer à la structure ordinale pour sanctionner ceux des avocats par qui elle estime avoir été offensée. Maître Noureddine Boudali reçoit ainsi un blâme. Un autre de ses collègues est suspendu d’activité professionnelle pour une année, sanction non suivie d’effet car non communiquée par écrit. Il avait osé transmettre le blâme adressé par son ordre professionnel à la Cour spéciale pour avoir menacé en début de procès d’user de l’article décrié contre les défenseurs.

Les avocats sont donc astreints à s’accrocher à des vices de procédure ou à étudier la jurisprudence… égyptienne, ainsi que le rapporte l’auteur lors du procès du 26 Janvier 1978, en compagnie de son stagiaire Maître Mondher Trad, un cousin de ma mère, pour démontrer le caractère inéquitable de ces procès, ce qui a surtout des répercussions à l’extérieur du pays, l’opinion publique locale n’étant que peu sensible aux arguties juridiques. 

La muraille infranchissable des non-dits

Il me semble que là s’est située et de loin la partie la plus intéressante de l’ouvrage. La suite, celle de la participation contre son gré de l’auteur au gouvernement en tant que ministre de la Justice, soulève en effet plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.

On n’apprend en effet pas par qui les dizaines de postes de police ont été brulés, ou les 15 000 détenus libérés, ou les voies de chemin de fer du phosphate interrompues. Aucune hypothèse n’est émise. On en parle comme s’il s’agissait d’une catastrophe naturelle. La question des snipers n’est pas abordée. L’affaire Farhat Rajhi est ignorée, tout comme celle des jeunes envoyés se battre via la Turquie, en Syrie et en Irak. Le seul sujet dont il a daigné parler est celui de l’Indépendance de la Justice qui semble avoir été sa principale préoccupation durant son mandat et des problèmes rencontrés avec les Juges ou les gardiens des prisons. Sinon le passage sur les assassinats de Chokri Belaid ou Mohamed Brahmi, ou bien sur le parti Nidaa ne confirment que ce que l’on savait déjà. Idem pour le mandat du président Béji Caid Essebsi (BCE) auquel l’auteur semble vouer une dévotion sans bornes au point de s’abstenir de le critiquer sur la nomination de Habib Essid, puis sa révocation, puis le choix de Youssef Chahed, un homme dénué d’expérience, comme Premier ministre malgré son échec au congrès de Sousse, enfin l’apparition de nulle part des manigances de son fils Hafedh. 

BCE est ainsi dépeint comme ayant pris ses distances avec Bourguiba du fait de son exercice autoritaire du pouvoir; cela ne l’avait pas empêché d’occuper de hautes fonctions sous Ben Ali, qui n’était pas moins autoritaire. Et c’est Rached Ghannouchi qui l’aurait empêché de rétablir par le renvoi de Youssef Chahed la situation économique et financière compromise par l’injection de 120 000 Nahdhaouis dans l’administration publique.

Enfin, la mort de BCE est abordée d’une manière autocentrée, ignorant complètement le contexte à l’ARP, en particulier la participation supposée de certains députés à un complot visant à priver Mohammed Ennaceur de la succession intérimaire du président.

Le livre se termine d’ailleurs avec la démission de l’auteur de son poste de conseiller à la présidence, et aucun commentaire n’est fait sur le nouveau président ni les changements considérables qui ont anéanti le régime instauré auparavant et auquel il avait lui-même contribué en instaurant l’indépendance de la justice. L’ancien ministre semble ainsi s’être imposé un devoir de réserve et sans doute de fidélité qui l’a réduit à une rhétorique vide de sens sur sa participation au pouvoir, un parler pour ne rien dire, et à un mutisme sur l’avenir de son pays que son passé de militant et de grand avocat eût dû nous épargner.

On a ainsi la curieuse impression d’une remontée des souvenirs à contre-courant : les mieux conservés sont les plus anciens, les plus altérés en sont les plus récents; ceux portant sur l’actualité sont purement et simplement effacés. Entre l’avocat de l’histoire et le ministre sans histoires se dresse la muraille infranchissable du non-dit, celle de la politique. 

* Médecin de libre pratique.

‘‘Le tissu des souvenirs’’ (en arabe نسيج الذكريات), de Lazhar Karoui Chebbi, éd. Atabesques, Tunis 2023, 363 pages.

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Le poème du dimanche : ‘‘Pour qui brille le soleil ?’’ de Yousssef Rzouga

22. Dezember 2024 um 07:30

Né en 1957 à Ksour Essaf, Youssef Rzouga (يوسف رزوقة) est poète et journaliste tunisien. Il a occupé des responsabilités littéraires et culturelles.

Auteur de langue arabe, il est multilingue, écrit en français, maîtrise le russe et l’espagnol. Son œuvre est marquée par une recherche importante sur la langue qui fait de lui un chef de file. Elle est traduite dans diverses langues et récompensée de différentes distinctions.

Tahar Bekri

Le long de la rue…

Seule la roue de Giorgio De Chirico

Un mur s’écroule !

Le cheval de Mahmoud Darwich

Effrayé, quitte son poème et rue….

Il écarte l’enfant : tête de mule !

Et se met à courir et à hennir

Tout le long de la rue

Devant lui la roue de Giorgio De Chirico

Et…l’horizon

L’enfant

Sans dire un mot

Rentre dans sa coquille

Avec, un épi au fond du cœur

Et au pied, une épine

Il lance sa toupie sur l’asphalte de l’âme

Devant les yeux de Janice, sa nouvelle copine

Et se met à pleurer

Quelque chose d’ardent sort de sa coquille

Et continue gratuitement sa tâche d’un soleil qui brille

Mais pour qui brille le soleil ?

(Remerciements à l’auteur)

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L’Italie renforce son influence en Tunisie et en Algérie, au détriment de la France

21. Dezember 2024 um 12:56

L’Italie accroît sans cesse son influence en Tunisie et en Algérie au détriment des intérêts français, ce qui a forcé la France à choisir le Maroc comme partenaire stratégique, estime Umberto Profazio, analyste senior à l’Institut international d’études stratégiques (IISS), spécialiste des affaires nord-africaines.

Ahmet Gençtürk

La rivalité entre l’Italie et la France en Méditerranée et en Afrique du Nord a des racines historiques profondes, remontant à des décennies, a déclaré Umberto Profazio à Anadolu. Cette concurrence s’est intensifiée pendant le conflit libyen en 2019-2020, où Rome et Paris ont soutenu des factions opposées, mais ces dernières années, les deux pays ont semblé trouver un terrain d’entente pour minimiser les tensions manifestes en tant que partenaires de l’Union européenne (UE), a-t-il ajouté.

Cependant, cette coopération ne signifie pas que leurs intérêts sont toujours alignés, a-t-il ajouté.

«La dynamique de la région oppose les deux pays. Bien qu’ils ne se combattent pas publiquement, les tensions continuent en coulisses», estime Progazio, qui souligne la forte orientation stratégique de l’Italie sur la Libye, motivée par des liens historiques, une proximité géographique et des intérêts économiques et politiques importants dans les régions occidentales et orientales de ce pays.

Cette focalisation, soutient-il, met souvent l’Italie en désaccord avec d’autres acteurs influents, dont la France.

Le rôle croissant de l’Italie au Maghreb

Evoquant l’influence croissante de l’Italie au Maghreb, en particulier en Tunisie et en Algérie, Profazio a souligné la relation étroite que le Premier ministre italien Giorgia Meloni a cultivée avec le président tunisien Kaïs Saïed.

Grâce à la facilitation de l’Italie, la Tunisie a reçu des fonds de l’UE en échange de l’endiguement des flux migratoires vers l’Europe. «Cependant, a déclaré l’analyste, ces relations croissantes entre l’Italie et la Tunisie ont suscité la jalousie de la France, car Paris considérait la Tunisie comme une ancienne colonie dans sa sphère d’influence naturelle».

Profazio a souligné que les critiques croissantes de la France à l’égard de Saïed, en particulier les accusations d’autoritarisme dans la presse française, doivent être comprises dans le contexte de cette rivalité. «Ils voient l’Italie étendre son influence en Tunisie et en Algérie, et ils essaient de lutter contre elle, par exemple, en utilisant les instruments du respect des droits de l’homme, du respect des libertés civiles et de la répression de l’opposition en Tunisie», a expliqué Profazio, estimant que la France devrait comprendre que la Tunisie est désormais très dépendante de l’Italie et de l’Algérie. Et cette influence de l’Italie en Algérie s’est également intensifiée, en particulier depuis que ce pays  apparaît comme l’un des principaux fournisseurs d’énergie de Rome.

Cette dynamique a favorisé un triangle stratégique de coopération entre l’Italie, la Tunisie et l’Algérie, diminuant encore davantage l’influence française dans ses anciennes colonies.

Le dilemme d’un Maghreb désuni

En réponse à la baisse de son influence en Tunisie et en Algérie, la France s’est tournée vers le Maroc en tant que partenaire stratégique, a observé Profazio. «Le Maghreb se trouve désormais dans cette situation difficile, la France se rangeant ouvertement du côté du Maroc en reconnaissant sa souveraineté sur le Sahara occidental, ce qui creuserait les lignes de fracture entre la France et l’Algérie», a déclaré l’analyste italien. L’Algérie, principal bailleur de fonds de la Tunisie et l’un des plus importants fournisseurs d’énergie de l’Italie, a pris note de cet alignement, ce qui pourrait encore tendre les relations entre la France et l’Algérie, a-t-il ajouté.

Quant à la question de savoir si l’Italie pourrait éventuellement adopter une position définitive sur le Sahara occidental, Profazio a déclaré que Rome avait jusqu’à présent évité de faire une telle déclaration, malgré le soutien croissant au sein du pays à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur la région contestée.

Le Sahara occidental est une source de tensions entre Rabat et Alger depuis environ cinq décennies. Alors que le Maroc revendique la souveraineté sur la région, Alger ne le fait pas, mais il soutient le Front Polisario pro-indépendance, qui revendique la zone comme son territoire.

L’Onu ne reconnaît pas les revendications de souveraineté du Front Polisario ni du Maroc, qui a pris le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental en 1975 après un accord avec l’Espagne et la Mauritanie.

Pour l’Italie, sa réticence à utiliser la force est l’un des nombreux défis auxquels elle est confrontée dans la poursuite de ses intérêts au Maghreb, estime Profazio. En outre, l’Italie, en tant que puissance de taille moyenne, se trouve souvent dans une position où elle doit coopérer avec ses rivaux, explique-t-il.

«Il n’est pas dans l’intérêt de l’Italie d’impliquer la France et l’UE dans ses actions en Afrique du Nord. Mais nous ne devons pas oublier que nous parlons d’une puissance de taille moyenne, qui ne peut pas faire grand-chose seule, et qui recherche donc souvent la coopération de ses rivaux européens pour contrer les puissances non européennes», conclut Profazio.

Traduit de l’anglais.

Source : Anadolu Agency.

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Conférence à l’ENA Tunis : Comment le Japon s’est-il développé après la guerre ?

21. Dezember 2024 um 12:20

L’Ecole nationale d’administration (ENA) a présenté, le 20 décembre 2024, à son siège à Tunis, une conférence sur «Le Japon après la seconde guerre mondiale : les politiques étrangères pour promouvoir le développement et la sécurité humaine».

L’événement est organisé dans le cadre de l’initiative Jica Chair, qui consiste en une série de conférences animées par d’éminents professeurs japonais dans le but de partager l’histoire et l’expérience de développement du Japon.

Takeshi Osuga, ambassadeur du Japon en Tunisie, a exceptionnellement accepté de faire cette présentation devant les étudiants de l’ENA qui ont pu prendre connaissance de l’histoire récente du Japon et interagir avec le diplomate sur divers sujets d’intérêt.

M. Osuga a présenté le processus de reconstruction du Japon après la seconde guerre mondiale et les secrets de sa résilience durant cette période difficile, le pays étant sorti exsangue et partiellement détruit de son engagement dans le conflit mondial. Cette reconstruction a été rendue possible par la promulgation d’une nouvelle constitution, le lancement de réformes structurelles et d’une nouvelle politique de relations étrangères ainsi que les efforts de réintégration à la communauté internationale. Ces politiques, menées avec autant de conviction, de volontarisme et de souci d’efficacité, ont aidé le Japon à renouer avec le développement industriel et la croissance économique, et à devenir en moins de deux décennies l’une des plus grandes économies mondiales.

La conférence s’est déroulée en présence de Khaoula Laâbidi, directrice de l’ENA, de Mayumi Miyata, représentante résidente de la Jica en Tunisie et de membres de l’Association des économistes tunisiens. «Grâce à l’initiative Jica Chair, nos étudiants peuvent apprendre davantage sur les secrets de la réussite du Japon et son processus de modernisation. Ceci leur permet d’avoir une autre vision du monde et un regard sur les expériences d’autres pays comme le Japon», a affirmé Mme Laabidi.

A cette occasion, la Jica a annoncé le renouvellement de l’accord de coopération avec l’ENA pour une période supplémentaire de trois ans pour enrichir la connaissance de l’expérience japonaise de développement par les futurs hauts cadres de l’administration tunisienne. «Sur la base d’années de coopération fructueuse, je suis heureuse d’annoncer que l’accord de coopération entre l’ENA et la Jica a été reconduit. Je suis sûre que ceci portera la coopération à un nouveau niveau», a indiqué Mme Mayumi.

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Le Sénat américain: l’anti-dérapage du pouvoir

21. Dezember 2024 um 11:49

Pressenti par le président élu Donald Trump pour le ministère de la Justice, Matt Gaetz a été confronté à des révélations sur ses rapports sexuels tarifés avec plusieurs femmes et a dû renoncer à sa nomination. Celle-ci aurait été, de toute façon, récusée par le Sénat, qui joue ainsi un rôle central dans le système complexe de freins et de contrepoids établi par les rédacteurs de la Constitution en 1787.

Mohsen Redissi *

Au Sénat américain revient le pouvoir, ou le dernier mot, de destituer le président, les membres de son cabinet et les juges de la Cour suprême. Sa composition est un éternel jeu d’équilibre précaire qui bascule à chaque élection partielle tous les deux ans. Tous les Etats sont égaux et chaque Etat a deux sièges indépendamment de sa superficie ou du nombre de sa population pour éviter toute mainmise par les Etats puissants. 

La nouvelle république est en pleine effervescence; elle vient de se débarrasser d’un régime archaïque et détestable, mais bloque encore sur le choix du type de gouvernance. Laisser tous les pouvoirs entre les mains d’une seule autorité est un schéma à éviter à tout prix. Il serait difficile plus tard, à cause des réticences du régime en place, d’essayer de redresser les erreurs et les faiblesses d’un modèle choisi à la hâte ou sous pression. Comment faire pour maintenir et garder un équilibre entre deux pouvoirs d’égale importance, le législatif et l’exécutif, sans froisser l’orgueil de l’un ni diminuer l’apport de l’autre? Deux pouvoirs distincts mais complémentaires, séparés mais unis.

L’échappatoire est toute trouvée. Les Pères fondateurs, comme se plaisent à les nommer les historiens, ont unanimement opté pour un pouvoir partagé. La meilleure formule pour réconcilier les deux pouvoirs.

Qu’est-ce qu’un pouvoir partagé? 

C’est la gestion commune des affaires de l’Etat, mais en même temps un système de freins et de contrepoids. L’article II, section 2 de la Constitution des États-Unis stipule que le président «proposera au Sénat et, sur l’avis et avec le consentement de ce dernier, nommera les ambassadeurs, les autres ministres publics et les consuls, les juges à la Cour suprême, et tous les autres fonctionnaires des États-Unis dont la nomination n’est pas prévue par la présente Constitution, et dont les postes seront créés par la loi.»

Au président seulement revient la tâche, la charge et le pouvoir de nomination, le Sénat a un rôle consultatif et ne doit en aucun cas entraver l’action du gouvernement. Solliciter son accord c’est l’impliquer directement dans la confirmation du candidat. Sa coopération «serait un excellent frein à un esprit de favoritisme chez le président, et aiderait grandement à empêcher la nomination de personnages incapables pouvant causer préjudices à l’État, de liens de parenté, une connaissance ou pour se montrer populaire.»

Tels sont les propos tenus par Alexander Hamilton, un des pères fondateurs et grand adepte du pouvoir partagé sur les pages du The Federalist [N° 76, 1 April 1788]. Il est le premier secrétaire au Trésor et premier membre du cabinet présidentiel à avoir reçu la confirmation et l’approbation du Sénat en quelques heures. 

Des exceptions mais jamais une règle

George Washington, fraîchement élu président, a envoyé au Sénat en 1789 la première nomination qu’il a effectuée, celle d’Alexander Hamilton. En quelques minutes, les sénateurs ont approuvé à l’unanimité la prise de fonction de ce dernier. Ils considèrent que le département du trésor est d’une importance capitale et ne doit en aucun cas rester sans dirigeant. 

La deuxième exception se passe sous la présidence de Franklin D. Roosevelt, au milieu de la deuxième guerre mondiale. Les membres de son cabinet ont prêté serment juste après lui. Toutes les nominations ont été confirmées. L’intérêt de la nation dans les temps difficiles passe avant les querelles partisanes.

Seuls  les juges assesseurs et le président de la Cour suprême sont nommés à vie. Aucune redevance à quiconque. Leur nomination, leur autorité et leur pouvoir s’étendent au-delà de la mandature d’un président. Ils sont considérés comme les garants de la liberté de réflexion et de l’esprit d’interprétation. Les révoquer demande d’engager les mêmes procédures pour destituer le président. Abe Fortas, juge assesseur, est le premier à avoir démissionné de la Cour suprême en 1969 pour éviter une destitution. Il est accusé d’avoir gardé des relations étroites avec le président qui l’a nommé, Lyndon B. Johnson.

Enquêtes de bonne moralité

La confirmation ou le rejet des nominations présidentielles est un devoir constitutionnel du sénat. Il s’est toujours acquitté de sa responsabilité constitutionnelle de conseiller, en jouant un rôle central à la fois dans la sélection et la confirmation des candidats. Pour éviter toute équivoque, le Sénat a établi la pratique de la courtoisie sénatoriale selon laquelle les sénateurs sont consultés sur tout candidat à un poste fédéral originaire de leur État. Qui mieux qu’un parlementaire pour juger le potentiel du nominé, son administré.

Toute nomination, quelle que soit sa nature ou sa teneur doit impérativement faire un détour par l’hémicycle pour confirmation. Par son pouvoir de conseil et de consentement, le Sénat joue un rôle central dans le système complexe de freins et contrepoids établi par les rédacteurs de la Constitution en 1787. Passer devant le Sénat n’est aucunement une opération de courtoisie ou un artifice pour répondre à un caprice. Tout candidat fait l’objet d’une enquête approfondie et sérieuse. Les agences nationales, les services de renseignement, les élus locaux et la société civile entament leur travail de recherches approfondies. La moralité du candidat, sa jeunesse, ses parents et ses proches, ses finances… passent au crible fin. Les comités du Sénat, spécialisés dans les nominations, présentent en fin de parcours leurs recommandations, favorables ou défavorables à l’ensemble du Sénat. Aucun recours légal n’est prévu en cas de refus. Hamilton dit aussi que «le véritable test d’un bon gouvernement est son aptitude et sa tendance à produire une bonne administration».

Audiences parlementaires

Les audiences de nomination ont beaucoup évolué au cours de l’histoire. Elles sont l’unique option pour choisir le meilleur profil sans distinction.

Longtemps débattues à huis clos, les audiences sont devenues publiques au début des années cinquante du siècle dernier. En 1981, la nomination de  Sandra Day O’Connor, juge assesseur à la Cour suprême, a été la première audience à être télévisée. Aujourd’hui, toutes les audiences sont retransmises en direct.

Pas de chèque en blanc, ni aucun passage en bloc. Chaque candidat se présente en personne, soutenu par ses proches, selon le calendrier établi par les sénateurs. Trois jours pleins est le sort réservé à un juge choisi pour siéger à la Cour suprême; ses membres en noir vêtus sont les garants de la stabilité sociale. La première audience est réservée à la plaidoirie du candidat qui doit présenter son parcours, ses idées et ses convictions pour enrichir la Cour. Les deux autres jours sont consacrés aux questions et interrogations des sénateurs, une séance le matin et une deuxième l’après-midi. 

Tous les candidats ne sont pas logés sous la même enseigne. Quelques heures suffisent aux sénateurs pour confirmer ou refuser un secrétaire ou un conseiller du président, cela dépend de la stature du candidat et des échos de sa présélection. Les candidats proposés à des postes ministériels se récusent avant la tenue des audiences, si des informations susceptibles de nuire à leur réputation sont reprises par les médias jetant le doute sur leur confirmation devant le Sénat. Le dernier cas en date est le retrait de Matt Gaetz proposé par le président élu Donald Trump pour le ministère de la Justice. Rien ne résiste à la vindicte. La grande majorité des nominés sont confirmés. Au cours de son histoire, le Sénat a confirmé 128 nominations à la Cour suprême et plus de 500 aux cabinets présidentiels, et n’a refusé que neuf candidats. 

* Fonctionnaire à la retraite.

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Assurance : Comar élue service client de l’année 2024

21. Dezember 2024 um 10:59

Comar Assurances vient d’obtenir le prestigieux concours international «Elu Service Client de l’Année 2024» (ESCDA), dans la catégorie «Assurance».

Le label ESCDA* est un prix annuel qui récompense la qualité des services clients par secteur ou catégorie, en se référant aux notes obtenues dans le cadre d’un processus objectif et une méthodologie éprouvée d’enquêtes mystères réalisées sur plusieurs canaux à savoir le téléphone, le mail, les réseaux sociaux, le site web et le réseau d’agences.

Cette nouvelle distinction couronne les efforts des équipes de la Comar Assurances pour l’amélioration continue de la qualité de service et de la relation client.

En effet, la compagnie met au centre de sa stratégie l’amélioration de l’expérience client en se basant sur des principes de transparence, de réactivité, de confiance et d’innovation.

Dans un environnement fortement concurrentiel, elle capitalise sur son savoir-faire, son sérieux et son professionnalisme pour mettre au service de ses clients des agences modernes, un centre d’appel dédié et tous les moyens digitaux modernes nécessaires pour une expérience client fluide et agréable.

«Nous sommes honorés de voir nos efforts reconnus par ce label démontrant ainsi notre position de leader dans le secteur des assurances et réaffirmant notre engagement à garantir un service client toujours meilleur», indique la compagnie, filiale du groupe Amen dans un communiqué, où elle exprime également sa gratitude envers ses clients fidèles qui lui font confiance et l’inspirent pour exceller davantage chaque jour. «Cette distinction, qui honore la famille de Comar Assurances, est aussi la leur», conclut le communiqué. 

Le label ESCDA existe en France depuis 2007 et dans d’autres pays comme l’Espagne, le Royaume Uni, l’Allemagne, le Maroc et en Tunisie depuis 2019. Il récompense la qualité du service client des entreprises volontairement enregistrées, en fonction de leur univers de consommation.

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