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France | Violence urbaine et angles morts de l’État

21. November 2025 um 08:00

La Tunisie comme l’ensemble du Maghreb observent depuis longtemps la situation de Marseille, ville-miroir des tensions sociales et urbaines méditerranéennes. Le meurtre de Mehdi Kessaci, jeune de 20 ans au-dessus de tout soupçon, abattu par balle en pleine rue, le 13 novembre 2025, dans cette ville cosmopolite, a provoqué un choc profond dans une ville déjà marquée par les règlements de comptes. Mais ce drame dépasse largement le cadre local.

Djamal Guettala

Ce meurtre de trop interroge la manière dont la France appréhende la violence liée au narcotrafic et son incapacité chronique à protéger des citoyens qui vivent au cœur des zones les plus vulnérables.

Une marche blanche est prévue demain, samedi 22 novembre, signe qu’une partie de la population refuse que ce crime rejoigne la longue liste des drames oubliés.

Un meurtre qui brise un récit convenu

Contrairement à ce que laissent parfois entendre certains discours publics, Mehdi n’était ni un «profil à risques» ni un jeune pris dans les spirales clandestines. Étudiant, intégré, apprécié, se préparant à devenir un agent de police, il représentait précisément ce que les responsables politiques qualifient souvent de «réussite».

Son assassinat a créé un malaise évident : comment expliquer qu’un jeune homme sans troubles connus puisse être exécuté au coin d’une rue, sans que l’État ne puisse prévenir ni même dissuader une telle violence ?

Pour la famille et les habitants, ce meurtre révèle un paradoxe français : on célèbre la mobilité sociale, tout en laissant des territoires entiers sous tension armée permanente.

Dans l’appel à la marche blanche, une question traverse toutes les lignes : Pourquoi la vie de Mehdi n’a-t-elle pas été protégée ?

La colère ne vise pas seulement la criminalité — omniprésente — mais également un système politique qui, depuis des années, accepte que des quartiers entiers soient exposés à la violence sans réelle stratégie de long terme.

Plusieurs chercheurs, magistrats et travailleurs sociaux l’affirment : les effectifs policiers sont insuffisants; les réseaux de stupéfiants ont muté plus vite que les réponses publiques ; les habitants se sentent abandonnés, parfois méprisés.

Toute vie mérite protection

Le cas de Marseille n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une tendance qui touche plusieurs grandes villes françaises confrontées à l’économie criminelle, un phénomène que l’on retrouve également dans d’autres métropoles méditerranéennes, de Barcelone à Naples.

La marche organisée samedi est volontairement silencieuse, sans drapeau ni revendication partisane. Ce choix traduit une volonté de dépasser les divisions politiques pour rappeler une vérité simple : toute vie mérite protection.

Pour beaucoup, ce rassemblement n’est pas seulement un hommage ; il est un avertissement. S’il ne se passe rien après Mehdi, il ne se passera plus rien pour personne. C’est cette idée, largement partagée, qui pourrait transformer une marche locale en signal national.

Le meurtre de Mehdi révèle un autre élément souvent ignoré : les diasporas maghrébines restent profondément attachées à des valeurs de dignité, de sécurité et de justice, et ne sont pas résignées à voir les leurs tomber dans une violence qui n’a plus rien d’exceptionnel.

L’affaire Kessaci pourrait ainsi influencer le débat français, mais aussi alimenter une réflexion plus large sur les politiques urbaines autour de la Méditerranée : comment gérer les trafics ? Comment protéger les jeunes ? Comment restaurer la confiance dans les institutions ?

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