Menaces de Trump : une aubaine pour l’industrie britannique post-Brexit?
La Grande-Bretagne semble entrer dans une phase de repositionnement commercial, bénéficiant de nouveaux accords avec les États-Unis et l’Union européenne. Le réajustement de son cadre commercial, après sa sortie de l’Union européenne (Brexit), crée une nouvelle dynamique pour son économie et sa production industrielle, selon une analyse de la chaîne américaine CNBC publiée lundi 21 juillet.
Selon Markus Altmann, vice-président de la Chambre de commerce britannique en Allemagne, le Royaume-Uni dispose d’importantes réserves de capacité industrielle après le Brexit. Si un écart tarifaire significatif apparaît entre le Royaume-Uni et l’UE, le pays pourrait saisir l’occasion de retrouver son rôle de pôle industriel majeur en Europe.
A noter que la Grande-Bretagne a déjà conclu un accord avec les États-Unis qui réduit les droits de douane sur les voitures à 10 % et lui accorde les droits de douane les plus bas possibles sur les importations d’acier. De plus, le gouvernement travailliste de Keir Starmer, opposé au Brexit, a convenu avec Bruxelles d’un nouveau cadre pour une « réinitialisation » des échanges commerciaux après des années de tensions.
Cette dynamique positive intervient après une période d’incertitude importante pour les entreprises britanniques, qui ont dû faire face à davantage d’obstacles bureaucratiques et de difficultés d’accès au marché de l’UE après le Brexit. Néanmoins, l’UE est restée le premier partenaire commercial du Royaume-Uni et, en 2024, elle représentait plus de 50 % des exportations de marchandises britanniques, selon la Commission européenne.
Les grandes entreprises – notamment du secteur financier, comme Goldman Sachs et JP Morgan – ont transféré leurs opérations vers des centres financiers de l’UE comme Dublin, Paris, Amsterdam et Francfort. Même si l’ampleur du déménagement a finalement été plus petite que prévu initialement.
Malgré la relative normalité commerciale qui a été atteinte, la possibilité que la Grande-Bretagne bénéficie d’une détérioration des relations commerciales entre les États-Unis et l’UE reste incertaine. Le président Donald Trump a proposé des droits de douane de 30 % sur les produits européens, avec une date de mise en œuvre possible au 1er août. Cependant, l’instabilité de sa politique rend incertaine la question de savoir si ces droits de douane seront finalement appliqués, s’ils seront augmentés ou réduits par rapport à la ligne tarifaire existante de 10 %.
Pour Carsten Nickel, PDG de Teneo, même si des droits de douane sont appliqués, le transfert des investissements de l’UE vers la Grande-Bretagne ne se produira pas immédiatement. L’horizon temporel du transfert d’unités de production est pluriannuel, voire décennal. De plus, l’avantage comparatif du Royaume-Uni réside dans les services financiers et non dans l’industrie lourde ou la fabrication de haute technologie, un secteur dans lequel des pays comme l’Allemagne et l’Italie se distinguent.
L’idée que les entreprises transfèrent immédiatement leur production de pays comme l’Allemagne ou la Suisse vers le Royaume-Uni, en raison de sa relation privilégiée avec les États-Unis, est irréaliste dans les circonstances actuelles, souligne l’article de CNBC.
Le Royaume-Uni peut trouver des opportunités dans cet environnement complexe. Mais les saisir nécessite une planification minutieuse, des investissements à long terme et le maintien de relations commerciales stables avec l’Europe et les États-Unis.
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