Le produit intérieur brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières, a enregistré une croissance de 1,6 % sur un an au cours du premier trimestre 2025, selon l’Institut national de la statistique (INS).
Le rapport «Tunisia Country Risk Report (Interim) Includes 10-year forecasts to 2034» récemment publié par Fitch Solutions Group (FSG), revoit à la baisse les prévisions de croissance pour la Tunisie, de 1,2 % à 1,0 % en 2025 et de 2,1 % à 1,5 % en 2026. Et avertit contre des risques politiques, socio-économiques et sécuritaires.
Imed Bahri
Les analystes auteurs du rapport soulignent trois points clés.
D’abord, l’annonce des droits de douane américains en avril 2025 incite à revoir à la baisse les prévisions de croissance pour la Tunisie, de 1,2 % à 1,0 % en 2025 et de 2,1 % à 1,5 % en 2026.
Ensuite, l’impact direct des droits de douane sera relativement limité, les exportations tunisiennes vers les États-Unis ne représentant que 2,2% du PIB en 2024.
En revanche, l’impact indirect des droits de douane sur la demande d’exportations de la zone euro, principal partenaire commercial de la Tunisie, sera plus prononcé.
Toutefois, la baisse des importations de pétrole compensera largement la baisse des exportations, ce qui entraînera une réduction du déficit courant à 1,4% du PIB en 2025.
La réduction du déficit et l’appréciation du dinar face au dollar américain allégeront la pression sur les réserves de change jusqu’à la fin de l’année 2025.
Néanmoins, la pression extérieure reprendra en 2026, le déficit courant se creusant à 2,6% du PIB et une dette en devises de 1,1 milliard de dollars étant attendue.
La baisse des prix du pétrole contribuera également à réduire la facture des subventions, aidant ainsi à la réduction du déficit budgétaire à 5,6% du PIB en 2025.
Cette baisse des prix des carburants soutiendra, par ailleurs, la pression désinflationniste. Conjuguée à une croissance économique plus faible, cette baisse incitera la Banque centrale de Tunisie à assouplir davantage sa politique monétaire de 50 points de base jusqu’à la fin de l’année 2025.
En ce qui concerne les principaux risques, les auteurs du rapport estiment que «l’impact négatif des droits de douane américains sur l’économie tunisienne prolongera la dégradation de la situation socio-économique, notamment en ce qui concerne le chômage. Cela maintiendra le mécontentement social à un niveau élevé.»
«Les risques de manifestations de grande ampleur pourraient également augmenter en raison des restrictions plus rigoureuses imposées à l’opposition et à la société civile, ce qui aggravera les conditions socio-économiques difficiles», ajoutent-ils.
Si la baisse des prix du pétrole allégera quelque peu la pression budgétaire et extérieure en 2025, l’impact direct et indirect des droits de douane américains sur la demande extérieure d’exportations tunisiennes accentuera la pression exercée par la hausse de l’impôt sur les sociétés et sur le revenu, et provoquera un ralentissement plus marqué de la croissance économique. Cela prolongera les difficultés socio-économiques dans le pays, entretenant un mécontentement social élevé.
Pour ce qui est du risque politique Fitch Solutions Group affirme que «l’accession du président Kaïs Saïed à des pouvoirs accrus grâce à un amendement constitutionnel en 2023 a rationalisé la gouvernance et centralisé l’autorité en Tunisie, mettant ainsi de côté les contre-pouvoirs.»
Cependant, et même si cela peut permettre de résoudre les blocages politiques passés, «le président ayant acquis davantage de pouvoirs exécutif et législatif au détriment du Parlement et du pouvoir judiciaire, cela présente également des défis importants face aux déséquilibres économiques et au mécontentement croissant de la population», avertit le rapport.
Par conséquent, les auteurs estiment que le président Saïed serait bien inspiré de «trouver un équilibre entre la correction de ces déséquilibres sans aggraver la situation socio-économique afin d’éviter d’alimenter des manifestations de grande ampleur.» Sinon, avertissent-ils encore, «Saïed et son gouvernement auront du mal à accéder aux financements extérieurs indispensables, qui restent principalement conditionnés à la mise en œuvre de réformes économiques impopulaires.»
En ce qui concerne la gouvernance globale, le rapport conclut : «Bien que Saïed ait affaibli l’opposition politique, les risques de gouvernance pourraient s’accroître si ses politiques ne s’attaquent pas efficacement aux problèmes économiques structurels, tels que les importants déficits jumeaux, le niveau élevé de la dette, le chômage et l’inflation élevés, ainsi que les pénuries constantes de biens et services de base.»
S’agissant de la situation socio-économique qui s’est dégradée en raison de la pandémie de Covid-19, de la guerre russo-ukrainienne et de problèmes structurels préexistants, le rapport conclut : «Les difficultés du gouvernement à financer les déficits budgétaire et extérieur et à gérer la dette, combinées à un chômage et une inflation élevés, pourraient entraîner des troubles sociaux. Les politiques économiques de l’État et sa capacité à créer des emplois, en particulier pour l’importante population jeune, sont essentielles au maintien de la stabilité sociale. La dégradation persistante des conditions socio-économiques et les pénuries de biens de première nécessité, combinées à des restrictions plus strictes à la liberté d’expression, maintiendront un mécontentement social élevé dans le pays.»
Enfin, en ce qui concerne la sécurité, on lit dans le rapport l’appréciation suivante : «Malgré une baisse des activités djihadistes, la Tunisie est confrontée à des risques sécuritaires persistants liés à d’éventuelles attaques terroristes. Cette menace est aggravée par la possibilité d’infiltration de militants depuis la Libye et par les difficultés socio-économiques qui pourraient être exploitées par des groupes radicaux. La sécurité demeure une préoccupation majeure, tant pour la stabilité nationale que pour des secteurs économiques tels que le tourisme.»
Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu mercredi au palais de Carthage le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh. La rencontre a porté sur les réunions récemment tenues avec les membres des conseils de district, en lien avec l’élaboration des projets de plans de développement, selon un communiqué de la présidence.
Le chef de l’État a souligné que ces plans constitueront la base de tous les projets de développement à venir. Ils devront rompre avec les choix antérieurs ayant contribué à l’absence de justice économique et sociale.
Insistant sur l’approche participative, Kaïs Saïed a donné ses instructions pour que les visions des membres des conseils de district soient pleinement entendues. Il a appelé à intégrer leurs propositions dans un rapport final, qui servira ensuite de fondement à un projet de loi. « Les solutions ne doivent pas être imposées depuis le centre comme s’il s’agissait d’une faveur », a-t-il affirmé, « mais traduire les aspirations de celles et ceux qui ont souffert de l’injustice, de la marginalisation et de l’appauvrissement. »
Évoquant l’expérience historique de la création du Secrétariat d’État à la Planification en 1961, Kaïs Saïed a rappelé les avancées qu’il avait permises, notamment sur les plans économique et social. Il a cependant précisé que, de nos jours, la planification ne se limite plus à une approche technocratique : elle incarne une volonté politique de transformation en lien avec le processus révolutionnaire du 17 décembre 2010, déclenché à partir de l’intérieur du pays et culminant dans le sit-in de la Kasbah.
Le président a conclu en affirmant que les citoyens sont en mesure de concevoir des solutions concrètes et qu’ils sont déterminés à instaurer un développement juste et équilibré dans toutes les régions. Cette détermination, selon lui, repose sur une nouvelle vision de la planification, mais aussi sur une volonté claire d’avancer collectivement vers l’équité territoriale.
La Commission de la santé, de la femme, de la famille, des affaires sociales et des personnes aux besoins spécifiques à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a approuvé, mercredi 14 mai 2025, l’amendement de l’article 6 du projet de loi portant organisation des contrats de travail et interdiction de la sous-traitance de la main-d’œuvre.
Ledit article (amendé) stipule que les contrats de travail à durée déterminée, qui ne relèvent pas des cas exceptionnels prévus par le Code du travail, seront transformés en contrats de travail à durée indéterminée, sans tenir compte de leur date d’expiration ou de l’achèvement des travaux objet du contrat.
Ces mesures s’appliqueront aux contrats conclus avant l’entrée en vigueur de cette loi, qui sont encore en cours d’exécution, ou qui ont été rompus après le 14 mars 2025.
Installée en Tunisie, la société Laboratoire Laser Afrique, fondée par Timmo van der Beek, physicien néerlandais spécialisé en nanophotonique et en imagerie laser, a mis au point un système d’irrigation intelligent basé sur la lumière. Ce dispositif innovant repose sur un capteur baptisé LDIMS, utilisant différentes sources lumineuses (laser, solaire, etc.) pour gérer l’eau de manière précise et en temps réel.
Une gestion intelligente de l’eau en temps réel
Selon Agridigitale, média africain spécialisé dans l’agriculture numérique, cette technologie optimise l’utilisation de l’eau destinée à l’irrigation grâce à un suivi permanent. Le capteur LDIMS fournit des données instantanées qui permettent d’adapter la quantité d’eau aux besoins réels des cultures.
Des gains impressionnants sur les rendements et l’environnement
D’après son concepteur, Timmo van der Beek, « une gestion plus fine de l’irrigation permet d’augmenter les rendements agricoles d’environ 30 %, de réduire l’usage de pesticides et d’engrais et de diminuer la consommation d’eau jusqu’à 60 % ». Dans un contexte où plus de 80 % de l’eau douce est utilisée pour l’agriculture, les impacts de cette technologie sont majeurs tant pour les populations que pour les écosystèmes.
Une solution adaptable et précieuse pour la Tunisie
Autre atout du capteur : il peut être intégré comme module complémentaire à un système d’irrigation intelligent déjà existant. Un avantage certain pour la Tunisie, particulièrement exposée au stress hydrique et aux effets du changement climatique. Rationaliser les ressources en eau devient un enjeu crucial pour assurer une agriculture durable.
Le contexte tunisien : une irrigation en expansion
À ce jour, la superficie irriguée en Tunisie atteint 441 000 hectares, et continue de croître. En 2021, ce sont 16 nouveaux périmètres publics irrigués (PPI) qui ont été mis en service, couvrant 638 hectares supplémentaires.
Selon les prévisions de l’Institut national de la météorologie (INM), pour jeudi 15 mai 2025, le temps sera marqué par des pluies temporairement orageuses sur le nord, le centre et le sud-est du pays.
Ces précipitations, particulièrement abondantes sur le littoral, le Cap Bon, Zaghouan et Kairouan, pourraient atteindre 40 à 60 millimètres, avec des cumuls locaux pouvant dépasser les 80 millimètres.
Des représentants de dix pays d’Afrique et d’Asie se réunissent du 12 au 16 mai 2025à Hammamet, en Tunisie, pour un échange d’expériences sur une gestion durable des terres et de l’eau.
Il s’agit d’un atelier sur les «solutions fondées sur la nature» pour une gestion durable des terres et des forêts initié par l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et co-organisé dans le cadre du réseau Khibra par le Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient, avec la participation de responsables et experts venus d’Algérie, du Botswana, d’Irak, de Jordanie, du Liban, du Malawi, de Tanzanie, de Tunisie, du Yémen et du Zimbabwe.
Dans son discours d’ouverture, le secrétaire d’État auprès du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Hamadi Habaieb, a souligné l’urgence de ces enjeux: «Dans nos régions arides et semi-arides, l’eau a toujours été précieuse. Aujourd’hui, face au changement climatique, à l’urbanisation croissante et à l’évolution des besoins agricoles, l’offre et la demande de l’eau constituent un défi majeur, mais aussi une formidable opportunité de transformation des systèmes alimentaires.»
Mohamed Amrani, chargé de bureau de la FAO pour l’Afrique du Nord, a déclaré qu’«environ 25% des terres de la planète sont dégradées, affectant le bien-être de plus de 3,2 milliards de personnes au niveau global.»«Parallèlement, les forêts continuent de disparaître à un rythme alarmant, avec une perte nette de 4,7 millions d’hectares par an à l’échelle mondiale entre 2015 et 2020», a-t-il ajouté, soulignant ainsi la pertinence de cet atelier.
«L’interconnexion entre les systèmes de l’eau, de l’énergie, de l’alimentation et des écosystèmes est de plus en plus reconnue comme essentielle pour atteindre le développement durable et la résilience climatique», a encore déclaré M. Amrani.
Cet événement permettra un apprentissage mutuel entre pays confrontés à des pressions climatiques similaires. Les participants exploreront des solutions intégrant le nexus Eau-Énergie-Alimentation-Écosystèmes et la promotion des «solutions fondées sur la nature» dans les contextes des zones et climats arides. Des outils développés dans le cadre de l’Initiative régionale de la FAO sur la rareté de l’eau au Proche-Orient et en Afrique du Nord seront partagés à savoir une plateforme ainsi que la méthodologie d’évaluation intégrée des paysages (Ilam), et le Cadre de production durable des paysages (SLPF), qui vise à atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres.
Selon les données publiées par le Centre de promotion des exportations (CEPEX), les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Arabie saoudite ont atteint un volume de 964 millions de dinars à la fin de l’année 2024. Les exportations tunisiennes vers le Royaume représentent environ 26 % du total des exportations tunisiennes vers la région du […]
En marge de la Conférence annuelle de la Fédération des Bourses Arabes (AFCM 2025) tenue à Tunis, Mohamed Koubaa, directeur général de l’UBCI, a souligné l’urgence d’accélérer la circulation fluide des capitaux, estimant qu’il s’agit d’une priorité majeure pour tout programme économique ambitieux.
Le responsable a insisté sur la nécessité pour chaque pays de fournir les moyens de production tout en facilitant les processus de création de valeur. Il a également mis l’accent sur l’importance de trouver un équilibre entre la régulation et la fluidité des opérations économiques, afin de permettre aux acteurs économiques de jouer pleinement leur rôle.
“La situation financière en Tunisie reste en retard, pour ne pas dire archaïque”, a-t-il déclaré sans détour, en précisant que les banques représentent entre 30 et 40 % du système financier, mais qu’elles ne peuvent à elles seules porter l’ensemble de la dynamique économique.
Koubaa a en outre salué l’effort des banques en matière de financement, qualifiant ce dernier de “colossal”, tout en soulignant un déséquilibre préoccupant : Le ratio prêts/épargne atteint aujourd’hui 125 % en Tunisie, contre 50 % au Moyen-Orient et environ 80 % en Europe. C’est un signal d’alerte.
Le DG de l’UBCI a par ailleurs identifié un manque critique de capital et une faible culture de l’épargne comme deux des freins majeurs à l’investissement dans le pays. “La Tunisie souffre d’un déficit d’épargne. Le taux est tombé à 6 à 7 %, contre 20 % il y a deux décennies, époque où les caisses sociales jouaient encore leur rôle d’épargnants. Aujourd’hui, avec plus de retraités que d’actifs, cette dynamique s’est inversée”, a-t-il encore précisé.
Sur un autre plan, il a rappelé que depuis 2005, la Tunisie traverse une crise de l’investissement, sans qu’aucune alternative structurelle n’ait été mise en œuvre. “Le pays regorge de compétences, mais il faut une volonté politique pour avancer”, a-t-il indiqué.
En guise de conclusion, Koubaa a appelé à des réformes législatives et réglementaires profondes, et à la mise en place d’une vision commune entre les acteurs économiques et les pouvoirs publics, afin de lever les blocages qui freinent le développement du secteur financier.
“L’économie tunisienne a besoin d’intégrer la technologie financière et de créer un environnement propice à l’innovation et à l’investissement”, a-t-il assuré.
Dans le cadre du suivi de l’avancement des projets régionaux et nationaux, une séance de travail s’est tenue, mercredi 14 mai, au ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), consacrée aux préparatifs de la visite d’une délégation chinoise en Tunisie à la fin du mois en cours, afin de finaliser certaines questions techniques relatives à la reconstruction du stade olympique d’El Menzah.
Présidée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali, la séance s’est déroulée en présence de plusieurs cadres du ministère ainsi que de représentants des ministères de l’Equipement, des Finances, des Affaires étrangères et de l’Economie.
Dans un contexte économique marqué par des prévisions de croissance modestes, Anis Ben Saïd, conseiller fiscal agréé et expert judiciaire, met en lumière les réformes nécessaires pour redynamiser l’économie tunisienne. Il évoque les leviers potentiels pour stimuler l’emploi, moderniser les secteurs clés et renforcer la compétitivité du pays, tout en soulignant les opportunités de transformation à travers une gouvernance améliorée et une meilleure gestion des ressources.
La Presse — Quelle lecture faites-vous des projections de croissance limitées à 1,4 % pour la Tunisie à l’horizon 2026, et quels en sont, selon vous, les principaux déterminants ?
La Tunisie a enregistré les taux suivants au cours de la période 2022-2024 : en 2022, l’économie a connu une croissance de 2,6 %, portée par la reprise postpandémique et des exportations relativement solides. En 2023, la croissance a nettement ralenti à 0,4 %, tandis qu’en 2024, un léger rebond à 1,4 % a été observé, principalement grâce à la bonne performance du secteur agricole et à une reprise modérée des industries manufacturières et des services.
Bien que cette progression modeste puisse être interprétée comme un signe de résilience dans un contexte économique mondial incertain, elle traduit davantage une stagnation préoccupante. Le taux de chômage élevé, estimé à 16,4 % en 2024, ainsi qu’une inflation persistante, bien qu’en légère baisse — passant de 7,1 % en 2024 à 6,7 % en 2025 —, témoignent de tensions économiques et sociales profondes.
Quelles réformes économiques la Tunisie devrait-elle prioriser pour sortir durablement de cette croissance atone et relancer son développement?
Selon les observateurs, il est nécessaire d’engager des réformes structurelles pour stimuler la croissance économique. Ces réformes incluent l’amélioration de la gouvernance, la simplification des procédures administratives, le développement du secteur privé et la promotion des exportations. Parallèlement, l’institution insiste sur l’importance de renforcer la protection sociale afin d’atténuer les effets potentiellement négatifs de ces réformes sur les populations les plus vulnérables.
Les prévisions de croissance pour la Tunisie ne traduisent pas une résilience économique, mais plutôt une stagnation préoccupante. Sans la mise en œuvre de réformes structurelles ambitieuses, le pays risque de voir sa situation économique se dégrader davantage. Pour dépasser la croissance modérée actuelle et relancer la dynamique économique, plusieurs réformes profondes s’imposent, selon les analyses du FMI, des économistes tunisiens et des institutions internationales. La réforme de la gouvernance publique et la lutte contre la corruption visent à rétablir la confiance des investisseurs et des citoyens.
Elle passe par la numérisation de l’administration, une plus grande transparence budgétaire, la réforme des marchés publics et le renforcement de l’indépendance de la justice. L’impact attendu est une amélioration notable du climat des affaires, accompagnée d’une hausse des investissements, tant étrangers que locaux. L’allègement de la bureaucratie et la réforme du cadre réglementaire figurent également parmi les priorités fondamentales. L’objectif est de stimuler l’entrepreneuriat et l’investissement privé, grâce à des mesures telles que la simplification des procédures de création d’entreprise, l’unification des régimes fiscaux et la réduction des autorisations administratives. Cela devrait favoriser la croissance des PME et la formalisation de l’économie informelle. La réforme des entreprises publiques a pour but de réduire la charge qu’elles représentent pour les finances publiques, tout en améliorant leur efficacité économique.
Les mesures préconisées incluent des audits, des restructurations, des partenariats public-privé et des privatisations ciblées, avec pour résultat attendu une diminution du déficit public, des services plus performants et un effet d’entraînement pour l’investissement privé. La refonte du système fiscal a pour objectif d’accroître les recettes de l’Etat de manière équitable et durable. Cela implique l’élargissement de l’assiette fiscale, la lutte contre l’évasion fiscale et la mise en place d’une fiscalité plus progressive. L’impact attendu est un meilleur financement des services publics et une réduction des inégalités sociales. La modernisation du secteur agricole et le soutien à l’économie verte visent à valoriser les ressources naturelles du pays tout en diversifiant l’économie. Cela passe par des investissements dans l’irrigation intelligente, l’agro-industrie et les énergies renouvelables. Ces actions devraient permettre la création d’emplois en milieu rural et favoriser une croissance durable et résiliente. La réforme du marché du travail a pour ambition de réduire le chômage des jeunes et de mieux aligner la formation sur les besoins du marché.
Elle repose sur le développement de la formation professionnelle, une révision du code du travail et des incitations à l’embauche. L’objectif est d’améliorer l’employabilité et de renforcer l’inclusion économique. Enfin, le renforcement du secteur financier vise à améliorer l’accès au financement pour les entreprises et les ménages. Les leviers identifiés incluent le développement de la microfinance, la digitalisation des services bancaires et la réforme des banques publiques. L’effet attendu est une dynamisation de l’investissement privé et un soutien accru à l’activité économique.
Dans quelle mesure les prévisions de croissance économique influencent-elles les perspectives d’emploi et d’insertion professionnelle des jeunes diplômés ?
La prévision économique joue un rôle déterminant dans la confiance des investisseurs étrangers et dans la capacité de la Tunisie à créer des emplois, notamment pour les jeunes diplômés. En 2024, le pays a enregistré une augmentation significative des investissements étrangers, avec une hausse de 16,7 % par rapport à l’année précédente, atteignant 2.956,6 millions de dinars.
Cette progression, principalement portée par les investissements directs étrangers (IDE) dans les secteurs manufacturier et énergétique, témoigne de l’attractivité croissante de la Tunisie aux yeux des investisseurs internationaux. Cependant, malgré cette dynamique positive, le marché du travail tunisien continue de faire face à des défis structurels. Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur a atteint 25 % au troisième trimestre 2024, mettant en lumière une inadéquation persistante entre les compétences acquises et les besoins réels du marché. Cette situation est aggravée par la rigidité du marché de l’emploi et par la fuite des talents, de nombreux jeunes diplômés choisissant d’émigrer à la recherche de meilleures perspectives de carrière et de conditions de vie plus attractives.
Pour répondre à ces défis, plusieurs initiatives ont été lancées. Le programme de renforcement de l’enseignement supérieur pour l’employabilité, l’innovation et la résilience (Steeir), financé par la Banque mondiale, vise à moderniser les cursus universitaires et à renforcer les liens entre le monde académique et le secteur privé. Par ailleurs, le programme « CAP Emplois », mis en œuvre en collaboration avec la Banque africaine de développement, ambitionne de créer des emplois décents pour les jeunes, en particulier pour les femmes et les diplômés de l’enseignement supérieur. En conclusion, bien que les prévisions économiques favorables aient contribué à renforcer la confiance des investisseurs étrangers, la Tunisie doit poursuivre ses efforts pour adapter son système éducatif et améliorer la flexibilité de son marché du travail afin de maximiser les retombées positives sur l’emploi des jeunes diplômés.
La Presse — L’inflation en glissement annuel dans la zone de l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde), mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), a ralenti en mars 2025 pour atteindre 4,2%, contre 4,5% en février, se situant à son plus bas niveau depuis juillet 2021, indique l’Organisation. L’inflation a baissé dans 18 des 38 pays de l’Organisation, les plus fortes baisses (d’environ 1.0 point de pourcentage) ayant été enregistrées en Estonie, en Hongrie, en Norvège et en Turquie, précise l’Ocde. L’inflation a augmenté dans 7 pays et est restée stable ou globalement stable dans 13 autres. En mars, l’inflation globale a été inférieure ou égale à 2% dans 11 pays de l’Ocde, soit le même nombre qu’en février.Elle a été inférieure à 1% en Finlande, en France, en Suède et en Suisse. Bien que l’inflation globale ait ralenti dans la zone Ocde, le niveau des prix moyens dans l’ensemble de l’Ocde était de 32,7% plus élevé en mars 2025 qu’en décembre 2019, avant le début de la pandémie de Covid. L’inflation en glissement annuel de l’alimentation dans la zone a augmenté en mars pour atteindre 4,8 %, après 4,4 % en février, avec des hausses dans plus des deux-tiers des pays de l’Ocde, dont le Chili, la Grèce, les Pays-Bas et la Turquie, pays dans lesquels la hausse de l’inflation de l’alimentation a atteint 2,0. Dans la zone euro, l’inflation en glissement annuel, mesurée par l’indice des prix à la consommation harmonisée (Ipch), est restée globalement stable à 2,2 % en mars, après 2,3 % en février. La baisse des prix de l’énergie et la diminution de l’inflation sous-jacente ont été en partie compensées par une hausse de l’inflation de l’alimentation.
Chine Les exportations en hausse
La Chine a enregistré une forte baisse de ses ventes aux Etats-Unis le mois dernier, bien que ses exportations totales aient dépassé les prévisions. Les exportations totales du géant asiatique ont nettement progressé de 8,1 % sur un an en avril, surpassant les attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 2 %, selon les données publiées par l’Administration générale des douanes chinoises. Cependant, les expéditions vers les Etats-Unis ont chuté de 17,6 % par rapport au mois précédent, dans un contexte de guerre commerciale opposant les deux premières puissances mondiales. Les livraisons vers les Etats-Unis ont totalisé 33 milliards de dollars en avril contre 40,1 milliards en mars, affirme l’Administration générale des douanes chinoises. Les échanges entre Beijing et Washington ont drastiquement diminué après plusieurs cycles d’augmentations tarifaires réciproques lancés depuis janvier. La plupart des exportations chinoises vers les Etats-Unis font désormais face à des surtaxes de 145 %, tandis que les marchandises américaines entrant en Chine sont soumises à des droits supplémentaires de 125 %.En ce qui concerne les importations chinoises, elles ont également dépassé les attentes en avril, ne baissant que de 0,2 %, contre une chute de 6,0 % anticipée par les analystes. Les décideurs politiques chinois ont assoupli plusieurs outils de politique monétaire pour stimuler l’activité économique intérieure, notamment par des réductions de taux d’intérêt clés et des mesures visant à diminuer le montant des réserves obligatoires des banques afin de favoriser les prêts.
UE-USA Toutes les options sur la table
Toutes les options seront explorées par l’Union européenne si les négociations en cours avec les Etats-Unis n’aboutissent pas à une solution mutuellement avantageuse et à la suppression des droits de douane américains, a prévenu la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen. « Nous travaillons activement à une solution négociée aux droits de douane américains. Une solution équilibrée, équitable et mutuellement avantageuse, qui renforce les deux côtés de l’Atlantique. Mais si les négociations échouent, nous agirons », a déclaré la cheffe de l’Exécutif. Relevant que l’UE a proposé aux Etats-Unis une « offre zéro pour zéro », à travers la suppression des droits de douane sur les produits industriels, Von der Leyen a, toutefois, insisté que « toutes les options sont sur la table », en cas d’échec des négociations. « Nous avons conclu 76 accords commerciaux (avec des pays du monde entier), et leur nombre ne cesse de croître. Nous serions ravis d’y inclure les Etats-Unis », a-t-elle dit. Par ailleurs, la Commission a annoncé le lancement d’une consultation publique sur une liste d’importations américaines susceptibles de faire l’objet de contre-mesures de l’UE en réponse aux droits de douanes imposés par Washington, pour une valeur de 95 milliards d’euros. Ces mesures, qui couvrent « un large éventail de produits industriels et agricoles» américains, seront mises en œuvre « si les négociations en cours échouent ». Parallèlement, l’UE lancera une procédure de règlement des différends à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les Etats-Unis concernant leurs droits de douane universels, dits « réciproques » et leurs droits de douane sur les voitures et les pièces détachées automobiles, selon Bruxelles, qui se dit « convaincue que ces droits de douane constituent une violation flagrante des règles fondamentales de l’OMC ». Quelque 379 milliards d’euros d’exportations de l’UE vers les Etats-Unis (soit 70 % du total) sont actuellement soumis aux nouveaux droits de douane américains, y compris ceux suspendus, selon les chiffres de la CE.
Le temps sera marqué, durant la nuit de jeudi 15 mai, par des nuages parfois denses, avec des pluies provisoirement orageuses et localement fortes sur les zones ouest, puis elles concerneront progressivement les zones est, avec de chutes locales de grêles, a indiqué l’Institut national de la météorologie (INM).
Le vent de secteur est soufflera relativement fort près des côtes et modéré dans le reste des régions.
La mer sera très agitée. Les températures oscilleront la nuit entre 15 et 21 degrés au nord et au centre, dans la limite de 13 degrés, sur les hauteurs ouest, et entre 20 et 25 degrés dans le reste des régions.
Le marché a clôturé la séance du mercredi 14 mai, sur une note légèrement positive, avec une progression du Tunindex de 0,09% à 11 318,51 points, dans un modeste volume de 3,5 millions de dinars (MDT), selon l’analyse de l’intermédiaire en Bourse « Tunisie Valeurs« .
Le titre UNIMED s’est offert la meilleure performance de la séance. Dans un volume de 63 mille dinars, l’action du laboratoire pharmaceutique s’est appréciée de 4,7 % à 7,550 D.
Le titre SAM a figuré parmi les plus grands gagnants sur la séance. L’action du spécialiste en mobiliers de bureaux a affiché une embellie de 4,6 % à 6,320 D. Les échanges mobilisés par la valeur se sont élevés à 41 mille dinars.
Le titre MONOPRIX a enregistré une mauvaise prestation sur la séance, l’action du spécialiste de la grande distribution reculant de 3,1% à 4,700 D, dans un volume de 5 mille dinars.
Le titre AMEN BANK a particulièrement animé la séance. L’action de la banque privée a alimenté le marché avec des capitaux de 685 mille dinars. Signalons, enfin, que la valeur a terminé la séance en territoire positif, se bonifiant de 0,12 % à 41,650 D.
La Tunisie accueille la conférence annuelle de l’Union des Bourses arabes, un événement de portée régionale qui consacre son rôle central sur la scène financière arabe. À cette occasion, le directeur général de la Bourse de Tunis et président en exercice de l’Union, Bilel Sahnoun, a souligné l’importance de cette rencontre pour renforcer la visibilité de la Tunisie dans les marchés financiers et pour impulser une stratégie de coopération régionale.
Intervenant en marge de la conférence, M. Sahnoun a précisé que la présidence tunisienne de l’Union représente à la fois une opportunité et une responsabilité. Il s’agit, selon lui, de définir une feuille de route commune pour consolider l’intégration des marchés financiers arabes, encore fragmentés et dominés par quelques grandes places comme celle de l’Arabie saoudite.
Le responsable tunisien a insisté sur les enjeux abordés lors de la conférence, notamment la mise en cohérence des législations financières, le développement de produits adaptés aux investisseurs régionaux, ainsi que la cybersécurité et la gestion des données. Il a également évoqué l’importance d’intégrer des thématiques innovantes telles que l’économie verte et les défis liés à l’empreinte carbone, qui constituent des priorités partagées à l’échelle arabe et internationale.
Enfin, Bilel Sahnoun a mis en avant les retombées médiatiques positives pour la Tunisie. La présidence de l’Union permet au pays d’accroître sa visibilité dans les médias spécialisés, aussi bien à l’échelle arabe qu’africaine, dans un contexte économique régional marqué par de fortes mutations.
À quelques jours de la 26ᵉ édition de son forum annuel (20 mai 2025), l’Économiste maghrébin met en lumière les défis majeurs auxquels la Tunisie est confrontée dans un monde en pleine mutation.
Dans une interview à l’émission « Déclic » sur El Wataniya 2, Hédi Mechri, directeur des publications de Promedia, a expliqué que le sujet dépasse la simple géopolitique. La Tunisie est confrontée à une réalité complexe, marquée par un choix stratégique difficile, trente ans après l’accord de partenariat avec l’Union européenne. Ce contexte a évolué : le « club occidental collectif » d’autrefois a cédé la place à une multipolarité avec l’émergence des BRICS et d’autres acteurs mondiaux, explique M. Mechri
La Tunisie ne peut plus se contenter d’alterner entre partenaires traditionnels et nouveaux, mais doit gérer ces relations dans la durée, en tenant compte du changement du rapport de force géopolitique. Sur le plan industriel, la Tunisie a développé une capacité à fabriquer localement des pièces dans le textile, l’automobile et même l’aéronautique, ainsi qu’à s’orienter vers l’industrie pharmaceutique.
Cette capacité psychologique et technique est encore modérée, mais l’intelligence artificielle (IA) représente un levier essentiel, car aucun secteur ne peut s’en passer aujourd’hui. La tradition et les métiers artisanaux restent importants, mais la technologie évolue sans cesse, et la Tunisie doit apprendre à la maîtriser pour protéger ses intérêts et son développement, prévient le directeur des publications de Promedia.
Le Forum annuel de l’Economiste maghrébin joue un rôle crucial : il est un espace d’échange d’idées, d’écoute et de propositions, réunissant experts, universitaires, décideurs et hommes d’affaires. Ces derniers cherchent à comprendre quels secteurs sont performants et quelles influences politiques pèsent sur l’économie, afin d’agir efficacement. L’objectif est d’accompagner la Tunisie dans l’évolution de ses accords, notamment avec l’Union européenne, pour mieux exploiter les opportunités dans un climat politique donné. Aujourd’hui, la Tunisie a besoin de plus de ressources pour « mieux respirer » face à une situation difficile, souligne-t-il.
La relation avec ses partenaires ne doit plus se limiter à une logique sécuritaire historique, mais s’ouvrir à un partenariat plus équilibré et dynamique. L’Europe, en difficulté économique, cherche à diversifier ses accords commerciaux vers le Canada, l’Amérique latine et l’Asie, souligne le patron des publications de Promedia.
La Tunisie peut jouer un rôle de partenaire stratégique pour l’aider à « respirer » tout en renforçant sa propre position. Les effets géopolitiques sur le développement économique ne sont pas nouveaux, mais la pandémie de Covid-19 a constitué un choc majeur, modifiant idées, modes de commercialisation et investissements. Les chaînes d’approvisionnement se déplacent hors d’Asie, et la Tunisie doit éviter l’isolement pour ne pas perdre sa chaîne de valeur.
Par ailleurs, les mesures protectionnistes, comme les taxes américaines imposées sous la présidence Trump, ont rebattu les cartes du commerce mondial.
En résumé, la Tunisie est à un carrefour stratégique où elle doit choisir comment gérer ses relations internationales, renforcer ses capacités industrielles et technologiques, notamment via l’intelligence artificielle, et saisir les opportunités offertes par le nouveau contexte géopolitique et économique mondial.
In fine, Hédi Mechri estime que le Forum de l’Économiste maghrébin est un rendez-vous clé pour débattre de ces enjeux et tracer une feuille de route pour l’avenir.
Le Commissariat régional au développement agricole (CRDA) de Zaghouan, en coordination avec la direction générale de l’Agriculture biologique, a organisé mercredi un atelier consacré au lancement officiel du volet de promotion de l’agriculture biologique dans la région.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet de développement et de valorisation des filières agricoles, mis en œuvre depuis 2022, avec un financement de 150 millions de dinars alloué par la Banque Africaine de Développement (BAD).
La cheffe du département de l’agriculture biologique au sein du CRDA, Hayet Ben Yadem, a indiqué que le projet consiste en la création de sept zones biologiques à Zriba, Zaghouan, Nadhour et Saouaf, sur une superficie d’environ 6 mille 500 hectares, avec une diversité de produits adaptés aux spécificités de chaque région.
Elle a précisé que la superficie totale des terres exploitées selon le mode biologique a atteint, fin 2024, près de 12 mille hectares dans les différentes zones de la région.
À cette occasion, le directeur général de l’agriculture biologique au ministère de l’Agriculture, Khaled Sassi, a rappelé que cet atelier s’inscrit dans le prolongement de la stratégie nationale de promotion de l’agriculture biologique, un secteur dans lequel la Tunisie s’est engagée depuis 1999, année du lancement du tout premier projet biologique à l’échelle arabe et africaine.
Il a, par ailleurs, souligné l’évolution remarquable de ce secteur, dont les superficies cultivées ont atteint 230 mille hectares en 2024. Cette même année, les exportations de produits biologiques ont généré des recettes de l’ordre de 1130 millions de dinars, soit, 14% de l’ensemble des exportations agricoles du pays.
La Tunisie pourrait gagner entre 4 et 5 % de son PIB sur une période de trois à quatre ans grâce à une meilleure connectivité portuaire et à une réduction du temps de séjour des marchandises à l’importation. C’est ce qui ressort d’une note de la Banque mondiale intitulée « Une meilleure connectivité pour la croissance », publiée au printemps 2025.
La Banque mondiale estime que les ports tunisiens sont relativement bien équipés pour les unités roulantes (Ro-Ro), mais insuffisamment adaptés à la manutention des conteneurs. De plus, leur petite taille et leur faible profondeur, comparées aux autres ports méditerranéens, conviennent au trafic Ro-Ro mais nuisent à la connectivité, génèrent de la congestion et limitent l’efficacité opérationnelle pour les conteneurs.
Elle rappelle que, selon le dernier indice de connectivité du transport maritime régulier (3ᵉ trimestre 2024), le système portuaire tunisien se classe au 117ᵉ rang mondial, un niveau comparable à celui de nombreux petits États insulaires du Pacifique Sud.
Ce classement met en évidence un décalage entre la Tunisie et les grandes tendances du commerce mondial, qui repose de plus en plus sur le transport maritime conteneurisé, notamment pour les échanges hors vrac, en raison de son avantage significatif en termes de coût, surtout sur les longues distances.
Le système portuaire tunisien souffre également de la lourdeur des contrôles physiques et documentaires, ainsi que des exigences commerciales et de change, qui ralentissent le traitement des marchandises. Cette situation se traduit par un temps de séjour à l’importation élevé, ce qui augmente les coûts logistiques pour les entreprises.
La note cite notamment le cas du port de Radès, qui présentait en 2023 l’un des temps de séjour moyens à l’importation les plus élevés du continent africain.
La Banque mondiale souligne que le renforcement des infrastructures et la mise en place de politiques adaptées permettraient d’améliorer la connectivité portuaire, de stimuler les échanges commerciaux et, par conséquent, de générer des gains économiques importants pour la Tunisie.
Elle recommande notamment le développement d’un terminal à conteneurs pour la région du Grand Tunis, la modernisation des équipements de manutention du fret, la réorganisation de l’accès via le canal de Bizerte, ainsi que le lancement d’un programme d’investissement pour le terminal du port de Sfax.
Elle préconise également la rationalisation des mesures non tarifaires, ainsi qu’une révision des tarifs de stockage et de manutention portuaires. L’objectif : fournir des ressources financières supplémentaires à la STAM et à l’OMMP, tout en incitant les chargeurs à ne pas laisser les marchandises trop longtemps dans les zones portuaires.
Selon un communiqué du Centre de Promotion des Exportations (CEPEX), sept entreprises tunisiennes participent à la 39ème édition du Salon des produits agroalimentaires « APAS Show » de São Paulo. Cette participation est organisée par le CEPEX et la Chambre de commerce arabo-brésilienne.
La Tunisie a pris part à ce rendez-vous majeur des acteurs de l’agroalimentaire dans la région du Mercosur pour la troisième année consécutive, avec sept entreprises, spécialisées principalement dans l’exportation d’huile d’olive conditionnée et de dattes.
Selon le CEPEX, il s’agit d’une « présence régulière qui témoigne de la volonté inébranlable des organismes publics comme des entreprises privées de consolider la position de ces produits stratégiques sur le marché brésilien et plus largement en Amérique du Sud ».
Nabil Lakhal, ambassadeur de Tunisie à Brasilia, a visité le pavillon tunisien où il s’y est informé des plans de développement à l’export des entreprises participantes. Le pavillon a, en outre, reçu la visite des membres du Conseil exécutif de la Chambre de commerce arabo-brésilienne, conduits par leur président, William Adib Dib Junior.
A noter que les exportations tunisiennes vers le marché brésilien affichent une hausse notable, en particulier dans les secteurs des dattes et de l’huile d’olive. En 2024, la Tunisie s’est imposée comme le principal fournisseur de dattes au Brésil, avec un chiffre d’affaires atteignant 6,5 millions de dollars, ce qui représente 70 % de part de marché. Il s’agit d’une hausse de 124 % par rapport à 2023.
Les importations brésiliennes d’huile d’olive ont connu, parallèlement, une augmentation de 18 % en 2024, passant de 589 à 695 millions de dollars. La Tunisie se classe cinquième fournisseur avec environ 20 millions de dollars d’exportations sur ce segment, soit une croissance de 119 % sur les deux dernières années.
Le gouvernement brésilien a pris en mars la décision de suspendre les droits de douane sur l’huile d’olive extra vierge. Cette décision vise à répondre à la demande locale croissante et à stabiliser les prix.
Selon la même source, la participation tunisienne au salon APAS Show – qui réunit 850 exposants et plus de 73 000 professionnels de 200 pays – est une opportunité stratégique pour promouvoir les produits tunisiens et développer des partenariats en Amérique latine.