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ConfĂ©rence Ă  Carthage │ 95 % des activitĂ©s du cerveau sont encore mĂ©connues

19. Mai 2025 um 13:11

L’AcadĂ©mie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (BeĂŻt Al-Hikma) a organisĂ©, le vendredi 16 mai 2025, Ă  son siĂšge Ă  Carthage-Hannibal, une confĂ©rence sur le thĂšme «Interfaces conscient-inconscient et indiffĂ©rence de l’univers, absurdisme et vivant, et notre refuge dans la nĂ©gation et la sublimation».

La confĂ©rence a Ă©tĂ© donnĂ©e par le mĂ©decin, membre de l’AcadĂ©mie, Pr Rafik Boukhris, qui a traitĂ© dans son intervention du conscient et de l’inconscient humains dont l’apparition est un Ă©vĂ©nement trĂšs rĂ©cent datant de seulement 2 millions d’annĂ©es environ.

Pour y arriver, il a fallu que soient remplies plusieurs conditions physiques étranges car le conflit entre déterminisme physique et hasard biologique en ont été les acteurs principaux.

Il a fallu d’abord l’apparition de notre univers (probablement parmi de nombreux autres) il y a 13,8 milliards d’annĂ©es.

Il a fallu, quelques milliards d’annĂ©es aprĂšs, celle de la vie sur notre Terre, un minuscule grain de sable perdu parmi des milliards de milliards d’autres et cela il y a 4,6 milliards d’annĂ©es.

Il a fallu ensuite d’autres Ă©vĂ©nements essentiels : la grande oxydation de notre planĂšte, il y a 2,3 milliards d’annĂ©es; l’apparition du premier cerveau animal, il n’y a que 600 millions d’annĂ©es; pour arriver enfin Ă  la conscience humaine, hier, il y a 2 millions d’annĂ©es.

Ces différentes notions ont été revues, enchaßnant sur le substrat anatomique et le processus fonctionnel qui sous-tendent ce qui constitue notre «Moi».

Un intĂ©rĂȘt particulier a Ă©tĂ© accordĂ© aux derniĂšres donnĂ©es sur les activitĂ©s de notre cerveau, dont 95% sont encore mystĂ©rieuses (celles de notre inconscient) et seulement 5% sont de notre conscient et, en tant que tels, nous y avons accĂšs.

La dĂ©marche scientifique du Pr Boukhris est claire, un chemin fascinant, celui de l’émergence du «Moi» humain au sein de l’univers, dont les lois sont, Ă  la fois, d’une rigueur implacable et d’une complexitĂ© vertigineuse.

Le sujet traitĂ© invite Ă  prendre de la hauteur Ă  travers ces milliards d’annĂ©es d’évolution cosmique, biologique et cognitive pour mieux comprendre l’émergence du conscient et de l’inconscient.

C’est un voyage qui part de l’origine de l’univers pour atterrir dans les replis de notre systĂšme nerveux et qui n’est pas un simple retour vers le passĂ©; c’est une projection vers l’avenir, car, comprendre ce que nous sommes, c’est aussi entrevoir ce que nous pourrions devenir.

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Tendance haussiĂšre des tempĂ©ratures en Tunisie  

19. Mai 2025 um 12:47

L’Institut national de la mĂ©tĂ©orologie (INM) prĂ©voit pour mai, juin et juillet des tempĂ©ratures au plus haut des moyennes saisonniĂšres dans toutes les rĂ©gions de la Tunisie, traduisant une tendance vers un climat de plus en plus chaud.

Le bulletin de l’INM relatif aux prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques saisonniĂšres ne prĂ©voit pas de prĂ©cipitations notables durant cette mĂȘme pĂ©riode. Des pluies restent cependant possibles, notamment au nord et au centre du pays, mais elles seront rares et en dessous des moyennes saisonniĂšres.

I. B.  

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Le moteur d’un train assurant la liaison Sousse-Tunis prend feu  

19. Mai 2025 um 12:42

Le moteur d’un train de la SociĂ©tĂ© nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) assurant la desserte Sousse – Tunis a pris feu, ce matin, lundi 19 mai 2025, au niveau de la zone industrielle de KalĂąa Kebira.

Selon MosaĂŻque FM, qui a rapportĂ© cette information, l’incendie a Ă©tĂ© rapidement maĂźtrisĂ© sans faire de blessĂ©s et la locomotive endommagĂ©e a Ă©tĂ© remplacĂ©e pour assurer le transport des passagers vers Tunis.

I. B.

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Tunis │ La grĂšve gĂ©nĂ©rale des taxis individuels observĂ©e Ă  hauteur de 95%  

19. Mai 2025 um 12:04

Le président du syndicat de base des chauffeurs de taxis individuels, Nader Kazdaghli, a déclaré que la grÚve générale de ses collÚgues dans les gouvernorats du Grand-Tunis (Ariana, Manouba, Ben Arous et Tunis) a atteint, ce lundi 19 mai 2025, vers 10 heures du matin, le taux de 95%.

Dans une dĂ©claration Ă  Diwan FM, Kazdaghli a indiquĂ© que cette grĂšve gĂ©nĂ©rale a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e suite Ă  l’absence de rĂ©action des autoritĂ©s aux revendications des taxistes, dont l’augmentation du tarif affichĂ© par les compteurs, et ce malgrĂ© les nombreux courriers envoyĂ©s Ă  cet effet aux services compĂ©tents.

Kazdaghli a ajoutĂ© que les taxistes grĂ©vistes observent aussi un sit-in de protestation devant le siĂšge du ministĂšre des Transport Ă  Tunis et que leurs mains sont tendues pour d’éventuelles nĂ©gociations sur les diffĂ©rentes dolĂ©ances du secteur.

Ce secteur est en crise et le dernier communiqué du ministÚre des Transports ne répond pas aux attentes des professionnels, a souligné Kazdaghli.

I. B.

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Tunisie │ Report du procĂšs du prĂ©sumĂ© terroriste Bilel Chaouachi

19. Mai 2025 um 11:42

La chambre pénale spécialisée dans les affaires terroristes a décidé de reporter au mois de juin 2025 le procÚs du terroriste présumé Bilel Chaouachi, et ce à la demande de ses avocats.

Diwan FM, qui a rapportĂ© l’information ce lundi 19 mai 2025, en citant une source bien informĂ©e, a indiquĂ© que le ministĂšre de l’IntĂ©rieur avait inscrit Bilel Chaouachi sur la liste des Ă©lĂ©ments terroristes en 2019, pour avoir fait partie des organisations jihadistes Jibhat Al-Nosra et Etat slamique (DaĂȘch) en Syrie.     

La Commission nationale de la lutte contre le terrorisme avait de son cÎté gelé ses biens et avoirs financiers.

I. B.

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Xinhua : «PĂ©kin s’apprĂȘte Ă  approfondir sa coopĂ©ration avec Tunis»

19. Mai 2025 um 11:00

«La Chine est disposĂ©e Ă  approfondir sa coopĂ©ration avec la Tunisie dans les domaines culturel, universitaire, touristique, mĂ©diatique et autres, Ă  renforcer les Ă©changes et l’apprentissage mutuel entre les civilisations, Ă  coordonner et coopĂ©rer Ă©troitement dans les affaires internationales et rĂ©gionales, et Ă  promouvoir le dĂ©veloppement stable et durable des relations bilatĂ©rales».

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© Li Shulei, membre du Bureau politique du ComitĂ© central du Parti communiste chinois et chef du DĂ©partement de l’information du ComitĂ© central du PCC, qui a conduit une dĂ©lĂ©gation du PCC en visite en Tunisie de mercredi 14 Ă  samedi 17 mai 2025 et a rencontrĂ© plusieurs responsables tunisiens et Ă  leur tĂȘte le prĂ©sident de la rĂ©publique KaĂŻs SaĂŻed.

Selon l’agence chinoise Xinhua, lors de cette rencontre, qui eut lieu jeudi au Palais de Carthage, M. Li a transmis les salutations cordiales du prĂ©sident Xi Jinping Ă  M. SaĂŻed et a rappelĂ© qu’en mai 2024, les deux chefs d’État avaient annoncĂ© conjointement l’établissement du partenariat stratĂ©gique sino-tunisien, traçant ainsi un nouveau cadre pour le dĂ©veloppement des relations bilatĂ©rales.

Il a soulignĂ© que la Chine Ă©tait prĂȘte Ă  travailler avec la Tunisie pour mettre en Ɠuvre l’important consensus atteint par les deux dirigeants, faire progresser l’amitiĂ© traditionnelle des deux pays, consolider la confiance politique mutuelle, renforcer les Ă©changes d’expĂ©riences en matiĂšre de gouvernance et d’administration, et promouvoir conjointement la construction de haute qualitĂ© de l’initiative «la Ceinture et la Route» pour des rĂ©sultats mutuellement bĂ©nĂ©fiques, a ajoutĂ© Xinhua.

SaĂŻed a demandĂ© Ă  M. Li de transmettre ses sincĂšres salutations et ses meilleurs vƓux Ă  M. Xi, affirmant que la Tunisie attache une grande importance au dĂ©veloppement de ses relations avec la Chine. Il a Ă©galement saluĂ© les rĂ©alisations de la Chine en matiĂšre de dĂ©veloppement et son rĂŽle crucial dans les affaires internationales, remerciant la Chine pour son soutien au dĂ©veloppement Ă©conomique et social de la Tunisie, prĂ©cise encore l’agence.

I. B.

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Programme des demi-finales de la Coupe de Tunisie de football

19. Mai 2025 um 10:23

Le tirage au sort des demi-finales de la Coupe de Tunisie de football (2024-2025) a Ă©tĂ© effectuĂ© dimanche 17 mai 2025, au cours de l’émission ‘‘Dimanche Sport’’, sur Al Watania 1.

Le tirage au sort a donné lieu aux confrontations suivantes :

Samedi 24 mai à Monastir (16h00): US Monastir – Stade Tunisien.

Dimanche 25 mai Ă  Ben Guerdane (16h00): US Ben Guerdane – EspĂ©rance de Tunis.

En quart de finales, les quatre Ă©quipes s’étaient qualifiĂ©es face, respectivement, au Club africain, l’Etoile du Sahel, El-Qawafel de Gafsa et l’EspĂ©rance de Zarzis.

I. B.  

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Quand le systĂšme tue l’ñme â”‚ Ce que nous avons perdu et ce que nous pouvons retrouver

19. Mai 2025 um 09:16

Aujourd’hui, face aux guerres, aux bouleversements climatiques, Ă  la montĂ©e du dĂ©sespoir intĂ©rieur, je ne peux m’empĂȘcher de me demander : oĂč avons-nous dĂ©sappris Ă  vivre ? Est-ce que, quelque part, le monde extĂ©rieur n’est-il pas le reflet d’un dĂ©sĂ©quilibre profond entre nos polaritĂ©s intĂ©rieures ?  (Ph. « One of a kind Â», aquarelle sur papier de Natacha St-Amand, Canada).

Manel Albouchi *

Masculin et fĂ©minin : non pas en tant que genres, mais en tant que forces symboliques; principes qui cohabitent, s’opposent, se cherchent en chacun de nous. 

Le dĂ©sĂ©quilibre entre ces deux pĂŽles semble ĂȘtre devenu une norme. Et peut-ĂȘtre est-ce lĂ  que se niche une part de notre mal-ĂȘtre collectif, de notre violence quotidienne, de notre perte de sens. 

Le patriarcat n’est pas qu’une affaire de genre 

Le principe masculin : maĂźtrise, rationalitĂ©, performance, conquĂȘte a pris le dessus, non pas sur les hommes ou les femmes, mais sur la dimension symbolique du fĂ©minin : accueil, rĂ©ceptivitĂ©, Ă©coute, lenteur. 

Dans une sociĂ©tĂ© qui valorise le contrĂŽle, la rentabilitĂ©, la domination, oĂč trouve-t-on encore la place pour l’intĂ©rioritĂ©, le soin, l’intuition ? 

Carl Gustav Jung appelait ces deux polaritĂ©s l’anima et l’animus : les deux pĂŽles Ă©nergĂ©tiques de notre psychĂ©. L’équilibre entre ces deux polaritĂ©s est la clĂ© de la santĂ© psychique. Mais aujourd’hui, nous sommes poussĂ©s Ă  nier notre anima intĂ©rieure, Ă  fuir le silence et l’introspection, engluĂ©s dans l’overthinking ** et la course Ă  la performance. 

La violence comme symptĂŽme 

On peut voir aussi dans le dĂ©sĂ©quilibre de ces polaritĂ©s une explication, peut-ĂȘtre partielle, des violences qui se manifestent autour de nous. Prenons la violence verbale, banalisĂ©e dans nos rues, dans nos maisons, dans nos gestes, dans notre langage et dans les insultes sexistes qui tournent inlassablement autour du sexe, du phallus, du pouvoir de dominer. 

Cette violence symbolique, sourde, qui ne laisse pas de bleus mais qui sape la confiance, dĂ©truit l’estime de soi et creuse les fractures sociales, est trop souvent banalisĂ©e. 

Et moi, en tant que femme, psychologue, citoyenne : je refuse cette banalisation. Je crois que la dignitĂ© commence par le respect de la parole, et que le changement commence par une nouvelle Ă©thique de la relation. 

La blessure Ă©cologique  

Mary Douglas, dans ‘‘De la souillure’’, nous montre comment les notions de propre et d’impur ne relĂšvent pas seulement de l’hygiĂšne, mais de la structure mĂȘme de nos reprĂ©sentations culturelles. 

Le fĂ©minin, comme la Terre, est souvent perçu comme trouble, impĂ©nĂ©trable, ambigu, et donc potentiellement dangereux. Cette peur de l’indistinct, de l’organique, du cycle, justifie l’exclusion, le contrĂŽle, la violence symbolique et matĂ©rielle. 

Et cette logique a des consĂ©quences tragiques. Le dĂ©sĂ©quilibre entre le masculin et le fĂ©minin se manifeste aujourd’hui dans l’effondrement de notre monde. La Terre, principe fĂ©minin par excellence, fĂ©conde, enveloppante, nourriciĂšre est blessĂ©e. 

À GabĂšs, les nappes phrĂ©atiques sont saturĂ©es de produits chimiques. Les palmeraies, jadis luxuriantes, Ă©touffent sous les rĂ©sidus industriels. 

Le stress hydraulique devient chronique, les sources se tarissent, les riviĂšres sont dĂ©tournĂ©es ou bĂ©tonnĂ©es. 

Les terres se craquellent, mais la sĂ©cheresse est aussi intĂ©rieure. Nous vivons une sĂ©cheresse des affects. Nos cƓurs, Ă  force de surmenage, de performance, d’isolement, se dessĂšchent. 

Nous n’osons plus pleurer, plus Ă©couter, plus sentir. L’émotion devient une faiblesse, l’introspection une perte de temps, la tendresse un luxe. 

L’air, la mer, les sols portent les stigmates d’un systĂšme fondĂ© sur l’exploitation, la performance, la domination. 

Ce que nous faisons Ă  la planĂšte, nous le faisons aussi Ă  notre psychĂ©. 

En coupant les arbres, nous avons aussi coupĂ© les liens symboliques, les racines profondes, nous avons stĂ©rilisĂ© l’imaginaire. 

En empoisonnant la terre, nous avons empoisonnĂ© les mĂ©moires affectives, les rĂ©cits fondateurs. 

En maĂźtrisant les cycles naturels, nous avons niĂ© nos propres rythmes internes. Nous avons oubliĂ© la lenteur, la respiration, l’écoute. 

Et dans ce saccage, nous avons rendu nos enfants orphelins, orphelins de la Terre, orphelins des grands-mĂšres conteuses, des chants sacrĂ©s, des rites de passage, orphelins de l’ñme du monde, cette Ăąme nourriciĂšre, enveloppante, fĂ©minine. 

Alors ils partent. Ils partent Ă  la recherche de ce qu’on ne leur a pas transmis. 

Ils fuient, parfois, dans des ailleurs numĂ©riques ou gĂ©ographiques. Ils errent, dĂ©connectĂ©s, car le tissu symbolique est trouĂ©. Et dans cette errance, ils cherchent des repĂšres, un sol, une parole, un sens. 

Une sagesse perdue 

Mona Chollet, dans ‘‘SorciĂšres. La puissance invaincue des femmes’’, nous rappelle combien la modernitĂ© s’est construite sur l’exclusion de figures fĂ©minines libres et puissantes. Les guĂ©risseuses, les sage-femmes, les femmes qui vivaient sans l’ombre du mari, qui n’attendaient pas d’autorisation, ces femmes qui dĂ©tenaient un savoir ancestral, transmis de bouche Ă  oreille, de ventre Ă  main, ont Ă©tĂ© systĂ©matiquement persĂ©cutĂ©es. 

Ces femmes incarnaient une autre maniĂšre d’ĂȘtre au monde : en lien avec la terre, les cycles, les rĂȘves, les intuitions. Elles reprĂ©sentaient une autonomie qui faisait peur, car elle Ă©chappait au contrĂŽle des dogmes religieux, mĂ©dicaux ou patriarcaux. 

Le fĂ©minin qui soigne a Ă©tĂ© rĂ©duit au silence, au mieux folklorisĂ©. 

Pierre Bourdieu, dans ‘‘La domination masculine’’, montre comment cette logique d’infĂ©riorisation du fĂ©minin s’est institutionnalisĂ©e. Elle est devenue une norme invisible mais structurante, inscrite dans les lois, les langages, les postures, les imaginaires. Le masculin y est vu comme universel, lĂ©gitime, objectif; le fĂ©minin comme particulier, subjectif, secondaire. 

Le corps des femmes est alors codifiĂ©, contrĂŽlĂ©, rĂ©duit Ă  sa fonction reproductive ou sĂ©ductrice, mais jamais reconnu comme source de savoir ou de puissance intĂ©rieure. 

Et puis il y a Carlos Castaneda et ses enseignements. Il a introduit une autre grille de lecture avec la distinction entre le tonal : le monde visible, rationnel, organisĂ©, et le nagual : l’invisible, le rĂȘve, l’énergie subtile, il nous invite Ă  redonner place Ă  l’intuition, Ă  l’écoute des signes, Ă  l’expĂ©rience directe du mystĂšre. 

Cette vision rejoint celle des traditions mystiques orientales et soufies, oĂč la connaissance passe aussi par le ressenti, le corps, l’expĂ©rience de l’inconnu. 

Aujourd’hui, cette sagesse ancestrale est Ă  peine audible. Mais elle survit dans les mĂ©moires silencieuses, dans les gestes oubliĂ©s, dans les contes, les plantes, les rĂȘves. 

Elle attend que nous la reconnaissions Ă  nouveau, non pas comme folklore, mais comme chemin de connaissance, voie de soin, et rĂ©ponse Ă  la crise du sens. 

Et maintenant ? 

Je ne prĂ©tends pas avoir de solution miracle, mais peut-ĂȘtre pouvons-nous commencer par rĂ©apprendre Ă  Ă©couter, Ă  accueillir le silence, Ă  nous reconnecter Ă  la lenteur, Ă  reconnaĂźtre la puissance de la vulnĂ©rabilitĂ© et Ă  oser dire que le fĂ©minin en nous, autour de nous, n’est pas une faiblesse, mais un chemin de guĂ©rison. 

Ce n’est pas une guerre des sexes. Ce n’est pas un appel Ă  renverser le masculin. C’est un appel Ă  l’équilibre. Une invitation Ă  une transmutation intĂ©rieure, Ă  une transformation collective. 

Car c’est lĂ  que, peut-ĂȘtre, se trouvent les rĂ©ponses durables Ă  la violence, aux conflits, et Ă  la crise Ă©cologique : dans ce subtil dialogue entre nos polaritĂ©s, entre la voix qui affirme et celle qui Ă©coute, entre l’esprit qui contrĂŽle et l’ñme qui ressent, entre ce que nous avons perdu
 et ce que nous pouvons encore retrouver. 

Je nous invite donc Ă  rĂ©flĂ©chir, Ă  sentir, et Ă  dialoguer autour de cette question essentielle : comment retrouver cette harmonie en nous et autour de nous ? 

* PsychothĂ©rapeute et psychanalyste.

** Littéralement le «penser trop», entendu comme la propension à ressasser en boucle, de façon obsessionnelle, un certain nombre de pensées ou sentiments négatifs

Sources : 

M. Douglas. De la souillure. Essai sur la notion de pollution et de tabou, La dĂ©couverte. 

P. Bourdieu. La domination masculine, Points. 

C-G. Jung. L’ñme et la Vie, Le livre de poche. 

Mona Chollet. SorciĂšres. La puissance invaincue des femmes, Zones. 

C. Castaneda. Histoires de pouvoir, Folio.  

Carol Gilligan. Une voix diffĂ©rente. Pour une Ă©thique du care, Champs. 

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L’humanitĂ© menacĂ©e d’un Tchernobyl moral

19. Mai 2025 um 08:30

A l’ùre de la communication tous azimuts, nous assistons, impuissants, au rĂšgne des mensonges, bobards, infox et autres fake news, porteurs de haines croisĂ©es, de dĂ©magogie assumĂ©e et de violence latente. Et l’avenir de l’humanitĂ© n’a jamais Ă©tĂ© aussi prĂšs d’une nouvelle dĂ©flagration mondiale. OĂč allons-nous ?

Fathi Bchir *

Jamais sans doute l’humanitĂ© n’a eu Ă  sa disposition autant de moyens de communication. La rĂ©volution numĂ©rique est passĂ©e par lĂ  : smartphones, internet, email et autres rĂ©seaux sociaux sont des passerelles extraordinaires pour faire passer les idĂ©es. On en attendait un surcroĂźt d’actions pour l’éducation, pour l’explication didactique ou la dĂ©monstration pĂ©dagogique et argumentaire, pour la vulgarisation scientifique et les Ă©changes d’idĂ©es et d’informations. Il en est malheureusement autrement.

Les bobards et infox sont partout et s’étalent sur des pages et des pages. La dĂ©magogie est reine, le populisme en toile de fond gĂ©nĂ©rale. On peut l’observer, un Tchernobyl moral et informationnel est en cours de rĂ©alisation. Le risque d’abĂȘtissement gĂ©nĂ©ral et patent. Le tout nourrit un Ă©veil identitaire malsain qui se bĂątit sur une trame de haines croisĂ©es.

En arriverons-nous un jour au point oĂč il faudra interdire les rĂ©seaux sociaux pour sauver les dĂ©mocraties, les rapports humains et la saine pensĂ©e ? Cela ne sera probablement que par une dĂ©cision individuelle de chacun, de rester ou non sur ces rĂ©seaux maudits. Sachant qu’il est toutefois difficile de s’en passer.

* Journaliste.

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Houda Mejdoub │ Les Prix Comar distinguent une plume singuliùre

19. Mai 2025 um 07:59

La 29ᔉ Ă©dition des Prix Comar du roman tunisien a couronnĂ© ‘‘Écoute-moi ma fille’’ de Houda Mejdoub du Prix DĂ©couverte en langue française, une distinction mĂ©ritĂ©e pour une voix littĂ©raire Ă©mergente.

Djamal Guettala

Ce roman, publiĂ© aux Éditions Arabesques, s’impose comme une exploration poignante des liens familiaux, du poids du passĂ© et de la quĂȘte de rĂ©conciliation. 

À travers le regard de Fatma, une octogĂ©naire confrontĂ©e aux prĂ©mices de l’Alzheimer, Mejdoub tisse une toile d’émotions oĂč le souvenir devient un acte de rĂ©sistance. La narration, fluide et Ă©motive, navigue entre les Ă©poques, dĂ©voilant les non-dits et les blessures enfouies. La relation mĂšre-fille, au cƓur du rĂ©cit, est traitĂ©e avec une dĂ©licatesse rare, offrant au lecteur une immersion totale dans l’univers des protagonistes. 

Une plume qui touche et interroge

La force du roman rĂ©side dans sa capacitĂ© Ă  mĂȘler l’intime Ă  l’universel. Mejdoub parvient Ă  capturer les subtilitĂ©s des relations humaines, Ă  dĂ©crire les silences lourds de sens et Ă  offrir des portraits de femmes fortes, fragiles et rĂ©silientes. Son Ă©criture, tantĂŽt poĂ©tique, tantĂŽt crue, rĂ©sonne longtemps aprĂšs la derniĂšre page tournĂ©e. 

Le Prix DĂ©couverte dĂ©cernĂ© Ă  ‘‘Écoute-moi ma fille’’ souligne l’émergence d’une auteure prometteuse sur la scĂšne littĂ©raire tunisienne. Ce prix, attribuĂ© lors de la cĂ©rĂ©monie du 17 mai 2025 au Théùtre municipal de Tunis, met en lumiĂšre une Ɠuvre qui, au-delĂ  de sa qualitĂ© littĂ©raire, interroge sur les dynamiques familiales, la mĂ©moire et le passage du temps. 

Avec ce premier roman, Houda Mejdoub s’impose comme une voix Ă  suivre. Son Ă©criture, alliant sensibilitĂ© Ă  fleur de peau et profondeur philosophique, promet de belles explorations littĂ©raires Ă  venir. Les lecteurs attentifs Ă  la richesse de la littĂ©rature tunisienne contemporaine auront sans doute plaisir Ă  suivre son parcours. 

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Vient de paraĂźtre l Gaza y a-t-il une vie avant la mort ?

19. Mai 2025 um 07:36

Le poĂšte marocain, Abdellatif LaĂąbi, ne mĂ©nage pas ses efforts depuis des dĂ©cennies dans la traduction de la poĂ©sie palestinienne pour la faire connaĂźtre auprĂšs du public de langue française. Et pour poursuivre cette tĂąche louable, toute plongĂ©e dans les remous tragiques de l’Histoire, il publie ‘‘Gaza y a-t-il une vie avant la mort ?’’ Une anthologie de la poĂ©sie gazaouie d’aujourd’hui. (Ph. Le poĂšte palestinien Mosab Abu Toha, prix Pulitzer aux Etats-Unis, parmi les ruines de Gaza.)

Un ouvrage, accessible, en édition de poche, bienvenu et à point nommé, qui rassemble 26 poÚtes de Gaza dont les textes sont réunis par le poÚte marocain, Yassine Adnane. Il porte une parole profonde et douloureuse, inquiÚte et courageuse, mais résistante au désespoir, à la tragédie, attachée à la vie, en dépit de la mort si présente.

Un choix de poĂšmes qui s’insurgent contre la guerre, la spoliation de la terre et la barbarie. MĂȘme si des poĂšmes dĂ©veloppent parfois, une Ă©criture apaisĂ©e, dĂ©jouant toute violence.

De nombreux poĂštes sont mĂ©connus, mĂȘme du public arabophone – Et ce n’est pas le moindre mĂ©rite de ce recueil collectif – Ă  cĂŽtĂ© de voix comme celles d’Achraf Fayad qui fut incarcĂ©rĂ© en Arabie Saoudite et libĂ©rĂ© grĂące Ă  une campagne internationale de solidaritĂ©, ou de Mosab Abu Toha, traduit rĂ©cemment aux Ă©ditions Robert Laffont et laurĂ©at du Pulitzer Prize, aux Etats-Unis.

Malgré les bombes et la terreur, comme il est écrit sur la couverture, la présence du poÚme est une nécessité pour dire son humanité, face à ceux qui veulent la nier, la détruire.

Huit poĂštes femmes sont traduites dans cette anthologie qui deviendra vite une rĂ©fĂ©rence, une rĂ©ponse Ă  la dĂ©sinformation, au mensonge, Ă  la dĂ©figuration, Ă  l’incrimination, Ă  la nĂ©gation de l’Histoire, Ă  la destruction de l’Humain.

A l’occasion de la parution de l’anthologie, des poĂštes palestiniens sont invitĂ©s et mis Ă  l’honneur au MarchĂ© de la poĂ©sie (18-22 juin 2025), ainsi qu’à la Maison de la poĂ©sie de Paris (16-24 juin 2025).

Tahar Bekri

‘‘Gaza, y a-t-il une vie avant la mort ? Anthologie de la poĂ©sie gazaouie d’aujourd’hui’’, Ă©ditions Points, 2025, 200 p.

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Gestern — 18. Mai 2025Haupt-Feeds

‘‘Promis le ciel’’ d’Erige SĂ©hiri ou la chasse des dĂ©mons

18. Mai 2025 um 12:56

‘‘Promis le ciel’’, le dernier film de la rĂ©alisatrice franco-tunisienne Erige Sehiri, prĂ©sentĂ© Ă  la 7e Ă©dition du Festival de Cannes (13-24 mai 2025), dans la section Un Certain Regard, offre un portrait puissant et rare de trois migrantes qui peinent Ă  joindre les deux bouts en Tunisie.

Latif Belhedi

Sehiri, ancienne journaliste d’investigation, affirme qu’il Ă©tait important de porter Ă  l’écran des histoires de femmes. «On entend souvent des histoires de migration Ă  travers le regard des hommes, et non celui des femmes», a-t-elle dĂ©clarĂ© Ă  Sophie Torlotin de RFI aprĂšs la projection en avant-premiĂšre Ă  Cannes.

«On parle aussi beaucoup de la migration de l’Afrique vers l’Europe. Mais (
) 80 % de cette migration reste en Afrique. J’ai trouvĂ© que cela offrait un contexte trĂšs puissant pour renverser un peu le rĂ©cit», a-t-elle ajoutĂ©.

Il est intĂ©ressant de noter que la cinĂ©aste a observĂ© que les Tunisiens appellent les migrants d’Afrique subsaharienne «Africains», ce qui dĂ©note une sĂ©paration entre l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud du Sahara «comme s’ils ne faisaient pas partie du mĂȘme continent», dit-elle en riant.

MĂȘlant style documentaire et fiction, Sehiri tisse avec soin une image de la sociĂ©tĂ© tunisienne moderne loin des images habituellement vĂ©hiculĂ©es par la presse.

Erige Sehiri. Ph. Maya Zardi..

Le scĂ©nario : Marie est une Ivoirienne de 40 ans installĂ©e en Tunisie depuis une dizaine d’annĂ©es. Elle partage sa vie entre son mĂ©tier de journaliste et sa vocation de pasteur Ă©vangĂ©liste. Moderne et engagĂ©e, elle accueille chez elle des femmes dont la situation est fragile. Comme NanĂ©, une jeune maman dont le passeport a Ă©tĂ© confisquĂ© par son employeuse, et Jolie, une artiste prometteuse en situation prĂ©caire, dont le pĂšre ordonne le retour en CĂŽte d’Ivoire.

Quand les trois femmes recueillent Kenza, 4 ans, rescapĂ©e d’un naufrage, leur refuge se transforme en famille recomposĂ©e tendre mais intranquille dans un climat social de plus en plus prĂ©occupant.

Le film raconte les aventures de ce trio détonnant riche de roublardise, inventivité et humour. Mais les récentes tensions entre les Subsahariens, les Tunisiens et la police vont venir bouleverser cet équilibre précaire. Elles vont devoir faire des choix.

La distribution : AĂŻssa MaĂŻga, Debora Lobe Naney, Laetitia Ky, Estelle Kenza Dobgo et Mohamed GrayaĂą.

La critique : «AprĂšs â€˜â€˜Sous les figuiers’’, son long mĂ©trage prĂ©cĂ©dent dans lequel elle proposait une peinture pleine de finesse et de poĂ©sie de la sociĂ©tĂ© tunisienne, Erige Sehiri revient Ă  la charge. Elle se positionne dans les sphĂšres les plus Ă©levĂ©es du cinĂ©ma mondial, avec un film qui jette un autre regard sur cette sociĂ©tĂ© en impasse», note le critique Hassouna Mansouri dans AfricinĂ©. Il ajoute : «Comme entrĂ©e en matiĂšre, cette fois-ci, elle a choisi l’angle de la migration, une question qui tourmente son pays d’origine, mais aussi l’actualitĂ© mondiale. Dans ce nouveau film, Erige Sehiri part Ă  la chasse des dĂ©mons qui se rĂ©veillent dans une rĂ©alitĂ© oĂč la vie a des allures de cauchemar.»

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273 migrants secourus au large des cĂŽtes tunisiennes et maltaises

18. Mai 2025 um 11:50

L’Ocean Viking, un navire de l’organisation non gouvernementale SOS MĂ©diterranĂ©e, a secouru 273 migrants en situation irrĂ©guliĂšre, dont sept enfants, lors de trois opĂ©rations distinctes au large des cĂŽtes tunisiennes et maltaises, rapporte ce dimanche 18 mai 2025 l’agence de presse qatari QNA.

L’organisation, basĂ©e Ă  Marseille en France, a indiquĂ© dans un communiquĂ© que les migrants se trouvaient Ă  bord de trois embarcations dĂ©labrĂ©es en dĂ©tresse et que l’équipage leur avait prodiguĂ© les soins mĂ©dicaux nĂ©cessaires, car ils souffraient d’épuisement et du mal de mer.

L’organisation a prĂ©cisĂ© que le navire avait reçu une alerte tĂŽt samedi matin concernant une embarcation en bois surchargĂ©e dans la zone de recherche et de sauvetage tunisienne, et que 65 personnes avaient Ă©tĂ© secourues.

Peu aprĂšs, l’Ocean Viking a rĂ©pondu Ă  une deuxiĂšme alerte concernant une autre embarcation en difficultĂ©. En coopĂ©ration avec le navire de sauvetage Aurora de Sea-Watch, 77 personnes, dont deux enfants, ont Ă©tĂ© identifiĂ©es et transfĂ©rĂ©es en lieu sĂ»r Ă  bord.

Lors d’une troisiĂšme opĂ©ration, l’équipage a repĂ©rĂ© une embarcation en bois en dĂ©tresse dans la zone de recherche et de sauvetage maltaise, oĂč 131 personnes ont Ă©tĂ© secourues, dont un nourrisson et quatre enfants.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2 475 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es ou portĂ©es disparues en tentant la traversĂ©e de la MĂ©diterranĂ©e vers l’Europe en 2024, la plupart sur la route de la MĂ©diterranĂ©e centrale, l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.

Depuis dĂ©but 2025, environ 500 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es ou portĂ©es disparues sur cette mĂȘme route.

D’aprùs QNA.

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Kairouan │ Deux blessĂ©s graves dans un accident de la route Ă  Raqqada

18. Mai 2025 um 11:31

Ce dimanche 18 mai 2025, un accident de la route a eu lieu au niveau de Raqqada, dans la délégation de Kairouan Sud, qui a fait plusieurs blessés dont deux dans un état jugé critique.

C’est ce qu’a rapportĂ© Diwan FM, ce matin, ajoutant, en citant des tĂ©moins oculaires, que le conducteur d’un minibus a perdu le contrĂŽle de son vĂ©hicule, en essayant d’éviter le choc avec une voiture lĂ©gĂšre ayant brusquement coupĂ© sa route, et a heurtĂ© la terrasse d’un cafĂ©.

Les agents de la protection civile se sont dĂ©pĂȘchĂ©s sur les lieux de l’accident et ont procĂ©dĂ© aux premiers secours et au transport des blessĂ©s graves Ă  l’hĂŽpital des Aghlabides de Kairouan.

Le minibus en question a Ă©tĂ© affrĂ©tĂ© par le Conseil rĂ©gional de Kairouan pour transporter les joueuses de l’Association fĂ©minine de Bouhajla qui devaient jouer un match aujourd’hui.  

I. B.

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Tunisie │ Charte pour un environnement scolaire sans tabac

18. Mai 2025 um 10:38

Signature de la charte pour un environnement scolaire sans tabac et lancement du projet Kids’ Athletics dans 19 Ă©coles primaires en Tunisie.

Selon les derniĂšres donnĂ©es nationales sur le tabac dans les Ă©coles en Tunisie publiĂ©es en 2024, la situation est prĂ©occupante. En effet, 14,1 % des Ă©lĂšves ĂągĂ©s de 13 Ă  15 ans consomment un produit du tabac : cette proportion atteint 19,4 % chez les garçons et 8,8 % chez les filles.

En tenant compte des cigarettes électroniques, le taux grimpe à 22,8%, soit 30,7% chez les garçons et 14,9% chez les filles.

47,5% des enfants ayant essayĂ© la cigarette l’ont fait avant l’ñge de 12 ans.

En parallĂšle, d’autres Ă©tudes indiquent une baisse marquĂ©e de la pratique d’activitĂ©s physiques rĂ©guliĂšres et une hausse inquiĂ©tante de la sĂ©dentaritĂ©, de l’obĂ©sitĂ© et de l’usage excessif des Ă©crans (plus de 75% des enfants). Le taux de pratique rĂ©guliĂšre du sport est passĂ© de 35% en 2009 Ă  seulement 12,1% en 2020.

C’est pour faire face Ă  cette situation prĂ©occupante, que 19 Ă©coles primaires ont signĂ©, le samedi 17 mai 2025, une charte pour un environnement scolaire sans tabac, affirmant leur engagement Ă  crĂ©er un environnement Ă©ducatif sain, sĂ©curisĂ© et propice au dĂ©veloppement des Ă©lĂšves.

Cette initiative s’inscrit dans l’application de l’article 8 de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) pour la lutte antitabac, qui appelle Ă  protĂ©ger les enfants contre toute exposition au tabac dans les espaces publics, et en particulier en milieu scolaire.

En complĂ©ment de la signature de la charte, le projet Kids’ Athletics a Ă©tĂ© lancĂ© pour promouvoir l’activitĂ© physique dans les Ă©coles. Il vise Ă  prĂ©venir les comportements Ă  risque, tels que le tabagisme et d’autres habitudes de vie malsaines.

Ce projet novateur, destinĂ© Ă  plus de 7 000 enfants, Ă  travers tout le pays, en particulier dans les zones rurales, incarne une approche concrĂšte et intĂ©grĂ©e de promotion de la santĂ© par le sport et l’éducation. Il associe activitĂ© physique, sensibilisation sanitaire et Ă©ducation citoyenne.

Pour assurer une mise en Ɠuvre efficace, 19 enseignants des Ă©coles concernĂ©es ont suivi une formation intensive de deux jours (thĂ©orique et pratique) animĂ©e par la FĂ©dĂ©ration tunisienne d’athlĂ©tisme (FTA), axĂ©e sur l’utilisation du kit pĂ©dagogique Kids’ Athletics pour des activitĂ©s sportives ludiques et Ă©ducatives.

Ce projet illustre un modĂšle avancĂ© de partenariat intersectoriel, coordonnĂ© par l’Observatoire national du sport  (ONS) sous la tutelle du ministĂšre de la Jeunesse et des Sports, en collaboration avec les ministĂšres de la SantĂ©, de l’Éducation, la FTA, l’OMS, et la Convention-cadre pour la lutte antitabac.

Cette initiative concrĂ©tise les engagements de la Tunisie dans la mise en Ɠuvre Convention-cadre pour la lutte antitabac, tout en contribuant Ă  atteindre les Objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD), notamment en favorisant la bonne santĂ© et le bien-ĂȘtre (ODD 3) ainsi qu’une Ă©ducation de qualitĂ© dans un environnement sĂ»r et sain (ODD 4).

Communiqué.

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Les laurĂ©ats des Prix Comar 2025 du roman tunisien  

18. Mai 2025 um 08:45

La cĂ©rĂ©monie de remise des Prix Comar du roman tunisien s’est dĂ©roulĂ©e, samedi 17 mai 2025, au théùtre municipal de Tunis, dans une ambiance festive oĂč littĂ©rature, musique et chant font bon mĂ©nage pour le bonheur du public prĂ©sent.

Imed Bahri

Comme chaque annĂ©e, la proclamation des noms des six laurĂ©ats a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ© et suivi de concerts de chants des voix reprĂ©sentatives du «tarab» en Tunisie : Rana Zarrouk, Mohamed, Mohamed Ben Salah et Olfa Ben Romdhane, qui a clĂŽturĂ© en beautĂ© la soirĂ©e, pour le bonheur des mĂ©lomanes prĂ©sents.

Les dirigeants des Assurances Comar, l’entreprise qui a créé et organise cet Ă©vĂ©nement littĂ©raire majeur depuis 29 ans dans le cadre de sa stratĂ©gie de responsabilitĂ© sociale de l’entreprise, Ă©taient prĂ©sents aux premiers rangs pour montrer l’intĂ©rĂȘt qu’il accorde Ă  la culture en gĂ©nĂ©ral et Ă  la littĂ©rature romanesque en particulier, ce que MM Slaheddine Ladjimi, prĂ©sident du conseil d’administration des Assurances Comar, et Lotfi Belhaj Kacem, prĂ©sident du ComitĂ© d’organisation des Prix Comar, ont exprimĂ© dans leurs allocutions d’ouverture, en promettant de poursuivre sur cette voie, le but Ă©tant de promouvoir la lecture parmi le grand public et de rapprocher les Ă©crivains des lecteurs Ă  travers la dynamique promotionnelle que ces prix crĂ©ent et renforcent d’une annĂ©e Ă  l’autre.

Rana Zarrouk .

AprĂšs la prĂ©sentation des membres des deux jurys, qui ont Ă©tĂ© honorĂ©s pour l’occasion, le palmarĂšs des Prix Comar 2025 a donnĂ© les rĂ©sultats suivants :

Roman tunisien de langue française :

Le Prix Comar d’Or dĂ©cernĂ© Ă  Mahdi Hizaoui pour son roman «Ecris, tu seras aimĂ© des dieux» (Editions Arabesques).

Le Prix spécial du Jury décerné à Abdellatif Mrabet pour son roman «Le vert et le bleu» (Editions Contrastes).

Le Prix Découverte décerné à Houda Mejdoub pour son roman «Ecoute-moi ma fille» (Editions Arabesques).

Roman tunisien de langue arabe :

Le Prix Comar d’Or dĂ©cernĂ© Ă  Chafiq Targui pour son roman «Liman Tajmaa Wardak aya Makram» (Editions Mayara).  

Chafiq Targui.

Le Prix spécial du jury décerné Sofiane Rejeb pour son roman «Ashab Al-Hodhod» (Editions Meskiliani).

Le Prix Découverte décerné à Balkis Khalifa pour son roman «Nafidha Ala Chams» (Editions Mayara).

Rappelons qu’outre la promotion mĂ©diatique et Ă  travers les circuits culturels dont ils bĂ©nĂ©ficient, les auteurs des romans primĂ©s se voient attribuer des chĂšques de 10000 DT (Comar d’Or), 5000 DT (Prix spĂ©cial du Jury) et 2500 DT (Prix dĂ©couverte).

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‘‘Inquilab 2020’’ │ Contre un dĂ©magogue populiste et cynique, les forces vives d’une nation

18. Mai 2025 um 08:06

En 2020, en Inde, un pays essentiellement campagnard et sous-dĂ©veloppĂ©, les paysans, pourtant politiquement rouĂ©s et encadrĂ©s par des intellectuels souvent brillants, n’ont pas saisi l’opportunitĂ© d’un vĂ©ritable changement en profondeur qu’ils auraient pu imposer d’une maniĂšre irrĂ©mĂ©diable, avec la majoritĂ© nĂ©cessaire pour le faire.

Dr. Mounir Hanablia *

Les paysans en Chine avaient constituĂ© la base sur laquelle s’était appuyĂ© le Parti communiste chinois pour lutter contre l’occupation japonaise durant la seconde guerre mondiale, puis pour arracher le pouvoir au parti Kuomintang dont les dĂ©bris sont toujours rĂ©fugiĂ©s aujourd’hui sur l’üle de Taiwan.

En Russie en 1917, ou plutĂŽt dans l’empire tsariste, les paysans, malgrĂ© les prĂ©tentions du parti bolchevik Ă  reprĂ©senter la classe ouvriĂšre dans un pays sous industrialisĂ© et largement agricole, avaient formĂ© l’ossature de l’armĂ©e rouge des ouvriers et paysans, ainsi qu’on l’avait nommĂ©e, qui allait permettre aux communistes de s’installer Ă  la tĂȘte du pays durant plus de 70 ans.

Curieusement, l’Inde, un pays majoritairement constituĂ© de campagnards dont l’agriculture reprĂ©sente la principale source de revenus, n’a pas basculĂ© dans la RĂ©volution, malgrĂ© des famines cycliques, et les conflits intercommunautaires, ou bien issus de la tyrannie sociale nĂ©e du systĂšme des castes prĂ©dominant dans le pays. Les partis communistes, lĂ©galisĂ©s dans le pays, n’ont jamais eu d’influence qu’au niveau rĂ©gional dans quelques États pĂ©riphĂ©riques dont ils ont remportĂ© les Ă©lections comme le KĂ©rala et le Bengal Occidental. Il y a bien eu un maquis communiste dirigĂ© par Charu Majumdar, qu’on a qualifiĂ© de Naxalite, dans les forĂȘts du Jharkhand, qui a fait parler de lui un certain temps en menant des attaques contre les forces de l’ordre ou leurs informateurs, mais ce maquis n’a pas bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien populaire qui lui aurait permis de constituer un fief, un territoire sĂ©curisĂ©, une rĂ©publique populaire, pour se lancer ensuite Ă  la conquĂȘte du pays, comme cela s’était fait en Chine ou au Vietnam.

Le morcellement issu du communalisme et des castes n’a ainsi pas pu ĂȘtre surmontĂ© par l’analyse ou la rhĂ©torique marxiste alors que tout prĂ©disposait le pays Ă  un conflit social de grande ampleur dont aurait pu naĂźtre une situation rĂ©volutionnaire.

Le mouvement paysan de 2020

C’est pourquoi le mouvement paysan de 2020 dans le pays le plus peuplĂ© au monde ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un Ă©vĂ©nement marginal, le nĂ©olibĂ©ralisme et le marchĂ© global ayant le vent en poupe dans le monde entier. C’est justement pour exiger le retrait des lois instituĂ©es par dĂ©crets par le gouvernement communaliste hindou du dĂ©magogue autoritaire Modi, dans le but de soumettre l’agriculture indienne aux intĂ©rĂȘts des grands groupes commerciaux et financiers nationaux et internationaux, que le soulĂšvement paysan est nĂ© afin d’épargner Ă  des centaines de millions de paysans les expropriations de leurs terres en faveur de l’agrobusiness, que les trois nouvelles lois auraient imposĂ©es.

Ces lois supprimaient les prix minimums garantis des produits agricoles, restreignant les droits des fermiers Ă  se pourvoir en justice en cas de litige avec des intermĂ©diaires, qui ne seraient dĂ©sormais plus agréés par l’Etat. Les fermiers devraient traiter avec un marchĂ© sur lequel ils n’avaient aucune prise, pas mĂȘme celle de fixer les prix. Bref, ils ne seraient que de simples producteurs face Ă  de puissantes corporations qui en seraient les principaux acteurs.

En lĂ©gifĂ©rant par dĂ©crets, le gouvernement Indien avait court-circuitĂ© le Parlement sans lui soumettre les projets de lois contestĂ©s pour approbation, remettant en question l’équilibre des pouvoirs dans un pays qui se qualifie de plus grande dĂ©mocratie du monde. Il Ă©tait d’autant moins fondĂ© Ă  le faire que la Constitution indienne prĂ©cisait que les questions liĂ©es Ă  l’agriculture relevaient des parlements rĂ©gionaux, et non  du pouvoir central. Et il avait choisi de le faire en pleine pandĂ©mie de Covid pendant qu’il restreignait les libertĂ©s de travailler, de circuler et de se rĂ©unir dans tout le pays.

La capacitĂ© de mobilisation des fermiers

Le fait dĂ©montre suffisamment la capacitĂ© de mobilisation de plusieurs centaines d’associations de fermiers et leur dĂ©termination dans des conditions aussi dĂ©favorables. Le noyau de la contestation s’est situĂ© au Punjab, un des États les plus prospĂšres de la FĂ©dĂ©ration Indienne, considĂ©rĂ© dans les annĂ©es 70 comme le grenier Ă  blĂ© de l’Inde aprĂšs ce qu’on a appelĂ© la RĂ©volution Verte. Le cƓur en a Ă©tĂ© la communautĂ© Sikhe dont, outre les rĂ©seaux de solidaritĂ© autour d’une croyance monothĂ©iste commune, l’Histoire est celle d’une lutte ininterrompue contre l’oppression et l’injustice du pouvoir, et dont l’idĂ©al est le service de la communautĂ©.

Ainsi les temples sikhs disposent tous de cuisines animĂ©es par des fidĂšles volontaires, afin de distribuer des repas gratuits Ă  tous ceux qui se prĂ©senteraient, indĂ©pendamment de leurs race, sexe, ou conviction religieuse. Ce haut idĂ©al humaniste a facilitĂ© la mobilisation des milliers de paysans du Punjab dont la capacitĂ© d’organisation et l’idĂ©al communautaire Ă©taient si on peut dire rodĂ©s depuis des siĂšcles. Des milliers d’hommes, de femmes, de vieillards venus dans leurs tracteurs, camions, et camionnettes, ont ainsi Ă©tabli des camps mobiles le long des routes convergeant vers la capitale, dont tous les jours ils se rapprochaient encore plus.

Le gouvernement indien, tout comme ceux qui l’ont prĂ©cĂ©dĂ©, n’étant nullement dĂ©sireux de voir sa capitale envahie par une contestation jugĂ©e menaçante, envoya les unitĂ©s centrales de la police Ă©pauler les unitĂ©s rĂ©gionales afin d’empĂȘcher les contestataires de passer, si possible de les disperser. Les manifestants furent donc confrontĂ©s Ă  la brutalitĂ© policiĂšre, mais ils persistĂšrent.

Il vint donc un moment, dĂ©but dĂ©cembre, alors que le froid de l’hiver se faisait sentir, oĂč les paysans se trouvĂšrent bloquĂ©s en rase campagne par les forces de l’ordre avec les routes vers la capitale coupĂ©e. Des camps permanents furent ainsi montĂ©s avec entre autres bibliothĂšques, gymnase, cinĂ©mas, ravitaillement quotidien en provenance des campagnes, cuisine, voirie, et mĂȘme des dispensaires, animĂ©s par les centaines de volontaires venus apporter leur aide. Et le mouvement a fait tache d’huile dans les autres Etats de la fĂ©dĂ©ration dont les fermiers Ă©taient aussi intĂ©ressĂ©s par le retrait des lois contestĂ©es.

Toujours est-il, au moment oĂč les paysans entamaient des nĂ©gociations avec le gouvernement, qu’ils dĂ©cidaient de mettre la pression en bloquant le chemin de fer au niveau rĂ©gional, entraĂźnant l’épuisement rapide des stocks de charbon, et la fermeture de plusieurs centrales Ă©lectriques nĂ©cessaires au fonctionnement de l’industrie.

Le louvoiement du gouvernement

En un peu plus d’un mois, il y eut environ six rĂ©unions entre les reprĂ©sentants des fermiers et du gouvernement, qui n’aboutirent pas, les premiers exigeant les retraits des lois, et les seconds s’obstinant Ă  ne discuter que d’amendements. Naturellement le gouvernement entama une campagne de propagande de grande ampleur, relayĂ©e par des mĂ©dias aux ordres appartenant aux grands groupes commerciaux dĂ©sireux de voir les lois appliquĂ©es Ă  leur bĂ©nĂ©fice. Ils prĂ©sentaient les fermiers comme des naxalites, guĂ©rilleros communistes, ou bien Punjab oblige, des khalistanis.

En effet, dans les annĂ©es 80, l’armĂ©e indienne avait dĂ©truit le Temple d’Or d’Amritsar, le lieu le plus saint du sikhisme, parce que s’y Ă©taient rĂ©fugiĂ©s des sĂ©paratistes exigeant la crĂ©ation d’un Etat sikh indĂ©pendant, le Khalistan. Une actrice  de Bollywood devenue dĂ©putĂ©e appuyait les thĂšses du premier ministre Modi.

Face Ă  cette campagne de dĂ©sinformation, les contestataires rĂ©pliquaient par un usage intensif de l’Internet afin d’informer rĂ©guliĂšrement leurs propres partisans tout en acquĂ©rant la sympathie de leurs compatriotes, Ă©mus par la mort d’une cinquantaine de manifestants, souvent ĂągĂ©es, de froid, ou de maladie. Il y eut mĂȘme un suicide de protestation, afin de rappeler que les suicides de fermiers, endettĂ©s irrĂ©mĂ©diablement, reprĂ©sentaient plus de 11% du total dans le pays, sur 25 ans.

MalgrĂ© cela, le gouvernement s’obstinait, arguait du bien-fondĂ© de sa politique, rĂ©cusĂ©e par les fermiers, les partis d’opposition, et de plus en plus les diffĂ©rents segments de la sociĂ©tĂ© civile que rebutaient sa dĂ©rive autoritaire remettant en cause le fonctionnement des institutions dĂ©mocratiques, tout comme les mĂ©thodes policiĂšres utilisĂ©es pour rĂ©primer les manifestants, de plus en plus soutenus par une opinion publique internationale influencĂ©e par les communautĂ©s indiennes Ă©tablies aux Etats-Unis et au Canada.

Le Canada s’invite dans la crise

Le Premier ministre Justin Trudeau du Canada n’hĂ©sitait pas Ă  monter au crĂ©neau pour exprimer sa solidaritĂ© avec ses compatriotes originaires d’Inde inquiets du sort de leurs proches demeurĂ©s dans ce pays, luttant pacifiquement pour prĂ©server leurs droits. Trudeau dĂ©noncerait quelques annĂ©es plus tard l’assassinat de militants sikhs au Canada en l’attribuant aux services secrets indiens, dĂ©clenchant une crise diplomatique entre les deux pays. 

Le fait le plus marquant est que le mouvement paysan, en utilisant des moyens pacifiques, Ă©tait ainsi devenu une menace pour le pouvoir parce qu’il avait rĂ©ussi Ă  surmonter les diffĂ©rences de castes et de religions entre Hindous et Musulmans, dont le parti suprĂ©maciste Hindou au pouvoir, le BJP, avait fait son cheval de bataille, en instaurant le fameux registre national et la rĂ©forme sur la nationalitĂ© faisant des musulmans des citoyens sans droits dans leur propre pays.

Le mouvement paysan avait fĂ©dĂ©rĂ© les diffĂ©rents mĂ©contentements contre la politique cynique d’un gouvernement qui n’hĂ©sitait pas Ă  importer de l’étranger Ă  des prix supĂ©rieurs les produits disponibles sur le marchĂ© intĂ©rieur, afin de casser la production locale et punir les fermiers, quand il ne les soumettait pas Ă  des reprĂ©sailles fiscales.

Des personnalitĂ©s Ă©minentes et des sportifs avaient mĂȘme rendu les dĂ©corations dont l’État Indien les avait honorĂ©s, en signe de protestation, un symbole fort remettant ainsi en question implicitement l’unitĂ© du pays.

L’impossible rĂ©volution

Le livre, Ă©crit comme un journal par une adolescente punjabi sikhe de 16 ans suffisamment cultivĂ©e pour citer des passages de piĂšces de Shakespeare, s’interrompt en janvier 2021 alors que les deux parties n’ont pas encore trouvĂ© d’accord.

En fait, il faudra une annĂ©e au gouvernement pour cĂ©der et se rĂ©soudre Ă  l’annulation des lois en question. Ce n’est pas la menace de dĂ©sintĂ©gration du pays qui l’a fait reculer, mais plutĂŽt la perspective d’une dĂ©faite Ă©lectorale sans prĂ©cĂ©dent. Et les Ă©lections de 2024 viendront confirmer le recul Ă©lectoral de M. Modi qui ne disposera plus de la majoritĂ© absolue au parlement.

Évidemment nul ne contestera que les fermiers indiens ont remportĂ© une grande victoire en rĂ©alisant leurs objectifs contre un pouvoir sans scrupules soutenu par le marchĂ© global et les forces de la mondialisation. NĂ©anmoins, aprĂšs cela, leur mouvement s’est immĂ©diatement auto-dissous. Et les perspectives entrevues d’une sociĂ©tĂ© libĂ©rĂ©e de la tyrannie des castes et du communalisme ne se sont pas rĂ©alisĂ©es, parce qu’aucun parti politique nouveau n’a Ă©mergĂ© pour en faire programme rĂ©alisable, les partis traditionnels en Ă©tant incapables.

Ainsi dans un pays qui demeure essentiellement campagnard et sous-dĂ©veloppĂ©, avec quelques poches d’opulence autour de mĂ©galopoles surpeuplĂ©es, les paysans, pourtant politiquement rouĂ©s et encadrĂ©s par des intellectuels souvent brillants, n’ont pas saisi l’opportunitĂ© d’un vĂ©ritable changement en profondeur qu’ils auraient pu imposer d’une maniĂšre irrĂ©mĂ©diable, avec la majoritĂ© nĂ©cessaire pour le faire. Leur victoire, obtenue par leur sens de l’organisation, leur combativitĂ©, leur sacrifice, leur persĂ©vĂ©rance, et leur solidaritĂ©, n’est donc pas dĂ©finitive, et demeure tributaire d’une volontĂ© politique qui n’aura de cesse de la remettre en question dĂšs lors que l’opportunitĂ© pour le faire se prĂ©sentera.   

* MĂ©decin de libre pratique. ‘

‘Inquilab-2020 : The United Indian Peasant Movement’’, de Amarveer Kaur, Ă©d. Notion Press, 14 fĂ©vrier 2021, 270 pages.

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Le poùme du dimanche│ ‘‘Il y a une autre vie’’ de Liana Badr

18. Mai 2025 um 07:10

Liana Badr est Palestinienne. RomanciÚre, nouvelliste, poÚte, cinéaste, journaliste et auteure pour jeunesse.

NĂ©e Ă  JĂ©rusalem en 1950, elle a fait des Ă©tudes supĂ©rieures de philosophie et de psychologie. EngagĂ©e dans la cause palestinienne, elle vit depuis 1994 Ă  Ramallah oĂč elle a occupĂ© de hautes fonctions culturelles.

Elle avait Ă©galement sĂ©journĂ© en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Tunisie.  

Son Ɠuvre est traduite dans de nombreuses langues et elle a obtenu diffĂ©rentes distinctions pour sa crĂ©ation littĂ©raire comme cinĂ©matographique.

En poĂ©sie, elle a publiĂ©, en arabe, Tulipes de lumiĂšre, 1996; Le temps de la nuit (2008); Astres, 2017; Dialogue avec Fadwa Touqan, Les ombres des paroles narrĂ©es, 1996; L’influence du lieu sur l’identitĂ© chez le poĂšte Mahmoud Darwich, 2013.

Tahar Bekri

Il y a une autre vie

OĂč un jeune homme ne se tient pas debout

Devant les décombres

Cherchant les corps des siens morts

Mais vient vers sa fiancée fier des festivités

Il y a d’autres lieux

Sans larmes écoulées par une jeune fille

Parmi les débris

Et quand son cƓur frĂ©mit de dĂ©sir

En brodant le nom de l’aimĂ©

Elle n’a pas peur des avions qui tirent

Il y a une vie oĂč l’enfant va

A l’école chaque jour

Portant des crayons et des cahiers

Et revient sain et sauf sans saigner

Il y a une vie oĂč l’ĂȘtre ne craint pas

Les crocs du loup

Qui prĂ©tend ĂȘtre l’origine de la vie

Il y a une autre vie

OĂč nous visitons les sources de notre terre

Pour boire un café parmi les oliviers

Comme nous l’étions au temps des Romains

Il y a d’autres vƓux

OĂč je te rencontre et tu seras mon frĂšre

OĂč je deviendrai une tante pour tes enfants

Dans une patrie oĂč ils grandissent

Loin de la dispersion.

Traduit de l’arabe par Tahar Bekri

(Remerciements à l’auteure).

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Sur 11,9 millions d’habitants recensĂ©s en Tunisie, seuls 0,55 % sont Ă©trangers

17. Mai 2025 um 12:58

L’ñge moyen en Tunisie est actuellement de 35 ans, ce qui signifie que la pyramide des Ăąges prend une forme marquĂ©e par le vieillissement de la population.

C’est ce qu’a indiquĂ© le directeur gĂ©nĂ©ral de l’Institut national de la statistique (INS), Bouzid Nsiri, lors d’une confĂ©rence de presse tenue ce samedi 17 mai 2025, pour prĂ©senter les rĂ©sultats officiels du recensement gĂ©nĂ©ral de la population et de l’habitat pour l’annĂ©e 2024.

Selon les donnĂ©es communiquĂ©es, la population rĂ©sidente en Tunisie s’élĂšve Ă  11 972 169 habitants, contre 10 982 800 en 2014, enregistrant ainsi un taux d’accroissement annuel moyen de 0.87% par rapport Ă  2014.

Entre 1921 et 2024, soit environ un siÚcle environ, la population en Tunisie a été multipliée par six, passant de 2 millions à prÚs 12 millions habitants.

La composition dĂ©mographique est constituĂ©e de 50,7% de femmes contre 49,3% d’hommes, soit un Ă©cart de 1,4 %.

La proportion d’étrangers rĂ©sidant en Tunisie sans nationalitĂ© tunisienne est estimĂ©e, quant Ă  elle, Ă  0,55 %, ce qui dĂ©ment les allĂ©gations catastrophistes et Ă  connotation racistes selon lesquelles la forte prĂ©sence des migrants africains subsahariens dans notre pays risque de changer la composition ethnique de sa population et son identitĂ© arabo-musulmane.

Pour sa part, le directeur technique du recensement, Abdelkader Talhaoui, a indiquĂ© que la proportion d’enfants ĂągĂ©s de 0 Ă  4 ans a connu une baisse significative, atteignant 5,86%, contre 11% en 1965, consĂ©quence d’une baisse de la natalitĂ©: les Tunisiens se marient plus tardivement et font moins d’enfants, pour des raisons essentiellement Ă©conomiques.

Les rĂ©sultats du recensement sont rĂ©partis selon plusieurs catĂ©gories et secteurs, tels que la structure dĂ©mographique, l’éducation et la formation, l’emploi, la couverture sociale, la santĂ©, les migrations internes et externes, le genre, l’enfance, la jeunesse et les personnes ĂągĂ©es.

I. B.

AccĂ©der au rapport sur le site de l’INS.  

Extrait du rapport : La population étrangÚre

Pendant la pĂ©riode coloniale, la population Ă©trangĂšre reprĂ©sentait environ 10% de la population rĂ©sidente en Tunisie. Mais, aprĂšs l’indĂ©pendance et le dĂ©part des Français, le nombre d’étrangers a diminuĂ©, passant de 341 473 personnes en 1956 (soit environ 9% de la population totale) Ă  66 834 en 1966 (soit 1,5%).

AprĂšs 1966, la population Ă©trangĂšre en Tunisie est restĂ©e relativement stable, avec un effectif d’environ 40 000 individus, reprĂ©sentant environ 0,5 % de la population totale.

À partir de 2004, toutefois, on observe une augmentation : la population Ă©trangĂšre atteint 53 490 personnes en 2014, puis 66 349 en 2024. MalgrĂ© cette progression, leur part dans la population totale reste relativement faible, ne reprĂ©sentant que 0,55% en 2024.

NĂ©anmoins, il faut souligner que cette augmentation, bien que, en apparence, modeste, entraĂźne des rĂ©percussions considĂ©rables aux niveau Ă©conomique et social.  

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