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Ouverture à Tunis du Forum Med’IA  

21. November 2025 um 09:13

La deuxième Forum méditerranéen sur l’intelligence artificielle (MedIA) s’est ouvert jeudi 21 novembre 2025 à la Cité de la culture de Tunis, sous le thème : «Quelles solutions l’intelligence artificielle peut-elle apporter aux défis actuels des pays méditerranéens ?» L’objectif est de trouver des solutions concrètes pour exploiter le potentiel de l’IA afin de relever les défis communs de la région.

Organisée sous l’égide du ministère des Technologies de la communication et du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, la conférence vise à renforcer la coopération entre les nations méditerranéennes dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et à faciliter l’échange d’expériences.

Plus de 2 000 personnes participent à cette conférence, parmi lesquelles des personnalités de haut niveau, des start-ups, des chercheurs et des universitaires.

Cette conférence de deux jours se concentre plus particulièrement sur le potentiel de l’IA pour apporter des solutions dans des domaines clés tels que la santé, l’éducation, l’agriculture, la gouvernance et l’éthique de l’IA.

La Tunisie ambitionne de consolider sa position de pôle régional d’IA et d’innovation numérique, en servant de pont entre l’Afrique, l’Europe et le monde arabe, a déclaré le ministre des Technologies de la communication, Sofiane Hemissi, en marge de l’ouverture du Forum international sur l’intelligence artificielle en Afrique (Gaica 2025), à Sousse.

M. Hemissi a souligné que, face à la rapidité des transformations numériques, la Tunisie a adopté une approche responsable et éthique visant à mettre l’IA au service de l’humanité. Cette stratégie repose sur une gouvernance éthique et transparente, notamment par le développement d’un cadre législatif moderne garantissant la protection des données, la transparence des algorithmes et le respect des droits fondamentaux des citoyens; et sur le développement du capital humain, grâce à un investissement accru dans la formation et le développement des compétences afin de permettre aux jeunes Tunisiens de devenir les acteurs clés de la transformation numérique.

I. B.

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New York | Zohran Mamdani peut-il tenir ses promesses ?

21. November 2025 um 09:00

L’élection triomphale de Zohran Mamdani comme maire de New York a réjoui beaucoup de monde bien au-delà des États-Unis et en particulier dans le monde arabo-musulman en raison de sa jeunesse, du fait qu’il soit musulman, qu’il soit un migrant aux origines afro-indiennes naturalisé américain et de son soutien à la cause palestinienne cependant les New-Yorkais ne l’ont pas élu à la tête de leur ville pour ces raisons mais pour des promesses ambitieuses visant à améliorer le coût de la vie. Parmi ces promesses figurent la gratuité des transports en commun, la généralisation des services de garde d’enfants et un développement massif du logement social. Est-ce faisable surtout dans la capitale internationale du capitalisme et la première place financière mondiale ? 

Imed Bahri

The Guardian qui a passé en revue les promesses de campagne de Mamdani estime qu’elles représentent un coût important pour la ville. Le journal rapporte que plusieurs économistes et hommes politiques ont souligné que le nouveau maire se heurte à de nombreux obstacles pour concrétiser ses idées, notamment en raison de la menace du président Donald Trump de suspendre les financements fédéraux (dont la valeur est de 8 milliards de dollars par an) destinés à la ville afin de discréditer le candidat élu.

Selon The Guardian, plusieurs sources de revenus nécessitent l’approbation de l’Assemblée législative de l’État de New York et non pas seulement la mairie de la ville de New York. Matt Gardner, chercheur principal à l’Institute for Taxation and Economic Policy, a rappelé que l’Assemblée législative avait empêché la ville d’augmenter les frais de permis pour chiens en 2014, suite à un différend entre le maire de l’époque, Bill de Blasio, et un élu.

Ceci illustre le risque d’obstruction. Toutefois, Gardner et d’autres experts soulignent plusieurs facteurs qui pourraient aider Mamdani à tenir ses promesses. D’abord, elles sont largement populaires et s’attaqueraient à des problèmes fondamentaux, également les démocrates détiennent désormais une large majorité à l’Assemblée législative et enfin certains entrevoient des possibilités économiques et politiques de concrétiser ces propositions.

Voici les promesses électorales de M. Mamdani: 

Financement : l’équipe de campagne du nouveau maire estime qu’elle pourrait lever environ 10 milliards de dollars en augmentant le taux d’imposition des sociétés, en taxant les plus riches et en renforçant le recouvrement des taxes et impôts existants.

Les opposants affirment que les entreprises et les plus fortunés pourraient tout simplement quitter l’État mais des études sérieuses réfutent cette hypothèse. De plus, le taux d’imposition des sociétés s’applique aux bénéfices réalisés dans l’État, quel que soit le lieu du siège social de l’entreprise, ce qui rend cet argument moins convaincant.

Augmentation des impôts : M. Mamdani estime qu’une hausse du taux d’imposition des sociétés de 7,25% à 11,5% pourrait générer environ 5 milliards de dollars dont la majeure partie reviendrait à la ville de New York. Toutefois, ce plan nécessite l’approbation de l’assemblée législative de l’État et de la gouverneure Kathy Hookall qui s’oppose à cette augmentation d’impôt.

Une autre proposition de Mamdani prévoit une surtaxe de 2% sur les revenus annuels supérieurs à 1 million de dollars dans le but de générer environ 4 milliards de dollars. Bien que cette taxe s’applique à toute la ville, l’approbation de l’Assemblée législative de l’État est également nécessaire et le projet rencontre l’opposition de certains démocrates modérés.

Gel des loyers : il concerne les appartements à loyer réglementé est l’une des mesures les plus simples et les plus rentables car elle serait pratiquement gratuite. Cependant, elle requiert l’approbation du Conseil de réglementation des loyers et le financement nécessaire pourrait ne pas être disponible tant que Mamdani n’aura pas nommé ses membres.

Gratuité des bus : M. Mamdani estime que la gratuité des bus coûterait au moins 700 millions de dollars, en supposant un taux de fraude de 48%. Selon certains observateurs, il pourrait couvrir ce coût en restructurant ou en réduisant d’autres programmes au sein du budget municipal de 116 milliards de dollars.

Épiceries : Mamdani propose un programme pilote avec cinq épiceries municipales dans les zones défavorisées, pour un coût d’environ 60 millions de dollars. Ce projet pourrait également être financé en ajustant les priorités de dépenses au sein du même budget.

Construction de logements : M. Mamadani prévoit d’investir environ 100 milliards de dollars pour construire 200 000 logements abordables sur 10 ans, un plan que beaucoup à sa droite jugent irréaliste en raison de l’endettement qu’il implique.

Cependant, des experts comme Gusdorf soulignent que le plan ne prévoit pas d’emprunter la totalité de la somme en une seule fois. La dette s’accumulera et sera remboursée par étapes par les administrations successives. Ils insistent également sur le fait que l’objectif n’est pas la gratuité du logement mais la création de logements abordables générant des revenus permettant de rembourser la dette dont une partie pourrait être financée par le secteur privé.

Garde d’enfants universelle : Le coût de la mise en œuvre d’un système de garde d’enfants universel (qui concerne toute la population de New York sans exception) varie de 2,5 à 12 milliards de dollars, selon que le programme soit déployé à l’échelle de la ville ou de l’État et selon d’autres facteurs.

Le financement demeure le facteur le plus critique et Gardner prévoit des compromis comme c’est souvent le cas pour les grands projets. Par conséquent, il indique que certaines promesses de Mamdani devraient être revues à la baisse et qu’il pourrait devoir faire preuve de souplesse concernant la hausse d’impôts prévue.

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Tunisie | Découvertes archéologiques à Kasserine

21. November 2025 um 08:49

L’Université Ca’ Foscari (Italie) codirige une mission archéologique internationale dans la région de Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie. Les fouilles sont menées sur le site de l’ancienne cité romaine de Cillium, à la frontière avec l’Algérie actuelle. Elles se concentrent sur deux anciennes oliveraies situées au cœur du massif du Jebel Semmama.

Les archéologiques ont mis au jour d’impressionnantes structures liées à la production d’huile, notamment deux «torcularia», dont l’une a été identifiée comme le deuxième plus grand moulin à huile romain de tout l’Empire.

La Tunisie était le principal fournisseur d’huile de Rome et servait de point de rencontre et d’échanges commerciaux entre les autorités romaines, les colons établis et les communautés locales.

L’étude des sites révèle des structures qui étaient en activité entre le IIIe et le VIe siècle apr. J.-C. Parmi elles figure Henchir el Begar, l’ancien Saltus Beguensis, qui appartenait au vir clarissimus Lucillius Africanus au IIe siècle apr. J.-C.

S’étendant sur environ 33 hectares, le site est divisé en deux secteurs principaux équipés de pressoirs à olives, d’un bassin de collecte d’eau et de plusieurs citernes. Le premier secteur abrite le plus grand et le plus impressionnant pressoir à olives romain de Tunisie, le deuxième de tout l’Empire romain.

De récentes études géoradar ont également mis en évidence un réseau dense de structures résidentielles et de routes, témoignant d’une organisation complexe et élaborée de l’espace rural.

«Cette mission offre une perspective inédite sur l’organisation agricole et socio-économique des régions frontalières de l’Afrique romaine», a souligné Luigi Sperti, directeur adjoint du département d’études humanistes et directeur du Cesav (Centre d’études archéologiques de Venise) à Ca’ Foscari. Et d’ajouter : «L’huile d’olive était un produit essentiel au quotidien des Romains de l’Antiquité, qui l’utilisaient non seulement comme condiment en cuisine, mais aussi pour les soins personnels, le sport et la médecine, et même – si elle était de mauvaise qualité – comme combustible. Mettre en lumière la production, la commercialisation et le transport de ce produit à une telle échelle représente une occasion exceptionnelle de conjuguer recherche, promotion et développement économique, confirmant ainsi l’importance de l’archéologie comme domaine d’excellence pour notre université.»

I. B. (avec Ansamed).

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Allemagne | Le «loup» russe est dans la bergerie

21. November 2025 um 08:30

Tino Chrupalla, coprésident (avec Alice Weidel) dAlternative pour l’Allemagne (AfD), de tendance populiste de droite, le principal parti d’opposition au Bundestag actuel, a estimé que la Pologne pourrait devenir une menace pour l’Allemagne et a imputé la responsabilité de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine à l’Occident. Parallèlement, les dissensions s’intensifient au sein de l’AfD concernant les contacts de ses membres avec le pays de Vladimir Poutine.

Habib Glenza, à Lodz.

Mardi soir dans l’émission de Markus Lanz sur la chaîne de télévision publique allemande ZDF, Tino Chrupalla disait : «Je ne vois aucune menace pour l’Allemagne de la part de la Russie pour le moment, par contre la Pologne pourrait devenir une menace pour nous.»

Le coprésident du parti d’extrême droite a estimé que n’importe quel pays pouvait représenter une menace pour l’Allemagne. «Bien sûr, la Pologne pourrait aussi devenir une menace pour nous», a-t-il déclaré en réponse à la question de l’animateur.

«Actuellement, nous constatons deux poids, deux mesures et une double morale concernant le gazoduc Nord Stream. La Pologne n’a pas extradé un criminel recherché, un terroriste (le citoyen ukrainien Volodymyr Zhuravlyov, dont l’extradition a été refusée par le tribunal de district de Varsovie). Elle ne l’a pas fait. Et comment le gouvernement allemand a-t-il réagi ? Il ne fait rien. Il se contente de dire : ‘‘D’accord, cela peut arriver’’», a déclaré le dirigeant de l’AfD.

«Poutine ne m’a rien fait», a déclaré Chrupalla

À propos de la Russie, Chrupalla a déclaré qu’elle «n’a jamais été une démocratie» et «est une dictature depuis un siècle». «Je m’exprime en tant qu’homme politique allemand, guidé par l’intérêt de l’Allemagne, car c’est pour cela que j’ai été élu au Parlement. On peut critiquer les dictatures, mais il faut s’occuper de nos propres affaires», a souligné le chef de l’AfD. «Poutine ne m’a rien fait», a-t-il ajouté.

Chrupalla a critiqué la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. Mais il a souligné que, durant la période précédant le conflit armé, la minorité russe en Ukraine avait été persécutée, estimant que l’Occident, et pas seulement la Russie, avait également commis des «erreurs fatales».

Le chef de l’AfD a également déclaré qu’il n’y avait aucune preuve que les drones survolant le territoire allemand soient russes. Si le chancelier allemand Friedrich Merz le croit, il doit en apporter la preuve, a-t-il lancé.

Parallèlement, les tensions s’exacerbent au sein de l’AfD concernant les contacts de certains de ses dirigeants avec la Russie. 

Les liens avec la Russie divise l’AfD

Le député bavarois Rainer Rothfuss s’est attiré les foudres de la direction du parti. Il avait obtenu l’autorisation du département des affaires étrangères de son parti pour se rendre à Sotchi, mais il s’est avéré par la suite que, dans sa demande, il avait dissimulé le fait que l’un de ses interlocuteurs était l’ancien président russe Dmitri Medvedev.

La semaine dernière, les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates ont déclenché un débat au Bundestag, au cours duquel les contacts de l’AfD avec la Russie ont été perçus comme une menace pour la sécurité allemande. Les députés de la coalition et les Verts ont accusé l’AfD de jouer le rôle de «cheval de Troie de la Russie».

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France | Violence urbaine et angles morts de l’État

21. November 2025 um 08:00

La Tunisie comme l’ensemble du Maghreb observent depuis longtemps la situation de Marseille, ville-miroir des tensions sociales et urbaines méditerranéennes. Le meurtre de Mehdi Kessaci, jeune de 20 ans au-dessus de tout soupçon, abattu par balle en pleine rue, le 13 novembre 2025, dans cette ville cosmopolite, a provoqué un choc profond dans une ville déjà marquée par les règlements de comptes. Mais ce drame dépasse largement le cadre local.

Djamal Guettala

Ce meurtre de trop interroge la manière dont la France appréhende la violence liée au narcotrafic et son incapacité chronique à protéger des citoyens qui vivent au cœur des zones les plus vulnérables.

Une marche blanche est prévue demain, samedi 22 novembre, signe qu’une partie de la population refuse que ce crime rejoigne la longue liste des drames oubliés.

Un meurtre qui brise un récit convenu

Contrairement à ce que laissent parfois entendre certains discours publics, Mehdi n’était ni un «profil à risques» ni un jeune pris dans les spirales clandestines. Étudiant, intégré, apprécié, se préparant à devenir un agent de police, il représentait précisément ce que les responsables politiques qualifient souvent de «réussite».

Son assassinat a créé un malaise évident : comment expliquer qu’un jeune homme sans troubles connus puisse être exécuté au coin d’une rue, sans que l’État ne puisse prévenir ni même dissuader une telle violence ?

Pour la famille et les habitants, ce meurtre révèle un paradoxe français : on célèbre la mobilité sociale, tout en laissant des territoires entiers sous tension armée permanente.

Dans l’appel à la marche blanche, une question traverse toutes les lignes : Pourquoi la vie de Mehdi n’a-t-elle pas été protégée ?

La colère ne vise pas seulement la criminalité — omniprésente — mais également un système politique qui, depuis des années, accepte que des quartiers entiers soient exposés à la violence sans réelle stratégie de long terme.

Plusieurs chercheurs, magistrats et travailleurs sociaux l’affirment : les effectifs policiers sont insuffisants; les réseaux de stupéfiants ont muté plus vite que les réponses publiques ; les habitants se sentent abandonnés, parfois méprisés.

Toute vie mérite protection

Le cas de Marseille n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une tendance qui touche plusieurs grandes villes françaises confrontées à l’économie criminelle, un phénomène que l’on retrouve également dans d’autres métropoles méditerranéennes, de Barcelone à Naples.

La marche organisée samedi est volontairement silencieuse, sans drapeau ni revendication partisane. Ce choix traduit une volonté de dépasser les divisions politiques pour rappeler une vérité simple : toute vie mérite protection.

Pour beaucoup, ce rassemblement n’est pas seulement un hommage ; il est un avertissement. S’il ne se passe rien après Mehdi, il ne se passera plus rien pour personne. C’est cette idée, largement partagée, qui pourrait transformer une marche locale en signal national.

Le meurtre de Mehdi révèle un autre élément souvent ignoré : les diasporas maghrébines restent profondément attachées à des valeurs de dignité, de sécurité et de justice, et ne sont pas résignées à voir les leurs tomber dans une violence qui n’a plus rien d’exceptionnel.

L’affaire Kessaci pourrait ainsi influencer le débat français, mais aussi alimenter une réflexion plus large sur les politiques urbaines autour de la Méditerranée : comment gérer les trafics ? Comment protéger les jeunes ? Comment restaurer la confiance dans les institutions ?

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Cardiologie | Les lauréats des Prix Ali Bousnina 2025

21. November 2025 um 07:27

Les Prix Ali Bousnina de recherche en cardiologie et chirurgie cardiovasculaire 2025, initiés des Laboratoires Saiph, ont été décernés dans la soirée du 20 novembre 2025, à Tunis, par le Professeur Mustapha Ferjani, ministre de la Santé, en marge de la cérémonie d’ouverture du 45e Congrès national de cardiologie et de chirurgie cardio-vasculaire.

Le 1er prix a été attribué à l’équipe du service de cardiologie de l’Hôpital de Menzel Bourguiba, pour son travail intitulé «Multifactorial cardioprotective effects OG Grape seed flour in post-ACS : a randomized controlled» (Effets cardioprotecteurs multifactoriels de la farine de pépins de raisin après un syndrome coronarien aigu).

Le 2e prix a été attribué l’équipe du service de cardiologie de l’Hôpital Hédi Chaker de Sfax, pour son travail intitulé : «Effectiveness on an impedance cardiography guided treatment strategy to improve blood pressure control» (Efficacité d’une stratégie thérapeutique guidée par la cardiographie d’impédance (ICG) pour améliorer le contrôle de la pression artérielle).

La cérémonie de remise des prix s’est déroulée en présence d’un grand nombre de cardiologues et chirurgiens cardiovasculaires tunisiens et étrangers et du Professeur Souad Bousnina épouse de feu Ali Bousnina.

Le Prix Ali Bousnina a été initié en 2006 par le ministère de la Santé, la Société tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardio vasculaire (STCCCV) et les Laboratoires pharmaceutiques Saiph, pour encourager la recherche nationale en matière de prévention et de prise en charge des pathologies cardiaques.

En 19 ans ce prix a permis d’enrichir la recherche médicale tunisienne de centaines d’études qui ont contribué à une meilleure prise en charge des pathologies cardiovasculaires, premières causes de mortalité en Tunisie.

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Gestern — 20. November 2025Haupt-Feeds

Football | La Tunisie bouscule amicalement le Brésil

20. November 2025 um 13:19

La période des matches de préparation pour la Coupe du Monde de football 2026 a commencé. Pour la Tunisie, l’événement du mardi 18 novembre 2025 à Lille, en France, face aux Brésil, avec toutes ses vedettes, a ressemblé à un très grand défi puisqu’il s’agissait de se mesurer au pays iconique du ballon ronde. Le test est momentanément concluant, mais il reste l’essentiel : la confirmation lors de la CAN Maroc dans quelques semaines. La balle est à nouveau dans le camp des coéquipiers de Hannibal Mejbri.

Jean-Guillaume Lozato *

Brésil-Tunisie ? Tunisie-Brésil ? Quelle formulation adopter ? C’est la question que l’on se pose quand on sait que le site choisi pour cette confrontation se situe au Nord de la France.

Au stade Pierre Mauroy, beaucoup étaient sceptiques quant aux possibilités tunisiennes. Qu’en est-il vraiment du Brésil ? Et de la Tunisie ?

Initions cette réflexion en rappelant quelques points à propos du Brésil, puis de la Tunisie. Ainsi, nous serons mieux armés pour nous pencher précisément sur ce match et son résultat.

Le Brésil, éternel présent  

Le Brésil, c’est le porte-drapeau du beau jeu et de la conciliation entre effort physique et créativité artistique.

La circulation du jeu à la brésilienne fait emprunter au ballon des trajectoires aussi variables que maîtrisées. Cette image colle à la réputation du footballeur brésilien typique, jusqu’à inspirer l’équipementier Nike pour sa campagne publicitaire de 1998.

Cette expression technique et chorégraphique bien au-dessus de la moyenne a permis de fournir un contingent intemporel d’acteurs sportifs exceptionnels. Le premier d’entre eux étant Pelé. Le plus complet. Le plus présentable aussi. Suivi de très près par Garrincha, le plus déconcertant de par ses dribbles accordés aux mouvements saccadés de ses jambes torses.

Depuis, les générations se sont succédé. Cette touche brésilienne du «Joga bonito» subsiste et renvoie à une image de carte postale idéalisée. Le plus grand pays d’Amérique Latine par sa superficie peut se vanter d’un vivier extraordinaire, qui ne s’est jamais tari. Néanmoins, il reste sur un échec à Qatar 2022 où la mission s’était terminée en quarts de finale. Les «Auriverde» demeurent une valeur sûre. Il faudra composer avec eux au prochain Mondial, d’autant plus qu’ils seront sur «leur» continent. De tous temps, la romance brésilienne du ballon est apparue en tant que force transcontinentale. Tandis que le narratif tunisien se place davantage sur une ligne éditoriale continentale.

La Tunisie des éternels départs

À l’origine, la Tunisie revêt un statut de précurseur continental suite à son épopée positive à Argentina 78. Supposée annonciatrice, cette aventure a plus ressemblé à un film qu’à une saga en plusieurs parties.

Un demi-siècle après, la Tunisie semble à la traîne par rapport à l’Algérie et surtout au Maroc qui ont déjà franchi par deux fois l’obstacle du premier tour en Coupe du Monde. Une difficulté imputable à la cadence de la bureaucratie et à l’immobilisme qui a caractérisé la mentalité locale lorsqu’il fallait appliquer des décisions. Se référer à la Révolution du Jasmin est d’ailleurs trompeur. Car c’est le plus souvent sans faire de bruit que la Tunisie a appliqué des réformes. Ou s’en est abstenue. Ainsi, alors qu’elle avait lancé un véritable mot d’ordre pour l’installation des éoliennes, elle a désormais été largement dépassée par… le Maroc dans ce domaine précis. Cette phénoménologie est transposable au foot.

Au Qatar, les Tunisiens avaient produit un jeu aux facettes intéressantes durant la phase de poules, et auraient dû se qualifier pour le tour suivant. Défier une grosse cylindrée comme le Brésil permettait donc d’estimer comment adapter le curseur à la vitesse et aux exigences de la route dessinée par la course au trophée mondial.

De la synthèse au syncrétisme

La confrontation latino-américaine/nord-africaine rentrait dans cette logique de confrontation entre deux nations qui avaient laissé une sensation d’inaccompli en terre qatarie.

Les Brésiliens, entraînés par le célèbre Carlo Ancelotti, ont déjà la tête et le bagage pour la phase finale. Les Tunisiens sont plus dubitatifs. Qu’importe. Les vingt-deux acteurs d’un soir étaient très motivés pour ce match réunissant les conditions logistiques d’une vraie Coupe du Monde.

Constants dans l’effort, solides, immédiatement entreprenants, les Aigles de Carthage ont ouvert le score par l’avant-centre Hazem Mastouri. Un but subtil, plein de timing et de sang-froid, rendu possible par une passe décisive à la semi-transversalité digne de David Beckham. Transmission distillée par Ali Abdi, un des pions essentiels de cet échiquier que les Brésiliens encerclés se sont retrouvés contraints de contourner.

Par la suite, les Sud-Américains ont poussé, mais sans dominer. À l’exception d’un tir de Rodrygo très bien dévié par Yan Valéry, la première moitié de match a été orchestrée par les Tunisiens. En revanche, leur impulsion s’est amenuisée les quarante-cinq minutes suivantes, sous l’effet d’actions de Vinicius, Paqueta et surtout Estevao. Ce dernier a signé l’égalisation sur penalty, tiré très particulièrement dans un élan fractionné à la Pelé.

Au coup de sifflet final, prévalait le sentiment d’un 1-1 équitable mérité, mais avec la conscience que les Rouges revenaient de loin quand on repense au penalty manqué par Paqueta et à une action «jaune» finie sur le poteau.

Retenons enfin deux noms. Le premier est Elias Saad. L’attaquant du FC Augsbourg sait naviguer de son aile gauche vers l’axe. Auteur d’une superbe action à la cinquante-cinquième minute, le natif de Hambourg détient les capacités pour évoluer en tant qu’ailier ou avant-centre. Voire en attaquant de soutien si une verticalisation figée s’impose en fonction de l’adversaire.

L’autre nom à retenir est Hannibal Mejbri, garant du pressing tout en participant à la construction énergiquement. Il a livré mardi soir un de ses meilleurs matches.

D’une certaine manière, le match a fait office de synthèse des éléments sur lesquels se concentrer après les prestations inégales contre la Mauritanie et la Jordanie. Passant du général au particulier, du collectif à l’individuel, Mejbri se pose en ambassadeur d’un syncrétisme sportivo-culturel.

Le natif d’Ivry-sur-Seine passé par le Paris FC en formation puis professionnel à Monaco, Manchester, Birmingham, Séville et Burnley, a déjà acquis un solide capital de connaissances et d’expériences malgré son jeune âge.

Maintenir le cap

Tout comme il existe une culture d’entreprise, il existe des variantes d’approches selon les championnats. D’où une nécessité de consultation entre les joueurs et leur coach Sami Trabelsi, et une mutualisation des efforts qui permettra de limiter les coûts des investigations et autres investissements autour de la sélection nationale. Une vision à la logique économiste qui serait en phase avec le football d’aujourd’hui ressemblant de plus en plus au «Knowledge Management», chose que les fédérations marocaine et qatarie ont parfaitement compris, chacune dans des domaines différents d’intervention.

Deux figures historiques mais d’envergures différentes se sont affrontées pour notre plus grand plaisir. Quel que fût le résultat de ce match, tout pouvait servir la critique et l’autocritique tunisiennes. Un score de parité ? C’est ce qui pouvait arriver de mieux.

Une lourde défaite aurait amoindri le mental des Aigles de Carthage. Et une victoire aurait engendré du rêve avec un risque potentiel d’illusion. En mars 2023, le Maroc avait défait le Brésil en match amical (2-1 à Tanger). La Tunisie n’a pas atteint ce palier mais elle et son homologue marocaine sont les deux seules équipes arabes à avoir réussi historiquement à ne pas avoir perdu contre la «Seleçao».

Le Brésil reste un adversaire extrêmement dangereux, qui impressionne de par sa réputation et son style de jeu peuplant les imaginaires. La carte de visite de l’équipe nationale de Tunisie est moins impressionnante. Mais ses joueurs ont les moyens de rajouter quelques lignes sur son CV. De plus, ils ont joué ce match de préparation en France où c’était l’occasion de resserrer les liens avec le public composé de la diaspora tunisienne. Il s’agit là d’un facteur psychologique important.

Pour la première fois depuis la création de la Coupe du Monde, une absence des équipes européennes dans le dernier carré ne serait pas à exclure. Alors, pourquoi pas organiser un rendez-vous en demi-finales pour le Brésil et le Maroc avec… la Tunisie en guest star ?

Pour que ce test ne se convertisse pas en crash-test, restons prudents pour le moment en relisant cette citation de l’écrivain italien Italo Calvino : «C’est le sort des plus beaux rêves de se transformer tout d’un coup en cauchemars.»

* Ecrivain et analyste de football.

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Journée de colère des journalistes tunisiens

20. November 2025 um 12:38

Des dizaines de journalistes se sont rassemblés, ce jeudi 20 novembre 2025, devant la place du gouvernement à la Kasbah, au centre-ville de Tunis, pour protester contre la détérioration continue de leurs conditions de travail et de la limitation de la liberté d’expression en Tunisie. Rassemblés à l’appel du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), ils veulent marquer l’unité de leurs rangs et leur attachement à leurs liberté, indépendance et dignité. Vidéo.

Les manifestants dénoncent des dépassements et des abus qu’ils imputent au pouvoir exécutif et qui ont touché des journalistes et des institutions médiatiques privées et publiques. Ils estiment que cette situation reflète une orientation délibérée des autorités vers la limitation de la liberté d’expression, de l’indépendance des médias et des droits acquis des journalistes, en nette contradiction avec la constitution tunisienne et les engagements internationaux de l’Etat tunisien dans le domaine de la protection de la liberté de la presse et du droit du citoyen à l’information, souligne encore le syndicat.

Les journalistes, qui ont été nombreux à prendre part à cette journée de colère, à Tunis et dans les régions, exigent la levée de toutes les formes d’interdiction, de limitation et d’obstacles administratifs au libre exercice des journalistes et des institutions médiatiques. Ils exigent aussi la libération des journalistes arrêtés et poursuivis pour des faits entrant dans leur travail d’information et d’expression, comme Mourad Zeghidi, Chadha Haj Mbarek et d’autres. Ainsi que l’arrêt du recours à d’autres textes de lois que le décret n° 115 de 2011 relatif à la liberté d’expression pour juger des délits de presse. Ils dénoncent fortement le recours désormais systématique de la justice au décret-loi 54 de 2022 pour infliger aux journalistes des peines de prison pour des écrits de presse.  

Le président du SNJT, Zied Dabbar, qui a pris la parole lors de ce rassemblement, a passé en revue les difficultés quotidiennes auxquelles font face les journalistes, que les autorités cherchent à affamer et à soumettre aux diktats du régime, de manière à imposer une presse de propagande politique, et non d’information libre, indépendante et responsable. «Ce pouvoir déteste les journalistes et il les combat clairement pour les empêcher de faire leur travail honnêtement et dans le respect de la déontologie de leur métier », a-t-il martelé.  

I. B.

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Hommage | Mongi Slim, grand diplomate et fin négociateur

20. November 2025 um 11:07

Feu Mongi Slim était un des rares diplomates tunisiens de calibre international, dont le nom est resté gravé en lettre d’or dans les annales de la diplomatie tunisienne et lié étroitement à son histoire, une diplomatie sage, mais efficace, qui a fait d’un petit pays, comme la Tunisie, un pays hautement respecté et attentivement écoutée et de sa capitale, Tunis, une ville incontournable, lorsqu’il s’agit des questions qui intéressent, de près ou loin, le monde arabe, africain, musulman et méditerranéen et que ses analyses pertinentes étaient hautement appréciées.

Kamel Ayari

Mongi Slim était un militant authentique pour l’indépendance de la Tunisie, comme ministre de l’Intérieur, déjà, dans le gouvernement Tahar Ben Ammar sous le Bey, en 1956, avant d’embrasser, au lendemain de l’indépendance, une carrière diplomatique fort réussie et reconnue par tout un chacun.

En effet, eu égard à ses grandes qualités d’habile négociateur et de fin tacticien, Bourguiba lui confia, en toute assurance, le poste, fort convoité, d’ambassadeur à Washington (photo : avec le président John F. Kennedy) et en même temps représentant permanent de la Tunisie aux Nations Unies à New York, et également encore, chose rarissime, ambassadeur à Ottawa, au Canada : trois importantes et délicates missions, dont il s’acquittait à merveille, d’ailleurs, notamment du côté de l’Onu, où il a réussi, par son sérieux et son savoir-faire, à gravir les échelons jusqu’à être élu président de son Assemblée générale, (Bouteflika a occupé lui aussi ce poste, mais bien après), cette qualité très importante lui permettant de contribuer, avec d’autres, bien sûr, à l’indépendance de certains pays africains et lui a procuré beaucoup d’estime et de considération de la part de la majorité des pays membres de l’époque.

A cette époque, Mongi Slim faisait la fierté des pays africains et arabes, entre-autres, qui constituaient la majorité au sein de cette haute instance internationale, qui s’activait inlassablement pour apaiser les tensions frappant certaines régions dans le monde et essayait d’instaurer l’ordre et le calme, là où ils sont indispensables.

Dag Hammarskjold, le secrétaire général de l’Onu d’alors, qui était en mission en Afrique, en vue de mettre terme au conflit qui déchirait les deux Congo (Kinshasa et Brazzaville), mourut dans son hélicoptère abattu en plein vol par des parties qui cherchaient à saboter ses efforts et saper la réconciliation entre les deux pays frères. Celui qui devait le remplacer normalement, c’était donc, Mongi Slim, selon tous les sondages et les observateurs internationaux qui s’accordaient à le qualifier de «grand favori», et le plaçaient, de loin, devant un certain U Thant, un Asiatique (Birman plus précisément) pour lui succéder.

Il suffisait, alors, seulement, comme stipule le règlement en vigueur, que le gouvernement tunisien déposât le dossier de sa candidature et tour était joué et Mongi Slim serait certainement élu secrétaire général avec une majorité écrasante, mais comme Habib Bourguiba n’aimait pas que quelqu’un d’autre que lui soit connu sur la scène internationale, en décida autrement, en le rappelant à Tunis, en 1962, et en lui confiant le portefeuille des Affaires étrangères, permettant ainsi, à cet inconnu U Thant de devenir le nouveau secrétaire Général des Nations Unies. Dommage, c’était pourtant à portée de main. Quel gâchis !  

Mongi Slim sera nommé par la suite représentant personnel du président Habib Bourguiba, avec rang de ministre, en 1964 puis ministre de la Justice en 1966. Il meurt le 23 octobre 1969 et est inhumé au carré des martyrs du cimetière du Djellaz.

Source : Page Facebook de l’auteur.

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Devant les milliards des Saoud, c’est désormais Trump d’Arabie !

20. November 2025 um 09:41

Difficile de trouver plus cupide et plus vénal que Donald Trump ! On dit que l’argent est le nerf de la guerre mais chez le président américain c’est le nerf des relations internationales tout court. Face au gros chèque saoudien, le locataire de la Maison Blanche a disculpé en direct l’héritier Mohamed ben Salmane de toute responsabilité dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Il a aussi annoncé la vente de 48 avions de chasse F-35 dont la vente était liée jusque-là à la normalisation avec Israël et a décidé de pousser encore plus le partenariat stratégique avec Riyad. Bref, la lune de miel de Trump d’Arabie agace même les Israéliens !

Imed Bahri

Le journal arabophone londonien Al-Quds al Arabi est revenu sur cette visite en passant au peigne fin aussi bien sa forme que son fond car l’accueil en grande pompe de l’hôte saoudien a donné le ton de cette visite qui se veut historique. 

Fait rare, le président américain a accueilli, mardi 18 novembre 2025, le prince héritier saoudien lors d’une cérémonie grandiose qui a eu lieu sur la pelouse sud de la Maison-Blanche. D’habitude, ce lieu est réservé aux accueils des visites d’État ! L’événement comprenait une revue des honneurs militaires, une salve de coups de canon et un survol d’avions de chasse américains.

Les discussions entre les deux dirigeants ont porté sur le renforcement des liens de sécurité et la coopération nucléaire civile. Ben Salmane s’est engagé à porter les investissements saoudiens dans l’économie américaine de 600 milliards de dollars à 1 000 milliards de dollars, tandis que Trump a confirmé un nouvel accord de défense et son approbation de la vente d’avions de chasse F-35 à l’Arabie saoudite.

Une garde d’honneur militaire américaine a escorté le cortège du prince héritier jusqu’à la pelouse sud où Trump l’a accueilli à son arrivée. Les deux dirigeants ont ensuite levé les yeux vers les avions de chasse qui survolaient la zone avant que Trump n’accompagne son hôte à l’intérieur.

La géopolitique de l’argent

D’habitude cet accueil prestigieux n’est réservé qu’à certains chefs d’État. Or, Ben Salman est toujours prince héritier et le chef d’État saoudien c’est son père le roi Salman. Cette exception protocolaire en dit long sur la place qu’occupe l’Arabie saoudite dans la géopolitique de M. Trump, une géopolitique dictée avant tout par les intérêts financiers.

Au cours de sa visite à la Maison Blanche, Ben Salmane s’est entretenu avec Trump dans le Bureau ovale où ce dernier a annoncé que Washington vendrait des avions de chasse F-35 à l’Arabie saoudite dans le cadre d’un accord similaire à celui conclu avec Israël. Ce serait la première fois que les États-Unis vendent ces avions de chasse à l’Arabie saoudite, marquant un tournant important dans la politique américaine. Cet accord pourrait potentiellement modifier l’équilibre militaire au Moyen-Orient et mettre à l’épreuve ce que Washington appelle jusque-là «l’avantage militaire qualitatif d’Israël», seul pays de la région à posséder à ce jour des F-35. Jusque-là, les États-Unis faisaient miroiter aux Saoudiens qu’ils ne leur vendraient des F-35 que s’ils reconnaissaient officiellement Israël. 

Lors de sa rencontre avec Ben Salmane dans le Bureau ovale, Trump a confirmé que les États-Unis étaient parvenus à un accord de défense avec l’Arabie saoudite, que la plupart des experts estiment similaire au récent accord avec le Qatar sur lequel nous sommes revenus dans notre article du 24 octobre dernier intitulé «Nouveau traité en gestation entre Washington et Riyad». Si c’est effectivement le cas, toute agression contre l’Arabie saoudite sera considérée comme une agression contre les États-Unis. 

Le président américain a, également, indiqué avoir discuté des accords d’Abraham avec Ben Salmane et s’est dit convaincu d’avoir reçu une réponse positive. Le prince héritier a répondu que l’Arabie saoudite souhaitait participer à ces accords qui prévoient la normalisation des relations avec Israël mais aussi garantir une voie claire vers une solution à deux États.

M. Trump a laissé entendre qu’un accord nucléaire civil avec l’Arabie saoudite était aussi envisageable. La réunion a, on l’imagine, porté aussi sur l’aspect économique, M. Trump affirmant que l’économie américaine était en excellente santé. Prenant note de l’accord de l’Arabie saoudite d’investir 600 milliards de dollars aux États-Unis, il a déclaré : «Je tiens à vous remercier d’avoir accepté d’investir 600 milliards de dollars aux États-Unis. Et comme il est mon ami, ce montant pourrait atteindre mille milliards de dollars… Je vais m’en occuper». Le prince héritier a répondu que l’Arabie saoudite augmenterait ses investissements aux États-Unis à mille milliards de dollars.

Trump a également abordé la question iranienne, affirmant que «le pays souhaitait parvenir à un accord avec Washington même s’ils prétendent le contraire et se disant ouvert aux négociations». Le prince héritier saoudien a affirmé que cela serait dans l’intérêt de l’Iran et de la région, soulignant qu’il ferait tout son possible pour y parvenir.

Lors du dîner, le président américain a fait une autre annonce de taille qui a ravi son hôte : «Ce soir, je suis ravi d’annoncer que nous poussons notre coopération militaire à des sommets encore plus élevés en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme un allié majeur non-membre de l’Otan, ce qui est quelque chose de très important pour eux».

La vente des F-35 agace Israël 

L’annonce par Trump de la vente d’avions de chasse furtifs F-35 à l’Arabie saoudite a provoqué un choc en Israël. Le journal de droite Maariv a employé le terme «coup de tonerre»

Maariv considère que cette vente de F-35 à l’Arabie saoudite ne se limite pas à une simple transaction d’armement. Elle empiète sur un domaine jusqu’ici réservé à un seul pays de la région : Israël. Certes, les États-Unis continuent d’affirmer qu’ils protégeront l’avantage militaire qualitatif d’Israël mais tout expert en sécurité sait que cette supériorité est relative et non garantie à vie. Dès lors qu’un pays voisin acquiert l’accès à des avions de chasse de cinquième génération (même de façon limitée, comme le minimisent les proches du Premier ministre), la supériorité aérienne d’Israël n’est plus assurée.

Le fait que Trump soit prêt à franchir un tel pas soulève une question troublante : Washington considère-t-il toujours Israël comme un atout stratégique irremplaçable ou comme un pays important, certes, mais qui n’est plus au centre de la politique américaine dans la région ?

Aux yeux de l’administration américaine actuelle, stabiliser l’Arabie saoudite, coopérer avec elle et freiner toute autre influence régionale est peut-être aussi important aujourd’hui que l’enthousiasme fervent pour l’exclusivité israélienne dans le ciel du Moyen-Orient.

Maariv estime que les États-Unis adoptent désormais une vision stratégique globale du Moyen-Orient et non pas une vision d’un prisme israélien.

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Roman | La voix singulière de Ramsès Kefi

20. November 2025 um 08:54

Ramsès Kefi signe un premier roman poignant avec ‘‘Quatre jours sans ma mère’’, publié le 21 août 2025 chez Philippe Rey, à Paris. Ce texte, déjà récompensé par le Prix Première Plume 2025, plonge le lecteur au cœur d’une famille secouée par la fugue d’Amani, la mère, et explore avec finesse les liens complexes entre filiation, amour et tradition.

Djamal Guettala

Le récit commence par une nuit d’inquiétude, lorsque Salmane, le fils trentenaire, découvre que sa mère a disparu, sans prévenir personne, laissant derrière elle son quotidien intact : «Avant de tailler sa route, Amani n’a rien changé à ses habitudes. C’est peut-être ça, le plus badant, partir en respectant la routine. Elle a cuisiné et étendu le linge. Dans ma chambre, elle a laissé des draps propres et allumé une bougie vanille sur mon bureau bordélique…»

Cette fugue devient un révélateur pour Salmane et son père Hédi, figure à la fois protectrice et rugueuse, qui le guide dans cette quête nocturne de la mère disparue. Les descriptions de la Caverne, quartier populaire où ils vivent, restituent avec précision le microcosme social et culturel de la cité : «La Caverne, notre terroir, est un quartier populaire comme un autre, où des hiboux aux fenêtres surveillent qui va et vient toute la sainte journée… Ici, une femme ne se barre pas en laissant un homme à la maison. Elle doit rester, quoi qu’il en coûte.»

Addiction génétique au piment

Kefi dresse également un portrait sensible des origines de ses personnages. Amani et Hédi racontent leur enfance dans des orphelinats du Maghreb, leur arrivée en France et leur installation dans un HLM, où se forge l’identité de leur fils : «J’avais cinq ans quand Amani et Hédi m’ont raconté leur enfance dans un orphelinat niché sur une montagne d’Afrique du Nord… Du pays ils n’ont rien ramené, hormis des «R» roulés, un amour pour la neige et une addiction génétique au piment.»

Le roman excelle à montrer comment les gestes quotidiens deviennent porteurs de sens et d’émotion. Une clé rouillée, un café préparé, un bureau désordonné deviennent des ancrages dans la mémoire et l’affection familiale. Les personnages secondaires, comme Maria, amie proche d’Amani, renforcent la richesse de ce microcosme : «Ma mère et cette couturière, immense fumeuse de Gitanes, avaient un paquet de passions communes… Elles passaient le dimanche après-midi à lire, à écouter de la musique et regarder de vieux films ensemble.»

Le style de Kefi mêle réalisme social et sensibilité littéraire. Les dialogues et pensées intimes des personnages alternent avec des observations de la vie quotidienne, donnant au lecteur un sentiment de proximité avec leurs inquiétudes et leurs émotions. Le roman illustre aussi le contraste entre la pudeur de la mère et l’expressivité du père : «Sur le siège passager, Hédi met un point d’honneur à liquider son stock d’insultes. Fumiers, Bons à rien, Chiens… Il se retourne vers moi, la langue sortie et enroulée, prêt à me mimer la scène du Parking.»

Une tendresse infinie

La réception critique souligne la justesse et la tendresse de ce premier roman. Le jury du Prix Première Plume 2025 a salué «un premier roman qui derrière les non-dits et la pudeur d’une famille en plein questionnement, nous couvre d’une tendresse infinie». Jérémy Parrot, président du jury, parle de «l’envol d’une mère au grand dam de ses hommes. Réjouissant».

‘‘Quatre jours sans ma mère’’ confirme la voix singulière de Ramsès Kefi, capable de transformer l’absence en récit universel, où la tension dramatique côtoie l’humour et la poésie des gestes quotidiens. Entre fugue, amour filial et microcosme social, le roman tisse un portrait attachant d’une famille et de ses secrets.

Ramsès Kefi est un jeune écrivain français. Né dans une famille populaire, il puise son inspiration dans son environnement et ses racines pour explorer les dynamiques familiales et sociales. Quatre jours sans ma mère, publié le 21 août 2025 chez Philippe Rey, est son premier roman, distingué par le Prix Première Plume 2025.

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Le cinéaste tunisien Nader Ayache en grève de la faim en France

20. November 2025 um 07:45

Le réalisateur tunisien Nader Ayache, doctorant et auteur de documentaires, est en grève de la faim depuis le 8 novembre 2025 pour obtenir son titre de séjour en France. Arrivé en 2015 pour poursuivre ses études en cinéma, il a construit sa vie dans le pays : études, films, thèse de doctorat, mariage et amitiés. Pourtant, aujourd’hui, il se retrouve menacé d’expulsion en raison d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) et d’une Interdiction de retour (IRTF), délivrées en 2019.

Depuis cette décision, sa vie est marquée par la précarité, l’impossibilité de travailler légalement, l’éloignement de sa famille et la peur constante des contrôles policiers.

Malgré plusieurs recours — auprès de la préfecture, du tribunal, puis de la cour de Versailles — toutes ses démarches ont été refusées, y compris son dernier recours le 6 novembre.

Nader dénonce aujourd’hui l’humiliation, la bureaucratie et le caractère inhumain du système administratif français qui criminalise les personnes sans papiers, souvent au détriment de leur vie professionnelle et personnelle.

Injustice administrative

Sa grève de la faim s’inscrit dans une démarche de résistance pacifique, inspirée des prisonniers en lutte. Elle vise à rendre visible la souffrance qu’il vit depuis dix ans et à alerter le public sur la précarité et l’injustice administrative dont sont victimes de nombreux étrangers en France.

Pour appuyer sa cause, Nader a installé une tente devant le Centre national du cinéma (CNC), à Paris. Cette action vise à mobiliser le soutien du milieu du cinéma et des artistes, mais également à sensibiliser le public aux obstacles que rencontrent les personnes sans papiers. Une mobilisation est prévue ce jeudi 20 novembre à 8h, afin de l’accompagner lors de cette première matinée et montrer la solidarité face à cette situation critique.

Un collectif de soutien a été créé pour l’assister, et une cagnotte en ligne a été lancée afin de financer le matériel nécessaire à son campement : tente d’hiver, sacs de couchage résistants et couvertures. Cette initiative permet également de montrer concrètement la solidarité avec sa lutte.

À noter : Nader Ayache, réalisateur tunisien, est le lauréat du prix du CNAP de la 34e édition 2023 du FIDMarseille pour son film ‘‘La Renaissance’’.

Sa grève de la faim et son campement devant le CNC sont un appel urgent à la justice et à la solidarité. Elles rappellent que derrière les procédures administratives se trouvent des vies humaines, des projets artistiques et des liens sociaux qu’aucune OQTF ne devrait effacer.

Djamal Guettala 

Pour soutenir Nader, cagnotte en ligne

Instagram : @solidariteavecnader – @nader.s.ayache

Photo/vidéo de la tente devant le CNC.  

Adresse e-mail : ayacheyouness0@gmail.com

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Tunisie | La crise à Gabès sera-t-elle réglée à Carthage ?

19. November 2025 um 13:30

Alors que les marches de protestation et les heurts de la population avec les forces de l’ordre se poursuivent depuis plus d’un mois et demi à Gabès pour exiger le démantèlement des usines du Groupe chimique tunisien (GCT), le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé, mardi 18 novembre 2025, au Palais de Carthage une réunion du comité qu’il a chargé de trouver des solutions urgentes à la situation environnementale dans cette ville du sud-est de la Tunisie.

Un communiqué de la présidence de la république publié à l’issue de la réunion nous apprend la composition de ce comité présidé par Ali Ben Hammoud, qui est composé de Samia Ben Ali, Kawas Hamida, Rafik Aouadi, Noureddine Rachdi, Mohamed Salah Najar et Mohamed Ben Cherada.

Le chef de l’État a affirmé suivre la situation de près, saluant l’attitude des habitants et la conscience profonde dont ils ont fait preuve pour préserver la paix civile, se tenant aux côtés des forces de sécurité (sic!) pour faire face à toute tentative d’attiser les tensions par tous les moyens.

Tout en dénonçant «la propagation de contre-vérités», sans préciser lesquelles, Saïed a rappelé «le gaspillage de fonds publics lors de l’acquisition, en 2018, d’un certain nombre d’équipements qui ont été abandonnés, dégradés et devenus pour la plupart inutilisables», laissant ainsi entendre qu’une enquête a été diligentée sur la gestion du GCT et que des abus ont été constatés, qui visaient à mettre en difficulté l’entreprise en vue de la privatiser, «au mépris des souffrances des habitants de Gabès».

Le président de la République a laissé entendre que des sanctions seraient décidées contre les auteurs des abus ainsi constatés en déclarant qu’«il est du droit du peuple tunisien de connaître toute la vérité, de demander des comptes conformément à la loi et de vivre dans la dignité», promettant qu’«un terme sera mis à la souffrance [des populations ] dans tous les domaines et dans toutes les régions.»

Le Comité chargé de proposer des solutions au problème environnemental à Gabès a remis au chef de l’État une copie du rapport préliminaire qu’il a préparé, en attendant d’«élaborer dans les plus brefs délais un rapport final comprenant des solutions immédiates et urgentes», a indiqué le communiqué, citant les propos du président qui a indiqué que «plusieurs pays se sont inspirés des études menées par des experts tunisiens dans ce domaine.»

Les supporters tunisiens, mardi soir, au stade de Lille, lors du match amical Brésil-Tunisie, font entendre la voix des habitants de Gabès.

Et le locataire du Palais de Carthage de reprendre sa rengaine de la «guerre de libération» actuellement menée dans le pays «sur tous les fronts» , ajoutant que «par sa conscience et sa détermination, le peuple tunisien fera échouer tous les complots», laissant ainsi entendre que la crise actuelle à Gabès en n’est pas réelle mais provoquée par des personnes mal intentionnées.

«L’État tunisien ne se gouverne ni par des publications sur les réseaux sociaux ni par ceux qui ont choisi la trahison, l’allégeance à l’étranger et la propagation de rumeurs et de mensonges», a conclu Saïed.

Il reste cependant à savoir comment les habitants de Gabès et les Tunisiens en général vont-ils réagir à ces déclarations du président de la république, sachant qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil d’automne et qu’à Gabès, des gens, et notamment des enfants, continuent d’être asphyxiés par les rejets de gaz toxique et hospitalisés et que les bons portants parmi eux poursuivent les protestations quasi-quotidiennement, pour exiger le démantèlement pur et simple des unités du GTC, revendication légitime s’il en est que l’Etat ne semble pas disposé à satisfaire. Car elle serait très coûteuse pour des finances publiques bouffées par les dépenses de gestion d’un Etat prolifique et pas toujours efficace.

I. B. (avec Tap).

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Le Hamas connaît un regain de popularité à Gaza

19. November 2025 um 12:47

Alors que la population de Gaza a subi pendant deux ans un effroyable génocide commis par Israël et qu’elle continue d’endurer les pires souffrances, le Hamas vit actuellement un sursaut de popularité qui avait connu une baisse durant le conflit.

Imed Bahri

Le mouvement, qui existe depuis plus de 40 ans et qui a réussi à s’imbriquer fortement à la population, est dans le viseur de la communauté internationale et à sa tête les États-Unis qui veulent le désarmer et lui confisquer tout pouvoir de contrôle sur la bande de Gaza, mais en l’absence d’une alternative crédible qui puisse garantir l’ordre public, le Hamas est loin d’être lâché par la population. Il faut dire que les gangs financés et armés par Israël se sont comportés comme des ennemis de la population en pillant les aides, tuant et semant la terreur, et ce sont les combattants du Hamas qui sont venus au secours des victimes et puni les agresseurs. 

Le Wall Street Journal a publié une enquête de Sudarsan Raghavan et Suha Ma’ayeh consacrée la popularité croissante du Hamas à Gaza, un phénomène qui est de nature à compliquer la tentative du président Donald Trump pour désarmer ses combattants. Il indique que la popularité du mouvement a augmenté depuis l’accord de cessez-le-feu négocié le mois dernier par le président américain Donald Trump et son plan en 20 points dont l’un prévoit le désarmement du Hamas dans le cadre des arrangements d’après-guerre.

Le journal américain note que si de nombreux Gazaouis souhaitent le départ du Hamas du pouvoir, ils saluent ses efforts pour lutter contre la criminalité et assurer la sécurité.

Un rôle crucial contre la criminalité

Suite à l’accord de cessez-le-feu, des combattants du Hamas ont investi les rues en tant que forces de police et de sécurité intérieure, patrouillant dans les routes et ciblant les criminels, les rivaux et les détracteurs du mouvement. Malgré la perception négative du Hamas parmi certains Palestiniens de Gaza, nombreux sont ceux qui ont salué son rôle crucial dans la réduction de la criminalité et le maintien de la sécurité.

Le journal cite Hazem Srour, 22 ans, qui déclare : «Même ceux qui s’opposent au Hamas veulent la sécurité car nous souffrons d’une grave insécurité due aux vols, aux actes de violence et à l’anarchie. Seul le Hamas peut arrêter cela, et c’est pourquoi la population le soutient».

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) relevant des Nations Unies, avant le cessez-le-feu, plus de 80% de l’aide humanitaire fournie par les Nations Unies et ses agences partenaires était interceptée et pillée par des habitants de Gaza désespérés ou confisquée par des gangs armées.

Le mois dernier, les vols ciblant les camions ont chuté à environ 5%, d’après l’agence onusienne. Un porte-parole de l’Ocha attribue cette baisse à l’augmentation du flux d’aide et à l’action de la «police bleue» du Hamas pour lutter contre la criminalité.

Le WST rapporte que la baisse de la criminalité et le soutien continu à la résistance armée contre Israël ont permis au Hamas de redorer son image et d’exercer un contrôle plus strict sur la bande de Gaza. D’après des chercheurs, des sondeurs, des analystes et des habitants de Gaza, nombreux sont les Palestiniens qui parlent désormais du groupe armé en des termes plus pragmatiques.

41% des Gazaouis voteraient pour Hamas

Dans un sondage publié le mois dernier par le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les sondages d’opinion de Ramallah, 51% des habitants de Gaza interrogés ont exprimé une opinion positive sur l’action du Hamas pendant la guerre, contre 43% en mai et 39% il y a un peu plus d’un an. La marge d’erreur du sondage est de 3,5 points. 

À une question distincte portant sur le soutien aux partis politiques lors d’élections hypothétiques, 41% des habitants de Gaza ont déclaré soutenir le Hamas soit une hausse de 4 points par rapport aux cinq mois précédents et c’est le niveau de soutien le plus élevé depuis décembre 2023.

Le journal rapporte aussi que la réalisation de sondages est difficile dans les villes dévastées de la bande Gaza. Toutefois, les chercheurs ont mené des entretiens en face à face avec des personnes vivant du côté contrôlé par le Hamas, le long de la ligne de cessez-le-feu. Pour les autres Gazaouis, Khalil al-Shaqaqi, directeur du centre ayant mené le sondage, a indiqué que les enquêteurs les ont interrogés dans leurs tentes à l’aide de tablettes et de téléphones portables et que les résultats ont directement été transmis aux serveurs informatiques du centre.

Le nombre des Gazaouis interrogés étaient critiques envers le Hamas. La tendance observée au cours des 12 derniers mois, comme le reflétaient les sondages précédents, était à un déclin de la popularité du mouvement islamiste, en particulier à Gaza.

Al-Shaqaqi a déclaré à propos du groupe armé: «Cette guerre a prouvé, dans une certaine mesure, aux habitants de Gaza et à d’autres, qu’Israël n’est pas parvenu à le vaincre. Le Hamas ne disparaîtra pas demain et nous devons vivre avec cette réalité»

Plus tôt cette année, des centaines de Gazaouis, épuisés par le déplacement et la faim, ont manifesté contre le Hamas, qui a mené l’opération Déluge d’al-Aqsa le 7 octobre 2023. Nombre d’entre eux ont reproché au Hamas sa lenteur à mettre fin à ce conflit qui dure depuis deux ans. Beaucoup restent frustrés par le Hamas et horrifiés par sa répression brutale. Le journal a cité Mohammed Burno, 33 ans, militant anti-Hamas et partisan du Fatah, mouvement rival : «C’est le Hamas qui crée ce chaos. De leur point de vue, ils appellent cela maintenir la sécurité mais la véritable sécurité ne s’obtient pas par la brutalité».

Le Hamas contrôle actuellement environ 47% de la bande de Gaza, la zone située à l’ouest de la ligne jaune qui marque le point de retrait des forces israéliennes dans le cadre de la première phase du plan de paix de Trump. De l’autre côté de la ligne jaune, soit environ 53% de la bande de Gaza, le territoire est sous contrôle militaire israélien.

En attendant l’émergence d’une alternative

Le WSJ souligne que le soutien croissant au Hamas à Gaza pourrait poser un dilemme à Trump et à son plan dont la deuxième phase prévoit le désarmement du mouvement et sa renonciation à tout rôle dans un futur gouvernement dans la bande en échange du retrait des forces israéliennes et de leur remplacement par une force internationale de stabilisation.

Les Palestiniens interrogés à Gaza étaient partagés sur la question du désarmement du Hamas: 55% s’y opposent et 44 % y sont favorables. Par ailleurs, 52% d’entre eux sont opposés au déploiement d’une force internationale chargée de désarmer le Hamas.

«Cette majorité signifie que beaucoup de gens souhaitent que le Hamas continue de posséder des armes, même s’ils ne le soutiennent pas», a déclaré Shaqaqi. Il a ajouté: «On craint l’objectif ultime d’Israël dans cette guerre et à court terme, le chaos».

Les Gazaouis se plaignent depuis longtemps des pillages et des violences perpétrés par des gangs armés sur l’ensemble du territoire pendant la guerre. «Le danger, en l’absence d’une autorité centrale, est que Gaza soit réparti entre 10 ou 20 milices différentes», a déclaré Miqdad Miqdad, un chercheur de 31 ans qui travaille avec des organisations humanitaires locales et vit à Gaza.

Avec le cessez-le-feu et la diminution de la crainte des bombardements israéliens, Miqdad est rentré chez lui, se sentant plus en sécurité maintenant que l’ordre est revenu dans les rues. «Lorsque les armes ont proliféré sans contrôle et qu’il n’y avait aucun système ni autorité pour faire respecter le pouvoir, ces groupes ont commencé à opérer librement. Les gens ne souhaitent pas forcément que le Hamas reste au pouvoir indéfiniment. Ils veulent simplement la stabilité jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement», explique-t-il. 

Ibrahim Miqdad, 47 ans, habitant de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, a déclaré que la population ne se sent plus perdue avec l’administration du territoire actuellement par Hamas. Il souhaite que le groupe armé conserve ses armes afin de pouvoir continuer à tenir tête à Israël jusqu’à ce que les droits soient rétablis et que la Palestine soit reconnue comme État. 

Si Trump est parvenu à négocier un cessez-le-feu à Gaza, cette accalmie a permis au Hamas de consolider sa position, faute d’alternative crédible sur le territoire qu’il contrôle.

Durant la guerre, le gouvernement israélien a essuyé de vives critiques, y compris de la part de ses propres services de sécurité, pour son incapacité à développer une alternative viable au Hamas. Le WSJ cite Kobi Michael, chercheur principal à l’Institut d’études de sécurité nationale de Tel-Aviv et à l’Institut Misgav, un groupe de réflexion israélien, qui affirme que les Palestiniens continueront à soutenir le Hamas, ou du moins à ne pas s’y opposer, jusqu’à l’émergence d’une alternative.

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L’affaire Luca Zidane au regard des anxiétés européennes

19. November 2025 um 11:53

La polémique qui a éclaté autour de Luca Zidane après la publication de sa photo en tenue d’ihram à La Mecque dépasse de loin la figure du footballeur. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un jeune homme accomplissant la ômra ou petit pèlerinage. C’est surtout l’histoire d’une Europe troublée, où les questions de religion, d’origine et d’identité agissent comme des révélateurs des tensions profondes qui traversent ses sociétés.

Djamal Guettala

À première vue, le geste de Luca Zidane est très simple : une démarche spirituelle personnelle, dans la continuité d’un héritage familial où l’islam a toujours été vécu sans excès de visibilité ni prosélytisme. Mais dans le climat européen actuel, la spiritualité musulmane, dès qu’elle devient visible, se politise instantanément. Il suffit d’un cliché posté sur les réseaux pour que s’enflamment les discours anxieux, les récupérations idéologiques et les commentaires venimeux.

En France, la réaction de l’extrême droite était prévisible. Des militants identitaires y ont vu une «rupture avec l’Occident», une «dé-assimilation», ou encore un choix «incompatible avec les valeurs européennes».

Ce qui frappe, ce n’est pas tant la violence de ces propos que leur mécanique répétitive : dès qu’une figure publique ayant un lien avec l’islam accomplit un geste religieux, elle devient le symbole d’un affront imaginaire à l’identité nationale. Luca Zidane n’a rien revendiqué, mais on lui prête une intention politique qu’il n’a jamais exprimée.

Crispations autour de la mémoire

Cette polémique s’inscrit dans un contexte plus large : celui d’une Europe où l’expression musulmane est souvent lue à travers un prisme de suspicion. L’histoire coloniale, les débats sur l’intégration, les crispations autour de la laïcité ou de la mémoire font du rapport à l’islam un champ de bataille identitaire. Dans ce champ miné, les enfants de l’immigration — surtout lorsqu’ils sont visibles, célèbres, ou porteurs de réussites — deviennent des sujets de projections contradictoires.

En Espagne, le discours a pris un détour presque historique. Certaines réactions ont évoqué les «Morisques», rappelant cette vieille blessure de la péninsule ibérique, marquée par l’expulsion des musulmans au XVIᵉ siècle. Ce glissement lexical n’est pas un simple hasard : il révèle que la présence de l’islam est encore lue, dans certains milieux, comme un élément étranger, presque inconciliable, avec une certaine vision réductrice de l’identité espagnole.

Au-delà de la religion, c’est le parcours sportif de Luca Zidane qui nourrit les interprétations hostiles. Son choix d’opter pour la nationalité sportive algérienne dérange plus qu’il ne devrait. Non parce qu’il est inédit — des centaines de joueurs ont fait ce choix — mais parce que le footballeur représente une symbolique particulière : celle d’un nom qui appartient à la mémoire sportive française, mais dont la racine algérienne est incontestable. Le football, qui est souvent un terrain de fiertés nationales, devient ici un terrain de revendications identitaires.

Double polémique et cohérence intime

Cette double polémique — religieuse et sportive — montre à quel point certains milieux européens supportent mal les identités multiples. Dans leur imaginaire, un citoyen européen d’origine maghrébine ne peut naviguer librement entre plusieurs héritages. Il doit choisir, se «ranger», se définir selon leurs catégories étroites. Luca Zidane, par un geste spirituel et un choix sportif, refuse sans discours le cadre qu’on voudrait lui imposer. C’est précisément ce refus, silencieux mais ferme, qui dérange.

La réaction algérienne, elle, raconte autre chose. Les messages de soutien, la fierté exprimée par les supporters, l’accueil chaleureux de son engagement avec les «Verts», tout cela montre une lecture plus simple, plus naturelle de son geste. Beaucoup y voient un jeune homme fidèle à son histoire, respectueux de ses racines et assumant ses choix sans ambiguïté. Là où certains projettent des craintes, d’autres voient une cohérence intime.

L’affaire Luca Zidane révèle finalement le fossé entre deux Europe : l’une figée, inquiète, obsédée par la pureté identitaire ; l’autre ouverte, consciente que les trajectoires d’aujourd’hui sont multiples, fluides, enrichies par la pluralité. La première cherche à enfermer, la seconde accepte de voir évoluer.

Luca Zidane, sans discours, incarne cette Europe qui change. Une Europe où l’héritage ne se nie pas, où la foi ne se cache pas, et où l’identité n’est plus une case figée, mais une trajectoire vivante.

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Justice | Frénésie carcérale en Tunisie

19. November 2025 um 11:10

Selon des chiffres publiés par nos collègues d’Al-Katiba, le nombre de prisonniers en Tunisie approche de 33 000 soit une augmentation de près de 10 000 ou 30% au cours des quatre dernières années. Honni soit qui mal y pense !

Sur les quelque 33 000 prisonniers sur une population de 12 millions d’habitants (statistique qui met la Tunisie parmi les pays dont les prisons sont les plus surpeuplées), plus de la moitié sont en attente de leur procès ou qui n’ont pas encore fait l’objet de jugement définitif, et certains depuis plus de deux ou trois ans.

Comme si cette «frénésie carcérale»– due à une politique pénale de plus en plus répressive – ne suffit pas, le gouvernement vient d’annoncer, par la voix de l’inamovible ministre de la Justice Leila Jaffel (la seul membre du gouvernement en poste depuis 2021), des opérations d’agrandissement et de réaménagement de plusieurs prisons, dont celui tristement célèbre de Borj Erroumi à Bizerte, ainsi que de construction de deux nouveaux, aux normes les plus avancées, nous rassure la ministre, à Béja et Monastir.

On ne sait pas si on doit s’en réjouir et s’en féliciter comme le fait Mme Jaffel, qui parlait devant l’Assemblée, au cours de la discussion du budget de son département pour l’exercice 2026, ou si l’on doit plutôt en pleurer et y voir une grave dérive concentrationnaire.

I. B.

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L’OTJM accuse Attessia TV d’hostilité envers les mouvements sociaux

19. November 2025 um 10:03

L’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) a publié ce mercredi 19 novembre 2025 la déclaration suivante dans laquelle elle annonce son boycott de l’émission ‘‘RDV9’’ sur la chaîne Attessia TV, connue pour son parti pris total en faveur des positions du régime, et l’accuse d’hostilité envers tous les mouvements sociaux, y compris celui des jeunes médecins.

«L’Organisation tunisienne des jeunes médecins a reçu une invitation de l’émission RDV9 sur la chaîne Attessia pour participer à une émission et parler des dernières activités des jeunes médecins.

L’organisation affirme son respect pour les journalistes travaillant pour la chaîne, mais elle a décidé de ne pas participer à de telles plateformes qui dénaturent délibérément tous les mouvements sociaux, tels que les manifestations à Gabès et les mouvements de solidarité pour briser le blocus de Gaza, ainsi que ses tentatives précédentes de stigmatiser l’organisation et sa direction à plusieurs occasions.

Nous exigeons un minimum de courtoisie et de respect dans nos échanges avec tous les professionnels des médias et nous n’accepterons rien de moins.

Par conséquent, nous vous demandons de respecter notre position et de ne pas insister ni renouveler cette invitation.»

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Cinéma | Amel Guellaty primée au El Gouna Film Festival

19. November 2025 um 09:21

Le cinéma tunisien s’illustre à nouveau. « Where the Wind Comes From », premier long-métrage d’Amel Guellaty, a remporté le Prix du meilleur film de fiction arabe lors de la 8ᵉ édition du El Gouna Film Festival, en Egypte, l’un des rendez-vous majeurs du cinéma au Moyen-Orient.

Le film retrace le parcours d’Alyssa, 19 ans, jeune femme en rupture avec son environnement, et de Mehdi, 23 ans, timide et introverti. Pour échapper à une réalité sans horizon, ils s’inventent un univers parallèle. L’annonce d’un concours à Djerba leur offre une perspective de changement. Commence alors un voyage à travers le sud tunisien, entre contraintes sociales et petites échappées vers la liberté, où chaque étape redéfinit leurs attentes et leurs limites.

Amel Guellaty, passée par le droit à la Sorbonne avant de rejoindre les plateaux — notamment ceux d’Olivier Assayas et de Raja Amari — s’était déjà fait remarquer avec son court-métrage « Black Mamba », primé une vingtaine de fois à l’international.

Son premier long métrage conforte son intérêt pour les récits de jeunesse confrontés à la dureté du réel, filmés avec une sensibilité visuelle héritée de son parcours de photographe.

La distinction obtenue à El Gouna confirme la visibilité croissante des créations tunisiennes dans les festivals de la région. Elle souligne également l’émergence d’une génération de cinéastes qui interrogent, avec pudeur et précision, les fractures sociales, le désenchantement et les désirs d’émancipation d’une jeunesse prise dans les incertitudes du pays.

« Where the Wind Comes From » s’impose ainsi comme l’un des films marquants de cette édition et une nouvelle étape dans la trajectoire prometteuse d’Amel Guellaty.

Djamal Guettala 

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‘‘Tétanos’’ de Aïcha Snoussi | Un opéra métallique

19. November 2025 um 09:01

Dans la pénombre sacrale de la galerie 32bis (Rue Ben Ghedhahom, Tunis) , Aïcha Snoussi ne présente pas une simple exposition, mais ouvre les portes d’une nécropole où gisent les cadavres brillants de notre modernité. ‘‘Tétanos’’ (31 octobre 2025- 13 février 2026) est bien plus qu’un assemblage de ferraille : c’est un opéra métallique où chaque pièce rouillée devient le personnage d’une tragédie industrielle.

Abdelhamid Larguèche *

Notre amie Imen nous guide dans les dédales de la galerie, dévoilant l’origine des pièces, leur agencement pensé, leurs significations multiples. Sous son regard, l’exposition se fait récit.

Dès l’entrée, une pièce de cuivre, probablement inspirée des croquis de Léonard de Vinci, nous saisit par son ironie tragique. Ce qui fut jadis l’incarnation du génie humain n’est plus qu’un squelette de métal tordu.

Aicha Snoussi nous confronte à ce paradoxe : nos machines les plus ambitieuses finiront peut-être un jour dans le même état de délabrement que les inventions de la Renaissance. La rouille devient ici un grand égalisateur temporel, réduisant tous les progrès technologiques à leur commune vulnérabilité.

Kafka dans l’atelier

Cette machine à supplice aux allures kafkaïennes, incarne l’absurdité des systèmes que nous avons créés. Ses engrenages sans fonction, ses chaînes détendues, évoquent la bureaucratie de la torture — un système qui continue de fonctionner même lorsqu’il a perdu son sens originel. On y lit toute la violence sourde des dispositifs disciplinaires, ces architectures de contrôle qui survivent à leur propre utilité.

Un tournant dans le parcours : la ferraille cesse d’être documentaire pour devenir mythologique. Le dragon de tôle et la machine à écrire les destins transforment l’exposition en une sorte d’Ovide des déchets.

Snoussi semble nous dire que nos rejets engendrent leurs propres créatures légendaires, leurs propres récits fondateurs. Le dragon n’est plus une bête médiévale, mais l’incarnation de nos peurs écologiques; la machine à écrire ne trace plus des lettres, mais des sorts métalliques.

Avec l’étendard vert sacré, l’artiste opère un geste radical de transsubstantiation. La ferraille, symbole de l’impur par excellence, devient objet de vénération. Ce renversement rappelle les pratiques alchimiques où la matière vile se transforme en or spirituel. Snoussi ne nettoie pas les déchets, elle les sacralise, leur offrant une nouvelle liturgie.

Une archéologie du présent

Enfin, le sarcophage des trésors modernes fonctionne comme le point d’orgue de l’exposition. Que mettons-nous dans nos tombeaux ? Non plus de l’or ou des bijoux, mais les restes de notre consommation. Ce coffre fermé devient le miroir de notre civilisation : nous serons jugés sur ce que nous abandonnons.

‘‘Tétanos’’ dépasse largement le cadre d’une critique écologique pour devenir une méditation sur le temps et la mémoire. L’artiste pratique ce qu’on pourrait appeler une «archéologie du présent» — elle exhume non pas des civilisations disparues, mais la nôtre en train de disparaître. Ses œuvres sont les artefacts d’une époque qui préfère oublier ce qu’elle produit.

Dans cette exposition, la rouille n’est pas une fin, mais un langage. Elle raconte l’usure des corps, la corrosion des institutions, la résilience des matériaux.

‘‘Tétanos’’ nous infecte délibérément — non pas pour nous tuer, mais pour nous immuniser contre l’oubli. C’est une piqûre de rappel dans la chair molle de notre conscience collective.

Au final, Aïcha Snoussi nous laisse avec cette question troublante : et si nos déchets étaient notre véritable héritage ? Et si, dans mille ans, ce n’étaient pas nos livres ou nos œuvres d’art qui parleraient de nous, mais nos ferrailles rouillées?

‘‘Tétanos’’ est cette prophétie en acte — une beauté qui naît de la blessure, une mémoire qui surgit de l’oubli, une résurrection qui passe par la pourriture.

* Historien.

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