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Tunisie | AI appelle à la «libération immédiate et sans condition» de Ahmed Souab

25. April 2025 um 13:39

Les autoritĂ©s tunisiennes doivent libĂ©rer immĂ©diatement et sans condition de l’avocat Ahmed Souab et abandonner toutes les charges retenues contre lui, car elles dĂ©coulent uniquement de l’exercice de son droit Ă  la libertĂ© d’expression et de ses obligations professionnelles d’avocat, a dĂ©clarĂ© Amnesty International dans le communiquĂ© traduit ci-dessous publiĂ©e vendredi 25 avril 2025.

Avocat et ancien juge, Ahmed Souab a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 21 avril 2025 par la brigade antiterroriste suite Ă  des propos critiquant le procĂšs pour «complot» lors d’une confĂ©rence de presse donnĂ©e par des avocats devant le tribunal.

Le 19 avril, un tribunal tunisien a condamnĂ© 37 personnes, dont d’éminentes figures de l’opposition, des avocats et des dĂ©fenseurs des droits humains, Ă  des peines de prison allant de quatre Ă  74 ans Ă  l’issue d’un procĂšs truquĂ©. Amnesty International demande l’annulation du verdict et l’abandon des charges retenues contre les 40 accusĂ©s.

«La dĂ©tention arbitraire d’Ahmed Souab constitue un acte flagrant de reprĂ©sailles pour sa condamnation des failles du procĂšs pour “conspiration”. Elle marque Ă©galement une nouvelle escalade effrayante dans l’offensive des autoritĂ©s tunisiennes contre la justice et tĂ©moigne de leur dĂ©termination Ă  rĂ©duire au silence ceux qui osent dĂ©noncer les politiques rĂ©pressives des autoritĂ©s», a dĂ©clarĂ© Sara Hashash, directrice rĂ©gionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord Ă  Amnesty International. Et d’ajouter : «Comme d’autres avocats, il est pris pour cible uniquement parce qu’il exerce son droit Ă  la libertĂ© d’expression et reprĂ©sente ses clients. Il doit ĂȘtre libĂ©rĂ© immĂ©diatement et sans condition.»

De nombreuses violations de procédure

Souab, qui reprĂ©sente deux des accusĂ©s dans l’affaire de complot, Ghazi Chaouachi et Ridha Belhadj, avait dĂ©noncĂ© le procĂšs comme une «farce» et soulignĂ© de nombreuses violations de procĂ©dure et accusations infondĂ©es. Ses propos, au cours desquels il a utilisĂ© une figure de style concernant les pressions exercĂ©es sur le juge prĂ©sident, ont Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment sortis de leur contexte sur les rĂ©seaux sociaux pro-gouvernementaux, ce qui a suscitĂ© des appels Ă  son arrestation sur la base de fausses accusations de menaces Ă  l’encontre du juge.

Quelques heures aprĂšs son arrestation, le parquet a annoncĂ© que Souab Ă©tait inculpĂ© en vertu de la lĂ©gislation antiterroriste, notamment d’accusations absurdes de «crĂ©ation d’une organisation terroriste», de «soutien Ă  des crimes terroristes» et de «menace de commettre des crimes terroristes», ainsi que de «diffusion de fausses nouvelles», conformĂ©ment au dĂ©cret-loi n° 54. AprĂšs son arrestation, il a Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă  vue et s’est vu refuser l’accĂšs Ă  sa famille et Ă  ses avocats pendant 48 heures.

Le 23 avril, le juge d’instruction de la chambre judiciaire antiterroriste a convoquĂ© Souab Ă  une audience, mais a imposĂ© des restrictions arbitraires Ă  sa reprĂ©sentation lĂ©gale, limitant la prĂ©sence de son Ă©quipe de dĂ©fense Ă  quatre avocats, malgrĂ© la prĂ©sence de dizaines d’entre eux. L’équipe juridique de Souab a boycottĂ© l’enquĂȘte en signe de protestation, mais le juge a ordonnĂ© sa dĂ©tention provisoire pour six mois et Souab a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  la prison de Mornaguia Ă  Tunis. Une nouvelle audience avec le juge Ă©tait prĂ©vue le lundi 28 avril.

Le procĂšs pour «conspiration» a Ă©tĂ© entachĂ© de violations flagrantes du droit Ă  un procĂšs Ă©quitable. Les avocats ont soulignĂ© que certains accusĂ©s n’avaient mĂȘme jamais Ă©tĂ© officiellement informĂ©s de l’acte d’accusation les visant.

La premiĂšre audience, le 4 mars, s’est dĂ©roulĂ©e sans la prĂ©sence des accusĂ©s, le tribunal ayant vaguement Ă©voquĂ© un «danger rĂ©el» et insistĂ© pour une participation en ligne depuis la prison, une dĂ©cision vivement contestĂ©e par les dĂ©tenus et leurs avocats. Lors de la deuxiĂšme audience, le 18 avril, les observateurs de la sociĂ©tĂ© civile, des ambassades, des ONG internationales et des mĂ©dias indĂ©pendants ont Ă©tĂ© exclus de l’audience, un seul membre de la famille de chaque accusĂ© ayant Ă©tĂ© autorisĂ© Ă  y assister.

La troisiĂšme et derniĂšre audience, le 18 avril, a durĂ© moins d’une minute, sans possibilitĂ© d’audition des accusĂ©s, sans dĂ©clarations des avocats de la dĂ©fense ni contre-interrogatoire. Fait inĂ©dit, le juge a radiĂ© trois accusĂ©s de la liste des accusĂ©s dans cette affaire et a reportĂ© leurs procĂšs.

Parmi les personnes condamnĂ©es Ă  des peines exorbitantes figurent l’homme d’affaires Kamel Letaief (74 ans), les opposants Noureddine Bhiri (43 ans), Khayam Turki (38 ans), Jawher Ben Mbarek, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi et Chaima Issa (tous 18 ans), Abdelhamid Jelassi, Sahbi Atig, Said Ferjani (tous 13 ans), ainsi que des dĂ©fenseurs des droits humains tels que Bochra Bel Haj Hmida (43 ans) et Ayachi Hammami (8 ans).

«Le caractĂšre grotesque de ce procĂšs, illustrĂ© par le non-respect de la prĂ©somption d’innocence, l’absence de l’accusĂ©, l’exclusion des observateurs et le dĂ©ni de toute possibilitĂ© rĂ©elle de dĂ©fense, illustre un mĂ©pris flagrant des droits humains, notamment du droit Ă  un procĂšs Ă©quitable que la Tunisie est tenue de respecter», a dĂ©clarĂ© Sara Hashash.

Amnesty International a recensĂ© une tendance inquiĂ©tante Ă  cibler les avocats reprĂ©sentant des membres de groupes d’opposition politique, des militants et des dĂ©fenseurs des droits humains en Tunisie, notamment ceux impliquĂ©s dans la dĂ©fense des dĂ©tenus accusĂ©s de complot.

Atteinte Ă  l’indĂ©pendance de la profession juridique

Fait inquiĂ©tant, le prĂ©sident KaĂŻs Saied lui-mĂȘme a semblĂ© interfĂ©rer dans le processus judiciaire, dĂ©clarant publiquement en fĂ©vrier 2023 que l’histoire avait prouvĂ© la culpabilitĂ© des dĂ©tenus devant les tribunaux et mettant en garde contre toute tentative de les disculper. De telles dĂ©clarations portent atteinte Ă  l’indĂ©pendance de la justice et ont un impact direct sur le travail des avocats de la dĂ©fense.

«L’atteinte Ă  l’indĂ©pendance de la profession juridique et le ciblage des avocats qui reprĂ©sentent des victimes de violations des droits humains constituent une nouvelle atteinte grave au droit Ă  la dĂ©fense et aux autres garanties d’un procĂšs Ă©quitable en Tunisie», a dĂ©clarĂ© Sara Hashash. Qui ajoute : «Les professionnels du droit devraient pouvoir exercer leurs fonctions et s’exprimer librement, sans intimidation, harcĂšlement ni crainte de reprĂ©sailles.»

Les autoritĂ©s tunisiennes doivent mettre fin au harcĂšlement et Ă  l’intimidation des avocats et veiller Ă  ce qu’ils puissent exercer leurs fonctions professionnelles sans crainte de reprĂ©sailles, conformĂ©ment aux normes internationales, notamment aux Principes fondamentaux des Nations Unies relatifs au rĂŽle du barreau.

Les autoritĂ©s tunisiennes doivent mettre fin au harcĂšlement et Ă  l’intimidation des avocats et veiller Ă  ce qu’ils puissent exercer leur profession sans crainte de reprĂ©sailles, conformĂ©ment aux normes internationales, notamment aux Principes fondamentaux des Nations Unies relatifs au rĂŽle du barreau.

Les autoritĂ©s doivent Ă©galement annuler les condamnations et peines injustes prononcĂ©es dans l’affaire de «complot» et cesser les poursuites Ă  motivation politique contre les critiques, les opposants politiques et les dĂ©fenseurs des droits humains.

Communiqué.

Texte original en anglais.  

* Le titre et les intertitres sont de la rédaction.

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La France attachée à «une justice indépendante en Tunisie»

25. April 2025 um 12:59

InterrogĂ© avant-hier, mercredi 23 avril 2025, sur les peines prononcĂ©es dans l’affaire de «complot contre la sĂ»retĂ© de l’État» en Tunisie, le porte-parole du Quai d’Orsay a fait part de l’inquiĂ©tude de la France.

«Nous avons pris connaissance avec prĂ©occupation des lourdes condamnations prononcĂ©es en premiĂšre instance Ă  l’encontre de nombreuses personnes accusĂ©es de ‘‘complot contre la sĂ»retĂ© de l’État’’, dont plusieurs ressortissants français, Ă  l’issue de l’audience du 18 avril. Nous regrettons que les conditions d’un procĂšs Ă©quitable n’aient pas Ă©tĂ© respectĂ©es», lit-on dans le communiquĂ© du Quai d’Orsay.

«Plusieurs diplomates français, europĂ©ens et affinitaires se sont rendus au Tribunal de premiĂšre instance de Tunis Ă  l’occasion des trois audiences afin de marquer l’attention avec laquelle nous suivons ce dossier, dans le respect de la souverainetĂ© tunisienne. Les diplomates et journalistes n’ont toutefois pas Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  suivre celle du 18 avril», a indiquĂ© le porte-parole, ajoutant que «la France est attachĂ©e, en Tunisie comme partout dans le monde, au droit Ă  un procĂšs Ă©quitable, Ă  une justice indĂ©pendante et aux libertĂ©s d’association, d’expression et de rĂ©union. L’État de droit est partout la garantie du dĂ©veloppement d’une dĂ©mocratie stable et prospĂšre.»

La France est le premier pays Ă  s’exprimer sur le procĂšs et ses dĂ©clarations interviennent dans un contexte de critiques croissantes de la part des groupes de dĂ©fense des droits de l’homme Ă  l’encontre du gouvernement du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed accusĂ© de rĂ©primer toute dissidence.

L’opposition tunisienne soutient que le procĂšs avait Ă©tĂ© fabriquĂ© de toutes piĂšces et visait Ă  faire taire les voix critiques ; Ă  rĂ©primer la dissidence pacifique et Ă  consolider le rĂ©gime autoritaire.

I. B.

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Carthage et Rome, une saga toujours recommencée

25. April 2025 um 12:39

Les deux journĂ©es d’étude consacrĂ©es au 60e anniversaire de la premiĂšre mission archĂ©ologique italo-tunisienne, organisĂ©e les 23 et 24 avril 2025 au MusĂ©e du Bardo en collaboration avec l’Institut national du patrimoine (INP), ont Ă©tĂ© un moment de confrontation  d’idĂ©es et d’expĂ©riences.

Commentant l’évĂ©nement, l’ambassadeur italien Alessandro Prunas a dĂ©clarĂ© que «l’Italie est fiĂšre d’ĂȘtre le premier partenaire archĂ©ologique de la Tunisie», et d’ajouter : «Ensemble, nous avons construit un modĂšle de coopĂ©ration basĂ© sur l’échange de compĂ©tences et l’enrichissement mutuel, au nom de la rigueur scientifique, de l’innovation et de la promotion du dĂ©veloppement local».

Les deux journĂ©es d’études ont permis aux directeurs des missions de fouilles conjointes de prĂ©senter, Ă  titre d’information, les travaux rĂ©alisĂ©s jusqu’à prĂ©sent sur d’importants sites archĂ©ologiques Ă  travers le pays, ainsi que les projets en cours.

La directrice de l’Agence italienne de coopĂ©ration au dĂ©veloppement (AICS) Ă  Tunis, Annamaria Meligrana, a soulignĂ©, de son cĂŽtĂ©, l’importance de lier l’échange de compĂ©tences en matiĂšre de restauration et de conservation du patrimoine Ă  la dynamique du dĂ©veloppement local durable, ajoutant que cet Ă©vĂ©nement a contribuĂ© Ă  renforcer le dialogue entre les institutions tunisiennes et italiennes, Ă  jeter les bases de futures collaborations et Ă  rĂ©affirmer le rĂŽle clĂ© de la culture comme vecteur de cohĂ©sion et de dĂ©veloppement socio-Ă©conomique.

Tarek Baccouche, directeur gĂ©nĂ©ral de l’INP a parlĂ© d’une coopĂ©ration trĂšs active dans le domaine de la recherche archĂ©ologique qui est hĂ©ritiĂšre d’une longue et riche tradition dans ce domaine, revenant sur le passĂ© glorieux Carthage et Rome qui «ont Ă©tĂ© pendant de longues pĂ©riodes, le centre du monde et son pĂŽle d’attraction».

Revenant sur l’histoire de ce partenariat, Baccouche a fait savoir qu’une Ă©quipe conjointe relevant de l’Institut national d’archĂ©ologie et d’arts de Tunis, ancĂȘtre de l’INP, et du Centro di Studi per la CiviltĂ  Fenicia e Punica, a menĂ©, de 1965 Ă  1966, les premiĂšre fouilles archĂ©ologiques au Cap Bon dans la citĂ© punique de Kerkouane, classĂ©e au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1986. Ces fouilles ont Ă©tĂ© conduites par d’éminents chercheurs et savants, Ă©lĂšves de Sabatino Moscati, fondateur des Etudes PhĂ©niciennes, Ă  l’instar de Piero Bartoloni, Enrico Acquaro, Ferrucia Barreca, Antonia Ciasca, Mohamed Hassine Fantar et Fethi Chelbi.

Aujourd’hui, l’INP est «partenaire de projets de coopĂ©ration transfrontaliĂšre avec l’Italie voisine, Ă  travers un programme qui vise Ă  renforcer la coopĂ©ration entre les rives de la MĂ©diterranĂ©e et Ă  soutenir des projets porteurs de dĂ©veloppement durable pour principal objectif le soutien Ă  l’éducation, la recherche le dĂ©veloppement technologique et l’innovation», a-t-il ajoutĂ©.

«Ce que nous cĂ©lĂ©brons aujourd’hui va bien au-delĂ  d’un simple anniversaire. C’est la mise en lumiĂšre d’un chemin commun, qui relie passĂ©, prĂ©sent et avenir et qui repose sur des valeurs solides : le respect mutuel, la confiance, le partage des savoirs et la volontĂ© de valoriser un hĂ©ritage qui reflĂšte la profondeur des liens entre nos deux pays». Et d’ajouter : «Aujourd’hui, avec quatorze missions actives, l’Italie est fiĂšre d’ĂȘtre le premier partenaire archĂ©ologique de la Tunisie».

Le partenariat entre les deux pays s’illustre notamment Ă  travers les accords de coopĂ©ration signĂ©s avec des institutions italiennes de premier plan, telles que le Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e, l’Institut Central pour la Restauration (ICR), l’Institut Central pour l’ArchĂ©ologie, ainsi qu’avec de grandes universitĂ©s italiennes pour ne citer que celles de Bologne et La Sapienza de Rome.

Ce partenariat qualifiĂ© d’«exemplaire et pĂ©renne», s’est aussi traduit Ă  travers des expositions organisĂ©es dans les deux pays, telles «Les PhĂ©niciens» (Palazzo Grassi Ă  Venise, 1988), «Hannibal Ă  Carthage» (MusĂ©e du Bardo, 2016), «Rome Universalis. L’empire et la dynastie venue d’Afrique» (ColisĂ©e de Rome, 2018-2019) ou encore «Carthage, le mythe immortel» (ColisĂ©e de Rome, 2019-2020).

La salle du Petit Palais au MusĂ©e du Bardo accueillera, du 25 avril au 25 juillet 2025, l’exposition «Daccourdou. Aspects et formes de la prĂ©sence culturelle italienne en Tunisie. Un rĂ©cit photographique polysĂ©mique». Le Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e de Rome accueillera, pour sa part, «La Magna Mater de Zama Ă  Rome», du 5 juin au 5 novembre 2025. Cette exposition itinĂ©rante sera compose d’objets archĂ©ologiques mis Ă  jour sur le site de Zama Regia, dans le gouvernorat de Siliana, lors de fouilles rĂ©alisĂ©es sur des Ă©tapes Ă  partir 1996.

Les missions archĂ©ologiques conjointes tuniso-italiennes sont largement actives dans des sites emblĂ©matiques comme Carthage (Tunis), Kerkouane (Cap Bon), Thuburbo-Majus (Zaghouan). Thignica, Althiburos, Numluli et Uchi, font l’objet de travaux de recherche, d’études et de publications scientifiques et acadĂ©miques.

I. B.

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Ahmed Souab Ă©crit de sa prison | «J’ai Ă©tĂ©, je suis et je resterai une voix libre»

25. April 2025 um 11:55

Nous reproduisons ci-dessous la lettre en date du 24 avril 2025, envoyĂ©e de l’intĂ©rieur de la prison de Mornaguia, par Me Ahmed Souab et diffusĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux par l’un de ses avocats Me Sami Ben Ghazi.

«Ces mots que j’écris ne visent ni Ă  susciter de la sympathie, ni Ă  fuir mes responsabilitĂ©s, ni Ă  justifier une parole. Ceux qui me connaissent savent combien j’ai toujours Ă©tĂ© ferme dans mes positions et rĂ©solu dans mon attachement aux valeurs auxquelles j’ai consacrĂ© ma vie — et dont je paie aujourd’hui le prix par la perte de ma libertĂ©.

Je dĂ©crivais, en connaissance de cause, l’état de la justice et les dĂ©rives qui l’ont affectĂ©e. Mais jamais je n’aurais imaginĂ© que des appareils d’un État puissent se mettre en branle sous l’effet d’une campagne de diabolisation et de calomnie menĂ©e par une bande Ă  peine capable d’aligner deux phrases, incapable de distinguer entre les outils de la rhĂ©torique et ceux du labour, et qui ne sait faire la diffĂ©rence entre un discours descriptif direct et un discours recourant Ă  la mĂ©taphore, Ă  l’antithĂšse, Ă  la suggestion ou Ă  l’ironie


Le pouvoir, qui s’est arrogĂ© la libertĂ© d’agir Ă  sa guise sur tout, va-t-il aussi s’arroger le droit de choisir Ă  notre place nos convictions, nos positions civilisationnelles, intellectuelles et politiques? A-t-il aussi le pouvoir de dĂ©signer ses terroristes Ă  sa convenance?

Celui qui ne veut pas comprendre ne sera jamais convaincu, mĂȘme par l’évidence. Celui qui veut exclure trouvera toujours des prĂ©textes. Et celui qui est incapable de rĂ©pondre par l’argument ne lui reste que l’attaque contre son auteur.

J’ai Ă©tĂ©, je suis et je resterai une voix libre, porteuse d’une opinion que j’exprime avec courage et responsabilitĂ©. On ne m’a jamais connu pour avoir appelĂ© Ă  la violence, ni pour l’avoir justifiĂ©e ou encouragĂ©e.

Toute ma gratitude Ă  ceux qui ont dit une parole de vĂ©ritĂ© Ă  mon sujet, et qui ont dĂ©noncĂ© l’injustice et la diffamation dont j’ai Ă©tĂ© victime.

Merci aux dizaines d’avocats courageux qui ont assistĂ© Ă  l’audience de mercredi et ont insistĂ© sur le respect des droits de la dĂ©fense. Merci Ă  la section de Tunis de l’Ordre des avocats, merci Ă  la grande organisation de Hached, l’Union gĂ©nĂ©rale tunisienne du travail, merci aux organisations de la sociĂ©tĂ© civile et Ă  ce qu’il reste des fragments d’une presse libre. Merci aux supporters du club du cƓur, le Stade Tunisien.

Vive la Tunisie».

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BientĂŽt, la 3e guerre mondiale ou quand l’Histoire se rĂ©pĂšte

25. April 2025 um 11:25

La rĂ©flexion Ă  laquelle se livre l’auteur de cet article, Ă©conomiste de formation, n’est malheureusement pas le fruit d’un pessimisme excessif, ni d’une imagination dĂ©bordante, ni de la recherche du «buzz» mĂ©diatique, mais dĂ©coule bien d’une analyse objective de la situation gĂ©opolitique du monde actuel qui fait froid dans le dos. A lire et mĂ©diter.

Dr Sadok Zerelli *

Ma formation d’économiste ne me prĂ©dispose certainement pas Ă  ĂȘtre particuliĂšrement pessimiste ou superstitieux ou Ă  Ă©crire des scenarios de films catastrophes.

En effet, mon mĂ©tier d’économiste que j’exerce depuis plus de quarante ans Ă  l’échelon national et international consiste en gros Ă  analyser la situation Ă©conomique d’un pays donnĂ© sur la base de donnĂ©es statistiques et de chiffres rĂ©els, Ă  en faire le diagnostic et Ă  Ă©laborer des prĂ©visions Ă  plus ou moins long terme et des recommandations basĂ©es sur des lois et des thĂ©ories Ă©conomiques dĂ©veloppĂ©es par un grand nombre d’économistes, dont certains ont obtenu le prix Nobel pour leurs travaux de recherche dans ces domaines.

En consĂ©quence, je peux affirmer sans gros risque de me tromper que s’il y a une profession qui permet et oblige mĂȘme d’avoir les pieds bien sur terre, c’est bien celle d’économiste, d’autant plus que toutes les thĂ©ories Ă©conomiques sont basĂ©es sur l’existence d’un «homo-economicus», un ĂȘtre imaginaire parfaitement rationnel et informĂ© qui n’a ni Ă©tat d’ñmes ni sentiments.

Dans ce sens, la rĂ©flexion Ă  laquelle je me livre dans cet article en tant qu’économiste n’est malheureusement pas le fruit d’une imagination dĂ©bordante, ni pour la recherche du «buzz» mĂ©diatique, mais dĂ©coule bien d’une analyse objective de la situation gĂ©opolitique du monde actuel et des lois Ă©conomiques.

Epuisement des ressources naturelles 

Le premier risque d’une troisiĂšme guerre mondiale Ă   plus ou moins brĂšve Ă©chĂ©ance est constituĂ© par l’accroissement de plus en plus rapide de la population vivant sur terre (8 milliards en 2024, contre 2,5 seulement en 1950, soit plus 5,5 milliards de personnes en moins de 75 ans, et une prĂ©vision de 9,7 milliards d’habitants en 2050), face Ă  l’épuisement des ressources naturelles vitales telles que l’eau potable, les terres arables, les Ă©nergies fossiles et la dĂ©gradation de l’écosystĂšme.

Ce risque pourrait, s’il n’est pas gĂ©rĂ© avec prudence, conduire Ă  un effondrement Ă©conomique et social global.

L’épuisement des ressources pourrait alimenter des conflits gĂ©opolitiques intenses, des migrations massives et des pĂ©nuries alimentaires, menaçant ainsi la stabilitĂ© de la civilisation humaine.

Ce risque est aggravĂ© par la dĂ©gradation des tensions gĂ©opolitiques croissantes, le nationalisme, et l’effondrement des systĂšmes dĂ©mocratiques dans certaines rĂ©gions du monde.  

L’Histoire est un Ă©ternel recommencement

D’une maniĂšre Ă©trange et inquiĂ©tante, la guerre commerciale lancĂ©e par Trump le 2 avril 2025 par son annonce d’une augmentation brutale et excessive des droits de douane sur tous les pays partenaires commerciaux des Etats-Unis, prĂ©sente des similitudes frappantes avec la dynamique Ă©conomique et politique qui mena Ă  l’une des guerres les plus destructrices de l’Histoire.

En effet, lorsqu’on rĂ©flĂ©chit sur les risques de guerre liĂ©s aux crises Ă©conomiques, on ne peut ignorer l’exemple tragique de la Seconde Guerre mondiale, dont les racines remontent Ă  la Crise de 1929. Cette crise mondiale, provoquĂ©e par l’effondrement du marchĂ© financier de Wall Street, a plongĂ© le monde dans une rĂ©cession Ă©conomique dĂ©vastatrice, crĂ©ant un terreau fertile pour les idĂ©ologies extrĂ©mistes et la prise du pouvoir par Hitler en 1933 et le dĂ©clenchement de la deuxiĂšme guerre mondiale qui s’en est suivi en 1939.

A ce sujet un bref rappel historique s’impose : la crise de 1929, aussi appelĂ©e la «Grande DĂ©pression», a frappĂ© l’économie mondiale de plein fouet, exacerbant les inĂ©galitĂ©s et menaçant la stabilitĂ© des nations. À la suite de l’effondrement de la Bourse de New York, les pays industrialisĂ©s se sont retrouvĂ©s en proie Ă  une rĂ©cession mondiale. Les consĂ©quences immĂ©diates furent dĂ©sastreuses : chĂŽmage massif, famine et pauvretĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Mais plus encore, la Crise de 1929 a montrĂ© les failles d’un systĂšme Ă©conomique interconnectĂ©. 

En rĂ©ponse Ă  la crise, les États-Unis ont dĂ©cidĂ© d’imposer en 1930 le Tarif Smoot-Hawley, un droit de douane Ă©levĂ© (40%) sur de nombreux produits Ă©trangers. Ce geste, censĂ© protĂ©ger les producteurs amĂ©ricains, a conduit Ă  une rĂ©action en chaĂźne. Les pays europĂ©ens, dĂ©jĂ  fragilisĂ©s, ont rĂ©pliquĂ© par des mesures protectionnistes, menant Ă  une guerre commerciale mondiale qui a profondĂ©ment fragmentĂ© les relations internationales et intensifiĂ© les tensions politiques.

Bien que les contextes Ă©conomiques et politiques soient diffĂ©rents, les effets des mesures protectionnistes prises par Trump risquent d’ĂȘtre similaires en termes d’isolement Ă©conomique, de repli sur soi et la rupture des chaĂźnes d’approvisionnement mondiales, engendrant une rĂ©cession Ă©conomique et une inflation mondiales.

Tout comme les annĂ©es 1930, le monde en 2025 est dĂ©jĂ  fragile. La montĂ©e des nationalismes dans de nombreux pays, (Hongrie, Italie, Allemagne, France, Autriche, Danemark etc.), accouplĂ©e Ă  des tensions gĂ©opolitiques de plus en plus exacerbĂ©es par la guerre en Ukraine, en particulier entre la Chine et la Russie d’un cĂŽtĂ© et l’Occident avec les Etats-Unis en tĂȘte de l’autre, alimentent un climat propice Ă  l’escalade.

Les parallĂšles entre la crise de 1929 et la guerre commerciale de 2025 dĂ©clenchĂ©e par Trump rappellent une vĂ©ritĂ© souvent oubliĂ©e : «l’économie n’est pas un jeu Ă  somme nulle». Un choix Ă©conomique basĂ© uniquement sur des considĂ©rations nationales peut dĂ©truire la stabilitĂ© mondiale et prĂ©cipiter les pays dans une troisiĂšme guerre mondiale, qui risque d’ĂȘtre fatale pour toute l’humanitĂ©, compte tenu des armes de destruction massives, nuclĂ©aires et autres, dont disposent les principaux belligĂ©rants.

Les modùles d’estimation du risque d’une 3e guerre mondiale

Il existe plusieurs modĂšles et cadres d’analyse dĂ©veloppĂ©s par des experts de tout bord pour Ă©valuer le risque d’une guerre nuclĂ©aire ou mondiale. Bien que ce ne soient pas des modĂšles prĂ©dictifs prĂ©cis Ă  100% (heureusement pour nous tous), ils combinent des facteurs politiques, militaires, technologiques et humains pour estimer les probabilitĂ©s d’escalade.

Les plus connus et les plus pertinents sont :

ModĂšle d’escalade en Ă©chelons (« Escalation Ladder« ):

DĂ©veloppĂ© pendant la Guerre froide, ce modĂšle (notamment par Herman Kahn) imagine une «échelle en 44 niveaux» allant de la paix complĂšte Ă  la guerre nuclĂ©aire totale. On Ă©value oĂč on se situe sur cette Ă©chelle, et si les acteurs montent ou descendent dans l’échelle.

Exemple d’échelons :  

– tensions diplomatiques;  

– menaces verbales;  

– frappes conventionnelles localisĂ©es;  

– usage tactique du nuclĂ©aire;  

– guerre nuclĂ©aire globale.

ModĂšle de la « Spirale de conflit Â» :

Ce modĂšle montre comment chaque action offensive ou dĂ©fensive est perçue comme une menace par l’autre camp, ce qui pousse Ă  surenchĂ©rir. TrĂšs utile pour comprendre les «logiques d’escalade incontrĂŽlĂ©e».

Bulletin of the Atomic Scientists Doomsday Clock:

C’est un modĂšle symbolique, mais influent «et trĂšs inquiĂ©tant. Il mesure la «proximitĂ© de la fin du monde» en minutes avant minuit. En 2024, il a Ă©tĂ© placĂ© Ă  «90 secondes avant minuit» le plus proche jamais atteint. Il intĂšgre les risques de guerre nuclĂ©aire, changement climatique, IA non contrĂŽlĂ©e, etc.

Le scénario cauchemar

Dans ce scĂ©nario cauchemar qui s’impose Ă  moi et que je suis le premier Ă  souhaiter qu’’il ne se produira pas, du moins de mon vivant (aprĂšs moi le dĂ©luge!), tout ne dĂ©marre pas par un tir de missile, mais par une sĂ©rie de choix Ă©conomiques et politiques, tels que ceux adoptĂ©s par les Etats-Unis sous la prĂ©sidence de Trump, premiĂšre puissance Ă©conomique et militaire du monde, qui sapent la confiance entre blocs, brisent les coopĂ©rations, et crĂ©ent un monde plus instable, isolĂ© et explosif.

Ce scĂ©nario cauchemar se dĂ©roulera en plusieurs actes :

Acte 1 : La Chute de l’Économie et l’Explosion des Tensions : l’introduction des droits de douane en janvier 2025 par l’administration Trump affecte rapidement les marchĂ©s mondiaux.

La Chine réplique par des mesures similaires et intensifie ses sanctions sur des produits américains.

L’Union EuropĂ©enne, se sentant menacĂ©e, rĂ©pond Ă©galement par des mesures tarifaires contre les États-Unis. L’équilibre commercial mondial se rompt, les importations et exportations s’effondrent, entraĂźnant un chĂŽmage massif et une inflation galopante dans tous les pays du monde, y compris aux Etats-Unis.

Les pays en dĂ©veloppement, tels que la Tunisie, dĂ©jĂ  fragilisĂ©s par la leurs propres crises Ă©conomiques et politiques, se retrouvent dans une position prĂ©caire, avec des Ă©conomies qui s’effondrent sous les chocs extĂ©rieurs, les fluctuations des devises, et la rĂ©duction des flux commerciaux avec leurs partenaires commerciaux victimes eux-mĂȘmes de la stagflation.

Les gouvernements, incapables de maintenir l’ordre Ă©conomique, commencent Ă  s’effondrer, et de nombreuses manifestations Ă©clatent dans les grandes villes comme Paris, New York, Londres, Tokyo etc. Les citoyens rĂ©clament la fin des politiques commerciales destructrices, mais les dirigeants des grandes puissances restent intransigeants.

Acte 2 : L’Escalade Militaire : en mars 2026, une confrontation navale Ă©clate dans la mer de Chine mĂ©ridionale entre un porte-avions amĂ©ricain et des forces chinoises, faisant plusieurs victimes des deux cĂŽtĂ©s. Bien que cet incident ait pu ĂȘtre Ă©vitĂ©, la tension dĂ©jĂ  prĂ©sente entre les grandes puissances a rendu la situation incontrĂŽlable. Les alliĂ©s de la Chine, notamment la Russie et l’Iran, soutiennent PĂ©kin en imposant leurs propres sanctions Ă©conomiques contre les États-Unis, et les affrontements militaires se multiplient dans plusieurs rĂ©gions du globe, dont l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient. Les États-Unis, quant Ă  eux, se sentent de plus en plus isolĂ©s et rĂ©pondent par une augmentation de leurs dĂ©penses militaires, envoyant des troupes dans des bases stratĂ©giques en Europe et en Asie-Pacifique pour soutenir leurs alliĂ©s. 

L’Otan, dĂ©jĂ  fragilisĂ©e par des divisions internes, commence Ă  se scinder. Certains membres europĂ©ens, comme la Pologne et les États baltes; poussent pour un rapprochement avec les États-Unis, tandis que d’autres, notamment la France et l’Allemagne, cherchent Ă  nĂ©gocier une paix avec la Russie et la Chine, invoquant le danger d’une guerre nuclĂ©aire. Mais les tensions sont telles qu’une rupture dĂ©finitive semble inĂ©vitable.

Acte 3 : La PremiĂšre Bataille NuclĂ©aire: en janvier 2027, aprĂšs plusieurs mois de frictions militaires sur plusieurs fronts, la situation atteint son point de rupture. Les États-Unis et la Chine entrent en conflit ouvert aprĂšs que l’ArmĂ©e populaire de libĂ©ration chinoise lance une frappe de reprĂ©sailles contre une base amĂ©ricaine dans le Pacifique, tuant des centaines de soldats. La guerre Ă©clate officiellement, et des attaques nuclĂ©aires tactiques sont lancĂ©es en Asie et sur le territoire europĂ©en.

Bien que les premiĂšres frappes soient limitĂ©es Ă  des cibles militaires spĂ©cifiques, la situation dĂ©gĂ©nĂšre rapidement. Les Etats-Unis, soutenus par des alliĂ©s comme IsraĂ«l et le Japon, rĂ©pondent en lançant une contre-attaque nuclĂ©aire, visant des installations stratĂ©giques en Chine, en Iran et en Russie. C’est l’effet domino. Les grandes puissances, voyant leurs armĂ©es et leurs infrastructures attaquĂ©es, dĂ©clarent la guerre totale.

Acte 4 : Le Monde en Ruines : en 2028, la guerre mondiale atteint son paroxysme. L’Europe est ravagĂ©e par des frappes nuclĂ©aires sur Paris, Berlin et Moscou. Les grandes villes deviennent des zones de guerre, envahies par des rĂ©fugiĂ©s fuyant les radiations et la famine. Les États-Unis subissent Ă©galement des frappes sur leurs grandes villes cĂŽtiĂšres, et la Chine est plongĂ©e dans une crise humanitaire majeure aprĂšs la destruction de ses centres industriels. Des alliances nouvelles se forment entre les pays les plus puissants, mais le cloisonnement Ă©conomique et le repli sur soi rendent toute forme de coopĂ©ration difficile. La guerre nuclĂ©aire, bien que limitĂ©e Ă  des frappes ciblĂ©es, engendre une dĂ©vastation mondiale. La production alimentaire s’effondre, les ressources deviennent rares, et des millions de personnes succombent aux radiations et Ă  la famine.

– Acte 5 : L’Émergence d’un Nouveau Monde : la fin de la guerre n’arrive qu’en 2030, aprĂšs que les grandes puissances nuclĂ©aires se retrouvent Ă©puisĂ©es par les destructions. Le monde est devenu une terre de ruines, avec des rĂ©gimes autoritaires qui tentent de prendre le contrĂŽle de ce qui reste des ressources. De nouveaux leaders Ă©mergent, cherchant Ă  redĂ©finir l’ordre mondial. Cependant, les cicatrices laissĂ©es par la guerre sont profondes, et la reconstruction semble une tĂąche insurmontable. La majoritĂ© des pays sont dĂ©sormais sous le contrĂŽle de milices locales, et les institutions internationales, comme l’Onu, ont complĂštement disparu.

Conclusion : Quand l’économie devient une arme

L’histoire de «la guerre Ă©conomique» qui risque Ă  mon sens de dĂ©vaster le monde montre combien une dĂ©tĂ©rioration des relations Ă©conomiques mondiales peut mener Ă  une dĂ©stabilisation totale. Le risque n’est pas seulement issu d’une sĂ©rie d’erreurs Ă©conomiques, mais aussi d’une incomprĂ©hension tragique de la part de ce prĂ©disent aventurier Donald Trump des consĂ©quences d’un protectionnisme exacerbĂ© au nom du slogan «America First»

Tel que je le vois avec le maximum de réalisme et sans excÚs de pessimisme, le scénario qui risque de conduire à une troisiÚme guerre mondiale ne sera pas une simple issue de conflits militaires, mais une réaction en chaßne économique alimentée par des politiques protectionnistes et une crise économique mondiale.

Tout comme la Crise de 1929 a conduit Ă  des tensions Ă©conomiques mondiales, qui ont jetĂ© les bases de la Seconde Guerre mondiale, la guerre commerciale dĂ©clenchĂ©e par Trump risque de servir de catalyseur pour un conflit d’une ampleur mondiale.

Ce scénario tragique nous enseigne que, dans un monde de plus en plus interconnecté, les décisions économiques peuvent avoir des répercussions géopolitiques catastrophiques hors contrÎle.

Il ne reste plus qu’à espĂ©rer que mes apprĂ©hensions et prĂ©visions s’avĂšreront  complĂštement fausses et non fondĂ©es, ce que je suis le premier Ă  espĂ©rer.

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Comar Assurances, leader digital avec sa plateforme en ligne Comar Plus

25. April 2025 um 10:44

Avec plus de 55 ans d’expertise dans le domaine de l’assurance, Comar Assurances continue de se distinguer en tant que leader du marchĂ© tunisien en lançant des solutions innovantes telles que Comar Plus.

Cette plateforme digitale, conçue pour offrir une expĂ©rience en ligne simple, fluide et accessible Ă  tous, renforce l’engagement de la compagnie envers ses clients, qu’ils soient dĂ©jĂ  assurĂ©s ou non.

Depuis son lancement il y a plus de deux ans, Comar Plus a dĂ©jĂ  sĂ©duit des milliers d’assurĂ©s en proposant une gamme complĂšte de services pour :

  • consulter leurs contrats Ă  tout moment et sur n’importe quel appareil;
  • suivre les sinistres et remboursements en temps rĂ©el;
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FlexibilitĂ© et tranquillitĂ© d’esprit

Cette plateforme est conçue pour accompagner chaque client au quotidien et simplifier la gestion de son portefeuille d’assurance.

«Avec Comar Plus, nous offrons Ă  nos clients une solution d’assurance plus rapide, plus accessible et totalement sĂ©curisĂ©e. Notre objectif est de simplifier la gestion de l’assurance tout en apportant flexibilitĂ© et tranquillitĂ© d’esprit aux utilisateurs», dĂ©clare le directeur central responsable de l’expĂ©rience client,

Consciente des attentes des assurĂ©s en termes d’autonomie, de rĂ©activitĂ© et de transparence, la compagnie mise sur l’innovation continue pour amĂ©liorer ses services digitaux et renforcer la proximitĂ© avec ses clients. Des mises Ă  jour rĂ©guliĂšres sont prĂ©vues pour enrichir les fonctionnalitĂ©s de la plateforme et maintenir un haut niveau de performance et de sĂ©curitĂ©.

Accessible 24h/24 et 7j/7 depuis tous les supports (ordinateur, tablette, smartphone), Comar Plus permet de vivre l’assurance autrement.

Pour profiter de cette nouvelle expĂ©rience, tĂ©lĂ©chargez dĂšs maintenant l’application Comar Plus via ce lien ou rendez-vous sur cette rubrique.

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Cinq dĂ©cennies d’expĂ©rience

FondĂ©e en 1969, Comar Assurances est l’un des piliers du secteur de l’assurance en Tunisie, reconnu pour son engagement envers l’excellence et la satisfaction client. 

Forte de plus de cinq dĂ©cennies d’expĂ©rience, la compagnie s’est imposĂ©e comme un partenaire de confiance pour des milliers de clients Ă  travers le pays en plaçant l’innovation, la qualitĂ© de service et la satisfaction client au cƓur de sa stratĂ©gie.

Communiqué.

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In Memoriam | Tahar Sioud, un pionnier de la diplomatie Ă©conomique en Tunisie  

25. April 2025 um 10:27

C’est avec stupeur et une infinie tristesse que j’apprends le dĂ©cĂšs de Tahar Sioud (1937-2025), mon grand ami, que j’ai connu quand il Ă©tait ambassadeur Ă  Bruxelles et j’y Ă©tais journaliste accrĂ©ditĂ©. Je suis tĂ©moin direct de l’essentiel de sa carriĂšre en tant que reprĂ©sentant permanent de la Tunisie auprĂšs de l’Union europĂ©enne (UE) et nĂ©gociateur de tous les accords depuis celui de 1969, le premier, jusqu’aux plus rĂ©cents.

Fathi Bchir *

Le dĂ©funt a marquĂ© de son passage Ă  Bruxelles les relations entre l’UE et la Tunisie. Il Ă©tait apprĂ©ciĂ© aussi bien Ă  Tunis qu’à la Commission et au Parlement europĂ©ens. Il Ă©tait rĂ©putĂ© au sein du corps diplomatique arabe pour la qualitĂ© de ses relations avec les partenaires europĂ©ens.
Redoutable négociateur au talent reconnu et pour la délicatesse de son caractÚre.

Sioud a  dĂ©fendu pied-Ă -pied et grand acharnement les intĂ©rĂȘts de la Tunisie dans les nĂ©gociations directes obtenant – un de ses hauts faits d’armes – un rĂ©gime particulier d’accĂšs au marchĂ© europĂ©en de l’huile d’olive tunisienne et pour la promotion internationale de notre produit national. Il a Ă©tĂ© aussi l’artisan du rĂ©gime spĂ©cial de nos exportations textile et habillement.

Il Ă©tait trĂšs apprĂ©ciĂ© Ă  Bruxelles car il avait une excellente connaissance du fonctionnement complexe de la mĂ©canique europĂ©enne. Il a Ă©tĂ© aussi un grand maĂźtre d’Ɠuvre dans les nĂ©gociations arabes avec l’UE, et grand dĂ©fenseur de la cause palestinienne et proche des reprĂ©sentants de l’OLP auprĂšs de l’UE, qui le consultaient et recherchaient son contact
Il a Ă©tĂ© aussi ambassadeur auprĂšs des pays du Benelux (Bruxelles, La Haye et Luxembourg et Danemark). Comme aux Émirats Arabes.

Il passait pour le pionnier de la diplomatie Ă©conomique tunisienne. Et a toujours entretenu une relation particuliĂšre avec les membres de l’ambassade dont la plupart se revendiquent encore comme ses fils spirituels.

Sioud a été aussi vice-gouverneur de la Banque centrale et des billets de la monnaie nationale portent encore sa signature.

Il a été enfin ministre du Commerce et, bien sûr, il consacra une part de sa carriÚre au sport en tant que président de la Fédération tunisienne de football (FTF), un sport dont il était grand amateur.

Un grand homme vient ainsi de nous quitter au terme d’une grande carriĂšre et d’une vie personnelle riches. Paix Ă  son Ăąme. Adieu Tahar, Excellence. ll n’y eut pas homme plus excellent que lui de tous ceux qui se sont succĂ©dĂ© Ă  Bruxelles. Mes condolĂ©ances Ă  son Ă©pouse et Ă  ses enfants comme Ă  tous ses hĂ©ritiers professionnels.

* Ancien journaliste basé à Bruxelles.

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Pourquoi tout cet acharnement sur Habib Kazdaghli ?

25. April 2025 um 10:00

Une Ă©niĂšme  campagne haineuse et diffamatoire ainsi qu’un nouveau lynchage mĂ©diatique ciblent  aujourd’hui Habib Kazdaghli, dont le soutien Ă  la cause palestinienne a Ă©tĂ© constant. La raison invoquĂ©e est la sempiternelle accusation fallacieuse de normalisation acadĂ©mique avec les universitĂ©s israĂ©liennes. Cerise sur le gĂąteau, les dĂ©tracteurs n’hĂ©sitent pas Ă  porter cette fois-ci la mĂȘme accusation contre le laboratoire «RĂ©gions et ressources patrimoniales en Tunisie» Ă  laquelle s’ajoute une nouvelle accusation de normalisation avec l’Etat d’IsraĂ«l contre l’ancien doyen de la FacultĂ© des lettres, des arts et des humanitĂ©s (FLAHM) de Manouba. (Ph. De droite Ă  gauche, Habib Kazdaghli et Habib Mellakh, et Ă  l’extrĂȘme gauche, l’ambassaddeur de Palestine Ă  la Flahm en 2002).

Habib Mellakh *

Habib Kazdaghli est loin d’ĂȘtre un normalisateur. Il ne cesse depuis un demi-siĂšcle de participer Ă  toutes les actions de soutien au peuple palestinien. Il a publiquement condamnĂ© avec la plus grande vigueur le gĂ©nocide perpĂ©trĂ© par l’entitĂ© sioniste Ă  Gaza. Je peux tĂ©moigner en ma qualitĂ© d’ancien coordinateur gĂ©nĂ©ral de la FGESRS et de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du syndicat de base de la FLAHM pendant une vingtaine d’annĂ©es qu’il a toujours participĂ© aux nombreuses actions et manifestations de soutien Ă  la cause palestinienne organisĂ©es aussi bien Ă  l’échelle nationale que locale comme le montre le reportage photographique rĂ©alisĂ© sur  la cĂ©rĂ©monie organisĂ©e Ă  la FLAHM, le 13 avril 2002, Ă  la suite de l’agression israĂ©lienne contre la Cisjordanie, pour remettre Ă  l’ambassadeur de Palestine les mĂ©dicaments et les Ă©quipement hospitaliers achetĂ©s par le biais des dons faits par toutes les composantes de la facultĂ© grĂące la forte mobilisation de l’administration de l’institution, du syndicat de base des enseignants, du syndicat des fonctionnaires et des ouvriers ainsi que  du bureau fĂ©dĂ©ral de l’Uget.

Hichem Skik, Mohamed Jaoua, Raja Ben Slama, Khaled Chahed, Salah Manai, Taoufik Karkar, Gleyia Ksira, Najet Limam Tnani, Ahmed Boukhari Chetoui, moi-mĂȘme et des dizaines de militants politiques et associatifs, nous  le  savons pertinemment et avons  dĂ©noncĂ©, dans des articles, statuts ou commentaires publiĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux ou dans des journaux Ă©lectroniques, les campagnes mensongĂšres qui ont visĂ© Habib Kazdaghli. Nous ne l’aurions pas fait et nous ne nous serions pas gĂȘnĂ©s de le condamner si ces participations Ă  des colloques internationaux avaient Ă©veillĂ© le moindre soupçon de normalisation.

Que cache le grand acharnement des calomniateurs ?

Dans un article que jai publiĂ© il y a deux ans Ă  l’occasion d’une autre campagne fallacieuse, menĂ©e Ă  la suite de la participation de Habib Kazdaghli et de quelques historiens tunisiens Ă  un colloque organisĂ© Ă  Paris par la SociĂ©tĂ© d’histoire des Juifs de Tunisie et qui lui a valu, le 12 avril 2023, le retrait par le conseil scientifique de la FLAHM de la proposition d’octroi de l’émĂ©ritat que le mĂȘme conseil avait soumise Ă  l’autoritĂ© de tutelle, j’ai expliquĂ© les raisons de tant d’acharnement aprĂšs avoir montrĂ© que la prĂ©sence dans des colloques internationaux auxquels participent aussi des universitaires israĂ©liens ne pouvait nullement ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une «normalisation acadĂ©mique».

La prĂ©sence d’un chercheur tunisien Ă  une rencontre scientifique internationale n’est-elle pas comparable Ă  la participation des reprĂ©sentants de la Tunisie aux travaux de l’Onu, de l’Unesco, de la Banque mondiale ou de toute autre organisation internationale oĂč siĂšgent Ă©galement des reprĂ©sentants israĂ©liens? Les dĂ©tracteurs du doyen ne devraient-ils pas, suivant leur logique, dĂ©noncer cette prĂ©sence dans les institutions internationales comme une normalisation avec l’Etat israĂ©lien et considĂ©rer l’Etat tunisien comme le plus grand normalisateur? Pourquoi s’en prendre au seul Kazdaghli?

Les dĂ©tracteurs savent pourtant que des scientifiques tunisiens de tous bords (mĂ©decins, mathĂ©maticiens, juristes, chercheurs en biologie et en pharmacie, etc.) sont constamment prĂ©sents dans des rencontres scientifiques de haut niveau oĂč ils prĂ©sentent leurs travaux en prĂ©sence d’universitaires israĂ©liens. Cet acte rĂ©vĂšle Ă  quel point le sujet du colloque parisien et les centres d’intĂ©rĂȘt de la SociĂ©tĂ© d’Histoire des juifs de Tunisie sont des questions trĂšs sensibles aux yeux des calomniateurs.

Habib Kazdaghli n’est pas en rĂ©alitĂ© pris Ă  partie parce qu’il cĂŽtoie dans un colloque des universitaires israĂ©liens mais parce qu’il a osĂ© choisir dans son parcours de chercheur un sujet tabou : l’histoire de la minoritĂ© juive de Tunisie. Sous couvert d’un engagement sans limite en faveur de la cause palestinienne et d’un refus catĂ©gorique de la normalisation dans l’espoir de rehausser leur image de marque de partisans  irrĂ©ductibles de cette cause, ces dĂ©tracteurs cachent leur dĂ©ni de l’histoire d’une Tunisie plurielle oĂč la communautĂ© juive a jouĂ© au fil des siĂšcles un rĂŽle important.

Bien que la minoritĂ© hĂ©braĂŻque ait Ă©tĂ© soustraite au rĂ©gime juridique de la dhimma grĂące au Pacte fondamental, les Juifs ont souvent Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s par la majoritĂ© musulmane comme des citoyens de seconde zone. Cette idĂ©e a Ă©tĂ© intĂ©riorisĂ©e par les dĂ©tracteurs. Le conflit israĂ©lo-palestinien a accentuĂ© ce rejet en favorisant l’amalgame entre juif et sioniste et en enracinant l’idĂ©e que le juif est un sioniste en puissance. Pour la faire valoir, ils avancent l’émigration de nombreux Juifs tunisiens en IsraĂ«l. Ces jusqu’au-boutistes voient, de ce fait, l’intĂ©rĂȘt pour la minoritĂ© juive comme le signe d’une volontĂ© de normalisation.

Lors d’un hommage Ă  Paul Sebag, pourtant antisioniste notoire, rendu Ă  la FLAHM en mars 2006, un groupe d’étudiants, composĂ© d’extrĂ©mistes de tous bords, a tentĂ© d’empĂȘcher le dĂ©roulement de la cĂ©rĂ©monie en scandant des slogans de soutien Ă  la cause palestinienne ainsi que des slogans antisionistes, judĂ©ophobes et d’autres hostiles Ă  la normalisation. L’un des meneurs, Ă  qui l’on a fait valoir que Paul Sebag Ă©tait communiste et que la tentative de saboter la cĂ©rĂ©monie n’était pas, par consĂ©quent fondĂ©e, a rĂ©torquĂ© «communiste, certes, mais juif».

Ces calomniateurs, qui s’arrogent le droit de dĂ©finir Ă  leur grĂ© la normalisation acadĂ©mique, mesurent-ils Ă  leur juste valeur les graves consĂ©quences pour le dĂ©veloppement de la recherche scientifique d’un boycott de ces rencontres scientifiques internationales d’envergure  auxquelles participent continuellement des universitaires israĂ©liens et au boycottage desquelles le comitĂ© tunisien de BDS considĂšre n’appelle pas. 

Est-il raisonnable de boycotter ces rencontres oĂč nos scientifiques et nos jeunes chercheurs ont l’opportunitĂ© de prĂ©senter leurs travaux et de les faire valoir auprĂšs de la communautĂ© scientifique internationale?

Pourquoi harceler le seul Kazdaghli alors que 8 tunisiens, 4 enseignants-chercheurs et 4 doctorants, qui font, Ă  l’occasion de ce colloque de grande envergure, leur baptĂȘme de feu dans le domaine de la recherche, y participent? Ses dĂ©tracteurs lui en veulent parce que les valeurs qu’il incarne les dĂ©rangent. Homme de gauche et dĂ©mocrate, ouvert aux autres cultures et civilisations, soucieux  de revisiter l’histoire de la Tunisie en mettant en valeur l’apport des minoritĂ©s, il est aux antipodes de ce qu’ils reprĂ©sentent; le monolithisme politique et une vision passĂ©iste, figĂ©e et sclĂ©rosĂ©e de l’identitĂ© tunisienne excluant les minoritĂ©s.

L’accusation mensongĂšre de normalisation a Ă©tĂ© instrumentalisĂ©e Ă  de nombreuses reprises Ă  des fins Ă©lectorales. Les campagnes mensongĂšres recommencent de plus belle Ă  chaque enjeu Ă©lectoral  dans l’espoir faire perdre Ă  l’ancien doyen les Ă©lections auxquelles il participe.

Les calomniateurs persistent et signent

Cette nouvelle chasse aux sorciĂšres intervient Ă  la suite du soutien de Habib Kazdaghli Ă  15 historiens tunisiens accusĂ©s de normalisation acadĂ©mique avec l’ennemi sioniste parce qu’ils ont acceptĂ© de participer, Ă  Doha, Ă  un colloque international sur l’écriture de l’histoire en Tunisie : de leur point de vue, l’Etat du Qatar ainsi que la revue qui organise le colloque ont normalisĂ© avec l’ennemi sioniste. Elle se produit Ă©galement Ă  un moment oĂč de nombreux historiens de la FLAHM ont proposĂ© Ă  la facultĂ© de rendre hommage Ă  l’ancien Doyen pour l’ensemble de sa carriĂšre et pour les services rendus Ă  l’institution. Ripostant Ă  ces deux Ă©vĂ©nements, les Ă©tudiants de l’Uget n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  envahir la salle Hassen Hosni Abdelwaheb et Ă  commettre un acte de vandalisme en dĂ©chirant son  portrait accrochĂ© au mur de la salle Ă  cĂŽtĂ© des portraits de tous les anciens doyens.

Le communiquĂ© du conseil scientifique publiĂ© Ă  la suite de «la sĂ©ance urgente et extraordinaire» tenue le 15 avril dernier, sous la pression des Ă©tudiants en grĂšve, entĂ©rine l’accusation de normalisation, nie en consĂ©quence toute intention de rendre hommage Ă  un doyen normalisateur et exprime «son appui inconditionnel aux luttes lĂ©gitimes des Ă©tudiants contre la normalisation».

Fossoyeur des libertĂ©s acadĂ©miques lors de la rĂ©union du 12 avril 2023 au cours de laquelle il a renoncĂ© Ă  la proposition d’émĂ©ritat soumise Ă  l’autoritĂ© de tutelle pour couronner le parcours acadĂ©mique de l’ancien doyen, ledit conseil scientifique rĂ©cidive, presque jour pour jour, deux annĂ©es  plus tard.

* Universitaire.

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Euro NCAP | Le Jaecco J7 SHS obtient la note de sécurité 5 étoiles

25. April 2025 um 08:58

La qualitĂ© mondiale brille : le Jaecoo J7 SHS a obtenu d’excellents rĂ©sultats aux tests du Programme europĂ©en d’évaluation des vĂ©hicules neufs (Euro NCAP). Avec des scores supĂ©rieurs Ă  80% dans toutes les catĂ©gories, il a obtenu la note mondiale de sĂ©curitĂ© 5 Ă©toiles.

Parmi les modĂšles Omoda et Jaecoo, l’Omoda C5 a obtenu jusqu’à prĂ©sent cinq Ă©toiles aux tests Euro NCAP, ANCAP et Asean NCAP. L’Omoda E5 a Ă©galement obtenu cinq Ă©toiles aux tests Euro NCAP et ANCAP. Avec la note cinq Ă©toiles obtenue par le Jaecoo J7 SHS Ă  l’Euro NCAP, la sĂ©curitĂ© cinq Ă©toiles de toute la gamme de la marque est largement reconnue mondialement.

Le 9 avril courant, l’Euro NCAP a publiĂ© ses derniĂšres notes de sĂ©curitĂ©. Le Jaecoo J7 SHS d’Omoda&Jaecoo a rĂ©alisĂ© des performances exceptionnelles, obtenant la prestigieuse note mondiale de cinq Ă©toiles avec des scores supĂ©rieurs Ă  80% dans toutes les catĂ©gories de test. Cette performance met en lumiĂšre sa conception de sĂ©curitĂ© exceptionnelle et ses technologies de sĂ©curitĂ© avancĂ©es, dĂ©montrant ainsi les solides capacitĂ©s de sĂ©curitĂ© du modĂšle.

Auparavant, l’Omoda C5, premier vĂ©hicule Ă  carburant de la marque Ă  avoir Ă©tĂ© mondialement reconnu, avait obtenu successivement cinq Ă©toiles aux tests de sĂ©curitĂ© internationaux, notamment aux tests Euro NCAP, ANCAP et Asean NCAP.

L’Omoda E5, vĂ©hicule Ă  Ă©nergie nouvelle, a Ă©galement rĂ©alisĂ© d’excellents rĂ©sultats et obtenu cinq Ă©toiles aux tests Euro NCAP et ANCAP.

Cette fois, le Jaecoo J7 SHS a obtenu la note de sécurité la plus élevée. Fort de ses précédents succÚs, il témoigne de la qualité et des normes de sécurité mondiales de tous les modÚles Omoda&Jaecoo, qui ont obtenu cinq étoiles.

Nouvelle référence en matiÚre de sécurité des déplacements

Lors des tests Euro NCAP, le Jaecoo J7 SHS a obtenu un score de 81% aux tests de protection des occupants adultes et de 80% aux tests de protection des enfants, de protection des usagers vulnĂ©rables de la route (piĂ©tons) et de systĂšmes d’assistance Ă  la sĂ©curitĂ©. Tous ses rĂ©sultats ont largement dĂ©passĂ© la norme cinq Ă©toiles et il a finalement obtenu la note cinq Ă©toiles Euro NCAP avec succĂšs. Cela illustre parfaitement les normes internationales de la marque et la qualitĂ© de fabrication de ses produits.

L’obtention de la note exceptionnelle de 5 Ă©toiles Euro NCAP par le J7 SHS tĂ©moigne de la qualitĂ© exceptionnelle de sa technologie Super Hybride.

Premier modĂšle d’Omoda&Jaecoo Ă©quipĂ© d’un systĂšme super hybride rĂ©volutionnaire Ă  l’échelle mondiale, le J7 SHS offre des performances de pointe, une autonomie ultra-longue, une consommation de carburant ultra-faible et une autonomie 100 % Ă©lectrique exceptionnelle. Il s’inscrit non seulement dans la dynamique de conduite des voitures de performance, mais garantit Ă©galement une stabilitĂ© Ă  toute Ă©preuve sur toutes les routes grĂące Ă  sa transmission hybride dĂ©diĂ©e (DHT) intelligente, gage de sĂ©curitĂ©.

Le moteur hybride dĂ©diĂ© (DHE) 1.5TGDI de cinquiĂšme gĂ©nĂ©ration affiche un rendement thermique de pointe de 44,5%, associĂ© Ă  un systĂšme intelligent de gestion de l’énergie qui allie accĂ©lĂ©rations puissantes et consommation de carburant ultra-faible.

Son systÚme de batterie, leader du secteur, offre non seulement une autonomie 100% électrique étendue, mais garantit également une sécurité électrique complÚte avec une plage de fonctionnement ultra-large de -35 °C à 60 °C.

Répondant aux normes de sécurité les plus strictes, le J7 SHS illustre parfaitement la fusion entre sécurité de pointe et technologie hybride de pointe, créant un avantage concurrentiel inégalé.

Fort de son leadership global en matiÚre de technologie Super Hybrid, le J7 SHS redéfinit les normes de sécurité pour la nouvelle Úre énergétique.

Leadership technologique et sécurité 5 étoiles pour toute la gamme

Omoda&Jaecco est nĂ© pour les vĂ©hicules Ă  Ă©nergie nouvelle. Avec une gamme de produits dynamique couvrant les motorisations thermiques, Ă©lectriques et hybrides, la marque met en avant sa remarquable force et sa vision d’avenir.

VĂ©hicule hybride, le Jaecoo J7 SHS est Ă©quipĂ© de technologies Ă©nergĂ©tiques rĂ©volutionnaires de pointe. Lors des tests d’endurance, il affiche les meilleures performances de sa catĂ©gorie, la meilleure autonomie, la plus faible consommation de carburant en charge continue et la plus longue autonomie en Ă©lectricitĂ© pure de sa catĂ©gorie. Il offre la meilleure solution de vĂ©hicules Ă  Ă©nergie nouvelle au monde aux utilisateurs du monde entier, mettant en avant ses capacitĂ©s exceptionnelles.

Depuis dĂ©but 2025, le J7 SHS a participĂ© Ă  des marathons mondiaux de super hybrides dans plus de 10 pays et rĂ©gions d’Asie, d’Europe, d’Afrique et des AmĂ©riques.

Lors des essais Super Hybrid Marathons Ă  Singapour, en Malaisie et en ThaĂŻlande, le J7 SHS a atteint une autonomie exceptionnelle de 1 427,5 km, tout en maintenant une consommation de carburant ultra-faible en charge continue (CS) de seulement 3,5 L/100 km.

Le modĂšle a Ă©galement Ă©tabli un nouveau record aux Philippines avec une autonomie record de 1 488,8 km. Lors d’essais approfondis menĂ©s au BrĂ©sil, en AmĂ©rique, le J7 SHS a dĂ©montrĂ© ses capacitĂ©s d’endurance exceptionnelles en atteignant 1 453,9 km, dĂ©crochant ainsi la deuxiĂšme place du dĂ©fi d’endurance Global Super Hybrid Marathons et validant sans Ă©quivoque ses performances de pointe en matiĂšre d’autonomie longue durĂ©e.

Aujourd’hui, les normes de sĂ©curitĂ© des vĂ©hicules Ă  Ă©nergies nouvelles sont en cours de redĂ©finition. L’intĂ©gration Ă©troite de la technologie SHS de pointe et des normes de sĂ©curitĂ© Euro NCAP de haut niveau permet d’atteindre l’efficacitĂ© de protection ultime du SHS J7, oĂč 1+1>2.

À l’avenir, Omoda&Jaecoo s’appuiera sur le SHS comme moteur principal, intĂ©grant l’ADN de la sĂ©curitĂ© tout au long du processus de dĂ©veloppement produit.

Grùce à une innovation technologique continue, Omoda&Jaecoo fera progresser les normes de sécurité et créera des solutions de mobilité futures pour les marchés mondiaux, alliant sécurité optimale, performances exceptionnelles et expériences intelligentes. Cela ouvrira la voie à une nouvelle Úre de sécurité à un niveau supérieur.

Communiqué.

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Quels plans de l’administration Trump pour l’Afrique du Nord ?

25. April 2025 um 08:20

On a beau reprocher au prĂ©sident Donald Trump son caractĂšre flamboyant et des fois excessif, toutefois, force est de reconnaĂźtre qu’il rendrait un grand service Ă  la rĂ©gion d’Afrique du Nord et Ă  la Tunisie en particulier s’il parvenait Ă  imposer une issue durable au dĂ©lire corrosif causĂ© par le conflit du Sahara Occidental et Ă  l’anarchie qui prĂ©vaut en Libye depuis 2011.

Elyes Kasri *

Giorgia Meloni semble avoir perdu son statut particulier auprÚs du président Donald Trump aprÚs une récente visite à Washington, le 17 avril, jalonnée de malentendus et de faux pas.

L’alliĂ©e italienne du prĂ©sident amĂ©ricain dans le conflit russo-ukrainien a laissĂ© une mauvaise impression Ă  Washington et s’est transformĂ©e en un adversaire commercial au bord de l’impertinence aussi bien avec le prĂ©sident Trump qu’avec le vice-prĂ©sident Vance.

Pacifier la rĂ©gion de l’Afrique du Nord

Faisant suite Ă  l’antipathie prononcĂ©e Ă  l’encontre du Français Macron, cette apparente disgrĂące de l’Italienne Meloni est malvenue au moment oĂč l’administration Trump s’engage dans une reprise en main de la zone Afrique du Nord, flanc sud de l’Alliance Atlantique. Ainsi que de l’AlgĂ©rie oĂč les exhortations semblent s’intensifier en vue d’un rĂšglement rapide de la question du Sahara Occidental, notamment Ă  la faveur d’une prochaine visite Ă  Alger de Massad Boulos, conseiller du prĂ©sident amĂ©ricain pour les Affaires africaines et moyen-orientales.

La Libye vient pour sa part de recevoir une dĂ©lĂ©gation politico-militaire amĂ©ricaine avec notamment le vice-amiral J. T. Anderson, commandant en chef de la 6e flotte amĂ©ricaine et Richard Norland, envoyĂ© spĂ©cial du prĂ©sident Trump pour la Libye. Des pourparlers ont Ă©tĂ© tenus sĂ©parĂ©ment avec les responsables de Tripoli et de Benghazi Ă  bord du navire amiral de la 6e flotte, le USS Mount Whitney, pour souligner la dĂ©termination amĂ©ricaine Ă  mettre fin au dĂ©sordre qui a suivi la chute du rĂ©gime de Kadhafi notamment initiĂ©e par Nicolas Sarkozy, l’ancien prĂ©sident français prĂ©sentement repris de justice, et son acharnement Ă  rĂ©gler avec la truandise qui le caractĂ©rise un compte personnel avec Kadhafi et qui a fait sombrer ce pays et son voisinage dans un tourbillon d’instabilitĂ©.

Une issue durable Ă  la question du Sahara

On a beau reprocher au prĂ©sident Trump son caractĂšre flamboyant et des fois excessif, toutefois force est de reconnaĂźtre qu’il rendrait un grand service Ă  notre rĂ©gion et Ă  la Tunisie en particulier s’il parvenait Ă  imposer une issue durable au dĂ©lire corrosif causĂ© par le conflit du Sahara Occidental et Ă  l’anarchie qui prĂ©vaut en Libye depuis 2011 et mĂȘme avant sous le rĂšgne fantasque du Roi des Rois d’Afrique.

Quelle sera la part de la Tunisie dans cette reprise en main amĂ©ricaine et cette volontĂ© de stabilisation du flanc sud de l’Otan pour que les Etats-Unis d’AmĂ©rique puissent consacrer leur Ă©nergie Ă  la zone Asie-Pacifique afin d’endiguer l’ascension inquiĂ©tante du dragon chinois?

Les signaux en provenance de Washington et notamment du CongrĂšs pourraient nous Ă©difier sur ce qui attend la Tunisie nonobstant la Meloni qui montre des signes de perte d’écoute Ă  la Maison Blanche et de basculement dans le camp europĂ©en anti-Trump.

Les signaux ne devraient pas tarder Ă  venir que ce soit directement ou Ă  l’occasion de la confirmation par le SĂ©nat du nouvel ambassadeur amĂ©ricain Ă  Tunis, Bill Bazzi, qui devrait avoir lieu au cours du mois prochain.

* Ancien ambassadeur.

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Tunisie | PrĂȘt de 24 M$ pour restaurer les forĂȘts dĂ©gradĂ©es et stimuler l’économie rurale

25. April 2025 um 07:22

Le gouvernement tunisien et le Groupe de la Banque africaine de développement ont lancé, le 23 avril 2025 à Tunis, un projet structurant qui vise à renforcer la résilience climatique et revitaliser les écosystÚmes ruraux fragilisés.

Le Projet de promotion de l’agroforesterie et de restauration des paysages forestiers dĂ©gradĂ©s (PARFD), d’un coĂ»t  total de 23,72 millions de dollars amĂ©ricains (plus de 73 millions de dinars), est financĂ© par la Banque africaine de dĂ©veloppement (Bad) Ă  travers le Fonds stratĂ©gique pour le climat Ă  hauteur de 17 millions de dollars amĂ©ricains. Le reste du financement est assurĂ© par le gouvernement tunisien pour 6,06 millions de dollars et les bĂ©nĂ©ficiaires Ă  660 000 dollars.

Le projet qui s’aligne Ă©troitement sur les prioritĂ©s nationales, dont la StratĂ©gie tunisienne de dĂ©veloppement durable Ă  l’horizon 2030 et l’engagement de rĂ©duire de 45% l’intensitĂ© carbone d’ici Ă  2030, devrait, Ă  terme, gĂ©nĂ©rer prĂšs de 4 500 emplois verts dans les gouvernorats de BĂ©ja, Siliana et Bizerte.

«Ce projet incarne une avancĂ©e majeure dans les efforts de la Tunisie pour relever les dĂ©fis complexes posĂ©s par le changement climatique et pour promouvoir un dĂ©veloppement durable dans nos rĂ©gions rurales», a dĂ©clarĂ© Mohamed Naoufel Ben Haha, directeur gĂ©nĂ©ral des ForĂȘts au ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche.

Impact environnemental et socio-économique mesurable

«Ce projet rĂ©pond aux besoins urgents liĂ©s Ă  la protection des ressources naturelles en adoptant une approche intĂ©grĂ©e fondĂ©e sur les chaĂźnes de valeur. Il vise non seulement la restauration Ă©cologique, mais aussi la crĂ©ation de richesses Ă©conomiques et sociales durables pour les communautĂ©s rurales», a soulignĂ© Malinne Blomberg, directrice gĂ©nĂ©rale adjointe du Groupe de la Banque pour l’Afrique du Nord et cheffe du bureau pays pour la Tunisie.

Le projet permettra de restaurer ou de stabiliser 33 200 hectares par la foresterie et l’agroforesterie, 2450 hectares de terrains privĂ©s dans le cadre de sous-projets (agroforestiers, forestiers et plantes aromatiques et mĂ©dicinales). Il prĂ©voit aussi la formation de 42 000 personnes aux pratiques durables et une sĂ©questration de carbone de 32 millions de tonnes sur 25 ans.

Résilience climatique et sécurité alimentaire et hydrique

Le projet valorisera les terres privĂ©es dĂ©gradĂ©es en pĂ©riphĂ©rie des forĂȘts domaniales grĂące Ă  un partenariat entre l’État et les agriculteurs tunisiens, combinant restauration Ă©cologique et dĂ©veloppement Ă©conomique. Il stimulera la crĂ©ation de chaĂźnes de valeur durables autour de cultures Ă  haute valeur ajoutĂ©e, tout en renforçant la rĂ©silience des Ă©cosystĂšmes et des communautĂ©s rurales.

En intĂ©grant des pratiques agroforestiĂšres, forestiĂšres durables et les chaĂźnes de valeur agricoles, le projet contribuera directement Ă  la rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, Ă  la sĂ©curitĂ© alimentaire et aux conditions de vie des mĂ©nages. Il amĂ©liorera l’empreinte carbone de la Tunisie et optimisera la rĂ©silience des communautĂ©s face aux effets du changement climatique.

Communiqué.

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Volker TĂŒrk dĂ©nonce un «revers pour la justice et l’État de droit» en Tunisie

25. April 2025 um 06:57

Les lourdes et longues peines de prison prononcĂ©es rĂ©cemment contre 37 personnes en Tunisie dans l’affaire du «complot» constituent un revers pour la justice et l’État de droit, a dĂ©clarĂ© le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker TĂŒrk. 

«Le procÚs a été entaché de violations du droit à un procÚs équitable et à une procédure réguliÚre, suscitant de sérieuses inquiétudes quant à des motivations politiques», a-t-il ajouté dans un communiqué de presse publié jeudi 24 avril 2025.

Les accusĂ©s, dont la plupart sont des personnalitĂ©s publiques et politiques connues, ont Ă©tĂ© jugĂ©s en vertu de la loi antiterroriste et du Code pĂ©nal tunisiens. Les accusations, «vagues et gĂ©nĂ©rales», comprenaient la formation d’une organisation terroriste, l’intention de commettre un crime terroriste, le financement du terrorisme et le complot contre la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure de l’État. Les peines allaient de 4 Ă  66 ans de prison.

Manque de transparence

Huit des 37 accusĂ©s Ă©taient en dĂ©tention provisoire depuis fĂ©vrier 2023, dĂ©passant la limite lĂ©gale de 14 mois prĂ©vue par le Code de procĂ©dure pĂ©nale, avec des restrictions aux visites de leurs avocats. Les audiences n’ont eu lieu qu’en 2025, et les personnes dĂ©tenues n’auraient Ă©tĂ© autorisĂ©es Ă  y assister qu’à distance, conformĂ©ment Ă  une lĂ©gislation adaptĂ©e aux restrictions liĂ©es Ă  la pandĂ©mie de Covid-19, qui n’avait pas Ă©tĂ© adoptĂ©e par le Parlement.

Selon le chef des droits de l’homme de l’Onu, le procĂšs a Ă©galement manquĂ© de transparence, les preuves n’ayant pas Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es publiquement ni contre-interrogĂ©es. L’accĂšs aux audiences publiques a Ă©galement Ă©tĂ© refusĂ© Ă  plusieurs journalistes, reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile et diplomates. Avant le prononcĂ© des peines, les accusĂ©s autorisĂ©s Ă  assister en personne n’ont pas eu la possibilitĂ© de s’exprimer, et leurs avocats n’ont pas eu suffisamment de temps pour prĂ©senter leurs arguments.

Les avocats de la dĂ©fense ont dĂ©clarĂ© que les seuls faits prĂ©sentĂ©s Ă  l’appui de l’accusation concernaient leurs rĂ©unions visant Ă  organiser des actions d’opposition politique, ainsi que des rencontres avec des citoyens Ă©trangers, notamment des diplomates. «La participation aux affaires publiques et politiques n’est pas un crime et ne doit jamais ĂȘtre assimilĂ©e au terrorisme», rappelle le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies.

Droit à un procÚs équitable

Ahmed Souab, l’un des avocats de la dĂ©fense, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et inculpĂ© d’infractions liĂ©es au terrorisme pour des propos qu’il aurait tenus aprĂšs le procĂšs. Ceci suscite des inquiĂ©tudes supplĂ©mentaires quant Ă  la capacitĂ© des avocats Ă  reprĂ©senter leurs clients et Ă  la sĂ©curitĂ© des professionnels du droit, a dĂ©clarĂ© le Haut-Commissaire.

Il a appelĂ© Ă  ce que tous les accusĂ©s se voient garantir pleinement leurs droits Ă  une procĂ©dure rĂ©guliĂšre et Ă  un procĂšs Ă©quitable pendant la procĂ©dure d’appel. «Les charges doivent ĂȘtre abandonnĂ©es lorsqu’il n’existe pas de preuves suffisantes d’actes illĂ©gaux commis», a-t-il dĂ©clarĂ©.

Volker TĂŒrk a Ă©galement rĂ©itĂ©rĂ© son appel aux autoritĂ©s tunisiennes pour qu’elles mettent fin Ă  la tendance gĂ©nĂ©rale aux persĂ©cutions politiques, aux arrestations, aux dĂ©tentions arbitraires et Ă  l’emprisonnement de dizaines de dĂ©fenseurs des droits humains, d’avocats, de journalistes, de militants et de responsables politiques, et qu’elles respectent tous leurs droits humains, y compris leur droit Ă  la libertĂ© d’opinion et d’expression.

«La dĂ©tention provisoire ne doit ĂȘtre envisagĂ©e qu’en dernier recours ; ses limites doivent ĂȘtre respectĂ©es et toutes les personnes dĂ©tenues arbitrairement doivent ĂȘtre libĂ©rĂ©es immĂ©diatement et sans condition», a-t-il dĂ©clarĂ©. Et d’ajouter : «J’exhorte Ă©galement la Tunisie Ă  s’abstenir d’utiliser une lĂ©gislation gĂ©nĂ©rale sur la sĂ©curitĂ© nationale et la lutte contre le terrorisme pour museler la dissidence et restreindre l’espace civique. Toute lĂ©gislation de ce type devrait ĂȘtre rĂ©visĂ©e afin de garantir sa conformitĂ© avec les normes et standards internationaux en matiĂšre de droits humains».

«La Tunisie a Ă©tĂ© un modĂšle et une source d’inspiration pour de nombreuses nations de la rĂ©gion aprĂšs la transition politique de 2011, et j’espĂšre que le pays reviendra sur le chemin de la dĂ©mocratie, de l’État de droit et des droits de l’homme», a conclu la Haut-Commissaire.

CommuniquĂ©.  

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Amen bank affiche un PNB en hausse de 6,5% au 1er trimestre 2025

24. April 2025 um 13:46

Les indicateurs d’activitĂ© d’Amen Bank au terme du 1er trimestre 2025 rĂ©vĂšlent une dynamique de croissance Ă©quilibrĂ©e malgrĂ© un lĂ©ger resserrement des ressources longues.

Les crĂ©dits Ă  la clientĂšle, nets des provisions et d’agios rĂ©servĂ©s, ont atteint 7 325 millions de dinars (MDT), Ă  fin mars 2025, contre 7 112 millions de dinars, Ă  fin mars 2024, soit une progression de 3%, soit 212,5 MDT en valeur absolue.

Les dĂ©pĂŽts et avoirs de la clientĂšle se sont Ă©tablis Ă  8 355 MDT au 31 mars 2025, en hausse de 6,4% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2024, en hausse de 503,4 MDT.

Les produits d’exploitation bancaire ont progressĂ© eux aussi de 4,5%,, soit 13,3 MDT, alors que les charges d’exploitation bancaire n’ont augmentĂ© que de 2,6% (soit 4,1 MDT).

Par conséquent, le produit net bancaire (PNB) a atteint 150,1 MDT, contre 140,9 MDT une année auparavant, en hausse de 6,5%.

Le coefficient d’exploitation s’est Ă©tabli Ă  38% au 31 mars 2025, en lĂ©gĂšre hausse par rapport aux 37,76% enregistrĂ©s Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2024.

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L’origine des habitants de Carthage rĂ©vĂ©lĂ©e pour la premiĂšre fois

24. April 2025 um 13:23

L’origine des habitants de Carthage, la citĂ© antique fondĂ©e au IXe siĂšcle avant J.-C., a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e pour la premiĂšre fois. Ils n’étaient pas apparentĂ©s aux fondateurs de la citĂ©, les PhĂ©niciens, venus des cĂŽtes est de la MĂ©diterranĂ©e.

Sur la cĂŽte de l’actuelle Tunisie, adversaire de Rome dans les cĂ©lĂšbres guerres puniques : l’ADN extrait des restes de 210 individus retrouvĂ©s dans 14 sites archĂ©ologiques importants au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Sicile, en Sardaigne, dans la pĂ©ninsule ibĂ©rique et Ă  Ibiza a en effet rĂ©vĂ©lĂ© que les Carthaginois n’étaient pas apparentĂ©s aux fondateurs de leur ville, les PhĂ©niciens, dont ils n’ont hĂ©ritĂ© que leur culture.

L’étude publiĂ©e dans la revue Nature montre, au contraire, que les habitants de Carthage et de ses colonies avaient une grande diversitĂ© gĂ©nĂ©tique : cela indique qu’ils se sont mĂ©langĂ©s avec de nombreuses populations venues de lieux Ă©loignĂ©s, principalement de Sicile et de GrĂšce.

La civilisation maritime des PhĂ©niciens a transformĂ© toute la MĂ©diterranĂ©e au cours du 1er millĂ©naire avant J.-C., fondant de nombreuses colonies dont Carthage. Cependant, la composition gĂ©nĂ©tique de ses habitants est restĂ©e jusqu’à prĂ©sent largement inconnue, tout comme l’ampleur des dĂ©placements entre les colonies.

Pour Ă©clairer ces aspects, les chercheurs ont analysĂ© le gĂ©nome extrait des restes de 210 individus, ce qui a montrĂ© que les liens de parentĂ© avec les PhĂ©niciens Ă©taient trĂšs peu nombreux malgrĂ© d’abondantes preuves archĂ©ologiques de liens culturels, historiques, linguistiques et religieux. Au contraire, les hĂ©ritiers de la culture phĂ©nicienne prĂ©sentent un profil gĂ©nĂ©tique trĂšs similaire Ă  celui de ceux qui ont vĂ©cu en Sicile et en GrĂšce, avec des influences minoritaires arrivant Ă©galement d’Afrique du Nord.

Ce sont lĂ  les rĂ©sultats d’une recherche internationale avec une contribution importante de l’Italie, coordonnĂ©e par David Reich de l’UniversitĂ© de Harvard, du Centre de recherche Max Planck-Harvard pour l’archĂ©ologie de la MĂ©diterranĂ©e antique de Leipzig et du Broad Institute du MIT et de Harvard, Ilan Gronau de l’UniversitĂ© Reichman d’IsraĂ«l, Carles Lalueza-Fox de l’Institut de biologie Ă©volutive de Barcelone, Ron Pinhasi de l’UniversitĂ© de Vienne, David Caramelli de l’UniversitĂ© de Florence et Alfredo Coppa des UniversitĂ©s de Vienne et Sapienza de Rome. Les universitĂ©s de Palerme, Bologne et Cagliari, le ministĂšre italien de la Culture et la Fondation Giuseppe Whitaker de Palerme ont Ă©galement participĂ© Ă  l’étude.

Traduit de l’italien.

D’aprùs Ansamed.

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Le modÚle démocratique occidental est-il réellement un exemple?

24. April 2025 um 12:11

Crises sociales, montĂ©e des extrĂȘmes, domination des Ă©lites : l’Occident n’a plus le monopole du progrĂšs dĂ©mocratique. Il est temps pour la Tunisie d’assumer sa propre voie, souveraine et participative.

Adlen Kamoun *

La dĂ©mocratie est un mode d’organisation permettant au peuple de confier la direction de la nation Ă  ses reprĂ©sentants Ă©lus. Si l’Occident aime en revendiquer l’invention, ses racines sont bien plus anciennes : dĂšs 4000 ans avant notre Ăšre, les SumĂ©riens disposaient de formes de dĂ©libĂ©ration collective.

Organiser la dĂ©mocratie implique trois espaces distincts : l’expression politique (choix entre des projets), le cadre lĂ©gislatif, et l’exĂ©cutif. Mais la dĂ©mocratie Ă©volue avec la conscience collective et les technologies.

Depuis 2011, en Tunisie, beaucoup rĂȘvent d’un simple copier-coller du modĂšle français ou occidental. Pourtant, comme sur d’autres sujets, nous dĂ©fendons une autre approche : penser notre propre voie dĂ©mocratique.

Historique et transformations du modÚle démocratique

Au XIXe siĂšcle, l’éligibilitĂ© politique s’est Ă©largie non par pur idĂ©al dĂ©mocratique, mais sous la pression de groupes sociaux organisĂ©s: presse, loges maçonniques, rĂ©seaux Ă©conomiques. Le suffrage universel a Ă©tĂ© pensĂ© pour intĂ©grer les nouvelles classes tout en contrĂŽlant leurs aspirations.

En Tunisie, le Pacte Fondamental de 1857 et la Constitution de 1861 montrent que notre monde arabo-musulman avait engagĂ© ses propres rĂ©formes dĂ©mocratiques avant l’imitation occidentale.

AprĂšs 1945, la structuration politique reposait sur des clivages profonds: capital/travail, gauche/droite. Ce modĂšle, consolidĂ© par la Guerre Froide, a servi aussi les intĂ©rĂȘts stratĂ©giques des puissances occidentales, plutĂŽt qu’un idĂ©al dĂ©mocratique universel.

En Tunisie, Bourguiba fut soutenu tant qu’il garantissait la stabilitĂ© et un libĂ©ralisme contrĂŽlĂ©, indĂ©pendamment de toute exigence dĂ©mocratique rĂ©elle.

Depuis 2008, les clivages traditionnels se sont effacĂ©s au profit d’une politique Ă©motionnelle : engagement par causes, mouvements de foule via rĂ©seaux sociaux, crowdfunding. La dĂ©mocratie est devenue plus fluide, mais aussi plus instable.

En 2017, l’élection de Donald Trump aux États-Unis et d’Emmanuel Macron en France marque l’effondrement des partis classiques. Les citoyens ne votent plus pour des programmes structurĂ©s, mais pour des figures qui captent l’air du temps.

En Tunisie, KaĂŻs SaĂŻed a incarnĂ© ce rejet des partis en rĂ©cupĂ©rant l’aspiration Ă  une souverainetĂ© morale sans passer par les structures politiques traditionnelles.

Critique du modÚle démocratique occidental

Longtemps Ă©rigĂ© en modĂšle universel de gouvernance, le systĂšme dĂ©mocratique occidental montre aujourd’hui des signes clairs de dĂ©rive oligarchique et de dĂ©litement structurel. DerriĂšre l’apparente pluralitĂ© Ă©lectorale et le formalisme institutionnel, se cache une concentration toujours plus forte du pouvoir entre les mains de l’élite Ă©conomique.

Aux États-Unis, une Ă©tude de Gilens & Page (2014), Testing Theories of American Politics: Elites, Interest Groups, and Average Citizens, rĂ©vĂšle que sur 1 723 lois promulguĂ©es entre 1997 et 2017, environ 80% favorisaient les 20% les plus riches. Moins d’une centaine de lois ont eu un impact tangible sur les classes moyennes ou les populations dĂ©favorisĂ©es, confirmant l’hypothĂšse que les Ă©lites Ă©conomiques orientent majoritairement les politiques publiques.

En Europe, les dynamiques sont similaires. En France comme au Royaume-Uni, l’alternance politique n’a pas enrayĂ© la montĂ©e des inĂ©galitĂ©s ni le dĂ©mantĂšlement progressif de l’État social. Comme l’a montrĂ© Thomas Piketty dans Le Capital au XXIe siĂšcle (2013), la croissance des inĂ©galitĂ©s de patrimoine et de revenus est dĂ©sormais structurelle : le capital croĂźt plus vite que le revenu du travail, accentuant la concentration des richesses d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre.

En 2019, selon Oxfam, 2 153 milliardaires dĂ©tenaient Ă  eux seuls 60% des richesses mondiales. En 2023, ce chiffre est montĂ© Ă  2 760 milliardaires concentrant 70% des richesses. La pandĂ©mie du Covid-19, loin de corriger ces dĂ©sĂ©quilibres, les a aggravĂ©s : les marchĂ©s financiers ont continuĂ© Ă  s’envoler pendant que des millions de travailleurs perdaient leurs emplois. Les grandes fortunes ont captĂ© l’essentiel des plans de relance.

La France illustre crĂ»ment ce paradoxe. En 2023, les 10% les plus riches dĂ©tiennent plus de 50% du patrimoine national, tandis que 10 millions de citoyens vivent avec moins de 1 000 euros par mois. Pire encore, pendant la crise sanitaire, les milliardaires français ont vu leur fortune croĂźtre de 30%, accaparant prĂšs de 80% des aides publiques (Oxfam France, 2022). Le modĂšle dĂ©mocratique semble produire ce qu’il prĂ©tend combattre : l’inĂ©galitĂ©, l’injustice, et la marginalisation.

À cette crise sociale s’ajoutent les tensions politiques. La montĂ©e des extrĂȘmes, l’attrition de la participation Ă©lectorale, la dĂ©fiance envers les mĂ©dias montrent un systĂšme Ă  bout de souffle. Dmitry Orlov (Les cinq stades de l’effondrement, 2013) dĂ©crit ce processus de dislocation des institutions, dĂ©jĂ  visible en Occident.

Ce qui est en crise, ce n’est pas l’idĂ©e de dĂ©mocratie, mais sa captation par les Ă©lites Ă©conomiques. Repenser la dĂ©mocratie implique de revenir Ă  sa racine : le pouvoir du peuple pas celui des marchĂ©s.

Typologies des organisations politiques

La culture politique dominante au XXe siĂšcle s’est fondĂ©e sur une logique organisation-centric, centrĂ©e sur des structures institutionnelles rigides : partis traditionnels, associations loi 1901, syndicats classiques, think tanks Ă©litistes, et entreprises politiques «verticalisĂ©es». Ces entitĂ©s fonctionnent selon une logique hiĂ©rarchique et descendante : le citoyen est invitĂ© Ă  choisir entre des structures existantes, avec cette question implicite en filigrane : «Quelle organisation me convient le mieux?»

Cette approche, hĂ©ritĂ©e du fordisme organisationnel et des partis de masse du XXe siĂšcle (voir Panebianco, Political Parties: Organization and Power, 1988), tend Ă  reproduire les mĂȘmes logiques d’entre-soi, de verrouillage des carriĂšres militantes et de dĂ©connexion vis-Ă -vis des prĂ©occupations populaires. Dans ce modĂšle, les programmes sont rĂ©digĂ©s par des cercles restreints d’experts ou de responsables, puis diffusĂ©s vers la base militante et l’électorat, souvent sans rĂ©el mĂ©canisme de feedback.

En Tunisie, cette logique a largement prĂ©valu depuis 2011, avec une multiplication des partis sans base idĂ©ologique forte, souvent fondĂ©s autour d’un leader ou d’un intĂ©rĂȘt Ă©lectoral ponctuel. Les partis traditionnels n’ont pas su renouveler ni leur lien au terrain, ni leurs pratiques internes. Cette culture politique fermĂ©e est aujourd’hui largement rejetĂ©e par une jeunesse en quĂȘte de participation directe et d’impact concret.

À l’opposĂ©, une nouvelle logique Ă©merge : celle d’une People Centric Culture, c’est-Ă -dire une culture centrĂ©e sur les citoyens, leurs aspirations, leurs imaginaires et leur capacitĂ© d’agir. Le cƓur de cette dynamique repose sur une question radicalement diffĂ©rente : «Quelle Tunisie souhaite rĂ©ellement le peuple?», une interrogation qui ne postule plus la primautĂ© de la structure, mais celle du projet collectif.

Cette approche s’inspire des mouvements de dĂ©mocratie dĂ©libĂ©rative (Fishkin, 2009), de gouvernance collaborative (Ansell & Gash, 2008) et des pratiques issues des civic tech : plateformes de consultation citoyenne, budgets participatifs, assemblĂ©es locales ouvertes, intelligence collective territoriale, etc. Elle donne la prioritĂ© Ă  la co-construction, Ă  l’écoute active et Ă  la dĂ©centralisation des processus dĂ©cisionnels.

Perspectives et risques futurs

L’avenir politique sera sans doute façonnĂ© par des formes d’expression de plus en plus protĂ©iformes : communautĂ©s citoyennes agiles, collectifs numĂ©riques dĂ©centralisĂ©s, plateformes Ă©lectorales flexibles, coalitions Ă©phĂ©mĂšres autour de causes spĂ©cifiques.

Ces nouvelles dynamiques traduisent une volontĂ© profonde de se rĂ©approprier l’espace public, en dehors des structures partisanes classiques. Elles ouvrent la voie Ă  une dĂ©mocratie plus fluide, rĂ©active et horizontale. Cependant, cette fluiditĂ© peut aussi se transformer en fragilitĂ©. Les structures Ă©mergentes sont particuliĂšrement vulnĂ©rables aux manipulations externes, Ă  la dĂ©pendance financiĂšre vis-Ă -vis d’acteurs internationaux, ou Ă  des instrumentalisations idĂ©ologiques.

Le rĂŽle de l’Open Society de George Soros, par exemple, dans la structuration de rĂ©seaux associatifs post-rĂ©volutionnaires en Tunisie, interroge sur les limites d’une dĂ©mocratie influencĂ©e par des agendas exogĂšnes (Herman & Chomsky, Manufacturing Consent, 1988). L’ingĂ©nierie sociale opĂ©rĂ©e par des fondations transnationales, souvent au nom des «droits humains» ou du «dĂ©veloppement dĂ©mocratique», soulĂšve des questions cruciales de souverainetĂ© culturelle, politique et stratĂ©gique.

Face Ă  ces risques, notre responsabilitĂ© collective est de redĂ©finir les modes d’expression politique Ă  partir de nos propres fondations civilisationnelles. Il ne s’agit pas de rejeter l’innovation dĂ©mocratique, mais de l’ancrer dans un imaginaire propre, nourri par notre histoire, notre pensĂ©e politique et nos dynamiques sociales contemporaines. La choura, les jamaĂąs de gouvernance locale, les formes de solidaritĂ© communautaire, ou encore les expĂ©riences constitutionnalistes tunisiennes du XIXe siĂšcle (comme la Constitution de 1861), sont autant de ressources oubliĂ©es qu’il nous faut reprendre, adapter, moderniser, laĂŻciser.

Il nous faut construire un avenir politique en harmonie avec les aspirations des jeunes gĂ©nĂ©rations, tout en renouant avec l’essence participative et morale de notre culture politique. Cette approche  vise Ă  garantir une reprĂ©sentation authentique, autonome et rĂ©siliente, capable de rĂ©sister aux vents dominants du nĂ©olibĂ©ralisme global et de bĂątir un avenir fondĂ© sur la justice, la souverainetĂ© et la dignitĂ©.

* Initiative Intilaq 2050.

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Kaïs Saïed | La Tunisie doit rééquilibrer ses échanges avec certains pays

24. April 2025 um 11:39

KaĂŻs SaĂŻed a soulignĂ© l’importance d’explorer de nouveaux marchĂ©s d’exportation en Afrique, en Asie et dans des pays d’AmĂ©rique du Sud qui se sont dĂ©clarĂ©s prĂȘts Ă  Ă©tablir des Ă©changes commerciaux Ă©quilibrĂ©s avec la Tunisie.

Le prĂ©sident de la rĂ©publique a fait cette dĂ©claration lors d’une rencontre avec le ministre du Commerce et du DĂ©veloppement des exportations, Samir Abid, mercredi 23 avril  2025, au Palais de Carthage, en pleine guerre commerciale mondiale dĂ©clenchĂ©e par les droits de douanes imposĂ©s par les Etats-Unis au reste du monde, et notamment un taux de 28% pour la Tunisie, qui risque de provoquer une baisse de nos exportations d’huile d’olive, d’artisanat et  de produits textile vers le Etats-Unis Ă  partir de l’annĂ©e en cours.

Cette dĂ©claration a Ă©galement Ă©tĂ© faite alors que le dĂ©ficit de la balance commerciale du pays a atteint des niveaux record, soit 3,5 milliards de dinars au cours des deux premiers mois de cette annĂ©e. Et pour cause : l’essentiel des exportations tunisiennes vont vers l’Union europĂ©enne, or, cette zone est trĂšs affectĂ©e par la guerre commerciale en cours et la plupart des pays europĂ©ens connaissent actuellement un ralentissement Ă©conomique, d’oĂč le risque de voir nos exportations en 2025 baisser et le dĂ©ficit de la balance commerciale se creuser davantage.

C’est, sans doute, en pensant Ă  ces perspectives peu reluisantes que SaĂŻed a, insistĂ©, au cours de la mĂȘme rencontre, sur la nĂ©cessitĂ© de rationaliser les importations, soulignant que d’importantes rĂ©serves de change sont allouĂ©es Ă  l’importation de biens et profitent principalement aux fournisseurs et Ă  un nombre limitĂ© de consommateurs, selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence.

«Il est paradoxal de discuter des dĂ©sĂ©quilibres commerciaux avec certains pays tout en en important des biens non essentiels, des articles qui pourraient ĂȘtre produits localement ou qui sont totalement inutiles», a encore soulignĂ© le prĂ©sident de la RĂ©publique, insistant sur la nĂ©cessitĂ© de mettre un terme dĂ©finitif Ă  ces pratiques.

Quand on sait que les plus gros dĂ©ficits commerciaux de la Tunisie bĂ©nĂ©ficient, depuis de nombreuses annĂ©es, Ă  la Chine, Ă  la Russie, Ă  la Turquie et Ă  l’AlgĂ©rie, on peut penser que le chef de l’Etat appelle Ă  rééquilibrer les Ă©changes avec ces pays plus particuliĂšrement qui n’importent pas assez de notre pays.

Dans un autre contexte, SaĂŻed s’est prĂ©occupĂ© des chaĂźnes d’approvisionnement agricoles, soulignant que si la plupart des agriculteurs sont en difficultĂ© et que les consommateurs souffrent de la hausse des prix des produits alimentaires, c’est qu’une poignĂ©e d’intermĂ©diaires manipulent les prix.

Ces pratiques spéculatives et monopolistiques doivent cesser et les intermédiaires à la recherche de leur seul profit ne peuvent continuer à exploiter les producteurs et les consommateurs, a-t-il déclaré, selon le communiqué de la présidence.

Un contrĂŽle renforcĂ© et des campagnes de sensibilisation Ă  l’échelle nationale, soutenues par les mĂ©dias, pour assurer la participation du public, pourraient aider Ă  rĂ©gler cette situation, estime le locataire du palais de Carthage, se disant «convaincu que le peuple tunisien veut Ă©crire une nouvelle histoire et qu’il n’y a aucune excuse pour que quiconque reste Ă  la traĂźne.»

I. B.

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KaĂŻs SaĂŻed pour une loi de finances 2026 plus sociale  

24. April 2025 um 09:52

 Â«Lorsque la justice prĂ©vaut et que l’État retrouve son rĂŽle social naturel, la stabilitĂ© s’installe, ouvrant la voie Ă  une croissance inclusive et durable», a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident Kais SaĂŻed.

Recevant, mercredi 23 avril 2025, au palais de Carthage, la PremiĂšre ministre Sarra Zaafrani Zenzeri et la ministre des Finances Michket Slama Khaldi, pour examiner les orientations gĂ©nĂ©rales du projet de loi de finances 2026, le chef de l’Etat a insistĂ© une nouvelle fois sur le rĂŽle social de l’Etat, qui doit ĂȘtre, selon lui, au plus prĂšs des intĂ©rĂȘts des couches les plus dĂ©favorisĂ©es de la sociĂ©tĂ©. Aussi, a-t-il soulignĂ© la nĂ©cessitĂ©, dans la phase que traverse la Tunisie, de rompre avec les perceptions dĂ©passĂ©es et de privilĂ©gier le volet social, parallĂšlement Ă  une fiscalitĂ© Ă©quitable, afin de parvenir Ă  la justice et Ă  l’équitĂ© souhaitĂ©es.

Ses deux interlocuteurs savent donc ce qui les attend : Ă©laborer une loi de Finances et un budget de l’Etat pour l’exercice Ă  venir Ă  forte portĂ©e distributive, soit plus de taxes pour les entreprises et plus d’aides pour les couches les plus dĂ©munies de la population. Ce qu’on peut rĂ©sumer par la fameuse formule «Prendre aux riches pour donner aux pauvres».

Encore faut-il qu’il y ait encore des richesses Ă  distribuer et que la croissance soit au rendez-vous, or celle-ci reste atone et ne devrait pas dĂ©passer, selon les derniĂšres prĂ©visions du Fonds monĂ©taire international (FMI) publiĂ© il y a quelques jours, 1,4% en 2025 et 2026.

I. B.

 

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Droits de douanes | Quand Dbeibah se prend pour Trump

24. April 2025 um 08:47

Selon l’agence Nova, la Libye a dĂ©cidĂ© d’imposer des droits de douanes Ă  un certain nombre de pays, dont la Tunisie qui se verra infliger un taux de 20%. Ce qui ne va pas manquer d’affecter les Ă©changes commerciaux entre les deux pays * voisins aux Ă©conomies trĂšs imbriquĂ©es et interdĂ©pendantes. (Ph. Poste frontalier de Ras Jedir).

Mohamed Abdelmajid Ben Ahmed 

Il est ironique que le gouvernement libyen, dirigĂ© par Abdulhamid Dbeibah, dont l’autoritĂ© est limitĂ©e Ă  la Tripolitaine historique, cherche Ă  imposer des mesures protectionnistes Ă  la Tunisie aprĂšs avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© de notre hospitalitĂ© pendant des lustres.

Rappelons que lors de l’embargo international imposĂ© Ă  la Libye, nos frontiĂšres Ă©taient ouvertes aux Libyens – et le sont encore, puisque ce pays est coupĂ© en deux par la guerre civile – et nos infrastructures accueillaient leurs citoyens.

Aussi, en 2011 et au moment des Ă©vĂšnements qui ont secouĂ© et qui continuent de secouer ce pays, pas moins d’un million de Libyens Ă©taient hĂ©bergĂ©s chez les Tunisiens.

Aujourd’hui, il est crucial d’attendre une rĂ©action rapide et rĂ©flĂ©chie du gouvernement tunisien face Ă  cette dĂ©cision prise unilatĂ©ralement et sans concertation prĂ©alable. Et surtout, il faudrait veiller Ă  ce que les Libyens rĂ©sidant en Tunisie, et ils sont trĂšs nombreux, ne soient pas affectĂ©s, tout en prenant des mesures efficaces et proportionnelles Ă  celles imposĂ©es par les autoritĂ©s de Tripoli Ă  l’encontre de nos produits. Et last but not least, de grĂące, ne nous parlez pas de «frĂšres libyens», car il s’agit de voisins et non de frangins, des voisins qu’on n’a pas choisis et qui font tout bĂȘtement du business
 comme nous !

* Selon les derniÚres données publiées par le Centre de promotion des exportations (Cepex) , entre 2020 et 2024, les exportations tunisiennes vers la Libye ont enregistré une croissance annuelle de 18,75%, atteignant en 2024 de 2 452 millions de dinars.

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A paraßtre | Salah Dargouth égrÚne le chapelet des souvenirs

24. April 2025 um 08:11

Salah Dargouth, formĂ© dans les grandes Ă©coles françaises avant de poursuivre une carriĂšre internationale, notamment Ă  la Banque mondiale Ă  Washington aux Etats-Unis oĂč il rĂ©side depuis des annĂ©es, revient dans un ouvrage de souvenirs sur son enfance et sa jeunesse dans la mĂ©dina de Tunis.

Dans ‘‘Du cƓur de la mĂ©dina’’ , Ă  paraĂźtre aux Ă©ditions Nirvana, Ă  Tunis, le 27 avril 2025, et qu’il aurait bien pu intituler ‘‘La mĂ©dina du cƓur’’, l’ingĂ©nieur agronome laisse libre cours Ă  la nostalgie et revient sur un passĂ© de senteurs, de saveurs, de sentiments et de souvenirs qui restent encore vivaces dans sa mĂ©moire  et qu’il cherche Ă  retrouver par le biais des mots et la grĂące de la poĂ©sie.

«Dans ce rĂ©cit tout en nuances et en demi teinte, l’auteur nous emmĂšne au fil des petites rues de Tunis, au dĂ©tour des palais et des grandes maisons aux portes sculptĂ©es, jusqu’au cƓur de la mĂ©dina populaire, une mĂ©dina grouillante et colorĂ©e aux parfums d’épices», lit-on dans la quatriĂšme de couverture. Et l’éditeur d’ajouter : «C’est lĂ  qu’il a grandi, du cĂŽtĂ© de Bab Souika et Halfaouine, dans un quartier oĂč les vies s’entremĂȘlent dans le brouhaha du quotidien.»

L’auteur Ă©grĂšne le chapelet des souvenirs pour aller aux sources mĂȘme de son ĂȘtre : une enfance joyeuse et pleine d’entrain, en ces annĂ©es de gestation ayant succĂ©dĂ© Ă  l’indĂ©pendance, dans la fiertĂ© d’une identitĂ© retrouvĂ©e.

Salah Dargouth dĂ©ploie une poĂ©sie des lieux, nous offrant une fresque sociale pleine d’émotion et de tendresse, entre Ă©vocation romanesque et mĂ©moire des jours qui passent.

«Tout a commencĂ© dans une maison blanche aux volets bleus, au fond d’une impasse, au cƓur d’un patio d’oĂč fusaient chaque jour les rires de cinq filles »

I. B.

Articles de l’auteur dans Kapitalis :  

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