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Heute — 03. November 2025Haupt-Feeds

Grève des banques | Noureddine Taboubi monte au créneau

03. November 2025 um 13:24

«Le mur de la peur est tombé et les syndicalistes vont continuer à défendre leurs droits légitimes», a lancé le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, lors d’un rassemblement organisé ce lundi 3 novembre 2025, à la place Mohamed-Ali, à Tunis, devant le siège de la centrale syndicale. Vidéo.

Le meeting a été organisé à l’occasion de la grève générale observée depuis ce matin par les employés des banques, des sociétés d’assurance et des institutions financières, à l’appel de la Fédération générale des banques, des établissements financiers et des sociétés d’assurance, relevant de l’UGTT, et qui devra se poursuivre demain, mardi 4 novembre, dans tout le territoire de la république.

Les grévistes avancent, à l’appui de leur mouvement, la dégradation de leurs conditions sociales et la baisse de leur pouvoir d’achat et exigent de nouvelles augmentations salariales.

Tout en soutenant les revendications des grévistes et en rappelant la légitimité de cette grève, comme un moyen de pression et de négociation sociale permis par la loi, M. Taboubi a déclaré : ««L’UGTT a payé chèrement son indépendance  et ses combats à toutes les phases de l’histoire du pays. Et aujourd’hui, elle fait face aux restrictions imposées à l’action syndicale et aux atteintes aux libertés publiques et individuelles. Or, dès que ces libertés sont atteintes, le droit des travailleurs est piétiné aussitôt après», faisant ainsi allusion aux procès intentés aux militants politiques, activistes de la société civile et journalistes, dont beaucoup sont incarcérés depuis 2023.

Meeting des grands jours à l’UGTT.

La grève générale reste une option

Taboubi a aussi appelé à de «véritables négociations sociales, transparentes et qui reconnaissent aux travailleurs leurs droits à des augmentations salariales équitables», ajoutant que «l’UGTT sera toujours aux premiers rangs pour défendre les droits des travailleurs, ainsi que les libertés publiques et individuelles».

Dans une déclaration à Diwan FM, en marge du meeting, Taboubi a déclaré que «face à l’abandon du dialogue social, à la baisse du pouvoir d’achat des citoyens et à la poursuite des restrictions aux libertés syndicales et individuelles, le recours à la grève générale reste envisageable», ajoutant : «Toutes les options sont ouvertes».    

Les membres du bureau exécutif national de l’UGTT sont actuellement déployés dans les régions pour discuter de ces questions avec les structures de base de l’organisation, a encore indiqué Taboubi, ajoutant qu’au terme de cette tournée, «la commission administrative nationale se réunira et prendra la décision la plus appropriée pour défendre le dialogue social, le droit syndical et les libertés publiques et individuelles».

I. B.

 

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La Tunisie en passe de devenir le 2e producteur mondial d’huile d’olive

03. November 2025 um 12:41

La Tunisie anticipe une récolte d’huile d’olive historique pour 2025, avec une production estimée à 500 000 tonnes. Cette production devrait propulser le pays au rang de deuxième producteur et exportateur mondial, le plaçant juste derrière l’Espagne dans un contexte de marché international de plus en plus tendu. L’expert agricole Faouzi Zayani a souligné l’importance stratégique de la prochaine récolte, qualifiant la saison 2025 d’«historique».

La production mondiale d’huile d’olive devrait atteindre environ 2,7 millions de tonnes, tandis que la consommation devrait dépasser les 3 millions de tonnes. Ce déséquilibre crée un déficit mondial estimé entre 10 et 12 %.

Les performances exceptionnelles de la Tunisie s’expliquent en partie par les difficultés rencontrées par le premier producteur mondial, l’Espagne, dont les rendements ont été fortement réduits par une sécheresse prolongée et des conditions climatiques défavorables.

M. Zayani a souligné que la demande d’huile tunisienne sera forte, non seulement en raison des volumes disponibles, mais aussi grâce à la qualité constante de la production. Il a souligné le savoir-faire ancestral du pays et sa réputation sur les marchés internationaux, notamment dans les opérations de mélange où le pétrole tunisien est utilisé pour améliorer la qualité d’autres huiles.

Les exportations d’huile d’olive constituent déjà un pilier de l’économie tunisienne, représentant plus de 40 % des recettes agricoles du pays.

Cette récolte record apporte un soutien crucial à l’économie nationale, confrontée à la hausse des importations alimentaires et à la dépréciation du dinar, et consolide la position internationale du secteur grâce aux efforts continus de promotion et d’étiquetage.

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Les 48 travailleurs indiens bloqués en Tunisie bientôt rapatriés

03. November 2025 um 12:09

Les dispositions nécessaires au retour en toute sécurité des 48 travailleurs migrants indiens bloqués en Tunisie depuis plusieurs mois ont pu être finalisées, et ce suite à l’intervention de Larsen & Toubro (L&T), l’entreprise qui avait sous-traité les travaux à Prem Power Constructions Limited, qui les avait employés en Tunisie.

Selon une vidéo diffusée par les travailleurs eux-mêmes, leurs salaires impayés auraient été versés et leurs billets d’avion réservés par Larsen & Toubro.

D’après les informations communiquées par L&T, tous les travailleurs quitteront Tunis pour l’aéroport international Chhatrapati Shivaji Maharaj de Mumbai le 5 novembre. À leur arrivée à Mumbai, ils rejoindront leur État d’origine, le Jharkhand.

Par ailleurs, les travailleurs ont exprimé leur gratitude envers l’entreprise, précisant qu’ils avaient enregistré la vidéo «de leur propre initiative et sans aucune pression».

«Le 30 octobre, nous avons envoyé une vidéo à nos proches accusant Prem Power Constructions Limited et Larsen & Toubro d’être responsables de nos problèmes, mais cette dernière société n’a rien à voir avec nos paiements», a déclaré l’un des migrants dans son message vidéo. «Malgré cela, des représentants de Larsen & Toubro sont intervenus le 31 octobre et ont contraint Prem Power Constructions Limited à régler nos paiements et à réserver nos billets de retour sans aucune condition», a-t-il ajouté.

Il est à noter que 48 travailleurs originaires de l’État du Jharkhand, en Inde, sont bloqués en Tunisie depuis plusieurs mois dans des conditions extrêmement difficiles. Dans un message vidéo diffusé le 30 octobre, ces travailleurs ont sollicité l’aide du gouvernement indien pour rentrer chez eux en toute sécurité.

Dans une précédente vidéo, ils avaient indiqué que leurs salaires n’avaient pas été versés depuis quatre mois et qu’ils souffraient de la faim, faute de nourriture. Ils ont imploré le gouvernement indien d’accélérer leur rapatriement et le versement de leurs salaires impayés.

Selon les migrants, on leur avait promis un emploi salarié, mais une fois arrivés en Tunisie, ils ont découvert qu’il s’agissait d’un emploi contractuel. De plus, ils ont affirmé que, malgré la promesse d’une journée de travail de huit heures, ils étaient contraints de travailler plus de douze heures par jour.

I. B.

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La traveltech tunisienne WildyNess clôture sa levée de fonds d’amorçage

03. November 2025 um 11:49

Contrairement aux géants du tourisme de masse proposant des attractions standardisées, la startup tunisienne WildyNess s’est imposée comme la plateforme de référence pour les expériences de voyage authentiques et le tourisme communautaire. Elle a annoncé ce lundi 3 novembre 2025 la clôture de sa première levée de fonds stratégique d’amorçage.

Ce tour de table, dont le montant n’a pas été divulgué, a été mené conjointement par le réseau Bridging Angels et l’African Diaspora Network.

Cet investissement est une première pour l’écosystème régional de la traveltech. Il positionne WildyNess comme la première et unique plateforme de voyage B2C/B2B2C d’Afrique du Nord à annoncer une levée de fonds d’amorçage. Alors que le capital-risque local s’est majoritairement concentré sur la FinTech, WildyNess a démontré son potentiel sur un nouveau segment à fort potentiel : le marché des expériences durables.

Cette confiance des investisseurs repose sur une croissance organique exceptionnelle. Avant même de lever un seul dollar, WildyNess a validé son modèle en générant plus de 300 000 dollars US de ventes depuis son lancement en 2022, sans aucun investissement marketing payant.

«Cet investissement confirme notre conviction : l’avenir du voyage ne réside pas dans le volume, mais dans l’authenticité et l’impact», a déclaré Achraf Aouadi, cofondateur de WildyNess. Et d’ajouter : «Générer 300 000 $ de ventes organiques prouve que les voyageurs recherchent désespérément des rencontres authentiques, et non des attractions impersonnelles. Le soutien de l’African Diaspora Network et de Bridging Angels nous apporte non seulement des capitaux, mais aussi un tremplin stratégique vers les marchés internationaux, nous permettant ainsi de déployer cette réussite tunisienne dans toute la région Mena.»

Fondée par les ingénieurs Achraf Aouadi et Rym Bourguiba, WildyNess utilise son modèle B2B2C pour accompagner les micro-entrepreneurs du secteur touristique. Les fonds levés serviront à financer son expansion régionale en Algérie, en Arabie saoudite, à Oman et aux Émirats arabes unis, ainsi qu’à renforcer sa plateforme technologique.

«Nous sommes fiers de soutenir les startups et les entrepreneurs africains qui, non seulement apportent un regard neuf sur leurs secteurs, mais le font avec une discipline sans faille et une attention constante portée à leurs clients. WildyNess et son équipe en sont un parfait exemple», ont déclaré les investisseurs de Bridging Angels.

I. B. (avec communiqué).

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La «trêve» de Trump à Gaza s’est révélée être un coup de bluff !

03. November 2025 um 10:51

Le bain de sang se poursuit à Gaza. Tous les jours, Israël viole le cessez-le-feu et tue des civils. Pour la seule journée du 29 octobre 2025, plus de 100 Palestiniens ont été massacrés. Ce qui a été présenté par Donald Trump comme un accord de fin de guerre à Gaza ressemble à tout sauf à une fin de guerre et prouve encore que chez le matamore Trump, l’un des pionniers de la téléréalité aux États-Unis avec son émission The Apprentice, tout est effet d’annonce, coup de com. et bluff. Tout cela arrange parfaitement son acolyte israélien Benjamin Netanyahu qui considère la «trêve» comme une pause tactique avant de reprendre le conflit sanglant. (Des femmes constatent les dégâts causés à leur maison après des frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza, le 29 octobre 2025. Photo : Mohammed Saber/EPA).

Imed Bahri

Sanam Vakil, la directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Chatham House, affirme dans les colonnes du Guardian que les récentes frappes aériennes israéliennes à Gaza, qui ont fait plus de 100 morts pour la seule journée du mercredi 29 octobre, illustrent la fragilité de cet accord. Elle rappelle qu’il ne s’agit pas de la première violation du cessez-le-feu depuis son entrée en vigueur le 10 octobre mais d’une parmi tant d’autres ces dernières semaines, démontrant qu’en l’absence de mécanismes de contrôle plus stricts et d’une planification rigoureuse, ce cessez-le-feu n’est pas sérieux.

Selon Israël, cette vague de violence a été déclenchée par des tirs du Hamas contre l’armée à Rafah, une zone encore sous contrôle israélien, entraînant la mort d’un réserviste. Le Hamas a nié toute implication. Israël a riposté par des frappes supplémentaires sur la ville de Gaza et Khan Younis. Chaque camp interprétant les violations selon ses propres intérêts, le flou qui entoure le cessez-le-feu ouvre la porte à des erreurs d’appréciation et à des manœuvres politiques.

Un plan reste largement inachevé

Le cessez-le-feu a été instauré dans le cadre du plan en 20 points du président américain pour mettre fin à la guerre. De fait, la fin du conflit a été saluée comme une avancée majeure, marquée par un retrait partiel des forces israéliennes et des échanges de détenus et de prisonniers. Cependant, le principal problème réside dans le fait que le plan reste largement inachevé. Ce plan ne propose aucun calendrier précis, aucun processus de vérification ni aucun moyen crédible de mise en œuvre.

De plus, peu de détails concernant la deuxième phase du cessez-le-feu –qui devrait inclure un retrait israélien complet, la mise en place d’une administration technocratique à Gaza et le déploiement d’une mission internationale de stabilisation– ont été convenus. Sans séquence claire ni contrôle extérieur, ce plan risque d’enraciner l’instabilité plutôt que de la résoudre.

Israël a clairement indiqué qu’il ne passerait pas à cette étape suivante tant que le Hamas n’aurait pas restitué les dépouilles des détenus israéliens décédés, une condition que le Hamas peine à remplir.

La violence se propage en Cisjordanie

Le mouvement palestinien, quant à lui, accuse Israël d’instrumentaliser la question des détenus pour maintenir son contrôle militaire.

Pendant ce temps, alors que les infrastructures de Gaza sont en ruines, la situation humanitaire continue de se détériorer et les services essentiels s’effondrent. La population, déjà traumatisée par deux années de guerre, est confrontée à de graves pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments, tandis que les convois d’aide restent soumis à des négociations politiques et à des blocages intermittents.

Au-delà de Gaza, la violence continue de se propager en Cisjordanie, où les affrontements se sont intensifiés ces derniers jours entre les forces israéliennes, les colons et les Palestiniens.

Cette escalade parallèle, permise, voire encouragée, par le gouvernement israélien de droite, met en lumière la portée limitée du cessez-le-feu actuel et montre à quel point le conflit pourrait facilement s’étendre à nouveau.

L’administration Trump a tenté de maintenir la trêve par des visites de haut niveau de Jared Kushner, Steve Witkoff, J.-D. Vance et Marco Rubio. Elle a également déployé 200 soldats dans un centre de surveillance et continue d’exercer des pressions sur les deux parties. Mais cet engagement est insuffisant à lui seul pour empêcher la reprise des hostilités.

En fin de compte, les déclarations de l’administration continuent d’appeler à la retenue mais n’offrent guère de garanties de responsabilité. Le centre de surveillance nouvellement créé n’a pas le pouvoir de vérifier ni de faire respecter le cessez-le-feu. L’Égypte et le Qatar poursuivent leur rôle de médiateurs mais leur influence s’amenuise face à cette incertitude.

Ce qui existe aujourd’hui n’est pas un véritable plan de paix mais une trêve temporaire permettant aux deux camps de se préparer à la prochaine confrontation. Sans mécanismes pour prévenir les violations ou imposer des sanctions, la trêve reste vulnérable à la moindre provocation. Chaque échange de tirs, chaque restitution de corps contestée et chaque accusation non vérifiée alimentent la méfiance et compromettent davantage la possibilité de compromis ou de discussions nécessaires sur la deuxième phase du plan.

Les failles fondamentales du plan Trump sont évidentes, il faut le considérer comme un traitement symptomatique plutôt que comme une solution aux problèmes de fond.

Gaza demeure profondément divisée politiquement, économiquement dévastée et socialement meurtrie. Israël, qui conserve une position militaire forte, perçoit le cessez-le-feu comme une pause tactique plutôt que comme un véritable changement de stratégie.

Pour que le cessez-le-feu devienne un cadre durable, il doit être renforcé au niveau international et pas seulement par la pression américaine et les contours flous des 20 points de Trump.

Les acteurs régionaux et internationaux doivent mettre en place un système de surveillance indépendant, des échéanciers clairs pour la reconstruction et le retrait ainsi que des garanties contraignantes pour la sécurité et l’accès humanitaire. Sans ces éléments, la situation oscillera entre des périodes de calme et de violence pour finalement déboucher sur une nouvelle guerre.

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Football | L’équipe de Tunisie U17 ouvre cet après-midi face aux Fidji

03. November 2025 um 09:36

L’équipe de Tunisie de football, qui renoue avec la Coupe du monde U17, après treize longues années d’absence, prend part à la 20e édition de ce tournoi, qui s’ouvre au Qatar ce lundi 3 novembre 2025 et se poursuivra jusqu’au 27 du même mois.

Les Aiglons de Carthage, placés dans le Groupe D aux côtés des Argentins, des Belges et des Fidjiens, joue aujourd’hui leur premier match contre ces derniers adversaires, largement à leur portée.

Le match est prévu à 16h45 heure tunisienne, sur l’une des pelouses de l’Aspire Zone de Doha, et sera diffusé en direct sur beIn Sports en France et partout ailleurs en streaming sur FIFA+.

Une première victoire installera la confiance parmi les protégés de Mohamed Amine Naffati avant les deux chocs face à l’Argentine (6 novembre) et la Belgique (9 novembre).

Pour sa quatrième participation à la Coupe du monde U17, la Tunisie entend briser son plafond de verre. Sortis dès le premier tour en 1993, elle reste en effet sur deux éliminations consécutives en 2007 et 2013. Son ambition au Qatar : réaliser une campagne honorable et se muer en sérieux outsider. D’autant plus que l’équipe est bâtie autour d’un noyau solide : le gardien de l’AS Roma, Salim Bouaskar, les défenseurs Ali Jaber (Bologne) et Louey Ghodhbane (Etoile du Sahel). Au milieu, on retrouve le capitaine Ilyes Dhaoui (Olympique de Béja), Zinedine Hassni (OGC Nice) et Saif Haj Abdallah (Westerlo). En attaque, la charge sera menée par Fedi Tayachi (Club Africain) et Amenallah Touati (Espérance Tunis).

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Les banques tunisiennes en grève aujourd’hui et demain

03. November 2025 um 09:04

La grève non présentielle à laquelle a appelé la Fédération générale des banques, des établissements financiers et des sociétés d’assurance, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), pour lundi 3 et mardi 4 novembre 2025, semble avoir été respectée par la majorité des employés. Les portes des établissements concernés sont fermées ce matin.

Latif Belhedi

Les grévistes soulignent, à l’appui de leur mouvement, la dégradation de leurs conditions sociales et la baisse de leur pouvoir d’achat et exigent des augmentations salariales. Celles-ci sont prévues dans le projet de loi de finances pour 2026, répondent les dirigeants des établissements concernés.

Les clients, quant à eux, auraient souhaité ne pas voir leurs affaires ainsi bloquées pendant deux jours, tout en se consolant du fait que les modes de paiement électroniques semblent bien fonctionner pour l’instant.  

Cela dit, on peut comprendre l’intransigeance des patrons rassemblés au sein du Conseil bancaire et financier (CBF) qui a qualifié ce mouvement de «non justifié et inacceptable». D’autant plus que les pertes de cette grève pourraient être importantes pour un secteur sous pression depuis de longues années : près de 350 millions de dinars par jour selon les estimations des experts, en comptant la richesse créée par les banques et les pertes de productivité directes et indirectes.

En dépit de la progression du résultat net cumulé des dix principales banques de 13 % en glissement annuel au cours du 1er trimestre 2025, les banques tunisiennes continuent d’évoluer dans un environnement difficile, marqué par une inflation élevée, une croissance économique atone et des taux d’intérêt élevés, a indiqué l’agence de notation américaine Fitch Ratings dans une analyse publiée le 28 octobre dernier.

L’agence a évoqué à l’appui de son appréciation mitigée le taux des créances douteuses (NPL) du secteur qui a atteint 14,7 % fin mars 2025, soit le plus haut niveau depuis quatre ans (contre 13,1 % fin 2021). Elle a aussi évoqué la rentabilité modeste du secteur, avec un rendement moyen des capitaux propres (ROE) de 10,6 % sur la période 2022–T1 2025, la hausse du coût du risque (+21 %) et l’augmentation des charges d’exploitation (+8 %) au cours du 1er trimestre 2025.

Aussi, les attaques dont font l’objet des banques et les institutions financières dans les réseaux sociaux, au prétexte qu’elles gagnent beaucoup d’argent, méritent-elles d’être nuancées par une analyse plus objective des difficultés auxquelles celles-ci font face aujourd’hui en Tunisie dans un climat d’affaires très décourageant.

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Volkswagen perd un milliard d’euros en trois mois

03. November 2025 um 08:11

Le constructeur automobile allemand Volkswagen a annoncé jeudi 30 octobre 2025 une perte nette de 1,07 milliard d’euros (1,24 milliard de dollars) pour le troisième trimestre. Il s’agit de sa première perte trimestrielle en cinq ans.

Habib Glenza

Les résultats du géant allemand de l’automobile ont été affectés par de multiples défis, notamment la hausse des surtaxes américaines et le coût exorbitant des énergies qui l’ont obligé à renoncer à la production de véhicules électriques 

Poussée par les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) s’est engagée dans la guerre en Ukraine, un conflit qui ne servait absolument pas ses intérêts, et c’était là l’objectif stratégique des Américains, qui est d’affaiblir économiquement l’UE et la Russie et empêcher tout rapprochement d’intérêt entre ces deux puissances économiques. 

Avec le recul, on a du mal à comprendre dans quel intérêt l’UE s’était engagée à défendre un pays qui n’est ni membre de l’Otan ni de l’UE ? En plus des milliards d’euros d’aide accordés à l’Ukraine, partis en fumée, l’UE a décidé de boycotter le gaz russe très bon marché, pour acheter le gaz schiste américain polluant, dont le coût est 3 à 4 fois plus cher que le gaz russe ? Les conséquences du conflit russo-ukrainien sur l’économie de l’UE sont catastrophiques et les seuls bénéficiaires sont les Etats-Unis.

De la guerre de Zelensky à celle de Trump

En guise de remerciement pour leur soutien militaire et financier à l’Ukraine, le président américain trouve qu’il est juste d’imposer à ses alliés européens un droit de douane d’une valeur de 15% qui sonne comme un coup de grâce pour l’économie européenne, et notamment sur l’économie allemande.

Volkswagen qui a déjà fermé, pour la première fois de son existence, trois de ses filiales en Allemagne, avant la décision de Trump de taxer l’UE de 15%, vient d’annoncer d’énormes pertes financières.           

Le géant allemand de l’automobile a déclaré que la politique tarifaire du président américain lui coûtait environ 5 milliards d’euros par an.

En effet, dans le cadre du dernier accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis, les importations automobiles en provenance d’Europe sont désormais soumises à un droit de douane de 15 %, inférieur aux 27,5 % précédemment annoncés, mais toujours bien supérieur aux 2,5 % pratiqués avant la guerre commerciale.

Porsche, autrefois la marque la plus rentable de Volkswagen, est également devenue une source de tension en raison de la faiblesse de la demande de voitures de sport électriques et de la concurrence croissante des voitures chinoises.

Volkswagen a averti en septembre dernier que son bénéfice net pour l’exercice 2025 devrait subir un impact de 5,1 milliards d’euros après que Porsche a revu à la baisse ses objectifs à moyen terme.

Le boulet de Porsche

Porsche a également annoncé qu’elle continuerait à produire des modèles à essence plus longtemps que prévu.

Depuis, le groupe VW a absorbé les coûts de restructuration et déprécié la valeur de sa participation dans la marque de voitures de sport basée à Stuttgart, dans le sud de l’Allemagne. Il doit également faire face à une augmentation des coûts d’importation de pièces détachées aux Etats-Unis en provenance de pays hors Amérique du Nord ; ce qui accentue la pression financière.

Résultat : au cours des neuf premiers mois de 2025, le bénéfice net du groupe VW a chuté de plus de 60 %, passant de 8,8 milliards d’euros l’année dernière à 3,4 milliards d’euros. Et rien ne permet de penser que la situation va s’améliorer en 2026, l’économie mondiale montrant encore de graves signes d’instabilité et d’incertitude.

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Lilia Bensedrine-Thabet, militante du dialogue interreligieux

03. November 2025 um 07:42

Née dans une famille pratiquante, d’un père tunisien musulman et d’une mère française chrétienne catholique, Lilia Bensedrine-Thabet a mis le dialogue interreligieux au cœur de son engagement professionnel et associatif, en Tunisie et en France.

Après avoir grandi à Djerba, cette juriste de 63 ans, mariée et mère de deux enfants, vit aujourd’hui à Strasbourg (Alsace, France) où elle dirige, depuis 2017, le festival musical des Sacrées Journées de Strasbourg, dont la 13e édition s’est déroulée du 5 au 19 octobre 2025.

«Être en relation avec les deux religions dans ma famille m’a permis de comprendre et vivre ce qui nous différencie sans pour autant nous diviser. C’est un seul Dieu qui nous a créés, et il nous a fait différents. Dieu a voulu cette diversité», explique-t-elle.

Dans un monde où le repli sur soi et le rejet de l’autre sont au cœur des programmes de nombreux dirigeants politiques à travers le monde, y compris en France, l’action de «passeurs» comme Lilia Bensedrine-Thabet est essentielle pour créer des passerelles entre les peuples, les cultures et les religion.

L. B.

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Gestern — 02. November 2025Haupt-Feeds

Un suprémaciste blanc à l’ambassade des Etats-Unis en Afrique du Sud

02. November 2025 um 13:21

Donald Trump est un suprémaciste blanc, un prosioniste et pro-israélien notoire et il ne rate aucune occasion pour le prouver, ne reculant devant aucune provocation, quitte à faire grincer des dents, à susciter des inimitiés et à provoquer des crises diplomatiques.  

La dernière provocation de l’inénarrable président des Etats-Unis : la nomination de L. Brent Bozell III comme candidat pour l’ambassade américaine en Afrique du Sud. Est-ce vraiment le profil le mieux indiqué pour représenter les Etats-Unis au pays de Nelson Mandela qui a sacrifié des centaines de milliers de morts pour mettre fin à l’Apartheid ? Qu’on nous permette d’en douter. Et pour cause.  

Pour ceux qui ne le connaissent pas, L. Brent Bozell III est un militant d’extrême-droite, raciste et suprématiste blanc connu… C’est un ex-militant anti-ANC, favorable à la restriction du droit de vote pour les noirs aux Etats-Unis, en plus d’être un fervent prosioniste et un défenseur convaincu d’Israël, n’hésitant pas à justifier ses extrêmes outrances…

Dans l’esprit obtus de Trump, la mission de L. Brent Bozell III serait principalement de faire pression sur l’Afrique du Sud pour qu’elle mette fin à la procédure engagée contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ), mais aussi de faire pression sur le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) pour qu’il mette fin à cette guerre juridique puisque «Israël a accepté le cessez-le-feu à Gaza et qu’il a respecté les règles de la guerre tout au long du conflit» (sic !)

Il ne s’agit pas de savoir comment le président d’une superpuissance comme les Etats-Unis puisse commettre une telle bévue diplomatique, car Trump est capable de tout, et surtout du pire, et une telle décision, s’agissant de lui, coule de source.

Le problème c’est que le locataire de la Maison blanche, dont les signes de sénilité avancée se multiplient, croit vraiment, en son for intérieur, qu’il a fait le meilleur choix possible pour le poste et que son candidat va vraiment faire le boulot pour lequel il le destine. Et là, ce n’est pas l’Afrique du sud qui serait à plaindre, mais les Etats-Unis, qui tombent bien bas dans l’estime du reste du monde et deviennent quasiment une république bananière gouvernée par un Ubu roi.

I. B.

Pour en savoir plus sur L. Brent Bozell III, lire dans The électronic Intifada.

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Tunisie | Caisses enregistreuses obligatoires dans les cafés et restaurants

02. November 2025 um 12:33

Une décision du ministre des Finances en date du 14 octobre 2025 et publiée sur le Journal officiel de la République Tunisienne (Jort), porte sur l’obligation de mise en place de la caisse enregistreuse pour les services de consommation sur place, et ce à partir du 1er novembre 2025 pour les restaurants classés touristiques, salons de thé et cafés de 2e et 3e catégorie.

La mise en place des caisses enregistreuses pour les services de consommation sur place va se faire de manière progressive et selon quatre phases et elle sera généralisée le 1er juillet 2028.

Selon le conseiller fiscal Mohamed Salah Ayari, l’usage des caisses enregistreuses dans les cafés, salons de thé et restaurants va aider à lutter contre l’évasion fiscale et à instaurer une meilleure équité fiscale.

Lors de son intervention dans l’émission ‘‘Weekend Alkif’’ sur Diwan FM, ce dimanche 2 novembre 2025, l’expert a appelé les consommateurs à exiger le ticket de caisse à chaque paiement d’une consommation dans ces espaces. Les contrôleurs fiscaux peuvent aller comme de simples citoyens dans ces établissements publics et contrôler l’enregistrement (ou pas) des opérations par leurs gérants et lancer les procédures légales pour les sanctionner en payant des amendes.

L. B.

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Economie tunisienne | Poursuite du redressement, malgré le climat d’incertitude

02. November 2025 um 12:00

Le plan de développement 2026-2023, qui démarrera avec le projet de loi de finance 2026 (PLF2026), se fonde sur la consolidation de la souveraineté nationale, la réalisation de la justice sociale et la croissance équilibrée entre les régions.   

C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Economie et de la planification Samir Abdelhafidh, lors d’une séance conjointe des deux commissions des finances et du budget à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et au Conseil national des régions et districts (CNRD), hier, samedi 1er novembre 2025, au Palais du Bardo.

Le ministre a affirmé que le projet de budget économique pour l’année prochaine table sur un taux de croissance de 3,3% aux prix constants, contre 2,6% prévu pour 2025, et ce grâce à la poursuite du redressement économique et de la stabilisation globale des équilibres macro-financiers.

Les prévisions du gouvernement tablent sur une amélioration de la production agricole et une hausse de la production du phosphate et des hydrocarbures, en plus de l’attraction de 11,5 millions de visiteurs étrangers.

Le PLF2026 vise aussi à impulser l’investissement global afin qu’il atteigne 29,978 milliards de dinars et à maintenir le taux d’inflation au niveau de 5,3% (contre une prévision du FMI de 5,9 % pour l’ensemble de l’année 2025).

S’agissant de la conjoncture économique globale dans le pays, M. Abdelhafidh a estimé que, malgré l’incertitude ambiante, la croissance a atteint 3,2% au cours du second trimestre 2025, alors que le chômage a baissé à 15,3% et l’inflation à 5% en septembre.

Malgré ce léger mieux, l’économie nationale continue de faire face à de grands défis, notamment la baisse de production des hydrocarbures, le creusement du déficit énergétique, les inégalités régionales et la lenteur du rythme d’investissement et de création d’emplois.

L. B.

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Santé | La grenade protège le cœur

02. November 2025 um 11:22

S’il y a à choisir un fruit à consommer en cette période de l’année, que les Tunisiens appellent métaphoriquement «qouayel erromane» (littéralement: chaleurs qui font mûrir la grenade), Dr Faouzi Addad, professeur en cardiologie, conseille, dans son post Facebook que nous reproduisons ci-dessous, justement, la grenade, également appelée «pomme de Carthage», comme il le rappelle.

«C’est le fruit antioxydant par excellence, et l’un de ceux qui ont le plus de vertus démontrées pour notre cœur et nos vaisseaux.

«Les grenades sont particulièrement riches en polyphénols qui réduisent l’oxydation du LDL-cholestérol, première étape de la formation de la plaque d’athérome.

«Elles diminuent la production des cytokines pro-inflammatoires, améliorent la fonction endothéliale et assouplissent nos artères.

«Les études scientifiques sont nombreuses : un verre quotidien de 150 à 200 ml de jus de grenade abaisse la pression artérielle de 5 à 10 mmHg, stimule la production de monoxyde d’azote (NO), et réduit la rigidité artérielle chez les hypertendus ou les sujets âgés.

«Chez les patients hémodialysés chroniques, 100 ml de jus de grenade par jour ont permis un meilleur contrôle tensionnel, souvent avec moins de médicaments, ainsi qu’une amélioration du profil lipidique, réduisant le risque d’événements cardiovasculaires.

«Chez les patients coronariens, on a observé moins d’angor et d’infarctus.

«Malgré son goût sucré, la grenade a un profil métabolique très particulier qui en fait un fruit sûr et bénéfique pour la majorité des diabétiques ou prédiabètiques. La grenade renferme 13 g/100 ml de sucres naturels (fructose et glucose), cela en fait donc avec la richesse de ces polyphénols un fruit de cardio-protection du patient diabétique.

«Au-delà du cœur, plusieurs études et méta-analyses suggèrent un ralentissement du déclin cognitif chez les consommateurs réguliers de grenade.

«Alors, profitez des vertus de ce fruit emblématique de notre Méditerranée — naturel, sans sucre ajouté, et ami du cœur et du cerveau.»

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Histoire | Ces territoires tunisiens accaparés par l’Algérie   

02. November 2025 um 10:52

Après le vote, vendredi 31 octobre 2025, par le Conseil de Sécurité de l’Onu de la résolution 2797 (2025) stipulant le règlement pacifique du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de l’autodétermination de la population sahraouie sous la souveraineté marocaine, des voix s’élèvent en Tunisie pour rappeler à notre souvenir les territoires tunisiens accaparés par l’Algérie. (Ph. Bourguiba reçoit Boumediene à Tunis en 1972).

C’est le cas de l’ancien diplomate Elyes Kasri qui, dans un post Facebook, publié ce dimanche 2 novembre, s’est insurgé contre ce qu’il appelle les «adeptes de la ‘‘khawakhawite’’ [par allusion aux Tunisiens frappés d’un tropisme algérien, Ndlr] qui refusent obstinément, par aveuglement idéologique ou par instinct de soumission, avec des relents masochistes et antipatriotiques, d’admettre la défaite stratégique du régime algérien et la mise à nu implicite de sa gloutonnerie territoriale au détriment de ses voisins».

Le diplomate appelle ses compatriotes à se mettre «pour une fois du côté de la souveraineté de la Tunisie et de son intégrité territoriale.»

Elyes Kasri fait ici allusion à un contentieux territorial assez méconnu : celui des 20 000 km² de territoire tunisien accaparés par l’Algérie. Derrière le tracé imposé par les «Frères algériens» se cachent les gisements d’El Borma, d’Ouargla et de Berkine, piliers de la puissance pétrolière algérienne actuelle. Cette injustice historique, que le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) avait promis de réparer dès que l’indépendance algérienne serait acquise, Habib Bourguiba a tenté en vain de la réparer après 1962. Mais le militaire Houari Boumediene, qui a éjecté le civil Ahmed Ben Bella du pouvoir à Alger en 1965, n’en voulait plus parler. Il y a certes eu des négociations tendues tout au long des années 1960, mais Bourguiba, en position de faiblesse, a préféré capituler et acter l’abandon des territoires objet de contentieux par un protocole d’accord signé en avril 1968 confirmé par un protocole d’accord complémentaire signé en janvier 1970. (Vidéo: Bourguiba parle de Boumediene).

C’est de l’Histoire ancienne, certes, mais il y a des moments dans la vie des peuples où certains faits doivent être rappelés pour que le présent et l’avenir puissent être éclairés par le passé.

I. B.  

Lire à ce sujet : «Territoires tunisiens spoliés par l’Algérie: genèse des revendications contemporaines»

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Sahara occidental | Les Marocains célèbrent une «victoire historique»

02. November 2025 um 09:47

Des milliers de Marocains sont descendus dans les rues des villes et villages, avant-hier, vendredi 31 octobre 2025, drapeaux à la main, pour célébrer le vote du Conseil de sécurité de l’Onu en faveur du plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, territoire disputé depuis 1975 entre Rabat et le Front Polisario, mouvement séparatiste soutenu par l’Algérie.

Latif Belhedi

Les festivités ont duré jusqu’à l’aube du samedi et se sont poursuivies hier toute la journée dans la même ambiance de ferveur patriotique qui tranche avec la tension ayant régné ces dernières semaines lors des marches de protestation de jeunes militants de la GenZ exigeant des réformes économiques et sociales.

«La victoire remportée par la diplomatie marocaine, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, grâce à la résolution de l’Onu, est une victoire pour la justice, une victoire pour le Maroc», scandaient les manifestants.

«Le Maroc est uni, de Tanger à Legouira», chantaient en chœur les plus jeunes dans les rues de Marrakech, traversées par des cortèges de voitures et de drapeaux.

À Rabat, la capitale, la foule dansait au son de la musique sahraouie. «Le Sahara est marocain et l’a toujours été !», clamaient-ils, tandis que l’hymne national résonnait dans les haut-parleurs. «Nous sommes si fiers, c’est notre pays, notre cause !», lançaient-ils dans les micros de la radio et de la télévision.

À Smara, ville située dans le territoire contesté, les habitants ont tiré des feux d’artifice dès l’annonce du vote, chantant et dansant dans les rues au son de la musique folklorique.

La solution «la plus réaliste»

Le discours du roi Mohammed VI, qualifiant la décision du Conseil de sécurité de «tournant historique», a été diffusé sur toutes les chaînes de télévision et sur des écrans géants installés dans certaines villes pour suivre les matchs de la Coupe d’Afrique des Nations.

Le Sahara occidental, colonie espagnole jusqu’en 1975, est majoritairement contrôlé par le Maroc, mais est considéré comme un territoire non autonome par les Nations Unies. Vendredi, le Conseil de sécurité de l’Onu a approuvé le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, le qualifiant de solution «la plus réaliste» pour ce territoire contesté. Jusqu’à présent, le Conseil de sécurité avait exhorté le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à reprendre les négociations, interrompues depuis 2019, afin de parvenir à une solution politique «viable, durable et mutuellement acceptable».

Les Casques bleus de l’Onu étaient sur le terrain pour garantir le maintien de la paix. Mais à l’initiative des Américains, qui étaient en charge du dossier au Conseil de sécurité, un tournant décisif s’est produit vendredi : avec 11 voix pour, aucune contre et trois abstentions – l’Algérie ayant étrangement refusé de participer au vote –, la résolution soutenant le plan présenté par Rabat en 2007 a été adoptée : l’autonomie sous souveraineté marocaine pour ce vaste territoire désertique, trois fois plus grand que l’Autriche, riche en phosphates et doté de zones de pêche abondantes.

Débloquer la construction maghrébine

Lasse d’un conflit qui lui coûte cher en termes de gestion et d’assistance, et qui, en plus, alimente des tensions permanentes et bloque les velléités de réformes dans la région du Maghreb et du Sahara, la communauté internationale semble avoir enfin opté pour une solution sous l’égide du Maroc, dont les prétentions historiques sur ce territoire sont largement documentées.

En Tunisie, cette issue semble avoir comblé d’aise tous ceux et celles qui ont toujours soutenu le droit du Maroc à recouvrer tous ses territoires du Sahara, mais qui se sont gardés jusque-là de le dire publiquement pour ne pas susciter l’ire du voisin algérien. Mais si la résolution de cette question du Sahara occidental pouvait aider à sortir l’Union du Maghreb arabe (Uma), qui regroupe la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye, de sa léthargie qui dure depuis 1988 et accélérer une intégration régionale souhaitée par tous les peuples de la région, les Tunisiens seraient les plus heureux de tous.   

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Affaire Salima Melizi | L’Algérie entre silence et résistance

02. November 2025 um 08:40

L’arrestation puis la libération de l’écrivaine et éditrice Salima Melizi, connue pour son indépendance d’esprit, ont provoqué une onde de sidération dans le milieu culturel algérien. Au-delà du choc, cette affaire met en lumière un climat d’inquiétude et de crispation qui traverse la scène littéraire dans le pays. (Ph. Salima Melizi et en médaillon, son époux Abdelaziz Gharmoul.)

Latif Belhedi

La semaine écoulée a été traversée par un malaise difficile à taire. L’arrestation puis la libération de l’écrivaine et éditrice Salima Melizi, figure respectée du monde du livre, ont secoué le milieu littéraire algérien. Au-delà de l’émotion suscitée par la détention d’une femme de lettres de 65 ans, c’est tout un climat qui se dévoile : celui d’un espace public sous tension, où la parole critique devient vulnérable.

L’information n’est pas venue des journaux — ces voix affaiblies par la censure et la fatigue — mais des réseaux sociaux, devenus la véritable agora des Algériens. Dans ce vide médiatique, le téléphone, lui, continue de jouer son rôle discret mais central : celui d’un instrument parallèle où les décisions circulent sans procédure, ni transparence.

Un réflexe d’enfermement

Au Salon international du livre d’Alger (Sila), c’est dans les couloirs, à voix basse, que la nouvelle s’est répandue. Les écrivains se sont parlé, souvent entre deux dédicaces, dans un mélange de sidération et d’impuissance. Comment un simple post sur Facebook peut-il encore mener à une mise en détention ? Pourquoi ce réflexe d’enfermement plutôt que celui du débat et du droit ?

Mais au-delà de l’inquiétude pour Salima Melizi, une autre préoccupation s’est imposée : celle pour son époux, l’écrivain et journaliste Abdelaziz Gharmoul, que beaucoup considèrent comme leur aîné, un homme de lettres et de conviction qui incarne une génération restée fidèle à la dignité de la parole. L’épreuve qui a touché son foyer résonne comme un avertissement lancé à tous ceux qui continuent de croire que la littérature peut encore parler au pays.

La même semaine, la procédure visant les éditions Koukou est venue rappeler la fragilité du lien entre culture et liberté. Derrière ces affaires, c’est la tension ancienne entre le pouvoir et la pensée critique qui refait surface, dans un contexte où le champ intellectuel semble se rétrécir davantage.

L’intériorisation du silence imposée

Au Sila, les conversations se font à voix basse, comme si la peur s’était installée jusque dans le bruissement des livres. Le problème n’est plus la censure ponctuelle, mais l’intériorisation du silence imposée. Les écrivains ne se battent plus contre l’interdiction : ils apprennent à vivre avec elle.

Il flotte ainsi un malaise feutré mais profond, une inquiétude qui touche la conscience même de ceux qui écrivent, publient, traduisent, rêvent encore de liberté. Et c’est peut-être là, dans cette inquiétude partagée, que la littérature algérienne continue, malgré tout, de résister.

Au-delà des frontières, ce sentiment d’étouffement n’est pas propre à l’Algérie. Il traverse d’autres pays du Maghreb, où les créateurs, journalistes et intellectuels affrontent les mêmes fragilités, les mêmes censures invisibles. D’Alger à Tunis, de Casablanca à Oran, la question reste la même : que devient la liberté quand la parole cesse d’être entendue ?

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Grâce à Medusa, Bizerte au cœur du réseau numérique méditerranéen

02. November 2025 um 08:19

Un vaste serpent de fibres optiques s’étend peu à peu sous la Méditerranée. Baptisé Medusa Submarine Cable System, ce projet d’envergure internationale ambitionne de relier l’Europe du Sud à l’Afrique du Nord grâce à un câble sous-marin de plus de 8 700 kilomètres. Parmi ses points d’atterrissage stratégiques figure Bizerte, en Tunisie, la pointe la plus septentrionale de l’Afrique, appelée à devenir un nouveau hub numérique régional.

Lotfi Sahli

Conçu pour renforcer la connectivité numérique entre les continents, le câble Medusa vise à réduire la latence, augmenter la capacité de transmission et améliorer la résilience des réseaux Internet entre huit pays : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Égypte, l’Espagne, la France, l’Italie, la Grèce et Chypre.

La boucle, dite en architecture «ring», garantit une redondance du trafic : en cas de rupture sur une branche, les données peuvent être redirigées par l’autre côté du circuit, assurant une continuité de service essentielle aux opérateurs et aux grandes plateformes numériques.

En Tunisie, le câble atterrira à Bizerte. Ce choix, loin d’être anodin, place la ville sur la carte des grands échanges de données méditerranéens. Pour Tunisie Telecom et Orange Tunisie, partenaires locaux du consortium, cette infrastructure représente une opportunité majeure : accroître la bande passante internationale, réduire les coûts d’accès et favoriser l’émergence d’une économie numérique compétitive.

Des chiffres impressionnants

À terme, le projet pourrait stimuler le développement du cloud computing, des centres de données et des services technologiques à forte valeur ajoutée, ouvrant la voie à une transformation numérique durable.

Techniquement, Medusa s’impose comme l’un des câbles les plus puissants de la région. Sa capacité initiale dépasse 20 térabits par seconde (Tbps) par paire de fibres, avec un potentiel d’évolution considérable. Il comprend 24 paires de fibres optiques, et intègre des répéteurs optiques pour amplifier le signal sur de longues distances.

Cette prouesse technologique est le fruit du savoir-faire du constructeur français Alcatel Submarine Networks (ASN), filiale du groupe Nokia, chargé de la fabrication et de la pose du câble.

Annoncé il y a plusieurs années, le projet est entré en phase de construction en 2023. Sa mise en service commerciale est prévue fin 2025. L’investissement global avoisine 400 millions de dollars, financé par un consortium international regroupant opérateurs télécoms et acteurs publics et privés des pays concernés.

Le tracé desservira plusieurs grands ports de la Méditerranée : Barcelone, Marseille, Gênes, Alger, Tripoli, Alexandrie, Corfou, Yeroskipos (Chypre) et Nador, en plus du point tunisien.

Améliorer la résilience des réseaux Internet entre huit pays : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Égypte, l’Espagne, la France, l’Italie, la Grèce et Chypre.

Un enjeu stratégique pour la région

Au-delà des aspects techniques, Medusa revêt une importance géopolitique et économique majeure. Il diversifie les routes de données, aujourd’hui largement concentrées autour de l’Égypte et du Moyen-Orient, et réduit la dépendance régionale vis-à-vis de quelques corridors numériques.

Pour l’Afrique du Nord, c’est une étape décisive dans la réduction de la fracture numérique et le renforcement de l’intégration économique avec l’Europe. Pour l’Europe du Sud, c’est l’assurance d’un accès plus rapide et plus fiable aux marchés africains émergents.

En visite, samedi 1er novembre 2025, sur le chantier du câble sous-marin Medusa à Bizerte, nous avons pu constater l’avancement des travaux du côté tunisien. Sur place, Gérard Estanyol, ingénieur en génie civil originaire de Catalogne et responsable du segment côtier du projet, a accepté de partager plusieurs informations techniques sur cette phase cruciale.

Un chantier de haute précision

Le câble Medusa, qui reliera la Tunisie à plusieurs pays du pourtour méditerranéen, est en cours de pose sur la rive de Bizerte-El Alia. Selon M. Estanyol, le câble est alimenté par une tension continue de 3 000 volts depuis la Cable Landing Station (CLS) de Bizerte. Cette alimentation électrique sert à activer les amplificateurs optiques installés à intervalles réguliers de 80 kilomètres, essentiels pour maintenir la puissance du signal sur l’ensemble du tracé sous-marin.

Près du rivage, le câble est enterré à une distance de 200 à 300 mètres de la plage, à une  profondeur variant entre 1 et 2 mètres, en fonction du relief du fond marin. Dans les zones sablonneuses, l’enfouissement atteint environ 2 mètres afin d’assurer une meilleure protection contre l’érosion et les mouvements du sable.

Le câble, composé de 24 paires de fibres optiques, bénéficie d’une protection mécanique renforcée grâce à un système de tubes articulés («articulated pipes») de 50 centimètres de long. Ces segments métalliques, emboîtés les uns dans les autres, forment une gaine souple mais résistante qui protège le câble des chocs, des ancres ou des activités maritimes côtières.

Gérard Estanyol sur le chantier bizertin.

Des points d’accès techniques soigneusement planifiés

Les interventions de maintenance ou de contrôle se font par l’intermédiaire de chambres techniques appelées Beach Man Holes (BMH). Deux de ces structures ont été construites sur le site : l’une immergée à environ 200 mètres en mer, l’autre implantée sur la plage. Ces accès permettent aux ingénieurs de surveiller, réparer ou remplacer les sections du câble si nécessaire, sans perturber l’ensemble du réseau.

Cette étape des travaux marque une avancée significative pour la mise en service prochaine du câble Medusa, prévue avant la fin de 2025. Le projet, porté par un consortium international et auquel participe Tunisie Télécom et Orange pour la partie nationale, doit transformer Bizerte en un nœud numérique stratégique entre l’Afrique du Nord et l’Europe.

Pour M. Estanyol, ce chantier représente à la fois un défi technique et une contribution à un projet d’intégration numérique sans précédent dans la région. «Chaque mètre posé rapproche un peu plus les deux rives de la Méditerranée», confie l’ingénieur, satisfait de la précision du travail accompli jusqu’ici.

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La nécessité historique d’une transition démocratique consensuelle en Algérie

02. November 2025 um 07:45

La date du 1er novembre 1954 est le plus fort symbole de l’histoire de l’Algérie en ce qu’elle a exprimé la volonté de se libérer de la domination coloniale et de fonder un Etat moderne. L’indépendance cependant n’était qu’une étape selon le mouvement national ; le but étant le développement économique et la création d’un Etat moderne. Soixante-onze années après cette date, où en est l’Algérie ?

Lahouari Addi & Karim Naït Ouslimane *

Il semble bien que le souffle historique de novembre 1954 n’a pas survécu à l’indépendance, et que les élites dirigeantes ont perdu de vue la principale promesse du mouvement national.

La fondation de l’Etat moderne, commencée avec la construction d’un pouvoir central, a été retardée par des vicissitudes historiques qu’il s’agit d’analyser objectivement, en se demandant quelle est la part des acteurs dans un système dont ils ne contrôlent plus l’évolution. Le système domine-t-il les acteurs ou bien ces derniers, au-delà de leurs intérêts, peuvent-ils influencer sa logique désincarnée ?

La question est ainsi posée car l’histoire du pays a créé un système qui a imposé aux dirigeants une logique qui ignore les intérêts de la Nation. D’où la nécessité d’une transition qui n’est plus une question à débattre pour quiconque observe objectivement la société algérienne. Et la question n’est donc plus celle de savoir si une transition est nécessaire, mais de déterminer sa nature et son objectif. S’agit-il d’un simple passage électoral à l’intérieur d’un ordre existant, ou d’un processus consensuel capable de redéfinir la source de la souveraineté et les institutions à l’intérieur de laquelle elle s’exerce ?

Autrement dit : la transition doit-elle s’inscrire dans les formes héritées du système ou les reconfigurer ? C’est cette question politique fondamentale en Algérie qui demande une réponse. A cette fin, il faut revenir sur la genèse de la période postcoloniale et ses vicissitudes.

Primauté du militaire sur le politique

Que dit en effet l’histoire récente de l’Algérie ? La radicalité du pouvoir colonial qui refusait toute réforme avait incité le mouvement national à militariser le politique et à créer un appareil militaire en vue de la libération nationale. Le pouvoir colonial rejetait toute perspective d’indépendance négociée. Le FLN a alors créé une armée clandestine pour mener l’insurrection en 1954. Mais à la veille de l’indépendance, cet appareil militaire a échappé au contrôle du leadership du FLN. En conséquence, le parti n’avait pas la capacité de s’opposer au coup d’État de l’État-Major contre le GPRA, malgré la résistance d’une partie des cadres de l’ALN de l’intérieur.

Entre juin et août 1962, le rapport de force a été tranché militairement : les troupes de l’extérieur, mieux armées, ont imposé leur domination sur celles de l’intérieur. Ce moment a inscrit durablement la centralité militaire dans l’exercice du pouvoir. Le processus s’est achevé en juin 1965 par le coup d’État qui a renversé le président Ahmed Ben Bella, élu en 1963 et également secrétaire général du Bureau politique du FLN, organe censé incarner la souveraineté populaire. Ce Bureau politique a été dissous et remplacé par le Conseil de la Révolution, dominé par les militaires et présidé par le colonel Houari Boumediene.

Le leadership militaire s’était émancipé de toute autorité civile et le politique a été absorbé par la structure militaire qui s’est imposée comme source unique de légitimité. Le pluralisme politique qui existait avant 1954 n’a pas été restauré. Bien que limité par le cadre colonial, il était néanmoins une réalité. Le PPA-MTLD, l’UDMA, l’Association des Oulémas, le Parti communiste étaient des partis qui exprimaient les différentes sensibilités idéologiques de la société. Au lieu de réactiver et d’élargir cette tradition, le régime naissant y a mis fin, institutionnalisant la primauté du militaire sur le politique, transformant le FLN en un appendice de l’administration qui lui avait confié la tâche de gérer la mémoire de la lutte de libération.

En 1962, le politique n’a pas été démilitarisé malgré le principe du congrès de la Soummam : la primauté du politique sur le militaire. La domination du politique par le militaire ne fait pas partie de la culture politique algérienne ; elle est née est de vicissitudes liées à l’histoire du mouvement national qui a créé un appareil militaire qui a échappé à son autorité politique.

La première décennie de l’indépendance a permis l’affermissement de la souveraineté nationale et l’installation d’un pouvoir central dans la continuité directe du projet du mouvement national. Mais elle a aussi mis en place un régime dont la structure institutionnelle a figé le politique au lieu de l’ouvrir pour accompagner la construction d’un Etat moderne reposant sur la légitimité populaire. Il est vrai que l’euphorie des indépendances avait suscité, à l’échelle du Tiers-Monde, un enchantement qui avait sous-estimé le poids des réalités.

En effet, dans les années 1950 et 1960, les discours populistes tiers-mondistes dominaient les champs politiques des nouveaux Etats indépendants. Sans accepter le contrôle populaire, ils affirmaient la nécessité de protéger les peuples de la domination impérialiste et de mettre en œuvre un développement économique que la faiblesse des bourgeoisies nationales ne permettait pas d’engager.

Une politique sans contrôle populaire

C’est dans cette configuration que Boumediene, jeune officier marqué par son époque, s’est construit comme figure de chef politique, se présentant comme le défenseur des couches sociales populaires et le garant d’un projet de justice sociale. Son modèle était celui de la modernisation autoritaire visant à industrialiser le pays. A cet effet, il a interdit le pluralisme qu’il considérait comme un facteur de division et a aboli l’autonomie syndicale, tout en promettant de réaliser les promesses du mouvement national : emploi, industrialisation, réforme agraire, généralisation de la scolarisation… N’ayant été socialisé ni dans un parti ni dans une structure syndicale, Boumediene concevait la politique comme une menace pour la cohésion sociale et non comme un espace de régulation des conflits. Son projet, verbalement révolutionnaire, a en réalité coupé l’État de la société. L’échec du développement économique qu’il avait annoncé est directement lié à cette structure : une politique sans contrôle populaire, ni corps intermédiaires et ni représentation autonome.

L’absence d’une médiation politique a ouvert un espace à l’irresponsabilité, au gaspillage et à la corruption. Un contrôle effectif, soit par des élections pluralistes, soit par un parti disposant d’une véritable autorité politique, aurait pu limiter ces dérives.

Boumediene refusait cette possibilité, convaincu que la société n’était pas capable de protéger l’État contre les profiteurs, alors même que ces profiteurs ont prospéré sous son pouvoir en le soutenant. Il a façonné le régime autour de sa personne, en s’appuyant sur la Charte nationale adoptée par référendum, conçue comme un contrat direct entre lui et le peuple. Pour réaliser le projet qu’il défendait, il a concentré entre ses mains l’ensemble des pouvoirs : Chef d’État, Chef de gouvernement, ministre de la Défense, Chef de l’Etat-Major de l’armée après 1967 et président du Conseil de la Révolution. Ce dernier, s’autoproclamant dépositaire de la souveraineté nationale, a absorbé la fonction législative, donnant une légitimité politique au pouvoir exécutif.

Le régime a fonctionné avec un pouvoir exécutif reposant sur le charisme du leader et non sur des institutions.

L’armée, seule source effective du pouvoir

Après la mort de Boumediene, la hiérarchie militaire a reconduit le même système tout en refusant de le doter d’un chef charismatique qui aurait une autorité sur elle. Le corps des officiers supérieurs n’accepte pas l’émergence d’un chef politique, même s’il sort des rangs de l’armée. A l’exception de Houari Boumediene, ni Chadli Bendjedid, ni Mohamed Boudiaf, ni Liamine Zéroual, ni Abdelaziz Bouteflika, ni Abdelmadjid Tebboune n’ont eu une autorité politique sur l’armée. Le système repose sur une règle non écrite mais structurante : l’armée est la seule source effective du pouvoir.

Il en résulte une division au sommet de l’État entre un pouvoir réel, souverain et non comptable, et un pouvoir formel, chargé de diriger l’administration gouvernementale.

En effet, si les militaires ne gouvernent pas directement, ils désignent ceux qui occupent les fonctions principales de l’État, déterminent les grandes orientations politiques et fixent les équilibres budgétaires. Le centre de gravité des décisions politiques et diplomatiques se situe au ministère de la défense et non à la présidence. Le candidat désigné pour exercer la fonction présidentielle doit accepter la condition de ne pas exercer d’autorité sur la hiérarchie militaire, malgré les dispositions de la constitution. Affaiblie et placée sous tutelle, la présidence n’a pas l’autorité nécessaire pour mener des réformes qui rompent avec la logique d’un système devenu rentier qui gaspille dans la consommation les richesses du pays.

Un modèle économique basé sur les hydrocarbures

La hiérarchie militaire a reconduit le modèle économique qui repose sur les revenus des hydrocarbures qui ont jusque-là caché les déséquilibres structurels. Le déficit permanent des entreprises publiques constitue une bombe à retardement et une vulnérabilité majeure susceptible de provoquer des émeutes en cas de baisse des prix du pétrole. L’incapacité des entreprises publiques à équilibrer leurs comptes entraîne un déficit que l’État finance par la création monétaire au détriment du pouvoir d’achat. Ce mécanisme est devenu un élément structurel de l’économie algérienne et une source permanente de fragilité sociale.

C’est ainsi que le budget de l’État algérien est financé par la perte sans fin du pouvoir d’achat du dinar, en plus des impôts et des revenus des hydrocarbures. La perte du pouvoir d’achat des consommateurs est structurelle et sans aucune perspective de redressement. La principale victime de ce système politico-économique est le dinar, monnaie froide déconnectée des dynamiques internationales d’accumulation. Le dinar n’est ni un moyen d’investissement ni une valeur refuge comme les autres monnaies.

L’Algérie a ainsi bâti un système politico-économique qui utilise la rente énergétique pour importer des biens de consommation au profit d’entreprises étrangères et d’intermédiaires compradores.

Pour être l’autorité suprême, la hiérarchie militaire porte une responsabilité directe dans les échecs économiques et sociaux du régime depuis l’indépendance. Elle est comptable de l’incapacité du pays à se développer malgré ses ressources.

Partis artificiels et transition factice

Tandis que la société s’est profondément modifiée, dans sa composition comme dans ses attentes, le pouvoir central postindépendance est resté identique à lui-même. Cette fixité n’est pas une simple inertie : elle est constitutive du système. Or, les nouvelles générations (la GenZ notamment) n’acceptent pas le statu quo postcolonial ; elles le contestent par leur seule existence sociale et par les espérances qu’elles portent.

La séquence d’Octobre 1988, qui précède de peu l’effondrement des régimes socialistes en Europe de l’Est, avait montré que la société algérienne était inscrite dans la temporalité mondiale, celle des basculements politiques, de la fin des systèmes à parti unique et de l’économie administrée. Les émeutes d’Octobre avaient exprimé une exigence politique : ouvrir les institutions à la participation populaire et instituer un pluralisme politique réel. Le rejet du parti unique n’était pas un épisode conjoncturel, mais une rupture structurante et une phase du processus de la construction de l’Etat. Le parti unique avait atteint sa limite historique, bloquant le devenir politique du pays en le marginalisant par rapport aux dynamiques mondiales économiques, idéologiques et culturelles.

Sous la pression conjuguée des aspirations internes et de l’environnement international, les élites dirigeantes ont été contraintes, en 1989, de modifier la Constitution et de légaliser les partis politiques. Mais cette ouverture, pensée comme une concession et non comme une refondation, a produit une transition factice, sans contrat politique stabilisateur. Ni le régime ni l’opposition n’étaient préparés – politiquement, culturellement et doctrinalement – à une véritable redistribution des rapports de pouvoir. L’annulation des élections pluralistes en janvier 1992 a été la conséquence directe de l’absence d’un consensus au sujet de la transition. Le choix de la voie électorale a transformé la transition en affrontement et ouvert une séquence de lutte qui s’est achevée dans le sang.

Depuis, l’Algérie est revenue au système de parti unique de facto derrière une façade de pluralisme.

Les élections après 1992 ont été systématiquement truquées par l’administration qui détournait le suffrage universel au profit des deux partis artificiels du régime, le FLN et le RND. Ils étaient artificiels parce qu’ils n’avaient aucun ancrage dans la société. Sans les généreuses subventions de l’Etat, par ailleurs illégales au regard de la loi, et la complaisance de l’administration qui leur fournissait des locaux et des ressources, ces deux partis auraient disparu.

Le FLN et le RND, et les partis microscopiques qui ont été créés pour dévaloriser l’activité politique, ont été juste des opportunités aux arrivistes sans scrupules pour occuper des fonctions électives alors qu’ils n’ont aucun sens de l’intérêt public.

C’est ainsi que l’opinion publique perçoit les partis comme des groupements inutiles et incapables de porter la voix de la population dans les institutions.

Un retard idéologique et culturel

Ce que la situation post-1988 a montré aux Algériens, c’est que le pluralisme, introduit par la réforme constitutionnelle de 1989, n’a en rien modifié la nature du régime. Les partis ont été maintenus dans une position subordonnée, réduits à une fonction d’opposition sans perspective réelle de conquérir pacifiquement le pouvoir. Dans une société peu politisée et où la religiosité cherche à refouler les divergences idéologiques, les acteurs ont du mal à percevoir ces divergences comme des clivages susceptibles d’être résolus dans le cadre politico-juridique.

C’est ce retard idéologique et culturel de la société qui a permis au commandement militaire d’être un acteur politique qui interdit toute activité politique qu’il ne contrôle pas. Il a exercé une influence directe sur le champ politique en mobilisant les services de renseignement, détournés de leur rôle institutionnel. Leur mission était de fabriquer une vie politique artificielle, déconnectée des revendications sociales réelles : chômage massif des jeunes, gaspillage des ressources publiques, corruption généralisée. L’objectif était de neutraliser la société civile et d’étouffer toute velléité de changement politique. Car le présupposé implicite du régime est que la société doit obéir à l’État et non l’inverse.

L’opposition a été perçue comme une menace à contenir, alors qu’elle devrait être un lieu de socialisation politique et un mécanisme de renouvellement de légitimation du pouvoir d’Etat par la sanction électorale. En refusant l’autonomie des partis, des syndicats et de la presse, le régime a coupé l’État de ses racines sociales, idéologiques.

Par une ironie de l’histoire, l’Etat postcolonial se réapproprie le réflexe de l’administration coloniale qui imposait des béni-oui-oui comme représentants de la population.

Ouvrir une nouvelle séquence historique

Dans cette configuration, l’institution militaire porte une part déterminante de la trajectoire politique du pays. La stabilité future et la pérennité de l’Algérie ne résultera pas du maintien d’un rapport de force obsolète, mais d’une capacité à ouvrir une nouvelle séquence historique.

Dans un contexte régional et international instable, marqué par les recompositions rapides des équilibres géopolitiques, la hiérarchie militaire a intérêt à inscrire son action dans une logique de préservation de l’État en tant qu’institution nationale.

Assumer cette responsabilité implique, au nom du serment de Novembre et la mémoire des Chouhadas, d’accompagner, sans la confisquer, une transition politique consensuelle. Il s’agit de rendre possible la formation d’un nouveau contrat social qui restitue au politique sa fonction propre : organiser pacifiquement la confrontation des idées, structurer les intérêts sociaux, garantir la continuité de l’État à travers la légitimité électorale.

Une telle orientation ne signifie pas un affaiblissement de l’armée, mais au contraire une clarification de son rôle dans la défense nationale et la protection des équilibres stratégiques. Elle seule peut, en prenant cette initiative historique, contribuer à refermer le cycle ouvert en 1962 et à rendre à la souveraineté populaire sa place centrale.

La stabilité future du pays suppose que l’armée se tienne à distance des conflits politiques internes à la société, car son implication dans ces derniers n’est pas dans son intérêt.

La politique est un espace conflictuel, par définition traversé par des divergences idéologiques et sociales. Une institution qui appartient à l’ensemble des citoyens ne peut durablement s’identifier à un camp ou à un parti sans se mettre en porte-à-faux avec une frange de la société.

Dans un État moderne, l’armée n’a pas à s’identifier à un courant politique ou à être la dépositaire de la souveraineté nationale. Elle est une branche du pouvoir exécutif qui obéit au pouvoir législatif issu des urnes. Son retrait de la sphère politique est une condition de la construction d’un espace civil autonome et de la préservation de la confiance en elle de la nation.

C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre le slogan «madania machi askaria» («civile et non militaire»), scandé par des millions d’Algériens lors des marches du Hirak ; il exprime une exigence directe : rompre avec un schéma où le commandement militaire constitue la source effective du pouvoir en lieu et place de l’électorat. Il aspire à une transition démocratique entendue comme retrait du champ politique des services de sécurité de l’armée, appelés à se limiter à leur fonction propre, la défense de la nation contre les menaces extérieures. Cette exigence a été perçue par les décideurs comme une hostilité à l’institution militaire ou comme l’annonce d’un changement brutal de régime. En réalité, «madania machi askaria» renvoie à une aspiration politique légitime : celle de rétablir la primauté du civil, de réhabiliter l’État et de protéger l’institution militaire du mécontentement social qui ne manquera pas de se concentrer sur elle tant qu’elle demeure impliquée dans le champ politique.

*Universitaires

31 octobre 2025

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Le poème du dimanche | ‘‘Monter la poésie’’ de Heni Ferhani

02. November 2025 um 07:13

Né en 1959 à Kairouan, Heni Ferhani est poète, essayiste, traducteur, enseignant et producteur d’émissions culturelles.

Membre de l’Union des Ecrivains Tunisiens, dont il préside la Section de Monastir, ce poète bilingue a publié en français, ‘‘Les rêves de Gaia’’ et ‘‘Les cris de Gaia’’, eten arabe, où il mêle métrique classique et vers libre : ‘‘Les Ombres du désir’’; ‘‘Articulations de la neige et de la flamme’’.

Tahar Bekri

Monter la poésie

C’est comme si le vent te pousse

Et dans ta chaussure un caillou

Tu ne devances ni le vent

Ni tu te débarrasses du caillou

Et tu te reposes

Monter la poésie

C’est comme si tu es suspendu

Entre le ciel et la terre

Tu n’atteins ni le ciel

Ni tu tombes

Et tu te reposes

Monter la poésie

C’est comme si tu luttes contre les vagues

Tu n’atteins ni le rivage

Ni tu te relâches

Pour mourir

Et tu te reposes

La poésie est endurance dans l’endurance

… Une endurance

Un marin qui ne sait

Comment rejoindre

Le port…

(Traduit de l’arabe par Tahar Bekri)

Mafaçel ath-thalj wa lahib (Articulations de la neige et de la flamme)

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