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Gestern — 12. April 2025Haupt-Feeds

Kaïs Saïed insiste sur l’accélération des missions médicales pour améliorer l’accès aux soins en Tunisie

12. April 2025 um 13:15

Le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu ce vendredi au palais de Carthage, le ministre de la santé, Mustapha Ferjani qui l’a informé des résultats de sa visite aux Émirats arabes unis dans le cadre de la coopération en matière de santé.

Selon un communiqué de la présidence de la république, l’entretien a aussi porté sur les mesures urgentes à prendre dans plusieurs gouvernorats afin d’assurer les services médicaux au profit des citoyens, ainsi que sur l’accélération du rythme des missions médicales.

 

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Emploi des Tunisiens en Libye : Kaïs Saïed s’informe des opportunités évoquées par Riadh Chaoued

12. April 2025 um 13:08

Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, vendredi, au Palais de Carthage, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued.

A cette occasion, le chef de l’Etat s’est informé des résultats de la visite de travail qu’avait effectué le ministre de l’Emploi en Libye, indique un communiqué de la Présidence.

Au cours de cette rencontre, l’accent a été mis sur l’importance du secteur de la formation professionnelle, d’autant plus qu’il relèvera des compétences du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement et qu’il permettra de créer des opportunités d’emplois.

Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, avait entamé, lundi dernier, une visite de travail en Libye, visant à promouvoir le partenariat bilatéral dans les domaines de l’emploi et de la formation professionnelle.

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Kaïs Saïed appelle à rompre avec le passé et à relever les défis de l’État tunisien

12. April 2025 um 12:58

Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, vendredi, au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzeri.

A cette occasion, le chef de l’Etat a souligné la nécessité de mettre en place des lois qui rompent définitivement avec le passé, rappelant que l’Etat fait face à plusieurs défis, indique un communiqué de la présidence.

A ce propos, le président Saïed a affirmé que « la seule manière de répondre à un défi est de le relever, quelle que soit sa source », ajoutant que « ceux qui croient pouvoir retourner en arrière se trompent, car le peuple tunisien a dit son mot en rejetant ceux qui se croient capables d’entraver la marche des institutions de l’Etat ».

Par ailleurs, Kaïs Saïed a estimé que plusieurs diplômés de l’enseignement supérieur sont capables d’assumer les responsabilités même s’ils ne disposent pas de l’expérience requise. « La Tunisie a, aujourd’hui, besoin de personnes animées par un patriotisme inébranlable et non pas de personnes qui cherchent les privilèges et considèrent l’Etat et ses ressources comme un butin », a-t-il dit, ajoute le communiqué.

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Tunisie | Bientôt, une indemnité de licenciement économique  

12. April 2025 um 09:42

Kaïs Saïed réitère son engagement à poursuivre sa politique sociale, car la stabilité sociale constitue, selon lui, la pierre angulaire d’un développement juste et équitable.

Dans ce cadre, le projet de loi relatif à la fixation de l’indemnité suite à un licenciement pour des raisons économiques a été au centre de l’entretien qu’il a eu, vendredi 11 avril 2025, au Palais de Carthage, avec le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar.

Selon un communiqué de la présidence de la république, le chef de l’État a souligné que ce projet de loi doit être inclusif et rompre avec les législations et projets d’amendement antérieurs, afin de garantir les droits des travailleurs qu’ils soient licenciés pour des raisons économiques, techniques ou, comme c’est le cas dans plusieurs législations comparées, en raison de changements technologiques.

Rappelons à ce propos que la Loi de finances pour l’exercice 2025 a instauré un Fonds des employés licenciés pour des considérations économiques qui devra être alimenté par les compagnies d’assurance  par une cotisation calculée au taux de 1% de la masse salariale déclarée à la CNSS (0,5% par l’employeur et 0,5% par l’employé).

I. B.

 

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Tunisie | Kaïs Saïed préfère le patriotisme à la compétence

12. April 2025 um 09:19

Kaïs Saïed développe une nouvelle théorie qu’il est en train d’expliciter à chacune de ses réunions avec les membres du gouvernement. Selon cette théorie, le patriotisme et le volontarisme sont préférables à la compétence et à l’expérience pour un meilleur fonctionnement de l’administration publique. Sauf qu’entre la théorie et la pratique, il y a loin de la coupe aux lèvres.   

Imed Bahri

Le président de la république, qui n’est pas satisfait du rendement de l’administration publique, soupçonnée de saboter le processus de réforme qu’il a initié par la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, est revenu à cette nouvelle idée qu’il tarde encore à mettre en pratique, en recevant la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzeri, vendredi 11 avril 2025, au Palais de Carthage.

A cette occasion, le chef de l’Etat a souligné la nécessité de mettre en place des lois qui rompent définitivement avec le passé, rappelant que l’Etat fait face à plusieurs défis, indique un communiqué de la présidence. «La seule manière de répondre à un défi est de le relever, quel qu’il soit», a déclaré Saïed, qui a le sens de la formule, ajoutant que «ceux qui croient pouvoir retourner en arrière se trompent, car le peuple tunisien a dit son mot en rejetant ceux qui se croient capables d’entraver la marche des institutions de l’Etat».

Ces nostalgiques dont parle souvent le président sans jamais les désigner nommément sont, on l’a compris, ses opposants dont près d’une quarantaine étaient, hier, au même moment, déférés devant la justice dans le cadre de l’affaire dite de «complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat».

Plusieurs diplômés de l’enseignement supérieur sont capables d’assumer les responsabilités même s’ils ne disposent pas de l’expérience requise, a aussi déclaré Saïed. Et d’enchaîner : «La Tunisie a, aujourd’hui, besoin de personnes animées par un patriotisme inébranlable et non pas de personnes qui cherchent les privilèges et considèrent l’Etat et ses ressources comme un butin».

Saïed cherche visiblement à transformer radicalement l’administration publique en y insufflant des éléments plus jeunes et plus réceptifs de ses idées, sans savoir comment s’y prendre et par où commencer, donnant l’impression de tourner en rond et de chercher, auprès des chefs de gouvernements successifs qu’il nomme, des réponses à ses demandes. Sauf que ces dernier(e)s ne semblent pas plus avancés que lui sur cette voie d’une réforme radicale de l’administration publique.

Ces hauts responsables, eux-mêmes issus des commis de l’Etat, mesurent sans doute la difficulté qu’il y aurait à faire bouger un appareil qui emploie plus de 650 000 salariés et, surtout, les mouvements de protestation qui ne manqueraient pas d’être déclenchés si une opération de purge y serait mise en œuvre. Alors, à défaut d’action, on se contente de se gargariser de mots, alors que tout le monde retient son souffle et attend. Mais quoi ? Et jusqu’à quand ? Alors que le pays donne la désagréable impression d’être à l’arrêt.

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Kaïs Saïed recevant la Cheffe du Gouvernement : « Le peuple a tranché, pas de retour possible »

Von: La Presse
12. April 2025 um 08:59

Le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu hier vendredi 11 avril 2025, au Palais de Carthage, Madame Sarra Zaâfrani Zenzri, Cheffe du Gouvernement.

Le Président de la République a souligné la nécessité d’élaborer des projets de textes rompant définitivement avec le passé, en précisant que l’État tunisien fait face à de nombreux défis, et que tout défi doit être affronté. Il a ajouté que quiconque pense pouvoir revenir en arrière se trompe, car le peuple tunisien a tranché et rejeté les résidus de la régression, qui continuent de se regrouper et de se bercer d’illusions, croyant pouvoir perturber le fonctionnement normal des institutions de l’État.

Le Président a également affirmé que de nombreux diplômés de l’enseignement supérieur sont capables d’assumer des responsabilités, même s’ils ne disposent pas de l’expérience requise. La Tunisie a aujourd’hui besoin de personnes qui la servent avec un esprit patriotique sincère et constant, et non de ceux qui recherchent les privilèges et considèrent que l’État et ses ressources sont un butin.

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Le Chef de l’Etat reçoit le ministre des Affaires sociales : Kaïs Saïed pour une nouvelle loi sur les licenciements basée sur la justice sociale

Von: La Presse
12. April 2025 um 08:42

Le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, hier vendredi 11 avril 2025 au Palais de Carthage, M. Issam Lahmar, ministre des Affaires sociales.   

Le Chef de  l’Etat a abordé le projet de texte relatif à l’indemnité en cas de licenciement pour raisons économiques.

Le Chef de l’État a souligné que ce projet devait s’inscrire dans un cadre général plus large et rompre avec les anciennes législations ainsi qu’avec les projets de révision antérieurs, afin de garantir les droits des travailleurs, que ce soit pour des motifs économiques, techniques ou, comme c’est le cas dans plusieurs législations comparées, en raison des évolutions technologiques.

Le Président de la République a insisté sur la poursuite de la politique sociale de l’État, affirmant que la stabilité sociale constitue le premier préalable naturel à un développement juste et équitable.

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Le président de la République reçoit le ministre de la Santé : Renforcement du partenariat médical avec les Émirats et déploiement régional accéléré

Von: La Presse
12. April 2025 um 08:36

Le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu hier  vendredi 11 avril 2025 au Palais de Carthage, M. Mustapha Ferjani, ministre de la Santé, qui lui a présenté les résultats de sa visite aux Émirats arabes unis dans le cadre de la coopération sanitaire.

La rencontre a également porté sur les mesures urgentes à prendre dans plusieurs gouvernorats afin d’assurer les services médicaux au profit des citoyennes et citoyens, avec une accélération du rythme des missions médicales.

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Le Chef de l’Etat reçoit le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle : La coopération tuniso-libyenne au service de l’insertion professionnelle

Von: La Presse
12. April 2025 um 08:15

Le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu hier vendredi 11 avril 2025 au Palais de Carthage, M. Riadh Choued, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, qui lui a présenté les résultats de sa visite en Libye.

L’entretien a également porté sur l’importance de la formation professionnelle, considérée comme un pilier essentiel dans le cadre des prérogatives du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement, et comme un levier stratégique pour l’ouverture de nouvelles perspectives en matière de création d’emplois.

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Le ministre de l’Emploi reçu au Palais de Carthage

12. April 2025 um 08:08

Vendredi 11 avril, le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, au Palais de Carthage, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued.

À cette occasion, le chef de l’État s’est informé des résultats de la visite de travail qu’avait effectuée le ministre de l’Emploi en Libye, indique un communiqué de la présidence.

Au cours de cette rencontre, l’accent a été mis sur l’importance du secteur de la formation professionnelle, d’autant plus qu’il relèvera des compétences du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement et qu’il permettra de créer des opportunités d’emploi.

À noter que Riadh Chaoued était en visite de travail en Libye, lundi 7 avril, en vue de promouvoir le partenariat bilatéral dans les domaines de l’emploi et de la formation professionnelle.

Avec TAP

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Saïed demande à Zaâfrani de rompre avec les lois du passé

12. April 2025 um 07:56

Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, vendredi 11 avril 2025, au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzeri.

À cette occasion, le chef de l’État a souligné la nécessité de mettre en place des lois qui rompent définitivement avec le passé, rappelant que l’État fait face à plusieurs défis, indique un communiqué de la présidence.

À ce propos, le président Saïed a affirmé que « la seule manière de répondre à un défi est de le relever, quelle que soit sa source », ajoutant que « ceux qui croient pouvoir retourner en arrière se trompent, car le peuple tunisien a dit son mot en rejetant ceux qui se croient capables d’entraver la marche des institutions de l’État ».

Par ailleurs, Kaïs Saïed a estimé que plusieurs diplômés de l’enseignement supérieur sont capables d’assumer les responsabilités même s’ils ne disposent pas de l’expérience requise. « La Tunisie a aujourd’hui besoin de personnes animées par un patriotisme inébranlable et non pas de personnes qui cherchent les privilèges et considèrent l’État et ses ressources comme un butin », a-t-il dit, ajoute le communiqué.

Avec TAP

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La Tunisie prospecte le marché du travail libyen

12. April 2025 um 08:30

Riadh Chaoued s’est rendu cette semaine en Libye pour prospecter les opportunités d’emplois de travailleurs Tunisiens dans ce pays en pleine reconstruction et examiner avec les responsables libyens les moyens de promotion du partenariat bilatéral dans le domaine de la formation professionnelle.

Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a rendu compte des résultats de sa visite de travail au président de la République, Kaïs Saïed, qui l’a reçu, vendredi 11 avril 2025, au Palais de Carthage.

Au cours de cette rencontre, l’accent a été mis sur l’importance du secteur de la formation professionnelle, d’autant plus qu’il relèvera des compétences du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement qui sera bientôt mis en place et qu’il permettra de créer des opportunités d’emplois, indique un communiqué de la présidence de la république.  

Rappelons que la Libye voisine a toujours constitué une destination privilégiée pour les travailleurs tunisiens et elle pourrait l’être encore davantage aujourd’hui avec le vaste programme de reconstruction de ses infrastructures détruites par la guerre civile ayant suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011.  

La Libye est le premier partenaire économique de la Tunisie à l’échelle arabe et africaine et le cinquième à l’échelle mondiale.

Selon une étude de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) réalisée en 2012, entre 1969 et 2012, la migration tunisienne en Libye a été caractérisée par huit vagues d’expulsions et trois phases de politique de porte-ouverte, les relations entre Tripoli et Tunis ayant souvent été marquées, sous l’ancien régime «jamahirien» par des divergences doctrinales et des sautes d’humeur.

Selon les statistiques de l’Office des Tunisiens à l’étranger (OTE), près de 70 000 Tunisiens résident actuellement en Libye. La situation dans le pays, qui était chaotique au lendemain de la chute de Kadhafi, s’est quelque peu améliorée ces dernières années, mais elle reste encore instable avec la présence de groupes armés qui s’en prennent parfois aux travailleurs étrangers.

Cette visite de travail de Chaoued intervient au moment où l’économie tunisienne traverse une phase de crise avec une croissance atone (1,4% en 2024) et un taux de chômage élevé (15% pouvant dépasser 40% chez certaines catégories de la population, notamment les jeunes dans les régions intérieures et les femmes).

I. B.

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La Tunisie doit-elle se rendre aux Spring Meetings du FMI à Washington ?

10. April 2025 um 13:30

Les Rencontres du Printemps du FMI démarrent dans moins de deux semaines à Washington DC (21 au 25 avril 2025) dans un contexte économique tendu et inédit. La Tunisie qui a officieusement «rompu» avec le Fonds monétaire international (FMI), hésite encore entre i) se rendre à Washington sans objectif et y perdre la face, ou ii) s’abstenir, aggravant le bras-de-fer avec le FMI, qui a mis la Tunisie sur sa liste noire des pays ayant fait «défection».

Moktar Lamari *

La Tunisie a besoin d’un accord avec le FMI, son économie chancelante ne peut risquer les conséquences d’un éventuel boycottage des Spring Meetings.

Il y a un proverbe tunisien qui résume la situation et les tensions régissant les péripéties des relations chancelantes entre la Tunisie et le FMI. Il dit en substance «Je ne t’aime pas, mais je ne peux pas me passer de toi». Ce proverbe s’applique, et pas à peu près.

«Stop and go»?

Depuis au moins deux ans, le discours officiel des autorités gouvernementales et monétaires fait croire que la Tunisie est opposée totalement à toutes les injonctions et conditionnalités du FMI. On bombe le torse de part et d’autre.

On fait tout pour dire à l’opinion publique tunisienne que la rupture avec le FMI est consommée, et la Tunisie doit compter uniquement sur elle-même et sur ses ressources propres… pour s’en sortir.

Un discours souverainiste pour haranguer les foules, avec des comportements alternants le «stop and go».

Une telle approche n’est pas nouvelle dans la diplomatie internationale, puisque conçue depuis plus de 40 ans, par des économistes américains opportunistes qui prônent les décisions discrétionnaires, au cas par cas, la chose et son contraire. Sans continuité et sans stabilité.

Dans les interactions, c’est la théorie des jeux qu’on applique en Tunisie, peut-être sans le savoir. Et sans anticipation rationnelle des comportements des parties prenantes.

Théorie des jeux

Pour octroyer ses prêts et un sauf conduit à la Tunisie, l’institution du Bretton Woods exige des réformes structurelles engageantes et dont les impacts sont mesurables par des indicateurs, pour notamment réduire le déficit budgétaire, réduire la taille de l’État, supprimer progressivement les subventions, introduire plus de flexibilité dans le taux de change du dinar, entre autres exigences.

Niet, pas question, répond le président Kaïs Saïed qui plaide tous azimuts la «souveraineté», sachant que la Tunisie a besoin du feu vert du FMI pour accéder aux marchés financiers et pour bénéficier de plus de prêts et de dons internationaux. Si entente, les taux d’intérêt du FMI sont largement inférieurs à ceux des banques locales en Tunisie. Certainement deux fois moins chers.

La Tunisie aggrave son cas, aux yeux du FMI, en mettant en cause une loi ayant institué l’«indépendance» de la Banque centrale. Et en demandant à celle-ci de cofinancer les déficits publics. À juste titre, cette loi, initiée par un parlement islamiste en 2016, s’est avérée un fiasco lamentable.

La Tunisie a aussi reporté sine die les visites périodiques des équipes du FMI pour concertation et évaluation des équilibres et agrégats de la macroéconomie du pays. Ces visites sont régies par des accords institués dans le cadre de l’article IV, des conventions engageant les pays avec le FMI.

Malgré tout, le FMI a maintenu sa présence et représentation de haut standing en Tunisie (à Sidi Bou Said), en nommant à grands frais un représentant débutant, invisible dans les médias, inexistant dans l’univers de la recherche monétaire, et dont personne ne sait ce pourquoi il est en Tunisie.

Le paradoxe

Logiquement, et considérant ce positionnement politique et idéologique à l’encontre du FMI, on peut s’attendre à ce que la Tunisie boude les prochains Spring Meetings du FMI.

Mais, rien n’indique que, cette fois, la Tunisie ne va pas s’y rendre avec la délégation habituelle, et de haut niveau, constituée du gouverneur de la BCT et des ministres des Finances et de l’Économie.

Le président Kaïs Saied a convoqué, le 7 avril, successivement, la ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, pour passer en revue les «défis économiques de l’heure».

Et à deux semaines des rencontres du FMI à Washington, on ne peut pas imaginer que les réunions aient évacué la décision de se rendre ou pas à Washington, pour participer à ces rencontres très importantes pour la gouvernance de l’économie mondiale.

Perte de repères

Ces rencontres annuelles sont impactées directement par les politiques protectionnistes et tarifaires engagées par l’administration américaine. Les États-Unis sont le plus important actionnaire du FMI depuis 1944 et la victoire des Américains lors de la 2e guerre mondiale. Et sur ce plan, on peut s’attendre à tout durant ces réunions du printemps 2025.

Trump a gelé l’action et les budgets de l’USAID, le plus grand organisme d’aide au développement au monde. Il est capable de faire dire à son ministre des Finances qu’«il faut isoler les Chinois, les anti-Israël… et les punir en les excluant des aides du FMI ». Ainsi, le spectre de Trump plane sur ces Spring Meetings, comme une épée de Damoclès.

De facto, les fondamentaux du libre échange sont bafoués, brouillés et mis en échec par la guerre tarifaire, lancée par Trump. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) et probablement aussi le FMI vont perdre leurs repères et principes fondateurs.

Il convient de savoir dans ce contexte que la Tunisie sera impactée par une hausse des droits de douane de 28% sur 98% de ses exportations aux États-Unis, et qui frôlent 1,1 milliard de dollars annuellement.

Minimalisme versus maximalisme

Mais avant une participation d’une délégation tunisienne à ces réunions, on peut moduler le niveau de représentation et d’ordre de mission.

Mme l’ambassadrice de la Tunisie à Washington pourrait assumer un plus grand rôle dans les travaux de ces réunions. Elle connaît très bien les dossiers, et elle ne doit pas subir à chaque fois de nouveaux ministres sans expérience, et qui sont éphémères aussi bien l’un que l’autre, en tout cas, très peu préparés aux enjeux et défis économiques et monétaires qui se jouent actuellement dans cette guerre commerciale devant instaurer un nouvel ordre économique et monétaire.

Depuis trois ans, il y a eu dans ces délégations 4 ministres différents et deux gouverneurs de la BCT.

Il ne faut pas perdre de vue aussi que l’image de la Tunisie au sein de l’enceinte du FMI n’est pas à son meilleur niveau et que plusieurs responsables du FMI (Jihad Azour, Kristalina Georgieva et autres) ne portent pas la Tunisie dans leur cœur.

Défendre la cause de la Tunisie au sein du FMI ne peut pas se faire sans l’appui d’économistes tuniso-tunisiens, qui parlent peu, mais qui se font respecter par leurs écrits et preuves probantes pour montrer et démontrer les «erreurs et horreurs» historiques des institutions du Bretton Woods et leurs relais ou mercenaires en Tunisie et ailleurs dans le monde.

* Economiste universitaire, Canada.

Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T.

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Tunisie–Algérie : convergence stratégique face aux défis régionaux et internationaux

Von: walid
10. April 2025 um 11:23

Le président de la République, Kais Saied, a reçu, mercredi, en fin de matinée, au palais de Carthage, le ministre d’Etat algérien, ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger et des affaires africaines, Ahmed Attaf.

Lors de cette rencontre, cite un communiqué, le président Saïed a réaffirmé la profonde conviction de la Tunisie de l’unité du destin avec l’Algérie et son engagement inflexible à raffermir la tradition de concertation et de coordination entre les deux pays.

Il a également plaidé en faveur d’une convergence de vues et de positions autour des questions régionales et internationales, notamment à la lumière de la conjoncture actuelle que connait la région et le monde.

Aussi, dans le cadre de cet entretien, le chef de l’Etat a réitéré l’engagement de la Tunisie à consolider les liens de fraternité entre les deux pays dans les différents domaines, dont notamment, le développement des zones frontalières, l’augmentation des échanges commerciaux et la promotion des investissements.

La lutte contre la contrebande et la migration irrégulière a été également évoquée par le chef de l’Etat qui a recommandé qu’elle soit menée selon une vision commune au service de l’intérêt des peuples tunisien et algérien.

Le président Saïed a saisi l’occasion pour rappeler que la visite effectuée par le ministre Attaf en sa qualité d’envoyé spécial du président Algérien Abdelmajid Tabboune et qui survient à l’heure où la Tunisie célèbre la fête des martyrs est un témoin éloquent de l’unité de l’histoire, du présent et futur des deux pays.

Passant en revue la situation en Palestine, le chef de l’Etat a rappelé la position de principe de la Tunisie en faveur du peuple palestinien frère sur la voie de recouvrement de ses droits et l’édification de son Etat indépendant sur l’ensemble du territoire de la Palestine avec pour capitale la ville sainte d’Al-Qods.

Pour sa part, selon une vidéo publiée sur la page facebook de la présidence, le responsable algérien a tenu à préciser que cette visite s’inscrit dans le cadre du souci de raffermir la tradition du dialogue et de concertation entre la Tunisie et l’Algérie.

Evoquant la situation en Afrique, Attaf a déclaré que qu’elle est “préoccupante” sur tous les plans, sécuritaires, politiques et économiques, citant en exemple les conflits récurrents qui sévissent dans le continent, tout particulièrement dans la région sahélo-saharienne.

Face à cette situation et aux défis récurrents, Attaf a souligné que la coordination Tuniso-algérienne est désormais non seulement “nécessaire, mais plutôt incontournable”.

Tout en affichant un pessimisme envers une conjoncture régionale et internationale qui a-t-il estimé, “ne présage rien de bon”, l’envoyé spécial Algérien a fustigé “l’érosion sans cesse grandissante” des principes et valeurs élémentaires du droit international, dont notamment le rôle des organisations internationales et l’ONU.

Evoquant la cause palestinienne, il a souligné que cette question connaît aujourd’hui une des étapes les plus graves de son histoire, soulignant que cette cause fait face à l’heure actuelle à un “défi existentialiste.”

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Sahara occidental | L’Algérie critique le soutien américain au Maroc

10. April 2025 um 10:00

L’Algérie a exprimé ses «regrets» face à la position exprimée par les Etats-Unis, qui ont récemment réaffirmé leur soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc sous sa souveraineté comme «seule» solution possible au conflit du Sahara occidental.

Dans un communiqué publié mercredi 9 avril 2025, le ministère algérien des Affaires étrangères a «déploré l’affirmation de cette position par un membre permanent du Conseil de sécurité», qui «devrait respecter le droit international en général et les résolutions du Conseil de sécurité en particulier».

Le secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, Marco Rubio, avait réitéré mardi que les Etats-Unis soutiennent le plan d’autonomie du Maroc comme «seule base pour une solution juste et durable» au conflit du Sahara occidental, lors d’une rencontre avec son homologue marocain Nasser Bourita.

Alger a rappelé dans son communiqué que le Sahara occidental est reconnu par les Nations Unies comme un «territoire non autonome» et a réitéré que sa décolonisation n’est pas encore achevée, critiquant également le fait qu’une puissance comme les États-Unis adopte une approche qui s’écarte du cadre juridique établi par les Nations Unies. «LAlgérie réitère que la question du Sahara occidental est fondamentalement liée à un processus de décolonisation inachevé et à un droit à lautodétermination non réalisé», a-t-il ajouté.

Le Sahara occidental est un territoire contesté depuis 1975, après le retrait espagnol. Le Maroc propose une autonomie sous sa propre souveraineté, tandis que le Front Polisario appelle à un référendum d’autodétermination. La question reste sans solution sous les auspices de l’Onu.

Rappelons que les relations entre l’Algérie et la France passent par une période de tension après la reconnaissance par le président Emmanuel Macron de la «marocanité» du Sahara occidental lors d’une récente visite au Maroc.  

Rappelons aussi que la Tunisie, qui a toujours observé une bienveillante neutralité dans cette affaire pour préserver la qualité de ses relations  avec les deux pays maghrébins, a pris, depuis l’accession de Kaïs Saïed à la présidence de la république, fait et cause en faveur de l’Algérie et du Front Polisario, ce qui a provoqué un refroidissement – et le mot est faible – de ses relations avec le Maroc.

I. B.  

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Kais Saïed souligne «l’unité du destin» entre la Tunisie et l’Algérie

10. April 2025 um 09:27

Le président de la République, Kais Saïed, a réaffirmé la profonde conviction de la Tunisie de l’unité du destin avec l’Algérie et son engagement inflexible à raffermir la tradition de concertation et de coordination entre les deux pays. Vidéo.

C’est ce que nous apprend le communiqué de la présidence de la république après la rencontre, mercredi 9 avril 2025, au palais de Carthage, entre le chef de l’Etat et le ministre d’Etat algérien, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf.

Selon le même communiqué, Saïed a également souligné une convergence de vues et de positions autour des questions régionales et internationales, notamment à la lumière de la conjoncture actuelle que connaissent la région et le monde, réitérant l’engagement de la Tunisie à consolider les liens de fraternité entre les deux pays dans les différents domaines, dont notamment, le développement des zones frontalières, l’augmentation des échanges commerciaux et la promotion des investissements.

La lutte contre la contrebande et la migration irrégulière a été également évoquée par le chef de l’Etat qui a insisté pour qu’elle soit menée selon une vision commune au service de l’intérêt des peuples tunisien et algérien.

Le président Saïed a saisi l’occasion pour rappeler que la visite effectuée par le ministre Attaf en sa qualité d’envoyé spécial du président algérien Abdelmadjid Tabboune, et qui survient à l’heure où la Tunisie célèbre la fête des martyrs, est un témoignage éloquent de l’unité de l’histoire, du présent et futur des deux pays.

Passant en revue la situation en Palestine, le chef de l’Etat a rappelé la position de principe de la Tunisie en faveur du peuple palestinien frère sur la voie de recouvrement de ses droits et l’édification de son Etat indépendant sur l’ensemble du territoire de la Palestine avec pour capitale la ville sainte d’Al-Qods.

Pour sa part, et selon une vidéo publiée sur la page facebook de la présidence, le responsable algérien a tenu à préciser que cette visite s’inscrit dans le cadre du souci de raffermir la tradition du dialogue et de concertation entre la Tunisie et l’Algérie.

Evoquant la situation en Afrique, Attaf a déclaré que qu’elle est «préoccupante» sur tous les plans, sécuritaires, politiques et économiques, citant en exemple les conflits récurrents qui sévissent dans le continent, tout particulièrement dans la région sahélo-saharienne.

Face à cette situation et aux défis constants, Attaf a souligné que la coordination tuniso-algérienne est désormais «non seulement nécessaire, mais aussi incontournable».

Tout en affichant un pessimisme envers une conjoncture régionale et internationale qui, a-t-il estimé, «ne présage rien de bon», l’envoyé spécial algérien a fustigé «l’érosion sans cesse grandissante» des principes et valeurs élémentaires du droit international, dont notamment le rôle des organisations internationales et l’Onu.

Evoquant la question palestinienne, il a souligné qu’elle connaît aujourd’hui une des étapes les plus graves de son histoire, soulignant qu’elle fait face à l’heure actuelle à un «défi existentiel.»

Avec Tap.

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Kaïs Saïed préside la cérémonie du 87e anniversaire de la fête des martyrs

09. April 2025 um 15:07

Le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé une cérémonie commémorative ce mercredi matin au carré des martyrs à Séjoumi, dans la capitale, pour marquer le 87e anniversaire de la Fête des martyrs. Cette fête honore les événements historiques du 9 avril 1938.

Au cours de la cérémonie, Kaïs Saïed  a déposé une gerbe de fleurs devant le mémorial des martyrs et a récité la Fatiha en leur hommage. Ensuite, il a salué le drapeau national au son de l’hymne national, tandis que trois coups de canon ont été tirés pour souligner l’importance de l’événement.

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Kaïs Saïed rend hommage aux martyrs du 9 avril 1938 à Séjoumi

Von: walid
09. April 2025 um 14:03
Kaïs Saïed rend hommage aux martyrs du 9 avril 1938 à Séjoumi

Le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé, mercredi, au carré des martyrs, à Séjoumi, la cérémonie marquant la célébration du 87e anniversaire des évènements du 9 avril 1938. Le président Kaïs Saïed a déposé, à cette occasion, une gerbe de fleurs au pied du mémorial et récité la Fatiha à la mémoire des […]

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Faut-il se réjouir de l’arrivée des investisseurs chinois en Tunisie?

09. April 2025 um 08:15

Le rachat des Ciments Jbel Oust par une filiale du géant chinois CNBM est-elle une bonne nouvelle pour la Tunisie? La réponse ne coule pas de source et nécessite une analyse objective des retombées positives et négatives d’une telle opération, tant en termes économiques que géopolitiques et de souveraineté nationale.

Dr. Sadok Zerelli *

Décidément, le Président Kaïs Saïed n’arrête pas de nous surprendre; alors que la sauvegarde de la souveraineté nationale constitue le thème central et le leitmotiv de tous ses discours, on se réveille un matin et qu’est-ce qu’on apprend : les Ciments Jbel Oust, deuxième producteur et un des fleurons de l’industrie du ciment en Tunisie, a été rachetée par l’entreprise chinoise Sinoma Cement, filiale du groupe China National Building Material (CNBM).

Pire, alors qu’il s’agit d’une entreprise tunisienne située sur le sol tunisien, on apprend cette nouvelle par l’ambassadeur de Chine en Tunisie, Wan Li, alors qu’il aurait été plus approprié ne serait-ce que pour préserver «l’eau du visage» (selon l’expression arabe) que ce soit le ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie qui l’annonce ou cette agence Tap qui nous inonde chaque jour des moindres faits et gestes du président mais qui passe à côté d’une nouvelle aussi importante.

Une fois l’effet de surprise passé, je me suis mis à «fouiner» dans les profondeurs de la «toile» à la recherche de toute information susceptible d’éclairer ma lanterne et de répondre à la question que nous nous posons tous : faut-il se réjouir ou au contraire s’inquiéter de l’arrivée de cet investisseur chinois, qui sera certainement suivi par d’autres, étant donné que CNBM est une entreprise publique et que son implantation en Tunisie n’est donc certainement pas politiquement neutre et doit constituer une composante de la stratégie chinoise de s’implanter en Afrique du Nord et dans d’autres régions d’Afrique, objets de convoitises et de compétitions internationales acharnées, en particulier entre les Etats-Unis et la Chine ?

Pour répondre à cette question, je vais d’abord analyser la place qu’occupe les Ciments Jbel Oust dans le secteur des ciments en Tunisie, présenter l’investisseur chinois qui l’a rachetée, analyser les retombées positives ou négatives potentielles d’un tel rachat pour la Tunisie avant de terminer par une analyse de son impact géopolitique et diplomatique.

Présentation des Ciments Jbel Oust

Le secteur cimentier constitue l’épine dorsale du secteur du BTP qui constitue 7% du PIB et joue un grand rôle économique et social à travers la grande masse de main d’œuvre non spécialisée qu’il emploie. Il comporte 12 producteurs dont les principaux sont :

Carthage Cement, leader du marché avec une part de 28%, a enregistré en 2024 une légère baisse de 2% de son chiffre d’affaires global, atteignant 421 millions de dinars. La production de clinker a augmenté de 1% pour atteindre 1,574 million de tonnes, tandis que celle de ciment a progressé de 3% à 1,822 million de tonnes. Les ventes locales ont augmenté de 2% à 346 millions de dinars, mais les exportations ont chuté de 57 à 40 millions de dinars, en raison d’une stratégie de limitation des ventes de clinker à l’international face à des conditions de marché moins favorables.

Les Ciments de Bizerte a  traversé une période difficile. La production de clinker a été totalement suspendue en 2024 en raison de difficultés financières empêchant l’importation de coke de pétrole, combustible essentiel au fonctionnement du four. La production de ciment a chuté de 62,3% au quatrième trimestre, atteignant 28 627 tonnes contre 75 934 tonnes à la même période en 2023. Le chiffre d’affaires annuel a plongé de 65,5%, passant de 91,3 millions de dinars en 2023 à 31,4 millions de dinars en 2024.

Les Ciments Jbel Oust, fondée en 1978 et située à environ 40 km au sud de Tunis dans le gouvernorat de Zaghouan, est l’un des principaux producteurs de ciment en Tunisie. La capacité annuelle de production de la cimenterie est de 1,8 million de tonnes de ciment et 1,5 million de tonnes de granulats.

Historiquement, la Tunisie a été en situation de surproduction de ciment, ce qui a conduit les Ciments Jbel Oust à exporter son excédent vers l’étranger. En 2021, le ciment représentait 44% des exportations du secteur des matériaux de construction, de la céramique et du verre, avec la Libye, l’Italie et l’Algérie comme principaux marchés.

Toutefois, en raison de la hausse des coûts de production, notamment ceux du gaz et du pétrole, la production nationale de ciment est actuellement limitée à 6 millions de tonnes par an, correspondant tout juste à la demande locale.

Présentation de CNBM

China National Building Material Group Co., Ltd. (CNBM) est une entreprise publique chinoise spécialisée dans les matériaux de construction. Fondée en 1984, elle est aujourd’hui le plus grand producteur de ciment et de plaques de plâtre en Chine, ainsi qu’un des plus grands fabricants de fibre de verre au monde. Elle emploie 150 000 salariés et son chiffre d’affaires annuel est de 60 milliards de dollars, qui dépasse largement le PIB de toute la Tunisie (48,5 milliards de dollars en 2024). Autant dire que CNBM est un acteur majeur en Asie, en Afrique et en Europe et qu’elle possède de nombreuses usines en Chine, mais aussi des investissements dans d’autres pays, notamment via des acquisitions de cimenteries.  

L’achat des Ciments Jbel Oust s’inscrit certainement dans une stratégie globale d’expansion en Afrique et en Méditerranée. CNBM pourrait utiliser cette acquisition pour:  

– renforcer sa présence en Afrique ;   

– exploiter les ressources locales et optimiser la production;  

– utiliser la Tunisie comme base d’exportation vers la Chine ou d’autres pays africains, selon l’évolution du cours international du ciment et de la parité du de la monnaie chinoise, le yuan, par rapport au dollar.

Les modalités de la transaction

Tout d’abord, il est important de noter qu’il ne s’agit point d’un investissement dans un nouveau projet créateur de nouveaux emplois et de nouvelles richesses, mais bien d’un changement de propriétaire (actionnaire majoritaire) à la suite d’une transaction d’achat. Cette transaction a eu lieu en bourse au mois d’août 2024 selon laquelle CNBM avait acquis, par le canal de sa filiale Sinoma Cement, la part du cimentier multinational brésilien Votorantim Cimentos qui l’avait achetée à son tour à d’investisseurs portugais en 2012. Le montant de la transaction, qui inclut la filiale Granulats Jbel Oust (GJO) est de 100 millions de dollars.

Est-ce un bon prix ?

Il est difficile de répondre d’une façon précise à cette question vue l’opacité pour ne pas dire le secret qui ont entouré cette opération d’achat en bourse et en particulier la non publication de ses bilans annuels pour que l’on puisse en analyser l’actif et le passif ainsi que les ratios d’équilibre financier, d’endettement, de rentabilité des fonds propres, etc. 

Cependant, il est possible de raisonner en termes de valeur basée sur sa capacité de production qui s’élève à 1,8 million de tonnes de ciment par an. Or, dans l’industrie, les valorisations des cimenteries varient entre 50 et 150 dollars par tonne de capacité. À ce ratio, la valeur estimée se situerait entre 90 et 270 millions de dollars. Un prix de 100 millions de dollars positionne donc cette acquisition dans la partie basse de la fourchette, suggérant une «bonne affaire pour l’acheteur».  

Un rationnement en termes de rentabilité et chiffre d’affaires aboutit à la même conclusion : une cimenterie bien gérée génère généralement 10 à 20% de marge nette, si CJO réalise un chiffre d’affaires annuel estimé entre 50 et 80 millions de dollars, cela impliquerait un bénéfice net possible entre 5 et 16 millions de dollars. Le prix de 100 millions USD représenterait donc environ 5 à 10 fois le bénéfice net annuel, ce qui peut être considéré comme «une bonne affaire» dans l’industrie.  

En conclusion, je dirais qu’à première vue, 100 millions de dollars semble être un bon prix pour l’acheteur (CNBM), surtout si l’usine est rentable et ne nécessite pas de lourds investissements immédiats. En revanche, si l’infrastructure est vieillissante ou si le marché tunisien du ciment est en difficulté, alors ce bas prix peut refléter des risques.

Les retombées positives et négatives pour la Tunisie 

S’agissant non pas d’un nouvel investissement pour la mise en valeur de nouvelles ressources nationales et la création de valeur ajoutée et d’emplois supplémentaires, mais d’un changement du propriétaire d’une entreprise déjà existante, la Tunisie n’a pas grand-chose à gagner dans cette opération boursière. Les 100 millions de dollars qui représentent le prix de vente seront payés au vendeur brésilien et non pas à Ciments Jbel Oust pour renflouer ses fonds propres ou financer des investissements de modernisation de ses équipements et encore moins au budget de l’Etat tunisien.

Cependant, l’arrivée de cet investisseur chinois pourrait être bénéfique et comporter des avantages pour la Tunisie sous formes:  

d’apport de capitaux et modernisation : CNBM est un leader mondial dans le secteur du ciment. Son arrivée pourrait moderniser l’usine et optimiser la production;  

de développement des exportations : avec un groupe de cette envergure, la cimenterie pourrait mieux s’intégrer dans les marchés internationaux et accéder à de nouveaux débouchés;

– de stabilisation de l’emploi : si CNBM décide d’étendre ses activités, cela pourrait préserver voire créer des emplois pour les Tunisiens; 

– de compétitivité accrue : l’expertise chinoise pourrait réduire les coûts et rendre la production plus efficace dans l’ensemble du secteur.   

Au niveau des risques ou des retombées négatives pour la Tunisie, il y a lieu de citer :  

 la perte de souveraineté économique : la cimenterie, un acteur clé de l’industrie tunisienne, passe sous contrôle étranger. CNBM pourrait privilégier ses intérêts au détriment de ceux de la Tunisie. Ce risque de perte de la souveraineté nationale sur un secteur aussi stratégique qui est en amont du secteur si important du BTP qui emploie des centaines de milliers de salariés, est d’autant plus élevé que, selon les déclarations de l’ambassadeur lui-même, CNBM pourrait racheter d’autres cimenteries telles que les Ciments de Carthage et peut être d’autres cimenteries ou fabricants de matériaux de construction;

– le déséquilibre du marché : un acteur aussi puissant pourrait dominer le marché tunisien et influencer les prix, ce qui pourrait affecter d’autres cimentiers locaux;  

l’exploitation des ressources sans bénéfice local : si CNBM se concentre uniquement sur l’exportation de clinker brut plutôt que sur la production de ciment localement, la Tunisie risquerait de perdre de la valeur ajoutée;

–  la dépendance aux décisions d’un groupe étranger : toute décision stratégique (hausse des prix, réduction de production, changement d’orientation) dépendra de CNBM, ce qui limite la marge de manœuvre tunisienne et peut représenter un risque important pour le secteur du BTP en Tunisie.

Si je dois me prononcer pour faire le bilan final des avantages et inconvénients de cette opération, je dirais que tout dépendra des conditions négociées par la Tunisie. Si le gouvernement sait imposer des règles claires (investissement local, maintien des emplois, obligation d’exporter une partie du ciment sous forme transformée et non brute), cela pourrait être une bonne opportunité. Mais sans régulation stricte, la Tunisie risque de perdre le contrôle sur un secteur stratégique de son économie.

Les retombées géopolitiques

Tout observateur qui suit régulièrement l’actualité internationale sait qu’avec ses énormes ressources naturelles et l’importance de son marché de consommateurs, l’Afrique, y compris l’Afrique du Nord, fait l’objet d’une convoitise et d’une compétition internationales aiguës entre les grandes puissances, en particulier entre la Chine et les Etats-Unis qui se livrent à une véritable guerre commerciale sur tous les continents.

Si on intègre cette dimension géopolitique certaine dans l’analyse, il ne fait pas de doute que l’arrivée d’investisseurs chinois chez nous doit être mal vue à Washington où les vents ne sont pas déjà favorables à la Tunisie, pour le moins que l’on puisse dire.

En effet, plusieurs membres du Congrès américain ont récemment fait des déclarations hostiles concernant la Tunisie. Notamment, Joe Wilson, représentant républicain du 2ᵉ district de Caroline du Sud à la Chambre des représentants des États-Unis et qu’on dit très proche de Trump, a exhorté le secrétaire d’État Marco Rubio à supprimer toute aide financière à la Tunisie. Dans un message publié sur le réseau social X le 30 janvier 2025, il a déclaré qu’il n’y avait «aucune raison pour que les contribuables américains financent la Tunisie», qualifiant le président Kaïs Saïed de «dictateur haineux anti-américain» qui aurait transformé une démocratie émergente en un «État policier tyrannique».

De plus, en juillet 2023, la commission des affaires étrangères du Sénat américain, sous la présidence du sénateur Bob Menendez, a adopté le projet de loi intitulé «Loi sur la sauvegarde de la démocratie tunisienne». Cette législation vise à limiter l’accès de la Tunisie à l’appui budgétaire américain en raison de préoccupations liées aux poursuites contre des prisonniers politiques, aux jugements de civils par des tribunaux militaires et au maintien de l’état d’urgence.

La dernière décision de Trump d’imposer 28% de droits de douanes supplémentaires sur toutes les exportations de produits tunisiens (essentiellement l’huile d’olive, les dattes, l’artisanat et les jeans) vers les Etats-Unis, contre seulement 10% pour les produits marocains qui sont souvent identiques et concurrents aux nôtres, leur donnant ainsi un avantage comparatif décisif auprès des consommateurs américains, constitue un exemple des coups «fourrés » qu’il faut s’attendre d’un président américain aussi impulsif et imprévisible.

Ce qui est certain est que sa politique de «America First» et le tsunami économique qu’il a causé à l’échelle mondiale par la brutalité et l’importance des droits de douane supplémentaires qu’il vient d’imposer à tous les pays du monde, va faire rentrer l’économie tunisienne dans de nouvelles turbulences dont elle n’avait pas besoin ayant déjà les siennes, politiques, économiques, sociales, diplomatiques…

* Economiste, consultant international.

PS : Les lecteurs et lectrices mateurs et amatrices de poésie peuvent trouver sur mon blog «Poèmes de la vie» quelques poèmes sur des thèmes divers de la vie.

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