France : vers une trajectoire de dette “à la grecque” ?
Le FMI, interrogé ce mercredi à Washington, s’est montré prudent sur la situation budgétaire française. Si aucun redressement significatif n’est engagé, la France pourrait voir son endettement franchir des seuils comparables à ceux de la Grèce ou de l’Italie. Le FMI estime cependant que des réformes fiscales en cours pourraient suffire à stabiliser la dette d’ici la fin de la décennie.
Dette française : déjà parmi les plus élevées
La dette publique de la France devrait atteindre 115,9 % du PIB en 2025, plaçant le pays au 3ᵉ rang dans l’UE derrière la Grèce (~152 %) et l’Italie (~138 %).
Cette dette est même décrite comme « très élevée » mais non « forcément critique », selon certains observateurs, en insistant sur la trajectoire future plutôt que le niveau absolu.
Entre fin 2022 et début 2025, le ratio d’endettement en France a augmenté de 2,7 points, tandis que celui de l’Italie s’est légèrement replié (−0,4 point)
Le FMI : espoir de stabilisation, mais sous conditions
Interrogé sur la suspension de la réforme des retraites, Vitor Gaspar (directeur du département des finances publiques du FMI) a déclaré que les réformes fiscales et budgétaires actuelles de la France pourraient être « suffisantes pour stabiliser la dette publique d’ici la fin de la décennie ».
Toutefois, il n’a pas été très précis sur les mécanismes concrets ou les scénarios retenus pour parvenir à cet objectif.
Le FMI, par ailleurs, tire un signal d’alarme sur la dette publique mondiale, prévoyant un dépassement de 100 % du PIB d’ici 2029 dans certains cas, accentuant le contexte de vigilance sur les dettes souveraines
Scénarios : bascule ou stabilisation ?
Sans mesures fortes (réduction des déficits, maîtrise des dépenses, croissance soutenue), le risque demeure qu’un effet boule de neige de la dette conduise la France dans une situation voisine de celle de l’Italie ou de la Grèce.
Toutefois, la comparaison doit tenir compte de différences structurelles : persistance de la crédibilité, capacité de refinancement, structure de l’économie, et marge de manœuvre fiscale.
Selon certains commentateurs, le point crucial n’est pas tant le niveau actuel que la dynamique future de la dette et des déficits.
En bref
Si la France ne s’engage pas dans un redressement sérieux de ses finances publiques, son endettement pourrait atteindre des niveaux comparables à ceux de la Grèce ou de l’Italie. Le FMI reste confiant, estimant que les réformes en cours pourraient suffire pour stabiliser la dette d’ici 2030, mais tout dépendra de la capacité de l’État à générer un excédent primaire, à stimuler la croissance, et à contenir les coûts d’emprunt.
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