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Heute — 22. April 2025Haupt-Feeds

Inde – Etats-Unis : Modi et Vance discutent d’un accord commercial 

22. April 2025 um 11:45

Le vice-président américain, J.D. Vance, s’est entretenu avec le Premier ministre indien, Narendra Modi, à New Delhi. Et ce, dans le cadre de sa première visite officielle dans ce pays.

Le vice-président américain, J.D. Vance, a rencontré, lundi 21 avril 2025, à New Delhi, le Premier ministre indien, Narendra Modi. A l’ordre du jour : des discussions sur les progrès réalisés dans le cadre d’un accord commercial bilatéral entre les deux pays. Cette rencontre intervient dans le cadre d’une pause de 90 jours concernant les nouveaux droits de douane américains annoncés par le président Donald Trump plus tôt ce mois-ci.

Selon un communiqué du cabinet du Premier ministre indien, les discussions ont porté sur le commerce, la technologie et la coopération en matière de défense. Les deux responsables ont salué les progrès significatifs réalisés dans les négociations en vue d’un accord commercial bilatéral Inde-États-Unis mutuellement bénéfique. Lequel aura pour axe sur le bien-être des populations des deux pays.

Roi des tarifs douaniers

En effet, l’accélération de la conclusion d’un accord commercial est une priorité pour les deux pays, qui visent à doubler leurs échanges commerciaux bilatéraux d’ici 2030. Et ce, comme convenu entre Modi et Trump lors de leur rencontre à Washington en février. A cet égard, le Premier ministre a été l’un des premiers dirigeants mondiaux à rencontrer Trump après son entrée en fonction. Le président américain a qualifié à plusieurs reprises l’Inde d’« abuseur des droits de douane » et de « roi des tarifs douaniers ». Tout en qualifiant Modi de « négociateur coriace ».

Cependant, à l’heure actuelle, l’incertitude règne dans ce pays d’Asie du Sud concernant les échanges commerciaux avec les États-Unis. Après que Trump a imposé des droits de douane élevés à des nations du monde entier, y compris l’Inde. Bien qu’il ait ensuite retardé les droits de douane de 90 jours.

New Delhi n’a pas réagi à la décision de Trump, déclarant publiquement qu’elle « étudierait les implications » des droits de douane sur les exportations indiennes vers les États-Unis. Parallèlement, les médias locaux ont suggéré que le gouvernement indien cherchait à accélérer la conclusion d’un accord commercial avec Washington qui éliminerait les barrières tarifaires et non tarifaires à l’expansion des échanges. Reuters avait précédemment rapporté que le gouvernement Modi était disposé à réduire les droits de douane sur plus de la moitié de ses importations en provenance des États-Unis, qui s’élevaient à 41,8 milliards de dollars en 2024, dans le cadre d’un accord commercial.

Visite politique et familiale

La visite de Vance en Inde est son premier déplacement officiel en tant que vice-président. Il était accompagné de son épouse Usha Vance, d’origine indienne, et de leurs enfants. Modi et Vance ont tenu des réunions à huis clos à la résidence du Premier ministre avant que le vice-président et sa famille ne se rendent à Jaipur et Agra.

Les États-Unis sont le premier partenaire commercial de l’Inde, avec des échanges bilatéraux atteignant 131 milliards de dollars au cours du dernier exercice, selon les données gouvernementales. L’Inde exporte davantage vers les États-Unis qu’elle n’en importe. Ce qui se traduit par un excédent commercial de plus de 41 milliards de dollars.

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Tunisie-Libye : accord douanier pour renforcer la lutte contre la contrebande et faciliter les échanges

Von: walid
22. April 2025 um 10:35

La direction générale des douanes et son homologue libyenne ont convenu, lundi, de mettre sur pied un mécanisme de communication instantané permettant de raffermir l’échange d’informations en matière de lutte contre la contrebande et les infractions douanières.

Les deux parties ont également décidé d’adopter un document de livraison et de réception des opérations d’importation, d’exportation et de transit assorti des justificatifs et pièces y afférents.

Cité dans un communiqué de la direction générale des douanes, cet accord figure parmi les résultats importants issus des travaux de la réunion de la commission technique mixte tuniso-libyenne des douanes, tenue au siège de la direction générale de l’autorité douanière libyenne et coprésidée par les responsables des autorités douanières des deux pays.

Aussi, les deux parties ont élaboré, dans le cadre de la même réunion, une série de recommandations visant à renforcer la coopération douanière, à faciliter la circulation des voyageurs et les échanges commerciaux.

Ils ont, dans ce contexte, passé en revue les moyens permettant de résoudre les problèmes liés à l’identification du pays d’origine des produits et des marchandises.

S’agissant du volet de formation et de recyclage, les deux parties ont convenu de prévoir un planning de formation destiné à améliorer le niveau de compétence des agents et des officiers relevant des autorités douanières des deux pays.

Par ailleurs, les deux parties ont évoqué la question de la révision de la liste des marchandises étrangères exemptes du transit de la Tunisie vers la Libye et les moyens permettant d’activer le mécanisme du point d’accès douanier commun de Ras Jedir.

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Gestern — 21. April 2025Haupt-Feeds

Droits de douane : la mise en garde de la Chine contre des accords avec les USA à ses dépens

21. April 2025 um 15:45

Pékin accuse Washington d’abuser des droits de douane et met en garde les pays contre la conclusion d’un accord économique plus large avec les États-Unis à ses dépens. Intensifiant ainsi sa rhétorique dans une guerre commerciale en spirale entre les deux plus grandes économies du monde.

Pékin s’opposera fermement à toute partie concluant un accord aux dépens de la Chine et « prendra des contre-mesures de manière résolue et réciproque », a déclaré son ministère du Commerce.

Celui-ci répondait à un rapport de Bloomberg, citant des sources proches du dossier, selon lequel l’administration Trump se prépare à faire pression sur les pays qui cherchent à obtenir des réductions ou des exemptions tarifaires de la part des États-Unis pour freiner le commerce avec la Chine, notamment en imposant des sanctions monétaires.

Il faut rappeler que le président Donald Trump a suspendu les droits de douane drastiques qu’il avait annoncés sur des dizaines de pays le 2 avril, à l’exception de ceux sur la Chine, ciblant la deuxième plus grande économie du monde pour les taxes les plus importantes.

En effet, par une série de mesures, Washington a relevé les droits de douane sur les importations chinoises à 145 %, incitant Pékin à imposer des droits de rétorsion de 125 % sur les produits américains, instaurant de fait des embargos commerciaux entre les deux pays. La Chine a récemment indiqué que ses propres taux uniformes n’augmenteraient pas davantage.

Abus de “position dominante“

« Les États-Unis ont abusé des tarifs douaniers sur tous leurs partenaires commerciaux sous le couvert de la soi-disant “équivalence“, tout en forçant toutes les parties à entamer avec eux des négociations sur des soi-disant “tarifs réciproques“ », a déclaré le porte-parole du ministère chinois du Commerce.

La Chine est déterminée et capable de sauvegarder ses propres droits et intérêts, et est disposée à renforcer la solidarité avec toutes les parties, souligne le ministère.

« Le fait est que personne ne veut choisir un camp », estime Bo Zhengyuan, associé du cabinet de conseil politique Plenum, basé en Chine.

Si les pays dépendent fortement de la Chine en termes d’investissement, d’infrastructures industrielles, de savoir-faire technologique et de consommation, je ne pense pas qu’ils adhéreront aux exigences américaines. De nombreux pays d’Asie du Sud-Est appartiennent à cette catégorie.

Les droits de douane contre la paix dans le monde

Poursuivant une position ferme, Pékin convoquera cette semaine une réunion informelle du Conseil de sécurité des Nations unies pour accuser Washington d’intimider et de « jeter une ombre sur les efforts mondiaux pour la paix et le développement » en utilisant les tarifs douaniers comme arme.

Plus tôt ce mois-ci, le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, a déclaré que près de 50 pays l’avaient contacté pour discuter des droits de douane supplémentaires élevés imposés par Trump.

Plusieurs discussions bilatérales sur les tarifs douaniers ont eu lieu depuis : le Japon, par exemple, envisage d’augmenter ses importations de soja et de riz dans le cadre de ses négociations avec les États-Unis; l’Indonésie prévoit d’augmenter ses importations de produits alimentaires et de matières premières des États-Unis et de réduire les commandes d’autres pays.

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DHL suspend les expéditions mondiales de plus de 800 dollars aux consommateurs américains

21. April 2025 um 13:57

DHL Express, une division de la Deutsche Post allemande, déclare avoir suspendu les expéditions mondiales d’entreprise à consommateur d’une valeur de plus de 800 dollars ($) à des particuliers aux États-Unis à partir de ce lundi  21 avril,  car les changements réglementaires des douanes américaines ont allongé le dédouanement.

DHL a imputé cet arrêt aux nouvelles règles douanières américaines qui exigent un traitement officiel pour tout envoi d’une valeur supérieure à 800 dollars. Le minimum était de 2 500 dollars jusqu’à une modification le 5 avril.

Toutefois, la société précise dans un communiqué que les expéditions interentreprises ne seraient pas suspendues, mais pourraient subir des retards. Les envois de moins de 800 $, destinés aux entreprises ou aux particuliers, ne sont pas concernés par ces changements. Elle ajoute que cette mesure est temporaire.

En réponse à des questions de Reuters dernièrement, DHL a déclaré qu’elle continuerait à traiter les expéditions de Hong Kong vers les États-Unis « conformément aux règles et réglementations douanières applicables » et qu’elle « travaillerait avec nos clients pour les aider à comprendre et à s’adapter aux changements prévus pour le 2 mai ».

Cette précision fait suite à l’annonce de Hongkong Post, durant la semaine du 14 avril, de suspendre les services de courrier pour les marchandises envoyées par voie maritime aux États-Unis, accusant les États-Unis de « harcèlement » après que Washington a annulé les dispositions commerciales en franchise de droits pour les colis en provenance de Chine et de Hong Kong.

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Le sage conseil d’un jeune chinois aux Américains

21. April 2025 um 12:41

C’est l’un de ces millions de jeunes chinois brillants, très actifs sur les réseaux sociaux, en particulier TikTok, pour défendre leur pays et mettre en valeur le fabuleux développement et les stupéfiantes réalisations accomplis en quatre décennies.

Mais rappelons d’abord que la décision irréfléchie du président américain de déclencher une guerre commerciale qui vise en premier lieu la Chine, n’a pas fait réagir uniquement les autorités chinoises qui ont répondu du tac au tac. Cette décision a fait réagir aussi la multitude de citoyens qui se sont rués sur les réseaux sociaux pour exprimer colère, ironie, sarcasme ou, plus raisonnablement, des conseils. Tout en expliquant aux Américains les raisons profondes de leurs difficultés croissantes et de la détérioration de leur niveau de vie.

L’une de ces réactions qui a été la plus remarquée et la plus partagée par le public américain est une vidéo d’une minute et demie dans laquelle un jeune chinois d’une vingtaine d’années, malgré son jeune âge, a pu expliquer dans un langage à la fois simple et profond les raisons qui font que c’est la Chine et non les Etats-Unis qui a bénéficié des quatre décennies de relations économiques et commerciales intenses entre les deux pays. Et que la faute n’incombe pas à Beijing, mais à Washington.

Vu l’importance, la pertinence et la profondeur de l’analyse faite par ce jeune chinois dans sa vidéo d’une minute et demie postée sur TikTok, nous avons cru utile de la traduire intégralement :

« Ils vous volent aveuglément et vous les en remerciez. C’est une tragédie, une arnaque. Américains, vous n’avez pas besoin de droits de douane, vous avez besoin d’une révolution. Pendant des décennies, votre gouvernement et vos oligarques ont délocalisé vos emplois en Chine. Non pas pour la diplomatie, ni pour la paix, mais pour exploiter une main-d’œuvre bon marché. Et ce faisant, ils ont éreinté votre classe moyenne et écrasé votre classe ouvrière. Ils vous disent d’être fiers de votre pays, tout en sacrifiant votre avenir pour leurs profits.

Et oui, la Chine a gagné de l’argent. Mais nous l’avons utilisé pour construire des routes et sortir des millions de personnes de la pauvreté, financer les soins de santé et améliorer le niveau de vie. Nous réinvestissons dans notre peuple. Ma famille en profite aussi.

Et qu’ont fait vos oligarques? Ils ont acheté des yachts, des jets privés et des villas avec terrains de golf. Ils manipulent les marchés, se dérobent au fisc et investissent des milliards de dollars dans des guerres sans fin. Et vous? Vos salaires stagnent, vos coûts de santé montent en flèche, sans parler de vos dettes. Mais vous continuez à agiter des drapeaux, probablement fabriqués en Chine, pendant qu’ils vous vident les poches.

Pendant 40 ans, la Chine et les États-Unis ont profité du commerce et de l’industrie manufacturière, mais un seul d’entre nous a utilisé cette richesse pour construire. Ce n’est pas la faute de la Chine. C’est la vôtre. Vous avez laissé faire. Vous avez laissé vos oligarques vous nourrir de mensonges, tout en faisant de vous des citoyens obèses, pauvres et accros. Maintenant, ils accusent la Chine d’être responsable du désastre qu’ils ont créé.

Américains, je ne pense pas que vous ayez besoin de droits de douane. Vous devez vous réveiller. Vous avez besoins de reprendre votre pays en main. Vous avez besoin de révolution. ».

Une analyse brillante qui ne comporte ni haine contre les Etats-Unis, ni démagogie, ni contre-vérité. C’est un fait connu de tous que dans les années 60 et 70 du siècle dernier, un ouvrier américain dans l’industrie était payé 35 dollars l’heure. Avec la délocalisation industrielle vers la Chine, décidée par des oligarques à la recherche effrénée de profits, des millions d’ouvriers se sont trouvés soit au chômage, soit employés dans les chaines de distribution ‘’Walmart’’ pour 7 dollars l’heure…

Juste une précision : le jeune chinois a parlé de « milliards de dollars investis dans des guerres sans fin ». Ce sont en fait des trillions de dollars que les Etats-Unis ont dépensé dans leurs guerres sans fin depuis le début de ce siècle. Même l’Afro-Américain Barack Obama, le président qui a raflé en 2009 le plus sérieusement du monde le Prix Nobel de la Paix, a lancé durant sa présidence 26 000 bombes sur sept pays musulmans. Et il s’en vanta à la fin de son mandat !

Ce que la plupart des Américains ignorent est que les guerres sans fin engagées par leur pays, sont faites à crédit et non en taxant comme il se doit les oligarques, les millionnaires et les milliardaires. L’Amérique poursuit ses guerres sans fin en vendant les bons de trésor aux Chinois, aux Japonais, aux Sud-Coréens et à quelques Européens. D’où la faramineuse dette de 36 trillions de dollars qui pèse sur le peuple américain. Une dette si lourde qu’il est peu probable qu’elle puisse être remboursée un jour.

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La Tunisie doit parer à la baisse des revenus d’exportation de l’huile d’olive

20. April 2025 um 08:51

Les recettes d’exportation de l’huile d’olive tunisienne sont en baisse de 25,8% par rapport à la même période de la campagne 2023/2024, avec 2 126,2 millions de dinars tunisiens (644 millions d’euros) enregistrées au terme des cinq premiers mois de la campagne 2024/2025 (à fin mars 2025).

Imed Bahri

C’est ce que révèlent les données publiées par l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), soulignant que cette baisse a été enregistrée malgré l’augmentation de 46,3% des quantités exportées (157 200 tonnes à fin mars 2025). Elle s’explique par la forte réduction du prix moyen de l’huile d’olive en mars 2025 (- 54% par rapport au même mois de la campagne précédente), avec une variation entre 8 et 18,4 dinars/kg (2,42 – 5,57 euros/kg), selon la catégorie.

Les quantités d’huile d’olive conditionnées ne représentent que 10,2% du volume exporté.

Des perspectives peu rassurantes

L’Onagri fait état d’une quasi-stagnation de la part d’huile conditionnée exportée par rapport à la même période de la campagne précédente. La catégorie de l’huile d’olive extra vierge représente à elle seule 82,7 % du volume total exporté. Seulement 15,8% du chiffre d’affaires provient des exportations d’huile d’olive conditionnée

Le marché européen attire la plus grande part des exportations tunisiennes d’huile d’olive (60,8%), suivi de l’Amérique du Nord (23,2%) et de l’Afrique avec seulement 9,8%.

Le principal importateur d’huile d’olive tunisienne est l’Italie, avec une part de 29,8% des quantités exportées au cours des cinq premiers mois de la campagne 2024/2025, suivie de l’Espagne (26,9%) et des Etats-Unis (18,6%).

Quant à l’huile d’olive biologique, le volume d’exportation a atteint 30 000 tonnes, pour une valeur d’environ 411,2 millions de dinars tunisiens (124,6 millions d’euros à fin mars 2025).

Toutefois, la part de l’huile d’olive biologique conditionnée ne dépasse pas 4% du volume total d’huile d’olive biologique exportée. Le prix moyen de l’huile d’olive biologique était de 13,70 dinars/kg (4,15 euros/kg), avec une fourchette comprise entre 13,51 dinars/kg (4,09 euros/kg) pour l’huile en vrac et 18,12 dinars/kg (5,49 euros/kg) pour l’huile conditionnée.

Le principal importateur d’huile d’olive biologique tunisienne est l’Italie, avec 60% des quantités exportées, suivie de l’Espagne (20%) et des Etats-Unis (11%).

Des solutions alternatives à rechercher

Enfin, l’imposition récente par l’administration américaine d’un droit de douane de 28% aux importations en provenance de la Tunisie va se répercuter négativement sur les exportations tunisiennes vers les Etats-Unis, qui sont majoritairement constituées d’huile d’olive, et à un degré moindre de dattes et de produits d’artisanat.

Le début de récession observé dans l’économie mondiale, et notamment en Europe, qui absorbe entre 70 et 80% des exportations tunisiennes ne va pas arranger les choses non plus pour ce qui reste de cette année et le déficit de la balance commerciale tunisienne, déjà astronomique, va s’aggraver davantage. Ce qui ne va pas arranger les finances publiques, très mal en point avec un fort endettement public, sachant que les recettes d’exportation de l’huile d’olive ont souvent aidé à soulager le déséquilibre de la balance extérieur.

Avis de tempête donc à l’horizon, et les autorités sont averties : elles doivent trouver des solutions de rechange à la baisse attendue des exportations d’huile d’olive. Sinon, bonjour tristesse !

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La Chine n’achète plus de GNL américain

19. April 2025 um 13:35

La Chine a « complètement » arrêté ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) américain pendant plus de dix semaines, étendant la guerre commerciale entre Pékin et Washington à la coopération énergétique. C’est ce que rapporte le Financial Times, citant des données sur le transport maritime.

Dans un contexte de tensions commerciales croissantes, la Chine a imposé des droits de douane sur les hydrocarbures américains – jusqu’à 99% –, les excluant ainsi de son marché.

Ce bras de fer avec la Chine s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne américaine visant plusieurs pays. Alors que la plupart des droits de douane ont été suspendus pendant 90 jours, la Chine en a été exclue et s’expose à des droits de douane pouvant atteindre 145%. En représailles, Pékin a imposé des droits de douane de 125% sur les produits américains et a limité les exportations de minéraux de haute technologie clés.

La guerre commerciale touche le secteur énergétique

Depuis février, lorsqu’un méthanier de 69 000 tonnes en provenance de Corpus Christi, au Texas, est arrivé dans la province du Fujian, la Chine n’a pas reçu de GNL, ce qui signale une rupture brutale du commerce de l’énergie, a indiqué le média, citant des négociants en énergie basés en Chine.

Un deuxième pétrolier a été redirigé vers le Bangladesh qui n’a pas réussi à arriver avant que la Chine n’impose un tarif de 15% sur le GNL américain le 10 février. Le tarif a depuis été augmenté à 49%, rendant le GNL américain trop cher pour les acheteurs chinois dans un avenir prévisible.

« Il y aura des conséquences à long terme », a déclaré Anne-Sophie Corbeau, spécialiste du gaz au Centre de politique énergétique mondiale de l’Université Columbia, citée par le Financial Times« Je ne pense pas que les importateurs chinois de GNL passeront un jour de nouveaux contrats avec les États-Unis ».

Selon la plateforme Kpler, des entreprises chinoises telles que PetroChina et Sinopec ont signé 13 contrats de GNL à long terme avec des terminaux américains, dont certains sont valables jusqu’en 2049. Ces accords ont été cruciaux pour le lancement de grands projets de GNL aux États-Unis. Cependant, les développeurs chercheraient désormais à renégocier les conditions en raison de l’inflation et des coûts liés aux tarifs douaniers.

Quid des achats de pétrole américain par la Chine?

Pékin aurait également réduit ses achats de pétrole américain de 90% dans le cadre de la guerre tarifaire.

L’impasse avec les États-Unis pourrait renforcer les liens énergétiques déjà florissants de la Chine avec la Russie, jetant le doute sur l’expansion massive des terminaux GNL de plusieurs milliards de dollars aux États-Unis et au Mexique, a déclaré le média.

Plus tôt cette semaine, l’ambassadeur de Chine en Russie a déclaré que Pékin était prêt à augmenter ses importations de GNL russe. « Je suis certain qu’il y a beaucoup d’acheteurs. Ils sont nombreux à demander à l’ambassade de les aider à établir des contacts avec des fournisseurs russes, et je pense qu’il y aura certainement davantage d’importations », a déclaré Zhang Hanhui aux journalistes. Il a ajouté que les deux pays avaient discuté du projet de gazoduc « Power of Siberia-2 » reliant la Russie à la Chine.

La Russie est devenue le troisième fournisseur de GNL de la Chine, après l’Australie et le Qatar. L’année dernière, la Chine était le premier acheteur de GNL russe en Asie, avec 7 millions de tonnes d’importations.

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Kristalina Georgieva : le « tremblement de terre » du commerce mondial va affecter la croissance

18. April 2025 um 14:17

Les tensions commerciales croissantes et les changements radicaux du système commercial mondial entraîneront des révisions à la baisse des prévisions économiques du FMI. Mais une récession mondiale n’est pas attendue, a déclaré jeudi 17 avril 2025 la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.

Kristalina Georgieva a affirmé que les économies des pays sont mises à l’épreuve par un remaniement du système commercial mondial. Lequel a été déclenché ces derniers mois par les tarifs douaniers américains et les représailles de la Chine et de l’Union européenne. Et qui a entraîné des incertitudes dans le domaine de la politique commerciale et une volatilité extrême sur les marchés financiers.

« Les perturbations ont un coût […] Nos nouvelles prévisions de croissance incluront des baisses notables, mais pas de récession ». C’est ce qu’elle précise. Tout en ajoutant que les perspectives incluraient également des prévisions d’inflation plus élevées pour certains pays.

L’incertitude accrue a également augmenté le risque de stress sur les marchés financiers, selon Mme Georgieva. D’ailleurs, elle note que les récents mouvements des courbes de rendement des bons du Trésor américain devraient être considérés comme un avertissement. « Tout le monde souffre si les conditions économiques se détériorent », poursuit-elle.

Lire aussi : Et si la Chine s’attaquait aux T-Bonds qu’elle détient?

Le Fonds monétaire international avait prévu en janvier une croissance mondiale de 3,3 % en 2025 et de 3,3 % en 2026. Mardi 22 avril, il publiera une mise à jour des « Perspectives de l’économie mondiale ».

S’exprimant au siège du FMI à Washington avant les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à partir du 21 avril, la patronne du FMI n’a pas fourni de détails sur les révisions attendues. Cependant, elle a averti qu’une incertitude prolongée serait coûteuse.

En outre, elle souligne que les tensions commerciales couvaient depuis un certain temps mais qu’elles sont désormais « en ébullition ». Ainsi, elles exhortent les pays à réagir avec sagesse aux « changements soudains et radicaux » observés dans les tarifs douaniers, poussant le taux tarifaire effectif des États-Unis à des niveaux que le monde n’avait pas vus depuis des décennies.

« Alors que les géants s’affrontent, les plus petits pays sont pris dans les vagues des conséquences », s’inquiète enfin Kristalina Georgieva. La Chine, l’UE et les États-Unis sont les trois plus grands importateurs mondiaux. Ce qui signifie de grandes implications pour les petits pays qui sont plus exposés aux périodes de conditions financières plus strictes, conclut-elle.

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Trump – Meloni : gaz américain contre promesse sur les droits de douane

18. April 2025 um 12:30

La visite de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, à la Maison Blanche jeudi 17 avril pour la rencontre bilatérale avec le président américain, semble être un succès pour trouver un accord sur les droits de douane. Mais elle a dû promettre beaucoup aux États-Unis : des dépenses de défense accrues; davantage d’achats de gaz américain; et des investissements plus importants…

Après avoir quitté la salle du cabinet présidentiel, Meloni et Trump se sont ensuite rendus au bureau ovale pour une conférence de presse imprévue. « C’est un honneur d’accueillir la présidente Meloni. Elle a fait un excellent travail, elle est respectée de tous, contrairement à d’autres. Nous avons discuté de commerce et d’autres sujets », a immédiatement déclaré le président des États-Unis.

Giorgia Meloni a ensuite remercié Trump et a précisé ce dont ils ont discuté lors de la réunion bilatérale : « Nous partageons la lutte contre la culture woke, l’immigration clandestine, nous avons un plan contre le fentanyl, nous avons parlé de projets économiques, d’espace (pas Starlink), d’énergie. L’Italie devra augmenter ses importations d’énergie. Et nous devrons développer l’énergie nucléaire. Les entreprises italiennes investiront environ 10 milliards de dollars dans les prochaines années ».

La visite tant attendue de Giorgia Meloni à son « allié » américain a abouti à des résultats en demi-teinte, dans une atmosphère un brin crispée, a estimé le journal Le Monde dans son édition de vendredi 18 avril. « Je suis ici pour rendre l’Occident plus fort », avait déclaré l’invitée italienne avant son entretien avec Donald Trump à la Maison Blanche. La présidente d’extrême droite du Conseil italien était la première dirigeante européenne à se rendre à Washington depuis le « Liberation Day » de Donald Trump, le 2 avril, qui a lancé sa politique commerciale agressive.

Dirigeante du troisième pays européen exportateur vers les Etats-Unis, avec près de 50 milliards d’euros de biens vendus chaque année aux Américains, Giorgia Meloni venait travailler ses relations avec Washington. Avec, en toile de fond, le décompte des quatre-vingt-dix jours pour négocier un accord commercial avec l’Union européenne.

Certes, le président des Etats-Unis s’est dit sûr « à 100 % » qu’un accord sur les droits de douane avec l’Europe serait conclu; « mais un accord juste », a-t-il précisé. Alors que son équipe fustige les barrières non tarifaires européennes.

Désireuse de faire le « pont » entre les deux rives de l’Atlantique, Giorgia Meloni n’a cependant pu avancer d’autre annonce que celle d’une possible visite de Donald Trump en Italie pour négocier avec l’Union européenne (UE).

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Trump annonce une possible fin des tarifs douaniers imposés à la Chine

18. April 2025 um 11:45

Le président américain Donald Trump annonce une possible fin des hausses de droits de douane entre les Etats-Unis et la Chine qui ont choqué les marchés. Au passage, il indique qu’un accord sur le sort de la plateforme de médias sociaux TikTok pourrait devoir attendre.

« Je ne veux pas qu’ils augmentent, car à un certain point, les gens n’achètent plus », a déclaré Trump aux journalistes à la Maison Blanche à propos des tarifs douaniers. « Donc, je ne veux peut-être pas aller plus haut, ou même pas jusqu’à ce niveau. Je veux peut-être aller plus bas, car on sait qu’on veut que les gens achètent, mais à un moment donné, ils n’achèteront plus ».

Les commentaires de Trump ont également mis en évidence une diminution de l’appétit pour des tarifs douaniers nettement plus élevés sur des dizaines de pays; après que les marchés ont réagi violemment à leur introduction le 2 avril.

Lire aussi : Donald Trump menace la Chine de 245 % de droits de douane

A rappeler que le président républicain a imposé des droits de douane de 10 % sur la plupart des marchandises entrant aux Etats-Unis. Mais il a retardé la mise en œuvre de taxes plus élevées, en attendant les négociations.

Il a néanmoins augmenté les droits de douane sur les importations chinoises, qui s’élèvent désormais à 145 %, après que Pékin a riposté par des contre-mesures. Dernièrement, la Chine a déclaré qu’elle ne réagirait pas à un « jeu de chiffres avec les droits de douane ». Signalant ainsi elle-même que les taux généraux n’augmenteraient pas davantage.

Pour sa part, Trump a déclaré que la Chine était en contact depuis l’imposition des tarifs douaniers et a exprimé son optimisme quant à la possibilité de parvenir à un accord.

Bien que les deux parties soient en contact, des sources ont déclaré à Reuters que les échanges fluides et de haut niveau qui pourraient conduire à un accord ont été largement absents.

S’adressant aux journalistes, Trump a refusé à plusieurs reprises de préciser la nature des discussions entre les pays ou si elles incluaient directement le président chinois Xi Jinping.

L’accord sur TikTok est gelé

Par ailleurs Trump a prolongé à plusieurs reprises le délai légal imparti à ByteDance, une entreprise chinoise, pour céder les actifs américains de l’application de vidéos courtes utilisée par 170 millions d’Américains. Jeudi, il a déclaré qu’un accord de scission attendrait probablement la résolution du conflit commercial.

« Nous avons un accord pour TikTok, mais il sera soumis à la Chine. Donc nous allons simplement le retarder jusqu’à ce que les choses se passent d’une manière ou d’une autre », a déclaré Trump.

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ECLAIRAGES – USA : un dragon à deux têtes ! 

18. April 2025 um 05:45

L’instauration de droits de douane élevés par le président Donald Trump a des conséquences significatives sur la Réserve fédérale (Fed) et l’économie américaine. Cette politique commerciale complexe met à mal les objectifs économiques de la Fed, qui doit maintenir l’inflation autour de 2 % tout en garantissant le plein emploi.

Un double mandat sur fond de tensions

La Fed opère avec un double mandat : contrôler l’inflation et favoriser le plein emploi. Cependant, les droits de douane créent une tension entre ces deux objectifs. Selon Jerome Powell, président de la Fed, l’augmentation des droits de douane pourrait provoquer une hausse temporaire, voire durable, de l’inflation.

Cette situation complique les décisions de la Fed, qui pourrait être amenée à relever les taux d’intérêt pour maîtriser l’inflation, avec pour conséquence un ralentissement de l’économie et une restriction de l’accès au crédit pour les consommateurs et les entreprises.

Et le pouvoir d’achat ?

L’imposition de droits de douane entraîne souvent une augmentation des prix à la consommation. Les consommateurs, face à des coûts plus élevés pour les biens importés, voient leur pouvoir d’achat diminuer. Cela peut provoquer une contraction de la consommation, essentielle à la croissance économique.

De plus, les entreprises pourraient être incitées à répercuter ces coûts sur leurs prix de vente, contribuant ainsi à une spirale inflationniste. Les effets inflationnistes des droits de douane peuvent se manifester par une augmentation des coûts de production pour les entreprises qui importent des matières premières, ainsi que par une diminution de la concurrence sur le marché intérieur, permettant aux entreprises américaines d’augmenter leurs prix sans crainte de perdre des clients. Si les consommateurs et les entreprises s’attendent à des hausses de prix continues, cela peut exacerber le phénomène.

La gestion des anticipations d’inflation

Dans le contexte actuel, comment la Fed pourrait-elle maintenir des anticipations d’inflation bien ancrées? Un pessimisme croissant parmi les acteurs économiques pourrait engendrer une spirale inflationniste difficile à contrôler.

Pour gérer ces anticipations, la Fed peut recourir à plusieurs outils, incluant des déclarations publiques pour influencer les attentes et des ajustements de taux d’intérêt pour contenir l’inflation. Cependant, ces mesures pourraient également avoir des effets négatifs sur la croissance économique et l’emploi.

Les conséquences sur le marché du travail

La stabilité des prix est essentielle pour un marché du travail sain. Une inflation élevée peut réduire le pouvoir d’achat des travailleurs, entraînant des demandes de hausses de salaires. Cela pourrait inciter les entreprises à augmenter leurs prix, engendrant un cycle vicieux.

À long terme, une inflation persistante peut nuire à la confiance des consommateurs et des entreprises, ralentissant les investissements et les embauches. Une instabilité économique causée par des hausses fréquentes de prix peut également dissuader les entreprises de prendre des risques et d’innover, freinant ainsi la croissance.

Incertitude

Pour autant, la politique tarifaire de Trump a été marquée par une certaine flexibilité, avec des annonces (trop) fréquentes de modifications des droits de douane. Cette instabilité contribue à créer une incertitude qui complique la prise de décision des entreprises, qui ont besoin de prévisibilité pour planifier leurs investissements et gérer leurs chaînes d’approvisionnement.

En tout état de cause, les droits de douane peuvent également perturber les chaînes d’approvisionnement internationales, augmentant les coûts pour les entreprises qui dépendent de composants étrangers… Résultats des courses : des retards dans la production et des augmentations de coûts répercutées sur les consommateurs.

La position de la Fed ?

Les droits de douane imposés par l’administration Trump ont des répercussions considérables sur la Fed et l’économie américaine. La Fed se trouve dans une position délicate, devant jongler entre le contrôle de l’inflation et le soutien à l’emploi dans un environnement conflictuel.

Pour naviguer avec succès dans cette situation complexe, la Fed devra faire preuve de vigilance, de réactivité et de flexibilité. Les implications de ces droits de douane soulignent l’importance d’une stratégie économique cohérente et prévisible pour maintenir la confiance des marchés et des consommateurs.

À mesure que l’économie mondiale évolue, il est important que les décideurs politiques prennent en compte les effets en cascade de leurs choix afin d’assurer le bien-être économique des États-Unis.

La réussite résidera dans la capacité de la Fed et des décideurs à s’adapter à un paysage économique en constante évolution, en équilibrant les objectifs de croissance, de stabilité des prix et de plein emploi, tout en tenant compte des dynamiques globales qui façonnent l’économie américaine.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Donald Trump menace la Chine de 245 % de droits de douane

17. April 2025 um 14:18

La Chine est confrontée à des tarifs douaniers allant jusqu’à 245 %, affirment les Etats-Unis, dans un contexte d’escalade de la guerre commerciale. Tandis que Pékin semble « ouvert » aux négociations, en posant toutefois des conditions.

Plus précisément, comme l’a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué publié mercredi 16 avril 2025, « la Chine est désormais confrontée à des droits de douane allant jusqu’à 245 % sur les importations aux États-Unis en raison de ses mesures de rétorsion ».

Ceci, alors que la Chine reste dans la « cible » des tarifs douaniers de Donald Trump, puisqu’elle a été exemptée de la pause de 90 jours annoncée par le président américain pour le reste des pays.

La Chine est ouverte aux négociations si les États-Unis font preuve de respect

Pendant ce temps, comme le rapporte Bloomberg, citant une source anonyme, la Chine souhaite voir se réaliser une série de mesures de la part de l’administration de Donald Trump avant d’accepter des négociations commerciales. Y compris une démonstration de plus grand respect de la part des États-Unis.

D’autres conditions, selon la source, incluent une position américaine plus cohérente et une volonté de répondre aux préoccupations de la Chine concernant les sanctions américaines et Taiwan.

Pékin demande également à Washington de désigner une personne pour les pourparlers qui aurait le soutien du président et pourrait aider à préparer un accord que Trump et le président chinois Xi Jinping pourraient signer lors de leur rencontre, selon la même source.

Par ailleurs, Pékin a déclaré qu’il « n’avait pas peur » d’une guerre commerciale avec les États-Unis », tout en appelant au dialogue. Et ce, suite aux déclarations de la Maison Blanche, qui a soutenu qu’il appartenait à Pékin de venir à la table des négociations et que, dans les négociations commerciales, « la balle était dans le camp de Pékin ».

« Si les États-Unis veulent vraiment résoudre le problème par le dialogue et la négociation, ils doivent cesser d’exercer une pression maximale, cesser de menacer et de faire du chantage, et discuter avec la Chine sur la base de l’égalité, du respect et du bénéfice mutuel ». Ainsi déclarait Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un point de presse régulier avec les journalistes.

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Powell sur les tarifs douaniers : un exercice d’« équilibre » pour la Fed entre inflation et croissance

17. April 2025 um 11:19

Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a déclaré, mercredi 16 avril 2025, que les politiques commerciales de l’administration Trump poseraient des défis à la Banque centrale et à ses objectifs de croissance – qu’elle voit ralentir – et d’inflation cette année. 

« Malgré une incertitude accrue et des risques de baisse, l’économie américaine reste dans une position solide », a souligné Powell. Mais « les données dont nous disposons jusqu’à présent montrent que la croissance a ralenti au premier trimestre par rapport au rythme soutenu de l’année dernière ».

Les nouvelles politiques commerciales constituent un changement important, a dit Powell depuis Chicago. « Les effets de ces mesures sont susceptibles de nous éloigner de nos objectifs, de sorte que le chômage risque d’augmenter à mesure que l’économie ralentit et que l’inflation risque d’augmenter à mesure que les tarifs douaniers » sont appliqués à l’économie, a-t-il poursuivi. Il a noté que cela s’appliquerait « probablement pour le reste de cette année ».

Le président de la Réserve fédérale a de nouveau souligné que la Banque centrale doit s’assurer que les tarifs douaniers ne provoquent pas une hausse plus persistante de l’inflation. Tout en suggérant que la Banque pourrait être confrontée à un défi pour équilibrer ses objectifs de croissance et de maintien de la stabilité des prix.

« Notre obligation est de maintenir les attentes d’inflation à long terme bien fondées et de veiller à ce qu’une augmentation ponctuelle du niveau des prix ne devienne pas un problème d’inflation persistant ». C’est aussi ce qu’a précisé Powell dans son discours devant l’Economic Club de Chicago.

Il estime encore que les décideurs politiques équilibreront leur double mandat de promotion d’un emploi fort et de prix stables, « en gardant à l’esprit que, sans stabilité des prix, nous ne pouvons pas atteindre les longues périodes de conditions de marché du travail fortes qui profitent à tous les Américains ».

En outre, il a reconnu qu’un affaiblissement de l’économie et une hausse de l’inflation pourraient finalement mettre en conflit les deux objectifs de la Banque centrale.

« Si cela se produit, nous examinerons à quel point l’économie se trouve loin de chaque objectif et les horizons temporels potentiellement différents sur lesquels ces écarts respectifs devraient être comblés ».

Ces remarques renforcent un message que Powell a souligné à plusieurs reprises, y compris récemment le 4 avril : les responsables de la Fed ne sont pas pressés de modifier le taux d’intérêt de référence de la Banque centrale.

Alors qu’ils cherchent à avoir plus de certitude sur la manière dont les politiques économiques du président Donald Trump, en particulier sur le commerce, affecteront l’économie américaine, Powell et d’autres responsables de la Fed ont exprimé leur soutien au maintien des taux d’intérêt stables.

De plus, Powell n’a donné aucune indication sur la direction qu’il voit prendre aux taux d’intérêt. Mais il a souligné que la Fed attendra une « plus grande clarté » avant d’envisager « tout ajustement » de sa politique.

Il estime que « les marchés sont confrontés à beaucoup d’incertitude et cela signifie de la volatilité ». Cependant, malgré les troubles, « ils font ce qu’ils doivent faire et fonctionnent exactement comme on pourrait s’y attendre », compte tenu de l’incertitude, a-t-il noté.

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Trump affirme que les tarifs douaniers pourraient remplacer l’impôt sur le revenu

17. April 2025 um 09:29

Le président américain, Donald Trump, insiste sur le fait que sa politique commerciale pourrait générer des milliards de revenus.

Le président américain Donald Trump a suggéré, mercredi 16 avril 2025, que les revenus issus de ses tarifs douaniers dits « Jour de la Libération » pourraient potentiellement remplacer l’impôt fédéral sur le revenu.

A rappeler que ce mois-ci, il a annoncé des droits de douane « réciproques » sur près de 90 pays, invoquant ce qu’il a qualifié de « pratiques commerciales déloyales ». Suite à une forte baisse du marché mondial, il a décrété une suspension de 90 jours de ces droits de douane, les ramenant à un niveau de référence de 10 %. Sauf pour la Chine.

Trump espère un nouvel âge d’or

A une question de Rachel Campos-Duffy sur Fox News, concernant l’éventualité que les droits de douane remplacent l’impôt sur le revenu, le président américain a répondu qu’« il y a une chance que l’argent provenant des tarifs douaniers soit si important qu’il les remplacerait – vous savez, à l’époque, entre 1870 et 1913, les tarifs douaniers étaient la seule forme de monnaie », faisant référence à l’âge d’or – une période de croissance industrielle rapide et de richesse nationale croissante, bien que marquée par de fortes inégalités de revenus et une pauvreté généralisée.

« C’est à cette époque que notre nation était relativement la plus riche. Nous étions les plus riches », a-t-il ajouté.

Trump, qui se qualifie lui-même de « Monsieur des tarifs douaniers », affirme que sa politique commerciale pourrait rapporter plus de 1 000 milliards de dollars d’ici un an environ. Contribuant ainsi à réduire la dette nationale et potentiellement à compenser, voire à remplacer, l’impôt sur le revenu. Il maintient que les tarifs douaniers renforcent l’économie américaine, rapportant « des milliards de dollars par jour » aux caisses fédérales.

Que pensent les économistes?

Les économistes sont toutefois sceptiques quant à la capacité des tarifs douaniers à générer des revenus à l’échelle annoncée par Trump. D’ailleurs, ils avertissent que des prix d’importation plus élevés pourraient réduire les dépenses de consommation et freiner la demande globale.

Selon le Service de recherche du Congrès, au cours des 70 dernières années, les droits de douane n’ont pas représenté plus de 2 % des recettes fédérales annuelles totales. En 2024, les droits de douane perçus par les États-Unis sur les importations ne représentaient que 1,7 % des plus de 4 900 milliards de dollars de recettes fédérales totales.

Les analystes financiers d’ING ont déclaré mardi que des droits de douane étendus sur les partenaires commerciaux – en particulier la Chine – pourraient avoir des effets bénéfiques à long terme sur l’économie américaine et les travailleurs américains. Ils ont toutefois averti que la transition pourrait être « très difficile et probablement économiquement préjudiciable » à court terme.

Si des accords commerciaux sont conclus et que les tarifs douaniers sont réduits, a noté ING, le gouvernement pourrait perdre sa marge de manœuvre budgétaire pour des réductions d’impôts plus importantes.

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Afrique du Nord et de l’Ouest : la ZLECAf professionnalise les douanes

16. April 2025 um 17:08

Du 14 au 16 avril 2025, le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), en collaboration avec le ministère du Commerce et du Développement des exportations, la Direction Générale des Douanes en Tunisie, et l’Organisation mondiale des douanes, a organisé à Tunis, sous l’égide du directeur général des douanes tunisiennes, un atelier régional de renforcement des capacités dédié aux mesures de facilitation des échanges pour les Opérateurs économiques agréés (OEA).

Cet atelier marque la première initiative du Secrétariat de la ZLECAf en Tunisie depuis l’adhésion du pays à l’accord de la ZLECAf.

Cet événement a été honoré par la présence de hauts responsables, notamment le directeur général des douanes tunisiennes par intérim, les contrôleurs généraux à la direction générale des douanes, les directeurs des départements centraux des douanes, ainsi qu’une représentation de la Direction de la coopération avec les pays africains et de l’Union africaine et de la Direction générale de la coopération économique et commerciale au sein du ministère du Commerce.

 

L’événement a réuni des représentants des administrations douanières de plus de 12 pays d’Afrique du Nord et de l’Ouest, notamment la Tunisie, la Mauritanie, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Cap-Vert, la Gambie, le Ghana, la Côte d’Ivoire, l’Algérie, l’Égypte, le Maroc, le Nigeria et le Togo, dans le but de renforcer leurs connaissances sur la mise en œuvre du programme OEA dans le cadre de l’accord de la ZLECAf.

Cet atelier fait partie intégrante de la Stratégie continentale de renforcement des capacités douanières mise en œuvre par la Direction de l’administration douanière du Secrétariat de la ZLECAf, en collaboration avec ses partenaires techniques et institutionnels. Il s’inscrit dans une série d’activités régionales visant à accompagner les États parties dans l’application efficace des annexes douanières de l’Accord.

 

Un programme orienté vers la mise en œuvre

Pendant trois jours, les participants ont suivi des sessions techniques interactives autour de thématiques clés telles que :

  • Les critères d’éligibilité au statut OEA dans le contexte de la ZLECAf,
  • Les avantages douaniers associés à ce statut,
  • La procédure de certification et les mécanismes de contrôle,
  • La coopération régionale pour une reconnaissance mutuelle entre États.

L’atelier a également été l’occasion de partager les expériences nationales, de favoriser les échanges entre pairs et de recueillir des recommandations pratiques pour l’adoption et l’harmonisation des programmes OEA dans la région.

Le statut OEA permet d’instaurer une relation de confiance entre les administrations douanières et les entreprises certifiées. C’est un outil de facilitation des échanges, mais aussi de sécurisation des chaînes d’approvisionnement.

En Afrique du Nord et de l’Ouest, de nombreux pays ont déjà entamé des démarches. Cet atelier permet de consolider les acquis, d’identifier les défis communs et de promouvoir des approches régionales cohérentes.

 

Des visites terrain pour illustrer les bonnes pratiques

L’un des moments forts de l’atelier a été la visite de la Direction générale des douanes tunisiennes, où les participants ont pu observer le fonctionnement des procédures simplifiées pour les entreprises certifiées OEA. Une deuxième visite a permis de découvrir les pratiques d’une entreprise tunisienne bénéficiant du statut OEA, illustrant les avantages concrets du dispositif, tels que la réduction des contrôles physiques et documentaires, et un traitement prioritaire au niveau des postes frontaliers.

« Cette visite a permis de visualiser l’impact positif de l’OEA sur la compétitivité des entreprises. Elle montre aussi que la collaboration entre le secteur public et le secteur privé est essentielle pour réussir sa mise en œuvre.

Une dynamique régionale au service de l’intégration continentale

L’OEA est reconnu par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) comme un outil stratégique de facilitation des échanges, de gestion des risques et de sécurisation du commerce international. Son intégration dans l’architecture de la ZLECAf est une étape importante vers une gestion plus fluide et coordonnée des flux commerciaux intra-africains.

Grâce à ce type d’ateliers, le Secrétariat de la ZLECAf entend renforcer l’appropriation de l’Accord par les administrations douanières nationales, encourager l’échange d’expériences entre régions, et soutenir les États membres dans le développement de cadres réglementaires alignés aux standards internationaux.

L’atelier de Tunis est le premier d’une série d’activités de renforcement des capacités prioritaires à mettre en œuvre chaque année, une pour chaque région, conformément aux priorités exprimées par les États parties lors de la dernière réunion des directeurs généraux des douanes.

Avec communiqué

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Etats-Unis, les droits de douane et après…

15. April 2025 um 16:27

Chose promise, chose due. Donald Trump a mis ses menaces à exécution en décrétant des droits de douane, applicables dès cette semaine, sur l’ensemble des exportations vers les Etats-Unis, à des niveaux différents selon les pays d’origine.

Si cette décision est conforme à la politique protectionniste prônée par l’administration Trump, dont l’objectif est de lutter contre les déficits commerciaux des Etats-Unis avec ses principaux partenaires, elle peut surprendre par sa généralisation à l’ensemble du monde ou presque. L’analyse de cette décision permet de faire ressortir un certain nombre de critères qui ont conduit à la détermination des taux qui seront désormais appliqués aux produits des différents pays, qui sont à mon avis au nombre de trois :
• Le niveau du déficit commercial enregistré par les Etats-Unis avec le pays considéré.
• Les droits de douane appliqués par le pays partenaire sur les produits américains à l’importation.
• L’existence dans les pays partenaires d’industries étrangères, essentiellement européennes et chinoises, permettant
de contourner les droits de douane applicables à l’Union européenne et à la Chine.

C’est ainsi que l’on retrouve en tête de liste et sans surprise, la Chine et l’Union européenne, principales cibles dans cette guerre des droits de douane, avec lesquelles les Etats-Unis enregistrent les déficits commerciaux les plus importants. Viennent ensuite une série de pays asiatiques, dont le Vietnam, qui a accueilli de nombreux investissements chinois au cours des dix dernières années, servant à contourner les droits de douane décidés par Donald Trump, lors de son premier mandat, aux produits chinois. Cette décision appelle des ripostes des principales économies du monde, ce qui va entraîner l’économie mondiale dans une spirale inflationniste, avec un fort ralentissement des échanges commerciaux dans le monde, du fait d’une réduction de la demande et de la perturbation des chaines d’approvisionnement mon-
diales. Les pays européens ont d’ores et déjà commencé à revoir à la baisse leurs prévisions de croissance pour l’année en cours, ce qui laisse planer le spectre de la stagflation, sur l’économie européenne en particulier.

Certes, un ralentissement de l’économie mondiale conduirait à une baisse de la demande et donc du prix du baril, déjà passé sous la barre des 65$ depuis l’annonce, mais est-ce que cela sera suffisant pour compenser l’inflation sur les autres produits et intrants ? C’est loin d’être sûr. Mais cette spirale inflationniste, voire stag-flationniste, va aussi concerner les Etats-Unis, et le citoyen américain va être
le premier à être touché par ces décisions, qui vont conduire à une augmentation des prix sur le marché américain. Ensuite, les entreprises américaines elles-mêmes vont faire face à une augmentation des prix des matières premières, et donc enregistrer une baisse de leur compétitivité sur les marchés, européens en particulier. Les Etats-Unis exportent pour plus de 300 milliards d’euros vers l’Union européenne (données 2024 Eurostat), soit 1,25% du PIB américain. Jérôme Powell, le président de la FED, ne s’y est pas trompé,
déclarant dès vendredi 4 avril que cette décision allait « probablement augmenter l’inflation », avec le risque d’accroître le chômage et de ralentir la croissance aux Etats-Unis. Ajoutant, en réponse à la demande de Donald Trump de baisser les taux d’intérêt, qu’il était « trop tôt pour dire quelle est la politique monétaire appropriée ».

La position américaine est-elle tenable, politiquement et économiquement ? On peut raisonnablement penser que cela n’est pas le cas à moyen terme, et que Donald Trump cherche à amener ses principaux partenaires commerciaux à négocier, en vue d’obtenir des accords favorables à l’économie américaine. Face aux réactions des autres pays, mais aussi des Américains, Donald Trump a déclaré sur les ré-
seaux sociaux : « TENEZ BON, cela ne sera pas facile, mais le résultat final sera historique », laissant ainsi entendre qu’on est au début d’un processus et non d’une fin.

Dans le même temps, Elon Musk, probablement parmi les mieux informés de la stratégie de Donald Trump, a déclaré samedi 5 avril, que les Etats-Unis et l’Europe devraient idéalement évoluer vers une situation de droits de douane nuls, créant ainsi une zone de libre échange entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Le président américain assume donc le risque que ces taxes douanières font peser sur l’économie américaine, tout en considérant qu’il s’agit là d’une arme qui devrait permettre de réindustrialiser le pays et de réduire le chômage et le déficit commercial des Etats-Unis. Ce qui laisse entendre que Donald Trump ne cherche pas à mettre fi n à la mondialisation, mais plutôt à créer un nouvel équilibre plus favorable à Washington. Cet objectif est à la portée de Donald Trump, si l’on se fi e à la réaction mesurée de certains pays, qui prônent la négociation et la désescalade (Japon, Irlande, Allemagne, Vietnam…), consacrant l’adage que « la loi du plus fort est toujours la meilleure ».

Mais dans l’intervalle, et comme toujours malheureusement, cette guerre économique va affecter les économies les plus fragiles et en particulier les économies en développement, qui font face à un essoufflement des investissements directs étrangers, à une augmentation de la dette et à une baisse de la croissance. Le spectre de la stagflation fait peser aujourd’hui un risque supplémentaire sur la croissance et
l’investissement et sur les équilibres macroéconomiques. Outre l’impact direct de l’augmentation des droits de douane sur les produits tunisiens et donc sur notre compétitivité sur le marché américain, l’économie tunisienne va être prise en tenaille, entre la baisse de la demande en Europe, principal client, et l’augmentation des coûts de production en Chine, principal fournisseur. La seule marge de manœuvre reste d’engager les réformes nécessaires à la relance économique (gouvernance, fiscalité, investissement, transition énergétique…), non seulement pour être capable de faire face aux bouleversements mondiaux à venir, mais aussi pour être à même de tirer profit du nouvel ordre économique mondial qui se dessine

Article de Walid Belhaj Amor, expert en développement économique 

Cet article disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n° 917 du 9 au 23 avril 2025.

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28 des 57 pays concernés par les droits de douane de Trump représentent chacun moins de 0,1 % des déficits américains

15. April 2025 um 12:54

Soit Trump et son administration sont aveugles, soit ils s’en foutent éperdument des conséquences de leurs mesures sur le reste du monde. Ou bien les deux à la fois, au point de bouleverser les règles de l’économie mondiale dont l’Amérique est l’un des fondateurs.

La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) s’inquiète aujourd’hui des effets négatifs des hausses des droits de douane annoncées par Donald Trump sur certaines économies. Mais le comble dans tout cela, explique l’organisme onusien, c’est que certains pays frappés par ces taxes ont un effet négligeable sur le déficit commercial américain. D’où l’appel de la CNUCED dans un nouveau rapport, publié lundi 14 avril, demandant que « les économies les plus pauvres et les plus vulnérables soient exemptées de droits de douane ».

Pour commencer, la CNUCED rappelle que « le système commercial mondial, jusqu’ici “fondé sur des règles“, a stimulé les échanges internationaux et contribué à une baisse progressive des droits de douane, une taxe que les pays prélèvent sur les marchandises importées ».

Cette demande fait suite à l’annonce récente par l’administration américaine de mesures tarifaires à l’encontre de 57 pays. Et ce, dans le but de rectifier le déficit commercial des États-Unis avec ses partenaires internationaux. Face au tollé provoqué par ces mesures, la Maison Blanche a fait volte-face, la semaine dernière, en annonçant un moratoire de 90 jours sur les hausses de droits de douanes, qui allaient de 11 % pour le Cameroun à 50 % pour le Lesotho par exemple.

A noter que ce revirement ne concerne cependant pas les produits chinois, toujours sous le coup des mesures tarifaires de Washington. Pékin a répliqué en augmentant ses droits de douane contre les exportations américaines, dans ce qui s’apparente de plus en plus à une guerre commerciale.

Dans son rapport, la CNUCED dit constater que, dans certains cas, l’imposition des droits de douane – que l’administration américaine qualifie de « réciproques » -, risque de dévaster les économies les plus pauvres et les plus vulnérables, sans réduire de manière significative les déficits commerciaux des États-Unis ni augmenter les recettes fiscales du pays.

La CNUCED note dans son rapport: « De l’Angola au Vanuatu, les 57 partenaires commerciaux concernés contribuent en effet de manière minime aux déficits commerciaux des États-Unis.

Parmi eux, 11 sont considérés comme faisant partie des pays les moins avancés et 28 représentent chacun moins de 0,1 % des déficits. Et pour 36 des 57 partenaires commerciaux, les droits de douane réciproques généreraient moins de 1 % des recettes tarifaires actuelles des États-Unis.

Toujours selon la CNUCED, plusieurs pays qui sont confrontés à des droits de douane réciproques potentiels exportent des produits agricoles que les États-Unis ne produisent pas et pour lesquels il existe peu de substituts. C’est le cas entre autres de la vanille de Madagascar ou du cacao de Côte d’Ivoire et du Ghana.

« En 2024, les États-Unis ont importé de la vanille de Madagascar pour une valeur totale de 150 millions de dollars. Les importations de cacao de Côte d’Ivoire ont atteint près de 800 millions de dollars. Tandis que les celles provenant du Ghana se sont élevées à 200 millions de dollars », ajoute la CNUCED.

Au final, l’augmentation des droits de douane sur ces produits, malgré les possibilités d’augmenter les recettes, risque d’entraîner une hausse des prix pour les consommateurs américains.

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Comment les mesures de Trump frappent de plein fouet l’industrie des composants automobiles en Tunisie ?

15. April 2025 um 12:34

Alors que les droits de douane de 25 % imposés par le président Donald Trump sur les véhicules importés restent en vigueur malgré le recul cette semaine, des taxes imposées par d’autres pays, il faut s’attendre à des répercussions mondiales massives sur l’industrie automobile en raison de ces politiques.

 

Tous les analystes de Wall Street sont unanimes sur les conséquences de cette décision : une baisse des ventes de véhicules par millions, une hausse des prix des véhicules neufs et d’occasion et une augmentation des coûts de plus de 100 milliards de dollars pour l’industrie sur une base annuelle. Le Center for Automotive Research, un groupe de réflexion à but non lucratif basé dans le Michigan, estime que les coûts pour les seuls constructeurs automobiles américains augmenteront de 108 milliards de dollars.

 

Facture salée pour le consommateur américain

Le changement s’avère structurel, induit par la politique, et qui devrait être durable, selon le crédible cabinet Boston Consulting Group (BCG). Et c’est logique. Les constructeurs sont à un moment clé de l’histoire de tout le secteur, non seulement en raison des pressions immédiates sur les coûts, mais aussi parce qu’il impose des évolutions fondamentales dans la manière dont l’industrie construit et dans le lieu où elle le fait.

L’impact estimé par BCG sur les recettes du marché des véhicules neufs est de 20 %. L’analyse effectuée prend en compte les droits de douane de 25% sur les véhicules importés, ainsi que les prélèvements du même montant sur les pièces automobiles qui devraient débuter le 3 mai 2025.

Les constructeurs automobiles et les fournisseurs pourraient être en mesure de supporter une partie de l’augmentation des coûts, mais ils devraient également répercuter l’autre partie sur les consommateurs, ce qui pourrait entraîner une baisse des ventes.

Goldman Sachs suppose que les prix nets des nouveaux véhicules aux États-Unis augmenteront dans une fourchette de 2 000 à 4 000 dollars. S’ils sont importés, l’augmentation passera à 6 000 dollars. La résultante est une baisse des ventes de plus de 2 millions de véhicules chaque année aux États-Unis et au Canada, ce qui aura des répercussions sur l’ensemble de l’économie.

 

Impact direct sur la Tunisie

En quoi cela concerne la Tunisie ? En fait, l’Union européenne a exporté plus de 800 000 véhicules vers les Etats-Unis en 2024. Les principaux constructeurs européens sont présents en Tunisie et fabriquent des composants. Le secteur des Industries Mécaniques et Electriques (IME) pèse 45,6 % de nos exportations au premier trimestre 2025. C’est le nerf de l’emploi et de la génération de devises pour le pays. S’il est frappé, cela sera le coup de massue de trop pour l’économie.

Déjà, les problèmes de la transition électrique qui ont marqué l’industrie européenne l’année dernière ont eu un impact sur l’industrie. En 2024, les exportations ont légèrement augmenté de 1,2 % à 28 743 MTND, essentiellement grâce à un effet prix. Cette année, et face à tout ce flou mondial, les industriels vont certainement temporiser. Si l’on ajoute les contraintes locales, notamment avec le durcissement du cadre réglementaire (Code du travail) et social (augmentation de la cotisation de 1 %), le site Tunisie risque de perdre des points face à ses pairs, notamment le Maroc et la Turquie.

Un plan d’action d’urgence s’impose pour, au moins, préserver les emplois et les investissements.

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La Tunisie dans l’œil du cyclone Trump

15. April 2025 um 10:00

La décision surprise de Donald Trump d’augmenter considérablement les droits de douane sur tous les produits importés de tous les pays, qu’ils soient amis ou pas, marque la fin d’une ère et l’entrée du monde dans une zone de fortes turbulences dont personne ne peut prévoir l’issue. L’auteur, économiste de formation, navigue dans cet article entre l’économie, la géopolitique et même la psychologie des principaux acteurs, en particulier Donald Trump pour les Etats-Unis et Kais Saïed pour la Tunisie, pour estimer les risques et les enjeux pour notre économie déjà si fragile et proposer une stratégie de riposte à la guerre économique mondiale déclenchée au nom du slogan «America First».

Dr. Sadok Zerelli

Je ne suis pas particulièrement superstitieux et je ne crois pas tellement aux symboliques tels que porte-bonheur ou porte-malheur, mais je ne peux pas m’empêcher de relever la coïncidence entre la première élection de Kais Saïed en 2019 et l’arrivée du Covid 19 en 2019/2020 qui a constitué le premier choc extérieur qui a frappé de plein fouet l’économie tunisienne, suivi en 2022 par un deuxième choc extérieur constitué par la flambée des prix du pétrole et des matières premières suite au déclenchement de la guerre en Ukraine et maintenant un troisième choc extérieur auquel personne ne s’attendait non plus constitué par la guerre économique que Trump a déclenché contre le reste du monde, y compris la Tunisie.

Je n’irais pas jusqu’à dire que l’élection de Kais Saïed comme Président de la République a porté malheur à la Tunisie, mais je dirais que les vents ne lui sont pas favorables et que le conjoncture n’a pas voté pour lui.

Contrairement aux deux premiers chocs extérieurs qui ont fait beaucoup de mal à l’économie tunisienne, mais qui ont été relativement rapidement circonscrits, ce troisième choc me semble être plus dévastateur, plus durable et plus difficile à maîtriser non seulement pour notre pays mais aussi pour l’ensemble de la communauté internationale.

L’Histoire retiendra que le 2 avril 2025, le jour de l’annonce par Trump de la guerre des droits de douane, le monde a basculé du système économique et politique mis en place en 1945 à Yalta et à Bretton Woods après la fin de la deuxième guerre mondiale, il y a 70 ans, vers un nouveau système dont personne, y compris Trump lui-même, ne peut prévoir les conséquences et l’issue finale, avec le risque accru de déclanchement d’une troisième guerre mondiale qui signifiera la fin de l’humanité.et de la vie sur terre.

Dans le présent article, je vais essayer de me limiter à analyser les retombées directes et indirectes possibles de la décision de Trump sur l’économie de la Tunisie et esquisser les grandes lignes d’une riposte possible de Kais Saïed pour limiter les dégâts sur notre économie qui est si fragile et malade de ses propres déséquilibres structurels (faible croissance économique, chômage élevé, budget et balance commerciale largement déficitaires, endettement extérieur de moins en moins tenable, inflation encore élevée malgré les modestes progrès enregistrés…)

Un cyclone nommé Trump 

Pour le titre de cet article, j’avais l’embarras du choix entre plusieurs termes tous aussi apocalyptiques les uns que les autres : cyclone, tornade, tremblement de terre, tsunami…

Ce qui est certain, de mon point de vue d’économiste, est que la date du mercredi 2 avril 2025, à laquelle Trump a annoncé ses décisions (le moratoire de 90 jours qu’il a accordé n’est qu’un sursis et une manœuvre tactique destinée à arracher à tous les pays pris un à un le maximum de concessions en faveur des Etats-Unis) restera dans les annales de l’Histoire et sera enseignée à nos petits enfants au même titre que la date du jeudi 24 octobre 1929, le jour où, suite à une décision similaire d’augmenter les droits de douane de 40% sur les produits agricoles élargie par la suite par le Congrès à tous les produits (Loi Hawley-Smoot),la panique a éclaté à la Bourse de New York (Wall Street), provoquant un effondrement des cours boursiers, la faillite de centaines de milliers d’entreprises et une  hyperinflation. Le chômage massif qu’elle a engendré notamment en Allemagne a permis à Hitler d’accéder au pouvoir ce qui s’est traduit par le déclenchement de la deuxième guerre mondiale qui a fait 50 millions de morts des deux côtés.

Sur le plan économique, elle s’est traduite par la fin du système monétaire international de l’étalon-or (toutes les monnaies sont définies par rapport à la quantité d’or monétaire détenue par leurs banques centrales) et à la mise en place d’instances internationales telles que le Fonds monétaire internationale, la Banque Mondiale, les Nations unies, l’Organisation mondiale du commerce, l’Organisation mondiale de la santé…

Mon pressentiment est que l’ensemble de ce système international, caractérisé par la domination tant politique qu’économique des Etats-Unis, notamment par le biais du dollar en tant que seule monnaie convertible en or (selon un taux de change fixe de 1 once d’or vaut 36 dollars) et seul moyen de paiement des transactions internationales, va disparaître à plus ou moins brève échéance.

Par quoi serait-il remplacé? Dieu seul le sait et aucun expert aussi chevronné soit-il, y compris Trump lui-même, ne peut le prévoir et on devrait s’estimer heureux s’il ne se terminera pas par une troisième guerre mondiale qui, à l’heure des missiles hypersoniques et d’autres armes de destruction massive, effacera toute trace de l’humanité sur terre.

Le personnage de Trump 

Compte tenu du système américain hyper-présidentiel et de la concentration du pouvoir exécutif entre les mains de Trump sans réelle opposition, son parcours, sa personnalité et sa psychologie influeront ses décisions et donc le sort du monde.

A ce sujet, il ne faut pas oublier que Trump est avant tout un homme d’affaires qui, parti d’un modeste capital immobilier hérité de son père (il a commencé sa vie professionnelle en tant qu’agent de recouvrement des loyers des appartements loués par son père) a pu construire un empire immobilier et devenir multimillionnaire grâce à son intelligence, sa ruse et sa capacité de négociation (deal).

Son annonce de droits de douane massifs pour tous les pays du monde et le moratoire tactique de 90 jours qu’il vient de leurs accorder afin de les diviser et de négocier séparément avec chacun d’eux pour leur arracher le maximum d’avantages pour les Etats-Unis prouve que c’est un redoutable joueur au poker menteur. 

Il ne faut pas oublier aussi qu’il a su s’allier tous les patrons de la high tech de la Silicon Valley qui ont réussi comme lui à devenir des billionnaires grâce à leur génie et leur succès dans les affaires, en particulier Elon Musk à qui il voue une admiration sans borgne et qui est parti de l’Afrique du Sud avec 2000 dinars en poche, a émigré au Canada puis aux Etats-Unis pour fonder Space X, Neurolink, Tesla, XAI, etc., et devenir ainsi l’homme le plus visionnaire et le plus riche du monde.

Enfin, il ne faut pas oublier non plus que Trump est conscient de la puissance militaire de son pays (750 bases militaires réparties sur plus de 80 pays dans le monde) et économique (24% du PIB mondial), les deux piliers sur lesquels repose son slogan Maga (Make America Great Again) qu’il compte bien tenir, car il faut bien lui reconnaître la qualité de dire ce qu’il pense et de faire ce qu’il dit.

La nouvelle stratégie économique américaine

La stratégie économique de Trump repose sur trois axes qui sont, du moins sur le plan de la théorie économique, complémentaires et dont il n’a dévoilé pour le moment qu’un seul :

– une augmentation massive des droits de douane sur toutes les importations aux Etats-Unis;

– une baisse massive des impôts; 

– l’utilisation de l’arme du dollar.

La première arme vise à réduire le déficit commercial record des Etats-Unis (1 212 milliards de dollars en 2024) en imposant des droits de douane massifs sur toutes les importations, y compris des pays amis et alliés (Canada, Union européenne, Royaume-Uni, Japon, etc.). Elle permettra non seulement de protéger les producteurs américains de la concurrence extérieure, mais aussi de renflouer le budget américain par des recettes supplémentaires considérables et estimées à plus de 6000 milliards de dollars pour les seules trois prochaines années.  

La deuxième arme vise à compenser la baisse du pouvoir d’achat des Américains qui ne manquera pas de se produire suite aux mesures de rétorsions que les autres pays ont commencé à prendre. Cette mesure sera rendue possible grâce aux recettes générées par l’augmentation des droits de douane.

La troisième arme est la baisse de la valeur du dollar pour encourager les exportations américaines malgré les nouveaux droits de douane imposés par les autres pays. Il a déjà lancé plusieurs appels à la Fed (banque centrale américaine) pour qu’elle baisse son taux directeur d’encore 25 points alors qu’elle l’a déjà fait à deux reprises. Un des effets de cette politique monétaire accommodante est la baisse des taux d’intérêt,  l’augmentation de l’inflation et donc l’érosion de l’énorme dette publique américaine vis-à-vis du reste du monde (130% du PIB), qu’il propose de rembourser par des obligations à 100 ans ou même perpétuelles. Autant dire qu’il ne compte pas la rembourser, tout comme Nixon a refusé en 1971 la conversion en or des dollars détenus par la Banque de France à la demande de Charles De Gaulle, mettant ainsi fin unilatéralement au système monétaire international mis en place en 1944 à Bretton Woods.

Trump peut il gagner ?

Sur le papier oui mais en pratique rien n’est moins sûr.

En effet, les mesures protectionnistes qu’il a décidé de mettre en place et celles que prendrons immanquablement les autres pays en représailles vont se traduire par une baisse des échanges internationaux, un accroissement des prix à la consommation et donc de l’inflation avec à l’horizon un crash boursier et un chômage massif, y compris aux Etats-Unis mêmes, comme en 1929, et ceci tant pour des raisons théoriques que géopolitiques.

Sur le plan de la théorie économique, un célèbre économiste néoclassique du début du XIXe siècle, David Ricardo, a développé une loi qui porte son nom et qui s’appelle «la loi des avantages comparatifs», qui explique clairement pourquoi deux pays, même si l’un d’eux est plus productif dans tous les domaines, ont intérêt à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels ils disposent d’un avantage non pas absolu mais comparatif et les échanger. Le contraire, s’enfermer et vouloir produire tous les biens dont la population locale a besoin, même ceux que d’autres pays peuvent produire à un moindre coût, se traduit par une baisse du niveau de vie de la population de tous les pays. 

Sur le plan de la géopolitique, il est clair que la Chine, avec ses 1,4, milliards d’habitants et son économie qui est la deuxième du monde (17% du PIB mondial), constitue une force économique capable de déjouer les plans de Trump. Cela est d’autant plus vrai si on tient compte qu’elle est membre fondateur des Brics qui incluent quatre autres pays (Russie, Inde, Brésil, et Afrique du Sud) qui ont été rejoints en janvier 2024 par  cinq autres (Egypte. Ethiopie, Iran, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis) pour constituer les Brics+, qui ensemble constituent 40,4% du PIB mondial et 51% de la population de la planète, plus même que celle des pays du G7 réunis 

Avec leur sagesse et leurs civilisations millénaires, ils seront à mon avis bien capables de vaincre celles des cow-boys américains qui ne datent que de quelques siècles. D’ailleurs, alors que selon Trump, les dirigeants de 75 pays l’ont déjà appelé pour le supplier de baisser les taux de droits de douane qu’il leur a imposés et seraient même disposés à «lui lécher le cul» selon son expression vulgaire, seule la Chine ne l’a pas fait et continue à rétorquer au coup par coup en portant même jusqu’à 125% les droits de douane sur les produits américains contre les 145% imposés jusqu’à maintenant par Trump.

En plus, les Chinois ont eu l’intelligence d’exonérer par la même occasion 34 pays africains de tous droits de douane afin de pouvoir exporter davantage et contourner ainsi les barrières de douane imposés par Trump, parallèlement à une dévaluation du renminbi, leur monnaie nationale, pour booster leurs exportations. 

Le match Donald Trump/Kais Saïed 

Dans cette guerre économique mondiale que Trump a déclenchée, au nom du slogan Maga, dont les retombées en termes de risque de récession économique et d’inflation toucheront tous les pays, que peut faire la petite Tunisie et son Président Kais Saïed?

Pour répondre à cette question, il faut à mon avis prendre en compte le profil et personnalité de chacun des combattants (car il s’agit bien d’un combat), avant même une analyse économique objective et quantitative des enjeux et des rapports de force.

Face à un Trump, qui a non seulement fait ses preuves et réussit dans le monde impitoyable des affaires new yorkais, mais qui est aussi diplômé de la Warthon School, une des universités les plus prestigieuses en management et finance, et Bachelor of Sciences (BS) en économie et en finance internationale (1968), notre Président est juriste de formation, même pas en droit des affaires où on apprend un peu d’économie et de finance, mais en droit constitutionnel, une discipline qu’on peut apprendre de A à Z et enseigner durant toute sa vie sans avoir à faire une seule opération arithmétique d’addition ou de soustraction (il lui est arrivé même dans ses discours de confondre entre les millions et les milliards!)

Autant dire qu’il n’y a pas photo, comme disent les jeunes.

Malgré ces différences notaires, je distingue personnellement quelques similitudes entre les deux présidents car, quelquefois, les extrêmes se rejoignent.

Comme tous les discours de Trump sont axés sur le slogan «America First», je décèle un slogan «Tunisia First» dans tous les discours de notre Président qu’il exprime à sa manière par le slogan «Le peuple veut». 

Les deux sont des super-présidents et disposent d’un pouvoir exécutif presque sans opposition qu’ils exercent par décret (Trump en a pris 117 en moins de trois mois).

Enfin, les deux présidents pensent qu’ils ont reçu une mission divine pour sauver leurs pays respectifs. 

Mais la comparaison s’arrête là car les cartes entre les mains de chacun d’eux sont très inégales au point qu’on peut parler, pour reprendre la métaphore de notre Président devant le « Sommet pour un nouveau pacte financier mondial » organisé en juin 2023 en France, que c’est un combat entre Hardy (le plus gros) et Laurel (le plus petit), dont l’issue ne peut pas faire de doute. Ce pronostic se confirme par l’analyse quantitative des échanges entre la Tunisie et les Etats-Unis.

Le commerce extérieur de la Tunisie avec les Etats-Unis

Heureusement que les Etats-Unis ne sont que le 10e partenaire commercial de la Tunisie et que le total de nos échanges avec ce pays ne représente que 3% du total de notre commerce extérieur. 

En 2024, les exportations de la Tunisie ont représenté 2,013 milliards de dinars, les importations 1,797, soit un excédent commercial au faveur de la Tunisie de 215,8 millions de dinars.

Les principaux produits exportés par la Tunisie vers les Etats-Unis sont l’huile d’olive, les dattes et les articles d’artisanat, tandis que les principaux produits importés par la Tunisie sont les hydrocarbures en particulier le pétrole raffiné, des véhicules et engins de transport y compris des pièces détachées ainsi que divers machines et équipements industriels.

Le taux de droits de douane appliqué par la Tunisie sur les produits importés des Etats-Unis est de 55%, tandis que Trump vient de porter par sa dernière décision le taux de droits de douane sur les produits importés de la Tunisie à 28%, soit la moitié du taux appliqué par la Tunisie aux produits américains. 

Dans ce sens, il faut bien reconnaître que la décision de Trump n’est pas si arbitraire que cela même si elle est à regretter.

Là où elle fera beaucoup de mal à l’économie tunisienne est le fait de n’imposer que 10% de droits de douane sur les produits concurrents et souvent similaires aux nôtres tels que ceux exportés par le Maroc et qui vont bénéficier ainsi d’un avantage comparatif auprès des consommateurs américains. Le risque de perdre le marché américain, qu’il nous a fallu beaucoup d’efforts pour conquérir, est très grand.

Les axes d’une stratégie de riposte de Kais Saïed 

A mon avis, même si on entame des négociations directes avec lui, il ne faut pas espérer beaucoup de souplesse de la part de Trump, qui ne porte pas spécialement la Tunisie dans son cœur, suite aux pressions exercées sur lui par des sénateurs et des membres influents du Congrès pour punir Kais Saïed à qui ils reprochent ce qu’ils qualifient de «discours haineux anti-américains» et d’entorses à l’exercice de la démocratie en Tunisie (voir mon dernier article intitulé «Faut il se réjouir de l’arrivée des investisseurs chinois en Tunisie)

Dans ce contexte, la riposte de Kais Saïed doit être articulée à mon sens autour de trois axes:

Axe1: constituer, comme les Américains eux-mêmes font quand ils ont une décision complexe à prendre, une «Task Force», regroupant les meilleurs économistes et experts des secteurs économiques qui seront affectés par la décision de Trump. Leurs tâches sera d’arriver à un consensus sur la meilleure riposte à apporter sur la base d’études d’impact et du modèle de décision du minimum du risque maximum ou Minimax (voir à ce sujet mon article intitulé «La décision de rompre avec le FMI analysée par le modèle du Minimax»).

Axe 2 : ne pas envisager de proposer la surpression totale des droits de douane et la création d’une zone de libre-échange entre les deux pays, comme certains pays tels que le Zimbabwe l’ont fait, car cela se traduira par un échange inégal dans lequel la Tunisie sera perdante.  

Axe 3 : compte tenu du faible volume des échanges avec les Etats-Unis, ce qui compte le plus n’est pas tellement le montant du manque à gagner pour le budget de la Tunisie en termes de recettes de droits de douane, mais la préservation du marché américain qu’il sera très difficile de reconquérir s’il sera perdu. Selon cette stratégie, la Tunisie doit proposer d’aligner les droits américains de douane avec ceux appliqués à des pays concurrents tels que le Maroc. Dans cette optique il faut proposer de baisser nos droits de douane sur les produits américains de 55% actuellement à 20%, de sorte que les Américains appliquent à nos produits le même taux de 10% que pour le Maroc et d’autres pays concurrents. La perte de recettes douanières pour notre budget sera marginale par rapport aux enjeux en de stratégie de diversification de notre commerce extérieur trop dépendant de l’Europe. 

Conclusion

Dans ce combat de titans entre grandes puissances économiques, des petits pays comme le nôtre ne peuvent qu’être spectateurs, compter les coups et encaisser les «balles perdues» qui ne nous sont pas directement destinées mais qui nous affectent indirectement. La récession économique, l’inflation et le chômage que tous les experts prédisent dans le monde y compris aux Etats-Unis aggraveront encore les nôtres qui sont déjà très alarmants.

Ce que pourrait gagner la Tunisie, notamment de la baisse du dollar, une des armes de Trump qui n’a pas encore dégainer mais qui ne manquera pas de le faire dans un avenir proche, ne compensera pas la baisse de croissance économique et l’aggravation du chômage que nous allons subir à cause de la récession économique et l’inflation que nos principaux pays partenaires en Europe vont subir.

Enfin, ces turbulences qui vont durer certainement pendant plusieurs années, du moins tant que Trump est encore au pouvoir, nous font oublier d’autres menaces pour l’humanité, telles que le changement climatique, l’IA ou la mise en alerte par Poutine de ses missiles nucléaires hypersoniques au niveau 3 (les pays et villes cibles y ont été programmés) pour régler son conflit avec l’Occident à propos de l’Ukraine.

Encore, je ne parle pas du drame de Gaza et de ses 51 000 morts que tout le monde a oubliés pour se focaliser sur l’indice Dow Jones et le S&P 500 de la bourse de New York, que le moindre twit entre deux parties de golf de Trump fait trembler et l’économie mondiale avec.

Quel monde !

PS : Justement pour échapper à ce monde, je viens d’écrire un court poème intitulé «Si j’étais un oiseau», que j’invite les lecteurs et lectrices à lire sur mon blog «Poèmes de la vie». Dans ce poème, je vole très haut au-dessus de Trump, Musk, Saïed, etc comme dans le film ‘‘Vol au dessus d’un nid de coucous’’ avec l’admirable acteur Jack Nicholson…

L’article La Tunisie dans l’œil du cyclone Trump est apparu en premier sur Kapitalis.

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