Journées de l’Entreprise | IACE : L’onde de choc du nouvel ordre économique
La croissance linéaire est derrière nous. L’IA allume la compétition internationale. Tout va s’accélérer. C’est une mêlée à vaste échelle. Comment dès lors la Tunisie peut-elle renforcer sa place dans la tour de table planétaire ?
Du 11 au 13, courant, l’IACE tient la 39 ème édition de ses Journées de l’Entreprise, dans la ville de Sousse. Précisément au port d’El Kantaoui. Le thème de cette année est on ne peut plus mobilisateur. Il s’impose de lui-même autant qu’il est dicté par le contexte du moment : ‘’L’entreprise face au nouvel ordre économique’’. Les débats promettent d’être passionnants. Cela est conforté par les thèmes qui seront abordés. Ainsi que par la qualité des panélistes et modérateurs.
L’ordre économique en tourmente
Exit la mondialisation, l’OMC a vécu. Les pulsions protectionnistes sont de retour. Ajouter à cela que la nouvelle économie bouscule l’ordre établi. Le scénario de rupture s’est mis en route.
Après la survenue des IT, du Big data, de l’IOT, de la réalité augmentée voici que l’IA investit l’économie mondiale. Et elle fait flamber la concurrence. Les plus puissants se lancent dans une course à la suprématie technologique. Et ça va tanguer. Les dés sont jetés.
Comment, dès lors, les pays en développement pourraient s’arranger pour demeurer dans la partie ? Dans ce contexte, nous voyons les entreprises tunisiennes se mettre en ordre de bataille. Et c’est tout à l’heure crédit.
Des courants d’antagonisme économique
L’économie mondiale est traversée par des courants antagonistes. l’Amérique est possédée par le démon MAGA. Elle avance à grands pas et avec de grands sabots sans ménager personne. En réalité son mal vient de plus loin.
À la veille du Millenium Bill Gates affirmait- sans vergogne, et en toute confiance : ‘’Le XXI ème siècle sera celui de la technologie et en la matière l’Amérique, domine’’. L’empire des GAFAM paraît indéboulonnable. L’ennui et que l’Amérique bascule dans une offensive quelque peu belliqueuse au fur et à mesure de son avancée technologique.
Elle malmène ses partenaires. Voilà qu’elle s’essaie à minorer l’Europe. Cette dernière ne fait que se protéger. Elle taxe les GAFAM. Elle conteste mais n’exhibe aucune esquisse de contre-attaque.
L’Amérique veut aussi contenir la Chine. Cette dernière se rebiffe et se veut out of control. Elle se veut indomptable. Comment se solderait la bataille ? Mystère ! Les pays émergents tel la Tunisie sont en dynamique de positionnement sur la scène internationale. Ils ont besoin de partenaires dans cette aventure si périlleuse.
Un Deal Gagnant-Gagnant
Dans un propos public récent Amine Ben Ayed, président de l’IACE, soutenait avec une certaine hauteur de vue, que la Tunisie a beaucoup appris de son expérience de co-développement avec ses divers partenaires d’Europe et d’Asie. Elle n’est pas démunie et se prévaut de ressources humaines de qualité. Et malgré le brain drain le pays est bien loti.
La diaspora est sollicitée et elle répond favorablement. Cela se met en place, progressivement. Le président de l’IACE rappelle que la Tunisie s’en tient à une attitude salutaire. Elle choisit ses partenaires en toute souveraineté. Elle ne se range sous l’aile de personne. Et regarde également vers le reste du continent africain où sa cote est bien réelle.
Et Amine Ben Ayed de rappeler qu’en l’occurrence, contrairement à la compétition sportive il n’y aura pas un gagnant. Et un perdant. Optimiste il soutient qu’il s’agit d’un deal gagnant-gagnant. En dépit de ce discours cohérent, la partie n’est pas gagnée pour autant. Il faudra bien livrer bataille.Et les vents contraires ne manqueront pas. Il nous appartient de manoeuvrer avec la juste réactivité.
La gouvernance de l’IA devra être institutionnalisée. Mais le sera-t-elle au vu de l’euphorie qui s’empare des puissances économiques. Lors du SMSI, organisé par l’ONU en Tunisie, on a bien espéré que l’Internet serait enfin sous la tutelle de l’ONU. Il n’en est rien et l’ICANN, autorité du Web reste privée.
Cela pour dire que la concurrence sera féroce. Et Amine Ben Ayed dans une sortie métaphorique la compare à un fauve. La consigne précisai t-il est qu’il faut courir non seulement, plus vite que le prédateur mais également que tous les autres compétiteurs afin de ne pas servir de proie.
C’est sûr les lignes vont bouger et cela irait vite. Mais quelle que soit l’énergie et la détermination des managers tunisiens à gagner la partie, le soutien des pouvoirs publics sera le Game Changer. Et les JES se pencheront sur la manière d’instituer une concertation entre le Public et le privé qui sera profitable à tous.
Ali DRISS
EN BREF
- L’IACE consacre ses JES au nouvel ordre économique marqué par la montée de l’IA et la recomposition des rapports de force.
- Les tensions entre puissances redessinent les chaînes de valeur et compliquent le positionnement des pays émergents.
- La Tunisie mise sur ses ressources humaines, sa diaspora et des partenariats souverains.
- La gouvernance de l’IA demeure un enjeu central dans un environnement hautement concurrentiel.
- Le soutien public sera déterminant pour transformer l’élan entrepreneurial en stratégie nationale.
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