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Baisse des revenus des exportations d’huile d’olive en Tunisie

18. März 2025 um 13:40

Les recettes tunisiennes d’exportation de l’huile d’olive depuis le début de la campagne jusqu’à fin février 2025 ont atteint 1 691,4 millions de dinars, en baisse de 26,8% par rapport à la même période de la campagne précédente, selon les données publiées par l’Observatoire national tunisien de l’agriculture (Onagri).

Ceci malgré une augmentation de 40,8% de la quantité d’huile d’olive exportée qui a atteint 132 200 tonnes.

L’huile d’olive conditionnée ne représentait que 10,2% des exportations, tandis que les exportations en vrac représentaient les 89,8% restants.

La baisse des recettes d’exportation est principalement attribuée à la forte baisse du prix moyen de l’huile d’olive.

Il est à noter que les prix ont diminué de 54,9% en février 2025 par rapport à la même période de l’année précédente, avec des variations allant de 8,5 dinars/kg à 18,7 dinars/kg selon les catégories.

L’Italie a été le principal importateur

L’Onagri a également souligné que la majorité des exportations tunisiennes d’huile d’olive étaient dirigées vers le marché européen (59,4% du volume total des exportations), suivi de l’Amérique du Nord (24%) et de l’Afrique (9,5%).

L’Italie a été le principal importateur d’huile d’olive tunisienne, représentant 31,4% des quantités exportées au cours des quatre premiers mois de la campagne 2024/2025, suivie par l’Espagne (24%) et les États-Unis (19,4%).

Concernant l’huile d’olive biologique, les volumes exportés ont atteint 24,800 tonnes, pour une valeur d’environ 343,5 millions de dinars à fin février 2025.

Cependant, l’huile d’olive biologique conditionnée ne représente que 4,2% du volume total de l’huile d’olive biologique exportée au cours de la période considérée, avec un prix moyen de 13,85 dinars/kg.

Selon la même source, l’Italie était également le principal importateur d’huile d’olive biologique tunisienne, couvrant 65% des quantités exportées, suivie par l’Espagne (16%) et les Etats-Unis (10%).

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Industrie | Le chef du groupe italien Duferco en Tunisie

18. März 2025 um 13:24

Le chef du Plan Mattei pour la Confindustria, l’organisation patronale italienne, et président du groupe Duferco, Antonio Gozzi, accompagné de l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, a rencontré le ministre de l’Économie et du Plan, Samir Abdelhafidh, et la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet.

Selon un communiqué de l’ambassade d’Italie à Tunis rendant compte de cette rencontre «lItalie et la Tunisie travaillent au renforcement du partenariat économique italo-tunisien dans le sillage du Plan Mattei» [pour l’Afrique].

La rencontre avec la ministre de l’Industrie «a porté sur les moyens dattirer les investissements italiens en Tunisie, notamment dans le secteur des énergies renouvelables, daider la Tunisie à atteindre sa sécurité énergétique et de diversifier ses sources dénergie en créant de nouveaux emplois», peut-on lire dans un communiqué du ministère de l’Industrie.

Antonio Gozzi, président de Federacciai, directeur de Federcostruzioni, est responsable du plan Mattei pour la Confindustria Nazionale. Son groupe Duferco est actif dans les secteurs de la sidérurgie, des énergies renouvelables et du transport maritime.

I. B.

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La Tunisie attend un soutien plus efficace de l’Union européenne

18. März 2025 um 13:03

Dans un contexte de critiques de la gestion de la crise migratoire dans le pays, la Tunisie exige un meilleur soutien de l’Union européenne (UE) dans la mise en œuvre des différentes réformes entreprises, conformément à sa vision et ses priorités et dans le cadre du respect mutuel.

«Une occasion d’évaluer ce qui a été réalisé dans le cadre du partenariat stratégique qui lie la Tunisie et l’Union européenne depuis des décennies et de souligner l’importance du travail conjoint dans le contexte du bénéfice mutuel et d’un développement cohérent dans le cadre du respect mutuel et de la mise en réseau pour élargir et approfondir les domaines de partenariat pour faire face aux défis actuels».

C’est ainsi que la présidence du gouvernement a décrit dans un communiqué la rencontre, lundi 17 mars 2025, entre le Premier ministre Kamel Maddouri et l’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Giuseppe Perrone, accompagné du directeur de la coopération à la délégation de l’UE en Tunisie, Tom Achwanden, et du représentant de la Banque européenne d’investissement (BEI), Jean-Luc Revereault.

Les deux parties ont également souligné l’importance d’assurer toutes les conditions nécessaires au succès du Conseil de partenariat et des différentes commissions sectorielles spécialisées dans la période à venir.

Maddouri a ensuite souligné l’importance de traduire le contenu du protocole d’accord de partenariat global et stratégique 2023 en programmes et plans concrets, appelant à «soutenir et assister la Tunisie dans la mise en œuvre des différentes réformes entreprises, conformément à sa vision et ses priorités».

Maddouri a exprimé son souhait de voir le partenariat tuniso-européen se développer davantage, diversifier ses programmes et mécanismes et, notamment, renforcer le soutien financier alloué à la Tunisie dans le cadre de la programmation triennale de l’UE 2025-2027.

De son côté, le chef de la délégation de l’UE en Tunisie a réitéré l’importance que l’UE accorde à la Tunisie, comme en témoignent les nombreux programmes et projets conjoints soutenus par l’UE. Il a exprimé sa volonté de «continuer à soutenir et accompagner le pays dans les réformes qu’il définira en fonction de ses priorités, en lui apportant un appui financier et technique».

Perrone a ensuite souligné l’importance de moderniser l’accord de partenariat entre la Tunisie et l’UE, afin qu’il réponde aux aspirations des deux parties et contribue à relever les défis auxquels elles sont confrontées.

Cette rencontre intervient dans un contexte de critiques en Tunisie, notamment en ce qui concerne la gestion de la crise migratoire.

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Appel à l’adhésion à TuniChèque pour des transactions plus sécurisées

18. März 2025 um 12:11

Un mois après son entrée en production dans sa nouvelle formule, marquant ainsi l’achèvement de sa phase de lancement, la plateforme TuniChèque, dédiée aux transactions par chèque, connaît une adoption croissante de la part des acteurs économiques.

Le Conseil Bancaire et Financier (CBF) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) considèrent que TuniChèque constitue une avancée majeure pour la modernisation des moyens de paiement et l’inclusion financière en Tunisie. Cette solution innovante et hautement sécurisée permet:

– de vérifier instantanément la régularité du chèque et la disponibilité des fonds sur le compte du tireur;

– et de réserver immédiatement le montant du chèque au profit du bénéficiaire, sans frais supplémentaires;

Consciente des réalités du terrain et des ajustements nécessaires à l’intégration de cette nouvelle plateforme, l’Utica encourage l’ensemble de ses structures ainsi que les opérateurs économiques n’ayant pas encore adhéré à s’enregistrer sur TuniChèque.

Elle appelle ses adhérents à faire preuve de patience et d’engagement dans cette transition, afin de tirer pleinement parti des avantages qu’offre ce dispositif en matière de sécurité et d’efficacité des transactions commerciales.

Dans cet objectif, le CBF, en partenariat avec ses membres, met en place un dispositif d’accompagnement comprenant une assistance dédiée aux clients bancaires, notamment aux adhérents de l’Utica, et des sessions de formation personnalisées pour une meilleure prise en main des nouvelles procédures de traitement des chèques.

Pour toute information complémentaire sur l’utilisation et le traitement des nouvelles formules de chèques, les utilisateurs sont invités à contacter leur chargé de clientèle ou le Centre de relations clients de leur banque, ou le Centre de relations clients TuniChèque de la Sibtel, disponible 24h/24 et 7j/7 au 31 380 671.

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216 Capital investit dans la startup tunisienne Juridoc

18. März 2025 um 11:40

216 Capital, société de Venture Capital spécialisée dans l’investissement Seed/Early dans les entreprises technologiques, fondée à Tunis en 2021, investit dans la startup Juridoc pour accélérer la digitalisation des services juridiques en Afrique et au Moyen-Orient. Le montant de la levée de fonds n’a pas été communiqué.

Fondée en 2021et déjà implantée en Tunisie et au Sénégal, la startup LegalTech Juridoc enregistre des chiffres impressionnants : plus de 252 000 documents disponibles, 325 000 recherches juridiques abouties et plus de 4 000 utilisateurs payants. Forte de ce succès, la startup ambitionne de démocratiser l’accès à l’information juridique sur de nouveaux marchés.

LegalTech Juridoc a récemment bouclé un tour de table mené par 216 Capital et Go Big Partners, pour soutenir son développement en Afrique de l’Ouest et au Moyen-Orient.

La digitalisation des services juridiques en Tunisie est un levier essentiel pour moderniser l’administration, fluidifier les démarches et renforcer la transparence. En automatisant les processus et en facilitant l’accès aux services juridiques, elle permet aux entreprises, aux investisseurs et aux citoyens de gagner en efficacité et en confiance.

Une plateforme innovante au service du droit

Juridoc simplifie l’accès aux ressources juridiques grâce à une base de données complète incluant législation, jurisprudence, doctrine et veille juridique. Son moteur de recherche intelligent, basé sur l’IA générative, permet aux professionnels du droit, aux entreprises et aux institutions d’optimiser leur travail en accédant rapidement à des informations fiables et actualisées.

«Nous sommes convaincus que notre solution répond à un besoin crucial des professionnels du droit, non seulement en Tunisie et au Sénégal, mais également à travers toute l’Afrique de l’Ouest et le Moyen-Orient. Nous avons pour ambition d’étendre notre expertise et d’offrir une véritable valeur ajoutée à de nouveaux utilisateurs», a déclaré Kais Assali, co-fondateur et Ceo de Juridoc.

Accélérer le développement international

En bouclant le récent tour de table, Juridoc va utiliser les fonds réunis pour renforcer son infrastructure technologique, afin d’optimiser les performances de son moteur de recherche basé sur l’IA, enrichir sa base de données avec des contenus juridiques adaptés aux spécificités locales des nouveaux marchés et soutenir ses efforts commerciaux et marketing pour accélérer l’adoption de la plateforme.

«Cet investissement s’inscrit dans notre vision d’accompagner les startups à fort potentiel qui transforment des secteurs stratégiques grâce au digital. Nous sommes ravis de soutenir Juridoc dans sa croissance et de contribuer à moderniser l’accès à l’information juridique sur des marchés à forte demande», a affirmé Dhekra Khelifi, Partner à 216 Capital Ventures.

Aujourd’hui, Juridoc couvre le droit tunisien, sénégalais, ainsi que les réglementations Ohada, Uemoa, Cedeao, et ambitionne d’élargir encore son champ d’action. Avec cette levée de fonds, la startup marque une nouvelle étape dans sa mission : rendre le droit plus accessible, structuré et efficace pour tous.

De gauche à droite et de haut en bas, Aziz Chalghaf (Go Big Partners), Anis Wahabi (Juridoc), Maya Boureghda (Juridoc), Hassen Arfaoui (216 Capital), Aymen Mbarek (Go Big Partners), Kais Assali (Juridoc), Dhekra Khelifi (216 Capital).

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Quel modèle de développement économique pour la Tunisie de Kais Saïed?

18. März 2025 um 10:00

L’auteur de cet article, un économiste universitaire ayant enseigné différentes disciplines de l’économie pendant vingt ans et l’ayant pratiqué en tant que consultant international pendant vingt autres années, se livre à un exercice inédit : associer à chacun des présidents qui ont gouverné la Tunisie depuis son indépendance, le nom d’un grand économiste dont lui ou son gouvernement ont appliqué les idées souvent sans le savoir. Il propose à la fin de son analyse au président Kais Saïed une école de pensée économique et les axes d’un modèle de développement qui tiennent compte de sa vision politique et de ses valeurs et lui permettront de transformer ses rêves pour la Tunisie en réalité. Un article très pédagogique et didactique à lire et à faire lire aux plus hauts responsables du pays.

Dr. Sadok Zerelli

Il est un fait connu de tout le monde qu’il est plus facile de critiquer que de proposer et plus facile de détruire que de construire.

Conscient de cela, j’ai toujours fais personnellement des efforts dans tous les articles que j’ai publiés dans Kapitalis depuis quatre ou cinq ans (une bonne trentaine) de ne pas tomber dans ce travers et de proposer toujours une voie de sortie ou une solution, que je pense est la plus adaptée aux problématiques économiques que j’analyse dans ces articles, qu’il s’agisse de la politique monétaire suivie par la BCT, ou de la décision de Kais Saïed de rompre les relations avec le FMI, ou même de cette dernière loi catastrophique sur les chèques qui s’avère non pas avant-gardiste en engendrant un moindre usage des billets de banques dans l’économie, comme le proclamaient haut et fort sur tous les médias ses auteurs et défenseurs, mais bien arrière-gardiste qui s’est traduite, au contraire, par l’accroissement des paiements en espèces dont le montant a explosé depuis la promulgation de cette loi, comme malheureusement je l’avais prédit dans quatre ou cinq articles que j’avais consacrés à ce sujet (Notamment le dernier en date ‘‘Six questions aux auteurs de la nouvelle loi sur les chèques’’).

Il est une réalité aussi relevée par l’opinion publique, tous les responsables politiques et tous les observateurs économiques, qu’alors que les plus grands défis qui se posent pour la Tunisie depuis quelques années déjà sont d’ordre économique, la démission des économistes de ce pays devant leurs responsabilités est flagrante et leur silence est assourdissant.

En effet, à part moi-même et quelques autres économistes qui se comptent sur les doigts d’une seule main, dont le Professeur Hachemi Alaya, l’un des meilleurs économistes que ce pays a enfantés et l’un des rares qui méritent de porter le titre de «Professeur des Universités» en sciences économiques, contrairement à plus de deux mille autres (dont je n’ai pas l’honneur de faire partie), dont on n’entend ni ne lit jamais les analyses, à part quatre ou cinq bien introduits dans les cercles médiatiques et qui sont d’ailleurs toujours les mêmes à occuper le devant de la scène audiovisuelle et dont la superficialité et la  banalité des analyses font à mon avis honte à la profession.

Un modèle développement pour quelle Tunisie ?

J’ai tenu à préciser dans le titre de cet article que mon objectif final à travers cet essai est de proposer un modèle de développement pour la Tunisie de 2025 gouvernée par Kais Saïed, qui n’est pas celle de 1956-1987 gouvernée par Bourguiba, ni celle de 1987-2010 gouvernée par Ben Ali, ni celle de 2011-2019 gouvernée par le tandem Ghannouchi/Caïd Essebsi, suite à leur fameuse rencontre à Paris et leur entente pour se partager le pouvoir, l’un au Palais du Bardo et l’autre au Palais de Carthage.

En effet, il est clair que tant sur le plan du contexte politique international, que démographique et sociologique propres à la Tunisie ainsi que politique, il y a eu de grands changements d’une période à l’autre, dont on doit compter si on veut être réaliste et appliquer avec rigueur la maxime de l’homme le plus riche du monde et le génie du temps modernes, Elon Musk, à savoir : un problème bien posé est un problème à moitié résolu.

Ainsi, sur le plan du contexte international et si je m’en tiens à comparer les deux périodes les plus extrêmes dans le temps, celle de Bourguiba et celle de Kais Saïed, il est évident qu’il y a une grande différence entre le contexte de la guerre froide et de la vive compétition entre les blocs Est et Ouest des années 1960/1970 et celle de la guerre d’Ukraine avec domination des Etats-Unis comme seule superpuissance mondiale qu’on vit actuellement. Même la personnalité et le charisme des principaux dirigeants du monde ne sont plus les mêmes : on ne peut pas comparer un Donald Trump à un John Kennedy ou un Emanuel Macron à un Charles De Gaulle…

Sur le plan démographique et sociologique, on ne peut pas comparer la Tunisie de Bourguiba avec des familles souvent nombreuses et une mère souvent au foyer qui s’occupent bien de ses enfants à la Tunisie Kais Saïed avec des familles de deux ou trois enfants, des mères qui travaillent et des enfants souvent livrés à eux-mêmes. Les jeunes ne sont plus les mêmes et n’ont plus les mêmes valeurs et visions de la vie : entre jouer à la toupie ou aux billes et lire Taha Hussein, comme ma génération le faisait du  temps de Bourguiba, et lire Harry Potter et naviguer sur Tik-Tok ou Facebook comme le font les enfants d’aujourd’hui, il y de sacrées différences qui impactent la personnalité et les comportements des jeunes et donc des futurs consommateurs et producteurs qu’ils seront.

Sur le plan du régime politique aussi, et sans trop m’avancer sur ce terrain miné et courir le risque de détourner l’objet de cet article qui est d’ordre économique et non politique, je dirais que le type de régime présidentiel, la répartition des pouvoirs au sein d’un même type, et les dispositions des constitutions de 1958, 2014 et 2021 sont forts différentes, ce qui doit être pris en compte dans le choix du modèle de développement économique à proposer à Kais Saïed, car le lien entre l’économique et le politique n’est plus à démontrer.

Les sciences économiques, au pluriel 

Ce n’est pas un hasard qu’on ne parle pas de la science économique au singulier mais des sciences économiques au pluriel, parce qu’il existe effectivement plusieurs écoles de pensée qui présentent chacune une vision différente du type de société visé, des objectifs à atteindre en matière de répartition de la richesse nationale entre plusieurs classes de la société et des politiques économiques les plus efficaces pour y arriver. 

L’ objet de cet article, qui se veut pédagogique et didactique, est justement de présenter et d’expliquer dans le langage le plus simple accessible au grand public, les principales écoles de pensées économiques, d’identifier laquelle se trouve à la base des différentes politiques économiques menées en Tunisie depuis son indépendance et de «marier» chacun des Présidents qui ont gouverné notre pays au grand économiste, considéré comme le chef de file de l’école de pensée, dont ce Président ou son gouvernement a épousé les idées et les a appliquées consciemment ou pas. L’objectif final est d’identifier pour le Président Saïed, qu’on peut considérer comme encore «célibataire» dans le sens où il est manifestement encore à la recherche de l’école de pensée économique avec laquelle il pourrait «se fiancer» et qui lui permettrait de réaliser le modèle de société dont il rêve pour la Tunisie de l’après le 25 juillet 2021.

Le couple Bourguiba/Keynes 

John Maynard Keynes (1883-1946) est un économiste anglais qui a probablement le plus marqué l’histoire de la pensée économique, plus même que le fondateur de l’économie en tant que discipline, Adam Smith (1723-1790), qui a été anoblit par la reine d’Angleterre pour ses travaux de recherche synthétisés dans son fameux livre qui s’enseigne encore dans toutes les facultés de sciences économiques dans le monde (‘‘La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie’’,1936). Dans ce livre, il remet en question les idées classiques et néoclassiques en vigueur à son époque, selon lesquelles l’économie s’autorégule et le marché assure naturellement et à long terme le plein emploi. Keynes montre dans cet ouvrage que l’économie peut rester bloquée à court terme en situation de sous-emploi (chômage et récession persistants) et que l’intervention de l’État est nécessaire pour relancer l’activité économique. Un de ses arguments est sous la forme d’une boutade restée célèbre qui a consisté à dire que, même si les classiques et néoclassiques avaient raison de considérer que le libre fonctionnement du marché permet d’atteindre à long terme le plein emploi, «à long terme on est tous morts», et personne ne sera encore là pour le vérifier !

La pensée keynésienne repose sur quatre idées fondamentales très novatrices à cette époque qui était dominée par la pensée néoclassique :

  • la demande globale (consommation publique et privée + investissement + exportation) est le moteur de la croissance économique;
  • une politique budgétaire expansionniste, qui consiste à augmenter les dépenses publiques même en recourant s’il le faut à un budget volontairement déficitaire, permet de relancer la croissance et résorber le chômage;
  • il faut baisser les impôts directs et indirects pour stimuler la consommation et l’investissement, donc la croissance économique;
  • il faut appliquer une politique monétaire accommodante basée sur la réduction du taux directeur de la banque centrale et de faibles taux d’intérêt bancaire pour inciter les entreprises et les ménages à emprunter et à investir.  

La pensée keynésienne a été appliquée avec succès par tous les pays occidentaux à la sortie de la deuxième guerre mondiale (notamment par le ‘New Deal’ du Président Roosevelt aux Etats-Unis), et a généré ce qu’on appelle encore aujourd’hui avec nostalgie «les trente glorieuses» en référence aux trente années durant lesquelles les principaux pays occidentaux ont connu une forte croissance économique sans chômage et une nette élévation des niveaux de vie (1950-1980).

Bourguiba, un grand visionnaire comme l’était Keynes, a su épouser les idées de ce dernier et a lancé dès le début de l’indépendance un vaste programme d’emploi massif de dizaines de milliers de chômeurs sur des chantiers qu’il savait pratiquement improductifs mais qui permettaient de leur distribuer des salaires pour augmenter leur consommation et donc la demande globale.

Dans le domaine de l’investissement, autre composante de la demande finale, sa politique économique d’inspiration keynésienne s’est traduite par la création de grands pôles de développent régionaux (raffinerie à Bizerte, usine de cellulose à Kasserine, de sucre à Béja, chimique à Gabès, El-Fouledh à Menzel Bourguiba, etc.), souvent financés par le recours à l’endettement extérieur, et une politique monétaire accommandante de la part de la BCT qui se traduisait par de faibles taux d’intérêt, comme le préconisait Keynes.

Soixante ans après, on peut dire avec le recul que le couple Bourguiba/Keynes a plutôt bien réussi à relever les défis qui se posaient à l’époque et que leurs progénitures, en l’occurrence toute ma génération, en ont largement profité sous forme d’enseignement gratuit, de bourses d’études, de soins médicaux gratuits, etc.

Le couple Nouira/ Marshall

Après l’échec cuisant en 1969 de la politique collectiviste des coopératives agricoles prônée par Ahmed Ben Salah, Bourguiba en véritable «animal» politique qu’il était, a effectué un virage de 180° et a confié les rênes de la politique économique à Hedi Nouira, Gouverneur de la Banque Centrale, qui ne cachait pas ses idées libérales. Celles-ci sont basées sur les enseignements de l’école néoclassique, menée par Alfred Marshall (1842-1924) qui, par son ouvrage ‘‘Principles of Economics’’ (1890), a joué un rôle central dans la formalisation de cette école de pensée, notamment en développant les concepts d’élasticitéet de coût marginal et en structurant l’économie comme une discipline mathématisée et analytique.

L’idée à la base de cette théorie est que les marchés sont efficaces et que l’offre et la demande déterminent naturellement le niveau des prix et le volume de la production. Son hypothèse de base est qu’il existe un «Homo œconomicus», un être imaginaire parfaitement rationnel et bien informé, qui cherche toujours à maximiser sa fonction d’utilité tandis que les entreprises cherchent toujours à maximiser leurs bénéfices.

Contrairement à l’école keynésienne, l’école néoclassique préconise que l’Etat ne doit pas intervenir dans la vie économique d’un pays et qu’il doit juste assumer ses fonctions régaliennes de puissance publique (justice, police, diplomatie, armée, etc.).

Un des enseignements de cette théorie est que tous les facteurs de production (travail et capital) doivent être rémunérés selon leur productivité marginale (supplément de production) en particulier les travailleurs, justifiant ainsi l’inégalité des salaires entre les cadres et les ouvriers et la distribution inégale du revenu national entre les travailleurs et les capitalistes et entre les classes sociales.

Avec l’élection de Margaret Thatcher au Royaume-Uni et de Ronald Reagan aux États-Unis au début des années 1980, deux dirigeants mondiaux conservateurs, cette école de pensée néoclassique, qui date du XIXe et du début du XXe siècle, est redevenue à la mode.

Ce sont les idées de cette école de pensée, qu’on appelle aussi l’école marginaliste, qui ont inspiré Hedi Nouira pour promulguer la fameuse loi de 1972 qui ouvre largement les portes de la Tunisie aux investissements directs étrangers (IDE), en tablant sur les bas salaires des ouvriers qui doivent être payés, conformément à la théorie néoclassique, selon leur productivité marginale qui est faible en raison de leurs faibles qualifications.

Le couple Ben Ali / Lucas

L’économiste American Robert Lucas (1937-2023) a expliqué dans son célèbre livre ‘‘Les anticipations rationnelles’’ (1970), que les individus anticipent les décisions économiques du gouvernement, ce qui rend inefficaces les politiques de relance keynésiennes.

L’idéologie néolibérale, dont il est considéré comme le chef de file, est une idéologie à la fois politique et économique, qui applique certaines idées néo-classiques mais va plus loin en prônant des réformes structurelles pour libéraliser l’économie, supprimer les régulations qui entravent le marché, réduire les barrières douanières pour ouvrir davantage l’économie au marché international, privatiser les entreprises publiques etc. 

Cette idéologie, qui est à l’origine de l’apparition dans les années 1990 du phénomène de la mondialisation, se retrouve encore aujourd’hui dans le type de réformes structurelles que le FMI et la Banque Mondiale exigent des pays qui leur demandent des prêts, comme conditions préalables pour leur en accorder (c’est ce qui a justifié la dernière décision de Kais Saïed de rompre les relations avec le FMI).

C’était le cas pour Plan d’Ajustement Structurel (PAS), appliqué par la Tunisie dans les années 1990 qui avait pour but de stabiliser l’économie et de réformer les finances publiques après la crise économique et la forte dette accumulée durant les années 1980.

Les objectifs et mesures du PAS étaient : 

  • stabilisation macroéconomique : réduction des déficits budgétaires et maîtrise de l’inflation; 
  • libéralisation de l’économie : suppression de certaines subventions, privatisations, ouverture aux investissements étrangers;  
  • réduction du rôle de l’État : privatisation d’entreprises publiques et baisse des dépenses publiques;  
  • réforme monétaire et fiscale : dévaluation du dinar, encouragement des exportations et modernisation du système fiscal;  
  • déréglementation du marché du travail : réforme des codes du travail pour favoriser la flexibilité.  

Force est de reconnaitre qu’avec le PAS,  le couple Ben Ali/Lucas a obtenu un succès relatif dans le sens où :

– une certaine stabilisation macroéconomique a été obtenue (réduction de l’inflation et des déficits budgétaires);

– la Tunisie a connu une croissance économique soutenue dans les années 1990 à 2010 grâce à l’investissement aussi bien public que privé, l’industrialisation et au développement des exportations;  

– le pays est devenu plus attractif pour les investissements étrangers.  

Mais comme dans tout couple, le bonheur apparent cache quelque fois de profondes fissures qui finissent avec les années par apparaitre :

– la dévaluation du dinar a entraîné une perte du pouvoir d’achat pour la population;  

– les privatisations ont profité à une minorité liée au pouvoir, favorisant la corruption;

– la réduction des dépenses publiques a affecté l’éducation, la santé et les services sociaux;  

– le chômage est resté élevé, notamment chez les jeunes et les diplômés;

– l’augmentation des inégalités sociales et régionales a nourri un mécontentement qui a culminé avec la Révolution de 2011.  

En conclusion, je dirais que le couple Ben Ali/Lucas a réussi à obtenir une bonne stabilisation macroéconomique, mais a creusé davantage les inégalités sociales et régionales et a ainsi semé les graines de la révolte de 2011, dont les répercussions bouleversent encore aujourd’hui la vie économique et politique du pays

Le couple Ghannouchi/Friedman

Il s’agit de la période entre 2011 et jusqu’à la première élection de Kais Saïed comme Président en 2019, durant laquelle on peut considérer pour ne pas tomber dans un débat de politique politicienne, que Rached Ghannouchi a effectivement gouverné le pays, soit seul à travers les gouvernements dirigés par ses disciples Hamadi Jebali et Ali Larayedh soit conjointement avec Béji Caid Essabsi au Palais de Carthage et lui-même au perchoir de l’ARP.

Les gouvernements qui se sont succédé durant cette période ont tous appliqué, probablement sans même le savoir, une politique économique monétariste, surtout après la promulgation de la loi de 2016 qui a accordé à la BCT l’indépendance de décision.

Cette école de pensée, dont le chef de fille est Milton Friedman (1912-2006), cherche à déterminer comment la monnaie influence l’économie et comment les politiques strictement monétaires peuvent être utilisées pour relancer la croissance, résorber le chômage et stabiliser l’économie.

Elle repose sur la fameuse équation quantitative de la monnaie, connue sous le nom de «Equation de Cambridge» (que j’avais exposée et expliquée dans plusieurs de mes articles très critiques à l’égard de la politique monétaire suivie par la BCT, notamment le dernier ‘‘Plaidoyer en faveur de l’amendement de la loi de la BCT’’), qui affirme qu’une augmentation de la masse monétaire entraîne mécaniquement une hausse proportionnelle des prix si la vitesse de circulation et la production restent constantes à court terme. Elle attribut la première responsabilité pour lutter contre l’inflation aux banques centrales qui disposent de trois instruments pour le faire :

 – les taux directeurs qui, à travers le taux du marché monétaire (TMM)  influencent le coût du crédit;

 – les opérations d’«open market» qui se traduisent par l’achat/vente d’obligations et autres actifs financiers pour réguler le volume de monnaie en circulation;

 – le contrôle des réserves obligatoires des banques commerciales qui déterminent leur capacité à accorder des crédits à leurs clients et à créer ainsi de la monnaie scripturale et gonfler la masse monétaire en circulation.

Il faut dire que les enseignements de cette théorie ont été appliqués souvent avec succès dans les pays développés pour maîtriser l’inflation à travers la manipulation du taux directeurs fixés par les banques centrales (BCE, FED…).

Par exemple, c’est grâce à une telle politique monétaire que des pays comme la France ou les Etats-Unis, qui ont connu des taux d’inflation à deux chiffres (supérieurs à 10%) juste après le déclenchement de la guerre en Ukraine et la flambée des cours du pétrole et des matières premières qui s’en est suivie, ont réussi à les ramener pratiquement à 2% aujourd’hui en moins de deux ans.

Mais, en Tunisie, la même politique monétaire du taux directeur appliquée depuis que la BCT est devenue indépendante en 2016 s’est avérée un échec cuisant, puisque l’inflation a atteint à un moment donné 11,3% et qu’elle reste encore élevée jusqu’à aujourd’hui (6,7%). La raison est que les deux conditions de base que Friedman lui-même a bien indiquées pour le succès d’une politique du taux directeur pour la maîtrise de l’inflation, à savoir une vitesse de circulation de la monnaie stable à court terme et l’existence d’un bon mécanisme de transmission entre l’économie réelle et l’économie monétaire, sont loin d’être remplies en Tunisie en raison de l’importance du secteur informel (qui représente jusqu’à 54% du PIB, selon certains experts) et de la faible inclusion financière (seuls 35% des ménages disposent d’un compte courant bancaire ou postal).

J’ai personnellement publié depuis trois ou quatre ans une bonne dizaine d’articles à ce sujet, expliquant de long et en large les causes structurelles de cet échec, formule mathématique de l’équation quantitative à l’appui et citant même Friedman… mais cela n’a pas empêché l’ex-gouverneur de la BCT d’augmenter à huit reprises successives le taux directeur jusqu’à atteindre 8% et le nouveau gouverneur (qui n’est même spécialiste en économie monétaire mais en économie de l’énergie) de le garder à ce niveau jusqu’à aujourd’hui, asphyxiant ainsi les ménages, les entreprises et prenant en otage les investissements et la croissance économique, sans réussir pour autant à maîtriser l’inflation.

Quant à l’excuse derrière laquelle l’ex comme le nouveau gouverneur ont l’habitude de se cacher pour échapper à leur responsabilité, à savoir que c’est le conseil d’administration de la BCT qui décide en la matière, elle est à rejeter d’un revers de la main, parce les membres de ce conseil sont des directeurs généraux dans différents départements ministériels (agriculture, commerce, industrie, transport, etc.) qui, même s’ils sont compétents dans leur domaine, n’ont aucune formation économique pour savoir quelle est la politique monétaire la plus adaptée aux spécificités de l’économie tunisienne et à quelles conditions l’équation quantitative de la monnaie de Friedman, dont ils n’ont probablement jamais entendu parler, pourrait s’appliquer avec succès. Quant aux trois économistes universitaires qu’il revient au gouverneur de nommer dans son conseil d’administration, ils le sont souvent sur la base d’affinité sinon d’amitié personnelles, compte tenu des énormes jetons de présence qu’ils touchent à ce titre.

Pourtant, il existe une autre politique monétaire beaucoup plus efficace et facile à mettre en œuvre pour lutter contre l’inflation, que tous les économistes disciples de Friedman mentionnent et que j’ai rappelée dans tous mes articles, celle des réserves obligatoires (voir plus haut). En effet, il suffit d’augmenter de quelques points le taux de réserves obligatoires que les banques commerciales sont tenues de détenir pour réduire drastiquement et mécaniquement leur capacité à créer de la monnaie scripturale (on démontre mathématiquement que le processus de création monnaie scripturale par les banques commerciales est une suite algébrique qui converge vers l’inverse du taux de réserves obligatoires).

Il ne fait pas de doute pour moi que si j’habitais le Palais de Carthage, je convoquerais, dès demain, le Gouverneur de la BCT et lui ferais signer dans mon bureau même deux circulaires à adresser aux banques commerciales de trois mots chacune : l’une stipule que le taux directeur est de la BCT est diminué de 8% à 4% (c’est son niveau dans des pays à économie similaire à la nôtre, tels que le Maroc ou la Jordanie) et l’autre stipulant que le taux de réserves obligatoires est augmenté de 4%. Si la consommation des ménages, les investissements des entreprises et la croissance économique ne reprendront pas en moins de trois mois sans produire pour autant plus d’inflation, alors je ne suis pas un économiste mais un charlatan!

Il reste une question que tous les lecteurs et lectrices se posent certainement et à laquelle je me dois de leur apporter une réponse même subjective : pourquoi les responsables de la BCT s’entêtent-ils à appliquer une politique du taux directeur pour essayer de maîtriser l’inflation plutôt qu’une politique du taux de réserves obligatoires qu’ils doivent certainement connaître (c’est du niveau d’un maîtrisard en sciences économiques)?

La seule réponse que je trouve est que la première permet aux banques d’accroître considérablement leurs bénéfices puisque le taux de rémunération des bons du Trésor que l’Etat est obligé d’émettre pour financer son déficit budgétaire (selon un article pernicieux de la loi de 2016) sont indexés au taux directeur de la BCT, alors que la seconde réduit considérablement leur capacité à accorder des crédits, leurs chiffres d’affaires et donc leurs bénéfices. De là à déduire que la BCT est au service du lobby bancaire, je laisse à chacun(e) la liberté de franchir ou non ce pas.

Toujours est-il qu’avec l’échec pour la maitrise de l’inflation, un taux de chômage dépassant 16% de la population active et même 40% parmi les diplômés de l’enseignement supérieur et un taux officiel de croissance économique négatif de -1,8% en moyenne par an durant la période 2012 et 2021, on ne peut pas dire que le couple Ghannouchi/Friedman a laissé de bons souvenirs aux Tunisiens !

Les possibles «fiançailles» de Kais Saïed avec Arthur Pigou

On peut considérer notre Président qui, d’après ses discours, sait quel type de société il veut construire pour la Tunisie et quelles valeurs il veut défendre, comme un «célibataire» qui n’a pas encore «trouvé chaussure à son pied», dans le sens où il est encore à la recherche de l’école de pensée économique et du modèle de développement qui lui permettront de réaliser la Tunisie dont il rêve.
Compte tenu des idées qu’il développe dans  ses discours que je ne rate jamais, je lui propose de «se fiancer, en vue d’un futur mariage si entente mutuelle», comme il est d’usage de le dire dans ces circonstances, avec la théorie économique du bien-être (Welfare Theory)  qui a été développée par plusieurs économistes dont le chef de file est Arthur Pigou (1877-1959) dans son célèbre ouvrage ‘‘The Economics of Welfare’’ (1920).

Pigou a développé l’idée que l’État peut améliorer le bien-être économique en corrigeant les défaillances du marché et a introduit ce que les économistes appellent les «taxes pigouviennes» pour réduire les effets négatifs des externalités (exemple : taxe carbone pour lutter contre la pollution, taxe sur le capital oisif que j’avais proposée dans mon dernier article ‘‘Le président Saïed a-t-il raison de rompre les relations avec le FMI’’).  

L’objectif recherché par cette école de pensée est la réalisation de l’optimum de Pareto, qui désigne une situation d’allocation des ressources matérielles et humaines disponibles optimale dans le sens où aucune amélioration du bien-être d’un individu ne peut se faire sans détériorer celui d’un autre.

En pratique, il s’agit de maximiser une fonction d’utilité collective que Paul Samuelson (1915-2009) appelle «fonction de bien-être social», qui permet d’agréger les préférences individuelles pour évaluer le bien-être collectif, et que Kenneth Arrow (1921-2017) a démontré par son «théorème d’impossibilité» qu’elle ne peut pas être construite par simple agrégation des utilités individuelles. Par exemple, si chaque individu décide pour maximiser son utilité individuelle de se rendre dans sa voiture à son travail, il en résultera un tel embouteillage sur les routes que personne n’arrivera à temps à son bureau.

Il se trouve que je suis moi-même «marié» à cette école de pensée depuis que j’avais soutenu en 1979 à la Sorbonne une thèse Doctorat d’Etat portant sur ‘‘L’investissement en infrastructures des transports selon la théorie d’allocation optimale des ressources’’, devant un jury présidé par Maurice Allais qui a reçu en 1988 le prix Nobel d’économie pour ses recherches dans ce domaine. J’en applique les enseignements depuis plus de 30 ans pour l’évaluation de la rentabilité économique d’un grand nombre de programmes projets d’infrastructures réalisés en Tunisie et dans une trentaine de pays africains pour le compte des bailleurs de fonds multinationaux tels que la BAD, la BEI, la Banque Mondiale, etc.

Sans trop entrer dans des détails techniques et théoriques, je dirais à l’intention de notre Président que la théorie du bien-être cherche un équilibre entre l’objectif d’efficacité et de croissance économique et celui d’une plus grande justice sociale, une préoccupation majeure qu’on retrouve dans tous ses discours. Elle est utilisée pour justifier et analyser les interventions économiques de l’État, notamment :  

– les politiques de redistribution (impôts progressifs, allocations sociales) pour corriger les inégalités; 

– les politiques de régulation pour corriger les défaillances de marché (monopoles, externalités négatives comme la pollution);

– la justification des investissements publics dans l’éducation, la santé et les infrastructures de transport, qui augmentent le bien-être global.  

Quel Modèle de développement économique pour la Tunisie de Kais Saïed

La Tunisie a adopté plusieurs modèles de développement économique au fil des décennies, mais aucun n’a réellement permis d’atteindre un équilibre durable entre croissance, inclusion sociale et stabilité financière. Aujourd’hui, la question du modèle de développement est au cœur des débats, car le pays peine à sortir de la crise économique persistante.  

En se basant sur les enseignements de la théorie du bien-être comme cadre théorique, et face aux défis actuels (croissance faible, dette élevée, chômage, inflation, corruption…), les axes du modèle de développement que je propose à notre Président sont :  

  • un modèle basé sur l’économie de la connaissance et l’innovation : la Tunisie possède une jeunesse instruite et un fort potentiel en matière de numérique. Miser sur l’économie du savoir (technologies, intelligence artificielle, industrie 4.0, biotechnologies…) permettrait d’attirer des investissements et de créer des emplois qualifiés;  
  • une transformation vers une économie productive et diversifiée : la Tunisie doit réduire sa dépendance aux services et au tourisme en développant des industries à plus forte valeur ajoutée, comme l’aéronautique, les énergies renouvelables et l’agro-industrie. Cela implique des réformes pour améliorer l’environnement des affaires et soutenir les entreprises locales;
  • un modèle axé sur le développement durable : avec la crise climatique et la rareté des ressources naturelles, une transition vers une économie verte est nécessaire. L’investissement dans les énergies renouvelables, l’agriculture biologique et l’économie circulaire pourrait permettre à la Tunisie de se positionner comme un leader régional en matière de développement durable.  
  • Une économie plus inclusive et équilibrée : la croissance ne peut être durable que si elle bénéficie à toutes les régions du pays. Un développement régional équilibré, avec une meilleure répartition des infrastructures et des opportunités économiques, est crucial pour réduire les inégalités sociales et territoriales.  

Ce modèle nécessitera des réformes profondes pour améliorer la gouvernance, renforcer l’éducation, moderniser l’administration et attirer les investissements. Sans ces transformations, la Tunisie risque de rester dans un cercle vicieux de crises économiques et sociales, avec le risque de défaut de paiement et le Club de Paris à l’horizon

Post Scriptum 1 : Je doute fort qu’un tel article académique et didactique soit lu par notre Président, qui paraît-il, préfère la lecture des poèmes de Bayram Ettounsi… que ce genre d’articles économiques rébarbatifs.   Cependant, s’il m’aurait permis d’enrichir la culture économique du public et partager avec lui un tant soit peu mes connaissances acquises au prix d’une vie d’études universitaires et de pratique de l’économie un peu partout dans le monde, je ne regretterais pas de l’avoir rédigé.

Post Scriptum 2 : Le seul bénéfice que je peux espérer retirer de la rédaction de ce genre d’article que je fais gratuitement et qui me demande beaucoup d’efforts, est quelques visiteurs de plus de mon blog «Poèmes de la vie», pour y lire mes poèmes sur ce que les poètes grecs appellent la «finitude» et que j’appelle «l’insignifiance des êtres et des choses». Ils y trouveront un dernier poème que j’ai appelé «Donne-moi la main pour traverser ensemble» (il ne s’agit pas de traverser la Méditerranée sur un bateau de fortune pour immigrer clandestinement… !).

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Faisons de l’immigration une opportunité !

18. März 2025 um 09:48

Nous publions ci-dessous la tribune d’un conseiller municipal français originaire de Tunisie (ville d’Echirolles) consacrée à la question de l’immigration. Ses réflexions de Français issu de l’immigration éclairent le débat actuel en Tunisie sur l’immigration des Subsahariens, assimilée par certains à une invasion (sic !).

Mohamed Makni *

Avec l’ambiance qui court en ce moment en France et de l’autre côté de la Méditerranée. Une immigration incontrôlée des deux côtés, une Europe frileuse et une Tunisie exsangue, presque étouffée par des vagues de Subsahariens.

En ces temps où l’immigration fait débat, je voulais rappeler que c’est un sujet complexe et aux multiples facettes, qu’il est essentiel d’aborder avec nuance et en s’appuyant sur des faits vérifiés.

Selon l’INSEE, en 2023, 7,3 millions d’immigrés vivent en France, soit 10,7% de la population totale. La population étrangère vivant en France s’élève à 5,6 millions de personnes, soit 8,2% de la population totale.

Il y a des motivations économiques, comme la recherche d’un travail ou la poursuite d’études; il y a des motivations politiques, pour trouver une sécurité qui n’existe plus dans son pays de naissance et des raisons personnelles, comme le regroupement familial.

Si la France est une opportunité pour les personnes qui y migrent, l’immigration représente aussi une opportunité pour la France. Notre population est vieillissante et les personnes qui rejoignent notre pays contribuent à son dynamisme démographique. Elles participent à l’économie du pays, à travers leur consommation quotidienne et leur activité professionnelle, souvent dans des secteurs enregistrant des pénuries de main d’œuvre. Cela enrichit aussi la diversité culturelle de la France, à travers le brassage de musique, de cuisine…

Pour tirer parti de cela, il faut s’atteler à relever des défis, dont celui de l’intégration : accueillir de façon digne des personnes qui ont besoin de se loger, de trouver un travail, et parfois d’apprendre notre langue.

L’immigration a souvent été associée à l’insécurité, et les nouveaux arrivants se heurtent à des discriminations, second défi à relever.

Cela freine leur intégration et initie un cercle vicieux de rejet.

Ce cercle peut devenir vertueux dès lors que nous apprenons à réfléchir avec des faits et des données vérifiées, à comprendre l’autre et que nous encourageons les échanges interculturels et la coopération.

Cela nécessite de mettre en place des politiques publiques adaptées et de former les nouveaux arrivants tout autant que les personnes accueillantes.

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Rencontre littéraire | Hichem Ben Ammar, la poésie et l’IA

18. März 2025 um 09:17

Cinéaste et poète, Hichem Ben Ammar vient de publier deux ouvrages d’un coup, un recueil de poèmes ‘‘En veux-tu ? En voilà !’’ (Contraste Éditions) et un essai au thème inattendu ‘‘La poésie en question. Entretien avec l’intelligence artificielle’’ (Sud Éditions). Il s’agit  d’une réflexion insolite sur l’acte d’écrire et ses défis actuels à l’heure de l’IA.  

L’auteur présentera ses deux ouvrages à l’occasion de la Journée mondiale de la poésie, vendredi 21 mars 2025, à 21 heures lors d’une rencontre au palais de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (Beït el-Hikma), à Carthage.

Cet événement réunira des scientifiques, des artistes et des universitaires pour débattre de l’avenir de la poésie et de la créativité artistique, à l’ère de l’IA.

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Débat à Carthage | Dépendance numérique et nomophobie

18. März 2025 um 08:51

Le Département des Sciences de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (Beït al-Hikma) a organisé, le mercredi 12 mars 2025, à son siège à carthage, un intermède scientifique sur le thème «Dépendance numérique et nomophobie. Enjeux de l’humain dans les environnements qualifiés d’intelligents».

L’événement a été porté par les membres de l’Académie Pre Amel Benaamar Elgaaied, qui a assuré la modération, Pre Souad Kamoun-Chouk et Pr Hafedh Abdelmalek, qui ont présenté deux communications intitulées, respectivement, «La dépendance numérique, conséquences et enjeux» et «Nomophobie et effets biologiques dans les espaces qualifiés d’intelligents».

Partant d’un constat de la vie quotidienne touchant la société, à savoir la dépendance numérique et ses implications sur les plans psychologique et social, les intervenants se sont interrogés sur l’éventuel impact pathologique de ce phénomène.

Pre Kamoun-Chouk a mis l’accent, pour sa part, sur l’usage excessif des technologies numériques, en particulier chez les jeunes, et les perturbations qui s’en suivent : perte de contrôle et de temps, troubles du sommeil, isolement.

Quant à l’intervention du Pr Abdelmalek, elle a porté sur le concept de la nomophobie, un néologisme qui trouve son étymologie dans l’abréviation de l’anglais «no-mobile-phone phobia», c’est-à-dire la peur excessive d’être séparé de son téléphone. Cette phobie se manifeste par l’anxiété excessive d’oublier son téléphone ou de ne plus avoir de batterie, la dépendance aux applications et réseaux sociaux et l’incapacité à passer du temps sans écran.

Les conférenciers n’ont pas manqué de rappeler qu’une surconsommation numérique est de nature à amplifier des fragilités attentionnelles préexistantes (TDAH, dyslexie), mais des stratégies ciblées permettent d’atténuer ces effets.

Aussi, des recommandations ont été présentées pour lutter contre ces phénomènes, notamment l’utilisation d’outils et de pratiques de gestion et de limitation du temps d’écran, la programmation de pauses numériques (pendant les repas, au cours des week-ends ou des vacances), l’engagement dans des activités hors-ligne (sport, lecture, interactions sociales réelles).

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Yémen | Pourquoi Donald Trump cible-t-il les Houthis maintenant?

18. März 2025 um 08:36

L’administration Trump a lancé, depuis le samedi 16 mars 2025, une campagne contre les Houthis au Yémen. Des responsables militaires américains ont affirmé qu’il s’agissait de la première salve d’une campagne visant l’arsenal militaire du groupe armé pro-iranien. Cette campagne pourrait durer plusieurs semaines d’autant plus que l’arsenal en question est enfoui sous terre. Les responsables américains estiment que cette campagne militaire pourrait entraîner la perte de contrôle par les Houthis de vastes parties du territoire qu’ils contrôlent. Reste à savoir, pourquoi ce timing? Le tour des Houthis est-il venu après le Hezbollah et Bachar Al-Assad ou bien est-ce un signal envoyé à Téhéran qui refuse de négocier avec Washington avec le couteau de Trump sous la gorge? 

Imed Bahri

Le New York Times indique dans une enquête préparée par Eric Schmidt et Jonathan Swan que la série de raids a commencé contre une série de dizaines de cibles. Cela marque le début d’une nouvelle offensive contre les Houthis et envoie un message fort à la République islamique d’Iran alors que le président Trump tente de la forcer à conclure un accord concernant son programme nucléaire.

Samedi, le Yémen a été la cible d’attaques aériennes et navales après que le président Trump a ordonné des frappes contre les défenses aériennes, les systèmes de missiles et les drones du mouvement chiite yéménite afin de rouvrir les voies de navigation en mer Rouge perturbées par les attaques des Houthis. Un chef du groupe a également été pris pour cible.

L’administration Biden avait lancé un certain nombre de frappes aériennes contre les Houthis mais n’avait pas réussi à rétablir la stabilité dans la région. Selon des responsables américains, les dernières frappes constituent l’action militaire la plus importante annoncée par la nouvelle administration et se veulent un avertissement clair à Téhéran. 

«L’Amérique vous demandera des comptes»

Trump a été clair dans ses déclarations sur sa plateforme Truth Social dans lesquelles il a annoncé ces frappes: «En Iran, le soutien aux Houthis doit cesser immédiatement. Ne menacez ni le peuple américain ni son président, qui a reçu le mandat présidentiel le plus important de l’histoire ni les voies maritimes mondiales. Si vous le faites, soyez prudents, car l’Amérique vous demandera des comptes»

Les responsables américains ont déclaré que les frappes aériennes contre l’arsenal des Houthis dont une grande partie est enfouie profondément sous terre pourraient se poursuivre pendant plusieurs semaines et que les frappes augmenteront en fonction de la réponse des Houthis.

Les agences de renseignement américaines ont jusqu’à présent eu du mal à localiser les systèmes d’armes des Houthis que le mouvement produit dans des usines clandestines.

Des responsables américains ont déclaré que certains conseillers à la sécurité nationale souhaitaient lancer une campagne plus agressive qui pourrait conduire les Houthis à perdre le contrôle de vastes zones du nord du pays. Cependant, Trump n’a pas encore annoncé cette stratégie craignant qu’elle n’entraîne les États-Unis dans un conflit généralisé au Moyen-Orient qu’il s’était engagé à éviter pendant sa campagne.

Le journal américain ajoute que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait fait pression sur Trump pour qu’il autorise une opération conjointe américano-israélienne visant à détruire les installations nucléaires iraniennes profitant de la vulnérabilité des défenses aériennes iraniennes après une campagne de bombardements israélienne en octobre qui avait démantelé des infrastructures militaires vitales.

Cependant, Trump, qui hésite à s’engager dans une guerre majeure, a jusqu’à présent résisté à la pression des faucons israéliens et américains pour saisir l’opportunité de frapper les sites nucléaires iraniens.

En solidarité avec Gaza, suite à l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023 et à la guerre d’Israël contre Gaza, les Houthis ont ciblé des navires commerciaux liés à Israël et passant par la mer Rouge, ciblant ainsi plus de 100 navires.

Les Houthis ont cessé leurs attaques suite à un accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël en janvier. Cependant, le mouvement a annoncé la reprise de ses attaques contre les navires commerciaux après qu’Israël a rétabli un blocus total sur Gaza ce mois-ci, empêchant l’aide humanitaire d’atteindre plus de deux millions de personnes.

«Vos attaques doivent cesser dès aujourd’hui»

Le NYT affirme que les récentes attaques du mouvement ont provoqué la colère de Trump notamment après qu’elles aient ciblé un F-16 survolant la mer Rouge même si elles l’ont manqué. Un drone MQ-9 américain a disparu le jour où les Houthis ont annoncé qu’ils en avaient abattu un.

Trump a écrit sur sa plateforme Truth Social: «À tous les terroristes houthis, votre heure est venue et vos attaques doivent cesser dès aujourd’hui».

Les premières frappes aériennes ont touché un quartier de la capitale Sanaa où résideraient des dirigeants houthis. Selon la chaîne de télévision Al Masirah, chaîne des Houthis qui diffuse depuis Beyrouth, et le ministère de la Santé yéménite, les frappes ont fait neuf morts et neuf blessés.

Des responsables américains ont déclaré que les frappes de samedi étaient le résultat d’une série de réunions de haut niveau à la Maison-Blanche cette semaine entre Trump et ses principaux collaborateurs à savoir le vice-président J. D. Vance, le secrétaire d’État Marco Rubio, le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et le général Michael E. Corella, commandant du commandement central de l’armée. Trump a approuvé le plan vendredi.

Les attaques ont été lancées depuis l’USS Harry S. Truman, un cuirassé naviguant dans le nord de la mer Rouge, ainsi que depuis des avions de chasse et des drones lancés depuis des bases américaines dans la région.

L’administration Biden avait riposté aux attaques contre des navires commerciaux par plusieurs contre-attaques des forces militaires américaines et britanniques entre janvier et mai 2024. Les armées des deux pays avaient mené au moins cinq frappes conjointes majeures contre les Houthis en réponse aux attaques visant des navires. Cependant, cette fois-ci, le Commandement central au Moyen-Orient a annoncé samedi avoir mené ces frappes sans l’aide d’aucun autre pays.

Le journal note que les précédentes frappes menées par les États-Unis n’ont pas réussi à les dissuader d’attaquer les voies de navigation reliées au canal de Suez qui sont vitales pour le commerce mondial. Des centaines de navires ont été contraints d’emprunter une longue route alternative autour de l’Afrique du Sud ce qui a fait grimper les coûts du transport maritime. Malgré le cessez-le-feu à Gaza, les compagnies maritimes évitent toujours d’envoyer leurs conteneurs via la mer Rouge et continuent de contourner le cap de Bonne-Espérance.

L’administration Biden avait cherché à réduire la capacité des Houthis à menacer les navires commerciaux et militaires tout en évitant de tuer un grand nombre de combattants et de dirigeants houthis ce qui aurait pu conduire à un chaos supplémentaire dans une guerre régionale en expansion qui, selon les responsables, pourrait entraîner l’Iran.

Une plus grande latitude pour agir sur le terrain

Les craintes d’un conflit régional plus large se sont considérablement atténuées au cours des mois ayant suivi la guerre d’Israël contre le Hezbollah et le Hamas qui a affaibli les deux plus importants mandataires armés de l’Iran dans la région, mais également suite à la destruction d’une grande partie des défenses aériennes de l’Iran lors d’une série de frappes aériennes punitives l’automne dernier laissant le pays vulnérable à une contre-attaque israélienne plus importante s’il ripostait.

Cela a donné à Trump plus de latitude pour lancer une campagne de bombardements massive contre les Houthis et l’utiliser comme un avertissement aux dirigeants iraniens s’ils rejetaient les pourparlers axés sur leur programme nucléaire. Il n’est pas clair comment une nouvelle campagne de bombardements contre les Houthis réussira là où les efforts militaires précédents menés par les États-Unis ont largement échoué.

Les responsables militaires ont déclaré que ces attaques toucheraient un plus large éventail de cibles houthies et seraient menées sur une période de plusieurs semaines. Trump n’a pas donné plus de détails sur les événements dans sa publication sur les réseaux sociaux. Bien qu’il ait déclaré: «La réponse de Joe Biden a été terriblement faible alors les Houthis ont continué leur attaque. L’attaque des Houthis contre les navires américains ne sera pas tolérée. Nous utiliserons une force meurtrière écrasante jusqu’à ce que nous atteignions notre objectif».

Le NYT note que les Houthis qui ont développé leur expérience de combat au cours d’une guerre de huit ans avec une coalition dirigée par l’Arabie saoudite ont accueilli favorablement la perspective d’une guerre avec l’Amérique. Maintenant, les responsables américains et ceux du Moyen-Orient attendent une réponse des Houthis.

Le magazine Politico a noté, de son côté, que les nouvelles frappes aériennes sur le Yémen, les plus importantes depuis le retour de Trump à la Maison Blanche, sont survenues après que le président américain a assoupli les règles pour mener des frappes et donné aux commandants sur le terrain une grande latitude pour agir. 

Le magazine a cité un responsable, s’exprimant sous couvert d’anonymat, affirmant que la récente augmentation des attaques contre les bastions d’Al-Shabaab en Somalie et contre l’EI en Syrie est le résultat de cette politique ajoutant que davantage de raids ont lieu dans la région lorsque les commandants militaires voient une opportunité de frapper les dirigeants de ces organisations.

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Le Rio | Rencontre d’hommage à l’écrivain Gilbert Naccache

18. März 2025 um 07:56

Le 20 mars à 21h30, Nirvana Éditions et l’Association Gilbert Naccache organisent une rencontre à la salle Le Rio, à Tunis, pour présenter deux ouvrages célébrant l’héritage littéraire et militant de l’écrivain disparu.

Deux ouvrages de l’écrivain récemment publiés à Tunis par Nirvana Éditions seront présentés à cette occasion : ‘‘Réflexions d’un promeneur solitaire’’, un recueil de pensées et d’écrits inédits, et ‘‘Le Seigneur des rats’’, bande dessinée de Z Flamant Rose, adaptée d’une nouvelle écrite en 1975 par l’écrivain.

Ce dernier ouvrage paraît à Tunis chez Nirvana et en France chez Alifbata. Sa sortie en librairie est prévue le 18 mars en Tunisie et le 28 mars en France, Belgique et Suisse.

Né Joseph Gilbert Naccache le 15 janvier 1939 à Tunis et mort le 26 décembre 2020 à Paris, l’écrivain est connu aussi comme militant de gauche tunisien.

Ingénieur agronome de formation, il était membre du mouvement d’extrême gauche clandestin Perspectives tunisiennes et l’un de ses principaux dirigeants. Arrêté le 22 mars 1968, il est torturé puis jugé par la Cour de sûreté de l’État et condamné le 22 septembre à seize ans de prison. Libéré le 20 mars 1970 au bénéfice d’une grâce présidentielle,

Durant sa peine de prison, il rédige son autobiographie sur des emballages de cigarettes de la marque Cristal ; l’ouvrage baptisé ‘‘Cristal’’ est publié en 1982. Il publiera de son vivant ‘‘Le ciel est par-dessus le toit : nouvelles, contes et poèmes de prison et d’ailleurs’’ (2005), ‘‘Qu’as-tu fait de ta jeunesse ? Itinéraire d’un opposant au régime de Bourguiba (1954-1979).Suivi de Récits de prison’’ (2009), ‘‘Vers la démocratie ?’’ (2011), ‘‘Le Manchot et autres nouvelles’’ (2013), ‘‘Comprendre m’a toujours paru essentiel : entretiens avec Mohamed Chagraoui’’ (2015), ‘‘Il pleut des avions’’ (2016) et ‘‘Patchwork : textes politiques et théoriques écrits entre 1978 et 2018’’ (2019). 

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Journée mondiale de l’eau | La justice hydrique en Tunisie

18. März 2025 um 06:59

A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, Nomad 08-Observatoire tunisien de l’eau organise un panel intitulé «La justice hydrique en Tunisie, entre réalité et défis », pour débattre d’une gouvernance plus équitable et durable de l’eau dans un contexte de changement climatique et de stress hydrique.

Ce panel, qui se tiendra le vendredi 21 mars 2025 à partir de 21h à la salle Le Rio (rue Radhia Haddad, 92 rue de la Yougoslavie, Tunis), discutera des questions urgentes liées à la gestion des ressources en eau en Tunisie en réunissant des experts de divers domaines, afin d’analyser la situation actuelle, d’identifier les défis et de proposer des recommandations pour une gouvernance plus équitable et durable de l’eau en Tunisie 

Les panélistes sont Awatef Mabrouk (sociologue spécialisée dans la gouvernance de l’eau et l’approche genre) qui parlera de l’accès des femmes à l’eau, Kais Bouazi (chercheur en sciences politiques et sociales spécialisé dans la politique de l’eau et de l’environnement) qui parlera de la justice hydrique, Houcine Rehili (expert spécialisé dans le développement et la gestion des ressources) qui analysera les politiques de la Banque mondiale dans les domaines de l’eau et de l’assainissement en Tunisie. Sa conférence portera le titre : «Priorité à la privatisation au détriment des droits fondamentaux.» 

Un représentant du ministère de l’Agriculture apportera de éclairages sur les politiques publiques dans le domaine de l’eau et le débat sera modéré par la  journaliste Rihab Elhawet d’Alqatiba

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L’Ethereum peut-il atteindre 5 000 dollars en 2025 ? Voici ce qu’il faut faire

17. März 2025 um 12:03

L’Ethereum (ETH) est resté bloqué dans une période de sous-performance par rapport aux autres principales crypto-monnaies, oscillant autour de 2 100 dollars. Les investisseurs qui s’attendaient à une forte reprise se posent maintenant des questions : Qu’est-ce qu’il faudrait pour que l’Ethereum dépasse les 5 000 dollars ?

Comprendre les cycles du marché et les mises à jour de la blockchain grâce à un cours sur les crypto-monnaies peut vous aider à anticiper le prochain grand mouvement de l’Ethereum. Bien qu’une telle hausse ne soit pas impossible, l’Ethereum a besoin à la fois d’améliorations fondamentales et de conditions de marché favorables pour prendre de l’ampleur.

L’Ethereum peut-il s’imposer dans la révolution de l’IA ?

L’une des plus grandes opportunités d’Ethereum provient d’une tendance émergente – l’IA sur la blockchain. Ce secteur se divise en deux catégories principales :

1. Projets d’infrastructure d’IA : Ils fournissent la puissance de calcul et la technologie blockchain pour les applications d’IA.

2. Agents alimentés par l’IA : Ces entités numériques gèrent les transactions, optimisent les ressources et interagissent par le biais de contrats intelligents.

    Si Ethereum devient la plateforme dominante pour les applications blockchain alimentées par l’IA, il pourrait attirer des milliards de dollars de nouveaux investissements, ce qui entraînerait une hausse de la demande et du prix de l’ETH.

    Ethereum est-il déjà un leader de la blockchain IA ?

    Ethereum est bien positionné dans cet espace. Certains jetons liés à l’IA sur Ethereum affichent déjà des capitalisations boursières supérieures à 1 milliard de dollars, et de nombreux autres se situent dans les centaines de millions. L’infrastructure de contrats intelligents d’Ethereum en fait une plateforme idéale pour les projets d’IA, mais il y a un problème majeur :

    Solana (SOL) est en train d’émerger comme un concurrent de taille.

    Ethereum peut-il rivaliser avec les faibles frais et les transactions rapides de Solana ?

    Les frais de transaction élevés et les lenteurs de traitement d’Ethereum sont des problèmes de longue date.

    Les défis actuels d’Ethereum :

    • Coût moyen d’une transaction : 1,65 $ (au 26 février)
    • Vitesse de transaction: ~53 secondes

    L’avantage de Solana :

    • Frais réduits : Souvent moins de 0,01 $ par transaction
    • Traitement plus rapide : Les transactions ne prennent que quelques secondes

    Pourquoi cela est-il important ? Les applications blockchain pilotées par l’IA requièrent des transactions fréquentes et peu coûteuses. La vitesse supérieure et le prix abordable de Solana le rendent plus attrayant pour les projets d’IA, ce qui pourrait menacer la position d’Ethereum.

    Pour qu’Ethereum atteigne les 5 000 $, il doit baisser considérablement les frais et améliorer la vitesse des transactions. Bien que les développeurs d’Ethereum aient promis des améliorations, les progrès ont été lents, ce qui a suscité le scepticisme des investisseurs.

    Que faudra-t-il pour que l’Ethereum atteigne 5 000 dollars ?

    Le chemin de l’Ethereum vers 5 000 $ dépend de trois facteurs principaux :

    – résoudre les frais élevés et les transactions lentes : Ethereum doit réussir à mettre en œuvre des solutions d’évolutivité, telles que les réseaux de couche 2 et le sharding, afin de réduire les coûts et d’améliorer la vitesse des transactions;

    – dominer l’IA et l’intégration Web3: Le secteur de l’IA sur la blockchain connaît une croissance rapide. Ethereum doit consolider sa position en tant que première plateforme pour les projets d’IA, battant des concurrents comme Solana;

    – rétablir la confiance des investisseurs dans le leadership et le développement : Les changements de leadership à la Ethereum Foundation pourraient aider, mais seulement si de réelles améliorations techniques suivent. Les investisseurs attendent de voir si Ethereum tient ses promesses.

      Réflexions finales

      Le voyage d’Ethereum vers 5 000 $ n’est pas impossible, mais il est loin d’être garanti. Les frais élevés et la lenteur des transactions de la blockchain restent un obstacle majeur, d’autant plus que des concurrents comme Solana offrent des alternatives plus rapides et moins chères.

      Cependant, Ethereum conserve une forte position avec son écosystème de développeurs dominant, son infrastructure de contrats intelligents et l’intégration croissante de l’IA.

      Si Ethereum parvient à relever ces défis, il pourrait récupérer sa position de blockchain leader pour l’avenir de l’IA, de la finance et des applications décentralisées. D’ici là, les investisseurs devraient être préparés à la volatilité et l’aborder avec un état d’esprit à long terme plutôt que s’attendre à une montée en flèche rapide.

      Ethereum surmontera-t-il ses obstacles et atteindra-t-il de nouveaux sommets, ou des concurrents plus rapides prendront-ils l’avantage ? Les prochains mois seront déterminants.

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      Israël | L’ancien chef du Shin Bet appelle à la désobéissance civile

      17. März 2025 um 11:38

      L’ancien ministre et ancien chef du Shin Bet, le service de renseignement intérieur israélien également appelé le Shabak, Amihai Ayalon, a commenté la décision du Premier ministre israélien de limoger le directeur de ce service Ronen Bar (avec Netanyahu dans la photo) en lançant un appel à la désobéissance civile.

      «Un chef du Shin Bet qui na jamais dit Monsieur le Premier ministre, ça suffit pendant son mandat na probablement pas rempli son rôle correctement», a-t-il déclaré dans une interview accordée à Ynet. Et d’ajouter : «Il ny a pas un chef du Shin Bet qui nait entendu des secrets à huis clos. Il en sait plus sur la famille du Premier ministre que lui-même.»

      «J’ai décidé de proposer au gouvernement la fin du mandat du chef du Shin Bet», a indiqué Benjamin Netanyahu dans une déclaration en vidéo diffusée dimanche 16 mars 2025 par ses services.

      Sa proposition devrait être acceptée par le gouvernement, mais l’opposition de gauche a déjà annoncé qu’elle contesterait la décision devant la Cour suprême.

      Dans un communiqué, Ronen Bar a estimé que le «manque de confiance» de Netanyahu venait de son refus de se plier à ses demandes de «loyauté personnelle».

      La procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a notifié ses réserves à Netanyahu. «Il n’est pas possible de débuter ce processus avant que les fondements factuels et juridiques de votre décision soient pleinement clarifiés», a-t-elle expliqué dans un courrier, soulignant l’illégalité d’une telle décision si elle venait à être annoncée.

      I. B.

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      La LTDH dénonce les violences contre les migrants subsahariens en Tunisie

      17. März 2025 um 11:15

      La Ligue tunisienne de défense des droits de lhomme (LTDH) exprime sa profonde préoccupation face à la grave détérioration de la situation des migrants subsahariens en Tunisie.

      «Victimes dagressions et de violations de leurs droits, ils se retrouvent dans une situation de plus en plus précaire, exposés à des violences qui menacent leur dignité et leur sécurité», écrit la LTDH dans un communiqué note, dénonçant «une gestion chaotique de la crise migratoire qui ne cesse dexacerber les tensions économiques et sociales, touchant aussi bien les migrants que les Tunisiens, notamment les populations vulnérables».

      La Ligue met en avant la situation à El-Amra, dans le gouvernorat de Sfax, «où les habitants sont privés du droit de cultiver leurs terres, conséquence directe dune gestion inefficace de la question migratoire».

      Tout en reconnaissant les défis posés par l’afflux massif de migrants, la LRDH «rejette fermement toute réponse sécuritaire répressive ou discours raciste qui agit comme une soupape de sécurité à une crise mal gérée», soulignant la nécessité d’adopter des politiques inclusives, respectueuses des engagements internationaux de la Tunisie, pour préserver la cohésion sociale et garantir la protection des droits fondamentaux pour tous.

      Enfin, la Ligue formule des appels à «la fin immédiate de toutes les formes de violences, dabus et de pratiques discriminatoires à légard des migrants, à la pleine prise en charge par les autorités tunisiennes des mauvais choix dans la gestion de la question migratoire, qui ont contribué à laggravation de la crise et à la mise en œuvre de politiques migratoires humaines et équitables, qui concilient le respect des droits des migrants avec les impératifs économiques et sociaux du pays, et à renforcer la coordination entre lEtat et la société civile pour aborder la question migratoire sans recourir à aux discours haineux et discriminatoires, qui ne font qualimenter les tensions.»

      La LTDH exprime également «une ferme condamnation du racisme institutionnel et des discours stigmatisants émanant de certains dirigeants politiques, notamment des parlementaires, jugés contraires aux principes démocratiques et aux droits de l’homme».

      Dans son communiqué, la Ligue réitère l’importance du respect des droits fondamentaux sans aucune distinction, exhortant les autorités à adopter des politiques migratoires responsables, conjuguant la protection des droits de l’homme avec la nécessité de maintenir la stabilité économique et sociale, et met en garde contre toute exploitation populiste ou rhétorique incitant à la haine raciale.

      Le communiqué intervient dans un contexte de tensions croissantes liées à la gestion des flux migratoires dans le pays, avec des milliers de personnes originaires d’Afrique subsaharienne transitant ou s’installant en Tunisie, notamment dans le gouvernorat de Sfax, souvent dans des conditions précaires.

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      Italie | Un étranger dangereux rapatrié en Tunisie

      17. März 2025 um 10:46

      C’est le 13e depuis le début de 2025, des policiers d’Ancône (Italie) ont procédé à une expulsion judiciaire contre un citoyen tunisien de 29 ans. Il était incarcéré à la prison d’Ancona di Montacuto.

      Le rapatrié, dont le nom n’a pas été divulgué, a un casier judiciaire fourni pour vol, cambriolage, blessures et trafic de drogue, indique l’agence Ansa qui a rapporté l’information.

      Samedi 15 mars 2025, dans la matinée, la police italienne l’a fait sortir de prison et l’a emmené à la frontière aérienne de l’aéroport de Fiumicino à Rome où il a été pris en charge par les opérateurs du Bureau d’Immigration de la préfecture de police de Doric, spécialisés dans les escortes internationales, pour l’emmener en Tunisie, car il était un citoyen étranger en situation irrégulière sur le territoire italien et considéré comme dangereux pour l’ordre et la sécurité publics.

      Les autorités tunisiennes l’ont pris en charge à son débarquement à l’aéroport de Tunis-Carthage.

      «Expulser publiquement du territoire les étrangers en situation irrégulière qui sont dangereux pour l’ordre et la sécurité permet d’éviter qu’ils ne séjournent de manière irrégulière et ne commettent des délits de toutes sortes», a déclaré le commissaire de police Cesare Capocasa. Et d’ajouter : «Être sur place signifie également travailler sur le front de la prévention, pour que soit augmentée la sécurité perçue par les citoyens de la capitale et de la province».

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      Musée du Bardo | Les déesses antiques entre mythologie, art et mémoire

      17. März 2025 um 10:23

      Préparée à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, l’exposition artistique consacrée aux figures féminines mythologiques, «Isis, Aphrodite, Cybèle et les autres…», a été inaugurée samedi 15 mars 2025, au Musée du Bardo.

      Le musée s’est ainsi transformé en un véritable théâtre de mémoire et de création, offrant aux visiteurs une plongée fascinante dans l’héritage des grandes figures féminines de l’Antiquité.
      Sur les traces des Aphrodite, Isis, Cybèle et autres déesses de la fécondité, de la puissance et de la sagesse, le Bardo a célébré la femme à travers les âges dans un voyage immersif et sensoriel où les sculptures en marbre et les récits mythologiques ont pris une résonance contemporaine.
      A l’image des grands musées dans le monde, qui accueillent régulièrement des performances artistiques et des défilés de mode, le Musée du Bardo a offert à l’assistance un moment où les arts, l’histoire et la mode ont dialogué dans un écrin unique.

      Dans l’espace d’exposition du musée, les sculptures en marbre qui se dressaient comme autant de témoins du passé, lançaient l’invitation à redécouvrir des figures féminines mythiques ayant marqué les civilisations antiques. Phéniciennes, Grecques, Romaines, Phrygiennes, Carthaginoises, Libyques… Isis, Aphrodite, Cybèle, Fortuna, Déméter… autant de noms qui évoquent la force, la beauté et le pouvoir des femmes à travers les âges. Parmi elles, Aphrodite-Vénus, muse de l’amour et de la beauté, Tyché chez les Grecs, Fortuna chez les Romains, Cybèle à Carthage, déesse de la prospérité et du destin, souvent représentée avec les ailes de la Victoire, la couronne crénelée d’une cité, la corne d’abondance et le bouclier de Méduse.

      Outre l’exposition conçue par l’archéologue Hajer Krimi et scénographiée par Leila Daami, l’un des moments forts de la soirée a été un défilé de mode d’exception, où l’héritage vestimentaire des impératrices romaines et des figures féminines carthaginoises a pris vie. Orchestré par la créatrice tunisienne Fatma Ben Abdallah, ce spectacle a puisé dans les trésors du passé pour offrir une collection où les coupes fluides et majestueuses se mêlaient à des broderies dorées, évoquant l’opulence des civilisations phénicienne, romaine et carthaginoise.

      Les modèles, parées de diadèmes scintillants, drapées dans des étoffes aux reflets chatoyants, ont traversé la salle de Carthage avec une grâce souveraine, celle des reines, déesses, prêtresses ou tout simplement femmes du monde. Entre colonnes antiques et fresques mosaïques millénaires, elles ont offert aux spectateurs une immersion fascinante, à mi-chemin entre la réalité et la légende.

      «Depuis des années, je rêvais de voir un défilé de mode au sein d’un musée tunisien, à l’image de ce qui se fait dans les plus grandes capitales du monde. Ce soir, nous avons prouvé que notre patrimoine est un écrin idéal pour raconter des histoires à travers l’art et la mode», a confié Fatma Ben Abdallah à l’agence Tap.

      A travers cette soirée enchantée par les notes envoûtantes du violon de Yasmine Azaiez, le Bardo s’est métamorphosé en un lieu où les statues des déesses antiques semblaient s’éveiller, frémissant sous les lumières douces et mystérieuses du musée.

      Avec Tap.

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      La Tunisie, 1er fournisseur de l’UE en vêtements professionnels

      17. März 2025 um 09:17

      La Tunisie a été classée premier fournisseur de l’Union européenne (UE) en vêtements professionnels en 2024, avec une part de marché de 17,44% et 4e fournisseur de l’UE en jeans avec une part de marché de 8,21%.

      Selon des données récemment publiées par le Centre technique du textile (Cettex), la Tunisie a exporté, en 2024, environ 9,7 millions de vêtements professionnels sur le marché européen pour une valeur de 317,7 millions d’euros, soit un prix moyen de 32,66 euros. La Tunisie détient ainsi le prix moyen unitaire le plus élevé sur l’UE en vêtements professionnels.

      Toutefois, bien que la Tunisie demeure le fournisseur privilégié de l’Europe pour les vêtements de travail haut de gamme, les exportations tunisiennes vers l’UE affichent une baisse de 7% en nombre de pièces en 2024, par rapport à 2023.

      Environ 76% des exportations tunisiennes en vêtements professionnels sont destinées à 3 principaux marchés : la France (35,6%), l’Allemagne (30,7%) et l’Italie (9,7%). D’après le Cettex, des marges de progression sont possibles notamment sur les marchés allemand et italien.

      En ce qui concerne les jeans, la Tunisie a exporté vers l’UE 16,84 millions de pièces en 2024 avec une valeur de 357,6 millions d’euros, affichant ainsi une croissance de 4,26% et de 3,53% respectivement en valeur et en nombre de pièces par rapport à 2023.

      La Tunisie a aussi connu une légère croissance de 0,7% du prix moyen par pièce en 2024 par rapport à 2023, passant de 21,09 euros à 21,23 euros, détenant ainsi le prix moyen unitaire le plus élevé sur l’UE.

      Selon le Cettex considère, la Tunisie dispose d’une grande opportunité pour développer les exportations en jeans et vêtements de travail, notamment vers l’Allemagne et les marchés classiques. Cette opportunité pourrait rapporter un gain de l’ordre de 160 millions d’euros en termes d’exportations et générer plus de 25 000 postes d’emplois.

      Le Cettex estime, à ce propos, que le développement des exportations tunisiennes en habilement nécessite un accompagnement technique et financier renforcé pour soutenir les PME dans leur transition durable et numérique en vue de se conformer aux réglementations européennes et le passage rapide à l’application de quotas de simple transformation bénéficiant de règles d’origine.

      Cela nécessite par ailleurs, un accompagnement personnalisé pour les nouveaux investisseurs désirant s’implanter en Tunisie, un appui diplomatique et économique de la part de l’Ambassade de la Tunisie en Allemagne pour promouvoir le site tunisien et la mise en œuvre d’un plan de promotion spécifique par marché avec des actions d’accompagnement des opérateurs du secteur.

      D’après Tap.

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      Invasion, exode et crise en Tunisie | La prophétie d’une Nouvelle Ere 

      17. März 2025 um 08:24

      J’ai lu, presque distraitement, un article signalant une invasion de criquets dans le sud de la Tunisie. Un fait banal, en apparence. Mais un mot, un seul, a accroché mon regard : nuée. Et soudain, une image. Un souvenir ancien, hérité de récits qui traversent les âges. Une réminiscence biblique, celle des Dix Plaies d’Égypte. La huitième plaie : une armée d’insectes, sombre et vorace, qui recouvre le sol, dévore les cultures et ne laisse derrière elle qu’un désert. 

      Manel Albouchi *

      L’image s’est imposée à moi, avec cette impression étrange que certaines choses ne se répètent pas par hasard. 

      Par curiosité, j’ai voulu comprendre. J’ai fouillé, cherché des précédents. Une date a surgi : 1987. Cette année-là, une invasion de sauterelles avait ravagé la Tunisie, coïncidant avec un autre événement majeur : le coup d’État de Ben Ali. 

      Et si ce n’était pas une simple coïncidence? 

      Si ces fléaux naturels étaient des signaux? Des symptômes visibles d’un désordre plus profond? 

      Si, à certains moments de l’Histoire, la nature devenait le reflet de nos propres crises? 

      J’ai poursuivi mon enquête. Et ce que j’ai découvert m’a troublée. 

      Les sauterelles, messagères d’une transition  

      Les invasions de sauterelles ne sont pas rares en Tunisie. Mais elles semblent surgir à des périodes où le pays vacille. Comme si elles reflétaient un malaise sous-jacent, un déséquilibre invisible mais bien réel. 

      Dans certaines traditions, on dit que lorsque les hommes ne savent plus lire les signes, la nature prend le relais. 

      Regardons de plus près : 

      1955 : Une invasion massive frappe la Tunisie et l’Algérie. À ce moment-là, la Tunisie est en pleine lutte pour son indépendance. Quelques mois plus tard, les accords d’autonomie interne sont signés. Un cycle colonial s’achève. 

      1958-1959 : Une nouvelle invasion survient alors que la jeune République tunisienne peine à se stabiliser. 

      1977 : Les criquets reviennent, au moment même où les tensions sociales montent dangereusement. L’année suivante, la Tunisie connaît sa première grève générale et une répression sanglante. 

      1987 : Nouvelle invasion, et cette fois, c’est un régime qui bascule. Bourguiba tombe, Ben Ali prend le pouvoir. 

      2003 : En pleine période de crispation politique, un nouvel essaim ravage le pays. Une fissure dans un système qui se veut immuable. 

      2011 : Alors que la Révolution du Jasmin bouleverse la Tunisie, les criquets reviennent. Encore une fois, ils précèdent une transition majeure. 

      2020-2021 : En pleine pandémie, la Tunisie s’enfonce dans la crise, et les criquets refont surface. Quelques mois plus tard, le président Kaïs Saïed a renforcé ses pouvoirs. 

      2025 : Nous y sommes. Une nouvelle invasion. Un pays exsangue. Un État en crise. Un peuple à bout de souffle. 

      Est-ce un hasard ? 

      Les fléaux ne sont pas des causes. Mais ils sont des révélateurs.

      Un pays en train de se vider 

      Les sauterelles sont une métaphore. Elles viennent dévorer ce qui reste, laissant derrière elles un sol stérile, une terre appauvrie. 

      Et si cette invasion n’était que l’écho d’un autre phénomène, bien plus grave encore? 

      La Tunisie se vide de ses ressources, de ses talents, de son avenir. 

      L’eau se raréfie. Le stress hydrique atteint des niveaux critiques, les barrages sont à sec, et l’agriculture s’effondre. Comme si la terre elle-même nous signifiait son épuisement. 

      Les compétences fuient. Médecins, ingénieurs, chercheurs, étudiants… Tous partent. Un exode massif, une saignée intellectuelle qui affaiblit un peu plus la nation. 

      L’avidité règne. Une élite corrompue capte les richesses, détourne les fonds, exploite jusqu’au dernier filon. Comme ces criquets qui prennent tout, sans rien laisser derrière eux. 

      L’État tergiverse. Institutions paralysées, services publics à l’agonie, inflation galopante. L’avenir devient un désert. 

      La crise migratoire explose. 

      Les criquets ne sont peut-être qu’un symptôme. 

      Un dernier avertissement. 

      Un pays devenu un carrefour du chaos 

      En parallèle de l’exode de ses propres élites, la Tunisie devient un point de transit (et de rejet) pour des milliers de migrants subsahariens en quête d’un avenir en Europe. 

      Le paradoxe est saisissant : les Tunisiens fuient leur pays, pendant que d’autres viennent y chercher refuge… pour se retrouver piégés dans une impasse. 

      Les côtes de Sfax sont devenues des cimetières flottants. Des corps rejetés par la mer. Des vies broyées entre les violences policières, l’exploitation et le rejet. 

      Les discours xénophobes montent. Les tensions explosent. 

      Et pourtant, n’est-ce pas là une autre manifestation du même effondrement ? 

      Un pays qui ne sait plus accueillir, qui rejette l’Autre, est un pays qui se rejette lui-même. 

      Les sauterelles ne détruisent pas seulement les cultures. Elles révèlent les fractures invisibles. 

      Un cycle qui se referme ?  

      Dans L’Exode, après les plaies vient le départ. Un exode vers la liberté. Mais avant la Terre promise, il y a quarante ans d’errance dans le désert. 

      La Tunisie est-elle prête à partir ? À briser le cycle ? 

      Ou préfère-t-elle rester sous l’emprise de ses propres Pharaons, ces figures de pouvoir qui exploitent les vulnérabilités et maintiennent le pays dans une aliénation moderne ? 

      Osera-t-elle traverser son désert ? Ce passage éprouvant mais nécessaire, où il faut renoncer aux illusions du passé pour bâtir autre chose. 

      Le problème, c’est que la transition n’est jamais confortable. 

      En psychologie, nous parlons de résistance au changement. Même lorsque tout s’effondre sous nos yeux, une partie de nous s’accroche encore. Par peur du vide. Par crainte de ce qui pourrait advenir. 

      Mais il arrive un moment où ne pas choisir devient le pire des choix. 

      Un test pour la conscience collective  

      L’invasion des sauterelles n’est pas seulement un phénomène naturel. C’est un événement symbolique, un test. 

      Si nous devions poser la question en termes psychanalytiques, nous dirions : qu’est-ce que cet événement met en lumière? 

      Que reste-t-il à dévorer en Tunisie? 

      Quelles structures doivent être abandonnées avant qu’elles ne nous entraînent dans leur chute? 

      Sommes-nous prêts à revoir notre rapport au monde, à nos ressources, à nos valeurs? 

      Les fléaux sont des manifestations du refoulé. Ils surgissent lorsque les mots ne suffisent plus. 

      Tant que nous refusons de voir, ils se répètent. 

      Oui, les sauterelles finiront par partir. 

      Mais la vraie question est : aurons-nous compris la leçon, ou attendrons-nous la prochaine plaie

      * Psychologue, psychanalyste.  

      Podcast de l’auteure : FeMENA Network

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