Il est douteux qu’un patient censé accepte un risque de mort ou de grave complication trois fois supérieur dans une technique médicale par rapport à une autre, et qui frappe près d’un patient sur quatre. S’il l’accepte c’est que forcément le praticien le lui a mal expliqué, au risque de se voir demander des comptes, en cas de malheur, même plusieurs années après l’acte.
Dr Mounir Hanablia *
L’un des alibis aux habitudes ayant cours dans la profession a trait à l’argument selon lequel le médecin, d’aucuns diront le malade, est responsable de son fait.
Juridiquement parlant, cela est incontestable, mais dans les pays où la loi réprime avant tout ceux qui dérangent, la question ne rebondit jamais plus qu’en cas d’homicide, ou de dégâts corporels.
Autrement dit, dans les législations qui ne reconnaissent la mise en danger délibérée ou le principe de précaution, que comme facteur aggravant dans l’évaluation du dommage, une procédure techniquement réussie absout son auteur de toute faute, et l’immunise contre une quelconque responsabilité pénale, civile, professionnelle, ou administrative.
Il faudrait encore définir ce que procédure techniquement réussie veut dire, en particulier lorsqu’elle contredit les données acquises de la science.
Le principe de responsabilité prolongée
On se souvient déjà comment dans la grande escroquerie des stents périmés il y a quelques années, la surveillance médicale des patients dans le cadre de l’expertise, plus précisément des victimes, avait couvert deux années. Désormais et en l’occurrence, une référence scientifique en double aveugle existe, et c’est une première mondiale.
On pourrait ajouter qu’à l’ère des stents nus, les caisses de compensation sociale avaient imposé, entre autres du fait des habituelles luttes intestines faisant rage dans la profession, la reprise gratuite des patients en cas de resténose survenant dans l’année qui suivait l’angioplastie coronaire, et ainsi que tout le monde le sait dans la profession, la resténose n’avait pourtant jamais été qu’une évolution non souhaitable inhérente à la technique, et non au praticien.
Ceci signifie bien qu’on avait admis en angioplastie coronaire, abusivement ou non, le principe de responsabilité prolongée, qui signifiait qu’il ne suffisait pas que le patient quittât la clinique en bonne santé, après l’acte, pour en admettre la validité, ou pour décharger son auteur de toute responsabilité. Évidemment, dans le cas de l’accord préalable par les Caisses, on peut toujours arguer de la responsabilité associée des médecins contrôleurs l’ayant accordée. Et il est d’autant plus envisageable de le faire que ces derniers, malgré toute l’estime qu’on puisse leur accorder, ne sont pas des cardiologues interventionnels, et ne peuvent s’empêcher d’être impressionnés par la qualité du médecin demandeur quand il s’agit d’un ponte de la profession, y compris en cas d’indication abusive. Ils n’ont pas la qualité nécessaire pour en apprécier l’opportunité, ou la réfuter, que relativement à la nomenclature des actes dont ils disposent.
Il y a quelques semaines une demande de scanner coronaire avait été réfutée sur l’absence de données conformes à la nomenclature (tabac + diabète ancien + rétinopathie diabétique). Il faut donc considérer que le stenting du tronc commun de la coronaire gauche accordé à un autre patient en fasse partie, et cela soulève déjà un doute, relativement à l’expertise chargée de la mise à jour des indications dans la nomenclature en question.
Il y a quelques années, j’avais processé un tronc commun dans le cadre d’une urgence, en plaçant deux stents nus, en culotte, sur ses deux branches, quand un ballon avait éclaté dans la circonflexe au cours de la procédure, occasionnant une dissection extensive rétrograde. Cet acte réussi dont les suites avaient été simples, au moins durant quelques mois, m’avait placé évidemment en ligne de mire des courtisans et des ambitieux qui, dans l’opportunité d’être téméraires après avoir été obséquieux, hantent les travers de la profession. Mais il s’agissait d’un patient étranger. Aussi l’accord préalable accordé pour une procédure réservée de principe à la chirurgie n’étonne en réalité pas étant données les limites précitées, même si pour en démontrer le caractère inadéquat, il faut en revenir aux données de la science,
L’angioplastie se conçoit lorsque la chirurgie est contre-indiquée
On dira ce qu’on voudra de l’étude Syntax qui compare le stenting au pontage dans la maladie coronaire. Quoique remontant à l’année 2009, elle demeure LA référence valable, d’autant qu’elle a subi des remises à jour, et suscité des études dérivées (des sous-groupes).
Le sous-groupe du Tronc Commun dit la chose suivante, qui est en soi même remarquable : le stenting et la chirurgie du tronc commun possèdent un taux équivalent de succès et de survie à un an et plus, jusqu’à plus de 5 ans, au prix d’un taux de reprise (actes complémentaires) nettement supérieur dans l’angioplastie coronaire. La seule exception notable est l’existence d’un diabète associé qui constitue en lui-même un facteur de gravité indépendant.
En cas de diabète, le taux de mortalité et d’infarctus du myocarde au cours de la première année est de deux fois supérieur dans l’angioplastie par rapport à la chirurgie, et il est de trois fois supérieur, lorsqu’on tient compte de tous les évènements majeurs, associant les accidents vasculaires cérébraux, ce taux dépasse 25%, soit un patient sur 4, ce qui est énorme.
Cette réalité là rend ainsi le recours à l’angioplastie coronaire rédhibitoire par rapport au pontage coronaire en cas de sténose du tronc commun, et engage la responsabilité prolongée du praticien au long terme, même lorsque l’acte est à priori réussi. C’est pourquoi, en cas de sténose du tronc commun, mis à part les urgences, l’angioplastie ne se conçoit que lorsque la chirurgie est contre-indiquée.
Évidemment, le grand argument est la volonté du patient, qui souvent, quoique justiciable de la chirurgie, la refuse. Par rapport aux caisses sociales, cet argument n’a évidemment pas cours, étant donné que l’indication n’obéit pas aux normes en vigueur.
Il reste à envisager le cas du patient suffisamment fortuné et dont le praticien estime licite de donner suite à sa demande de lui épargner la chirurgie.
Il est d’abord douteux qu’une personne censée accepte un risque de mort ou de grave complication trois fois supérieur dans une technique par rapport à une autre, et qui frappe près d’un patient sur 4. S’il l’accepte c’est que forcément on le lui a mal expliqué.
D’autre part ce consentement non éclairé n’élimine pas le devoir du médecin de se conformer aux données les plus récentes de la science, autrement dit de se voir demander des comptes par la famille du patient, en cas de malheur, même plusieurs années après l’acte, ainsi que cela s’était passé dans le cas des stents périmés.
Ainsi entre l’extase du fruit défendu, dont les moins scrupuleux tirent une réputation professionnelle surfaite, et l’agonie souvent assumée du patient, quoique résultant d’un abus de confiance, doit s’insérer l’autorité ordinale assurant un équilibre entre les réalités et les nécessités professionnelles.
Voltalia a été sélectionné par le gouvernement tunisien pour le projet solaire Menzel Habib de 139 mégawatts dans la région de Gabès, au sud-est de la Tunisie, après le succès du projet Sagdoud en mai dernier, annonce SolarQuarter.
La future centrale solaire produira l’équivalent de la consommation annuelle de plus de 620 000 habitants, tout en réduisant les émissions de CO2 de 360 000 tonnes par an.
«Nous sommes ravis d’avoir remporté ce nouveau projet. Je tiens à féliciter les équipes qui ont une nouvelle fois démontré leur engagement et leur créativité», déclare Sébastien Clerc, directeur général de Voltalia.
Le début des travaux est prévu fin 2025, pour une mise en service en 2027 dans le cadre d’un contrat de vente d’électricité de 25 ans.
Située à seulement 125 kilomètres du projet Sagdoud, la proximité permettra de mutualiser les efforts de construction, de transport et de maintenance, améliorant encore sa rentabilité.
Créé en France en 2005, Voltalia est aujourd’hui un producteur et fournisseur de services d’énergie international. Spécialisé dans les énergies renouvelables, il accompagne ses clients dans la transition énergétique et écologique.
A partir du 1er janvier 2025, les touristes européens ne pourront plus se rendre en Tunisie avec leur carte nationale d’identité, et devront présenter un passeport valable au moins trois mois pour visiter le pays.
A partir du 1er janvier 2025, la Tunisie exigera de tous les étrangers entrant dans le pays de présenter un passeport valable plus de trois mois.
Cette nouvelle réglementation, confirmée par l’ambassade de Tunisie en France et la diplomatie française, marque un changement important dans les procédures d’entrée des voyageurs internationaux, notamment pour les ressortissants de certains pays qui pouvaient auparavant utiliser leur carte nationale d’identité (CNI) pour entrer dans le pays.
Changement majeur pour les touristes européens
Jusqu’à présent, les citoyens des pays européens pouvaient se rendre en Tunisie sans passeport, à condition de voyager dans le cadre d’un circuit organisé ou via une agence de voyages agréée. Cette flexibilité, qui prendra fin le 31 décembre 2024, a facilité les séjours touristiques et encouragé les échanges commerciaux entre la Tunisie et les pays de l’Union européenne. Il suffisait aux voyageurs de présenter leur CNI accompagnée d’un document prouvant leur inscription à un voyage organisé (voucher, réservation d’hôtel, billet aller-retour sur un vol régulier ou charter, etc.).
Avec cette nouvelle mesure, les voyageurs devront désormais s’assurer d’avoir un passeport valable au moins trois mois avant de planifier leur séjour en Tunisie, que ce soit à des fins touristiques, professionnelles ou familiales. Ce changement met fin à une exception qui durait depuis plusieurs années.
Conséquences pour les voyageurs
Ce changement implique que les voyageurs devront s’organiser à l’avance.
Ceux qui n’ont pas de passeport, ou dont le passeport est périmé, devront entamer les formalités administratives, qui peuvent prendre plusieurs semaines en fonction des délais dans leur pays d’origine.
Pour les agences de voyages et les tour-opérateurs, cette nouvelle règle pourrait entraîner une baisse temporaire des réservations, notamment de la part des touristes habitués à voyager avec leur passeport unique. Ils devront toutefois s’adapter en sensibilisant leurs clients et en les aidant à préparer les documents requis.
Que faire pour se préparer ?
Pour éviter toute déception, il est conseillé aux voyageurs qui prévoient de se rendre en Tunisie après le 1er janvier 2025 de vérifier la validité de leur passeport et le renouveler si nécessaire; contacter les ambassades ou consulats tunisiens si on a des questions sur les nouvelles conditions d’entrée; prévoir suffisamment de temps pour les formalités administratives avant le départ.
Le visa électronique pour prochainement
En plus de l’obligation du passeport, la Tunisie s’apprête à introduire prochainement un système de visa électronique, ou e-Visa.
Ce système permettra aux voyageurs de déposer leurs demandes de visa en ligne, réduisant ainsi les délais de traitement et simplifiant les procédures administratives. Ce futur système vise à moderniser les services consulaires et à rendre l’accès au territoire tunisien plus rapide et plus pratique, notamment pour les touristes et les hommes d’affaires. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la digitalisation des procédures, devrait renforcer l’attractivité de la Tunisie en tant que destination compétitive à l’échelle mondiale.
Le ministère américain de la Défense a annoncé lundi 30 décembre 2024 que le détenu de Guantanamo Ridah Bin Saleh Al-Yazidi (ou Ridha Ben Salah Yazidi) avait été rapatrié en Tunisie, un transfert qui laisse 26 détenus dans la base américaine à Cuba.
Yazidi, né le 24 janvier 1965, est arrivé à Guantanamo le jour de son ouverture, le 11 janvier 2002, et n’a jamais été inculpé. Il a été remis au gouvernement tunisien, a déclaré le Pentagone dans son communiqué de presse.
«Le 31 janvier 2024, le secrétaire à la Défense (Lloyd) Austin a notifié au Congrès son intention de soutenir ce rapatriement et, en consultation avec notre partenaire en Tunisie, nous avons rempli les conditions requises pour un transfert responsable», indique le communiqué de presse.
Le transfert a eu lieu quelques jours après que le Pentagone a annoncé le rapatriement de trois autres détenus, alors que l’administration Biden s’efforce de réduire le nombre de personnes détenues dans ce tristement célèbre établissement.
Selon une évaluation militaire américaine de 2007, Yazidi était accusé d’être membre du groupe militant Al-Qaïda.
Cependant, les groupes de défense des droits de l’homme critiquent depuis longtemps ces évaluations, affirmant qu’elles se sont souvent révélées peu fiables.
Le Pentagone a déclaré dans un communiqué de presse au début du mois que Mohammed Farik bin Amin et Mohammed Nazir bin Lep, tous deux Malaisiens, ont été renvoyés dans leur pays d’origine pour purger le reste d’une peine de cinq ans imposée en juin. Les autorités avaient également annoncé le transfert de Mohammed Abdul Malik Bajabu au Kenya.
Quatorze des 26 détenus restants sont éligibles au transfert, selon le Pentagone. Trois autres sont éligibles à un examen périodique.
«Les États-Unis apprécient le soutien apporté aux efforts américains en cours en vue d’un processus délibéré et approfondi visant à réduire de manière responsable la population carcérale et à terme à fermer le centre de Guantanamo Bay», a déclaré le Pentagone dans un communiqué annonçant le rapatriement de Bajabu plus tôt ce mois-ci.
Les dossiers de sept autres détenus sont en cours devant des commissions militaires, le processus judiciaire au cours duquel les détenus sont jugés. Deux détenus ont été reconnus coupables et condamnés par ces commissions.
Tozeur a été le théâtre d’un des événements incontournables pour les amoureux du charme du désert avec la 45e édition du Festival International des Oasis de Tozeur, le plus grand événement culturel et touristique du sud tunisien, qui s’est tenu du 27 au 30 décembre 2024.
Née en 1938 sous le nom de Festival du Palmier-Dattier, la manifestation a ensuite évolué au fil des années, devenant une fenêtre ouverte sur la civilisation, la culture, l’art et l’histoire de la région du Djérid.
L’édition 2024 a réuni des participants venus de Tunisie, d’Algérie, du Mali, de Côte d’Ivoire, de France, d’Italie, du Royaume-Uni et du Japon pour un programme qui comprenait des courses équestres et de dromadaires, des défilés de majorettes et de marionnettes géantes, des spectacles, des rencontres, des expositions, des performances et des ateliers divers.
L’événement a mis en valeur le patrimoine Djérid à travers l’artisanat, la musique soufie (aïssaouia), le folklore et la poésie populaire.
D’un certain intérêt également, une exposition d’art regroupant des artistes tunisiens et étrangers, ainsi qu’une exposition collective intitulée «Sons et lumières» (Touyour Ezzina), avec la participation d’artistes de tous les pays représentés.
Lors de l’ouverture, le public, venu nombreux pendant les quatre jours du Festival, a également pu assister à une performance artistique visuelle sur le célèbre poète tunisien Abou El Kacem Chebbi, axée sur la civilisation, la dimension historique et culturelle du Djérid, sa région natale.
Les festivités comprenaient une série de défilés pour célébrer l’oasis et les rythmes folkloriques locaux. De même, des ateliers ont été proposés, dont un sur la calligraphie arabe animé par des artistes tunisiens et algériens, ainsi qu’un atelier dédié à la peinture à l’huile. La musique a toujours été au centre de l’attention avec des performances mettant en valeur le patrimoine mélodique du sud tunisien, avec Manel Ahmed, Moez Troudi, Abderrahmane Chikhaoui, et la compagnie féminine Tulipe, avec la participation des étudiants de l’Institut de musique de Tozeur.
Kaïs Saïed n’a de cesse d’affirmer qu’il travaille beaucoup, même si les citoyens tardent encore à voir les fruits concrets de son travail. D’où les incessantes critiques qu’il adresse à une administration publique prolifique mais inefficace.Vidéo.
Il n’y a pas eu d’images de la visite effectuée par le président de la république, dans la soirée du dimanche 29 décembre 2024, dans un quartier de Tunis, et pour cause : Saïed a choisi lui-même de ne pas être accompagné d’une équipe de photographes.
C’est ce qu’il a expliqué, lors de sa rencontre, hier, lundi 31 décembre, au Palais de Carthage, avec le chef du gouvernement Kamel Maddouri. «Le travail se poursuit en continu (…) ce qui compte le plus c’est plutôt le résultat et non pas le fait d’être sous les projecteurs», a fait savoir le chef de l’Etat dans une vidéo publiée sur la page officielle de la présidence de la république, ajoutant que lors de cette visite, il s’était enquis de la situation générale et de l’état de l’environnement dans le quartier visité.
Tout en appelant le chef du gouvernement à «accorder la priorité requise aux textes à caractère économique et social dans l’élaboration des projets de loi et de décret» et les responsables à «veiller scrupuleusement à garantir le bon fonctionnement des services publics», le président Saïed n’a pas manqué l’occasion pour déplorer une «surabondance de responsables et une hypertrophie des institutions parfois peu efficaces et gérées par des forces rétrogrades».
«Que tout le monde sache en Tunisie ou ailleurs que l’État ne peut être gouverné via des pages sur les réseaux sociaux mais plutôt par les lois et les institutions de l’État», a fait savoir le chef de l’Etat. Et d’ajouter que le peuple tunisien a atteint un degré élevé de conscience et de maturité lui permettant de démasquer les plans et les projets suspects véhiculés par certaines de ces pages.
Le locataire du palais de Carthage n’a ainsi de cesse de se plaindre d’une administration publique où des «forces rétrogrades» empêchent la mise en œuvre des projets qu’il cherche à implémenter pour améliorer la vie des citoyens, ainsi que des agitateurs sur le web qui mènent une campagne hostile à son régime.
Il n’a de cesse aussi d’affirmer qu’il travaille beaucoup, même si les citoyens tardent encore à voir les fruits concrets de son travail. D’où les incessantes critiques qu’il adresse à une administration publique prolifique mais inefficace. Une manière de dire qu’il fait de son mieux, mais l’intendance ne suit pas ou que s’il n’y a pas encore de réalisations palpables, cinq ans après son accession à la magistrature suprême, ce n’est pas de sa faute; la faite en est à des services publics récalcitrants.
Pour le président Abdelmadjid Tebboune, l’écrivain Boualem Sansal est porté au pinacle en France parce qu’il a insulté l’Algérie, son peuple, ses héros et ses symboles.
Abderrahmane Cherfouh *
Dans son dernier discours prononcé devant les deux chambres du Parlement, réunies en cession extraordinaire, le président Abdelmadjid Tebboune a évoqué pour la première fois l’affaire Sansal et il n’est pas allé de main morte en déclarant : «Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ni son père, et qui dit que la moitié de l’Algérie appartient à un autre État».
Les propos du président Tebboune ont suscité le courroux de certaines personnes mal intentionnées qui sont allées vite en besogne en les qualifiant de «pas dignes d’un président». Ils interviennent dans une période de vive tension entre la France et l’Algérie et ne font qu’ajouter de l’huile sur le feu, estiment-ils.
Bien entendu, ces critiques émanent du camp des sympathisants de la coalition franco-israélienne et de son soldat de service Sansal, qui avait insulté, toute honte bue, l’Algérie, son peuple, ses héros et ses symboles, un auteur porté au pinacle par tous ceux qui ne portent pas l’Algérie dans leur cœur ou lui vouent une haine viscérale.
Pourtant le président Tebboune n’a fait que répéter une vérité qui ne souffre aucune contestation et il a été très clair dans son discours, alors que d’autres ont voulu donner une autre interprétation à ses propos. Il n’a pas voulu dire que c’est un b…, comme ont voulu laisser entendre certains.
Avant de citer Sansal, le président Tebboune, parlant de sa propre personne, a dit qu’il est le fils de Ben Boulaid, d’Amirouche, d’El Haouès, de Lotfi, de Boubaghla, de tous des martyrs, et des grands héros de la révolution. Comme tous les Algériens jaloux de leur pays, Tebboune a dit qu’il sait d’où il vient en s’identifiant aux héros algériens qui ont libéré l’Algérie et il se sent leur fils spirituel.
Par contre, Sansal, en choisissant le camp de la France fasciste, n’a pas de père révolutionnaire à qui il peut s’identifier. Il a du mal à reconnaître les héros algériens qui ont libéré le pays; il les compare même à des Nazis. Il regrette même l’indépendance de l’Algérie, discours que tiennent à longueur de journée les anciens partisans et les nostalgiques de l’Algérie française qui n’ont jamais accepté l’indépendance de l’Algérie.
Pour cette raison, la majorité des Algériens reproche à Sansal sa malhonnêteté et son ingratitude envers le pays qui l’avait nu naître, l’avait formé, lui avait permis de devenir un haut fonctionnaire.
Pour Sansal, l’Algérie se résume à «un truc» qu’on peut coloniser. Et s’il est adulé en France c’est pour ses discours anti-algériens, et sa fascination affichée pour la France et Israël auxquels il voue une admiration sans bornes et qui lui servent de modèle et de référence, préférant devenir leur porte-parole attitré en défendant farouchement leurs thèses suprémacistes et xénophobes.
* Médecin, Canada.
La rédaction: Nous publions cette tribune sans en partager certaines positions qui nous semblent excessives. Sans entrer dans le fond de cette affaire Sansal, nous déplorons l’incarcération de cet écrivain de 75 ans pour avoir seulement exprimé des opinions.
2024 fut incontestablement l’annus horribilis du Hezbollah libanais depuis sa fondation. L’automne cinglant de cette année a décimé son état-major aussi bien politique que militaire et à sa tête l’emblématique Hassan Nasrallah. Pour le parti chiite libanais, il y a indiscutablement un avant et un après 2024; cependant ce qui s’est passé cette année ne s’est pas produit en un claquement de doigts, il est la conséquence d’une vaste opération d’infiltration qui a débuté dès l’été 2006 au lendemain de la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah.
Imed Bahri
Une enquête menée par le New York Times a révélé l’étendue de la pénétration des espions du renseignement extérieur israélien, le Mossad, dans les rangs du Hezbollah libanais ainsi que les détails de leur rôle dans les opérations israéliennes les plus importantes contre le parti chiite.
Selon l’enquête, le Mossad a recruté des espions pour installer des appareils d’écoute dans les cachettes du parti, a suivi ses réunions secrètes et avait une connaissance presque constante des mouvements de tous les dirigeants y compris le secrétaire général assassiné par Israël en septembre 2024.
Le NYT indique que la campagne d’Israël contre le Hezbollah qui a culminé avec l’explosion des bipeurs et l’assassinat de hauts dirigeants du parti tels que le chef du conseil militaire Fouad Shukr et son successeur Ibrahim Aqeel, ainsi que l’assassinat de milliers de Libanais et le déplacement de plus d’un million de personnes, a conduit à l’affaiblissement de l’un des adversaires les plus importants d’Israël et par ricochet à diriger une frappe stratégique contre l’Iran.
Le journaliste d’investigation spécialisé dans les renseignements et les affaires étrangères Mark Mazzetti, la journaliste spécialiste des technologies Sheera Frenkel et le journaliste israélien Ronen Bergman, auteur d’un livre sur les opérations du Mossad, se sont appuyés sur des entretiens avec plus de 20 responsables israéliens, américains et européens, actuels et anciens, qui ont parlé sous couvert d’anonymat.
Nasrallah tué dans sa forteresse souterraine
L’enquête révèle que Nasrallah ne croyait pas qu’Israël allait le tuer et que ses collaborateurs l’ont exhorté à changer de cachette sauf qu’il les a ignorés et est resté dans sa forteresse souterraine où il a été tué.
Selon les renseignements recueillis par Israël et partagés plus tard avec ses alliés occidentaux, le chef du parti n’avait pas réalisé que les agences d’espionnage israéliennes surveillaient chacun de ses mouvements depuis des années, grâce à des taupes qu’il n’a pas été difficile de recruter car le Hezbollah n’avait pas que des amis au Liban : il était autant craint que détesté par beaucoup de Libanais.
Les dirigeants israéliens ont préféré ne pas informer les États-Unis avant l’attaque en prévision d’une éventuelle objection mais ils étaient confiants quant au soutien américain en cas de réponse iranienne.
Le NYT indique que la guerre de juillet 2006 entre le Hezbollah et Israël fut un tournant. Cette guerre a été humiliante pour Israël et a conduit à l’ouverture d’une commission d’enquête, à la démission de hauts responsables militaires et à une réévaluation de l’approche des services de renseignement à l’égard du Hezbollah en mettant l’accent sur l’amélioration de la collecte des données et la précision des opérations.
Le Mossad a ainsi recruté des individus qui ont occupé des postes essentiels dans les efforts de reconstruction de la structure du parti au lendemain de la guerre de 2006. Selon 10 responsables américains et israéliens, ces informateurs ont fourni des informations importantes sur les installations secrètes du parti, les caches d’armes et les mouvements de la direction du parti.
L’enquête précise qu’Israël partageait et partage toujours ces informations avec les États-Unis et leurs alliés européens.
Selon des responsables bien informés du ministère israélien de la Défense, Israël disposait de moins de 200 dossiers de renseignements sur les dirigeants et les munitions du parti à la fin de la guerre de 2006 mais au moment de l’opération de l’explosion des bipeurs en septembre 2024, le nombre de dossiers avait atteint des dizaines de milliers.
Le rôle déterminant de l’unité 8200
Le NYT a également insisté sur le rôle déterminant de l’unité 8200 (est une unité de renseignement de Tsahal, responsable du renseignement d’origine électromagnétique et du décryptage de codes) avec laquelle le Mossad a travaillé de concert.
En 2012, cette unité 8200 a obtenu un trésor d’informations qui comprenait l’endroit où se trouvaient les dirigeants du parti et leurs cachettes, en plus de l’emplacement des armes et des missiles, ont rapporté cinq responsables actuels et anciens du ministère israélien de la Défense ainsi que des responsables européens.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a visité le quartier général de l’unité à Tel Aviv peu après l’opération. Au cours de la visite, le chef de l’unité a fièrement exhibé les informations en sa possession et s’est ensuite tourné vers Netanyahu et lui a dit: «Vous pouvez attaquer l’Iran maintenant», ont rapporté des responsables israéliens au courant de la visite mais Israël n’a pas attaqué la République islamique.
Le rapport confirme que le Mossad, en coopération avec l’unité 8200, a mené une opération qui a duré plus de 10 ans pour pénétrer le réseau de communication du Hezbollah en fournissant des engins de communication explosifs par l’intermédiaire de sociétés écrans israéliennes.
La piste des bipeurs piégés
En 2014, Israël a commencé à fabriquer des talkies-walkies imitations IC-V82 sur lesquels le parti s’appuyait avant que la société japonaise Icom ne cesse de les fabriquer. Des responsables ont déclaré au journal que des versions israéliennes des explosifs avaient été introduites clandestinement au Liban et que le parti avait reçu plus de 15 000 unités en 2015.
En 2018, un officier israélien a présenté un plan pour pirater les bipeurs mais les autorités l’ont rejeté en raison de la diffusion limitée de l’appareil selon l’enquête du NYT.
Cependant, après que les doutes du parti sur l’utilisation des téléphones et leur dépendance aux bipeurs se soient accrus, le Mossad a commencé à lorgner la société taïwanaise Goldball connue pour fabriquer de type d’appareils. Elle a obtenu des licences pour de fausses sociétés écrans basés à l’étranger par l’intermédiaire desquelles elle produisait des modèles de bipeurs personnalisés commercialisés auprès du Hezbollah en fonction de leurs capacités militaires.
Cette opération a été confrontée à des risques lorsque des experts techniques au sein du Hezbollah ont commencé à soupçonner que les bipeurs avaient été compromis et l’enquête du NYT indique qu’Israël avait rapidement éliminé l’un de ces experts par une frappe aérienne.
L’enquête ajoute qu’en août 2023, le chef du Mossad David Barnea a écrit une lettre secrète à Netanyahu dans laquelle il appelait à une campagne visant à paralyser les capacités de missiles et les installations frontalières du Hezbollah. Quelques semaines plus tard, alors que des renseignements indiquaient que le parti envoyait les bipeurs en Iran pour analyse, les choses se sont accélérées et Netanyahu a enfin autorisé l’opération.
Selon le NYT, l’intense concentration des services de renseignement sur le Hezbollah montre que les dirigeants israéliens pensaient qu’il représentait une menace imminente pour Israël mais l’attaque surprise est venue du Mouvement de la résistance islamique Hamas qui, selon les services israéliens, n’avait ni l’intérêt ni les capacités pour attaquer Israël. Cependant, le Hamas n’était pas espionné par le Mossad autant que le Hezbollah mais par le Shin Bet, les renseignements intérieurs.
Pour maîtriser l’inflation, la Banque centrale de Tunisie (BCT) recourt principalement à l’outil du taux directeur qu’elle a augmenté à plusieurs reprises pour atteindre 8%, le 28 novembre 2024, soit le niveau le plus élevé depuis au moins 2006, et ce en suivant le principe de Fisher qui date de 1911.
Atef Hannachi *
Toutefois, ce mécanisme a abouti à des effets néfastes sur l’économie tunisienne, où le recours au crédit bancaire constitue la principale source de financement que ce soit en matière d’investissement ou de consommation. Aussi la baisse des investissements a-t-elle ralenti la croissance économique.
Actuellement, le taux effectif global pour la majorité des catégories de crédit dépasse les 10% et ce détaillé comme suit :
Même la formule de bonification de crédit d’investissement par l’Etat n’a pas favorisé l’investissement, étant donné la complexité des procédures.
Cette situation a ralenti le recours au crédit par les opérateurs et une récession de l’encours de crédit à l’économie.
On se demande pourquoi la BCT ne cherche-t-elle pas d’autres moyens pour contrôler l’inflation, d’autant que l’augmentation du taux d’intérêt directeur a des effets néfastes sur l’économie.
On sait, par ailleurs, que les banques centrales peuvent avoir aussi comme objectif de soutenir la croissance économique. Cet objectif peut être atteint en même temps que la stabilité des prix, on parlera alors d’un mandat dual (ou double mandat) comme celui de la Réserve fédérale américaine : lutter contre l’inflation tend à réduire la croissance économique et soutenir la croissance tend à créer de l’inflation.
Toutefois, il existe des moyens non-traditionnels pour lutter contre l’inflation tous en favorisant la croissance surtout en Tunisie où le recours à la dette bancaire pour l’investissement est primordial surtout en période de crise comme le cas de la Tunisie
Nous identifions quatre instruments :
1- Racheter des obligations de l’Etat : la banque centrale achète massivement sur les marchés financiers des actifs dont principalement des obligations émises par les États. Elle favorise ainsi directement ou indirectement la relance de la demande en soutenant la politique fiscale et permet de faire baisser les taux d’intérêt. Par exemple, la BCE a acheté pour près de 3 milliards d’euros d’actifs.
2- Assouplir les garanties acceptés des institutions de crédit : La banque centrale peut également, avec un assouplissement qualitatif (qualitative easing), modifier la qualité des collatéraux qu’elle accepte lors de ses opérations. Les institutions financières détentrices d’actifs à risque, c’est-à-dire dont la probabilité de défaut est élevée comme ce fut le cas des obligations de l’État grec pendant la crise de la dette souveraine, se voient dans l’impossibilité d’émettre de nouveaux prêts. En échangeant ces actifs contre de la liquidité, ces institutions peuvent à nouveau émettre des crédits aux agents économiques.
3- Favoriser le refinancement auprès de la BCT : la banque centrale peut mettre en place des taux d’intérêt négatifs lors de ses opérations de refinancement comme ce fut le cas au Danemark dès juillet 2012. Les banques sont ainsi rémunérées lors de leurs emprunts, favorisant l’émission de crédit.
4- S’appuyer sur une communication adéquate : en transmettant aux agents économiques des informations sur sa politique monétaire future, la banque centrale est mieux à même de faire baisser les taux d’intérêt sur le moyen et long terme.
Malheureusement, la BCT elle utilise uniquement le modèle classique du taux directeur pour contenir l’inflation sans se soucier de la croissance qu’elle ralentit ainsi. Elle serait mieux inspirée d’étudier les autres méthodes de contrôle de l’inflation sans freiner la croissance comme elle fait depuis plusieurs années.
Ooredoo Tunisie a reçu le Flambeau de la Reconnaissance Olympique 2024. En tant que sponsor officiel du Comité national olympique tunisien (Cnot) et de l’Équipe nationale olympique, lors d’une cérémonie officielle à Tunis, le 26 décembre 2024.
Cette distinction souligne l’engagement indéfectible de l’opérateur en faveur du sport et de la promotion des valeurs olympiques en Tunisie.
Mansoor Rashid Al-Khater, Ceo de Ooredoo Tunisie, a reçu la distinction des mains de Mehrez Boussayene, président du Cnot, en reconnaissance de la contribution exceptionnelle de l’entreprise.
M. Al-Khater a également eu l’honneur de remettre le Flambeau de la catégorie paralympique féminine à l’athlète paralympique inspirante Marwa Brahmi.
Le Ceo de Ooredoo Tunisie, a déclaré : «Cette distinction réaffirme notre engagement constant à soutenir le sport et les athlètes en Tunisie. Chez Ooredoo, nous croyons au pouvoir du sport pour unir et inspirer, et nous restons dévoués à promouvoir les valeurs d’excellence, de respect et d’inclusion qui définissent le mouvement olympique. Ensemble, nous aspirons à inspirer les générations futures à atteindre de nouveaux sommets.»
Le président du Cnot a ajouté : «Le partenariat avec Ooredoo Tunisie met en lumière le rôle essentiel du soutien des entreprises dans le développement du sport en Tunisie. Leur engagement ne se limite pas à accompagner les athlètes, mais contribue également à promouvoir les valeurs olympiques au sein de notre société. Nous sommes fiers d’avoir Ooredoo comme partenaire clé dans notre parcours.»
Cette reconnaissance témoigne de la vision durable de Ooredoo Tunisie visant à encourager les talents, à soutenir les initiatives sportives et à construire un avenir plus radieux pour la communauté tunisienne. L’entreprise continue à célébrer les succès des athlètes tunisiens sur les scènes nationales et internationales.
L’instrumentalisation de la lutte contre l’islamisme, en Belgique et dans d’autres pays européens, est une stratégie dangereuse qui menace la cohésion sociale dans ces pays et doit être dénoncée avec fermeté.
Hamid Benichou *
L’évocation incessante de l’islamisme dans le discours public belge, particulièrement par deux partis politiques, soulève de sérieuses interrogations sur la manière dont ce sujet est abordé et représenté dans le débat politique et médiatique.
Cette présence omniprésente a pour effet de polariser les opinions et d’alimenter des craintes sociétales, souvent exacerbées par les réseaux sociaux. Pourtant, des observateurs, des experts et des acteurs de terrain ne cessent de mettre en garde depuis longtemps contre l’instrumentalisation de l’islam ou l’«islamisme» à des fins politiques, une problématique qui semble avoir pris une ampleur sans précédent ces derniers mois.
L’instrumentalisation de l’islamisme ne fait qu’accroître les tensions sociales et compromet le vivre-ensemble. En se concentrant sur ce sujet, les partis exploitent une angoisse collective croissante, tout en suscitant des interrogations quant à leurs véritables motivations. Leur stratégie consiste à galvaniser une frange de l’électorat inquiet, en jouant sur des peurs et des préjugés, ce qui est inacceptable et indigne d’un discours politique responsable.
En s’érigeant en défenseurs d’une certaine identité belge, ces partis ne cherchent qu’à positionner leur agenda sur la scène politique, tout en négligeant les conséquences à long terme de cette polarisation. Ce faisant, ils stigmatisent le groupe social de foi ou de culture musulmane, simplifiant un sujet complexe et alimentent les discours haineux qui prospèrent dans un climat de peur et d’incertitude. Les réseaux sociaux, en amplifiant ces discours, créent des chambres d’écho où les stéréotypes et préjugés peuvent se renforcer.
Il est crucial de se demander pourquoi l’islamisme a été érigé en sujet central par des partis. Est-ce une réponse légitime à des préoccupations sociétales ou une manœuvre politique pour détourner l’attention des enjeux socio-économiques pressants? Quelle que soit la motivation, il est impératif d’engager un débat ouvert et nuancé, basé sur des faits et une compréhension approfondie des dynamiques sociales, afin d’éviter que la peur et la méfiance ne prennent le pas sur la solidarité et le dialogue.
En somme, cette focalisation sur l’islamisme invite à une réflexion critique sur la manière dont les discours politiques façonnent les perceptions publiques et influencent les relations entre les différentes communautés. L’instrumentalisation de la lutte contre l’islamisme est une stratégie dangereuse qui menace la cohésion sociale et doit être dénoncée avec fermeté.**
* Policier à Louvain, Belgique.
** Ce texte a été publié sur la page facebook de l’auteur.
Des concasseurs, chargeuses-pelleteuses et grues mobiles sont à l’œuvre au milieu d’un vaste terrain d’environ 6000 m2, dans la commune d’Ezzahra, dans la banlieue sud de Tunis. Ces équipements appartiennent à la première et unique unité de recyclage et de valorisation des déchets de démolition et de construction en Tunisie et en Afrique.
Créée en 2019, grâce à un partenariat public-privé, REG Tunisie (Respect environnement group), qui opère dans le cadre d’une approche d’économie verte et circulaire, recycle, aujourd’hui, les déchets de chantiers BTP, les transforme en matériaux réutilisables dans l’infrastructure routière et les vend à des prix moins chers de 30 à 40% que les produits de carrière, indique son directeur, Hamza Ben Ali, cité par l’agence Tap. La société ouvre la voie à un modèle d’économie circulaire aux multiples avantages: réduction des coûts de construction en réutilisant les matériaux recyclés, limitation de l’extraction des matières premières non renouvelables et dépollution à travers la réduction des décharges.
La société, d’une capacité de broyage de 1000 tonnes par jour, est désormais prête après son expérience avec la commune d’Ezzahra, à faire bénéficier d’autres municipalités en Tunisie, de son expertise et à développer des services de concassage et de recyclage mobiles (sur site). Elle possède même un réel potentiel à s’internationaliser.
«Nous avons déjà créé une représentation REG Moyen Orient à Dubaï (Emirats arabes Unis) et nous sommes en train d’établir des partenariats en Italie et en Egypte autour de solutions innovantes et durables face aux défis environnementaux actuels», a déclaré le directeur de REG, à des médias tunisiens et maghrébins en visite sur le site dans le cadre d’un atelier de formation organisé, à Tunis, par le réseau des journalistes africains Afrique 21.
Vers un changement des mentalités
La société opère, actuellement, avec succès pour la gestion écologique et efficace des déchets BTP, avec des partenaires en France, au Liban, en Tunisie, en Afrique et au Moyen-Orient.
Une fois broyés par des concasseurs sur le site, les déchets de démolition, transformés en produits de pré-construction sont utilisés dans des couches de base pour les routes et dans les corps de chaussées et le bitumage. Déjà, un tronçon de la Route nationale n°3 a été bitumé par les produits recyclés de la société, en guise d’expérimentation.
«Dans une deuxième étape, nous allons travailler sur des produits préfabriqués à utiliser pour les bordures de routes, les caniveaux et les trottoirs. Nous avons commandé une machine spéciale pour cette opération», a indiqué le premier responsable de la société. Pour lui, il existe toujours une réticence à la réutilisation des produits recyclés, d’où la nécessité d’un changement des mentalités et d’un travail de sensibilisation persévérant.
Pour cette raison, la société qui assure 10 emplois directs et environ 300 emplois indirects, n’exploite pas, à l’heure actuelle, tout son potentiel de production, mais travaille sur commande, avec une clientèle composée, essentiellement, d’entrepreneurs BTP.
Pour ses perspectives d’avenir, la société se penche sur l’innovation pour pouvoir faire la démolition et le recyclage sur place par le biais d’un concasseur mobile, et réduire ainsi, le coût du transport.
13 millions de tonnes de déchets de construction
«On travaille, aussi, sur une application digitale dans le cadre du projet Re-MED, pour alerter sur les déchets de construction. Cette application est assistée par l’intelligence artificielle pour identifier les types de déchets signalés et s’assurer qu’il s’agit bien de déchets de démolition valorisables», explique encore le directeur de la société.
En Tunisie, les déchets de démolition et de construction constituent une nuisance importante pour l’environnement et la qualité de vie en général. Selon une étude menée en 2019, les quantités de ces déchets rejetées dans les écosystèmes urbains et ruraux, sont estimées à environ 13 millions de tonnes, dont 70% se trouvent dans les grandes villes côtières de Tunis, de Sousse et de Sfax.
La valorisation et le recyclage de ces déchets permettra ainsi de réduire la pollution en Tunisie et de mettre fin à la prolifération des décharges anarchiques.
Alors que s’ouvre le procès de l’affaire des financements libyens, le documentaire ‘‘Personne n’y comprend rien’’, réalisé par Yannick Kergoat, arrive sur les écrans pour plonger le spectateur au cœur de l’un des scandales politiques les plus marquants de la Ve République en France.
Financements occultes, relations troubles entre un président français et un dictateur libyen, campagnes électorales corrompues, et même des conséquences militaires et humaines dramatiques : l’affaire Sarkozy-Kadhafi est un mélange explosif de pouvoir, d’argent noir et de diplomatie.
Ce film s’attaque à l’énigme que résumait Nicolas Sarkozy lui-même : «Personne n’y comprend rien». Grâce au travail minutieux des journalistes de Mediapart, tels que Fabrice Arfi et Karl Laske, le documentaire promet de rendre cette affaire accessible et limpide.
Narré par l’actrice Florence Loiret Caille, le film s’appuie sur 14 ans d’enquêtes et de révélations, tout en posant une question essentielle : quel est le coût démocratique de telles affaires ?
Une double actualité : au tribunal et au cinéma
Les débats autour du film réuniront des intervenants de renom, notamment Fabrice Arfi (journaliste d’investigation), Julia Cagé (économiste), Patrick Haimzadeh (ancien diplomate), Danièle Klein (juriste) et François Molins (procureur général près la Cour de cassation).
Le film arrive à un moment crucial avec le début du procès de l’affaire des financements libyens (6 janvier) et la sortie en salles du documentaire (8 janvier). Avec ce timing, ‘‘Personne n’y comprend rien’’ promet de participer au débat public en France en offrant une compréhension claire et rigoureuse de cette affaire complexe.
Plus qu’un simple documentaire, ce film est une mise en lumière des mécanismes d’un scandale qui dépasse les frontières de la politique française. Entre démocratie et dictature, il montre comment les rouages du pouvoir peuvent affecter des millions de vies.
L’enjeu, aujourd’hui, n’est pas de revenir à la Nature — elle est si belle sans nous. L’enjeu, c’est de réfléchir, avec humilité et conscience, à notre place dans cet équilibre fragile qu’elle nous offre. Alors unissons-nous autour de ce qui nous rassemble : une friche à aménager ensemble au mieux de nos besoins.
Ilyes Bellagha *
L’aménagement du territoire, terme riche de sens et non dénué de poésie, n’a pas d’équivalent exact en langue arabe, où on remplace le terme «territoire» par celui de «terre», plus concret ou terre à terre. Et cette substitution n’est pas anodine ou sans conséquence. Lorsqu’un ouvrier agricole laboure une terre qui ne lui appartient pas, travaille-t-il réellement «son territoire»? La nuance disparaît, car le territoire est un espace de vie que l’on partage avec d’autres.
Par ailleurs, malgré le foisonnement du discours clamant la souveraineté, il est frappant de constater l’absence d’une réflexion profonde sur l’aménagement du territoire, pourtant essentielle à toute vision d’un avenir collectif. C’est comme si le territoire n’appartient pas aux citoyens, mais à cette institution omnipotente et paresseuse : l’administration publique, qui se donne pour mission, non pas de nous servir mais de nous administrer et d’administrer notre territoire, et pas toujours à bon escient.
L’aménagement du territoire obéit à des règles précises, souvent complexes. La première de ces règles repose sur la distinction entre trois types de territoires : le micro-territoire, qui correspond à l’espace personnel, comme l’appartement ou le foyer, un lieu où l’individu est pleinement chez lui; le méso-territoire, qui englobe des espaces communautaires, comme le quartier, où se tissent les relations sociales ; et le macro-territoire, qui est celui de tous, partagé par l’ensemble de la société.
Il est essentiel de souligner que cette notion de territoire n’a rien à voir avec celle de la terre, qui a un sens mortuaire, celui d’un espace réservé aux morts. Le territoire, en revanche, est une notion vivante, dynamique et profondément humaine.
En physique, lorsqu’on place une quantité d’éléments auto-structurants dans une boîte que l’on secoue, ces derniers finissent par adopter une forme stable. Seules les forces physiques entrent en jeu. La boîte étant opaque, ni notre vision limitée, ni notre incapacité à intervenir ne peuvent influencer ou rectifier le résultat de cette interaction. Mais que faire lorsque, en ouvrant la boîte, on découvre un monstre? Rien, sauf que l’histoire écrira que nous avons raté notre révolution.
L’État, tel que nous l’avons hérité de l’époque coloniale, n’existe plus — et c’est tant mieux. Cependant, notre problème réside dans l’incapacité à lui trouver un remplaçant. Ce qu’il nous faut, c’est un État plus collégial, où le Tunisien est réconcilié avec le concitoyen qui est en lui.
Pour atteindre cet objectif, une politique d’aménagement du territoire s’impose aux côtés des autres politiques : économique, sociale ou culturelle. Et, chez nous, l’aménagement du territoire requiert une véritable révolution. Car il ne peut exister d’économie, de société ou, surtout, de culture sur une terre qui ne serait pas offerte librement à ses citoyens.
L’État qui administre possède certes la terre, mais il ne possède nullement le territoire où nous inscrivons nos rêves, nos visions et nos ambitions.
Un instant mystique, si vous le permettez. Imaginons que la Nature, majestueuse, siège sur un trône. Face à elle se tient un aménageur d’espace. La Nature s’adresse à lui :
— J’ai décidé de créer un fleuve infranchissable. À toi, maintenant, de bâtir un pont pour relier ses deux rives.
L’aménageur, hésitant, répond:
— Mais, Mère Nature, je ne sais pas comment faire.
Et la Nature de répondre avec sagesse :
— Tu en es capable. Il te suffit de réfléchir.
L’aménageur se met alors à l’œuvre. Il construit le pont qui permet aux habitants des deux rives de se réunir en un seul village. Ce jour-là, l’aménageur commence à penser en termes de territoire et non plus simplement en termes de terre.
Les siècles passent, et l’aménageur oublie sa mère, la Nature. Mais elle, elle n’oubliera jamais cette trahison.
Aujourd’hui, l’enjeu n’est pas de revenir à la Nature — elle est si belle sans nous. L’enjeu, c’est de réfléchir, avec humilité et conscience, à notre place dans cet équilibre fragile qu’elle nous offre.
Alors unissons-nous, tout simplement, autour de ce qui nous rassemble : une friche que nous devons aménager ensemble.
Faisons-le par égard pour la mémoire de nos arrière-arrière-parents, qui ont façonné ce sol avant nous.
Et faisons-le, surtout, par amour pour nos enfants et petits-enfants, afin qu’ils héritent d’un territoire digne de leurs rêves.
Pour sauver les droits humains et leur garder leur caractère universel, il convient de soustraire les Nations Unies à la mainmise des grandes puissances par la suppression du droit de véto, le principal obstacle au maintien de la paix et à la réalisation d’un vrai projet humain. (Photo : les 5 pays ayant le droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies sont les détenteurs des décrets internationaux).
Prof. Med-Dahmani Fathallah *
Promulgué le 19 décembre 1948 dans le cadre de la charte de l’Organisation des nations unis (Onu), la déclaration des droits de l’homme est une réponse au besoin urgent, ressenti après la fin de la deuxième guerre mondiale, de définir un régime de droit global pour protéger les hommes.
Si la proclamation de ces droits s’était alors faite dans une liesse générale, aujourd’hui ils sont plus que jamais bafoués et sujets aux controverses, dénégations et débats houleux.
Il aurait donc fallu au moins vingt siècle d’histoire humaine pour que le concept des droits de l’homme soit finalement énoncé, formulé et qu’il devienne un concept formel de droit universel. Mais il n’a fallu à ce concept que quelques décennies pour commencer à être remis en cause et à péricliter. Est-il vraiment l’aboutissement récent d’une lente évolution des sociétés humaines? Si oui, pourquoi est-il en train de régresser si rapidement? Pour essayer de répondre à ces questions, il est important de passer en revue ces droits et les mettre dans une perspective historique qui couvre aussi l’histoire récente et les évènements en cours.
Quels sont les droits de l’homme et comment ont-ils évolué ?
Les droits de l’homme qu’on devrait appeler les droits des humains (Human Rights) pour lever toute ambiguïté relative au sexe, sont des droits fondamentaux de justice qui visent à garantir la dignité, la liberté et l’égalité de tous les êtres humains sans la moindre distinction, et dont voici les dix principaux: le droit à la vie; le droit à la liberté et à la sécurité; le droit à l’égalité devant la loi; le droit à la liberté d’expression; le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; le droit à la vie privée; le droit à un procès équitable; le droit à la liberté de réunion et d’association; le droit à l’éducation et le droit au travail.
Ces droits sont souvent énoncés et/ou référencés dans des documents internationaux. Ils sont en principe protégés par des traités et des lois nationales dans de nombreux pays. Les droits de l’homme, en tant que concept formel et universel, n’ont pas toujours existé dans la même forme qu’aujourd’hui.
Ainsi, dans les civilisations anciennes de l’antiquité, comme celles de la Grèce ou de Rome, des notions de justice et de droits individuels existaient, mais elles étaient souvent limitées à certaines classes sociales ou groupes ethniques. Par exemple, les citoyens grecs avaient des droits politiques, mais les femmes et les esclaves n’étaient pas inclus. Au Moyen-âge, les droits étaient souvent liés à la religion et à la féodalité. Les chartes et les documents comme la Magna Carta (1215) ont commencé à établir des principes de droits limités, mais ils ne s’appliquaient pas universellement. A signaler que les préceptes de l’islam comportent quasiment tout le contenu de la déclaration universelle des droits de l’homme à l’exception peut-être de la question de l’esclavage qui demande une lecture historique du Coran. Le second Khalife Omar Ibn Al-Khattab,qui s’est distingué par son sens très aigu de la justice, aurait dit en réprimandant Amr Ibnou Al-As, le gouverneur de l’Egypte : «Quand avez-vous réduit en esclavage des personnes dont les mères leurs ont donné naissance libres?».
Quant à l’époque moderne, ce n’est qu’à partir des XVIIe et XVIIIe siècles, avec des penseurs comme, Jean-Jacques Rousseau et les philosophes des Lumières, que l’idée de droits naturels et universels a commencé à germer.
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 en France, ainsi que la déclaration d’indépendance des États-Unis en 1776, sont des jalons importants dans l’affirmation des droits humains.
Au XXe siècle, c’est dans le cadre de l’effort de reconstruction des valeurs morales, après que le monde ait découvert les horreurs de la Seconde guerre mondiale, que la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 est venue établir un certain cadre de droit international pour les droits humains, affirmant que ces droits sont inaliénables et doivent être respectés par tous, sans distinction. Ainsi bien que les idées relatives aux droits et à la justice aient existé à travers l’histoire, les droits de l’homme tels que nous les connaissons aujourd’hui sont le résultat d’un long processus d’évolution sociale, politique et philosophique.
Reste maintenant à essayer de comprendre pourquoi ce concept de droit et de justice tel qu’il a été énoncé en 1948 n’est pas aussi résiliant qu’il devrait l’être? Pourquoi est-il aujourd’hui l’objet d’interprétations plus farfelues les unes que les autres? Pourquoi il n’a jamais été universel?
En fait, malgré la longue période d’incubation qui a permis aux droits humains d’avoir un cadre de droit, ce cadre n’est pas aussi solide qu’on l’aurait souhaité. Il faut d’abord considérer que l’Onu qui a formellement introduit ce concept n’est pas une institution législative universelle au sens strict du terme. Ceci pourrait expliquer la faiblesse du cadre juridique ainsi que l’absence de règles constitutionnelles, législatives ainsi que des dispositions réglementaires et de principes jurisprudentiels clairs.
Par ailleurs, l’Onu ne dispose pas d’un vrai pouvoir exécutif indépendant. Ceci est illustré par le fait que le pouvoir coercitif de la Cour internationale de justice, qui émane de cette institution, ne s’applique qu’aux faibles ou se résume alors à la simple présence passive de soldats de divers horizons, les fameux Casques bleus, dans les zones de conflits. Si on réfléchit aux droits humains en termes de droits inaliénables, la dénégation de n’importe lequel de ces droits comme le droit à la vie, au travail, aux soins ou à l’éducation doit obligatoirement faire l’objet d’une plainte aux instances chargées d’appliquer les droits de l’homme. Mais, c’est au niveau de l’application qu’on commence à découvrir des insuffisances majeures qui menacent la quintessence même du concept et témoignent de sa fragilité.
Défis persistants et avancées inégales
En effet, l’application des droits humains est répartie sur plusieurs niveaux de droits et d’institutions, qui peuvent varier selon les pays et les systèmes juridiques. Dans le groupe de droits et institutions, on trouve les constitutions nationales. En effet dans de nombreux pays, les droits humains sont intégrés dans la constitution. Cela signifie que le respect de ces droits est une obligation pour l’Etat et ses institutions.
Il y a aussi la législation nationale ou les lois adoptées par le parlement ou d’autres organes législatifs qui peuvent également codifier les droits humains et établir des mécanismes pour leur protection.
Le pouvoir judiciaire avec les tribunaux joue un rôle crucial dans l’application des droits humains. Ils interprètent la loi et peuvent juger des violations de ces droits, offrant ainsi des recours aux victimes. Parmi les institutions il y a les organisations internationales qui établissent des normes que les états sont encouragés à respecter autant que des traités et des conventions internationales, en l’occurrence la déclaration universelle des droits de l’homme ou le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Les mécanismes de suivi, comme les comités des droits humains, peuvent également exercer une pression sur les Etats pour qu’ils respectent ces normes. Il faut aussi mentionner les organisations non gouvernementales (ONG) dont le rôle principal est de surveiller les violations des droits humains et de plaider pour leur respect. Elles jouent un rôle important dans la sensibilisation et la défense de ces droits. Enfin, l’opinion publique, les médias et la société civile jouent un rôle dans la mobilisation et l’engagement des citoyens et sont essentiels pour promouvoir et défendre les droits humains. Les mouvements sociaux peuvent influencer les politiques et les lois.
Ainsi on voit que le système d’application des droits humains est une structure complexe qui contient une large toile d’institutions et de mécanismes, tant au niveau national qu’international qu’à celui des ONG et de la société civile. Son fonctionnement nécessite donc de solides coopérations et une coordination parfaite entre tous ces acteurs. La complexité de l’appareil d’instauration des droits humains serait un facteur fragilisant qui le rend très vulnérable. Ceci expliquerait en partie le statut actuel des droits humains dans le monde qui est marqué par des défis persistants et des avancées inégales. Un de ces défis réside dans les différences de la marge de manœuvre, des procédures administratives et des moyens mis à la disposition des différents acteurs selon le statut de chacun ainsi que de l’environnement sociopolitique ou il évolue.
Mais l’entrave majeure à l’application et surtout à l’universalité des droits humains on la retrouve au sein même des principes fondateurs de l’Onu. Cette entrave c’est le droit de véto conféré de facto aux cinq membres permanents du conseil de sécurité que sont les Etats Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France. Le droit de véto octroie le pouvoir à chacun de ces pays d’annuler définitivement et sans recours les résolutions votées par tous les pays membres de l’organisation au cours de l’Assemblée générale. En usant et en abusant de ce droit à outrance, ces grandes puissances ne respectent que leurs agendas politiques et ne tiennent aucunement compte du devoir de justice et de l’universalité prônés par les droits humains. Ceci a eu pour conséquence d’introduire de grandes fissures dans le concept de droits humains et à jeter le discrédit sur l’Onu.
Des vétos contre l’humanité
Ainsi sur les 23 conflits répertoriés dans le monde au cours de la dernière décennie, 27 des 30 vétos opposés par le Conseil de sécurité des Nations Unies au sujet de ces conflits concernaient la Palestine, la Syrie et l’Ukraine. Pour rappel, ces 23 conflits ont causé la mort d’un million de personnes et plus de 230 millions entre personnes déplacées et ceux qui ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Cela représente une hausse de 150 % depuis 2015. L’histoire retiendra que les derniers vétos américains ont donné le feu vert au génocide des palestiniens de Gaza qui se poursuit de plus belle. Ils ont aussi empêché toute résolution du conflit en Ukraine.
Ces aberrations ont amené le président de l’Assemblée générale de l’Onu, Csaba Kőrösi à déclarer à propos du droit de véto : «C’est comme un masque à oxygène dans un avion : c’est bien de l’avoir, mais mieux vaut ne jamais l’utiliser». Cette métaphore diplomatique ne veut pas signifier autre chose que l’utilisation du droit de véto est synonyme de catastrophe. Pour Oxfam, les vétos sont… contre l’humanité. C’est aujourd’hui un fait indéniable que l’application des droits humains dépend entièrement de la volonté des grandes puissances menées par des néoconservateurs et des réalités géopolitiques régies par des intérêts matérialistes pour ne pas dire par des velléités hégémoniques sur le monde. Les droits humains sont une entrave à ces dessins et se trouvent otages d’une frange excessivement cupide et non civilisée de l’humanité.
«Le comportement erratique et égoïste des membres du Conseil de sécurité des NationsUnies a contribué à l’explosion des besoins humanitaires, qui dépassent désormais la capacité de réponse des organisations humanitaires. Il est donc indispensable de changer radicalement et au plus haut niveau notre architecture de la sécurité mondiale», a déclaré Amitabh Behar, directeur général d’Oxfam International.
En dehors de l’Onu et des sphères diplomatiques, les droits de l’homme sont en train de subir des attaques insidieuses pour les vider de leurs contenus. Ces attaques visent les esprits et sont orchestrées par des pseudo intellectuels et véhiculées par de puissants médias à la solde des néoconservateurs. Ces attaques sont de loin les plus à même de mettre les droits humains en péril. Ainsi au droit de vie on oppose l’argument de la trop forte croissance démographique, mais plus grave encore, on utilise le terrorisme pour introduire le concept de deshumanisation qui est aujourd’hui mis en avant pour légitimer le génocide du peuple Palestinien. Au droit à la liberté individuelle on oppose la nécessité de redéfinir les libertés et de les codifier selon des paradigmes hégémoniques qui ne sont même plus cachés.
La logique des deux poids deux mesures
Quant au droit à l’égalité devant la loi, on contrôle la justice pour lui imposer deux vitesses, celle des deux poids deux mesures. Ainsi le droit à un procès équitable devient une affaire aléatoire. On introduit une confusion entre la diffamation et le droit à la liberté d’expression. Le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion est ridiculisé quand il n’est pas interdit. Le droit à la vie privée est sacrifié au profit des technologies de profilage et de la liberté hégémonique des médias sociaux. Divers subterfuges sont utilisés pour restreindre le droit à la liberté de réunion et d’association et les droits à l’éducation et au travail sont revus selon les dictats du libéralisme économique. C’est à se demander quels sont exactement les nouveaux droits humains et pour quels humains sont-ils destinés.
Enfin, si le rythme du déclin des droits humains est aussi rapide c’est surtout la résultante de la volonté, des moyens et des efforts déployés pour vider le concept de sa substance. Il est clair que le concept des droits humains universel est aux antipodes des dessins des néoconservateurs qui obéissent aveuglement à des instincts primaires, de suprématie, de domination et de cupidité. Les sources de cet atavisme criminel se trouvent-elles dans la psychologie humaine? Y aurait-il un côté démoniaque avéré chez l’homme? Ce qui est certain c’est que l’universalité des droits humains est le meilleur remède pour prévenir et réprimer tout mal que des hommes peuvent infliger à des humains et surtout la voie ultime pour la réalisation du projet civilisationnel humain et l’affirmation de l’énorme potentiel de la noble nature humaine.
En conclusion, si les droits humains sont menacés et font face aujourd’hui à de nombreux défis, le concept a malgré tout progressé dans les esprits mais trop peu dans la pratique. La vigilance, l’engagement et la coopération internationale sont essentiels pour protéger ces droits et faire en sorte qu’ils pérennisent à l’échelle mondiale. Pour cela, il est urgent de sauver l’Onu de la mainmise des grandes puissances à travers une profonde réforme qui exclut le droit de véto et confère à l’organisation un pouvoir réel pour le maintien de la paix et la réalisation d’un vrai projet humain.
Comme beaucoup de ses compatriotes tunisiens, Amine Elhani, 23 ans, n’est jamais allé au cinéma, mais grâce à un cinéma mobile qui fait le tour du pays, il peut enfin profiter du grand écran.(Photo: des ouvrier.ère.s d’usines à Djammel vont prendre place dans le cinéma ambulant).
Le camion rouge vif du Cinéma Tdour, ou «cinéma mobile», a transformé des parkings et des terrains d’usine dans des villes et quartiers mal desservis à travers le pays en cinémas éphémères.
Dans la ville centrale de Djemmal (Monastir), des dizaines d’ouvriers ont déchargé le camion extensible, installant facilement un cinéma en plein air entièrement équipé de 100 places.
«L’écran est immense et les effets sonores sont incroyables», a déclaré Elhani, qui n’avait jusqu’ici regardé des films que sur son téléphone ou son ordinateur. Il n’avait «jamais eu la chance d’aller au cinéma», a-t-il déclaré à l’AFP. «C’est une expérience fantastique, surtout parce que je regarde avec des amis», a-t-il ajouté.
Les salles de cinéma sont rares en Tunisie : on en compte seulement 15 et elles sont principalement concentrées dans les grands centres urbains.
Conscient de cette pénurie, CinemaTdour a été lancé en mai par le réseau culturel privé Agora et l’association à but non lucratif Focus Gabes, avec le financement de donateurs privés.
«Nous voulions trouver un moyen de toucher le plus grand nombre de spectateurs possible, en peu de temps et avec un budget limité, tout en leur offrant une expérience cinématographique authentique», a expliqué à l’AFP Ghofrane Heraghi, directrice du projet. «J’ai hâte de voir à quoi ça ressemble à l’intérieur et quels films ils vont montrer», a-t-elle déclaré.
La 1ère édition du concours «Écrire pour l’écran», organisée par l’Espace Culturel Artea en collaboration avec Diletta d’Ascia et Nidhal Chatta, a dévoilé ses lauréats lors d’une cérémonie de remise des prix qui s’est tenue le 28 décembre 2024, au dit espace Artea à l’Aouina, Tunis.
La cérémonie a également été l’occasion de remettre des certificats aux participants des ateliers de scénarios organisés dans le cadre du concours. Ces ateliers ont été conçus pour soutenir les talents émergents et offrir aux auteurs des outils pratiques en vue de développer leurs projets d’écriture. Cette première édition du concours a ainsi attiré un large éventail de talents venant de Tunisie, mais aussi d’Europe, de Madagascar, du Bénin et de la Côte d’Ivoire.
Le jury composé de Nidhal Chatta, Diletta d’Ascia, Nabil Rejaibi, Youssef Lakhoua et Nidhal Clemengui a décerné trois prix, trois mentions spéciales ainsi que le prix de l’Alliance Française de Tunis. Les lauréats de cette édition sont : · Premier prix : Sonia Gandoura et Valérie Wuillez pour «Ce que nous sommes»; · Deuxième prix : Khaled Trabelsi pour «Les délices d’Habiba»; · Troisième prix : Malek Sebai pour «Des gens comme nous». Mentions spéciales du jury : · Aina Randrianatoandro pour «Sitraka et Telina»; · Sayida Bourguiba pour «Au cœur des voix noires de Jerba»; · Aida Hamza pour «Les enfants et le trésor de Zaghouan». Le jury a salué la diversité, la portée et la profondeur des thèmes abordés, allant de l’émigration à la violence de genre.
Les œuvres soumises ont également exploré une variété de genres, notamment le roman noir, le surréalisme et des récits inspirés d’histoires réelles, tout en mettant en avant la sensibilité et la vision de leurs auteurs.
Parmi les invités d’honneur de la cérémonie figuraient Rym Ernez Zayane, représentante de la Biat, sponsor officiel de l’événement, Aslan Ben Rejeb, président de la Conect, Tony Radossi et Roberto d’Ascia, conseillers du Comites Tunisie, et Mohamed Aissaoui, président de l’Alliance française de Tunis.
La RDA (Allemagne de l’Est) a connu sa Stasi, la Roumanie de Ceaușescu sa Securitate, la Syrie de la famille Al-Assad a fait mieux avec une multitude d’agences de sécurité mise en concurrence les unes les autres pour garantir la pérennité de la mainmise de cette famille sur le pouvoir.
Imed Bahri
Dans la hiérarchie des pires tyrannies du monde arabe contemporain, celle de la famille Assad figure en bonne place. Une emprise totale sur la population syrienne à laquelle nul n’échappait pas même les enfants qui pouvaient faire les frais de la machine de la délation et de l’arbitraire.
«Ils n’ont pas eu assez de temps pour brûler tous les documents», c’est par ces mots qu’a débuté le voyage du Sunday Times dans les méandres des secrets du système de surveillance établi par le régime de la famille Al-Assad en Syrie.
À Homs et plus précisément dans les locaux de quatre services de renseignement, le journal britannique a eu une occasion rare de documenter comment le régime déchu a transformé sa population en un réseau d’informateurs.
Pendant deux jours, le journal a fouillé des milliers de dossiers manuscrits imprimés en arabe classique. Dans les salles remplies de cendres, des documents ont survécu à la tentative de tout brûler et racontent l’histoire terrifiante d’un État qui faisait de l’espionnage de ses citoyens son mantra et sa routine quotidienne. Même les enfants n’échappaient pas à ce système.
Les archives de la Sécurité politique de Homs ont révélé l’un des cas les plus surprenants, celui d’un enfant de douze ans qui s’est retrouvé entre les mains des services de sécurité à cause d’un papier déchiré à l’effigie du président.
Les «oiseaux» sont partout
Les détails de l’affaire, manuscrits dans le rapport d’interrogatoire, révèlent comment un simple incident en classe s’est transformé en une affaire de sécurité. Cela a commencé lorsque des élèves ont trouvé un morceau de papier déchiré sous le siège de leur camarade déclenchant une série de signalements successifs: des élèves à l’instituteur, de l’instituteur au surveillant pédagogique et l’affaire s’est terminée au commissariat.
Bien que l’enseignant lui-même ait déclaré que l’élève était «calme et de bonne moralité» et qu’il n’avait jamais eu de mauvais comportement et bien que les enquêtes de sécurité aient prouvé que le dossier familial était exempt de toute activité d’opposition, cela ne l’a pas aidé. Quatre jours seulement après l’incident, l’enfant a été traduit devant la Justice dans une affaire qui résume la manière avec laquelle le régime a traité même les événements les plus simples comme une menace pour la sécurité.
Dans un autre dossier, apparaît l’histoire d’une jeune femme d’une vingtaine d’années. Après sa libération en 2017, ses souffrances n’ont pas pris fin. Une instruction claire a été donnée aux policiers: «Gardez un œil sur elle et si des signes négatifs apparaissent, prenez les mesures appropriées.»
Ils étaient surnommés «les oiseaux» (Al-touyour), terme par lequel les Syriens qualifiaient les informateurs qui s’infiltraient partout. Certains d’entre eux ont infiltré les rangs des manifestants en 2011, d’autres ont infiltré les groupes armés plus tard et nombre d’entre eux ont dénoncé leurs proches et leurs voisins.
Ironie du sort, ces documents révèlent à quel point le régime se méfie même de ses propres informateurs. Un rapport évoque une femme qui espionnait sa famille: «Elle ne peut pas se rendre dans nos locaux de peur d’être dénoncée. Elle craint pour sa vie.»
Une autre histoire montre comment un informateur a risqué la vie de sa sœur lorsqu’il l’a envoyée dans une zone contrôlée par les rebelles. Ces derniers connaissaient son identité et ils lui ont envoyé un message confirmant qu’ils le connaissaient.
Les surveillants surveillés
Les travailleurs humanitaires ne sont pas à l’abri de la surveillance. En 2016, les dossiers documentaient l’histoire d’un père d’un enfant travaillant pour une organisation humanitaire. Son crime a été de «coordonner avec les rebelles» pour atteindre les zones assiégées afin de fournir de l’aide. Ils ont surveillé son compte Facebook, piraté son ordinateur puis l’ont arrêté pour «communication avec des terroristes». Son histoire s’est terminée par des tortures à mort en prison.
Le système de surveillance était complet et étouffant. Non seulement il mettait des téléphones sur écoute et pirataient des ordinateurs mais il documentait également des détails incroyables sur la vie des suspects. Dans un rapport, on a enregistré l’emplacement du garage où la mère de l’un des suspects réparait sa voiture. Dans un autre rapport, on a compté le nombre d’immeubles appartenant à une personne.
Les «oiseaux» eux-mêmes n’étaient pas à l’abri de la surveillance et des foudres du système tyrannique. Les documents révèlent de nombreux cas d’informateurs qui ont été arrêtés puis relâchés après qu’on a découvert qu’ils étaient des agents secrets des services de sécurité. Tout le monde épiait tout le monde.
Aujourd’hui, après la chute du régime, les nouvelles autorités parlent de demander des comptes aux personnes impliquées. Dans une interview à Tartous, le gouverneur Anas Ayrout affirme que des personnalités éminentes du régime seront jugés, mais ajoute: «Nous ne jugerons personne sans preuves concrètes». On peut toujours l’espérer… Alors que la Syrie tente de se remettre de ce régime oppressif, ces documents apportent le témoignage sur une époque où le régime transformait les citoyens en espions et faisait de cet espionnage et de la délation une constance de la vie sociale en Syrie. Des séquelles et des traumatismes qui marquent une société conditionnée par ces pratiques et dont il n’est pas aisé de guérir. La rupture avec ce sinistre passé qui a duré très longtemps et le changement de la société syrienne seront un long processus.
«Pourquoi Tebboune s’abaisse-t-il à insulter vulgairement Boualem Sansal en prétendant qu’il ne connait pas son père? C’est-à-dire que c’est un b…!», s’est interrogé Lahouari Addi, écrivain et professeur de sciences politiques à l’université de Lyon dans un post sur sa page Facebook.
«Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l’Algérie appartient à un autre État», a déclaré le président algérien, dans un extrait d’un discours officiel, rapporté par le média algérien TSA.
L’écrivain franco-algérien, âgé de 80 ans, né d’un père marocain et d’une mère algérienne, est incarcéré depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’État et se trouve dans une unité de soins depuis la mi-décembre.
Commentant cette sortie d’Abdelmadjd Tebboune, qui semble avoir mal pris des déclarations de M. Sansal au média français Frontières, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie, Lahouari Addi a écrit : «C’est indigne de la part d’un président. N’est-ce pas là une atteinte à la dignité de la fonction de chef d’Etat qu’il occupe? Pourquoi s’exprime-t-il sur un dossier en cours d’instruction? Mais il y a peut-être une hypothétique explication à ce très grave dérapage. Tebboune prépare-t-il l’opinion algérienne à la libération de Sansal suite aux pressions qu’exercent la droite et l’extrême droite françaises?»
«‘‘C’est fait, j’ai rendu justice en l’insultant. Maintenant, on peut le libérer. Mon insulte équivaut à une peine prononcée par un tribunal informel’’. Aux Français, il dira je l’ai libéré, et aux Algériens il dira que Sansal n’est pas digne d’être jugé par la justice algérienne. L’insulte que j’ai proférée à son encontre le poursuivra jusqu’à la fin de sa vie», écrit le chercheur qui conclut : «Si c’est le cas, la culture politique de Tebboune relève de la psychanalyse».