Le ministère de la Santé lance une mise en garde contre l’utilisation du produit « Lemon Bottle », présenté sur les réseaux sociaux comme une solution injectable pour la dissolution des graisses, particulièrement pour les femmes.
Dans un communiqué publié ce lundi 9 juin 2025 , le ministère de la Santé tient à souligner que le « Lemon Bottle » n’est absolument pas autorisé pour l’injection, que ce soit en Tunisie ou à l’échelle internationale. Ce produit n’est pas enregistré auprès de l’Agence Nationale du Médicament, et sa composition exacte demeure inconnue.
De plus, aucune étude scientifique fiable n’a prouvé son efficacité ou sa sécurité. Cette absence de validation scientifique rend son utilisation particulièrement risquée, ajoute le département de la sanré en citant le risque de graves complications, notamment des inflammations aiguës, des lésions tissulaires, des occlusions vasculaires, des amas graisseux sous-cutanés..
Ces effets secondaires peuvent avoir des conséquences irréversibles sur la santé des utilisateurs, insiste le ministère en rappelant que l’utilisation de ce produit par les professionnels de la santé constitue une infraction grave passible de sanctions légales.
Les injections esthétiques doivent être exclusivement pratiquées par des médecins spécialistes agréés, au sein d’établissements médicaux certifiés. Toute dérogation à cette règle met en péril la santé des patients et expose les praticiens à des poursuites judiciaires, lit-on encore dans l’alerte du ministère.
Le ministère a par ailleurs demandé aux citoyens de ne pas prendre de risques inconsidérés avec leur santé en les appelant à éviter toute injection réalisée en dehors de cliniques médicales reconnues, que ce soit dans des centres de beauté non agréés ou par des personnes non qualifiées.
Le Festival francophone du documentaire sportif (DOCU’SPORT) ouvre ses portes aux cinéastes tunisiens et franco-tunisiens pour sa prochaine édition, qui se tiendra du 23 au 25 janvier 2026 à Hammamet
Dans une note diffusé sur les réseaux sociaux, le Festival francophone du documentaire sportif (DOCU’SPORT) précise que cet appel est lancé pour les artistes ayant réalisé un documentaire (court, moyen ou long) autour du sport, de ses enjeux ou de ses histoires humaines.
« Le sport est plus qu’un jeu. À vous de raconter ces récits puissants », commentent les organisateurs en précisant que la date limite de soumission est fixée au 15 novembre 2025 et les personnes intéressées sont invitées à remplir le formulaire d’inscription sur le site dédié.
Environ 1 000 Tunisiens, principalement des jeunes, participeront à partir de ce lundi 9 juin 2025 au convoi terrestre baptisé Convoi Résilience ou Al-Soumoud, en partance pour Rafah, la frontière égypto-palestinienne, pour tenter de briser le siège imposé par l’occupant israélien aux Palestiniens de Gaza, qui subissent depuis des mois les bombardements sur leurs villes et un blocus qui les empêche de recevoir l’aide alimentaire et médicale internationale.
Nabil Channoufi, porte-parole du convoi, a déclaré lors d’une conférence de presse tenue dimanche au siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) que ce nombre était respectable, même si sept fois plus de personnes avaient exprimé leur souhait de se joindre au convoi. Cependant, des difficultés logistiques ont empêché leur participation.
De son côté, Ghassen Henchiri, autre porte-parole du convoi, a expliqué que le convoi passera par plusieurs points de rassemblement, notamment Msaken, Sousse, Agareb, Sfax et El-Mdou (Gabes), avant d’atteindre Hassi Amor (Médenine) et enfin la place du Soldat inconnu à Ben Guerdane.
Henchiri a appelé toutes les composantes de la société tunisienne à rejoindre le convoi aux points de rassemblement mentionnés afin d’exprimer leur solidarité et de diversifier les formes de protestation en soutien à la cause palestinienne, ainsi qu’à accompagner le convoi en route vers le territoire libyen.
Les organisateurs ont également été invités à participer à l’accueil des 200 participants algériens arrivés à Béja dimanche soir et qui ont pris le départ ce matin au centre-ville de Tunis. De plus, des participants libyens devraient se joindre au convoi lors de son passage en territoire du pays voisin.
Des volontaires algériens, tunisiens et libyens
Ce convoi terrestre, réunissant des volontaires algériens, tunisiens et libyens, n’est pas la seule initiative.
Selon Wael Naouar, autre porte-parole du convoi, des sympathisants de la cause palestinienne venus de 32 autres pays devraient arriver par avion à l’aéroport international du Caire.
Par ailleurs, la douzaine de militants de la Flottille de la liberté qui devaient rejoindre Gaza par la mer ont été arrêtés aujourd’hui à l’aube par l’armée israélienne alors que leur bateau, appelé Madeleine, était encore sur les eaux territoriales internationales.
Naouar a précisé qu’il ne s’agit pas d’un convoi d’aide, mais plutôt d’une initiative visant à briser le siège de Gaza, ouvrant la voie à l’entrée de tonnes d’aide stockées à Rafah et Al-Arish, à la frontière égypto-palestinienne.
Ce convoi vise également à permettre l’acheminement de médecins et de journalistes, ainsi que l’évacuation des blessés pour qu’ils puissent être soignés.
Le convoi comprend des équipes spécialisées chargées des tâches humanitaires, logistiques et médiatiques dans le cadre de la participation tunisienne à la levée du siège de Gaza.
Les organisateurs assureront une couverture en direct de toutes les étapes du voyage, de la Tunisie au point de passage de Rafah, sur les réseaux sociaux de la Coordination d’action conjointe pour la Palestine.
Suite à la conférence de presse, une formation aux premiers secours a été dispensée à certains participants du convoi, d’autant plus que le convoi comprend plusieurs jeunes médecins et membres du Croissant-Rouge tunisien.
La pire catastrophe humanitaire des temps modernes
Le Comité de coordination a appelé à faciliter le passage du convoi à travers les territoires arabes et à fournir une couverture politique et logistique au succès de l’initiative, mettant en garde contre le «silence officiel arabe et international» concernant les événements à Gaza, le qualifiant de «honte morale et humanitaire».
Il convient de noter que le lancement du convoi intervient à un moment où les rapports de l’Onu indiquent que les habitants de Gaza sont confrontés à la pire catastrophe humanitaire des temps modernes.
Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), 100% de la population de la bande de Gaza souffre d’insécurité alimentaire, tandis que plus de la moitié de la population de la bande ent documenté l’effondrement complet du système de santé, avec plus de 70% des hôpitaux de Gaza hors service en raison des bombardements et des pénuries de carburant.
Douze Etats de l’Afrique subsaharienne ont confirmé leur présence à la 1ère édition des Africa Business Partnership Days (ABPD), qui se tiendront du 23 au 25 juin 2025 à Tunis et visent à développer les partenariats entre la Tunisie et les pays d’Afrique subsaharienne, a indiqué le Pdg du Centre de promotion des exportations (Cepex), Mourad Ben Hassine, ajoutant, dans un entretien avec l’agence Tap, que 10 des États africains participants seront représentés par des entreprises, et les 2 autres par des structures chargées de l’appui aux exportations ou des chambres du commerce et d’industrie. Lien de la vidéo.
Ces pays sont l’Ouganda, le Congo Brazzaville, le Ghana, le Gabon, la Guinée, le Burkina Faso, le Kenya, le Congo démocratique, la Mauritanie, le Sénégal, le Bénin et la Côte d’ivoire.
«Jusqu’à présent, 33 entreprises africaines venant de ces pays ont confirmé leur présence à cette manifestation, alors que l’objectif visé était la participation de 30 entreprises», a indiqué Ben Hassine, ajoutant que «plus d’une cinquantaine d’entreprises tunisiennes devront prendre part à cet événement», sachant que le Cepex en a ciblé une centaine.
Ces entreprises qui opèrent dans les secteurs de l’agroalimentaire, du BTP, de la santé, des Tic, des startups et des services, devront avoir des rencontres professionnelles de réseautage, à travers une plateforme numérique mise en place à cet effet.
Ainsi, près de 1000 rencontres professionnelles devront avoir lieu, durant les deux premiers jours de cette manifestation qui s’étalera sur trois (23,24 et 25 juin), après l’ouverture officielle qui aura lieu sous la présidence du ministre du Commerce et du Développement des exportations.
Des ateliers techniques sont également prévus, et dont les thèmes seront fixés selon les demandes des structures d’appui aux entreprises exportatrices et des chambres du commerce et d’industrie des pays participants.
«Nous visons également la signature d’accords bilatéraux ou des mémorandums d’entente, en matière de coopération et d’échange d’informations avec des structures chargées de l’investissement et de développement des exportations, ainsi qu’avec des structures homologues du Cepex, au Bénin, en Côte d’Ivoire, et au Burkina-Faso.»
A cet égard, Ben Hassine a indiqué que le Cepex œuvre à la mise en place d’un projet de plateformes numériques d’échange d’informations, permettant l’accès aux informations relatives aux produits destinés à l’exportation.
Ces plateformes sont à même de faciliter les opérations d’échange des produits qui seront effectuées instantanément. L’objectif, a-t-il dit, est de répondre aux appels d’offres manifestés par les pays africains, par le biais de ces plateformes.
Ben Hassine a également mis l’accent sur la possibilité de nouer des partenariats d’investissement, en matière d’industries de transformation entre la Tunisie et les pays africains.
«Nous avons pensé à ce projet, car nous avons remarqué qu’il y a des entreprises tunisiennes opérant dans certains secteurs importent des produits provenant d’autres continents, alors que ces produits sont présents sur le marché africain. En outre, l’importation dans le cadre de la convention de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), permet de réduire le coût pour l’entreprise tunisienne», a fait remarquer Ben Hassine.
Cette manifestation a pour spécificité de cibler des pays africains, ou le Cepex n’a pas de représentations commerciales, à l’instar de l’Ouganda, du Congo Brazzaville, du Gabon et du Burkina-Faso.
Les ABPD 2025 sont organisés à l’initiative du Cepex, sous la présidence du ministère du Commerce et du Développement des exportations.et en en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger. Ils sont organisés avec l’appui du programme Arab Africa Trade Bridges (AATB), financé par la Société islamique internationale de financement du commerce (ITFC), et le programme Qawafel, financé par l’Agence française de développement (AFD).
Les ABPD 2025 ciblent le partenariat Tunisie-Afrique et la coopération en matière d’investissement, plus que l’exportation, d’autant plus que le continent africain est en plein essor.
La croissance économique africaine devrait passer de 3,3% en 2024 à 3,9% en 2025, pour atteindre 4% l’an prochain, malgré la montée des incertitudes géopolitiques et des tensions commerciales, selon le rapport phare «Perspectives économiques en Afrique 2025» (PEA 2025) réalisé par le groupe de la Banque africaine de développement (BAD).
Dans la nuit du 8 au 9 juin 2025, le navire humanitaire Freedom Flotilla, en route vers Gaza, a été intercepté par les forces israéliennes alors qu’il naviguait en dehors des eaux territoriales de l’État hébreu. À bord, douze humanitaires et activistes pacifistes, dont l’eurodéputée française Rima Hassan et la militante climatique suédoise Greta Thunberg, ont été arrêtés.
Djamal Guettala, à Marseille.
L’information, rendue publique par La France insoumise dans un communiqué diffusé ce lundi 9 juin 2025, a aussitôt suscité l’indignation de nombreuses organisations de défense des droits humains, d’élus européens et d’intellectuels engagés dans la solidarité internationale.
«Cette interception constitue une violation flagrante du droit international, notamment du droit maritime et du droit humanitaire», déclare le mouvement politique français, qui appelle à une mobilisation internationale contre ce qu’il qualifie d’acte illégal.
La Freedom Flotilla transportait de l’aide humanitaire à destination de la population civile de Gaza, soumise à un blocus total depuis le 2 mars dernier. La cargaison comprenait notamment des produits médicaux, de la nourriture et des équipements de première nécessité.
Une opération condamnée comme illégale
L’arrestation des membres de l’équipage – tous engagés dans une mission strictement civile et non-violente – a été unanimement dénoncée comme contraire au droit international. Le fait que l’interception se soit produite en haute mer aggrave encore la gravité de l’acte aux yeux des juristes et observateurs.
Parmi les douze personnes arrêtées figurent deux figures emblématiques des luttes contemporaines : Rima Hassan, juriste franco-palestinienne, récemment élue au Parlement européen, et Greta Thunberg, militante suédoise, devenue un symbole mondial du combat pour la justice climatique.
La France insoumise appelle l’Union européenne, l’Onu et l’ensemble de la communauté internationale à condamner fermement cette arrestation; exiger la libération immédiate des personnes détenues; et faire pression sur Israël pour garantir l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire vers Gaza.
«La solidarité n’est pas un crime. Libérez l’équipage de la Freedom Flotilla !», conclut le communiqué.
Mobilisations prévues en France et ailleurs
Une veillée de soutien est organisée ce soir, lundi 9 juin, Place de la République à Paris, avec d’autres mobilisations annoncées dans plusieurs villes françaises. Le mot d’ordre est clair : briser le blocus, libérer les humanitaires et mettre fin aux violations répétées du droit international à Gaza.
Face à une situation humanitaire catastrophique dans l’enclave palestinienne, cette nouvelle entrave à l’aide humanitaire pourrait bien provoquer un sursaut diplomatique, notamment si l’Union européenne réagit à l’arrestation d’une de ses élues.
Ils ne voulaient pas changer seulement l’Amérique mais le monde. Donald Trump et Elon Musk étaient comme on le dit chez nous «rassin fi chéchia» (deux têtes dans un même chapeau) tellement ils étaient proches mais ce tandem n’a finalement duré que quelques mois av ant de voler en éclats. Et quels éclats ! Ce ne sont pas seulement des différends politiques qui ont causé la rupture mais aussi le comportement agressif du milliardaire avec l’entourage de Trump dû à sa toxicomanie qui a fini par inquiéter le président américain.
Imed Bahri
Le Washington Post a révélé dans une enquête qui s’apparente à une immersion dans la Maison-Blanche que le président Trump était abattu après sa rupture avec le milliardaire Musk. Suite aux attaques publiques de ce dernier et à ses appels apparents à sa destitution, Trump a passé une série d’appels téléphoniques à ses confidents et ses connaissances.
Cherchant à comprendre le comportement de Musk, Trump a déclaré que son ancien allié était un «grand toxicomane», selon une personne interrogée parmi d’autres par le WP et qui a requis l’anonymat.
Musk a admis avoir utilisé de la kétamine, un puissant anesthésique qui lui aurait été prescrit pour traiter la dépression. Le New York Times avait précédemment rapporté que Musk avait consommé tellement de kétamine pendant la campagne Trump qu’il avait confié que cela affectait sa vessie et qu’il voyageait avec un flacon de comprimés contenant de l’Adderall.
Des responsables de la Maison-Blanche ont déclaré que les inquiétudes de Trump concernant la consommation de drogue par Musk, découlant en partie d’informations relayées par les médias, avaient contribué à la rupture entre les deux hommes. Cependant, le président, qui n’a jamais hésité à publier des messages cinglants et personnels sur les réseaux sociaux contre ceux qui l’ont insulté, s’est montré plus indulgent envers Musk.
Selon deux sources proches du dossier, après sa confrontation avec de dernier jeudi, Trump a exhorté son entourage à ne pas jeter de l’huile sur le feu. Il a également demandé à son vice-président J.-D. Vance d’être prudent lorsqu’il s’exprime publiquement au sujet de son ancien allié.
Si le conflit a éclaté au grand jour jeudi, des fissures dans l’alliance entre les deux hommes les plus puissants du monde étaient apparues très tôt. L’approche de Musk qui prônait d’«agir vite et enfreindre les règles» à la tête de l’unité d’efficacité de l’administration américaine a compliqué les ambitions de la Maison-Blanche de remodeler la société américaine.
Par cette approche contestée, Musk s’est aliéné plusieurs hauts responsables de la Maison-Blanche dont la très influente cheffe de cabinet Suzi Wiles et il s’est heurté à des membres du Cabinet allant même jusqu’à une confrontation physique avec l’un d’eux.
Le journal américain précise que son enquête sur l’effondrement de l’alliance Trump-Musk s’appuie sur une série d’entretiens avec 17 personnes au courant des événements dont plusieurs ont requis l’anonymat.
Face à la montée des tensions, les responsables de la Maison Blanche ont souligné que Trump restait concentré sur son programme législatif et ses baisses d’impôts. La porte-parole de la Maison Blanche Carolyn Leavitt l’a confirmé dans un communiqué affirmant que le président et son administration allaient continuer à œuvrer afin de mener à bien cette mission.
Cependant, les représailles contre Musk se déroulent à huis clos et font l’objet de discussions entre les responsables de l’administration. Trump, via sa plateforme Truth Social, a appelé à un audit des contrats gouvernementaux de Musk ce qui pourrait mettre en péril son empire commercial. De leur côté, les Républicains s’inquiètent de la manière dont l’homme le plus riche du monde utilisera son immense fortune pour se venger, d’autant plus qu’il a évoqué l’idée de créer un troisième parti politique.
«Je me sens comme un enfant au milieu d’un divorce difficile où l’on se dit simplement: J’aimerais vraiment que papa et maman arrêtent de crier», a déclaré le sénateur républicain du Texas Ted Cruz dans son podcast vendredi.
Musk est arrivé à Washington en janvier, allié le plus fidèle de Trump, passant ses nuits dans la chambre Lincoln alors qu’il était conseiller principal à la Maison Blanche.
Mais il n’y a pas eu de véritable lune de miel. Les tactiques agressives de Musk, son manque de perspicacité politique et ses divergences idéologiques avec le mouvement Maga ont érodé ses relations avec les hauts fonctionnaires de l’administration et, finalement, avec le président. Les premiers signes de troubles sont apparus en février, lorsqu’un courriel a été envoyé à toutes les agences gouvernementales, adressé aux cadres fédéraux, leur demandant de préciser leurs cinq réalisations de la semaine précédente. Il semble que Musk ait mal compris le fonctionnement du gouvernement fédéral et du pouvoir exécutif ou qu’il ait manqué de perspicacité. Les hauts fonctionnaires d’importantes agences gouvernementales n’ont pas été prévenus à l’avance et le courriel a été envoyé à des juges qui ne faisaient pas partie du pouvoir exécutif.
Malgré les tensions, Trump et son chef de cabinet adjoint, Stephen Miller, ont soutenu Musk sauf que Wiles était de plus en plus irrité par les affrontements entre l’entourage de Musk et les autres dirigeants de l’administration. Alors que Musk et son équipe du Département de l’Efficacité s’efforçaient de réduire les subventions fédérales, de licencier des fonctionnaires fédéraux et de fermer l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international, il est devenu la cible principale des opposants à Trump. Des pancartes portant l’inscription «Personne n’a voté pour Elon Musk» ont commencé à apparaître dans les manifestations à travers le pays.
Un responsable informé a déclaré qu’il existait un sentiment généralisé à la Maison Blanche et au Congrès que l’image de marque de Musk posait problème.
Dans le même temps, Musk, comme d’autres chefs d’entreprise, était déçu par la politique de Trump notamment concernant les droits de douane. En avril, lorsque le président a imposé des droits de douane visant à remodeler l’économie mondiale, Musk a exprimé son mécontentement sur Twitter qualifiant Peter Navarro, conseiller commercial et allié de longue date de Trump, d’idiot. En privé, Musk a personnellement supplié Trump d’annuler ces droits de douane. Trump a refusé d’obtempérer et n’a fait marche arrière que quelques jours plus tard après une forte chute des marchés obligataires.
Peu après, les tensions entre Musk et l’équipe commerciale de Trump ont dégénéré en un échange houleux lors d’une altercation avec le secrétaire au Trésor Scott Bessent, selon Steve Bannon, influent journaliste de droite et conseiller politique de longue date de Trump.
En avril, lorsque Musk et Bessent se sont rendus dans le Bureau ovale pour présenter leurs préférences pour le poste de commissaire par intérim de l’Internal Revenue Service (IRS) – l’agence gouvernementale qui collecte l’impôt sur le revenu et des taxes diverses –, Trump a décidé de soutenir le choix de Bessent, comme l’a rapporté le New York Times. En quittant le Bureau ovale, Bessent et Musk ont échangé des insultes. Bessent a ensuite évoqué les affirmations de Musk selon lesquelles il découvrirait plus de 1000 milliards de dollars de dépenses publiques inutiles et frauduleuses, ce que Musk n’a pas fait.
«Scott [Bessent] a dit: Vous êtes un escroc. Vous êtes un véritable escroc», a rapporté Bannon. Musk a alors donné un coup d’épaule dans la poitrine de Bessent comme un joueur de rugby et ce dernier a répondu par un coup de poing. Plusieurs personnes sont intervenues pour mettre fin à la bagarre à l’arrivée des deux hommes au bureau du conseiller à la sécurité nationale, et Musk a été escorté hors de l’aile ouest. Lorsque Trump a appris l’incident, il a déclaré: «C’en est trop!».
Fin avril, Musk a annoncé son retrait de Washington pour se concentrer davantage sur ses activités notamment sur son entreprise Tesla qui connaissait des difficultés financières. Il a confirmé qu’il continuerait à passer une partie de son temps à Washington et ses alliés de la Silicon Valley ont affirmé qu’il continuerait de superviser le département de l’Efficacité gouvernementale à distance.
Cependant, pendant son absence, ses adversaires au sein de l’administration ont eu l’occasion de se venger de lui. Jared Isaacman, que Trump avait nommé administrateur de la Nasa à la demande de Musk allait faire les frais du départ de son protecteur. L’ambition de Musk est de coloniser Mars et avoir un allié à la tête de la Nasa était un de ses objectifs clés. Cependant, Isaacman a fait de nombreuses contributions politiques aux candidats démocrates ce qui ne passe pas dans une administration qui privilégie les loyalistes.
Il y a un peu plus d’une semaine, lors du dernier jour du milliardaire de la tech en tant qu’employé spécial du gouvernement, Sergio Gore, le directeur du personnel présidentiel, a remis à Trump des brochures montrant les dons d’Isaacman. Trump a informé Musk que la nomination d’Isaacman était retirée en raison de doutes sur sa loyauté.
Le rôle de Gore n’était pas une coïncidence. Assistant de longue date de Trump, il s’était heurté à Musk tout au long de la transition notamment sur des recommandations de nomination. Les tensions entre eux se sont intensifiées en mars après que Musk ait soupçonné que Gore avait divulgué au New York Times des informations sur une réunion au cours de laquelle il s’était heurté à plusieurs membres du cabinet.
«Sergio est un membre clé de l’équipe et a aidé le président Trump à bâtir une administration sans précédent. En tant que conseiller chevronné, il est le mieux placé pour garantir que le gouvernement soit composé de personnes en phase avec la mission de rendre sa grandeur à l’Amérique et qui œuvrent à la mise en œuvre du programme du président», a déclaré Stephen Cheung, directeur de la communication de la Maison-Blanche et fidèle parmi les fidèles de Trump.
Malgré l’escalade des tensions, le président et le milliardaire ont affiché un front uni le jour des adieux officiels de Musk à la Maison-Blanche.
Cette retenue apparente a pris fin lorsque Trump a fait part aux journalistes de sa déception de Musk et a soulevé des questions sur l’avenir de leur relation. Après que la crise ait éclaté, les responsables de la Maison-Blanche ont senti qu’il y avait un espoir de réconciliation mais Trump a déclaré aux chaînes de télévision qu’il n’était pas intéressé par un dialogue avec Musk et qu’il vendrait la Tesla que le propriétaire de l’entreprise lui avait offerte.
Pendant ce temps, Musk a continué d’exacerber les tensions en accusant Trump, sans fournir de preuves, d’être impliqué dans l’affaire Jeffrey Epstein, le délinquant sexuel qui s’est suicidé dans sa cellule de prison en 2019. Même si une réconciliation a lieu, les responsables de l’administration Trump pensent que les choses ne seront plus jamais comme avant. La fin d’un tandem.
Aujourd’hui, lundi 9 juin 2025, à la galerie Aire Libre à El Teatro, a lieu le décrochage de l’exposition ‘‘Narration Immersive’’. Un moment de passage, de fin apparente, mais aussi de gestation car de ce silence naîtra une exposition «100 ans d’amertume et un poisson d’espoir», à découvrir du 11 au 21 juin.
Manel Albouchi *
Parmi les traces laissées, une œuvre impose – non par son éclat mais par sa discrétion apparente qui peine à cacher sa densité intérieure – un arrêt, un retour vers ce qui, en nous, résiste au langage.
Psychanalyse d’une œuvre silencieuse
Au fond de l’exposition, une œuvre a attiré mon œil non par son éclat, mais par sa gravité. Elle porte le numéro 1. Sans chercher à me séduire, elle m’a capté, absorbé, convoqué en moi une résonance silencieuse. Une œuvre qui semble désordonnée, comme une cacophonie visuelle, comme un rêve saisi à la hâte… comme un acte psychanalytique.
Le support – du papier kraft – évoque la peau archaïque, brute, le corps sans défenses, avant le Moi structuré. C’est l’inconscient lui-même, matière primaire où tout est possible : résurgences, régressions, métamorphoses. Une peau imbibée de pigments, comme l’inconscient qui absorbe les impressions de l’enfance.
Le rouge flamboyant telle une tempête émotionnelle, tel un magma affectif. Le bleu l’absorbe sans l’éteindre. Le papier semble canaliser ce qui autrement déborderait… les pulsions : Éros et Thanatos, vie et dissolution.
L’œuvre est transformation. Une mise en forme du chaos, du conflit psychique latent : entre désir d’apparaître et besoin de disparaître, entre affirmation et retrait, entre lien et isolement.
Les figures humaines – des identités en chantier, des silhouettes fragmentées en une multiplicité d’états internes – se touchent sans vraiment se rejoindre. Les contours sont flous comme une subjectivité troublée. Le regard est absent ou fuyant mais crie l’anxiété existentielle. Un visage, en damier bleu, semble porter la mémoire des pères. Un autre pris dans une spirale d’incertitude cherche à fuir. Entre eux, un enfant conditionné à ne voir que des formes géométriques, des schémas, des formules physiques.
V = v₁ / (x – x₁(t)) : une équation du mouvement, comme si la distance entre les êtres n’était que variable d’un temps non résolu, comme cette phrase qu’un ami me répétait sans cesse : «J’ai pour guérir du jugement des autres toute la distance qui me sépare de moi».
Et au centre, un petit robot : figure enfantine ou dieu mécanique ? C’est ce qu’on a créé pour se rassurer : un être sans affect, sans chaos, programmable… l’Intelligence Artificielle. Mais même le robot est pris dans la danse.
Cette œuvre est un mandala déstructuré, un essai d’unification du soi. Elle propose un ex-voto de l’inachevé. On y devine la présence de l’ombre : ces parts refoulées, blessées, exilées mais qui, ici, trouvent une voie d’expression.
Toute psychanalyse est aussi une transformation. Et ici, sous les couches de peinture, une naissance a lieu : celle d’un sujet qui ose exister à travers la trace, dans l’intime du langage symbolique. D’un artiste qui a quitté le graphisme maîtrisé pour entrer dans le territoire du trouble. Enfin, on ose montrer ce qui déborde.
Une étoile intérieure
Ce n’est pas encore une œuvre qui veut plaire. C’est une œuvre qui parle. Et ce qu’elle dit, à qui sait entendre, c’est qu’un monde intérieur vient de trouver sa voie.
Ce n’est pas une œuvre finie, ni même une œuvre sûre d’elle, mais c’est une œuvre nécessaire. Elle n’est pas là pour dire «Je suis {artiste}», mais pour poser une question intérieure : «Qui suis-je, quand je n’ai plus rien à cacher ?»
En bas à droite, une signature à la craie blanche : Souheil Nachi **. Comme une empreinte discrète, presque timide. Mais dans l’ensemble, quelque chose éclate : la naissance d’un langage. Une étoile qui vacille dans l’épaisseur du cosmos humain. Non pas une étoile qui brille au firmament du marché, mais une étoile intérieure, lucide, qui connaît l’ombre et l’exil.
* Psychothérapeute, psychanalyste.
** Diplômé en design graphique de l’Itaaut en 1991, Souheil Nachi fonde l’agence Snash Design, avec laquelle il collabore avec de grandes marques en Tunisie, en Algérie, en Libye et en France. Récompensé par plusieurs prix nationaux et internationaux, dont le prestigieux Pentawards, il développe en parallèle une œuvre artistique personnelle.
Il a participé à plusieurs expositions collectives, notamment Supercalifragilisticexpialidocious (Galerie Alain Nadaud, 2018), Lumières Fleuries et Seconde Vie (Galerie Elbirou, 2019), La Mémoire : un continent au Musée Safia Farhat, ainsi que la Biennale de l’art en 2024. Cette même année marque également sa première exposition personnelle, Tlèbys, à l’espace Archivart.
Connue pour sa proximité avec les Îles Kuriat, véritables refuges marins d’une richesse exceptionnelle, entre champs de posidonies, bancs de poissons et paysages sous-marins à couper le souffle, Monastir, ville côtière du Sahel tunisien, dotée d’un écosystème marin unique, accueillera, du 18 au 22 juin 2025, le Festival international de photographie et de vidéographie sous-marine, «L’Odyssée de la posidonie».
Organisé par la Confédération mondiale des activités subaquatiques Cmas-Afrique, en partenariat notamment avec la Fédération des activités subaquatiques et de sauvetage de Tunisie (Fasst), la Fédération arabe de plongée et de sauvetage et l’association Notre Grand Bleu, le festival se positionne comme un rendez-vous international singulier, alliant compétition artistique, engagement environnemental et sensibilisation à la préservation des herbiers de posidonie, une plante à fleurs sous-marine typique de la Méditerranée.
Sensibilisation à la conservation de l’écosystème marin
Cet événement vise à valoriser la richesse des fonds marins méditerranéens, particulièrement à Monastir et dans l’aire marine et côtière protégée de Kuriat, à travers la photographie et la vidéo sous-marines en utilisant l’image comme outil de sensibilisation à l’importance des écosystèmes marins et en mobilisant plongeurs, photographes, vidéastes, artistes et citoyens autour de la conservation marine, dans un moment de rencontre entre professionnels, passionnés, scientifiques et associations.
Encadré par des experts reconnus et soutenu par des partenaires engagés, l’événement offre aux participants l’opportunité de révéler leur talent, de partager leur passion et de s’immerger dans l’univers fascinant de la posidonie. En accueillant des plongeurs talentueux venant de différents pays, ce rendez-vous offre une occasion unique aux photographes chevronnés comme pour les vidéastes passionnés, de capter, à travers leurs regards, les secrets et mystères du monde sous-marin.
Unecompétition, un jury et des prix
La compétition s’articule autour de trois catégories: photographie, vidéographie et créativité. Les meilleures œuvres, sélectionnées selon des critères artistiques et techniques, seront annoncées et récompensées le 22 juin lors de la cérémonie de clôture. Les trois premiers lauréats de chaque catégorie recevront des médailles et des certificats à l’issue de la délibération du jury, composé de deux experts : Adnan Drnda et Yacine Fates. Adnan Drnda, photographe et vidéaste sous-marin de renommée, est fondateur du Scuba Sarajevo Diving Club et instructeur Cmas. Plusieurs fois champion national en Bosnie-Herzégovine, il a représenté son pays dans de nombreuses compétitions internationales, notamment lors du Championnat européen Cmas.
Yacine Fates, photographe sous-marin passionné et instructeur Cmas, président du club de plongée Manta Ray, s’est distingué par son engagement pour la biodiversité marine et le respect de l’environnement. Il a notamment remporté le premier prix du concours de photographie sur la biodiversité en Algérie en 2021. Au-delà de la compétition, «L’Odyssée de la Posidonie» est avant tout une célébration de la passion pour la photographie sous-marine et de la préservation des merveilles marines. Né du désir de rassembler amateurs, professionnels et amoureux de la mer, cet événement met en lumière l’art de capturer les trésors invisibles des profondeurs, tout en sensibilisant à la fragilité des écosystèmes marins, dont la posidonie.
Présente sur Terre depuis des millions d’années, la posidonie, appelée «dhrii» en dialecte tunisien, compte parmi les plantes les plus anciennes du monde. Fragilisée par l’activité humaine, elle reste un trésor marin essentiel, dont la préservation relève d’une responsabilité collective et partagée.
Dix ans après la disparition d’Abdelwahab Meddeb, sa parole continue d’éclairer notre monde. Le samedi 14 juin 2025 à 20h, à la Maison de la Poésie (Passage Molière, 157 rue Saint-Martin, 75003 Paris), le chanteur, poète et performeur Arthur H prêtera sa voix aux ‘‘Carnets de voyage’’ de l’écrivain franco-tunisien, dans une lecture musicale portée par une création sonore originale d’Alejandro VanZandt-Escobar, et mise en espace par Hind Meddeb, fille de l’auteur.
Djamal Guettala
Abdelwahab Meddeb (1946-2014), poète, romancier, essayiste, traducteur et producteur de radio, a laissé une œuvre majeure qui explore les tensions et les fécondations croisées entre Orient et Occident. Fils de lettré, né à Tunis, il incarne cette tradition intellectuelle arabe ouverte à l’universel. Sa voix singulière, libre, lyrique et critique, n’a cessé de plaider pour un islam éclairé, une pensée en mouvement, une traversée poétique du monde.
De Marrakech à Kyoto
Les ‘‘Carnets de voyage’’, dont seront lus de larges extraits inédits, ont été retrouvés après la mort de Meddeb. Ils ont été compilés et édités par sa fille, Hind Meddeb, et sa compagne, Amina Meddeb. L’ouvrage, intitulé ‘‘Vers l’Orient – Carnets de voyage de Tanger à Kyoto’’, paraîtra au printemps 2025 aux éditions Stock. Il retrace un périple de Marrakech à Kyoto, en passant par Cordoue, Alexandrie, Jérusalem, Le Caire ou encore Tokyo. Ce texte offre une vision érudite, cosmopolite et profondément méditative de l’Orient, telle que rêvée et vécue par un écrivain nomade, poète mystique et penseur lucide.
Arthur H, avec sa voix grave et envoûtante, donnera chair à cette écriture dans un geste de transmission artistique et affective. La création sonore d’Alejandro VanZandt-Escobar accompagnera la lecture dans un dialogue subtil entre mots, musique et silences. La direction artistique est assurée par Hind Meddeb, réalisatrice et journaliste franco-tunisienne, qui, depuis la disparition de son père, œuvre inlassablement à faire vivre son héritage intellectuel et poétique. Elle conçoit cette soirée comme une passerelle entre générations, entre mémoire intime et mémoire collective.
Ce rendez-vous à la Maison de la Poésie n’est pas un simple hommage. C’est une manière sensible et vibrante de réinscrire l’œuvre d’Abdelwahab Meddeb dans notre présent, entre exil et enracinement, spiritualité et critique, Orient rêvé et monde réel.
Le vendredi 13 juin 2025 à la libraire Al-Kitab, le Prix Mahmoud Darwich pour la création poétique et littéraire sera décerné cette année au poète tunisien Sghaier Ouled Ahmed, une cérémonie dédiée à la célébration de la poésie arabe contemporaine.
Amel Fargi *
Cet événement culturel majeur se tiendra en présence de personnalités littéraires, d’intellectuels et d’admirateurs de l’œuvre du lauréat, qui viendront honorer un artiste dont les vers résonnent avec force et humanité.
Créé à la mémoire du légendaire poète palestinien Mahmoud Darwich, ce prix, lancé par un groupe d’intellectuels et d’universitaires avec le soutien d’institutions académiques dont le Centre des arts Ksar Said, la chaire Ibn Khaldoun (Icesco) et la Faculté des Lettres de Manouba, récompense chaque session une ou plusieurs figures de la littérature arabe et internationale dont l’œuvre incarne les valeurs d’engagement, de résistance et d’innovation poétique, littéraire ou artistique.
Pour cette première session, le jury a décidé de célébrer à titre posthume le poète populaire Sghaier Ouled Ahmed, connu pour son écriture profonde, mêlant lyrisme et critique politique et sociale, dans la droite lignée de l’esprit du célèbre poète palestinien.
Une voix tunisienne à portée universelle
Originaire de Sidi Bouzid, dans le centre du pays, où éclata en 2011 la Révolution Tunisienne, Ouled Ahmed est l’auteur de plusieurs recueils primés (1). Certains de ses poèmes, devenus emblématiques, comme ‘‘Les femmes de mon pays’’, ou ‘‘Mon Dieu aide moi’’, sont mis en Musique et chantés en Tunisie et dans le monde arabe.
Son œuvre, ancrée dans les réalités tunisiennes tout en dialoguant avec les grandes questions humaines, explore les thèmes de la résistance, de la liberté de conscience et de la quête de liberté.
De son vivant, le poète avait souvent rendu hommage à Mahmoud Darwich, une si vieille amitié entre deux géants de la poésie que le jury a subtilement voulu mettre en exergue, «une amitié qui sublime la mort et défie le temps», souligne le jury(2).
Ce prix, à forte symbolique souligne, également, le rôle de la poésie comme une lumière contre l’obscurantisme et comme arme pour la libération des peuples, à commencer par les Palestiniens.
Sous le signe de la fraternité poétique
La cérémonie sera ponctuée de lectures de poèmes de Darwich et d’Ouled Ahmed, interprétés par l’artiste musicienne Aida Niati, qui va ainsi créer une passerelle entre la Palestine et la Tunisie à travers les mots, les sons et les rythmes.
Des hommages seront également rendus à la riche tradition littéraire arabe, toujours vivante et nécessaire.
Enfin, la remise du prix à la famille du poète disparu en présence de sa femme Zouhour et de sa fille Kalimet.
Ce prix consacre une nouvelle fois la Tunisie comme terre de poésie et de résistance culturelle, et offre à Sghaier Ouled Ahmed une visibilité internationale méritée. Il rejoint désormais le panthéon des grandes voix honorées par des prix analogues, aux côtés de figures comme, Adonis, Samih Al-Qasim et autres.
* Universitaire, femme de théâtre.
Notes :
1- Cantiques des six jours, éd. Demeter, Tunis, 1988, Je n’ai pas de problème, éd. Cérès, Tunis, 1989, Details (prose), éd. Bayram, Tunis, 1989, Le Sud de l’eau, éd. Cérès, Tunis, 1991, Testament, éd. Manshurât Aouled Ahmed, Tunis, 2002, États de route (poésie), 2013, Conduite poétique de la révolution tunisienne (prose), 2013.
2- Le jury est constitué de trois éminents historiens et gens de lettres : Latifa Lakhdar, historienne et ancienne ministre de la Culture en Tunisie, Abdelhamid Larguèche, Historien et ancien membre du comité du patrimoine mondial auprès de l’Unesco, et Faouzi Mahfoudh, ancien directeur de l’Institut national du patrimoine et président de la Chaire Ibn Khaldoun.
Une milice armée par Israël dans la bande de Gaza se livre à la contrebande et à l’extorsion. Le dirigeant de ce gang criminel est un larbin du Shin Bet (les renseignements intérieurs israéliens) qui s’appelle Yasser Abou Shabab, a rapporté le Yediot Aharonot, vendredi 6 juin 2025, ajoutant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait reconnu, la veille, avoir armé une milice à Gaza prétendant l’utiliser contre le Hamas et ce, après que l’ancien ministre de la Défense Avigdor Lieberman ait révélé le pot aux roses. (Ph.Yasser Abou Shabab, un bandit du Sinaî au service des envahisseurs israéliens).
Imed Bahri
Le journal israélien a rapporté que le Shin Bet a orchestré, ces derniers mois, une opération secrète visant à armer une milice palestinienne à Gaza. «L’opération a été menée avec l’approbation directe de Netanyahu et visait à défier le Hamas dans le sud de la bande de Gaza en renforçant un groupe bédouin à Rafah qui s’oppose depuis longtemps au mouvement islamiste», rapporte le Yediot Aharonot.
Des dizaines voire des centaines de pistolets et de fusils AK-47 ont été transférés d’Israël au groupe de Rafah.
Une stratégie visant à affaiblir le Hamas
L’autre élément grave révélé concerne les liens entre la milice et le terrorisme international. Le journal indique que la milice ne serait pas affiliée à l’Etat islamique au Sinaï mais entretiendrait des liens économiques étroits avec cette organisation terroriste.
Un responsable israélien anonyme a affirmé que les membres de cette milice se concentrent principalement sur la contrebande, la prostitution et l’extorsion, et non sur la cause nationale palestinienne.
Le journal précise que les responsables de la sécurité ont discuté à plusieurs reprises pendant la guerre de la gestion des grandes quantités d’armes saisies à Gaza après le 7 octobre 2023. L’une des propositions consistait à réintroduire ces armes à Gaza et à armer les factions anti-Hamas et c’est ce qui s’est effectivement produit.
Les responsables de la sécurité ont déclaré que l’initiative provenait du Shin Bet qui entretient des liens de longue date avec la milice en question et que l’armée israélienne soutenait ce plan dans le cadre d’une stratégie plus large visant à affaiblir le Hamas.
Citant des responsables de la sécurité israélienne, sous couvert d’anonymat, le journal affirme que des membres de cette milice ont déjà porté atteinte au Hamas et l’ont défié, et continuent de le faire.
Le Yediot Aharonot rappelle que ce n’est pas la première fois qu’Israël arme des milices avec l’approbation de Netanyahu. Selon des rapports précédents, Israël aurait fourni des milliers de fusils à des groupes armés du plateau du Golan syrien pendant la guerre civile (2011-2024). Le journal ajoute: «Certains de ces combattants notamment ceux liés à Daech près de la frontière jordanienne refusent de restituer leurs armes. Des informations de longue date font également état de la fourniture par Israël d’armes et d’expertise militaire aux forces kurdes».
La milice criminelle armée par Israël à Gaza est menée par un certain Yasser Abou Shabab, un Bédouin de 32 ans originaire de Rafah. Sa milice se fait appeler les Forces populaires et prétendent protéger les civils et distribuer de l’aide humanitaire.
Il pillait des camions de l’Onu pour sa contrabande
Le journal rapporte qu’Abou Shabab s’est fait connaître après avoir été accusé d’avoir pillé des camions de l’Onu l’année dernière et d’avoir revendu des fournitures humanitaires destinées aux habitants de Gaza, accusations qu’il nie évidemment.
Lors d’une interview, il a affirmé n’avoir emporté que de la nourriture pour nourrir sa propre famille mais des témoins dont un chauffeur de camion ont affirmé que ses hommes avaient saisi des cargaisons entières.
Le bureau de presse du gouvernement à Gaza a confirmé à plusieurs reprises que des gangs armés soutenus par Israël pillaient la rare aide humanitaire entrant à Gaza sous le blocus israélien.
Israël ne recule devant aucune idée diabolique pour empoisonner la vie des Palestiniens et la rendre impossible afin de les acculer à quitter leur terre. Un génocide interminable qui ne connaît pas de répit même pas le jour de l’Aïd Al-Adha, vendredi dernier, où la Défense civile de Gaza a signalé que 38 personnes ont été tuées lors de diverses attaques israéliennes lancées dès l’aube.
La famine continue de frapper de plein fouet la population, les médicaments manquent cruellement et les personnes atteintes de maladies chroniques sont en train de mourir. Et comme si tout cela ne suffisait pas, les criminels aux manettes en Israël lâchent les gangs criminels pour semer la terreur et accentuer l’enfer que vivent les Gazaouis.
Près de 500 personnes ont pris part ce dimanche matin, 8 juin 2025, à une marche blanche organisée à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, ressortissant tunisien, tué le 31 mai dernier à Puget-sur-Argens, dans le Var, dans des circonstances jugées violentes et racistes par ses proches.
Silencieux, vêtus de blanc, les participants ont défilé dans le calme mais avec détermination, réclamant vérité et justice. Des pancartes dénonçaient le racisme, l’impunité, le silence médiatique, et appelaient à ne pas laisser ce drame sombrer dans l’oubli. «Justice pour Hichem», «Stop au racisme», ou encore «Pas un de plus», pouvait-on lire sur les banderoles.
Âgé de 46 ans, Hichem Miraoui était coiffeur à Puget-sur-Argens. Il a été mortellement agressé, dans ce qui semble être, selon ses proches, un acte motivé par la haine raciale. «Il a été ciblé parce qu’il était arabe, tout simplement. Ce genre d’agression ne tombe pas du ciel, elle s’inscrit dans un climat de racisme latent», dénonce une manifestante.
Le salon de coiffure où Miraoui travaillait fleuri par des inconnus.
La marche de Marseille, organisée à l’initiative de collectifs citoyens et antiracistes, précède un autre rassemblement prévu ce dimanche à 15h, à Puget-sur-Argens même, pour honorer la mémoire de Hichem là où il a perdu la vie.
Cette affaire suscite une vive émotion dans les communautés tunisienne et maghrébine de France. Plusieurs voix appellent les autorités françaises à reconnaître le caractère raciste du meurtre et à mener une enquête transparente et rapide.
À chaque Aïd Al-Adha, la Tunisie se réveille au son du bêlement des moutons, entre traditions, dettes et contradictions. Mais au-delà du rituel, que sacrifions-nous réellement ? Et si le véritable mouton à égorger était notre attachement à l’image, au regard des autres, à des normes sociales vidées de leur substance ?(Ph. œuvre de Olfa Jomaa).
Manel Albouchi *
Le sacrifice d’Ibrahim de son fils unique, dans la tradition abrahamique, symbolise l’acte ultime de foi : renoncer à ce que l’on croit posséder, offrir ce que l’on aime à Dieu, et se détacher du monde matériel. Pourtant, dans la société tunisienne actuelle, ce récit semble avoir été renversé : on ne sacrifie plus pour Dieu, mais pour l’apparence.
L’Aïd Al-Adha devient spectacle. On s’endette pour acheter un mouton, on se dispute en famille, on partage des photos sur les réseaux sociaux, mais on oublie souvent l’essentiel : le sens intérieur du sacrifice.
Une hypocrisie collective bien rodée
Socialement, ne pas acheter de mouton est vu comme une honte, un manquement, une «sortie du rang». L’enfant est conditionné dès son plus jeune âge à associer fête, sang, viande et statut social.
Dans cette mise en scène collective, l’hypocrisie s’installe : on prie sans y croire, on sacrifie sans réfléchir, on célèbre sans aimer. Le Coran l’exprime clairement dans la sourate Al-Hujurat :
قالت الأعراب آمنا قل لم تؤمنوا ولكن قولوا أسلمنا ولما يدخل الإيمان في قلوبكم وإن تطيعوا الله ورسوله لا يلتكم من أعمالكم شيئا إن الله غفور رحيم
«Les Bédouins ont dit: ‘‘Nous avons la foi.’’ Dis: ‘‘Vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt: Nous nous sommes simplement soumis, car la foi n’a pas encore pénétré dans vos cœurs. Et si vous obéissez à Allah et à Son messager, Il ne vous fera rien perdre de vos œuvres.’’ Allah est Pardonneur et Miséricordieux.»
L’islam invite à la sincérité intérieure, mais notre société cultive le conformisme. Le rite devient refuge contre la honte, non chemin vers le divin.
L’habitus religieux
Le sociologue Pierre Bourdieu nous éclaire avec le concept d’habitus religieux : un ensemble de dispositions intériorisées qui nous poussent à agir «comme il faut» (كما يلزم), souvent sans questionner le sens profond.
L’Aïd, dans cette perspective, est moins un acte de foi qu’un automatisme social. Le rite devient gestuelle apprise, inscrite dans les corps, transmise de génération en génération sans conscience.
L’Aïd Al-Adha révèle une angoisse profonde : la peur de perdre l’appartenance. Derrière le refus de s’affranchir du mouton, se cache un attachement archaïque à la sécurité du groupe, au jugement parental intériorisé, à la peur du rejet.
Selon John Bowlby, l’attachement est vital à l’enfant, mais devient pathologique à l’âge adulte s’il n’est pas transcendu. L’adulte qui ne peut dire non au groupe, qui préfère s’endetter plutôt que de déplaire, n’est pas libre : il est prisonnier d’un lien infantile et il le transmet à la génération suivante.
L’offrande intérieure
Dans la tradition hébraïque, le mot «qorban» – קרבן – souvent traduit par sacrifice, vient de la racine – ק-ר-ב – qui signifie قرب se rapprocher. Le qorban est donc une offrande symbolique, un geste destiné à rapprocher l’humain de Dieu. Sa valeur numérique en hébreu est 352 peut aussi être décomposé en 300 (ש transformation) + 50 (נ passage, renaissance) + 2 (ב maison, dualité humain-divin) : le véritable qorban est un dépouillement pour habiter l’essence. Le vrai sacrifice est celui du désir de possession, pas celui du sang.
Dans la symbolique chrétienne, l’«Agneau de Dieu» représente le don ultime, non pas pour satisfaire un rite, mais pour incarner l’amour divin. Ici encore, le sang n’est que symbole c’est le cœur qui importe.
L’acte du sacrifice prend tout son sens quand il est intériorisé, vécu comme un renoncement sincère de l’ego. Le véritable sacrifice est celui de l’ego, et l’émancipation ne vient pas de la répétition du rite, mais du dépassement du Moi.
La nécessité d’une réforme de sens
Il est temps d’offrir à nos enfants un autre récit. Un récit où l’Aïd Al-Adha serait un moment de partage sobre, de prière sincère, de questionnement intérieur. Où l’on pourrait choisir de ne pas acheter de mouton, non par négligence, mais par lucidité.
Un récit où le plus grand sacrifice serait celui de l’ego, du masque social, du besoin compulsif de plaire.
L’islam est une voie de connaissance, pas une chorégraphie sociale. Osons redonner du sens à nos traditions, osons dire non à la mise en scène, osons dire oui à l’authenticité.
Trois œuvres majeures du patrimoine cinématographique tunisien seront projetées au plus grand festival mondial dédié aux archives cinématographiques et aux classiques restaurés : «Il Cinema Ritrovato», à Bologne, en Italie. Il s’agit de ‘‘L’Homme de cendres’’ de Nouri Bouzid, ‘‘La noce’’ du Nouveau Théâtre (Jalila Baccar, Fadhel Jaibi, Mohamed Driss, Habib Masrouki et Fadhel Jaziri), et le documentaire ‘‘Caméra arabe’’ de Férid Boughedir.(Ph. « L’homme de cendres » de Nouri Bouzid ».)
C’est ce que rapporte l’association tunisienne Ciné-Sud Patrimoine, dirigée par le réalisateur Mohamed Challouf, qui explique que la restauration de ces films a été rendue possible grâce à la collaboration entre les producteurs tunisiens et les cinémathèques et archives européennes, avec le soutien du ministère tunisien des Affaires culturelles et l’activisme de l’association Ciné-Sud-Patrimoine.
Restauration complète des images et du son
La restauration de l’un des plus importants classiques du cinéma tunisien, ‘‘La noce’’, a été réalisée par la Cinemateca Portuguesa de Lisbonne, qui a entrepris une restauration numérique et photochimique complète des images et du son du film.
Outre le DCP 4K de ce film, qui sera projeté au Festival de Bologne, la Cineteca de Lisboa offrira au Nouveau Film et à la Tunisie une nouvelle copie 35 mm entièrement restaurée. ‘‘La noce’’ sera projeté à Bologne le 27 juin en présence de Jalila Baccar, représentante du célèbre collectif Nouveau Théâtre, à l’origine du film.
‘‘L’Homme de Cendre’’ de Nouri Bouzid, produit par Ahmed Baha Eddine Attia pour Cinétéléfilms, est une restauration sponsorisée par la Cinematek de Bruxelles et la Cineteca de Bologne. Ces deux organisations de premier plan, affiliées à la Fédération internationale des archives du film (Fiaf), ont collaboré pour donner un nouveau souffle à cette œuvre majeure du cinéma tunisien. La restauration est actuellement achevée au prestigieux laboratoire de restauration de films L’Immagine Ritrovato de Bologne, en vue de la première mondiale le 22 juin au Cinéma Ritrovato de Bologne.
Le documentaire ‘‘Caméra arabe’’ de Férid Boughedir a été restauré par la Cinémathèque du Centre national du cinéma (CNC) en France, grâce notamment au soutien de sa directrice des collections, Béatrice De Pastre, qui avait déjà restauré le documentaire ‘‘Caméra d’Afrique’’, autre film du réalisateur et historien du cinéma arabe et africain. ‘‘Caméra d’Afrique’’ a été présenté il y a quelques années à Cannes Classics et, cette année, ‘‘Caméra arabe’’ sera présenté en première mondiale dans sa version restaurée à Bologne le 24 juin, en présence de Férid Boughedir.
Mohamed Driss et Jalila Baccar dans «La Noce».
Mohamed Challouf : «Protéger ce qui nous raconte»
«Convaincus que la préservation du patrimoine culturel est un acte de souveraineté et de transmission, nous avons créé une structure associative pour contribuer activement à la sauvegarde du patrimoine cinématographique national, arabe et africain», écrit Challouf, affirmant que «préserver ces œuvres, c’est protéger ce qui nous raconte, nous définit et nous inspire. C’est aussi affirmer notre identité collective et renforcer le rayonnement culturel de la Tunisie à l’échelle régionale et internationale.»«Chaque film patrimonial restauré a la formidable opportunité de connaître une nouvelle vie et de rencontrer de nouvelles générations de spectateurs. La sortie de ces films 40 ou 50 ans plus tard, en version numérique 2K ou 4K, représente une excellente occasion pour le public d’aujourd’hui de renouer avec sa culture et son patrimoine», poursuit le réalisateur.
La présence de ‘‘La Noce’’, ‘‘L’Homme de cendres’’ et ‘‘Camera arabe’’ au Cinéma Ritrovato de Bologne honore le cinéma tunisien et offre à ces films une formidable opportunité d’être vus et redécouverts par des centaines de programmateurs de films historiques de tous les continents, ouvrant ainsi les portes d’une partie de notre patrimoine cinématographique à la rencontre des cinéphiles du monde entier.
Ciné-Sud Patrimoine œuvre depuis plusieurs années à la préservation, la restauration et la promotion du patrimoine cinématographique tunisien, arabe et africain. Au fil des ans, l’association a construit un solide réseau de coopération avec plusieurs institutions européennes prestigieuses : la Cinematek de Bruxelles, la Cinemateca Portuguesa de Lisbonne, la Cineteca de Toulouse, la Cineteca di Bologna et la Defa Stiftung de Berlin. Ces collaborations ont permis, grâce au soutien du ministère des Affaires culturelles et à la sensibilité de certains producteurs privés, de restaurer de nombreuses œuvres emblématiques de la mémoire collective tunisienne, telles que ‘‘Les Baliseurs du désert’’, ‘‘Viva la muerte’’, ‘‘Les dupes’’, ‘‘Traversée’’, ‘‘Le camp de Thiaroye’’, ‘‘L’ombre de la Terre’’, ‘‘H’mida’’ et ‘‘L’Homme de cendres’’.
Nombre de ces films ont été projetés dans de grands festivals internationaux tels que Venise, Cannes, Bologne, Lyon et bien d’autres, démontrant ainsi leur valeur patrimoniale et leur portée universelle.
Par ailleurs, depuis 2015, Ciné-Sud Patrimoine, avec le soutien du CNCI et de plusieurs partenaires internationaux, dont l’Institut culturel italien de Tunis, organise à Sousse Ciné-Musée, le seul événement en Afrique et dans le monde arabe entièrement dédié à la promotion et à la valorisation du patrimoine cinématographique tunisien et international.
L’Association tunisienne pour la faune sauvage (ATVS) vient de publier un catalogue préliminaire de la faune et de la flore du parc national des Dghoumes, dans le gouvernorat de Tozeur. Ce catalogue met en évidence la diversité des espèces animales et végétales recensées à ce jour dans le parc, informe l’ATVS, précisant qu’une version définitive, actualisée et complète sera disponible d’ici la fin de l’année.
Ce travail est réalisé en collaboration avec l’organisation britannique Marwell Wildlife, en coordination avec la Direction générale des forêts (DGF) et le Commissariat régional au développement agricole de Tozeur.
Dans le cadre de missions conjointes entre ATVS, la DGF et Marwell Wildlife, un programme de suivi de la faune sauvage a été lancé dans le parc national des Dghoumes en janvier 2023. Dans ce cadre, plusieurs activités de recensement des espèces animales et végétales présentes dans le parc ont été menées par des équipes composées d’experts de l’ATVS.
Ces données préliminaires ont été illustrées dans ce catalogue, disponible en accès libre sur le site web de l’association. Il constituera ainsi un outil précieux pour les gestionnaires de sites et servira de référence aux chercheurs, aux gardes forestiers et à toute personne impliquée dans la biodiversité du parc.
Une grande richesse écologique
Le parc national des Dghoumes, situé dans le sud-ouest de la Tunisie, à l’est du gouvernorat de Tozeur, est une zone naturelle d’une grande richesse écologique et culturelle, entièrement dédiée à la conservation, du nom de la région des Dghoumes.
Bien que les premières propositions de création remontent aux années 1980, les premiers travaux ont débuté en février 1995, dans le cadre du programme national du ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques et du ministère de l’Environnement.
Créé entre 1995 et 1999, le parc concentre depuis ses efforts sur la restauration de l’habitat, la protection de la faune et de la flore indigènes, ainsi que la réintroduction de la gazelle dorcas (Gazella dorcas), de l’oryx à cornes de sabre (Oryx dammah) et de l’autruche d’Afrique du Nord (Struthio camelus camelus). Il est bordé au nord par les chaînes de montagnes qui marquent la frontière entre les gouvernorats de Tozeur et de Gafsa, au sud par le Chott El-Djerid, à l’est par le gouvernorat de Kébili et à l’ouest par le village de Dghoumes. D’une superficie totale d’environ 8 000 hectares, le parc est divisé en une zone montagneuse (3 000 hectares) au nord, avec une altitude moyenne de 370 mètres, une zone de piémont (3 800 hectares) qui forme la zone intermédiaire entre les montagnes et le chott, connu localement sous le nom de «Chareb», et des zones de steppe salée au sud qui se confondent avec le chott El-Djerid (1 200 hectares).
Régénération d’espèces locales
La végétation comprend des espèces typiques de montagne, des communautés végétales steppiques et des plantes halophytes (tolérantes au sel) autour du chott.
Une attention particulière a été accordée à la régénération d’espèces locales telles que l’Acacia raddiana, grâce à des interventions de conservation des sols et de reboisement. Ces initiatives ont progressivement restauré la végétation de la zone, favorisant ainsi les communautés végétales sahariennes.
Le parc abrite plus de 20 espèces de mammifères et une avifaune diversifiée, avec plus de 50 espèces d’oiseaux résidents et migrateurs recensées. Environ 16 espèces de reptiles ont également été recensées dans le parc.
Le parc national de Dghoumes constitue un excellent exemple de restauration des steppes sèches.
La Maison de la poésie Rhône-Alpes, qui publie la revue de poésie Bacchanales, édite un numéro hors-série, consacré à un recueil du poète palestinien, Ghassan Zaqtane, traduit par le poète marocain, Abdellatif Laâbi.
L’ouvrage, ‘‘Les Barbares, mes intimes’’ est une édition bilingue, aérée, soigneusement imprimée, regroupant des poèmes, à la teneur essentielle, sans fioritures de langage, portant la blessure de la terre et des êtres, opposant à la mort, la beauté des choses simples, attaches de résilience à l’innommable oppression.
La poésie de Ghassan Zaqtane est loin du discours manifeste, de la parole faite propagande, elle émerge comme un perce-neige dans la froidure de notre humanité coupable. Sa dimension métaphorique l’élève à l’écriture du quotidien dans une nostalgie forte, entre amour, douleur et espoir.
Par cette traduction, Abdellatif Laâbi poursuit son périple dans l’effort à rapprocher la poésie palestinienne du public de langue française. La poésie palestinienne constitue souvent un paysage humain qui déjoue la volonté de défigurer le droit des Palestiniens à avoir une vie digne et libre comme tous les peuples.
Aussi faut-il saluer la revue Bacchanales d’aider à desserrer l’étau et porter, par cet ouvrage, le poème, ce qui contribue à la clarification.
Ghassan Zaqtane, est né en 1954 à Bayt Jala, près de Bethléem, où sa famille s’esr réfugiée en 1948. Il a vécu au camp d’Al-Karamah puis en Jordanie, au Liban, au Yémen du Sud, en Syrie et en Tunisie. Il est rentré en Palestine en 1994 où il vit. Il peut être considéré comme une figure marquante de la littérature palestinienne actuelle. Il est parmi les poètes invités par Le Marché de la poésie et La Maison de la poésie à Paris au mois de juin 2025.
Tahar Bekri
وحدها في الطريق إلى البيت
بلادي التي لا بلاد لها
وحدها في الطريق الطويل إلى البيت
بستانها خلفها و الطيور
التي شربت من مياه الوضوء
مرّ عليها الغبار
و مرّ بها البرد والريح مرّت
و مرّ بها عابرون قساة
و مرّ بها أنبياء رعاة
و ظلّت هناك على حافة الكون
حنطيّة في الطريق
و بيضاء ، بيضاء
.بيضاء في الحلم من غير سوء
Seul sur le chemin de la maison
Mon pays dénué de pays
Seul sur le chemin vers le foyer
Son verger est derrière lui
Ainsi que les oiseaux
Qui ont bu l’eau des ablutions
La poussière l’a quittée, et le vent
Il a connu le froid
Des étrangers de passage cruels
Des bergers prophètes
Et il est resté là au bord de l’univers
Blanc, blanc
Blanc dans le rêve
Sans penser à mal
Trad. par Abdellatif Lâabi
« Les barbares, mes intimes », Ed. La Maison de la poésie Rhône-Alpes, Saint-Martin d’Hères, 2025, 105 p. 17 euros.
La Russie considère que Volodymyr Zelenski a dépassé toutes les lignes rouges en attaquant ses bases aériennes, lors d’une opération menée par l’armée ukrainienne à l’aide de drones, le 1er juin 2025. Moscou a publié une déclaration qualifiant l’opération ‘‘Toile d’araignée’’ d’attaque terroriste, atteignant des cibles militaires jusqu’en Sibérie et dans la région de l’Amour, à la frontière avec la Chine. Selon une enquête du Washington Post, appuyée par des vidéos et images satellites, au moins 13 appareils ont bel et bien été endommagés. (Ph. Quatre Tu-95 détruits à la suite de l’opération «Toile d’araignée» du SBU sur la base aérienne de Belaïa / Le chef du service de sécurité d’Ukraine Vassyl Maliouk avec des plans et photos de bases aériennes russes).
Habib Glenza, à Lodz, Pologne.
Au cours d’un entretien téléphonique avec son homologue américain, Donald Trump, Vladimir Poutine a laissé entendre qu’après ces attaques, les chances d’une paix durable s’amenuisent tant que Zelenski sera à la tête d’un Etat qualifié de «terroriste».
Lors de cet entretien, le président russe, qui affectionne les symboles historiques, a comparé l’opération ‘‘Toile d’araignée’’ à l’attaque japonaise contre la base de la marine américaine de Pearl Harbor à Hawaï en 1941, rappelant ainsi à son homologue américain que c’est suite cette attaque, que les Etats-Unis se sont décidés à utiliser la bombe nucléaire contre le Japon, à Hiroshima et Nagasaki, allusion limpide au droit de la Russie de riposter, en utilisant des bombes nucléaires dites «tactiques».
S’exprimant après son entretien téléphonique avec Poutine, Trump a déclaré : «Le président Poutine a dit très clairement et très fermement qu’il estimait devoir répondre aux récentes attaques contre les aérodromes».
Une guerre existentielle pour la Russie
Selon The Kyiv Independent, certains commentateurs russes, favorables à la guerre, ont affirmé que le Kremlin devrait riposter à l’opération ‘‘Toile d’araignée’’ en lançant une attaque nucléaire contre les aérodromes des pays de l’Otan. La menace n’est pas anodine, et le risque est réel.
En effet, ceux qui connaissent la ténacité montrée par les Russes durant la seconde guerre mondiale dans leur guerre contre les Nazis allemands savent qu’il n’y aura pas de paix entre la Russie et l’Ukraine des «banderas néo-nazis», selon la terminologie russe, poussée par l’Occident, et tout particulièrement par l’Angleterre, l’Allemagne et la France, qui soutiennent son effort de guerre.
On sait que la guerre en Ukraine est existentielle pour la Russie qui ne permettra jamais la présence de l’Otan à ces frontières directes. De son côté, l’Occident cherche, à tout prix, à gagner cette guerre, qui ne prendra fin que lorsque l’Ukraine aura capitulé où lorsque la Russie aura utilisé la bombe atomique. C’est la crainte que l’on devrait avoir, et pas seulement en Europe de l’Est, qui est aujourd’hui sur un volcan, en raison de l’enlisement des deux parties dans une logique de guerre totale.
La Fifa, anticipant un immense intérêt pour la Coupe du Monde des Clubs, à laquelle la Tunisie sera représentée par l’Espérance de Tunis, avait initialement budgété des milliards de dollars de recettes. Mais les diffuseurs et les sponsors – les deux principales sources de revenus potentiels – étaient tièdes. Les négociations avec Apple ont échoué. À l’approche du tirage au sort, aucun partenaire télévisuel n’avait été annoncé. Et les sponsors commençaient tout juste à apparaître. Mais en décembre, la Fifa a annoncé que DAZN avait acquis les droits de diffusion mondiaux.
Deux personnes au courant de l’affaire ont confirmé que la transaction s’élevait à environ un milliard de dollars, soit le même montant que celui investi par le fonds souverain saoudien dans DAZN deux mois plus tard. Et qui a permis à la Coupe du Monde des Clubs 2025 d’avoir lieu.
Les billets sont disponibles via la Fifa et Ticketmaster. Mais à l’approche du match d’ouverture, il en reste beaucoup pour la plupart des matchs. Face à une demande relativement faible, la Fifa a réduit le prix des billets pour la plupart des matchs, parfois de plus de 50%.
Alors, la Coupe du Monde des Clubs sera-t-elle un événement majeur ?
C’est possible. À bien des égards, elle devrait l’être. Mais la plupart des experts s’attendent à ce que l’édition 2025 soit un mélange d’animations, de contretemps, de stades pleins et de ratés.
Même un mélange de situations devrait suffire à relancer la Coupe du Monde des Clubs et à la placer sur la voie du succès en 2029 et au-delà. (Elle pourrait revenir aux États-Unis en 2029.)
Une flottille civile partie d’Europe est en route vers Gaza. À son bord, deux figures qui déchaînent passions et polémiques : la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, et la nouvelle députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan. Leur objectif : acheminer une aide humanitaire d’urgence aux civils gazaouis, dans un territoire ravagé par 8 mois de guerre et plus de 18 ans de blocus. Leur démarche, pacifique mais hautement politique, fait ressurgir des questions fondamentales sur la responsabilité internationale, la mémoire des peuples, et la légitimité de la désobéissance face au silence des dirigeants politiques, qui se font complice du génocide perpétré par Israël contre les Palestiniens.
Djamal Guettala
Partie du port italien de Catane, la flottille baptisée Madleen transporte plusieurs tonnes de produits et matériels de première nécessité : du lait pour enfant, des kits médicaux, des filtres à eau, des vivres. Mais ce que redoutent les autorités israéliennes n’est pas tant la cargaison que la charge symbolique de cette traversée.
Dans un contexte de guerre où Gaza est coupée du monde, tout accès maritime devient un enjeu politique. En cela, le Madleen n’est pas un navire comme les autres : il veut forcer les regards, et peut-être ouvrir une brèche dans l’indifférence.
Une Méditerranée qui relie les résistances
Greta Thunberg, déjà connue pour avoir traversé l’Atlantique à la voile pour dénoncer l’inaction climatique, assume ici un autre combat : celui du droit humanitaire.
Quant à Rima Hassan, juriste de formation, militante des droits palestiniens et nouvelle élue européenne, elle revendique un acte de présence. Fille de réfugiés palestiniens née dans un camp en Syrie, elle explique : «Ce que nous faisons n’est pas illégal. Ce qui est illégal, c’est d’affamer un peuple en toute impunité.»
Leur action résonne avec force dans l’espace euro-méditerranéen. Elle s’inscrit dans une histoire plus large, où les sociétés civiles du Nord et du Sud – du Maghreb à l’Europe – refusent de rester complices par le silence officiel des grands de ce monde.
Israël menace, l’équipage persiste
Alors que le Madleen approche de la zone maritime interdite imposée par Israël au large de Gaza, les tensions s’exacerbent. Des drones militaires israéliens ont été aperçus au-dessus de la flottille. Le gouvernement israélien, par la voix de porte-parole de Tsahal, a prévenu : tout navire s’approchant de Gaza sera considéré comme une «menace à la sécurité nationale».
L’équipage, composé de douze humanitaires et militants venus d’Espagne, de Norvège, de Suède et de France, reste déterminé. «Nous sommes en eaux internationales. Notre mission est pacifique. Nous irons jusqu’au bout, sauf si on nous arrête par la force», explique un membre de la coalition Freedom Flotilla, à l’origine de cette action.
Gaza entre blocus et abandon
Depuis le début de l’offensive israélienne sur Gaza en octobre 2023, plus de 54 000 morts et plus de 125.000 blessés palestiniens sont à déplorer (au 5 juin 2025), selon les chiffres du ministère de la Santé à Gaza. La situation humanitaire est qualifiée de «catastrophique» par les ONG internationales. L’acheminement de l’aide par voie terrestre est soumis à des blocages, des inspections arbitraires, voire des destructions. C’est dans ce contexte que la mer redevient un canal d’accès… mais aussi un théâtre de confrontation.
En choisissant de naviguer à contre-courant des logiques d’enfermement, cette flottille réactive une mémoire méditerranéenne : celle d’une mer qui a longtemps relié les peuples, avant de devenir un espace de fermeture, de surveillance, de naufrages et de frontières meurtrières.
Et dans le monde arabe ?
La démarche de Greta Thunberg et Rima Hassan soulève aussi une question inconfortable pour les opinions publiques du monde arabe : pourquoi faut-il que ce soient des voix européennes, parfois isolées, qui s’exposent ainsi, quand tant de gouvernements arabes se contentent de protestations verbales ou de calculs géopolitiques ? Ce n’est pas une accusation, mais un constat douloureux. Les peuples, eux, continuent d’exprimer leur solidarité : à Tunis, à Alger, à Rabat ou au Caire, des comités citoyens suivent avec attention la progression du navire.
En mer, les vents sont incertains. Mais sur le rivage, une certitude émerge : Gaza n’est pas seule. Et face aux barbelés invisibles du blocus, ce sont parfois de simples voiles civiles qui portent le plus loin la parole des opprimés.