Le vieux port de la ville de Bizerte a abrité, dimanche, la deuxième édition de la manifestation culturelle « Le retour des Phéniciens ».
S’inscrivant dans le cadre des festivités marquant la célébration du mois du Patrimoine, cette manifestation est une Initiative propulsée par le commissariat régional de la Culture à Bizerte avec concours du Ministère des Affaires Culturelles.
Présidée par le gouverneur de Bizerte, Salem Ben Yakoub, la manifestation a été ponctué d’un projet scientifique et artistique qui fait office d’une belle et éblouissante révélation pour un public fidèle à la tradition ancestrale, venu en grand nombre, de toutes les chapelles, rendre aux aïeuls, les Phéniciens, l’écrin qui leur revient, leurs lettres de noblesse.
Pure produit d’un effort collectif orchestré par une pléiade d’experts en histoire ancienne, religion et patrimoine, dont notamment les chercheuses Khaoula Bennour, Chadia Troudi et le doctorant en histoire et en archéologie ancienne Fathi Dridi, le projet, fruit d’un travail fouillé dans les méandres de l’Histoire, se veut une sérieuse tentative visant à appréhender la vie quotidienne des Phéniciens installés dans l’ancienne région de Bizerte, dans ses détails les plus infimes.
C’est aussi une projection vers le passé lointain et ancestral et une œuvre intellectuelle et artistique qui s’efforce de faire remonter le temps afin de ressusciter le legs des phéniciens dans les temps modernes.
A travers ce projet si ambitieux, les habitants de Bizerte ont eu l’occasion précieuse de percer les mystères de la vie quotidienne, économique et de décrypter la symbolique religieuse des Phéniciens.
Bien plus est, il leur a été permis de déguster les saveurs de la tradition populaire culinaire punique et même de s’initier au registre lexical de la langue phénicienne et du dialecte punique de l’époque.
Un récit d’histoire argumenté et solidement appuyé par des ressources scientifiques et un florilège de découvertes archéologiques, dont notamment, des statues en argile, en pierre et en marbre, des poteries, des peintures en mosaïque et des sculptures en pierre, présentées sous la forme de modèles vivants.
Le public a assisté à des représentations où l’on retrouve une illustration pittoresque du « chasseur Baal Hammoun » , une des divinités phéniciennes ponctuée d’une présentation figurée assortie d’un d’un texte historique trempé dans une plume plutôt soucieuse de faire transmettre au large public de la région, en un langage simple, compréhensible et fluide, l’héritage des phéniciens.
La 2e édition du « Retour des Phéniciens » est bien plus qu’une simple manifestation festive. C’est aussi et surtout un appel incessant à se réconcilier avec l’histoire, à faire preuve de curiosité insatiable et à immortaliser tout un legs ancestral qui date depuis la nuit des temps.
Le ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche prépare en collaboration avec le ministère de l’environnement un programme pour l’irrigation de 20000 hectares avec de l’eau traitée en vue de réaliser la sécurité alimentaire, selon le secrétaire d’Etat chargé des ressources hydrauliques Hamadi Lahbib.
Un autre programme portant sur l’irrigation de 11500 hectares de terres domaniales en eaux usées sera également mené en collaboration avec l’Italie et en coordination avec le ministère de l’environnement, a-t-il dit, lors d’un atelier de formation sur la sécurité hydrique en Tunisie : défis et solutions » tenu au CAPJC.
La Tunisie compte 127 stations de traitement des eaux produisant 292 millions m3 d’eau, a-t-il ajouté notant que l’eau produite par 61 stations est utilisée dans l’irrigation des arbres fruitiers, des grandes cultures et des aliments pour bétail, des espaces verts et des terrains de golf.
Environ 14 millions m3 d’eau traitée sont utilisées dans le secteur agricole, a ajouté Lahbib notant que le programme d’extension de l’utilisation des eaux usées dans la production des fourrages d’été est mené avec les directions concernées et les gouverneurs.
Le ministère de l’agriculture est soucieux d’assurer une gestion optimale des eaux de manière à assurer l’équilibre entre l’offre et la demande outre la révision des aspects juridiques notamment le code des eaux et la mobilisation des ressources d’eau conventionnelles.
A cet égard, il a affirmé notamment que le ministère donne la priorité aux eaux potables et à la préparation des plans de rationalisation de la consommation de l’eau avec les différents ministères rappelant que selon un rapport international paru en 2015, la Tunisie compte parmi les 33 premiers pays exposés au stress hydrique.
L’annonce du décès de Kafon à l’âge de 43 ans a provoqué une pluie d’hommages posthumes. Mais comme on dit ici : «𝐼𝑙𝑠 𝑜𝑛𝑡 𝑎𝑐𝑐𝑟𝑜𝑐hé 𝑢𝑛𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑝𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑖𝑛 𝑎𝑢𝑡𝑜𝑢𝑟 𝑑𝑢 𝑐𝑜𝑢 𝑑𝑢 𝑑𝑒́𝑓𝑢𝑛𝑡, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑞𝑢𝑒, 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑛 𝑣𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡, 𝑖𝑙 𝑛’𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑐𝑙𝑎𝑚𝑎𝑖𝑡 𝑞𝑢’𝑢𝑛 𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛.»
Mohamed Sadok Lejri
C’est cette chanson ‘‘Houmani’’ qui a révélé au grand public Ahmed Laabidi alias Kafon et Mohamed Amine Hamzaoui, deux jeunes rebelles, insolents, authentiques, dotés d’une fibre artistique bien prononcée et qui ont fait preuve d’une certaine polyvalence par la suite.
Très convaincant dans les feuilletons et au cinéma, Med Amine Hamzaoui s’est avéré être un comédien talentueux. Kafon, quant à lui, s’est essayé à la comédie et à plusieurs genres musicaux non sans succès.
Il n’en reste pas moins que ces deux-là s’inscrivaient dans une marginalité qu’ils n’ont jamais pu quitter à cause d’un écosystème qui soutient mal les artistes de leur trempe, c’est-à-dire grandes gueules et anticonformistes.
Le départ de Kafon à l’âge de 43 ans vient de provoquer un séisme dans le milieu artistique tunisien et dans tout le pays. Les hommages pleuvent depuis l’annonce de son décès et les réactions fusent de toutes parts. Mais comme on dit ici : «𝐼𝑙𝑠 𝑜𝑛𝑡 𝑎𝑐𝑐𝑟𝑜𝑐ℎ𝑒́ 𝑢𝑛𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑝𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑖𝑛 𝑎𝑢𝑡𝑜𝑢𝑟 𝑑𝑢 𝑐𝑜𝑢 𝑑𝑢 𝑑𝑒́𝑓𝑢𝑛𝑡, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑞𝑢𝑒, 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑛 𝑣𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡, 𝑖𝑙 𝑛’𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑐𝑙𝑎𝑚𝑎𝑖𝑡 𝑞𝑢’𝑢𝑛 𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛.»
Enfin, last but not least, Kafon n’était pas un rappeur, mais un reggaeman. Non seulement il ne manquait pas d’apporter cette précision à chacune de ses apparitions médiatiques, mais en plus sa sensibilité et la tonalité de sa voix étaient vraiment celles d’un reggaeman. Il se considérait lui-même comme reggaeman, et non un rappeur. Mais bon, allez faire comprendre cette nuance aux incultes qui travaillent dans les rubriques culturelles de nos feuilles de chou et médias audiovisuels.
Élu «meilleur guitariste Yamaha» en 2016, Hédi Fahem multiplie les collaborations à l’échelle internationale et incarne un modèle à suivre pour de nombreux jeunes musiciens. Pourtant, le chemin vers le succès n’a pas été facile. Dans cet entretien, il revient sur les grands moments de sa carrière et les défis affrontés.
La Presse — Comment cette passion pour la musique est-elle née ?
J’ai découvert les vinyles de mon père à l’âge de 5 ans. Il avait surtout des enregistrements de rock classique : Jimi Hendrix, Pink Floyd… C’était le coup de foudre pour moi et c’est ainsi que j’ai décidé de devenir guitariste. J’ai tout fait pour apprendre en autodidacte. J’ai grandi à Gabès où il n’y avait aucun guitariste. J’ai dû alors apprendre à la télé. Quand ils passaient des émissions de musique, j’enregistrais au VHS et puis je revenais faire pause sur les positions des doigts et les autres détails. A l’âge de 16 ans, je jouais déjà comme un grand. J’étais encore au lycée quand j’ai découvert le festival de Jazz de Tabarka. Je faisais donc des économies tout au long de l’année pour y assister, quitte à dormir même à la plage. C’est grâce à ce festival que j’ai rencontré de grands noms du jazz. Ils m’ont appris, au-delà du volet technique, une approche humaine de la musique qui me marque à jamais.
Quand vous jouez sur scène, tout paraît naturel et spontané. Pourtant, il doit y avoir certaines difficultés que le public ne voit pas. Quel est le volet le plus dur à gérer ?
Le plus dur c’est de croire en soi, de percer et de passer à un niveau avancé. On peut apprendre à manipuler une guitare en quelques mois. Mais, pour devenir professionnel, c’est assez complexe. J’ai abandonné mes études de journalisme au dernier moment pour me consacrer à ma carrière de musicien. Quand j’ai été accepté à mes débuts au Conservatoire royal de Bruxelles, je n’ai pas pu m’inscrire, faute de moyens. Mais, en contrepartie, j’ai passé 6 ans à me former seul comme dans une école. Je me levais tous les jours dès 7h00 du matin pour étudier jusqu’à 14h00. J’avais même des cahiers pour apprendre le côté théorique et développer mes connaissances musicales. Il n’y a que le travail assidu qui paie. C’est ainsi que je suis passé de jeune guitariste intéressant à musicien confirmé. Maintenant, je fais les morceaux en 20 minutes alors que d’autres y mettent 3 heures.
Pourquoi n’êtes-vous pas parti dans la voie du showbiz où le gain est plus facile ?
J’ai tourné avec des artistes très célèbres, mais j’ai toujours eu un penchant pour les musiques qui ne sont pas commerciales. J’ai fait du rock, du blues, du jazz… En parallèle, j’ai collaboré avec Lotfi Bouchnak, Saber Rebai, Latifa, Majda Al Roumi, Hussein Al Jasmi… Je fais également beaucoup d’enregistrements de musiques de films et de séries sur Netflix et Shahid. Quand un musicien est vraiment passionné, on le détecte facilement. Liz McComb, la diva du gospel, a été à Hammamet, il y a quelques années, et elle a eu besoin d’un guitariste pour jouer une seule chanson. Quand son agent m’a contacté, il ne m’a pas précisé laquelle parce qu’elle n’a pas un programme préétabli pour ses shows. Elle improvise. Comme Liz McComb a à son compte plus d’une centaine de titres, à part les standards qu’elle reprend, j’ai dû les apprendre tous avant le concert et ça l’a impressionnée. Donc, au lieu d’un seul morceau, je l’ai accompagnée durant tout le concert et j’ai même joué avec elle à l’étranger. C’était un grand moment quand elle m’a présenté au public et aux journalistes. En côtoyant des artistes comme elle, j’ai appris à soutenir, à mon tour, les talents en herbe par l’encadrement, les masterclass gratuites, la direction de projets. La transmission du savoir est un volet crucial dans notre métier.
Qu’est-ce qui fait que vous soyez sollicité autant ?
D’abord, le côté humain est plus important que la maîtrise technique. On ne peut pas mener un projet à bon port sans entente entre les musiciens. De plus, il faut savoir s’adapter à différents répertoires et comprendre l’esprit et le besoin de chaque collaboration. Quand je joue avec «Erkez Hip-hop», par exemple, je n’ai pas recours à mon background de jazz. Il y a une sorte d’intelligence artistique qui vaut plus que le niveau de jeu avancé.
En 2016, vous avez été élu «Meilleur guitariste » par Yamaha. Comment avez-vous décroché ce prix ?
Je n’avais aucune idée sur le concours. Il portait sur tous les instruments et tous les genres. À l’époque, j’avais fait quelques morceaux avec Omar El Ouaer, le célèbre pianiste. C’est lui qui a déposé la participation au concours pour la catégorie piano, mais sans que je sois au courant. Les jurys ont finalement décidé de retenir notre musique pour la catégorie guitare. Quand j’ai vu le mail, j’ai cru que c’était un spam. On m’a écrit que j’étais élu «Meilleur guitariste au monde» et que le P.D.-G. en personne me recevra pour cette consécration. Ce n’est qu’on lisant des messages de félicitations et des articles publiés que j’y ai cru. Une semaine après, le P.-d.g. de Yamaha Japon est venu en Tunisie pour la cérémonie. C’était un grand push pour moi qui m’a beaucoup aidé pour mes projets à l’étranger.
Vous avez collaboré à diverses initiatives pour soutenir les jeunes talents. Pouvez-vous nous en parler davantage?
Je travaille sur un projet intitulé «Crescendo» qui réunit «Wallah We Can» et «Tunisia 88» ainsi que d’autres associations éducatives. Il s’agit de solliciter des jeunes doués sur toutes les villes tunisiennes. Je leur ai écrit et arrangé des chansons qui sortiront bientôt. C’est un projetqui me tient à cœur parce que je viens moi-même de l’intérieur du pays. Quand j’ai appris à maîtriser l’instrument, mes chances de me produire devant un vrai public étaient infimes. Je trouve que rien n’a changé aujourd’hui. Même quand on organise des événements dans les villes, on ne donne pas assez d’occasions aux artistes locaux de montrer ce dont ils sont capables et l’attention est portée sur les invités. Cette décentralisation qui fait l’esprit même de « Crescendo » offre l’occasion à ces jeunes talents de se lancer et de faire des spectacles. Ils sont encadrés dans des clubs de musique aux lycées indépendamment de leur niveau artistique. On les encourage à écrire leurs propres textes, à composer, à filmer des clips. En plus d’apprendre un instrument, cet encadrement les aide psychologiquement par rapport à la confiance en soi et ça change leur vie. J’aurais voulu voir plus d’initiatives étatiques et d’associations tunisiennes impliquées dans des projets pareils, surtout en dehors de la capitale où l’accès aux événements de qualité est réduit à des manifestations restreintes. Les jeunes en ont vraiment besoin.
La Presse — Certaines anomalies, à force de se généraliser et de durer, finissent par accéder à la normalité et par être admises comme faisant partie intégrante de l’ordre naturel des choses et même d’en devenir l’un des éléments constitutifs, à ce titre totalement incontournables. Ainsi en est-il de l’état dans lequel se trouvent nos cimetières.
A de très rares exceptions près, ces espaces, vers lesquels, pourtant, nous convergeons régulièrement pour dire adieu à ceux qui nous quittent ou pour raviver leur souvenir à l’occasion de célébrations rituelles, offrent dans la majorité des cas le triste spectacle de totale désolation qui double l’affliction des visiteurs.
Nos cimetières, du moins les anciens d’entre eux, ont, la plupart du temps, été implantés sur des éminences, certainement par souci de préservation des submersions qui les noyaient après chaque pluie abondante du temps d’avant la multiplication des diverses retenues d’eaux de ruissellement et ouvrages de protection des villes des inondations.
Car cette situation ne pouvait être favorable à un aménagement rationnel propice à l’organisation de l’espace mortuaire et à la circulation des visiteurs et, éventuellement, des véhicules. Et c’est seulement ces dernières décennies que l’on a vu apparaitre des cimetières aménagés en terrains plats, plus faciles à adapter à la situation nouvelle, en particulier en matière d’entretien.
Jusqu’à l’institution dans notre pays de l’administration municipale au milieu du XIXe siècle, l’espace sépulcral était géré par les citoyens eux-mêmes. D’où les tourbas, nécropoles privées que s’offraient les familles les plus aisées, y compris en ville, ou des carrés familiaux pour les citoyens ordinaires sur des terrains communautaires.
Les choses sont censées avoir changé avec l’apparition de la gestion municipale des périmètres collectifs. Tout ce qui concerne l’espace sépulcral relève exclusivement des autorités municipales. Y compris l’entretien au quotidien. Du moins ainsi devrait-il être. L’état dans lequel se trouvent nos cimetières révèle l’abime qui sépare la théorie de la réalité.
L’occasion m’a été offerte, vendredi dernier, de le vérifier une fois de plus. M’étant rendu dans un cimetière de la banlieue nord pour accompagner une visiteuse venue de l’étranger se recueillir sur la tombe d’une parente récemment disparue, mon attention a été attirée par ce Monsieur, bien de sa personne, qui dirigeait une petite équipe de Subsahariens dans une opération de débroussaillage de la véritable savane qui avait envahi les lieux.
Un responsable municipal chargé de procéder à l’opération ? A la fin de notre visite, le Monsieur s’est présenté : un citoyen qui avait enterré un proche tout récemment et qui, révolté par l’état des lieux, avait organisé une collecte dans son proche entourage pour procéder à ce « toilettage ». Il est venu nous sensibiliser à une opération plus vaste qu’il prévoit pour un proche avenir et à laquelle il nous conviait à participer.
Bien sûr que je serai au rendez-vous. Et à chaque autre rendez-vous du même genre, en attendant que notre administration municipale guérisse de ses maux.
Une marée humaine s’est réunie ce dimanche 11 mai 2025 pour faire ses adieux à Ahmed Labidi, plus connu sous le nom de Kafon. Dans une ambiance empreinte de tristesse et de recueillement, proches, artistes, anonymes et admirateurs de tous âges ont accompagné l’artiste dans son dernier voyage. Ce moment de communion silencieuse témoigne de […]
Depuis quelques jours, des travaux de restauration ont été lancés à la mosquée Sidi Jmour, située sur l’île de Djerba. Ce monument historique, datant du XVIe siècle, bénéficie d’une protection juridique en vertu d’une décision de la Commission nationale du patrimoine et fait partie des éléments qui composent le patrimoine mondial de l’île, selon Sami Ben Taher, directeur de la recherche à l’Institut national du patrimoine.
Les interventions se concentrent principalement sur l’élimination d’une plateforme et d’un mur, construits de manière non autorisée par des citoyens. En raison de la dégradation de l’état structurel de ces ajouts, ces éléments représentaient un danger pour la sécurité des visiteurs. Les travaux incluent également le renforcement des fondations et des murs, avec des crédits alloués par l’Institut national du patrimoine.
En parallèle, une opération de restauration complète du monument est en cours. Les autorités espèrent une collaboration entre le ministère des Affaires culturelles, le ministère du Tourisme et le ministère des Affaires religieuses pour valoriser ce site et en faire un centre attractif pour le tourisme culturel.
La mosquée Sidi Jmour, l’un des plus beaux sites de l’île, offre une vue imprenable sur le coucher de soleil et se distingue par son architecture défensive. Construite sur une colline, elle servait autrefois de point de surveillance côtier. Ce site religieux conserve une forte dimension spirituelle pour les habitants de Djerba, qui l’érigent en lieu de pèlerinage. La visite des Cinq, célébrée ici chaque année, est un moment fort de la vie locale, rassemblant les habitants dans des rituels et des festivités uniques.
Autour de la mosquée se tient traditionnellement un festival culturel, le Festival de Sidi Jmour, bien qu’il ait été suspendu en attendant la restauration complète du monument. En dépit de cela, de nombreux visiteurs, aussi bien locaux que venant de l’extérieur de l’île, continuent de fréquenter ce lieu pour la beauté de sa plage et l’atmosphère chaleureuse et familiale qui s’y dégage.
Ces travaux de restauration visent à préserver un patrimoine inestimable, tout en renforçant l’attractivité culturelle et touristique de Djerba.
Ezzeddine Ben Cheikh, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, alors qu’il intervenait sur les ondes de la radio privée Jahwar FM, dimanche 11 mai 2025, a tenté de répondre à « l’angoisse » des citoyens qui aimeraient sacrifier le mouton.
Pour ceux qui s’inquiètent, il a souligné en substance que les moutons destinés à l’Aïd El-Kebir seront disponibles en quantités suffisantes à travers tout le pays.
En fait le ministre d’exprimait en marge de l’inauguration d’un « point de vente direct du producteur au consommateur », dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de l’agriculture, soulignant même au passage qu’un plafonnement prochain des prix de référence sera annoncé.
Sur le volet campagne des grandes cultures, le ministre Ben Cheikh a assuré que la récolte s’annonce bonne.
A propos des criquets pèlerins, Ben Cheick s’est montré rassurant, affirmant que la situation était « sous contrôle », mais appelle toutefois à une mobilisation collective pour éradiquer les foyers d’infestation.
«Le Liban est ce pays où les étrangers sont autant heureux d’arriver que de repartir», disait, dès en 1976, un chrétien cité par Robert Fisk dans son livre de mémoires ‘‘Night of Power : The betrayal of the Middle East’’. Il n’est pas déraisonnable de penser que ce constat s’applique à l’ensemble du Moyen-Orient et du monde arabe, devenu le cimetière autant de ses populations que des hallucinations occidentales et sionistes.
Dr Mounir Hanablia *
L’auteur synthétise dans cette œuvre testamentaire le constat désabusé issu de sa carrière de journaliste au Moyen-Orient.
Dans sa recherche du contrôle géostratégique d’une région vitale à la préservation de sa prééminence dans le monde, l’Occident (et la Russie) a soutenu militairement des régimes arabes corrompus et meurtriers, oblitéré l’avenir politique de leurs peuples, et préparé son intervention militaire, au nom de l’établissement de la démocratie et du respect des droits de l’homme. Le résultat, ou le moyen, en ont été la guerre civile, la dislocation des Etats, la destruction des villes et des campagnes, et le «terrorisme» islamiste.
Afin de s’assurer le soutien de sa population dans cette entreprise (néocoloniale) de grande ampleur, l’Occident use d’une rhétorique s’apparentant plus à un discours de propagande qu’à une information objective rapportant des faits, à laquelle les journalistes se plient sous peine pour les récalcitrants d’être exclus et de perdre leurs emplois. C’est cela qu’on appelle ailleurs la liberté de la presse.
Dans ce maelstrom, il n’y a factuellement ni bons ni mauvais. Les différents protagonistes usent des mêmes horreurs, qui sont à l’extrême celles que les Américains ont utilisées à Falloujah en Irak, les Israéliens à Gaza et au Sud Liban, Assad père et fils à Alep et à Hama, et Saddam au Kurdistan; et dont Sarkozy aurait empêché Kadhafi de faire usage à Benghazi afin d’empêcher «un autre Srebrenica», dixit Bernard Henry Levy.
Autrement dit, dans l’arc de cercle s’étendant des frontières de la Chine en Afghanistan jusqu’à l’Océan Atlantique au Maroc, les clans au pouvoir ont été au mieux répressifs, ne tolérant aucune opposition, au pire, terroristes, semblables aux pires colonialistes américains et israéliens. Mais ces derniers se sont réservé le beau rôle. A la différence de leurs adversaires, leurs gouvernements sont issus d’élections démocratiques et prétendent à ce titre lutter pour la liberté et les droits de l’Homme contre le terrorisme, d’Etat ou islamiste, qu’ils ont eux-mêmes contribué à légitimer par leurs politiques meurtrières (embargo contre l’Irak des années 90), quand ils ne l’ont pas eux-mêmes créé de toutes pièces ou soutenu, directement, ou par le biais de leurs alliés (Turquie).
Il restait à faire la distinction, digne de Tony Blair, l’ex-Premier ministre britannique, ou de Barak Obama, parmi les bourreaux et les tortionnaires qui n’ont pas détruit leurs propres villes, entre les bons, ceux qui torturent et assassinent mais uniquement dans les locaux de leur police politique dirigée par des Britanniques et des Américains (Bahreïn); les moins bons, comme le maréchal Sissi qui quoique féal de l’Occident fait tirer dans le tas sur la foule à Rabaa devant les caméras des journalistes du monde entier; et les mauvais, comme Kadhafi, qui après être devenu bon pour avoir démantelé son programme nucléaire et chimique, a mérité d’être tué comme un chien, ou encore les Iraniens, qui tuent les femmes et les hommes indifféremment dans la rue ou à l’abri des regards dans leurs sinistres geôles, mais qui ont surtout le tort de soutenir Bachar, le Hezbollah, les Chiites irakiens, et ces mêmes Houthis qui ces jours derniers, et l’auteur n’a pas vécu assez longtemps pour le voir, constituent désormais un défi stratégique majeur pour l’Etat d’Israël grâce aux missiles iraniens en leur possession, après que Donald Trump s’y soit cassé les dents.
Ainsi, le tort des Iraniens, ce n’est pas d’avoir les mains ensanglantées, mais de s’opposer à l’entreprise américano-israélienne, et d’avoir les moyens de le faire, du moins jusqu’à un certain point.
Pour tout résumer, les civilisés sont ceux qui tuent les autres, les sauvages exterminant leurs propres peuples. Et parmi ces derniers, il y aurait, selon l’expression de Franklin Roosevelt, «our sons of b….», ceux de l’Occident, et les autres.
Le dernier chapitre du livre, édifiant, a trait à la Syrie, dont l’auteur, s’étant fixé au Liban, fait naturellement une obsession, jusqu’à soulever la question de la survie du régime de Bachar, assurée selon lui pendant au moins quelques années. Son pronostic se révélera juste. Seul le repli russe imposé par les revers essuyés dans le conflit ukrainien ont conduit à l’effondrement de l’armée syrienne, si on peut appeler cette dernière ainsi, et à la conquête de Damas par les membres de Jibhat Ennosra, autrement dit Daech et Al-Qaida «United», armés, financés, et opérant pour le compte d’Erdogan et de la Turquie.
Robert Fisk qui estimait le démembrement de la Syrie, déjà amputée du Liban, d’Alexandrette, et du Kurdistan syrien (Haut Euphrate), comme une conséquence de la politique des puissances impérialistes depuis l’accord Sykes-Picot de 1916, se demandait si le pays survivrait à la chute du clan Assad. Il n’avait pas prévu que la guerre entre les Etats-Unis et l’Iran par Israël et le Hezbollah interposés en serait la cause. Mais qui l’aurait imaginé ?
Abstraction faite de l’avenir obéré du Moyen-Orient (et du Maghreb), que le pessimisme malheureusement raisonné de l’auteur met en évidence, il reste à se remémorer le commentaire ironique de ce chrétien qui en 1976 lors de l’arrivée au Liban de l’armée syrienne, et répété en 2005, près de 30 ans après, lors de son évacuation contrainte et forcée après l’assassinat de Rafik El-Hariri: «Le Liban est ce pays où les étrangers sont autant heureux d’arriver que de repartir».
En fait, après l’évacuation américaine de Beyrouth en 1983, d’Afghanistan, et dans une certaine mesure, d’Irak, il n’est pas déraisonnable de penser que ce constat anecdotique s’applique à l’ensemble du Moyen-Orient et du monde arabe, devenu le cimetière autant de ses populations que des hallucinations occidentales et sionistes.
* Médecin de libre pratique.
‘‘Night of Power: The Betrayal of the Middle East’’, de Robert Fisk, éd. Fourth Estate, 8 octobre 2024, 672 pages.
Le cortège funèbre du regretté Ahmed Laabidi, connu sous le nom de Kafon, aura lieu aujourd’hui, dimanche 11 mai, après la prière d’Al-Asr. Le départ se fera depuis son domicile situé à la Nouvelle Médina, en direction du cimetière du Jellaz. Que Dieu accorde à l’illustre disparu Sa miséricorde infinie, l’accueille dans Son vaste paradis, […]
Le célèbre animateur de la Radio nationale tunisienne, Adel Youssef, est décédé ce dimanche 11 mai 2025 à l’âge de 86 ans, a annoncé la Radio nationale. Figure emblématique de la scène radiophonique tunisienne, il était surnommé « le Karawen » (rossignol), en raison de sa voix reconnaissable entre toutes.
Adel Youssef avait intégré la Radio tunisienne au début des années 1950. Son timbre singulier, associé à une diction précise et travaillée, avait rapidement conquis un large public. Sa carrière s’étend sur plusieurs décennies, marquant des générations d’auditeurs par la qualité de ses interventions et la chaleur de sa présence à l’antenne.
L’écrivain algérien Aïmen Laïhem a remporté, samedi 10 mai 2025, le Prix Littéraire Mohammed Dib 2025 pour son premier livre, ‘‘Taxis’’. L’annonce a été faite à Tlemcen lors d’une cérémonie organisée par l’association La Grande Maison, en présence de nombreuses figures du monde littéraire maghrébin.
Paru en octobre 2023, ‘‘Taxis’’ est un récit subtil et attachant qui entraîne le lecteur dans les rues d’Alger, à travers les yeux d’un narrateur anonyme. Chaque jour, ce dernier prend des taxis qui deviennent sa seule fenêtre sur le monde. Entre conversations inattendues avec les chauffeurs et les passagers, appels de sa mère, échanges de messages avec une amie vivant à Tunis, et un voyage vers Montréal, le livre dessine une mosaïque de portraits et de situations, tantôt absurdes, tantôt empreintes de tendresse.
Sous des airs d’anti-héros détaché, le narrateur observe, commente, et interroge son environnement. Alger, volontairement floutée, se mue en décor d’une chronique douce-amère, où la jeunesse, les femmes, la mairie, et même des croissants chauds alimentent une réflexion discrète sur l’identité et le quotidien.
Né en 1998 à Alger, Aïmen Laïhem est architecte, diplômé de l’École polytechnique d’architecture et d’urbanisme (Epau), et poursuit actuellement un cursus en urbanisme à Paris. Il a entamé l’écriture de ‘‘Taxis’’ en 2019, au moment du Hirak, offrant aujourd’hui une œuvre saluée par le jury pour «sa finesse d’observation, son humour discret, et sa capacité à capter l’air du temps avec légèreté».
Publié par les Éditions Barzakh, maison algérienne reconnue pour son engagement à promouvoir de nouvelles voix littéraires, ‘‘Taxis’’ s’inscrit aussi dans un dialogue maghrébin : l’amie tunisienne du narrateur, présente en filigrane, illustre les liens invisibles mais constants entre les jeunesses d’Alger, de Tunis et d’ailleurs.
Avec cette distinction, Aïmen Laïhem rejoint la nouvelle génération d’écrivains du Maghreb qui interrogent les imaginaires urbains, les identités contemporaines et les circulations culturelles dans la région.
Né en 1564 et décédé en 1616 à Stratford, en Grande Bretagne, William Shakespeare est dramaturge, acteur, directeur de compagnie et poète.
Auteur de trente pièces de théâtre, de renommée mondiale, la poésie traverse toute son écriture. Il publie en 1619, 154 Sonnets dont Victor Hugo fera une traduction complète.
A portée existentielle et ontologique, les Sonnets déplorent la fuite du temps et veulent immortaliser l’amour et la beauté. Entre sentiment tragique et célébration, il développe une forme poétique, se basant sur trois quatrains et un couplet, qui fera des Sonnets parmi les œuvres les plus célèbres de la littérature universelle. S’y entremêlent langue savante et populaire, invention de vocabulaire.
Après s’être retiré à Stratford, Shakespeare décède en 1616, à l’âge de 52 ans.
Tahar Bekri
Que de fois je me suis abreuvé de larmes de sirène,
distillées d’alambics aussi noirs que l’enfer!
appliquant les craintes sur les espérances, les espérances sur les craintes,
perdant toujours à chacune de mes victoires!
Quelles misérables erreurs mon cœur a commises,
alors qu’il se croyait au comble du bonheur!
Comme mes yeux ont été jetés hors de leur sphère,
dans la distraction de cette fièvre délirante!
Ô bénéfice du mal!
J’ai reconnu ainsi que le pire fait paraître le bien meilleur,
et que l’amour en ruine, une fois restauré,
reparaît plus beau, plus fort, plus grand qu’il n’était d’abord.
Ainsi, je reviens par rebut à mon bonheur,
et je gagne par le mal trois fois plus que je n’ai perdu.
Très affecté par le décès de son ami, l’artiste Kafon, le rappeur Balti a annoncé le report de son concert prévu demain dimanche 11 mai 2025 à l’Espace Lumen à Bruxelles.
Le communiqué a été publié ce soir sur les réseaux sociaux par les organiseurs :
Ce report fait suite au décès de l’artiste Kafon, ami proche et collaborateur de Balti. Très affecté par cette disparition, Balti n’est pas en mesure de se produire dans un contexte aussi douloureux. Nous comprenons et soutenons pleinement sa décision de prendre le temps nécessaire pour faire son deuil.
Les billets déjà achetés resteront valables pour la nouvelle date, qui sera communiquée dès que possible. Les personnes souhaitant un remboursement pourront en faire la demande.
Nous adressons nos plus sincères condoléances à la famille de Kafon, à ses proches, à ses collègues et à l’ensemble de ses fans.
Nous remercions le public pour sa compréhension, sa patience et son soutien en ces circonstances exceptionnelles.
Lors de son passage dans l’émission « Noujoum » ce samedi 10 mai 2025, le chanteur Walid Ettounsi a tenu à rassurer ses fans sur son état de santé, remerciant chaleureusement toutes les personnes qui ont pris de ses nouvelles après sa récente opération. Il a confié avoir traversé une période difficile marquée par une perte auditive […]
Hommes et femmes se sont prêtés au jeu de la mise en scène, embarqués dans une aventure créative inédite. Réunissant des objets de tous horizons qui ont servi de décors, ils ont contribué à la création d’installations théâtrales qui donnent l’illusion d’être des peintures.
La Presse — Dans le cadre de la 6e édition de l’événement artistique pluridisciplinaire «Phosphor Creative District» qui se tient à Bhar Lazreg, à Yosr Ben Ammar Gallery, Nicolas Henry présente son exposition «Arbres de Vie».
N.Henry est un artiste photographe, metteur en scène et plasticien français diplômé des Beaux-Arts de Paris. Son écriture, très personnelle, se développe à la frontière entre le portrait, le théâtre et l’installation. Il fait jouer des personnages dans des univers oniriques construits par des communautés entières. Ses travaux mixant écriture, photographies, et sculptures ont été exposés dans le monde entier. Parallèlement à une carrière d’éclairagiste et de scénographe dans le spectacle, il a parcouru le monde en tant que réalisateur pour le projet «6 milliards d’autres» de Yann Arthus-Bertrand, il en a assuré la direction artistique lors de l’exposition au grand Palais à Paris. Il sort en 2016 un livre sur les communautés «Contes imaginaires autour du monde – World’s in the making» aux Editions Albin Michel, qui fait suite à sa série de portraits des ancêtres du monde entier «Les cabanes de nos grands-parents» et lui vaut le prix Méditerranée du livre d’art 2017. Commissionnée par Christine Cibert, son exposition personnelle «Arbres de Vie», qui se poursuivra jusqu’au 7 juin 2025, est le fruit de son séjour à El Mansoura, dans la région de Kesra où il est allé à la rencontres de ses habitants et de ses arbres millénaires entre caroubiers, oliviers et figuiers de Barbarie. «Nicolas Henry ne cesse de mettre en lumière des histoires de vie et de nature croisées sur sa route, ici et là. Après avoir photographié des acacias, des baobabs et des balanites au Tchad et au Sénégal, il expose pour la première fois en Tunisie sa nouvelle série intitulée «Arbres de Vie». Cet univers onirique, poétique, humaniste et écologique y est dévoilé», lit-on dans un texte présentateur de l’exposition. Hommes et femmes se sont prêtés au jeu de la mise en scène, embarqués dans une aventure créative inédite. Réunissant des objets de tous horizons qui ont servi de décors, ils ont contribué à la création d’installations théâtrales qui donnent l’illusion d’être des peintures. A découvrir.
… Des thèmes poignants racontés au fil des 23 poèmes répartis en 4 chapitres; les textes sont courts, légers et intenses à la fois, avec un grand jeu d’images et des références littéraires de différents horizons.
La Presse — La journaliste et poétesse Emna Louzir vient de publier un nouveau recueil en langue arabe intitulé «La marche des cierges» (Massirat al-choumoua». Animatrice et productrice d’émissions littéraires et culturelles à Radio Tunis, chaîne internationale, elle a déjà cinq ouvrages à son compte : quatre recueils de poésie en arabe littéraire et «Tout un poème», un recueil inspiré d’une production radiophonique portant le même titre, en collaboration avec Moëz Majed. Lauréate du prix Zoubeida Bchir pour la poésie en 2009, ses poèmes ont été traduits en italien, en anglais et en espagnol. Certains ont été publiés dans des anthologies au Canada, aux UAE et au Royaume-Uni.
«La marche des cierges», édité par Pop Libris, fait partie d’une série de publications littéraires baptisée «Pulsation» qui assemble des voix marquantes de la poésie contemporaine. Le titre fait écho aux célèbres vers de Mahmoud Darwiche «Elle dit : c’est comme si tu écrivais un poème.
Il dit : Je suis le rythme de ma circulation sanguine dans le langage des poètes».
L’idée est de rassembler les poèmes dans un format de livre de poche à un prix abordable. Un concept qui colle parfaitement à la vision de Emna Louzir, comme elle l’a indiqué dans la préface de ce recueil. Si le célèbre poète palestinien estime que le texte bat au rythme de son cœur, cette collection annoncée par Pop Libris aspire à faire de chaque vers une pulsation, un battement d’âme.
«La marche des cierges» reprend le fil des réflexions passées depuis «Ranin» paru en 2003. «Jusqu’à ce jour, mes écrits n’ont cessé d’être en osmose avec chaque battement de l’âme humaine, ses préoccupations, ses doutes, ses chocs et avec tout ce que la vie peut apporter à l’être humain», écrit Emna Louzir dans sa préface. Elle a puisé son inspiration dans des rencontres au gré du hasard et des conversations avec des inconnus. Ses vers témoignent de la force de la poésie dans l’expression des émotions les plus profondes : les horreurs, les douleurs, mais aussi la résilience des individus confrontés à de tragiques événements. La guerre, l’exode, le tremblement de terre à Agadir en 1960, les espoirs déçus… Des thèmes poignants racontés au fil des 23 poèmes répartis en 4 chapitres : «Prisonnier d’une illusion» «Que deviennent les histoires de l’enfance ?», «Pluie d’algues vertes» et «Sur la route qui mène à toi». Les textes sont courts, légers et intenses à la fois, avec un grand jeu d’images et des références littéraires de différents horizons. «Photographie», «La tulipe noire», «Poupée», «Sabra» qui fait écho à son tout premier recueil et d’autres poèmes engagés reflètent les tourments de l’histoire, synonymes de destruction et de désolation. Entre cris étouffés par les bombes, murmures dans les ruines, prières dans la nuit, on décèle derrière chaque vers une expérience, un moment de vérité. Des réflexions et une profondeur émotionnelle portent les traces d’une mémoire collective et méritent d’être explorées pour mieux comprendre l’impact des conflits armés sur notre histoire et notre humanité. La poétesse observe, pleure, dénonce et parfois console. Qu’il s’agisse de conflits anciens ou contemporains, les textes nous incitent ainsi à questionner le monde, et même à se révolter. Au fil de la lecture, les paysages détruits deviennent des métaphores de l’âme, d’une réalité intime qui transcende les époques. C’est de cette tension entre violence et beauté qu’est né ce recueil. Peut-on croire au pouvoir des mots, même lorsque tout semble s’effondrer ? «La poésie révèle ce qu’il y a de meilleur en nous », écrit Emna Louzir dans «La marche des cierges». La guerre déchire, brise, bouleverse. Et pourtant, au cœur du chaos, la poésie survit par les mots qui éclairent nos zones d’ombre et mettent en lumière nos élans de bonté, notre sensibilité, notre capacité à rêver, à résister et à aimer.
La Presse — Qui dit églantier en Tunisie, dit Zaghouan et vice versa ; la fleur porte trois pétales, la meilleure en porte cinq, mais la plus prisée, la plus odorante de ces fleurs est la variété dite «arbi ».
Mardi dernier, se tenait une rencontre dans cette ville de montagne et de rosier, pour la présentation du programme du festival de l’églantier. Tout un programme ! Cette fleur blanche qui a la grâce de la discrétion et la finesse des odeurs pousse sur les haies, dans les villes, elle grimpe sur les murs, ses fleurs, qui renferment des étamines jaunes, éclosent en mai jusqu’à juin. La floraison donne des fruits rouges ; un habitant, Zagouanais pur jus, présent à cette rencontre, apparemment connaisseur, nous apprend que le regretté Dr Zouhair Kallal affirme (dans une conférence à Zaghouan) que la pulpe, comestible, riche en vitamine C, est très efficace, conseillée contre beaucoup de douleurs liées à l’estomac. L’eau de l’églantier est, selon les traditions, connue pour ses effets bénéfiques, tonique, elle est consommée (depuis des siècles) pourrenforcer les fonctions cardiovasculaires et apaiser les émotions fortes. La culture de l’églantier a été introduite en Tunisie avec l’arrivée des Andalous, le sol à Zaghouan, riche en humus (il l’est de moins en moins selon les intervenants), est propice à sa culture. En plus des terrains cultivés, il se trouve par tradition familiale, dans chaque maison, vaste ou petite, un pied d’églantier planté, nous apprend-on. Pourquoi ses fleurs et leurs dérivés sont peu commercialisés sur le marché? L’urbanisation des terres, répondent les spécialistes, à quoi il faut ajouter la difficulté de trouver depuis quelques années de la main-d’œuvre, car la récolte exige de la discipline, elle se fait dès les premières lueurs du jour ( comme les pistils de safran). Comment remédier à cet état de fait ? Réserver des terrains et réintroduire la culture de cette fleur ? Encore faut-il que les responsables locaux soient conscients de cette richesse. Et en attendant ? Les responsables du Festival se démènent (depuis 39 sessions) pour vulgariser les vertus de cette fleur dont on pourrait extraire des eaux de beauté, des savons, etc. Une exposition des produits, des fameuses pâtisseries parfumées à l’eau d’églantier (Kaâk Warka) et des festivités autour de ce joyau est prévue au programme à l’avenue Habib Bourguiba, face au ministère du Tourisme.Une question posée lors de la rencontre à Zaghouan est restée sans réponse convaincante, pourquoi l’églantier, en dehors du territoire tunisien, n’est ni connu ni commercialisé comme l’eau de fleurs d’oranger à Nabeul ou plus récemment la rose (d’Alep) à Kairouan, etc. Il est temps pour les responsables de Zaghouan de développer cette fleur qui, à notre avis, pourrait facilement conquérir les marchés internationaux.