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Donald Trump mettra-t-il fin à la guerre au Soudan?

26. Januar 2025 um 10:24

La guerre civile soudanaise qui entrera au mois d’avril dans sa troisième année est actuellement la plus grave crise humanitaire dans le monde, le bilan humain a dépassé les 150 000 morts et a entraîné le déplacement forcé et l’exil de 10 millions de Soudanais. Toutes les atrocités sont commises et pourtant, elle demeure le conflit invisible que la communauté internationale et les médias ignorent sciemment. Aujourd’hui, certains espèrent que le nouveau président américain pourra y mettre fin. Encore faut-il qu’il y voit lui-même quelque intérêt pour les Etats-Unis.

Imed Bahri

Dans une analyse publiée dans le magazine américain Foreign Policy, Cameron Hudson, chercheur principal au programme Afrique du Centre d’études stratégiques et internationales, estime que le président américain est le seul capable de mettre fin à la guerre au Soudan en raison de sa grande et vaste influence sur Khartoum et les puissances régionales. 

Rout en admettant que l’Afrique ne figure généralement pas en tête des priorités de la politique étrangère de Trump, le chercheur souligne que le Soudan est l’un des pays où le besoin d’engagement américain est le plus grand et où l’intervention de Washington pourrait être l’ingrédient crucial manquant pour y mettre fin à la guerre actuelle.

Contrairement à la plupart des pays africains, Trump a une histoire avec le Soudan. Sa première administration a entamé un processus complexe pour retirer ce pays de la liste des États soutenant le terrorisme afin de le mettre sur la voie de l’allègement de la dette et de la réhabilitation économique et d’ailleurs, le retrait de la liste a été officialisé en décembre 2020.

L’opération a consisté à obtenir la garantie que les services de renseignement américain pourraient, avec le soutien du Congrès, négocier un accord pour la restitution de 335 millions de dollars pour les victimes américaines des attaques terroristes. Il a également promis de normaliser les relations entre Washington et Khartoum avec le premier échange d’ambassadeurs depuis 25 ans.

Hudson a aussi rappelé que Trump a poussé le gouvernement soudanais à signer les accords d’Abraham malgré l’opposition des dirigeants militaires et civils de ce pays d’Afrique de l’Est, les deux parties affirmant que la nature transitoire de leur gouvernement et l’absence d’un parlement permanent ne leur donnaient pas le mandat de s’engager dans de nouvelles obligations conventionnelles.

En fin de compte, le Soudan n’avait aucun moyen de résister et a été contraint d’accepter, dans l’espoir d’en finir avec les sanctions américaines.

La plus grave crise humanitaire au monde

Après que le Soudan ait accepté les conditions du ministère américain de la Justice pour le retirer de la liste des pays terroristes, Trump a annoncé triomphalement, en octobre 2020, que ce Soudan avait normalisé ses relations avec Israël en devenant l’un des trois seuls pays arabes à avoir signé les accords d’Abraham.

Hudson estime que Trump hérite aujourd’hui d’un dossier soudanais très différent de celui qu’il avait transmis à son prédécesseur Joe Biden il y a quatre ans. La guerre qui dure depuis près de deux ans a dévasté le pays qui connaît désormais la plus grave crise humanitaire au monde.

L’argument moral en faveur d’une réponse à la souffrance collective du peuple soudanais pourrait ne pas fonctionner avec une administration qui se consacre d’abord à servir les intérêts des Etats-Unis. Cependant, Washington a des intérêts stratégiques et une influence inexploitée au Soudan qui dépassent de loin le bilan humain du conflit ce qui place Trump dans une position unique pour proposer des solutions pour mettre fin à la guerre.

Il est tout à fait clair que l’administration Trump ne peut pas relancer les accords d’Abraham alors que l’un de ses cinq signataires, le Soudan, est en train de s’effondrer et de se désintégrer, d’autant que le conflit dans ce pays est plus qu’une simple guerre entre deux généraux rivaux qui se battent pour le contrôle du pays. L’enjeu de ce conflit pour les États-Unis et leurs alliés régionaux c’est le prestige, la richesse et l’influence dans la région de la mer Rouge et la Corne de l’Afrique, et le coût de cette compétition est assumé par le peuple soudanais.

Dans ce mélange d’ambitions régionales, il existe une opportunité de conclure un accord qui fasse taire les armes au Soudan, évite le pire scénario humanitaire et pose les bases d’un éventuel retour à un régime civil.

La paix au Soudan aidera à stabiliser le Moyen-Orient

En effet, les dirigeants militaires soudanais voient le retour au pouvoir de Trump avec ses relations personnelles, son respect partagé pour les puissances régionales et son penchant pour les négociations comme une opportunité de conclure un accord qui apporterait la stabilité au Soudan et une paix plus large au Moyen-Orient.

Mettre fin à la guerre au Soudan et au besoin d’armement qui en découle priverait deux des plus grands adversaires de Washington de l’opportunité qu’ils ont utilisée pour gagner une position stratégique dans la région. La Russie et l’Iran ont en effet bénéficié plus que tout autre pays de la guerre au Soudan pour relancer leur diplomatie, tirer profit des ventes d’armes et raviver leurs espoirs d’établir une présence navale sur la côte soudanaise de la mer Rouge.

Toutefois, les hauts responsables soudanais avancent avoir noué des liens avec Téhéran et Moscou parce qu’ils ont été rejetés par les responsables occidentaux qui ont ouvertement déclaré qu’ils considéraient l’armée soudanaise comme une autorité étatique illégitime.

Le chercheur conclut son analyse en affirmant que le peuple soudanais est au bord de la famine et que l’État lui-même est au bord de l’effondrement. Et que l’administration Trump a intérêt à agir pour y rétablir la stabilité. Et de se projeter comme une force pacificatrice dont les Soudanais ont besoin. Assumer ce rôle servirait non seulement les intérêts stratégiques américains en Afrique mais ferait également avancer les intérêts politiques de Trump au Moyen-Orient.

Il reste à savoir si ce dernier entendra cet appel et verra dans la fin de la guerre civile au Soudant quelque intérêt pour l’Amérique.

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Exposition à Marseille : Les Chibanis, une génération sans histoire

26. Januar 2025 um 09:30

L’exposition ‘‘Chibanis, Chibanias : portraits d’une génération sans histoire ?’’, présentée du 7 janvier au 1er mars 2025 à la Bibliothèque de l’Alcazar à Marseille, rend hommage aux travailleurs maghrébins venus en France après la Seconde Guerre mondiale.

Ces hommes, surnommés «chibanis» (Vieux), ont joué un rôle crucial dans la reconstruction du pays, mais leur histoire a souvent été négligée.

À travers 42 portraits en noir et blanc, le photographe Abed Abidat capte la dignité, la souffrance et la résilience de ces travailleurs qui, bien que considérés comme temporaires, sont restés pour construire la France. Ces images sont accompagnées des témoignages d’Azouz Begag, écrivain et sociologue, qui raconte les vies marquées par l’exil, l’isolement et les difficultés d’intégration.

Arrivés en France dans les années 1950-1960 pour combler le manque de main-d’œuvre, ces hommes ont souvent été logés dans des conditions précaires, séparés de leurs familles, et ont dû lutter pour leurs droits. Leur histoire soulève des questions sur l’intégration, la mémoire collective et le traitement des immigrés dans l’histoire de la France.

L’exposition ‘‘Chibanis, Chibanias’’ est une invitation à réfléchir sur la place de ces hommes dans la société française et à rendre hommage à une génération essentielle, mais trop longtemps oubliée.

Djamal Guettala

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Exposition : Amine Inoubli inscrit l’éphémère dans l’éternité

26. Januar 2025 um 09:00

L’exposition ‘‘En suspens’’ de Amine Inoubli s’est ouverte avant-hier, vendredi 24 janvier 2025, à Elmarsa Gallery. Elle se poursuivra jusqu’au 28 février 2025. Le peintre pose un regard doux sur des fragments de vie trop souvent oubliés.

Manel Albouchi *

Il est des regards qui transforment. Qui prélèvent, dans la banalité crue du réel, des éclats d’éternité. Celui d’Amine Inoubli est de ceux-là. Ses toiles ne s’explosent pas, elles se murmurent. Elles se posent comme une lumière douce sur des fragments de vie trop souvent oubliés.

Une pelle appuyée contre un maçon, un matelas à l’agonie, des câbles suspendus dans l’indifférence d’un vent absent. Ce n’est pas la réalité qu’il peint, mais son âme. Rien n’est futile, tout est sacré.

Dans l’univers d’Inoubli, les objets ne servent plus : ils se tiennent droits, fiers, presque solennels. Le panneau indicateur, penché comme un vieillard, ne guide plus. Il repose. Le maçon n’est plus qu’un fragment de ce monde dur, l’épaule collée à sa pelle comme un compagnon d’armes.

Inoubli ne peint pas le travail, mais l’arrêt, ce moment suspendu où les choses existent pour elles-mêmes.

Ce choix esthétique, loin de nous laisser indifférents, devient une quête : celle d’inscrire l’éphémère dans une dimension d’éternité.

En psychanalyse, comme dans l’art, les objets ne sont jamais anodins. Ils portent des significations enfouies, des fragments de vécu que l’artiste met en lumière.

Un monde sans hiérarchie

    Dans ses toiles, il n’y a pas de héros. Pas de personnages centraux. L’humain ne domine pas. Une femme vue de dos n’a pas plus d’importance qu’un fragment de mur en construction. Ce n’est pas une déchéance, mais une justice. Tout se tient. Tout a sa place.

    Inoubli semble nous dire qu’il n’existe pas de hiérarchie dans le réel, seulement un équilibre que nous ne savons plus voir. Gaston Bachelard disait : «Il n’y a pas de banalité. Il n’y a que des regards appauvris.» Mais chez Inoubli, le regard ne s’appauvrit jamais. Il révèle, il élève. L’éloge du silence et du vide

    Le silence, dans l’œuvre d’Inoubli, est un espace où les objets existent sans besoin d’être compris. Un monde qui refuse de se plier à nos attentes. Ce vide, perçu comme une instabilité, se traduit par un panneau indicateur penché, un matelas usé, des câbles suspendus. Ces éléments renvoient à une forme de déclin, mais ce déclin n’est pas une fin. C’est un instant figé avant la chute, une hésitation qui révèle la vérité profonde des choses. Dans ses toiles, le vide n’est jamais absence. Il est un souffle, une attente. Que faisons-nous de cet espace? Pourquoi le remplissons-nous d’angoisse, de bruit, de gestes inutiles? L’éphémère devient prière

    Amine Inoubli peint l’objet, mais pas ce qui l’entoure. Il nous offre alors l’éternité d’un hors-temps, un moment suspendu où chaque chose devient une prière muette. Le panneau penché, le matelas épuisé, la corde qui ploie sous le poids des câbles… Tous ces éléments s’inscrivent dans une temporalité qui n’est ni passé ni futur, mais un éternel présent. Dans ce geste, il y a une révolte douce, une révolte contre la vitesse, contre l’éphémère, contre l’oubli. Camus disait : «Il y a toujours un moment où nous devons choisir entre contempler et agir.» Inoubli nous force à choisir la contemplation, et c’est là tout son courage.

    La beauté de l’effacement

    Et pourtant, ce monde suspendu n’est pas figé. Un détail glisse d’une toile à l’autre, comme une brise qui traverse des champs séparés.

    L’œuvre d’Inoubli est toujours en devenir, comme la vie elle-même.

    Dans cette simplicité, il y a un écho puissant à l’amour, celui qui transcende la condition humaine.

    Amine Inoubli nous rappelle que l’éternité n’est pas un ailleurs, mais un ici. Que l’art n’est pas une fuite, mais un retour. Ses toiles ne peignent pas seulement le silence, elles le rendent audible. Elles nous murmurent que tout est là, juste là, sous nos yeux, prêt à être vu. Prêt à devenir sublime.

    * Psychologue, psychanalyste.

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    ‘‘Une étrange défaite’’: la démocratie occidentale a vendu son âme aux enchères

    26. Januar 2025 um 08:22

    «On changea jusqu’au sens usuel des mots par rapport aux actes dans les justifications qu’on en donnait», disait Thucydide.

    Si on ne peut pas prétendre que l’armée israélienne a subi une défaite à Gaza, même si le mythe de l’inviolabilité du sanctuaire israélien n’a pas survécu face aux missiles en provenance du Yémen, la mine défaite des ministres israéliens annonçant la conclusion de l’accord avec les combattants du Hamas, les ennemis qu’ils s’étaient juré d’abattre, prouve qu’il ne s’agit pas de victoire. 

    Dr Mounir Hanablia *

    Un accord (provisoire) de cessez-le-feu entre les belligérants est entré en vigueur justement il y a une semaine. Il n’en rend que plus actuel ce livre. Son titre énigmatique évoque d’abord une défaite, dans une guerre asymétrique, certes, mais sans en préciser l’identité du vaincu.

    Comparativement à l’ampleur des dégâts infligés, il y a une ironie amère à entendre les chantres de la Résistance parler de la victoire parce qu’ils ne se sont pas soumis à l’exigence de leurs ennemis, celles d’une reddition sans conditions.

    Nul ne peut contester leur bravoure mais la réalité est là: si les Israéliens ont parlé en terme de pertes humaines par rapport à la taille de leur population, pour les Palestiniens, le ratio a été de 1700, et le nombre de pertes civiles a été 185 fois plus élevé chez les uns que chez les autres, près de la moitié des victimes ont été des femmes et des enfants, durant les six premiers mois du conflit, et deux millions de personnes aujourd’hui sont sans abri, alors que l’UNRWA dont on aurait aujourd’hui plus que jamais besoin pour secourir la population est en voie de démantèlement.

    Il faudra encore plusieurs mois avant de faire le décompte final des pertes, dont une proportion indéterminée gît toujours sous les décombres. Le Hamas n’a pas baissé les armes mais les réalités sont là. Et pour y arriver il a fallu 16 mois d’une guerre incessante d’agression qui n’aurait pas été possible sans le soutien militaire et politique de l’ensemble des gouvernements occidentaux, Etats Unis en tête, avec l’accord tacite d’une bonne partie de leurs homologues arabes ou musulmans (Turquie).

    La police (occidentale) de la pensée

    Il a fallu que les gouvernements de ces pays censés être démocratiques sanctionnent la liberté d’expression, interdisent les manifestations de rues, contre la guerre, et répriment les intellectuels dissidents, au nom de la lutte contre l’antisémitisme, assimilé avec opportunisme et mauvaise foi à l’antisionisme.

    On a ainsi abouti à cette situation paradoxale où le gouvernement de droite allemand a fustigé des juifs israéliens s’opposant à la politique de leur propre gouvernement et dont parfois les parents ou les ascendants étaient morts dans les camps de concentrations nazis.

    Cette police de la pensée n’a pas épargné les universités et le monde académique, censés jouir d’une immunité établie par la loi et les traditions par rapport au pouvoir politique. Et naturellement l’insistance sur l’Allemagne est significative dans le contexte parce qu’outre sa responsabilité dans la Shoah, ce pays prétend occulter un génocide, en en justifiant un autre, tout en fournissant 30% de l’aide militaire à l’agresseur.

    Or l’Allemagne avait déjà en 1909 exterminé les populations de Namibie bien avant l’arrivée des Nazis au pouvoir, et depuis Angela Merkel, le soutien à l’entité sioniste est qualifié de «raison d’état».

    Comment la propagande gouvernementale occidentale véhiculée par les médias est elle arrivée à «vendre» à sa population la destruction des écoles et des hôpitaux et l’assassinat ou la détention dans des conditions inhumaines des médecins, infirmiers, et journalistes?

    L’auteur évoque le racisme, qui a débuté avec le 11 Septembre 2001 lorsqu’une communauté religieuse, les musulmans, a commencé à être mise au banc de l’humanité, avec subséquemment le justificatif suprême pour qualifier les guerres coloniales menées contre leurs pays en Afghanistan, Irak, et ailleurs, celui d’absence de valeurs communes au sein d’une culture valorisant la guerre et faisant peu de cas de la vie humaine. Et à cela s’ajoute la question de l’immigration, bouc émissaire commode des problèmes des pays occidentaux, le legs colonial, ainsi que l’antagonisme historique avec l’Occident dont les sources premières remontant au Moyen-âge sont issues de l’Eglise Catholique.

    La valeur d’une vie musulmane ne vaut- elle plus rien ?

    Si donc la valeur d’une vie musulmane ne vaut plus rien aujourd’hui dans le champ visuel médiatique qui compte, celui contrôlé par les Etats, ce n’est pas l’effet du hasard, mais celui d’un effort continu pour discréditer idéologiquement les populations cibles, qui s’est renforcé aux Etats Unis d’Amérique de l’action des lobbys sionistes la plupart du temps chrétiens, et qui a visé les Doyens des institutions universitaires les plus réputées lorsqu’il est devenu évident que les étudiants, juifs et non juifs, devenaient critiques de l’action de leur gouvernement et de son soutien au génocide.

    Un génocide? Certainement ! La délégation sud-africaine a fourni à la Cour de Justice International un dossier riche dont les arguments sont étayés autant par des considérations juridiques que les témoignages issus du terrain. Et la Cour Pénale Internationale a inculpé le Premier ministre israélien Netanyahu et son ancien ministre de guerre, Galland, de crime contre l’humanité.

    A l’heure des bilans, si on ne peut pas prétendre que l’armée israélienne a subi une défaite même si le mythe de l’inviolabilité du sanctuaire israélien n’a pas survécu face aux missiles en provenance du Yémen, la mine défaite des ministres israéliens annonçant la conclusion de l’accord avec les ennemis qu’ils s’étaient juré d’abattre prouve qu’il ne s’agit pas de victoire. 

    Il est encore trop tôt pour connaître les raisons qui ont poussé Netanyahu à accepter  maintenant ce à quoi il s’est toujours opposé avec acharnement.

    Si défaite il y a, elle ne peut que concerner la classe politique occidentale qui a allègrement démontré à sa propre opinion publique le peu de cas qu’elle fait des valeurs humaines universelles dont elle tire sa légitimité, sa fierté, et sa propension à critiquer ceux qui selon elle ne les respectent pas.     

    * Médecin de libre pratique.

    ‘Une étrange défaite: Sur le consentement à l’écrasement de Gaza’’ de Didier Fassin,  éditions La Découverte, Paris, le 5 septembre 2024, 198 pages.

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    Le poème du dimanche : ‘‘Poème de la science arabe’’ de Sleim Ammar

    26. Januar 2025 um 07:30

    Né à Sousse en 1927 et décédé à Tunis en 1999, Sleim Ammar est l’un des pionniers de la psychiatrie au Maghreb. Il est aussi poète à ses heures.

    Outre son exercice médical en Tunisie, il se distingue par de nombreux essais consacrés à la médecine et aux sciences arabes. Et dans la grande tradition musulmane, il met son savoir érudit en vers, laissant une œuvre originale, scientifique et littéraire..

    Poème de la science arabe, préface du Pr Jean Bernard, Alif, Tunis, 1990; Poème de la folie; L’art de la composition, Tunis, 1993.

    Tahar Bekri

    Avicenne*

    Puis c’est au XIe siècle, en Orient, l’apogée

    Qu’illustre Avicenne, une ère prolongée

    Dans le Maghreb arabe et à l’extrême Ouest

    Par l’éclat du XII e siècle sans conteste.

    «Prince des Médecins», le «Maître par excellence»

    Fut sans doute Avicenne culminant dans la science.

    Génie précoce, dont la vie aventureuse

    Mais exaltante aussi sera talentueuse,

    Dans nombre de domaines : chimie et physique,

    Sciences naturelles, morale et logique.

    Il excella de plus dans la géodésie,

    Dans les mathématiques et dans la poésie..

    Philosophe éminent, connu pour ses maximes,

    C’est en médecine qu’il atteignit les cimes,

    Son Canon embrassa les règles en usage

    D’un savoir médical enrichi davantage.

    Bible médicale, selon William Osler

    Jusqu’au VIIIe siècle, elle sera le bréviaire

    Auquel toute faculté d’Europe se référait,

    Traitant par le mépris celui qui l’ignorait

    Son «Urjuza fi Ettib» ou poème médical

    Résumant le Canon fut aussi un régal

    Pour tous les connaisseurs de toute prosodie

    Et des commentateurs de ce qui est bien dit.

    De mIlle trois cent vingt six vers il fut composé

    Traduit en plusieurs langues, souvent analysé.

    Depuis, la médecine fut caractérisée

    Par ces fameux poèmes d’où a été puisé

    Le style des cantiques latins et médiévaux

    Et qui furent chantés et par monts et par vaux.

    Avicenne connut l’action des moisissures

    Des ankylostomes, filaires, oxyures,

    Il traita de l’empyème et de la méningite,

    De la goutte, du cancer, des signes de pleurite,

    Comme l’apoplexie, issue de la pléthore

    De l’ulcère d’estomac, des spasmes, du pylore,

    Et d’autres maladies internes ou exogènes

    Et de l’hérédité en pressentant les gênes

    Mais aussi d’obstétrique et de chirurgie,

    De la thérapeutique, loin de toute magie

    En dorant la pilule et tout l’enrobant,

    Il la fit accepter au plus récalcitrant.

    Puis sous son impulsion, l’organothérapie

    Ouvre plus tard la voie de l’opothérapie.

    Psychologue émérite, psychosomaticien,

    Nombre d’anecdotes en témoignent fort bien

    Dans la prophylaxie, il eut un grand apport

    Par les bains, les régimes, et les vertus du sport

    Finalement aucun chapitre de notre art

    Ne sera délaissé ni traité sans égards

    Son œuvre capitale appréciée pour longtemps

    A vraiment culminé dans l’espace et le temps

    Extrait de ‘‘Poème de la médecine arabe’’, éd. Alif, Tunis, 1990.

    * Ibn Sina, (Boukhara, 980-Hamadhan,1037) NTD

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    Kenenti, la startup tunisienne qui redonne vie aux chaussures usagées

    25. Januar 2025 um 13:08

    Au cœur de La Goulette, banlieue balnéaire historique de Tunis, la startup Kenenti révolutionne le concept de mode durable en proposant des services de restauration, de personnalisation et de nettoyage de chaussures et sacs usagés. Vidéo.

    Fondée en 2020 par Chérif Zaroui, créateur de 30 ans, l’entreprise se démarque par son approche écologique et innovante de l’industrie de la mode.

    L’inspiration de Kenenti est née pendant la crise sanitaire mondiale, lorsque Zaroui a décidé de transformer sa passion pour le design en un projet concret.

    En Tunisie, on estime qu’environ 3 à 4 millions de paires de chaussures sont jetées chaque année. Face à ce constat alarmant, Zaroui a vu une opportunité : «Nous pensions donner une valeur ajoutée à ces chaussures, alors nous les avons restaurées», a-t-il déclaré à l’agence italienne Ansamed.

    Aujourd’hui, Kenenti compte une équipe de onze artistes qui travaillent ensemble pour redonner vie à des chaussures et des sacs autrement destinés aux déchets.

    Utilisant des tissus, des lacets et du cuir récupérés auprès de diverses usines, l’entreprise propose des produits uniques et personnalisés.

    Impact positif sur la communauté et l’environnement

    Basma Ben Ayadi, l’une des artistes de l’atelier, est fière de son expérience et se dit «heureuse de pouvoir redonner de la valeur à des pièces qui ont perdu de leur éclat au fil des années».

    Les débuts de Kenenti n’ont pas été sans obstacles, notamment en raison de la pandémie qui a limité l’accès aux matières premières, mais Zaroui a transformé ce défi en opportunité, en développant en interne une peinture résistante à l’eau et à la chaleur, réduisant ainsi la dépendance aux importations coûteuses. Cette innovation a permis à l’entreprise de vendre également la peinture à d’autres artistes et artisans locaux.

    L’initiative de Kenenti promeut non seulement la durabilité environnementale, mais offre également aux consommateurs un moyen de renouveler leur garde-robe sans acheter de nouveaux articles. Des clients comme Rada Gabsi apprécient cette approche : «Pour des sacs comme le mien, qui sont assez chers, je pense quil vaut mieux leur donner une nouvelle vie plutôt que de les jeter».

    Kenenti a été récompensé pour sa contribution à l’économie circulaire en Tunisie, remportant le prix du meilleur projet dans ce secteur lors du dernier Sommet de la Francophonie.

    Tournée vers l’avenir, l’entreprise prévoit d’élargir sa gamme de produits en créant des chaussures, des sacs et des portefeuilles à partir de chutes de cuir récupérées dans des usines et ateliers locaux. Cette vision s’aligne sur la philosophie de la «slow fashion», promouvant des pratiques durables dans l’industrie de la mode, avec un impact positif sur l’environnement et la communauté.

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    Vient de paraître : Trump, Musk et les algorithmes du chaos   

    25. Januar 2025 um 12:41

    Le journaliste Mehdi Kattou vient de publier un livre intitulé ‘‘L’algorithme du chaos’’, un essai sociopolitique qui explore le chaos numérique qui a déferlé en silence sur le monde.

    Ce livre a paru à la veille de l’investiture de Donald Trump et dans un contexte marqué par les frasques d’un Elon Musk, patron du réseau social X, plus hystérique que jamais.

    L’auteur y raconte comment les Big Techs ont remodelé notre quotidien où l’intermédiation algorithmique est devenue hégémonique.

    «Les environnements numériques se sont infiltrés partout où un marché existait, y compris dans l’industrie de l’opinion et de la politique», affirme Kattou qui ajoute : «Croire en une philanthropie digitale serait naïf : les réseaux sociaux jouent un rôle central dans les dysfonctionnements politiques».

    La manière dont le réseau X a récemment contribué à l’élection de Trump et les ingérences de son patron dans les affaires politiques de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne où il soutient tapageusement la montée de l’extrême droite xénophobe et raciste en est la parfaite illustration. Et on n’est qu’au début d’une ère où la vérité va être noyée sous des tonnes de mensonges outrageusement diffusés par des réseaux sociaux de plus en plus mercantiles et irresponsables.

    À travers les chapitres, se dessine une réalité troublante : la marchandisation de l’influence sociale et l’essor du capitalisme de surveillance, qui ont profondément ébranlé la démocratie. «Dans ce paysage numérique, la promesse d’émancipation s’est transformée en un instrument de contrôle et de propagande. La crise dépasse les simples enjeux électoraux ou la montée du populisme : elle fragilise les institutions, érode la confiance publique et conduit à une véritable déconstruction démocratique et sociale», souligne Kattou dans son quatrième ouvrage où il présente une cartographie des facteurs à l’origine de ce chaos, qu’il illustre avec des épisodes marquants. «Imaginer que ces dysfonctionnements sont passagers serait illusoire. Loin d’être un simple réquisitoire, cet essai est un appel à mesurer l’ampleur de la menace, à prendre conscience de la polarisation croissante des sociétés, de débats publics gangrenés par la désinformation et d’une ère de post-vérité alarmante», souligne encore l’auteur. Qui avertit : «Face au pouvoir tentaculaire des Big Techs, l’indignation ne suffit plus. Législation, sensibilisation, éducation, réorganisation des institutions, reconfiguration des modes de scrutin : chaque aspect doit être repensé pour faire face à ce fléau».

    Ce livre se veut un outil pour comprendre, appréhender et agir face à des réseaux qui nous entraînent tous dans ce tourbillon numérique.

    I. B.

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    La Tunisie sera-t-elle affectée par la révision de l’aide américaine?

    25. Januar 2025 um 11:51

    Mauvaise nouvelle pour les pays en développement bénéficiant jusque-là de l’aide américaine, comme la Tunisie : l’ouragan Trump pointe à l’horizon. Tout indique, en effet, que cette aide va être suspendue, repensée et recalibrée selon les diktats de la nouvelle administration. Il y aurait certainement des gagnants et, surtout, des perdants.

    Moktar Lamari *

    Le secrétaire d’État américain aux Affaires Étrangères, Marco Rubio, a ordonné l’arrêt immédiat de pratiquement tous les programmes d’aide étrangère en cours en attendant d’examiner s’ils sont conformes aux politiques du président Donald Trump, indique un câble interne vu par le Financial Times. Une revue doit être faite dans 85 jours, et en attendant, tout est arrêté, stoppé net.

    La Tunisie, qui pourrait être concernée par cette révision, risque de perdre quelques programmes d’aides de l’USAID et des programmes spécifiques (militaires et investissements divers). Finie la philanthropie et les dons non conditionnels.

    La décision affectera les contrats d’assistance internationale administrés par Washington, y compris par l’intermédiaire de l’Agence américaine pour le développement international, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars et couvrant des pays du monde entier.

    Trump s’insurge contre «l’industrie de l’aide étrangère»

    Dans le câble envoyé au département d’État et à l’USAID vendredi 24 janvier 2025, Rubio a déclaré que tous les nouveaux décaissements d’aide étrangère devaient être suspendus et que les agents de négociation des contrats et les agents de subventions devaient «émettre immédiatement des ordonnances d’arrêt de travail… jusqu’à ce que le secrétaire déterminera, après un examen».

    La période d’examen devrait durer jusqu’à 85 jours, laissant le sort de centaines de contrats d’aide étrangère aux États-Unis, qui valaient plus de 70 milliards de dollars au cours de l’exercice 2022, potentiellement dans les limbes pendant trois mois.

    Rubio a également ordonné que toute aide étrangère versée par l’intermédiaire d’une agence ou d’un département soit approuvée par le secrétaire d’État, ce qui centraliserait l’examen de tous les programmes d’aide internationale au niveau de son bureau.

    Le câble de Rubio met en œuvre un décret signé par Trump lors de son premier jour au pouvoir. Le nouveau président dénonce «l’industrie de l’aide étrangère et la bureaucratie» comme «non alignées sur les intérêts américains et dans de nombreux cas contraires aux valeurs américaines», et demandé la suspension de l’aide.

    Dans les premiers jours de son deuxième mandat à la Maison Blanche, Trump a pris des mesures agressives pour remodeler et rediriger toutes les agences du gouvernement américain pour mettre en œuvre ses politiques.

    Les agences scientifiques telles que les National Institutes of Health ont également suspendu les subventions en attendant l’examen par la nouvelle administration, ce qui a alarmé les chercheurs.

    Il y a quelques exceptions à l’ordonnance de gel de l’aide de Rubio, parmi lesquelles des «renonciations approuvées» pour le financement militaire pour Israël et l’Égypte, ainsi que pour l’aide alimentaire d’urgence étrangère.

    Mais l’ordonnance a précisé qu’en plus de suspendre les contrats nouveaux et en cours, les agences gouvernementales américaines, y compris l’USAID, doivent cesser de publier des propositions de projets d’aide étrangère.

    Les diktats de la nouvelle administration Trump

    Plus tôt cette semaine, Rubio a déclaré que Trump lui avait demandé «de placer notre intérêt national fondamental comme la mission directrice de la politique étrangère américaine», affirmant que parmi ses principales priorités étaient de freiner la migration de masse et de supprimer les politiques climatiques qui «affaiblissent» l’Amérique.

     «Chaque dollar que nous dépensons, chaque programme que nous lançons et chaque politique que nous poursuivons doivent être justifiés par la réponse à trois questions simples : Cela rend-il l’Amérique plus sûre? Cela rend-il l’Amérique plus forte? Est-ce que cela rend l’Amérique plus prospère?»

    Tout indique que la générosité de l’aide américaine aux pays pauvres, comme la Tunisie, va être repensée, re-calibrée selon les diktats de la nouvelle administration Trump. Chaque dollar alloué à l’aide internationale devient un levier pour servir les intérêts et exigences américaines. Une nouvelle période s’annonce!

    À suivre

    * Economiste universitaire.

    Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T.

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    Tunisie : le CRLDHT dénonce un «complot contre l’opposition» 

    25. Januar 2025 um 11:13

    Dans le communiqué rendu public hier, vendredi 24 janvier 2024, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) considère que l’affaire dite de «complot contre la sûreté de l’Etat» dans laquelle sont poursuivis de nombreux opposants serait, selon ses termes, un «complot contre l’opposition».     

    Ce procès, initialement prévu pour le 7 février 2025, et qui a été reporté au 4 mars prochain sans explication, «reflète les dérives autoritaires du régime de Kaïs Saïed et l’instrumentalisation de la justice pour anéantir l’opposition», estime le CRDHT. Ce report, estime-t-il, vise à «limiter les mobilisations populaires en programmant l’audience au début du mois de Ramadan, une période généralement marquée par un repli vers les pratiques religieuses et sociales».

    Rappelons qu’une quarantaine de personnes dans cette affaire. Il s’agit d’acteurs politiques, de journalistes, d’avocats et de militants de la société civile, qui sont «accusés sur la base d’un dossier vide», souligne ledit Comité, qui cite, parmi les charges retenues contre ces derniers, «des réunions secrètes, des contacts avec des parties étrangères et des tentatives présumées de déstabilisation du régime».

    «Sept accusés, dont des figures publiques comme Kamel Letaief, Khayem Turki, Issam Chebbi, Jaouhar Ben Mbarek, Ghazi Chaouachi, Abdelhamid Jelassi et Ridha Belhaj, sont en détention arbitraire, tandis que d’autres opposants, comme Noureddine Bhiri, Sahbi Atig et Saïd Ferjani, sont incarcérés pour des affaires distinctes», indique le CRLDHT, en soulignant que «parmi les accusés figurent d’anciens ministres, des dirigeants de partis politiques et des figures publiques connues pour leur opposition à Kaïs Saïed».

    «Depuis les arrestations spectaculaires de février 2023, les accusés dénoncent de graves violations de leurs droits fondamentaux, telles que le non-respect de la présomption d’innocence, le dépassement des délais légaux de détention et des restrictions arbitraires aux droits de défense», ajoute le communiqué, en rappelant que des avocats des détenus, tels que Me Essid Abdelaziz, Me Islam Hamza et Me Dalila Mssadek, «ont eux-mêmes été pris pour cible par des poursuites judiciaires, démontrant une volonté d’intimider les défenseurs des droits humains et de restreindre l’exercice de la profession d’avocat.» «Le procès symbolise la dérive autoritaire d’un régime qui, au nom de la sûreté de l’État qu’il fragilise lui-même, bafoue les principes fondamentaux des droits humains, muselle l’opposition et instrumentalise les institutions pour asseoir son contrôle», conclut le CRLDHT.

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    ‘‘Bled al Abar’’, un projet de valorisation des puits dans le désert tunisien

    25. Januar 2025 um 10:43

     ‘Bled El Abar’’ (‘‘Le pays des puits’’) est un projet d’exposition et de réparation de puits dans le désert tunisien. Il est porté par le Laboratoire d’architecture de Mounir Ayoub et Vanessa Lacaille, en partenariat avec l’architecte Hamed Kriouane et le 32 Bis.

    Ce projet, intitulé en allemand ‘‘Land der Brunnen’’, est une collaboration entre l’Institut français de Tunisie (IFT) et le Goethe-Institut Tunis. Il figure parmi les 31 projets lauréats du Fonds culturel franco-allemand (FCFA) pour l’année 2025.

    Ce projet associe une exposition et des actions concrètes sur le terrain, principalement axées sur la réhabilitation des puits dans le désert tunisien. Il vise à restaurer ces infrastructures vitales pour les communautés locales tout en sensibilisant le public à la richesse culturelle et historique de ces territoires, menacés aujourd’hui par les crises climatiques, économiques et migratoires.

    ‘‘Le pays des puits’’ s’inscrit dans une démarche globale de valorisation du patrimoine hydraulique et de soutien aux communautés locales, en mettant l’accent sur la préservation des ressources en eau et les savoir-faire traditionnels liés à leur gestion dans le désert tunisien.

    Témoins de l’adaptation continue des populations aux défis environnementaux, les puits ont joué un rôle essentiel dans l’histoire d’approvisionnement en eau en Tunisie, notamment dans les régions arides et semi-arides.

    Dès l’Antiquité, les habitants ont mis au point des techniques traditionnelles pour extraire l’eau souterraine, garantissant ainsi leur approvisionnement en eau.

    Doté d’une roue à eau (noria) actionnée par un dromadaire, le puits Bir Barrouta à Kairouan, qui constitue l’un des plus anciens puits en Tunisie, est un exemple édifiant de l’ingéniosité de la population pour accéder à une ressource précieuse dans un environnement difficile.

    Retenu, parmi les 31 projets issus de 30 pays, par la commission de sélection du Fonds culturel franco-allemand, ‘‘Bled al Abar’’ s’inscrit dans la thématique 2025 ‘‘Vers un nouveau monde’’, invitant à réfléchir au rôle des arts, de la culture et des idées pour comprendre l’importance et la complexité des mutations actuelles, et pour réinventer des modes d’action face à des nombreux enjeux notamment de la transition écologique et de la question identitaire.

    Le Fonds culturel franco-allemand, institué en 2003, a pour objectif d’encourager et de soutenir des initiatives de coopération culturelle conduites dans des pays tiers par les réseaux diplomatiques et culturels français et allemands, en étroite collaboration avec des acteurs culturels locaux.

    Les projets soutenus relèvent de domaines variés: arts visuels, arts numériques, arts de la scène, design, mode, architecture, théâtre, cinéma, audiovisuel, nouveaux médias, débats d’idées, littérature, etc.

    Fondé en 2013 par les deux architectes Mounir Ayoub (Tunisie) et Vanessa Lacaille (France), le Laboratoire d’architecture, actif en Europe et en Afrique, travaille sur des projets d’architecture, de paysage, des études de territoires ainsi que des projets éditoriaux et curatoriaux.

    Lauréat des Albums des Jeunes Architectes et Paysagistes en 2014, prix européen de la jeune création architecturale et paysagère, le Laboratoire d’architecture a remporté en 2016 le concours Europan en Suisse.

    En 2021, Vanessa Lacaille et Mounir Ayoub étaient les curateurs du Pavillon suisse de la 17e Biennale d’architecture de Venise.

    D’après Tap.

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    Affaire Taoufik Mekacher : l’ancien ministre Samir Saïed maintenu en liberté

    25. Januar 2025 um 10:14

    Samir Saïed, ancien ministre de l’Economie et de la Planification  (11 octobre 2021 – devant le ministère public auprès du Tribunal de première instance de Tunis qui a ordonné sa mise en liberté.

    Saïed avait été entendu par la quatrième brigade centrale de lutte contre les crimes financiers et économiques de la Garde nationale de l’Aouina pour des soupçons de violation de la législation douanière dans le cadre de l’enquête sur l’homme d’affaire Taoufik Mekacher. Ce dernier, également président du Croissant sportif de Chebba, avait été condamné, en juillet 2021, à 5 ans de prison ferme, par le tribunal de première instance de Tunis, pour émission de chèques sans provision et pour falsification.

    Saïed avait eu affaire avec ce dernier lorsqu’il était Pdg de la Société tunisienne de banque (STB) entre 2016 et 2019.

    Après sa présentation hier devant le ministère public et l’examen des résultats de l’enquête, il a été décidé de le maintenir en liberté.

    Diplômé en 1982 de l’École centrale Paris, ce brillant financier à dirigé, depuis 1986, de nombreuses entreprises en Tunisie (Arab Tunisian Bank, Tunisie Telecom) et dans les pays du Golfe, avant d’intégrer le gouvernement de Najla Bouden, le 11 octobre 2021, en tant que ministre de l’Économie et de la Planification. Le président Kaïs Saïed le limogera de ses fonctions, le 17 octobre 2023, pour avoir affiché publiquement ses divergences avec le chef de l’Etat à propos de la conduite des politiques économiques et financières, et notamment à propos des relations de la Tunisie avec le Fonds monétaire internationale (FMI). En l’absence d’explication officielle des raisons de ce limogeage, c’est cette thèse qui été avancée, à l’époque, par les médias.

    I. B.

     

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    Football : Mootez Zaddem signe pour 6 mois au Modern Future Football Club

    25. Januar 2025 um 09:37

    Le milieu de terrain relayeur de l’Espérance sportive de Tunis, Mootez Zaddem, a été officiellement engagé par le club égyptien Modern Future Football Club. Le contrat de prêt est d’une durée de six mois, avec option d’achat.

    Modern Future Football Club occupe actuellement l’avant-dernière place du championnat égyptien, avec 7 points en 9 matchs. Ce n’est pas un cadeau pour le brave Zaddem, âgé de 24 ans et qui est en train de passer à côté d’une carrière qui aurait pu être brillante.

    Zaddem a joué pour Valmiera FC (2020-2022) et l’Étoile du Sahel sous forme de prêt (2021-2022), avant d’être engagé par l’Espérance de Tunis (2022-2025), et sous forme de prêt à Al Masry FC (2024).

    Ce transfert va lui permettre au moins de jouer et de montrer ce dont il est capable sur un terrain. Une dernière chance peut-être pour se relancer. Espérons qu’il saura la saisir pour taper dans l’œil des recruteurs.

    I. B.

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    Nouvelle : ‘‘Al-Jidar’’ (Le mur)

    25. Januar 2025 um 08:47

    Cette nouvelle est parue pour la première fois dans le quotidien arabe international ‘‘Al-Qods Al-Arabi’’ daté du 30 janvier 2004. Plus de vingt ans après, elle garde toute sa fraîcheur, car la réalité qu’elle décrit, de manière fantasmagorique, n’a pas changé d’un iota. Elle s’est même aggravée. Le mur dont parle l’auteur s’est transformé en une immense prison où tout un peuple est aujourd’hui enfermé, bombardé, martyrisé, génocidé…

    Taoufik Grira * (traduit de l’arabe par Abdelatif Ben Salem)

    Au Palestinien que le mur a coupé de son ombre

    Quand le bon Dieu m’a expédié dans l’autre monde au cours de l’un de ces jours qui se suivent et se ressemblent, j’ai eu comme une sensation d’apesanteur onirique, pareille à celle que nous ressentons lors d’un assoupissement furtif.

    Sous la forme d’un corps sensible, je me suis lancé dans les immensités intersidérales. En me retournant, je vis à mes côtés un être de pure luminescence, j’ai immédiatement compris, grâce au pressentiment intuitif des âmes vagabondes, qu’il s’agissait de mon ange exterminateur, qui avait pour mission de me conduire jusqu’à l’antre qui m’était réservé dans le barzakh des âmes. Un spleen comme celui auquel j’étais habitué au royaume de l’éphémère m’envahit. Je me suis dis à part moi : ‘‘Je dois, étant donné l’état de subtilité et d’extase jubilatoire dans laquelle je me trouve, goûter un peu aux délices de la liberté que j’avais en vain quêté ma vie durant’’.

    Avant de réfléchir à la ruse qui me permettrait de fausser compagnie à mon ange de la mort, je l’ai bien dévisagé, je l’ai trouvé avenant, sa face candide était empreinte d’une douceur amène et sa compagnie était agréable. J’ai alors pensé que, pour endormir la vigilance de cette créature séraphique, rien n’était plus facile qu’une ruse d’enfant. J’ai montré du doigt une direction derrière lui. Il s’est retourné, j’en ai profité pour prendre congé, me propulsant de tout mon être, fendant l’air vif et lévitant subtilement en direction de l’Orient. Je me suis dit : la meilleure façon de le semer est de partir à la recherche des cieux plus cléments ou les âmes errent en abondance.

    Un sentiment de satisfaction a effleuré ma conscience quand je me suis souvenu que du côté de l’Orient la mort frappait sans répit. Quelques instants après, mes appréhensions prenaient corps; une nuée d’âmes transhumantes en ascension volaient à ma rencontre, j’ai ralenti et obliqué légèrement pour me dissoudre dans leur banc.

    Malheureusement mon stratagème n’a pas fonctionné; mon ange exterminateur était toujours là, il s’approchait en me scrutant avec une attention soupçonneuse. Je tremblais de tout mon être, quand l’une des ces âmes curieuses m’a dit : ‘‘Tu n’as qu’à descendre dans ce catafalque si tu veux échapper à ton poursuivant’’, et elle fit un geste vers le bas. Sans hésiter, j’ai piqué dans la direction indiquée. La civière, lorsque j’ai atterri, se souleva violemment entre les mains des porteurs et retomba par terre; affolés, ceux-ci lâchèrent prise et détalèrent dans la confusion générale.

    Assis et souffrant le martyre en raison des contusions causées par la chute, j’ai tâté le corps ou j’avais échu. Le trouvant noueux et bien en chair, j’ai pensé : ‘‘En plein dans le mille !’’ Voilà le corps dont j’ai rêvé toute ma vie. J’ai mangé la meilleure nourriture, bu l’eau la plus claire et me suis soumis à une discipline Spartiate, mais cela n’a servi à rien, mon corps était demeuré difforme et insignifiant jusqu’au jour où je l’ai inhumé dans un endroit éloigné pour m’en débarrasser une bonne fois pour toutes. Plus d’embonpoint, plus de jambe claudicante ni de dos voûté, plus de poitrine comprimée, plus d’oreilles décollées ni de taille plutôt petite. Tout est pour le mieux. Avec ma main j’ai palpé ce corps; mais à un endroit précis du dos, j’ai senti une blessure profonde auréolée de sang coagulé. La sensation de douleur avait disparu en passant la main dessus.

    Posté à une certaine distance, le groupe de personnes qui s’est enfui tout à l’heure m’observait, la crainte et l’espoir peints sur leur visage.

    Je me suis redressé, sain et sauf, j’ai promené mon regard sur la civière. Elle était faite de planches en bois aux nervures visibles, et nouées par des cordelettes en branchage tressé.

    J’ai scruté «ma» dépouille; pas de suaire, pour toute vêture quelques morceaux de tissus et fragments de vêtements déchirés sur les parties honteuses. J’ai senti pour la première fois que le corps où je me suis réincarné était digne de commisération. Son propriétaire d’origine était pauvre et démuni, il n’a pas dû être bien différent de ceux qui sont venu l’ensevelir sous terre.

    La présence de ces gens suscitait en moi une sensation d’intimité confiante. J’ai voulu crier à leur adresse, mais ma langue n’a émis qu’une parole aux mots saccadés et brefs. Les visages détendus, ils se sont avancés vers moi pour mieux entendre. J’ai appelé quelqu’un par son nom, j’ai dit sur un ton dont je me souviens encore : ‘‘Shubrâk !…Shubrâk !’’ C’était le nom de son frère, mon frère.

    Un jeune homme à la carrure robuste hasarda un pas dans ma direction, ensuite s’arrêta. Je me suis avancé vers lui, il m’a serré dans ses bras avec effusion et je l’ai étreint comme si j’étais son propre frère. Rassuré, il a passé sa main sur la blessure. Constatant qu’elle avait disparu, il hurla : ‘‘Udjodor Ha ha !… Udjodor Ha ha !’’ (Vivant !… Il est vivant !).

    Les hommes avancèrent et formèrent un cercle autour de moi, criant en chœur ‘‘Udjodor Ha ha … .Udjodor Ha ha !’’ Ils dansèrent et entonnèrent des chants enjoués et émouvants, ceignirent mon front d’un diadème de roses, me portèrent à nouveau sur leurs épaules, dans cette même civière qui remplit désormais une fonction différente.

    Grisé par l’arôme des fleurs déposées sur ma tête, je me mis à mon tour à danser, reprenant le refrain d’une mélodie dont j’avais l’impression de connaître par cœur les paroles — elle raconte l’histoire d’une petite fille triste à qui l’on a confié la garde du taureau d’un maître despotique. Le taureau mourut de chagrin de la voir toujours si mélancolique. La petite pleura sa mort. Terrorisée par le courroux du maître qui allait s’abattre sur elle, elle adjura la divinité de la métamorphoser en taureau; son vœu exaucé, elle devint taureau, pourchassa son maître et l’éventra jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le conte ne nous dit pas si la fillette avait ensuite repris son apparence première.

    Au milieu de la danse, j’ai entendu des propos à travers lesquels j’ai cru comprendre que j’étais mort d’un coup de couteau assené par un tyran vivant de l’autre côté de la lointaine muraille. Je fus assassiné pour avoir découvert le secret du labyrinthe mural; je n’ai pas cherché à en savoir plus et me suis contenté de ce que j’ai pu entendre, quoique que je ne sache pas trop ce que voulait dire labyrinthe mural. J’ai espéré que les jours se chargeraient de me fournir davantage de détails.

    Un cheval étrange, aux fers en or, aux rênes magnifiquement parées surgit au beau milieu du cercle. Il était monté par un homme masqué. Regardant autour de moi, j’ai lu sur les visages la rage et l’exécration, j’ai en déduit qu’il s’agissait de l’un des maîtres qui croupissait derrière la muraille. J’ai senti percer son regard brûlant derrière le masque protecteur. L’homme s’exclama : ‘‘Budjodor ?’’ (Tu es vivant ?). D’un hochement de tête, les présents répondirent oui, par défi. Il se tut avant de lancer à la cantonade : ‘‘A moi de jouer maintenant !’’ Les gens restèrent immobiles et persistèrent d’autant plus dans leur immobilité qu’il m’intima l’ordre de le suivre; je me suis avancé mais Shubrâk s’interposa entre nous, m’empêchant d’aller plus loin. Je lui ai pris les mains en les serrant et, me retournant vers les présents, je leur fis comprendre qu’ils ne devaient avoir aucune crainte à mon sujet. Shubrâk me susurra à l’oreille : ‘‘Ne le laisse pas te tuer une seconde fois’’. Je l’ai rassuré et je suis parti.

    Les gens s’ébranlèrent derrière moi pour m’accompagner mais je leur ai fit signe de rebrousser chemin. Ils s’en retournèrent alors vers les vastes champs étalés à l’infini et entourés de vergers. Jamais je n’ai vu de contrée aussi magnifique. Chatouillant les narines, ses exhalaisons vous procurent la sensation que la vie y est votre destinée naturelle. Les arbres sont si nombreux et si variés que je ne pourrais les reconnaître, certains m’apparurent comme des vignes — des plus beaux, je n’en ai jamais vu —, d’autres, comme des oliveraies plutôt orientales qu’occidentales, d’autres encore, comme des orangeraies, mais leur parfum était plus acide, des pommiers qui te persuadent plus que tout qu’Adam n’a commis aucune erreur en succombant à la pomme qui fut la cause de son expulsion de l’Eden.

    J’ai suivi ce maître qu’un destin étrange m’a jeté entre ses mains, jusqu’à ce que nous arrivions à un portail aux dimensions gigantesques, pareil à ceux des antiques forteresses romaines. A l’entrée, des cerbères aux uniformes chamarrées, brodées et rehaussées d’or montaient la garde. Ils ouvrirent le portail et se mirent au garde-à-vous. Le cheval s’engouffra, suivi par d’autres, qui veillaient de loin, à ce qu’il semblait, à la sécurité du maître.

    Où sommes-nous ? Et à quelle époque sommes-nous ? J’ai réalisé que la question était idiote, le temps ou l’espace m’importaient peu, à présent que j’aie un but pour lequel j’agis. Les interrogations se bousculaient dans mon esprit, quand la voix du maître me parvint : ‘‘Voici le labyrinthe, conduis-nous sur la bonne voie’’.

    En face de moi se dressaient des murs cyclopéens de dimensions et de hauteurs inégales. Sombres et sinistres, ils paraissaient invincibles. Leur gigantisme vous donnait l’impression d’être lilliputien. Ils sont construits de ce matériau qui ressemble à ce qui sera connu comme béton armé. Lancinante, la question m’assaillait toujours : A quelle époque sommes-nous ? J’ai détaillé minutieusement le masque du maître mais je n’ai rien relevé de datable, rien qui puisse livrer une quelconque information historique. Il a dit : ‘‘Allons-y ! Engageons-nous dans le labyrinthe puisque c’est toi qui as découvert le secret de ses dédales’’.

    J’ai remarqué que les murs dressés derrière moi ont eux aussi été aménagés de sorte qu’une fois à l’intérieur on se prend dans le réseau d’un labyrinthe. Me revenait alors à l’esprit le jeu que je pratiquais dans ma vie antérieure pour chasser l’ennui et prouver que j’étais le plus doué. C’était le jeu du labyrinthe, ces enceintes disposées en lacis enchevêtrés et hermétiquement fermés, conduisant à une issue unique. J’ai compris que ce fut le maître qui trucida le corps dans lequel mon âme s’est réincarnée, parce qu’il a percé le secret et découvert l’énigme de la muraille. Le maître s’écria : ‘‘Allons ! allons ! La balade post mortem ne t’a pas fait perdre la mémoire, que je sache ?’’ Des coups des fouets se mirent à pleuvoir sur moi mais je n’entendais que leur sifflement. Pauvre de moi, j’ai perdu toute sensation de douleur. Le cheval galopa dans mille directions, si bien que je fus pris d’étourdissement.

    Nous traversâmes les murs sinistres, je n’entendais rien d’autre que le bruit des sabots. L’écho des sabots du cheval du maître résonnait avec ceux des autres chevaux. Je ne pouvais rien distinguer tellement l’ombre obscure des murs planait sur toute chose.

    Tout oreilles, j’écoutais seulement l’écho de mes pas qui n’étaient plus branlants comme au bon vieux temps de ma vie antérieure. J’appuyai sur le talon du pied droit, et ma taille s’allongea, je devins démesurément grand. Ma tête toucha la hauteur du mur le moins élevé. Je me suis dit que ce n’était pas assez. Elle s’étira encore jusqu’à atteindre la hauteur de la deuxième muraille. C’est alors que j’aperçus mon ombre. Mais dès que j’ai senti s’arrêter le cheval du maître, je me suis fait tout petit par crainte que celui-ci ne découvre ma taille de géant. Il se retourna, voyant que ma stature de géant avait disparu. Et je redevins lilliputien. Il me lança, avec une satisfaction ironique : ‘‘As-tu survolé la géhenne ? Tu t’es peut-être dis, le brasier du mur plutôt que celui de Dieu. Quoi qu’il en soit, vous, vous n’échapperez pas… Nous et le Dieu nous vous assiégeons.’’  

    De nouveau, le bruit des sabots assourdissait mes pas. Et les murs me coupaient de mon ombre. La noirceur projetée sur moi me donnait l’impression d’être plongé dans une nuit éternelle, me séparant des exhalaisons de la vie répandues par les champs, me séparant des balades poignantes des miens et de la danse de la vie et de la mort. Je me suis dit : ‘‘Il me faut grandir de nouveau. Il faut se battre contre cet ennemi sournois, il faut découvrir le secret de sa puissance et lui arracher la substance de sa force pour en construire une nouvelle capable de l’anéantir’’.

    Je me suis rapproché du mur et j’y ai planté mes ongles. Ils grillèrent. J’ai passé ma main dessus, elle se carbonisa; mais je n’ai senti aucune douleur. Mes ongles repoussèrent plus longs et plus vigoureux et j’ai repris du poil de la bête. J’ai labouré le mur, je l’ai fendillé à plusieurs endroits, j’ai lui ôté un peu de sa superbe, et j’ai découvert qu’il n’était pas si solide qu’on le prétendait. La matière dont il était construit était mélangée à un fluide inconsistant qui s’effiloche entre les doigts avant même que tu le pétrisses. Rien à voir avec la substance que j’avais imaginée dans mon esprit. Le mur que j’avais mentalement érigé était plus résistant et titanesque, et c’était ce mur-là qui existait dans ma tête et m’avait en réalité vaincu.

    Je n’étais devenu lilliputien qu’à l’avènement du mur. Après un bref répit, j’ai appuyé de toutes mes forces sur mes talons, j’ai monté, monté jusqu’à ce que ma silhouette atteigne la dernière hauteur, je dominais la muraille de la forteresse, j’ai monté encore et j’ai aperçu des fellahs vaquant à leurs travaux, j’ai cherché des yeux Shubrâk, je l’ai aperçu, j’ai lui ai fait signe de la main, il m’a reconnu. Alors je suis revenu à ma taille normale.

    Au sortir du labyrinthe nous aperçûmes des palais et des édifices somptueux. Le maître marcha jusqu’à ce que son cortège débouchât sur un édifice majestueux sur lequel était inscrit : «Maison de la Conférence».

    Je suis resté à l’extérieur, sous la surveillance des sbires. Je pensais à ce que j’allais faire d’eux et non à ce qu’ils allaient faire de moi. On me fit finalement introduire dans leur conférence. Leur Grand Chef me demanda si je me souvenais encore des dédales du labyrinthe. Avant que je ne lui réponde, le maître qui m’avait conduit jusqu’à eux me dit : ‘‘Nous avons modifié le tracé du labyrinthe, au cas où ta première mort n’aurait pas effacé ta mémoire.’’ J’ai trouvé absurde de lui rétorquer que dans la loi des philosophes, la mort n’est pas oubli mais souvenance. Leur Grand Chef a décrété : ‘‘La puissance du labyrinthe gît dans ses dédales inextricables, s’il réussit à en trouver l’issue, attachez-le au mur, foudroyez-le et passez ses restes au fil de l’épée, on n’échappera pas deux fois à la mort.’’

    J’ai eu la confirmation que le propriétaire du corps est mort sous la torture, car il a réussi à triompher du mur. C’est sa volonté sincère et inébranlable qui généra le phénomène de métempsycose, l’insufflation de mon esprit dans son corps, pour que je puisse venger sa mort. L’ange auquel j’ai faussé compagnie fut chargé de m’épauler dans cette tâche pendant l’émigration de la quarantaine dans le barzakh (1), avant que mon âme ne se réfugiât dans sa demeure en attente du Jugement. J’ai compris également que mon salut éternel ne faisait pas partie de sa feuille de route.

    J’ai attendu jusqu’à ce que les gardes soient plongés dans un sommeil profond pour m’envoler à nouveau dans l’atmosphère. J’ai lévité jusqu’à une baraque illuminée où les hommes attendaient mon retour. Nous avons procédé à une répartition des rôles. Je leur ai dit : ‘‘Je m’occupe du mur et vous du reste. N’ayez crainte après la destruction du mur.’’ Mon frère m’a dit qu’ils y ont déposé une substance capable d’anéantir les corps. Je lui répondis : ‘‘Tu ne dois rien craindre pour ton corps tant que ton âme est ardente.’’ Je lui ai susurré quelque chose à l’oreille qui l’apaisa. Il m’embrassa entre les yeux.

    Les ténèbres couvraient encore de leur manteau le mur et ses alentours quand nous lançâmes l’attaque. Les gardes ont pris la fuite sans opposer de résistance, tellement ils étaient effrayés par nos cris lugubres. Nous nous faufilâmes à travers les dédales des corridors jusqu’à déboucher sur un endroit au centre duquel se trouvait la substance de la puissance du mur. J’ai ordonné à mon frère de la larguer loin de la portée des hommes. Ensuite j’ai introduit ma main dans un trou secret et j’ai arraché son nodule, sa materia prima, elle était visqueuse, je l’ai jetée par terre, elle s’embrasa et se rigidifia, ses flammes dévorèrent la chair de la moitié droite de mon corps. J’ai introduit la main qui me restait au fond du second trou et j’ai purgé celui-ci d’une substance fangeuse et nauséabonde que j’ai jetée par terre. Elle s’enflamma, libérant des rayons radioactifs et crachant au loin des gaz toxiques. Au moment de la combustion, ses flammes consumèrent la moitié restante du corps.

    Instantanément, les murs s’effondrèrent en un amas de poussière. Et j’ai vu soudain poindre à l’horizon, la ville des maîtres, nue et découverte. L’ange se tenait toujours à mes côtés, je lui ai tendu une parcelle de mon âme, le priant de patienter pour le reste. Shubrâk était occupé à ligoter les mains du dernier des maîtres en hurlant à tue-tête : ‘‘Vous ne nous échapperez pas! Nous et le Dieu nous vous encerclons.’’ Et il leva la tête vers le ciel. J’ai dit à l’ange : ‘‘Emmène-moi.’’ Nous volâmes tant que nous pûmes, durant un laps de temps que je ne saurais déterminer. J’ai aperçu Shubrâk et ses amis chevauchant des montures magnifiques, étendards claquant au vent. J’ai humé l’air dans leur direction et mes narines furent nimbées de senteurs douces et fraîches émanant de leurs contrées. J’ai apostrophé mon ange : ‘‘Tu veux le testament du défunt au préposé à l’éternité !’’ ‘‘Vas-y, je t’écoute !’’ me répondit-il. Cela m’est égal que vous me jetiez dans l’Averne ou au paradis, ce qui m’importe c’est que vous érigiez des murs pour que je les abatte, pour que ma souffrance prenne un sens et mon éternité une valeur’’.

    * Professeur à l’université de Tunis.

    Note:

    1. Dans l’eschatologie musulmane, l’âme, une fois sortie du corps du défunt, rejoint le bareac, intermonde qui sépare le monde sensible du monde subtil. Là, elle erre pendant quarante jours avant de se réfugier en un lieu où elle attendra le jugement dernier. NDT.

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    Entretien : Sophie Paine explore l’islam en Chine à travers la photo

    25. Januar 2025 um 07:38

    La rencontre avec Sophie Paine s’est déroulée à la Grande Librairie de Marseille, un lieu qui, comme son nom l’indique, regorge de découvertes littéraires. Ce moment de détente s’est transformé en une occasion de découverte en assistant à une conférence sur les mosquées en Chine, un sujet cher à la photographe, elle-même convertie à l’islam,qui vient de publier ‘‘Travels Throug Muslim China (2005-2012). A muslim Woman’s Discovry of Chinese Mosques’’. Passionnée par l’islam en Chine et forte d’une expérience unique, elle a accepté de nous parler de son parcours, de ses recherches et de ses photographies capturant l’essence de cette tradition. Cet entretien nous plonge dans une exploration fascinante de l’islam en Chine à travers son objectif.

    Entretien réalisé à Marseille par Djamal Guettala 

    Kapitalis : Vous avez vécu à Hong Kong et à Shanghai avant de parcourir la Chine continentale. Comment ces expériences ont-elles façonné votre compréhension de l’islam en Chine et de la manière dont les musulmans y vivent au quotidien, notamment à travers les photos que vous avez capturées?

    Sophie Paine : Pour être tout à fait précise, j’ai voyagé à travers la Chine continentale alors que je vivais à Hong Kong, puis à Shanghai. C’est à Hong Kong, où je fréquentais une mosquée et rencontrais des musulmans locaux, que ma compréhension de l’islam en Chine a réellement commencé. À Shanghai, ces échanges se sont approfondis grâce aux discussions avec d’autres fidèles. 

    Ces voyages m’ont ensuite permis de réaliser l’ampleur de la présence musulmane en Chine.

    Les communautés musulmanes sont présentes dans toutes les régions : parfois en minorité, comme à Pékin ou dans les villes côtières, et parfois en majorité, comme dans le Gansu ou l’ouest de la Chine. Les panneaux explicatifs des mosquées m’ont également révélé l’ancienneté de cette présence, remontant au VIIe siècle.

    Enfin, après avoir quitté la Chine en 2012, j’ai complété mon travail photographique par des lectures approfondies sur l’histoire et l’ethnographie des musulmans chinois.

    Dans votre livre, vous présentez des mosquées qui combinent des éléments chinois et islamiques. Pourriez-vous décrire certaines caractéristiques architecturales uniques que vous avez photographiées ?

    Les mosquées situées dans l’est de la Chine adoptent souvent une architecture chinoise traditionnelle. Cela s’explique par deux raisons principales. Tout d’abord, les techniques et matériaux locaux influençaient les constructions. Par exemple, les artisans utilisaient le bois et des techniques spécifiques comme le dougong, un système d’emboîtement conçu pour résister aux tremblements de terre. Ensuite, les musulmans souhaitaient s’intégrer au paysage urbain en montrant que l’islam faisait partie intégrante de la culture chinoise.

    Ces mosquées suivent souvent le plan classique chinois avec des cours intérieures entourées de bâtiments, où des pavillons servent des fonctions islamiques comme l’appel à la prière ou l’observation de la lune. Cette combinaison architecturale unique reflète l’harmonie entre l’islam et la civilisation chinoise. 

    Sophie Paine avec Djamal Guettala.

    Vous mentionnez avoir visité des mosquées pour femmes, une caractéristique propre à l’islam chinois. Comment ces mosquées diffèrent-elles de celles réservées aux hommes, et quel rôle jouent-elles dans la pratique religieuse?

    Les mosquées pour femmes sont distinctes des mosquées principales, souvent situées dans une autre rue. Leur architecture est beaucoup plus simple, avec une cour intérieure et trois bâtiments principaux : un pour les ablutions, un pour les salles de classe ou bureaux, et un dernier pour la prière. Contrairement aux mosquées masculines, il n’y a pas de minbar, et le mihrab est souvent une simple calligraphie.

    Ces mosquées sont nées du «mouvement éducatif Jingtang», lancé au XVIe siècle pour préserver la foi musulmane face au risque d’assimilation. L’objectif était de former les femmes sur les préceptes religieux et les pratiques, afin qu’elles puissent non seulement pratiquer leur foi, mais aussi la transmettre. J’ai eu l’occasion d’assister à des séances où des femmes enseignaient la récitation du Coran, un moment empreint de spiritualité et d’efforts éducatifs remarquables.

    Quelles ont été les principales difficultés ou découvertes surprenantes lors de vos voyages à travers la Chine musulmane? 

    La première difficulté a été de localiser certaines mosquées. Si certaines, comme celles de Pékin ou Xi’an, sont très connues, d’autres ont été déplacées avec la modernisation des villes. Par exemple, à Xiamen, un quartier musulman mentionné dans un guide des années 1990 avait disparu, et la mosquée avait été relocalisée dans un immeuble moderne.

    Une autre difficulté était la barrière linguistique. Mon chinois était rudimentaire, et la plupart des musulmans ne parlent que cette langue. Heureusement, les imams maîtrisent souvent l’arabe, ce qui m’a aidée à communiquer. À la grande mosquée de Xi’an, un imam m’a même accueillie en français, ayant étudié en Algérie. 

    Malgré tout, mes interactions avec les communautés locales ont été très chaleureuses. On m’a souvent invitée à partager des repas ou à discuter. Une exception notable est le Xinjiang, où les mosquées étaient déjà fermées en dehors des prières en 2007. Là-bas, les Ouïghours que j’ai rencontrés exprimaient leurs frustrations face à la situation politique. 

    Entrée de la mosquée des femmes à Kaifeng – Ph. Sophie Paine.
    Mosquée de Tongxin- Ph. Sophie Paine.
    Mosquée Niujie de Beijing – Ph. Sophie Paine.

    En tant que Française convertie à l’islam, comment votre parcours personnel a-t-il influencé votre regard sur l’islam en Chine?

    Je me suis convertie à l’islam alors que je vivais à Hong Kong. C’est là que j’ai pris mes premiers cours d’arabe et de religion. En quelque sorte, je me sens donc «chinoise musulmane».

    Ce qui m’a toujours fascinée, c’est la manière dont les musulmans chinois ont réussi à s’intégrer tout en préservant leur foi. Depuis l’arrivée des premiers émissaires musulmans au VIIe siècle, cette communauté a traversé des périodes de fermeture, comme après les expéditions de Zheng He au XVe siècle. Malgré cela, ils ont préservé leur religion et leur identité, notamment à travers l’éducation des femmes.

    Pour moi, en tant que musulmane vivant dans un pays non majoritairement musulman, ces efforts résonnent profondément. Ce sentiment de préservation et d’adaptation se reflète dans mes photos, qui capturent la richesse et la résilience de l’islam en Chine.

    Quel message ou quelle leçon souhaitez-vous que vos lecteurs retiennent de vos recherches et de vos photographies sur l’Islam en Chine ?

    Un message fort est que l’islam est présent en Chine depuis les débuts de l’islam, et est imbriqué dans l’histoire de ce pays depuis près de 1 400 ans. Tout en devenant chinois, les musulmans ont préservé leur religion – non comme un folklore ou par tradition, mais comme une source de vie spirituelle. Et le matérialisme qui caractérise le système actuel en Chine est sans doute une de ses grandes menaces.

    * * *

    Paine est l’auteure de plusieurs ouvrages où elle mêle ses compétences en photographie et son engagement personnel pour raconter l’histoire des musulmans en Chine. Elle a notamment publié : «Travels Through Muslim China (2005-2012)» et «A Muslim woman’s discovery of Chinese Mosques» et «Muslim China.  A photographic recollection».

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    Ooredoo Tunisie s’apprête à lancer son réseau 5G

    24. Januar 2025 um 13:10

    Suite à la publication officielle au Jort du décret-loi 2025-38 du 21 janvier 2025, Ooredoo Tunisie annonce qu’elle est reconnue en tant opérateur officiel de la 5G en Tunisie et s’apprête dans les jours à venir à lancer son Réseau 5G, sur tout le territoire tunisien, marquant une nouvelle étape dans la connectivité dans le pays.

    Dans un communiqué publié ce vendredi 24 janvier 2025 à Tunis, l’opérateur annonce qu’il «s’engage à offrir la meilleure expérience réseau 5G avec une couverture complète et une technologie de pointe dans toutes les régions.»

    Ooredoo Tunisie réaffirme son engagement à offrir un réseau 5G qui répond aux besoins de ses divers clients : entreprises, entrepreneurs, créateurs de contenu, gamers, développeurs IT, étudiants, etc.

    «Avec une vitesse, une fiabilité et une innovation inégalées, Ooredoo Tunisie promet à tous ces utilisateurs de libérer leur plein potentiel dans ce nouveau monde hyperconnecté», ajoute l’opérateur qui a toujours promu une meilleure expérience client en combinant une connectivité supérieure avec des solutions innovantes conçues pour répondre aux modes de vie digitales modernes. Du jeu et du streaming sans interruption aux outils avancés pour les entreprises, il c herche à propulser la satisfaction client à de nouveaux sommets.

    L’avenir de la connectivité

    Mansoor Rashid Al-Khater, Pdg de Ooredoo Tunisie, a déclaré : «Notre préparation au lancement de la 5G reflète l’engagement indéfectible de Ooredoo à offrir une connectivité et une innovation inégalées en Tunisie. Nous sommes fiers de mener cette transformation, en garantissant une expérience réseau de classe mondiale à nos clients tout en stimulant la croissance économique et technologique de notre chère Tunisie.»

    Tout en réaffirmant son engagement à fournir à la Tunisie un réseau qui représente l’avenir de la connectivité et alors que les dernières retouches pour le lancement de la 5G touchent à leur fin, Ooredoo Tunisie se dit «concentré sur la construction d’une infrastructure robuste et la création de solutions impactantes qui répondent aux exigences de demain.» Il conclut en lançant à ses clients : «Restez connectés sur nos différents canaux pour suivre l’actualité afin d’accéder, très prochainement, à notre réseau et profiter pleinement de la meilleure expérience 5G.»

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    La librairie Le Gai Savoir tire le diable par la queue

    24. Januar 2025 um 12:52

    La librairie Le Gai Savoir, qui appartient au patrimoine culturel de la Tunisie moderne, lance un cri de détresse, appelant ses clients et tous les passionnés de lecture à venir acheter un livre pour que cette librairie recommence à respirer financièrement et ne mette pas la clef sous la porte. Mohamed Sadok Lejri, grand lecteur et cinéphile devant l’Eternel, a publié à ce sujet le post suivant sur sin compte Facebook.  

    La librairie 𝐿𝑒 𝐺𝑎𝑖 𝑆𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 se trouve dans une situation financière très difficile. En réalité, cela ne date pas d’hier puisque son patron actuel Badreddine Daboussi, fils du fondateur de la librairie Moncef Daboussi, tire le diable par la queue depuis plusieurs années. Et la nouvelle réglementation sur les chèques n’a fait qu’empirer les choses ! Cette librairie, sise en plein centre-ville de Tunis, juste en face de la gare de la place de Barcelone, dégage beaucoup d’authenticité et fait partie du paysage patrimonial de la ville de Tunis. Elle est également très riche en ouvrages littéraires et philosophiques.

    Aujourd’hui, 𝐿𝑒 𝐺𝑎𝑖 𝑆𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 lance un cri de détresse, appelant ses clients et tous les passionnés de lecture à venir acheter un livre pour que cette librairie recommence à respirer financièrement et ne mette pas la clef sous la porte. Il faut dire que dans un pays comme la Tunisie, on n’ouvre pas une librairie pour faire fortune, mais par conviction. En effet, les libraires ne sont pas des commerçants comme les autres. Ils sont, avant toutes choses, des résistants qui se battent pour une cause noble : la survie du livre.

    En effet, le fait d’investir une partie de son patrimoine, voire tout son patrimoine financier, dans une librairie est économiquement suicidaire dans un pays majoritairement composé de conformistes ignares qui aiment bien traînasser dans les cafés – certainement pas pour y rédiger des livres comme le faisait Sartre au 𝐶𝑎𝑓𝑒́ 𝑑𝑒 𝐹𝑙𝑜𝑟𝑒 –, de bigots qui se contentent d’un seul livre et de diplômés universitaires qui ne lisent pas.

    Les quelques téméraires qui sautent le pas en ouvrant une librairie en Tunisie, ceux-là partent d’un sentiment très noble. Mine de rien, ils font preuve d’une certaine grandeur en créant des ilots de résistance à la médiocrité générale.

    Pour toutes les raisons précitées, 𝐿𝑒 𝐺𝑎𝑖 𝑆𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 mérite votre soutien.

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    Dr Wahid Koubaa décède à Paris  

    24. Januar 2025 um 12:27

    Dr Wahid Koubaa, médecin psychiatre d’enfants et d’adolescents, est décédé aujourd’hui, vendredi 24 janvier 2025, à Paris, France, a annoncé son collègue Dr Samir Ayadi sur les réseaux sociaux.

    Le défunt, qui exerce à Tunis, était membre de l’Association de recherche et d’études en santé mentale (Aresm).

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    Trump mettra-t-il fin à l’alignement aveugle de l’Occident sur les intérêts d’Israël?  

    24. Januar 2025 um 12:05

    Les premiers indices du début du nouveau règne du président Trump confirment ses promesses électorales et son indépendance de plus en plus prononcée vis-à-vis de l’État profond et, à un degré moindre, du lobby pro-israélien, car il reste lui-même entouré d’éléments sionistes notoires, dont certains ont ouvertement appelé au rattachement de la Cisjordanie à Israël.

    Elyes Kasri *

    Dès les premiers jours du deuxième mandat du président Trump, Israël ne cesse pas d’accumuler les revers.

    Après l’ultimatum délivré par l’envoyé spécial du président élu Trump au chef de gouvernement Netanyahu convoqué dans son bureau en plein Sabbath pour avaliser sans broncher le plan de cessez-le-feu à Gaza, une déclaration du nouveau président américain a signalé un revirement de taille dans la politique étrangère des Etats-Unis d’Amérique en confessant son incertitude que les parties en présence respecteront les clauses de la première phase du cessez-le-feu pour passer à une deuxième phase plus permanente, en adressant un avertissement subtil aux responsables israéliens en ajoutant : «après tout, c’est leur guerre», rompant ainsi une assimilation historique des guerres israéliennes de conquête à la défense des intérêts vitaux des Etats-Unis et de l’Occident.

    Par ailleurs, les campagnes de déstabilisation par procuration des principaux alliés européens d’Israël commencent à porter leurs fruits. Ainsi, le Parti social démocrate allemand est en perte de vitesse et en voie d’être laminé lors des prochaines élections anticipées grâce aux coups de butoir d’une extrême droite renforcée par la verve de l’archi-techno-milliardaire Elon Musk. Tandis que le président Macron, principal allié d’Israël en Europe, est sérieusement déstabilisé par l’influenceuse américaine Candace Owens, protégée du président Trump et d’Elon Musk, qui promet de déballer le 30 janvier les dessous de l’histoire sordide de la première dame française.

    En plus, compte tenu de l’emprise de la communauté juive sur le système politique et les médias français, en faisant le principal relais de l’extrême droite israélienne en Europe et au sein de l’Otan, Trump a désigné le père de son gendre Jared Kushner comme ambassadeur à Paris. Fort de sa confession juive et de ses antécédents pro-israéliens, Charles Kushner ne pourra difficilement être taxé d’antisémitisme lorsqu’il défendra la politique de désescalade du président Trump au Moyen Orient.

    Quant au Premier ministre britannique, Keir Starmer qui a fait faire au parti travailliste un revirement à 180 degrés au sujet du conflit du Moyen-Orient et pousse à l’escalade dans cette région et sur le front russo-ukrainien, ses jours semblent comptés et les proches du président Trump s’activent à accélérer sa chute.

    Ainsi, les premiers indices du début du nouveau règne du président Trump confirment ses promesses électorales et son indépendance de plus en plus prononcée vis-à-vis de l’État profond et du lobby pro-israélien.

    Jusqu’à quel point et jusqu’à quand? Nul ne peut honnêtement prédire combien de temps le président Trump pourra tenir tête aux forces qui ont façonné la politique étrangère américaine depuis près d’un siècle.

    * Ancien ambassadeur.

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    Atelier à Tunis sur le financement des systèmes agroalimentaires

    24. Januar 2025 um 11:35

    Le bureau régional de la FAO pour la région Mena (Middle East and North Africa) a organisé du 20 au 23 janvier 2025 à Tunis un atelier pour relever les défis des financements pour la transformation des systèmes agroalimentaires dans les pays de la région.

    L’atelier s’est axé sur la réduction des écarts de financement en vue de favoriser une agriculture durable et une meilleure résilience au changement climatique.

    Malgré son rôle essentiel dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, l’agriculture reste largement sous-financée. Les investissements publics existants ne sont souvent pas alignés sur les objectifs d’une alimentation saine et de pratiques durables. Pour combler ce fossé, il est essentiel d’attirer des investissements inclusifs et efficaces des secteurs public et privé. Le financement durable peut avoir des effets transformateurs, en s’attaquant au changement climatique, à la perte de biodiversité et à l’accès équitable à une alimentation saine, tout en favorisant les emplois verts, en particulier pour les femmes et les jeunes.

    Conduit dans un objectif de renforcement des capacités des délégations d’experts représentants les pays de la région, l’atelier a compris des ateliers interactifs qui ont exploré les défis des financements en se concentrant sur la réaffectation du soutien public existant aux systèmes agroalimentaires et comment rendre les systèmes réglementaires plus propices aux mécanismes de financement novateurs et renforcer les partenariats public-privé.

    Les participants ont acquis des connaissances sur la manière de développer des projets durables et investissables, notamment en utilisant des logiciels et des outils innovants tels que Rural Invest, ExAct et Gleam.

    Au terme de cet atelier la plateforme Tip a été lancée, qui fournira des mécanismes de financement pour faciliter les investissements stratégiques, les subventions et les instruments de financement mixte pour la transformation des systèmes agroalimentaires régionaux.

    Cette plateforme émane de la Déclaration du Caire de 2024 qui propose de lancer un mécanisme de financement collaboratif avec l’appropriation des gouvernements bénéficiaires, et en collaboration avec les partenaires de développement et de financement.

    La plateforme Tip fournira un consortium d’assistance technique qui aidera les États membres à structurer et à déployer des instruments de financement. Celle-ci permettra d’accorder des subventions et des capitaux d’investissement pour soutenir le déploiement d’instruments de financement innovants afin d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition, de protéger ou d’améliorer les moyens de subsistance des populations rurales et de promouvoir l’engagement de l’initiative en faveur de l’équité entre les sexes, de l’inclusion et de la viabilité environnementale.

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