Le géant mondial du recrutement et des solutions en ressources humaines, Adecco, mettra fin à ses activités en Tunisie à partir du 31 octobre 2025. La nouvelle, annoncée dans un communiqué interne daté du 21 août 2025 et affiché sur ses locaux, suscite une vive inquiétude dans un pays où le chômage stagne autour de 16 %.
À l’origine de ce départ, la nouvelle législation votée par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) le 21 mai 2025, qui interdit les contrats à durée déterminée (CDD) et la sous-traitance. Ce texte a été adopté sans étude d’impact, comme l’a reconnu le député Dhafer Seghiri. Adecco cite explicitement cette loi comme principale raison de son retrait, précisant qu’elle n’acceptera plus de candidatures spontanées depuis le 21 août 2025.
Implantée en Tunisie depuis 2002, Adecco opère via quatre agences (Tunis-La Marsa, Ben Arous, Sousse, Sfax) et revendique avoir connecté plus de 120 000 personnes à des opportunités professionnelles. Son départ risque de fragiliser davantage un marché déjà marqué par un chômage structurel et un déficit de solutions d’insertion.
Cette décision relance le débat sur la régulation du travail temporaire. Le professeur émérite Hatem Kotrane a rappelé la nécessité d’un cadre clair pour protéger salariés et employeurs. De son côté, Mehdi Ayadi, président de la Chambre syndicale des sociétés de travail temporaire et de services de l’emploi (UTICA), insiste depuis 2011 sur l’urgence d’un encadrement juridique adapté. Plusieurs propositions, dont la ratification de la Convention n°181 de l’OIT, ont été soumises aux ministères concernés en 2017 et 2024, puis réitérées en avril 2025 devant l’ARP.
Pour les acteurs du secteur, il devient crucial de traduire ces réflexions en réformes concrètes afin d’éviter un vide institutionnel et de soutenir la réinsertion des jeunes diplômés comme des demandeurs d’emploi.
La cheffe du gouvernement, S. Z. Zanzari, a participé à la séance de clôture de la 9ᵉ édition du Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), tenue au centre des congrès de Yokohama sous la présidence du Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba.
Placé sous le thème « Coopérer pour trouver des solutions innovantes avec l’Afrique », l’événement a rassemblé de nombreux chefs d’État et de gouvernement africains. Ishiba a souligné l’importance de renforcer la coopération pour bâtir des capacités humaines et industrielles solides, espérant que cette rencontre marque une nouvelle étape vers une renaissance africaine et un partenariat renforcé entre le Japon et le continent.
La session finale a mis en avant le rôle stratégique de l’Afrique dans l’économie mondiale et la nécessité de définir des priorités communes de développement. Les participants ont adopté à l’unanimité la Déclaration de Yokohama pour TICAD 9, qui trace une feuille de route pour les trois prochaines années.
Les recommandations portent sur trois axes majeurs :
Économie et innovation : investir dans la santé, les technologies de communication, l’intelligence artificielle et les infrastructures de haute qualité.
Société et inclusion : valoriser le rôle de la jeunesse, des femmes, des start-up et du secteur privé.
Paix et sécurité : affirmer que la stabilité est une condition essentielle à toute stratégie de développement.
Une planification opérationnelle accompagnera cette déclaration afin d’assurer la mise en œuvre concrète des engagements pris lors de TICAD 9.
En 2024, la répartition sectorielle des crédits bancaires en Tunisie a connu une nouvelle dynamique, marquée par une hausse des financements alloués aux secteurs des services, de l’agriculture et de la pêche, mais au détriment de l’industrie. C’est ce qui ressort du rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Agriculture et pêche : une croissance ralentie mais soutenue
L’encours des crédits accordés à l’agriculture et à la pêche a poursuivi sa hausse, atteignant 4,2 milliards de dinars fin 2024, soit une progression de 7,8 %, contre 9,7 % l’année précédente. Ce ralentissement s’explique notamment par une baisse du rythme des crédits à moyen et long terme, bien que les crédits à court terme aient progressé de 8,7 %.
Toutefois, la BCT assure avoir mis en place plusieurs mesures pour soutenir ce secteur stratégique. Il s’agit notamment : de la révision des barèmes de crédits à court terme pour l’aquaculture et la céréaliculture, de l’octroi de crédits complémentaires pour les dépenses de désherbage et de fertilisation, et de la prise en charge par l’État d’une partie des taux d’intérêt sur les crédits saisonniers pour la céréaliculture.
Industrie : timide reprise après un net recul
En revanche, les crédits accordés à l’industrie ont atteint 38,37 milliards de dinars en 2024 (+2,8 %), contre une hausse de 1,1 % en 2023. Cette légère reprise est due à une baisse moins marquée des crédits à moyen et long terme (-0,3 % en 2024 contre -5,6 % en 2023).
Derrière cette évolution, on note une baisse modérée des crédits à l’industrie manufacturière (-1,7 % contre -6,7 % en 2023), et une légère hausse des crédits au secteur de la construction (+0,4 % contre -5,8 %).
Les crédits à court terme ont, en revanche, connu un ralentissement, avec une croissance limitée à 4,4 % (contre 4,9 % en 2023).
Quid des crédits accordés au secteur des services?
Le secteur tertiaire reste le principal bénéficiaire des crédits professionnels, avec 52,2 % de part de marché, mais sa dynamique ralentit : la croissance des crédits a chuté à 2,5 % en 2024 contre 3,5 % en 2023.
Le recul s’explique principalement par :
Le ralentissement des crédits à court terme (+2 % en 2024 contre +3,8 % en 2023),
La baisse des financements accordés à l’hébergement-restauration (-4,5 %) et à l’administration publique (-6,8 %),
Et un essoufflement du crédit au commerce (+2 % contre +3,7 % en 2023).
À l’entrée d’un marché parallèle de la banlieue de Tunis, les étals débordent de marchandises. Ici, on trouve du lait importé à prix cassés, là, des lunettes griffées sans facture. Les clients se pressent, et parmi eux, de plus en plus de familles de la classe moyenne. « On n’a plus le choix », souffle une mère de famille, sac de provisions à la main. « Les prix sont imbattables par rapport aux grandes surfaces. »
Des marchandises sans frontière
La provenance de ces produits reste floue. Certains arrivent de pays voisins, d’autres directement de Chine, sans qu’aucune traçabilité ne soit garantie. Des cartons entiers passent la frontière comme par magie, et finissent en rayon dans des boutiques qui, aux yeux des clients, paraissent parfaitement légales. Mais derrière cette façade, c’est tout un système qui échappe aux radars fiscaux.
Une injustice qui creuse l’écart
Le paradoxe est brutal : le citoyen ordinaire paie scrupuleusement ses taxes, tandis qu’une partie de la population profite de ces circuits parallèles sans rien verser à l’État. L’exemple des produits de luxe est parlant : une Rolex ou une paire de lunettes haut de gamme peuvent franchir les douanes sans contrôle particulier, quand d’autres voyageurs se voient inspectés jusque dans le détail de leurs bagages. Certains experts proposent de lier chaque bien de luxe à une facture obligatoire, sorte de carte d’identité fiscale.
La technologie comme bouclier
Face à cette économie souterraine tentaculaire, les intervenants avancent des solutions concrètes. Dématérialiser les procédures douanières, surveiller les frontières grâce aux drones, utiliser l’intelligence artificielle pour détecter les flux suspects : les outils existent déjà. Encore faut-il les mettre en œuvre. Certains vont plus loin et suggèrent de confier la gestion des drones à l’armée, gage d’efficacité, ou de créer des zones franches aux frontières afin de canaliser le commerce dans des circuits maîtrisés.
Tout dépend de la volonté politique
Mais au-delà des technologies et des dispositifs imaginés, la conclusion est unanime : rien ne changera sans une volonté politique ferme. « Quand la volonté existe, tout devient possible », résume un intervenant. En attendant, l’économie parallèle continue de prospérer, pesant lourdement sur les finances publiques et fragilisant l’équilibre économique du pays.
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Chiffres clés
50% : part estimée de l’économie informelle dans l’économie tunisienne selon plusieurs études récentes.
20 milliards de dinars : valeur approximative des échanges annuels échappant au contrôle fiscal.
3ᵉ rang mondial : la Tunisie figure parmi les pays où l’économie informelle pèse le plus sur le PIB.
Un orage d’une rare intensité a frappé la région de Sidi Bouzid en fin d’après-midi de ce samedi 23 août 2025, causant d’importants dégâts matériels, selon plusieurs sites web tunisiens.
Accompagnée de violentes rafales descendantes, la tempête a arraché des poteaux électriques et provoqué l’effondrement du mur d’une ancienne usine de tomates, selon les premières constatations sur le terrain.
Des images spectaculaires des dégâts ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, notamment via la page de l’Observatoire tunisien de la météo et du climat, témoignant de la puissance des intempéries.
Cette violente dégradation intervient alors que l’Institut national de la météorologie (INM) avait averti, dans son bulletin quotidien, d’une instabilité sur plusieurs régions du pays. En effet et selon l’INM, des cellules orageuses actives devaient se développer dans l’après-midi, notamment sur les régions de l’ouest, comme Kasserine, Sidi Bouzid et Kairouan, avec des pluies localement abondantes, des chutes de grêle et un risque de propagation vers l’est.
Des rafales dépassant les 70 km/h ont été enregistrées par endroits, en particulier au moment des orages, avec des tourbillons de sable signalés dans le sud.
L’encours des crédits, hors engagements par signature, dispensés par les banques et les établissements financiers à l’économie, a atteint 118,6 milliards de dinars au terme de l’année 2024, soit une croissance de 2,8 % par rapport à 2023 (115,4 milliards de dinars), selon le rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie (BCT) pour l’année 2024.
La légère reprise de l’encours des crédits aux professionnels s’explique, principalement, par l’accélération du rythme d’évolution de l’encours des crédits accordés aux entreprises et Administration publiques passant de 8,3 % en 2023 à 9,5 % en 2024 alors que le rythme d’évolution de l’encours des crédits accordés aux entreprises privées s’est maintenu à 1,5 %.
En particulier, l’encours des crédits à moyen et à long termes accordés aux entreprises publiques a enregistré une hausse de 272 MDT.
Pour ce qui est du secteur privé, la stabilisation du rythme d’accroissement résulte d’une importante décélération des crédits à court terme, due essentiellement à la baisse des découverts (-474 MDT) et de l’escompte (-18 MDT), compensée par une reprise des crédits à moyen et à long terme en lien notamment avec le financement de la 5G, a-t-on ajouté.
L’encours des crédits accordés aux entreprises faisant partie de groupes d’affaires a atteint 39,9 milliards de dinars à fin 2024 poursuivant sa tendance baissière (-0,4 % en 2023 et -0,3 % en 2024).
En conséquence, la part de ces financements dans l’encours total des crédits aux professionnels a baissé, revenant de 46,1% en 2023 à 44,7% en 2024.
Par ailleurs, les crédits professionnels accordés par les banques publiques ont reculé de 0,6 % pour atteindre 33,9 milliards de dinars à fin 2024 soit 38 % des crédits professionnels.
A la faveur de la poursuite des opérations de radiation effectuées par les banques de la place, dont l’encours a atteint 2,472 MDT en 2024 contre 1,876 MDT en 2023, l’encours des créances professionnelles impayées ou en contentieux a affiché une évolution moins soutenue passant de 17,8 % en 2023 à 10,7 % en 2024. De ce fait, le taux des créances impayées ou en contentieux a progressé de 15,7 % en 2023 à 16,8 % en 2024.
L’endettement des particuliers auprès du secteur bancaire a totalisé 29,407 MDT en 2024 contre 28,754 MDT l’année précédente, soit une progression de 2,3 %, contre 3,1 % en 2023 et 4,8 % en 2022. Cette décélération s’explique principalement par le ralentissement des crédits à l’habitat passant de 3,3 % en 2023 à 0,8 % en 2024, a-t-on expliqué.
S’agissant des créances en impayés ou en contentieux, celles-ci ont poursuivi leur tendance haussière mais avec un rythme moins soutenu revenant de 6,2 % en 2023 à 3 % en 2024. Cette décélération s’explique notamment par l’accroissement de l’encours des radiations des crédits aux particuliers qui s’est élevé à 251 MDT à fin 2024, contre 150 MDT une année auparavant.
Passer d’une simple idée à un véritable projet générateur de chiffres d’affaires et capable de développer un portefeuille clients relève d’un véritable combat pour des startuppeurs souvent novices en matière d’entrepreneuriat.
Dans cet entretien, Cyrine Mehiri, directrice de programme à l’incubateur Wiki Startup, revient sur le rôle déterminant des structures d’appui durant cette phase critique de la vie d’une start-up.
Entre financement et expertise, ces dernières accompagnent les porteurs de projet jusqu’à ce qu’ils franchissent ce cap.
La Presse — Quel type d’accompagnement proposez-vous aux startupeurs et aux entrepreneurs pour les aider à évoluer et à faire grandir leurs entreprises ?
Nous accompagnons les entrepreneurs en fonction de leurs besoins, afin de les aider à franchir un nouveau palier dans leur aventure entrepreneuriale. Notre rôle consiste à renforcer leurs compétences et leurs capacités dans le secteur dans lequel ils évoluent, en leur apportant une expertise approfondie et, surtout, en finançant leurs actions.
Sans financement, il est difficile d’atteindre les objectifs fixés. Ainsi, d’un côté, nous cherchons à les challenger, à les encourager à lancer de nouvelles activités, à développer des partenariats, à explorer d’autres marchés et à prospecter de nouveaux clients. De l’autre, nous finançons ces démarches afin qu’ils puissent atteindre leurs objectifs dans les délais impartis. Ces deux volets constituent les piliers d’un accompagnement efficace. Sans ce type de soutien, leur mission serait particulièrement difficile.
Ce schéma d’accompagnement que vous proposez a-t-il fait ses preuves?
Oui, tout à fait. Il faut rappeler que la vie entrepreneuriale n’est pas simple. Au début, on part d’une idée et on reste optimiste. Mais très vite, on se retrouve confronté à de nombreux obstacles qu’il est possible de surmonter grâce à l’aide et au soutien, d’où l’importance des structures d’accompagnement qui jouent un rôle essentiel.
Un entrepreneur qui travaille seul dans un bureau ne va pas nécessairement évoluer. Il faut rester à l’écoute du marché et être en contact permanent avec les acteurs clés à chaque étape. En tant que structure d’accompagnement, notre mission consiste notamment à ouvrir notre réseau de partenaires, constitué de plus de 350 experts techniques dans plusieurs domaines, ainsi que d’’une cinquantaine d’organisations internationales.
Nous avons déjà accompagné plus de 1.000 startupeurs et entrepreneurs, qui constituent aujourd’hui un réseau précieux pouvant être mis à disposition des nouveaux porteurs de projet. En plus du volet expertise, nous nous appuyons sur nos partenariats avec les sociétés de gestion de fonds, les « business angels » et les organismes publics qui financent ce type de démarches.
En somme, nous jouons le rôle d’intermédiaire entre les entrepreneurs, quel que soit leur niveau de maturité et l’ensemble de l’écosystème. C’est justement ce qui manque en Tunisie : codévelopper pour atteindre des objectifs plus ambitieux.
D’après votre expérience, quels sont les principaux obstacles auxquels les start-up sont confrontées et quelles sont les difficultés qui les empêchent réellement de franchir un cap ?
Malheureusement, le volet administratif freine fortement les choses. Par exemple, la création d’une entité juridique peut prendre jusqu’à trois mois, ce qui est particulièrement handicapant. Il n’existe pas, à proprement parler, de structure dédiée aux start-up. Car malgré le cadre réglementaire qui a été instauré pour les start-up avec des initiations et des réformes, sur le terrain, la création d’une start-up passe par une affiliation classique de PME.
Et donc pour caser notre start-up, il va falloir trouver un secteur où on peut classer notre idée. Il n’y a pas une vraie nomenclature juridique pour les start-up. Cela peut être un frein dès le départ. Mais avec un bon accompagnement et une bonne expertise, on peut trouver la bonne formule pour que cette start-up puisse évoluer correctement, juridiquement, et être en phase avec les réformes et les lois de l’État.
Et puis, il y a le manque de ressources qui se fait ressentir en ce moment en Tunisie. Même s’il existe des financements, ils restent insuffisants. On ne finance plus les idées. Auparavant, il y avait un fonds qui finançait les idées de projets pour une valorisation de 1 million de dinars, pour une entrée en capital de maximum 15 %, ce qui était vraiment révolutionnaire à l’époque.
Aujourd’hui, les financements se concentrent davantage sur les projets ayant déjà démarré et obtenu des résultats concrets. Il faut donc se battre pour atteindre ce niveau de maturité. Cela dit, il est essentiel de profiter de la «Startup-Act». Si l’idée est innovante, scalable et portée par une bonne équipe, les avantages disponibles peuvent réellement faire la différence, même si beaucoup d’entrepreneurs les ignorent encore : défiscalisation douanière, exonération des charges Cnss, possibilité d’ouvrir un compte en devises plafonné à 100 mille dinars par projet…
Ces avantages, qui sont disponibles pendant huit ans, offrent une marge de manœuvre importante pour se positionner correctement et accéder, à terme, à d’autres sources de financement. Il ne faut donc pas hésiter à recourir à ces outils conçus pour les startuppeurs.
Comment évaluez-vous l’état des lieux des start-up à impact social, solidaire et écologique en Tunisie ?
C’est une tendance mondiale et nationale encouragée par de nombreux organismes et structures. Les bailleurs de fonds présents aujourd’hui ne travaillent que sur le green. Il faut donc être performant et démontrer l’impact réel et durable du projet sur les générations futures, même dans le pitch.
De l’autre côté, certains entrepreneurs sont des experts métiers qui maîtrisent parfaitement les secteurs vert, circulaire, etc. mais ne savent pas valoriser ce savoir pour mettre en lumière l’importance de leur projet. C’est pourquoi je leur recommande de se rapprocher des structures d’accompagnement pour qu’ils puissent bénéficier de leur aide. Parce que si on a un beau projet et qu’on est un vrai entrepreneur dans le green et qu’on ne sait pas vendre son idée, on ne va pas atteindre notre objectif.
Le gouvernement prépare le plan de développement 2026-2030 pour renforcer l’investissement, la formation et la transition numérique
La Presse — La Tunisie s’engage résolument dans la préparation de son plan de développement 2026-2030 pour les secteurs du tourisme et de l’artisanat, deux piliers essentiels de l’économie nationale et de l’identité culturelle du pays.
Dans ce cadre, une réunion stratégique a été tenue récemment au siège du ministère du Tourisme, sous la présidence de Sofien Takeya, ministre du Tourisme, et en présence de représentants de divers départements ministériels, de structures d’intervention, de cadres administratifs, de chefs d’entreprises et de fédérations professionnelles. L’objectif affiché : discuter du rapport sectoriel et enrichir les orientations du plan à travers une approche participative impliquant toutes les parties prenantes.
Que faire pour diversifierles produits touristiques
Le rapport présenté souligne les efforts entrepris pour diversifier les produits touristiques, renforcer les infrastructures et stimuler l’investissement dans un secteur essentiel pour l’économie tunisienne. Il met également en avant l’importance de la formation professionnelle, afin de mieux répondre aux exigences du marché et aux standards internationaux.
La numérisation exhaustive des services et l’adoption d’un tourisme durable et responsable sont aussi au cœur des priorités, permettant de conjuguer attractivité, compétitivité et respect de l’environnement. Le rapport insiste sur le fait que ces mesures contribueront non seulement à développer la capacité productive du secteur, mais aussi à renforcer sa compétitivité sur le plan régional et international.
Pour l’artisanat, le rapport sectoriel vise à consolider la durabilité et la compétitivité du secteur, tout en offrant aux artisans une autonomie économique et sociale. Les axes stratégiques incluent le soutien à l’investissement et aux exportations, la transition numérique, ainsi que l’amélioration de la gouvernance et de l’encadrement professionnel.
Le plan prévoit, d’autre part, des initiatives permettant de mieux valoriser les produits artisanaux tunisiens, en mettant l’accent sur la qualité, l’innovation et l’accès aux marchés internationaux. Comme l’a souligné un représentant des fédérations professionnelles, « l’artisanat tunisien ne se limite pas à la tradition, il est un vecteur d’innovation et d’exportation si nous l’accompagnons avec des politiques cohérentes et ciblées ».
La réunion a été ponctuée de discussions approfondies sur un ensemble de propositions concrètes, formulées par les différents acteurs présents. Ces propositions portent sur des projets et initiatives locales, régionales et interrégionales, destinés à enrichir le rapport sectoriel et à préparer la phase de mise en œuvre du plan. Cette démarche traduit la volonté du gouvernement tunisien de consolider le parcours participatif et de garantir que les politiques publiques répondent aux besoins réels des acteurs du secteur.
S’insérer dans des chaînesde valeur régionales…
Sofien Takeya a insisté sur l’importance de l’inclusion de toutes les parties prenantes : « Notre ambition est de construire un plan qui ne soit pas seulement un document stratégique, mais un véritable guide opérationnel pour la mise en œuvre d’actions concrètes sur le terrain ».
Les enjeux de ce plan sont multiples. Dans le tourisme, il s’agit de renforcer la durabilité du secteur, de moderniser les infrastructures, de développer la formation professionnelle et de promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement. Dans l’artisanat, il s’agit de donner aux artisans les moyens de consolider leur activité, de renforcer leur compétitivité, d’accéder à de nouveaux marchés et de s’insérer dans des chaînes de valeur régionales et internationales.
Comme le rappelle une représentante du secteur, « l’artisanat tunisien possède un potentiel immense. Notre rôle est de l’accompagner avec les bonnes ressources et la bonne vision pour qu’il devienne un moteur économique et social durable ».Au-delà des aspects techniques et stratégiques, cette réunion a également permis de réfléchir à des solutions pratiques pour surmonter les difficultés rencontrées sur le terrain, notamment en matière de financement, de commercialisation et de transition numérique.
Les conseils locaux, régionaux et interrégionaux joueront un rôle central dans la mise en œuvre des projets, assurant une approche décentralisée et participative, capable de répondre aux spécificités de chaque territoire.
Innovation, durabilitéet compétitivité
Le gouvernement tunisien démontre ainsi son engagement à créer un environnement propice à l’investissement, à la formation et à la modernisation des deux secteurs. Le plan de développement 2026-2030 se veut une feuille de route ambitieuse, alliant innovation, durabilité et compétitivité, tout en renforçant l’attractivité de la Tunisie sur le marché touristique et artisanal mondial.
Selon un expert du secteur, « ce plan, s’il est correctement mis en œuvre, pourrait transformer le paysage économique tunisien, en faisant du tourisme et de l’artisanat des leviers majeurs pour la croissance, l’emploi et le rayonnement international du pays».
Ainsi, la réunion du 19 août 2025 constitue une étape clé dans l’élaboration d’une stratégie nationale ambitieuse pour le tourisme et l’artisanat. La Tunisie, en consolidant ses acquis et en misant sur l’innovation, la formation et la transition numérique, se positionne pour renforcer durablement la compétitivité de ses secteurs clés et pour tirer pleinement parti des opportunités offertes par le contexte économique et social régional et mondial.
Le déficit de la balance commerciale énergétique de la Tunisie a enregistré une baisse de 7 % à la fin juin 2025, comparé à la même période de l’année précédente. C’est ce qu’a indiqué l’expert en énergie Ezzeddine Khalfallah, ce samedi, lors de son passage sur les ondes de Diwan Fm.
Selon lui, cette amélioration s’explique principalement par la baisse de 15 % du prix du pétrole brut sur les marchés internationaux, par la diminution du prix moyen du gaz importé d’Algérie, ainsi que par l’appréciation du dinar tunisien de 2 % par rapport au dollar, ce qui a contribué à réduire le coût des importations énergétiques.
Cependant, malgré ce recul du déficit, Ezzeddine Khalfallah a attiré l’attention sur l’aggravation du déficit énergétique global du pays. Cette situation a entraîné une baisse du taux d’indépendance énergétique, tombé à 38 %, un niveau préoccupant selon l’expert.
Il a expliqué cette dégradation par la diminution de la production nationale de pétrole et de gaz, mais aussi par le recul des recettes issues du gaz commercial, soulignant que la dépendance énergétique de la Tunisie reste un enjeu stratégique majeur.
Le commissariat de la femme et de la famille du gouvernorat de Kasserine a approuvé l’octroi de 25 avis de financement pour des projets féminins, d’une valeur de 841 mille dinars.
Le commissaire régional de la femme et de la famille, Ezzine Najlaoui, a indiqué à l’Agence TAP qu’un fonds allant de 6 mille à 148 mille dinars serait alloué pour créer des projets dans les secteurs de l’agriculture, de l’enfance, de la pâtisserie et du stylisme-modélisme.
Depuis 2022 jusqu’à août 2025, le programme Raidet a permis d’octroyer un fonds de 4,272 millions de dinars pour la réalisation de 245 projets féminins, selon la même source.
La centrale éolienne de Sidi Daoud, située dans la délégation d’El Haouaria (gouvernorat de Nabeul), va connaître une modernisation majeure qui permettra de tripler sa capacité de production actuelle. Le lancement officiel des travaux est prévu pour le quatrième trimestre 2025, avec une mise en service attendue au deuxième trimestre 2027.
Ce projet d’envergure, estimé à 100 millions de dinars, s’inscrit dans la stratégie nationale tunisienne de transition énergétique, qui vise à porter la part des énergies renouvelables à 35 % de la production électrique d’ici 2030. Il sera financé via un prêt accordé par la Banque allemande de développement (KfW).
Sous la supervision de la gouverneure de Nabeul, Hana Chouchani, une réunion de suivi a récemment eu lieu au siège du gouvernorat. Celle-ci a souligné l’importance stratégique du projet pour le développement durable et l’indépendance énergétique de la Tunisie, tout en insistant sur la nécessité de respecter rigoureusement les délais et de garantir une coordination étroite entre toutes les parties prenantes.
La centrale de Sidi Daoud, en activité depuis l’an 2000, est l’un des premiers projets éoliens de Tunisie. Elle fonctionne actuellement avec 32 turbines anciennes, d’une puissance cumulée de 10,5 mégawatts (MW). Le projet prévoit leur démantèlement et leur remplacement par une nouvelle installation composée de 7 turbines de haute capacité, capables de produire entre 29 et 33 MW.
En plus de ces nouvelles turbines, des équipements modernes seront installés, notamment un transformateur électrique neuf et des infrastructures d’évacuation de l’énergie, afin d’améliorer le réseau de transport électrique local et la stabilité de l’alimentation.
La réalisation de ces travaux devrait durer environ 20 mois après la signature du contrat prévue fin 2025.
Ce chantier s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie tunisienne visant à diversifier son mix énergétique et à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. L’objectif est clair : réduire la dépendance aux énergies fossiles tout en assurant la sécurité énergétique du pays.
En parallèle, la centrale de Sidi Daoud est également un site d’innovation : en 2022, un accord de coopération scientifique et technologique tuniso-allemand a été signé pour développer un projet d’hydrogène vert sur place. Ce projet utilise l’électricité propre générée par les turbines éoliennes pour dessaler l’eau de mer, étape préalable à la production d’hydrogène vert, une source d’énergie propre et renouvelable prometteuse.
La modernisation de la centrale éolienne de Sidi Daoud est ainsi un symbole fort de la volonté tunisienne de promouvoir une économie verte, combinant développement industriel, respect de l’environnement et innovation technologique. Le gouvernorat de Nabeul, grâce à ce projet, consolide également son positionnement comme un pôle de référence en matière d’énergies renouvelables, d’écotourisme et d’économie durable.
La Tunisie demeure, en 2025, la destination estivale la plus prisée par les touristes algériens. Une tendance désormais bien établie, qui se confirme encore davantage cette année, selon les données récemment publiées.
Grâce à sa proximité géographique, sa culture similaire à celle de l’Algérie, son rapport qualité-prix avantageux et la facilité d’accès — aucun visa requis, un simple passeport suffit —, la Tunisie attire de plus en plus de voyageurs algériens en quête de détente et de vacances en famille.
Entre le 1er janvier et le 18 août 2025, ce sont 738.652 touristes algériens qui ont franchi la frontière tunisienne. Ce chiffre représente une hausse de 13,35 % par rapport à la même période en 2024, où environ 651.000 Algériens avaient effectué le même trajet.
Le pic de fréquentation a été enregistré durant la deuxième moitié du mois d’août, particulièrement entre les 15 et 18 août. La journée du 15 août a connu une affluence record avec 9.864 entrées enregistrées en une seule journée à un seul poste frontalier, soulignant l’importance du flux touristique venant de l’Algérie.
Cette forte affluence s’explique par plusieurs facteurs : la possibilité de voyager par voie terrestre sans formalité contraignante, la diversité de l’offre touristique tunisienne, mais aussi la récente augmentation de l’allocation touristique en Algérie à 750 euros.
Une somme jugée suffisante pour permettre à de nombreuses familles de s’offrir des vacances accessibles, sans sacrifier le confort.
Les Algériens restent, de loin, la première nationalité étrangère à visiter la Tunisie, devant les touristes européens — notamment les Français, Britanniques et Allemands. La Tunisie consolide ainsi sa position de leader en matière de tourisme maghrébin.
Les interventions de la BCT sur le marché monétaire ont enregistré une baisse, se situant en moyenne à 13,688 MD en 2024, contre 14.604 MD une année auparavant, selon le rapport annuel de la BCT de l’exercice 2024.
Cette réduction a concerné la quasi-totalité des instruments, notamment, les opérations principales de refinancement (-2.531 MD), les opérations de refinancement à plus long terme d’un mois (-244 MD) et les swaps de change à des fins de politique monétaire (-14 MD).
En revanche, la BCT a renforcé les opérations d’achats en 2024, augmentant de 1,649 MD. Il est à noter qu’à compter du mois d’octobre 2024, la BCT a introduit un instrument de refinancement à plus long terme de six mois. Cela a donné lieu à une enveloppe annuelle moyenne de 234 MD en 2024. Les interventions de la BCT ont permis de satisfaire la quasi-totalité des besoins des banques en liquidité. Ces interventions ont limité le déficit moyen sur le marché monétaire, à 176 MD au cours de l’année 2024, contre 293 MD une année auparavant.
Ottawa éliminera de nombreux tarifs de rétorsion qu’il a imposés sur les produits américains et intensifiera ses contacts avec les États-Unis pour forger une nouvelle relation avec Washington en matière de commerce et de sécurité. C’est ce qu’a annoncé vendredi 22 août le Premier ministre canadien, Mark Carney.
Lors d’une conférence de presse à Ottawa après une conversation téléphonique avec le président américain, Donald Trump, Carney a déclaré que les tarifs sur tous les produits couverts par l’Accord de libre-échange États-Unis-Canada-Mexique (AEUMC) seront éliminés à compter du 1er septembre. Mais les droits de douane sur les voitures, l’acier et l’aluminium resteront toutefois en vigueur.
Carney a noté que les États-Unis ont récemment précisé qu’ils n’imposeraient pas de droits de douane sur les produits canadiens couverts par l’AEUMC, ce qu’il a qualifié de développement positif.
« Le Canada et les États-Unis ont maintenant rétabli le libre-échange pour la plupart de nos marchandises », a-t-il ajouté, réitérant que, par rapport aux autres partenaires commerciaux des États-Unis, les exportations canadiennes sont soumises à des tarifs douaniers globaux inférieurs.
La Maison-Blanche a salué la décision du Canada de lever les droits de douane de rétorsion, un geste de bonne volonté visant à relancer les négociations commerciales, au point mort. « Nous saluons cette action attendue depuis longtemps par le Canada. Nous sommes impatients de poursuivre les discussions avec le Canada » sur les questions de commerce et de sécurité nationale.
Fairouz Abbassi est responsable de l’écloserie d’Aquaculture Tunisienne, la plus grande écloserie de bars et de daurades d’Afrique du Nord, avec une production annuelle pouvant atteindre 30 millions de juvéniles. Le magazine spécialisé The Fish Site a réalisé avec elle l’entretien que nous traduisons ci-dessous dans.
Yomna Elshamy *
Pouvez-vous me présenter brièvement votre parcours ?
Diplômée de l’École nationale de médecine vétérinaire de Tunisie, je poursuis actuellement un master en épidémiologie et immunogénétique des infections virales.
Depuis 2019, je travaille dans le secteur de l’aquaculture en tant que vétérinaire chez Aquaculture Tunisienne, une entreprise tunisienne créée en 1988, spécialisée dans la production, l’élevage et la commercialisation de bars (Dicentrarchus labrax) et de dorades royales (Sparus aurata).
En 2021, j’ai pris l’entière responsabilité de l’écloserie et je supervise actuellement sa croissance et ses opérations quotidiennes en tant que directrice.
Pouvez-vous nous donner un bref aperçu du secteur de l’aquaculture en Tunisie ?
Le pays se concentre principalement sur les espèces marines à forte valeur ajoutée, notamment le bar et la dorade. Actuellement, nous ne disposons que de deux écloseries spécialisées dans la production de bars et de dorades : la nôtre, qui produit environ 30 millions de juvéniles par an, et une plus petite, située dans le sud du pays, d’une capacité de production d’environ 5 millions par an.
Ensemble, ces écloseries ne couvrent que 15 % de la demande totale d’alevins des fermes aquacoles offshore en cage, le système aquacole dominant en Tunisie. Les juvéniles restants sont importés de l’étranger. Cette pénurie d’écloseries représente un défi majeur pour la croissance du secteur.
Quelles ont été les étapes les plus importantes de votre carrière jusqu’à présent ?
L’une de mes plus grandes fiertés est d’avoir dirigé l’écloserie d’Aquaculture Tunisienne. J’ai surmonté avec succès de nombreux défis de gestion, amélioré la qualité du poisson et mis en œuvre des protocoles de biosécurité qui ont considérablement amélioré la santé et la qualité des alevins et des poissons. La satisfaction des clients a ainsi sensiblement augmenté.
Comment percevez-vous le rôle des femmes dans ce secteur en Tunisie et ailleurs ?
Je suis convaincue que les femmes jouent un rôle important dans ce domaine, notamment grâce à leurs solides compétences organisationnelles – un atout majeur pour la communication et le travail d’équipe – deux qualités essentielles en aquaculture. De plus, les femmes sont de plus en plus présentes dans les fermes piscicoles et les écloseries, notamment en Europe, où leur rôle dans le secteur gagne en visibilité et en impact.
Qu’est-ce qui vous a incitée à étudier et à travailler en aquaculture ?
Vivre sur la côte m’a toujours semblé prometteur, plein de potentiel et de défis. Mon intérêt s’est approfondi après l’obtention de mon diplôme, alors que je travaillais sur ma thèse consacrée à la dorade.
Après deux ans de travail dans l’aquaculture, ma passion a continué de grandir, ce qui m’a conduite à envisager cette activité comme un projet professionnel à long terme.
Aquaculture Tunisienne est la plus grande écloserie de bars et de brèmes de Tunisie.
Pouvez-vous nous détailler les principaux aspects de l’écloserie ?
Chez Aquaculture Tunisienne, nous sommes spécialisés dans la production de bars européens et de dorades royales, livrés entre 4 et 6 grammes. Notre écloserie entièrement intégrée comprend des unités de géniteurs, des systèmes de production d’aliments vivants, ainsi que des bassins de larves, de sevrage et de nurserie. Selon le stade physiologique des poissons, nous utilisons des bassins circulaires et rectangulaires pour garantir des conditions d’élevage optimales.
Nous exploitons également une nurserie de 5 000 m³. Cette étape est réalisée en circuit ouvert avec de l’eau de mer directe. Les niveaux d’oxygène et la température sont surveillés régulièrement pour garantir des conditions de croissance optimales. Cette phase est cruciale pour renforcer la robustesse des poissons et garantir une taille uniforme avant le transfert en cages marines ou la livraison aux clients. Elle permet une meilleure sélection, une meilleure croissance et une meilleure qualité globale des juvéniles.
En quoi consiste une journée de travail typique à l’écloserie ?
Bien qu’il n’y ait pas de routine fixe dans notre écloserie, la journée commence généralement à 8 h par une visite de chaque section, en compagnie des chefs de section, afin d’évaluer l’état général, de surveiller les stocks et d’observer la santé et l’activité des poissons. Chaque jour apporte son lot de nouvelles tâches et de défis uniques.
Quels sont les principaux défis de l’aquaculture ?
Une écloserie représente le tout premier stade de la vie et les larves, comme les nouveau-nés, nécessitent des soins et une attention constants. Le principal défi consiste à offrir des conditions idéales, notamment en termes de qualité de l’eau et de nutrition. Des larves saines donnent naissance à des alevins et des poissons robustes, caractérisés par une bonne santé et un taux de croissance élevé, avec une mortalité minimale.
Par ailleurs, si les femmes bénéficient généralement d’une position respectée et d’un accès égal aux opportunités d’emploi en Tunisie, l’aquaculture est encore largement perçue comme un secteur à prédominance masculine, ce qui représente un défi, surtout lorsqu’une femme occupe un poste de direction. De mon point de vue, la clé pour surmonter ce problème est la communication. En restant connecté avec son équipe, en résolvant les problèmes ensemble et en gérant efficacement le stress, la réussite devient possible. Bien sûr, la pression du travail peut être importante, et elle s’accroît encore lorsqu’une femme a des enfants, mais avec de la détermination, il est possible de s’épanouir.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui envisagent de travailler dans l’aquaculture ?
Mon conseil est que même sans expérience préalable, vous pouvez en acquérir en travaillant. Cependant, le plus important est d’être patient pour surmonter les défis de ce secteur. Être passionné par la pisciculture est essentiel : cela vous permet d’apprécier votre travail et de vous y investir. De plus, il est important de se tenir constamment informé, d’être sociable, de lire régulièrement sur les dernières technologies en aquaculture et d’assister à des conférences et des ateliers pour continuer à apprendre et à progresser. L’aquaculture n’est pas facile au début, mais cela en vaut vraiment la peine.
Quelles sont vos ambitions à long terme ?
Mon ambition est de développer davantage l’écloserie afin d’augmenter la production et de contribuer à réduire la dépendance du pays aux alevins importés. Sur le plan personnel, j’aspire à évoluer professionnellement et à occuper des postes de direction plus importants au sein du secteur aquacole.
Si vous pouviez résoudre un problème dans le secteur aquacole, quel serait-il ?
Le défi de la mortalité des poissons causée par la hausse des températures et le changement climatique. Le réchauffement climatique contribue à l’émergence de nouveaux agents pathogènes et rend la gestion sanitaire de plus en plus difficile. En améliorant la prévention des maladies grâce à des vaccins efficaces, des traitements et des mesures de biosécurité plus strictes, nous pouvons réduire les taux de mortalité et améliorer l’aquaculture.
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a donné, vendredi 22 août, un signal tiède sur d’éventuelles baisses des taux d’intérêt, soulignant que le niveau élevé d’incertitude rend le travail des responsables de la politique monétaire particulièrement difficile.
Dans son discours au symposium annuel de la Fed à Jackson Hole, dans le Wyoming, le président de la Banque centrale américaine, Jerome Powell, a évoqué des « changements radicaux » dans les politiques fiscale, commerciale et d’immigration. Il en résulte que « l’équilibre des risques semble se déplacer » entre les deux principaux objectifs de la Fed : le plein emploi et la stabilité des prix.
Tout en notant que le marché du travail reste solide et que l’économie a fait preuve de « résilience », il a reconnu que les risques de récession augmentent. Parallèlement, il a souligné que les droits de douane créent des risques de résurgence de l’inflation, un scénario de stagflation que la Fed souhaite éviter.
« Un certain ajustement de la politique monétaire est justifié »
Avec un taux d’intérêt directeur de la Fed inférieur d’un point de pourcentage à celui de l’année dernière et un chômage qui reste faible, les conditions permettent, selon Powell, à la Banque centrale fédérale de « procéder avec prudence à sa révision de la politique ». Toutefois, avec une politique à des niveaux restrictifs, les perspectives et l’évolution de l’équilibre des risques pourraient justifier un ajustement, a-t-il ajouté.
A rappeler que la Réserve fédérale a maintenu son taux directeur dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 % depuis décembre 2024. Les décideurs de la politique monétaire continuent de souligner l’incertitude que les droits de douane engendrent sur l’inflation et estiment que les conditions actuelles laissent du temps avant de prendre de nouvelles décisions.
L’indépendance de la Fed et les leçons de l’inflation
Bien qu’il n’ait pas répondu directement aux pressions et aux attaques lancées contre lui par la Maison Blanche, Powell a souligné l’importance de l’indépendance de la Fed. « Les membres du FOMC prendront leurs décisions uniquement sur la base d’une analyse des données macroéconomiques et de leurs implications pour les perspectives économiques et l’équilibre des risques. Nous ne dévierons jamais de cette approche », a-t-il martelé.
Ce discours intervient alors que des négociations sont en cours entre la Maison Blanche et les partenaires commerciaux des États-Unis, dans un contexte de volatilité et d’incertitude. Les indicateurs récents montrent que les prix à la consommation aux États-Unis augmentent progressivement, tandis que ceux de gros augmentent plus rapidement.
L’administration Trump estime que les droits de douane n’entraîneront pas d’inflation durable et que des baisses de taux d’intérêt sont donc justifiées. Mais Powell a souligné qu’il existe plusieurs scénarios possibles, avec un « scénario de base raisonnable » selon lequel les effets des droits de douane seront « à court terme – avec un ajustement ponctuel du niveau des prix », ce qui ne justifierait probablement pas le maintien de taux d’intérêt élevés. Cependant, rien n’est certain. « Il faudra du temps pour que les effets des droits de douane se propagent dans les chaînes d’approvisionnement et les réseaux de distribution », a-t-il expliqué.
Dans son discours, M. Powell a également évoqué la révision quinquennale du cadre de politique monétaire de la Fed. Cette révision a entraîné des changements importants par rapport à la précédente, en 2020.
Puis, en pleine pandémie de Covid, la Fed avait adopté le régime de « ciblage flexible de l’inflation moyenne », qui a temporairement autorisé une inflation plus élevée après une longue période de baisse des prix. L’objectif était de soutenir la reprise du marché du travail. Mais peu après l’adoption de cette stratégie, l’inflation a grimpé en flèche pour atteindre son plus haut niveau en 40 ans, la Fed la considérant initialement comme « transitoire » et n’ayant pas immédiatement relevé les taux d’intérêt.
Powell a reconnu les erreurs commises : « L’idée d’un excès délibéré et modéré d’inflation s’est avérée vaine. L’inflation qui a suivi quelques mois après l’annonce des changements de 2020 n’avait rien de délibéré ni de modéré, comme je l’ai publiquement admis en 2021. Les cinq dernières années ont été un rappel douloureux des conséquences d’une inflation élevée, en particulier pour ceux qui ont du mal à faire face à l’augmentation du coût des biens de première nécessité », regrette-t-il.
Lors de cette revue, la Fed a réaffirmé son engagement envers un objectif d’inflation de 2 % . Cette approche a suscité des critiques des deux côtés : certains considèrent 2 % comme un objectif élevé et une source de faiblesse du dollar, tandis que d’autres appellent à plus de flexibilité. « Nous pensons que notre engagement envers cet objectif est un facteur clé pour maintenir des attentes d’inflation stables à long terme », a conclu Powell.
Une nouvelle ligne directe reliant Tunis et Douala, envisagée par la Tunisie et le Cameroun, devrait renforcer le partenariat entre les deux capitales qui accordent la priorité à des projets communs dans les domaines de la santé, de l’éducation et du commerce. Ce vol, si les moyens actuels de Tunisair lui permettent de le mettre en place, devrait rapprocher les deux pays de la concrétisation de cette vision. Une fois le service opérationnel, il devrait multiplier les échanges de marchandises, d’étudiants et de touristes, renforçant ainsi l’ancrage économique et culturel de la Tunisie et du Cameroun.
La Tunisie et le Cameroun renforcent leur partenariat diplomatique et économique en s’engageant concrètement dans la mise en place d’une liaison aérienne directe reliant Tunis à Douala. Cette avancée décisive a été confirmée lors d’une rencontre entre la Première ministre, Sarra Zaafrani Zenzeri, et son homologue camerounais, Joseph Ngute, le 20 août 2025 à Yokohama, au Japon.
La rencontre a eu lieu dans le cadre de la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 9), qui s’est tenue du 20 au 22 août 2025.
Renforcer les liens et promouvoir le développement
Mme Zenzeri a souligné l’importance de cette nouvelle liaison aérienne pour le renforcement des relations stratégiques entre la Tunisie et le Cameroun. En améliorant l’accès aérien direct, cette liaison permettra non seulement de fluidifier les déplacements, mais aussi de favoriser une collaboration plus étroite dans divers secteurs, notamment les échanges universitaires, scientifiques, médicaux et professionnels. Elle a souligné que l’introduction de vols directs améliorerait les opportunités d’investissement et contribuerait à la croissance du commerce, de la finance, du tourisme, de l’industrie et des soins de santé entre les deux pays. Progrès de la coopération dans des secteurs clés Le Premier ministre camerounais, accompagné de hauts responsables des ministères des Affaires étrangères et de l’Économie, a salué l’expertise de la Tunisie dans divers domaines tels que la science, l’enseignement supérieur et l’investissement. Il a également souligné le rôle essentiel joué par les professionnels tunisiens, notamment les ingénieurs, les médecins et les consultants d’affaires, dans le renforcement des liens économiques entre les deux pays. Leurs contributions sont essentielles pour renforcer la coopération économique et relever les défis communs dans des secteurs tels que la santé et le développement des infrastructures.
Les deux dirigeants ont discuté des avantages que leurs pays pourraient tirer d’une coopération renforcée et ont convenu de poursuivre le suivi des recommandations formulées lors de la dernière réunion de la Commission mixte.
Les principaux domaines d’intervention porteront sur la numérisation, la santé, les produits pharmaceutiques, le tourisme et l’éducation, les deux pays étant déterminés à poursuivre des projets et des politiques mutuellement bénéfiques favorisant la croissance et le développement dans ces secteurs.
Renforcer la coopération bilatérale
La coopération tuniso-camerounaise va au-delà du transport aérien et touche à des domaines cruciaux pour l’avenir des deux pays. Le vol proposé créera un cadre plus solide pour de futurs partenariats, offrant un pont pour une communication et une interaction directes entre les entreprises, les professionnels et les universitaires des deux pays.
Le rôle croissant de la Tunisie dans le paysage économique africain et mondial en fait un partenaire attractif pour le Cameroun, notamment pour tirer parti de ses infrastructures de pointe et de son expertise commerciale.
Alors que les discussions progressent, les deux pays cherchent des moyens de consolider leur coopération bilatérale. Ce vol direct représente plus qu’une simple liaison de transport; il symbolise le renforcement des relations entre deux nations qui œuvrent ensemble à accroître les échanges commerciaux et les opportunités de développement. Cette liaison aérienne devrait améliorer la connectivité, faciliter les échanges et attirer des investissements pour soutenir le développement durable en Tunisie et au Cameroun.
Selon les dernières données publiées par la Banque centrale de Tunisie, les réserves nettes en devises étrangères s’élèvent au vendredi 22 août 2025 à 24,64 milliards de dinars, assurant une couverture de 107 jours d’importations.
Par ailleurs, un montant de 919 millions de dinars a été enregistré, jeudi, au compte courant du Trésor public, indique la même source.
Le ministère du Tourisme a organisé, vendredi 22 août 2025, une séance de travail au siège du ministère consacrée à la préparation de la deuxième édition du Salon International du Tourisme Saharien et Oasien (ISSOT), qui se tiendra à Tozeur.
Lors de cette réunion, le ministre du Tourisme a souligné que l’édition 2025 du salon mettra l’accent sur la promotion de l’investissement et le renforcement de la visibilité touristique de la région, dans le cadre d’une approche participative visant à insuffler une dynamique durable dans les zones sahariennes et oasiennes.
Selon un communiqué officiel, les participants ont convenu d’intensifier la coordination pour finaliser le programme du salon, définir ses différentes composantes et élaborer un plan de communication ciblé afin d’assurer une large couverture de l’événement tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Le communiqué rappelle également les principaux axes stratégiques retenus pour cette édition : stimuler l’investissement, accroître les capacités d’accueil, renforcer les liaisons aériennes vers Tozeur et contribuer au développement du tourisme dans les régions sahariennes et oasiennes.
La séance a en outre porté sur le développement et la création de nouveaux circuits touristiques pour intégrer davantage de sites à valoriser, la mise en avant des ressources naturelles, des sites archéologiques et des produits locaux, ainsi que l’organisation d’animations touristiques et culturelles. Un volet important a été consacré à la sensibilisation sur la protection de l’environnement et la préservation des espaces naturels.
Ont participé à cette séance de travail : Shaheen Zribi, gouverneur de Tozeur (connecté en visioconférence), les organisateurs du salon, le président de l’Union professionnelle des agences de voyages, ainsi que plusieurs cadres centraux et régionaux.
Cette édition promet d’être un moteur essentiel pour dynamiser le tourisme dans une région riche de son patrimoine naturel et culturel.