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Entreprises publiques : La bonne gouvernance en point de mire

11. November 2024 um 13:32

Chaque fois qu’on parle de pression financière sur le budget de l’Etat, ou encore de besoin urgent de maîtrise des dépenses, les regards se tournent systématiquement vers les entreprises publiques (EP).

Il est vrai justement que la performance de cette catégorie enchante peu.  Elle n’arrive toujours pas à répondre aux exigences de l’économie tunisienne faute certainement d’une gouvernance saine et efficace.

C’est pour cette raison d’ailleurs que l’avenir de ces entreprises se retrouve souvent au cœur du débat national. Surtout que depuis quelques années, elles sont devenues malheureusement une lourde charge pour l’Etat et son budget.

Certaines statistiques, malheureusement en mal d’actualisation, retiennent des indicateurs qui donnent des frissons. On parle ainsi de dettes garanties par l’Etat représentant environ 15% du PIB, alors que les arriérés (envers l’Etat) constitueraient 5,6% du PIB. Ces indicateurs sont à prendre avec beaucoup de réserve, car certaines institutions retiennent des taux beaucoup plus élevés. Alarmants même.

La mauvaise performance de ces entreprises s’explique par le ralentissement significatif de leurs activités tout au long de ces dernières années.

Une contre-performance qui amène souvent l’Etat à intervenir rapidement, à travers d’importantes injections financières pour maintenir l’équilibre des EP et garantir ainsi leur pérennité. Les statistiques retiennent ainsi une valeur annuelle d’injection financière qui représenterait plus de 8% du PIB.

Reste qu’aujourd’hui, la situation financière de l’Etat ne lui permet certainement plus d’administrer régulièrement de telles perfusions.

L’enjeu d’une performance durable

Il est important donc d’agir vite et de trouver des solutions concrètes qui soient en mesure de relancer les EP, élargir leurs activités, améliorer leur niveau de rentabilité et plus important encore, leur garantir une performance durable.

La tâche semble réellement difficile, surtout que la privatisation n’est pas encore à l’ordre du jour, et elle ne le serait certainement pas. C’est une ligne rouge. Il faut donc chercher les bonnes réponses au niveau de la gouvernance.

Et à ce stade, le chantier serait assez grand, car, comme on l’a déjà soulevé dans ces mêmes colonnes, le système de gouvernance actuel appliqué est largement dépassé. Tout comme notre modèle de développement économique dans son ensemble.

C’est un système peu dynamique, et loin de répondre aux exigences de l’économie nationale. Il faut donc penser de toute urgence à un nouveau modèle qui repose sur des règles précises, notamment la planification, le suivi régulier de la gestion, la mesure périodique de la performance ou encore la projection d’objectifs à court, moyen et long terme.

Justement, le problème essentiel des entreprises publiques tunisiennes est, comme l’attestent certains analystes, le manque d’implication ou plutôt le manque de sérieux au niveau de la direction des affaires de l’entreprise. C’est une navigation à vue qui caractérise une grande partie de nos entreprises. Sans parler, bien entendu, du manque de qualification des ressources humaines y exerçant.

Il faut préciser à ce stade que la politique de recrutement a toujours constitué un point d’interrogation au niveau des EP. Et cela pourrait s’expliquer par le fait que certaines entreprises sont gérées comme on gère une ferme familiale, alors que d’autres, et comme le précise d’ailleurs le Chef de l’Etat lors de la réunion, le 4 novembre dernier, du Conseil de sécurité nationale, sont contrôlées par des groupes d’intérêts et des lobbies.

Deux facteurs graves, donc, qui n’ont cessé tout au long de ces dernières années d’affecter sérieusement la bonne gestion de ces unités et surtout de nuire à l’économie nationale et ses finances.

Aujourd’hui, un tel laisser-aller n’est plus permis, car la santé de notre économie dépend en bonne partie de la performance de nos entreprises publiques. Il leur faut donc et urgemment une nouvelle méthode de gouvernance.

Sur ce point précis, on espère que l’adoption, depuis presque un an, d’un décret modifiant la loi sur la gestion des entités publiques aidera, même progressivement, à redresser la barre. Un tel pari dépend toutefois du degré d’application et du respect des principales clauses retenues.

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Sans l’appui du FMI, l’économie tunisienne pourra-t-elle repartir ?

27. Oktober 2024 um 09:30

La Tunisie a enregistré des signes d’amélioration économique, mais le taux de croissance reste faible et des réformes structurelles sont nécessaires, a déclaré Jihed Azour, soulignant l’absence de négociations entre le FMI et la Tunisie sur de nouveaux financements. Cependant, le président Saïed, qui n’est pas pressé de voir ces négociations reprendre, estime que la Tunisie peut se relancer en comptant sur ses propres moyens. (Illustration: Jihad Azour reçu par le président Saïed en juin 2022).

Imed Bahri    

Dans une déclaration à l’agence de presse Tap en marge des réunions annuelles 2024 du FMI et de la Banque mondiale (BM), le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que la situation économique de la Tunisie a montré quelques signes d’amélioration, notamment dans le commerce extérieur et l’agriculture, mais la croissance reste faible, à 1,6% en 2024 et 2025, selon les prévisions du FMI publiées dans son rapport sur les Perspectives de l économie mondiale.

Il s’agit du niveau le plus faible parmi tous les pays d’Afrique du Nord : l’Egypte 4,1%, la Mauritanie 4,2%, le Maroc 3,6% et l’Algérie 3% en 2025.

Impulser les investissements et créer des emplois

L’économie tunisienne est actuellement confrontée à des défis majeurs liés à la nécessité de créer des emplois et de développer le volume des investissements. Selon Azour, le gouvernement tunisien a pu adopter certaines mesures en termes de dépenses publiques, mais l’économie nationale doit bénéficier d’autres réformes structurelles qui contribuent à augmenter le niveau des investissements et à la création d’emplois, car le FMI s’attend à ce que le taux de chômage atteindra un niveau élevé de 16,4% en 2024.

« Je pense quil est nécessaire dintroduire des réformes pour augmenter le niveau de croissance, réduire le fardeau des banques publiques et élargir le cercle du financement», a déclaré Azour.

«Le FMI ne dispose daucune information sur lexistence de nouvelles négociations avec le gouvernement tunisien sur laccès au financement et le précédent programme de financement pour lequel la Tunisie avait reçu lapprobation préliminaire na pas été finalisé», a-t-il rappelé.

En octobre 2022, les services du FMI et les autorités tunisiennes étaient parvenus à un accord pour soutenir les politiques économiques de la Tunisie avec un accord de 48 mois au titre du mécanisme élargi de financement d’environ 1,9 milliard de dollars, mais les négociations ont été bloquées fin 2022.

En juin 2023, le président Kaïs Saïed a déclaré que, dans toute négociation avec le FMI, les solutions ne doivent pas être présentées sous forme de diktats, ajoutant que les solutions conventionnelles ne feraient qu’aggraver la crise sociale et avoir un impact négatif sur la situation en Tunisie et dans la région dans son ensemble.

La Tunisie doit compter sur ses propres moyens

«Le Fonds doit revoir ses propositions pour trouver une solution», a soutenu Saïed, alors que le FMI affirme qu’il revient à la Tunisie de présenter un nouveau programme qui soit crédible et éligible à un financement.

Le président de la république rechigne à mettre en œuvre les réformes économiques douloureuses, comme la réduction des subventions, la baisse de la masse salariale dans le secteur public ou encore la privatisation totale ou partielle de certaines entreprises publiques en difficulté, estimant que ces réformes sont susceptibles de provoquer des tensions sociales dans le pays, Il estime également que la Tunisie peut compter sur ses propres moyens, car elle regorge de richesses encore mal exploitées et qu’il suffit de lutter contre la corruption qui gangrène l’économie nationale pour que ces richesses profitent à tous les Tunisiens.

Cependant, et en attendant de cueillir les fruits promis de la lutte contre la corruption, la machine économique nationale reste bloquée et la croissance est on ne peut plus atone (0,4% en 2023, 1,6 en 2024), sans que des signes de relance ne pointent à l’horizon.

Avec Tap.

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