Avant sa rencontre avec Volodymyr Zelensky à Washington, prévue cet après-midi, le président américain Donald Trump a exigé de l’Ukraine qu’elle abandonne ses ambitions de récupérer la Crimée et d’adhérer à l’OTAN. Une position qui vise à pousser Kiev vers un accord de paix avec Moscou, après avoir reçu Vladimir Poutine en Alaska.
Lundi, Donald Trump a posé de nouvelles conditions à l’Ukraine : accepter de renoncer à la Crimée, annexée par la Russie en 2014, et mettre de côté son projet d’intégrer l’OTAN. Ces exigences interviennent avant une série de rencontres prévues à Washington : d’abord avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, puis avec les dirigeants du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, de la Finlande, ainsi que des représentants de l’Union européenne et de l’OTAN.
L’Europe solidaire avec Kiev
Vendredi dernier, Trump avait déjà déroulé le tapis rouge au président russe Vladimir Poutine en Alaska, affirmant sa volonté de mettre fin à la guerre en Europe, la plus meurtrière depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les dirigeants européens, attendus à Washington, affichent leur solidarité avec Kiev. Ils entendent exiger de fortes garanties de sécurité pour l’Ukraine, face à une proposition américaine perçue comme une concession majeure à Moscou.
La Crimée, une ligne rouge
Depuis février 2022, la guerre en Ukraine a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué des millions de déplacés. La question de la Crimée reste une ligne rouge pour Kiev, qui refuse toute négociation impliquant l’abandon de ses territoires. L’adhésion à l’OTAN est quant à elle considérée comme une garantie existentielle de sécurité.
La position américaine risque de tendre les discussions à Washington et de fragiliser l’unité occidentale face à la Russie.
L’avenir de l’Ukraine sera discuté cet après-midi, lundi 18 août, à Washington lors d’une réunion exceptionnelle entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens. Cette rencontre intervient moins de trois jours après le sommet entre le président américain et Vladimir Poutine, vendredi à Anchorage, en Alaska.
Les deux présidents seront ensuite rejoints par le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le chancelier allemand, Friedrich Merz, le premier ministre britannique, Keir Starmer, le président français, Emmanuel Macron, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le président finlandais, Alexander Stubb.
Le président américain Donald Trump a signé, jeudi, un décret imposant des droits de douane de 35% sur les produits canadiens non couverts par l’accord de libre-échange nord-américain. Le Canada dénonce une décision unilatérale et injustifiée.
Jeudi, le président Donald Trump a annoncé une hausse spectaculaire des droits de douane à 35% sur les produits en provenance du Canada qui ne sont pas couverts par l’accord de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (ACEUM). Cette mesure, signée par décret présidentiel, entrera en vigueur à partir du 1er août.
Le Canada déçu
Selon un communiqué de la Maison Blanche, les biens canadiens passant par des pays tiers pour contourner ces droits seront frappés d’une taxe supplémentaire de 40%. L’administration américaine reproche à Ottawa son « inaction » et ses « représailles continuelles », justifiant ainsi ces sanctions économiques.
Le Premier ministre canadien Mark Carney, nommé récemment à la tête du gouvernement, s’est dit « déçu » par la décision américaine. Il a réaffirmé l’engagement du Canada en faveur de l’ACEUM, estimant que cette décision allait à l’encontre de l’esprit de coopération régionale.
Donald Trump, de son côté, a déclaré que Mark Carney avait tenté une ouverture diplomatique avant la date butoir du 1er août, mais que « aucune conversation n’avait eu lieu ».
Protectionnisme américain
Donald Trump a multiplié, ces derniers mois, les avertissements à l’encontre de ses partenaires commerciaux. Il avait prévenu que tout pays ne concluant pas un nouvel accord avec les États-Unis avant le 1er août verrait ses exportations lourdement taxées. Ce geste s’inscrit dans une logique plus large de protectionnisme économique qu’il défend dans le cadre de sa campagne électorale.
Le Premier ministre canadien a annoncé son intention de reconnaître un État palestinien en septembre à l’ONU. Donald Trump a immédiatement réagi en brandissant une menace économique.
Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 30 juillet, le Premier ministre canadien Mark Carney a déclaré que son pays comptait reconnaître officiellement l’État de Palestine lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, prévue en septembre 2025 à New York.
Relancer la solution à deux États
Cette décision aligne Ottawa sur la position récente de la France et du Royaume-Uni, qui ont également exprimé leur volonté de soutenir la création d’un État palestinien pour relancer la solution à deux États.
La déclaration canadienne a été saluée par l’Autorité palestinienne et la France, mais a immédiatement déclenché la colère du président américain Donald Trump. Sur Truth Social, Trump a posté : « Wow ! Le Canada vient d’annoncer qu’il soutient un État palestinien. Cela va devenir très difficile pour nous de conclure un accord commercial avec eux. O Canada !!! »
Une sortie interprétée comme un chantage commercial à peine voilé, dans un contexte de tension diplomatique grandissante autour de la question palestinienne.
Des décennies de soutien inconditionnel à Israël
Le mouvement de reconnaissance de la Palestine prend de l’ampleur sur la scène internationale, notamment en Europe. Pour Ottawa, ce changement marque une rupture avec des décennies de soutien inconditionnel à Israël.
La décision intervient alors que les violences dans les territoires occupés se poursuivent et que les appels à une paix durable se multiplient.
Donald Trump a annoncé ce lundi 28 juillet que les États-Unis allaient établir des centres de distribution alimentaire à Gaza, évoquant une « famine réelle » dans le territoire palestinien. Une déclaration spectaculaire, mais qui soulève une question essentielle : faut-il vraiment le croire ?
Une promesse soudaine, sans détails
Depuis l’Écosse, où il rencontrait le Premier ministre britannique Keir Starmer, Trump a déclaré que ces centres seraient « accessibles librement, sans clôtures ni restrictions ». Il dit avoir été profondément touché par les images d’enfants affamés. « Certains vivent une famine réelle », a-t-il déclaré.
Mais l’annonce reste vague. Aucun calendrier n’a été donné. Aucun détail logistique ou partenaire n’a été mentionné. La coordination avec Israël, pourtant indispensable, n’a pas été évoquée non plus.
Un terrain miné par la guerre et la famine
Dimanche, Israël a annoncé une « pause tactique » dans certaines zones de Gaza. L’objectif : permettre le passage de l’aide humanitaire. Ce même jour, 120 camions venus d’Égypte ont pu entrer dans l’enclave. L’aide a été distribuée par l’ONU et d’autres organisations.
Malgré cette trêve partielle, les frappes israéliennes se poursuivent ailleurs. Au moins 54 Palestiniens ont été tués dimanche, selon la Défense civile. À al-Mawasi, une frappe a causé la mort de cinq personnes, dont une femme enceinte. Le bébé a été sauvé par césarienne.
Un président sous pression, des intentions floues
Trump peut-il vraiment tenir sa promesse ? L’ancien président a souvent fait des annonces spectaculaires sans suite. Lors de son mandat précédent, il avait déjà promis la paix au Moyen-Orient, sans aboutir.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi l’a appelé à intervenir, estimant qu’il pouvait « faire cesser la guerre ». Pourtant, malgré les efforts des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar, la médiation reste au point mort. Le cessez-le-feu, que Trump juge « possible », paraît toujours hors d’atteinte.
Deux ONG israéliennes, B’Tselem et Physicians for Human Rights, accusent leur gouvernement de « génocide » à Gaza, ce que rejette fermement l’exécutif de Netanyahu.
L’ONU souligne que 500 camions par jour sont nécessaires pour Gaza, mais des milliers restent bloqués en Jordanie et en Égypte, faute d’autorisation d’Israël.
Une parole qui engage ou une simple posture ?
Donald Trump dit vouloir « nourrir les enfants » de Gaza. L’intention est louable, mais les moyens restent flous. Le président américain peut-il réellement contourner le blocus israélien ? Peut-il organiser la mise en place de centres d’aide sans négociations concrètes sur le terrain ? Et surtout, cette annonce marque-t-elle le début d’une véritable implication humanitaire ou s’agit-il, une fois de plus, d’un coup de communication ?
Face à l’ampleur de la crise, les habitants de Gaza attendent des actes, pas des déclarations. Et en l’absence de preuves tangibles, la promesse de Trump reste, pour l’instant, une parole suspendue.
Le président tunisien a reçu Massad Boulos, conseiller du président américain, pour un échange sur les dossiers régionaux brûlants
Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu ce mardi 22 juillet 2025 au palais de Carthage, Massad Boulos, conseiller principal du président américain pour les affaires arabes, du Moyen-Orient et d’Afrique.
Cette rencontre a permis d’aborder plusieurs questions d’actualité, au premier rang desquelles les crimes commis contre le peuple palestinien, mais aussi les menaces liées au terrorisme sous toutes ses formes, ainsi que la situation dans l’ensemble de la région arabe.
Des images insoutenables montrées au conseiller US
Lors de cette rencontre avec le conseiller du président américain, Kaïs Saïed a vivement dénoncé les crimes commis contre les Palestiniens. Le chef de l’État tunisien a montré à son interlocuteur des photos bouleversantes d’enfants palestiniens affamés ou agonisants, dénonçant des scènes insoutenables au XXIe siècle.
Il a qualifié ces actes de crimes contre l’humanité et critiqué l’inaction de la communauté internationale, dont la légitimité, selon lui, se désagrège. Le président a condamné la politique d’extermination et de colonisation en Palestine, réaffirmant que tout le territoire palestinien revient légitimement à son peuple, avec Al Qods occupé comme capitale d’un futur État indépendant.
La Tunisie œuvre à étendre ses partenariats stratégiques
Le chef de l’État a réaffirmé, à cette occasion, son attachement au principe de souveraineté nationale et au droit des peuples à décider librement de leur destin, en soulignant que les crises internes au sein des pays arabes doivent être réglées par leurs peuples eux-mêmes, sans intervention étrangère, quel qu’en soit le prétexte.
Kaïs Saïed a également indiqué que la Tunisie œuvre à étendre ses partenariats stratégiques dans une logique d’équilibre et de défense des intérêts nationaux, répondant ainsi aux aspirations du peuple tunisien.
La Russie a balayé, mercredi 16 juillet, l’ultimatum lancé par Donald Trump concernant un cessez-le-feu en Ukraine. Moscou dénonce une pression inacceptable et assure que son opération militaire se poursuivra en l’absence de solution diplomatique.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a déclaré que la Russie rejetait l’ultimatum de 50 jours lancé par Donald Trump pour parvenir à un cessez-le-feu en Ukraine. Il a également qualifié d’inacceptables les menaces du président américain d’imposer des droits de douane sévères.
La position de Moscou inébranlable
Tout en affirmant que Moscou privilégiait la diplomatie, M. Riabkov a insisté : « Si nous ne parvenons pas à atteindre nos objectifs par voie diplomatique, l’opération militaire spéciale se poursuivra. » Il a appelé Washington et l’OTAN à prendre la position russe « au sérieux ».
Mardi, Donald Trump a démenti avoir incité Kiev à frapper le territoire russe, assurant ne pas prendre parti dans le conflit. Il a même conseillé à l’Ukraine de « ne pas cibler Moscou » avec des armes de longue portée.
Pourtant, la veille, il avait affirmé que les États-Unis livreraient de nouveaux armements via l’OTAN, dont des missiles Patriot attendus « dans les prochains jours », et imposerait des sanctions douanières à la Russie si aucun accord n’était trouvé dans les 50 jours.
Réactions
Le ministère russe des Affaires étrangères a condamné l’annonce des livraisons d’armes, dénonçant une preuve supplémentaire que l’OTAN ne souhaite pas la paix.
De son côté, le ministre américain du Commerce, Howard Lutnick, a confirmé que les « droits de douane secondaires » évoqués par Trump pourraient atteindre 100%, ce qui équivaudrait à de nouvelles sanctions économiques.
Diplomatie et pression militaire sur fond d’escalade économique
L’ultimatum de Donald Trump s’inscrit dans un contexte où l’administration américaine cherche à accélérer une sortie diplomatique du conflit, tout en maintenant une pression économique et militaire sur Moscou.
Lors d’un déjeuner officiel à la Maison Blanche, Donald Trump a interrompu le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, sept minutes après le début de son intervention. Ce geste, jugé inélégant et condescendant, a provoqué malaise et indignation parmi les autres chefs d’État africains présents. La scène, filmée et diffusée en ligne, a enflammé les réseaux sociaux et relancé les critiques sur les méthodes diplomatiques de l’ancien président américain.
Ce qui s’est passé
Le mercredi 9 juillet 2025, Donald Trump a accueilli à la Maison Blanche les présidents de cinq pays africains – la Mauritanie, le Liberia, le Sénégal, le Gabon et la Guinée-Bissau – dans le cadre d’un mini-sommet américano-africain. La réunion, axée sur les partenariats économiques et sécuritaires, a rapidement basculé dans le malaise diplomatique.
Alors que le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, développait les atouts stratégiques de son pays et ses opportunités d’investissement, Donald Trump l’a interrompu sèchement :
« J’apprécie cela, vraiment, je l’apprécie, mais nous devons accélérer un peu la discussion, notre emploi du temps est chargé. »
Quelques instants plus tard, Trump s’est adressé au président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, avec une remarque jugée désobligeante :
« Si vous pouvez simplement me dire votre nom et votre pays, ce serait formidable. »
Enfin, le président libérien Joseph Boakai, s’exprimant en anglais, a lui aussi surpris Trump, qui lui a demandé d’un ton amusé :
« Vous l’avez apprise au Liberia ? »
– « Oui, Monsieur », a répondu Boakai, un brin gêné.
La vidéo de l’échange entre Trump et Ghazouani, largement partagée sur X (anciennement Twitter), TikTok et Instagram, a rapidement suscité une vague de critiques. Plusieurs commentateurs et analystes politiques ont dénoncé une attitude « humiliante » et « peu diplomatique », rappelant d’anciens propos controversés tenus par Trump à l’égard du continent africain.
Du côté africain, aucune réaction officielle immédiate n’a été communiquée. Toutefois, selon un diplomate présent lors de la rencontre, l’ambiance s’est « visiblement refroidie » après l’intervention du président américain.
Contexte
Donald Trump n’en est pas à sa première polémique en lien avec l’Afrique. En 2018, il avait qualifié certains pays africains de « pays de merde » lors d’une réunion à la Maison Blanche, provoquant l’indignation internationale. Ce nouvel épisode survient alors que Trump tente de soigner son image à l’international à l’approche de l’élection présidentielle américaine de novembre 2025.
Le mini-sommet visait à relancer la coopération avec des États africains clés dans la lutte contre le terrorisme, notamment au Sahel, et à discuter des opportunités commerciales dans un contexte de rivalité croissante entre les États-Unis, la Chine et la Russie sur le continent.
Le président américain Donald Trump a reçu lundi soir le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche, dans un climat tendu par les bombardements incessants sur Gaza et les tractations autour d’un cessez-le-feu. Officiellement privé, le dîner a finalement été partiellement ouvert à la presse, révélant des échanges d’une portée géopolitique majeure.
Au cœur des discussions : l’avenir des Palestiniens de Gaza. Trump et Netanyahou ont réitéré leur appui à un projet controversé de “relocalisation volontaire” des Gazaouis vers d’autres pays. Un plan largement perçu par les observateurs comme une tentative d’épuration démographique, rejeté par la majorité des organisations internationales.
Selon une enquête de Reuters, les États-Unis soutiennent la création de “zones de transit humanitaire”, y compris en dehors de Gaza, où les Palestiniens pourraient être temporairement hébergés, “déradicalisés” et préparés à un éventuel départ définitif.
Pendant ce temps, les frappes israéliennes se poursuivent. Rien que lundi, 61 Palestiniens ont été tués, dont cinq alors qu’ils tentaient de récupérer de la nourriture distribuée par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Washington.
Netanyahou a exclu toute perspective d’État palestinien, évoquant le 7 octobre comme un point de rupture définitif. “Je consacre ma vie à empêcher cela”, a-t-il déclaré, confirmant sa ligne dure.
À Doha, les négociations se poursuivent sous l’égide du Qatar. L’émissaire américain Steve Witkoff a évoqué un “élan nouveau” vers un cessez-le-feu, tout en soulignant que la guerre se poursuivrait tant qu’Israël n’aura pas atteint ses “objectifs de sécurité”.
Autre temps fort de la rencontre : Netanyahou a remis à Trump une lettre de recommandation pour le prix Nobel de la paix. Une image pour l’histoire – ou l’ironie.
Ce n’est pas une opération militaire, c’est un sabotage diplomatique. En bombardant massivement des cibles iraniennes, y compris nucléaires, Israël a franchi un seuil historique. Pour la première fois, Tel-Aviv frappe de manière ouverte et systématique le territoire iranien, déclenchant un conflit d’ampleur.
Mais derrière la puissance de feu, c’est une stratégie politique cynique qui se dessine : empêcher tout retour à la négociation entre l’Iran et les États-Unis sur le nucléaire iranien, et torpiller toute initiative en faveur de la reconnaissance de la Palestine.
Ce double coup de force s’inscrit dans un timing savamment orchestré. Alors que des négociations étaient en cours à Oman entre Téhéran et Washington sur le dossier nucléaire, Benyamin Netanyahou a choisi de tout faire exploser – au sens propre comme au figuré. Une paix possible est une menace pour un Premier ministre affaibli sur le plan intérieur, qui n’a de cesse d’agiter l’épouvantail iranien pour cimenter sa coalition et détourner l’attention.
Autre victime collatérale : la diplomatie française. Emmanuel Macron devait, à New York, porter une déclaration forte à l’ONU en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien. Cette conférence, hautement symbolique, est désormais reportée sine die. Netanyahou, fidèle à son habileté tactique, sait que la guerre est souvent le meilleur moyen de geler les processus diplomatiques qui ne lui sont pas favorables.
La manœuvre rappelle une pièce de théâtre mal jouée mais terriblement efficace. Donald Trump, tout en se présentant en adversaire du chaos, a préparé le terrain durant son mandat en torpillant l’accord sur le nucléaire iranien. Aujourd’hui, son double politique, Netanyahou, s’assure que ce dossier ne ressuscite. Ce duo de « bateleurs », faussement opposés, avance main dans la main dans un jeu dangereux.
Car la paix, la vraie, celle qui exige compromis et courage, ne résiste pas longtemps face à la logique du fait accompli. En provoquant l’Iran, Israël joue avec le feu dans une région déjà à vif. La réponse de Téhéran est venue rapidement, avec des salves de missiles et de drones. Et demain ? Une guerre régionale ? Une déstabilisation globale ? Une nouvelle vague de haine ?
Dans ce poker menteur, il est plus que temps que les puissances internationales cessent d’être les figurants d’un scénario écrit à Tel-Aviv et à Washington. Car si l’on ne fait rien, ce ne sont pas seulement les négociations qui seront enterrées, mais l’idée même de paix.
Alors que les frappes israéliennes contre l’Iran provoquent une flambée des tensions au Moyen-Orient, Donald Trump appelle Téhéran à conclure rapidement un accord diplomatique. L’ex-président américain avertit que sans compromis, les prochaines attaques seront « encore plus brutales », et que l’Iran pourrait être détruit.
Dans un message publié ce vendredi 13 juin sur sa plateforme Truth Social, le président américain Donald Trump a lancé un avertissement ferme à l’Iran, au moment où les frappes israéliennes visant des sites militaires et nucléaires iraniens se poursuivent. Il estime qu’un accord diplomatique est encore possible, mais que le temps presse.
« L’Iran doit conclure un accord avant qu’il ne reste plus rien », a écrit Trump, ajoutant que les prochaines attaques israéliennes pourraient être « encore plus brutales ».
Le dirigeant républicain affirme avoir donné « chance après chance » à Téhéran pour renégocier un accord sur le nucléaire, et accuse les dirigeants iraniens d’avoir ignoré ces opportunités. Il a salué la puissance de feu d’Israël, soulignant que l’État hébreu dispose « d’armes létales fabriquées aux États-Unis » et « sait s’en servir ».
Tout en dénonçant les « nombreuses pertes humaines et destructions » déjà causées, Trump assure qu’il est encore temps d’« arrêter ce massacre », avant que l’Iran ne subisse des dégâts irréversibles.
Frappes massives et riposte iranienne
L’opération israélienne, baptisée Operation Rising Lion, aurait ciblé plus de cent installations stratégiques en Iran, notamment les sites nucléaires de Natanz et d’Ispahan. Les médias internationaux rapportent des frappes aériennes massives et l’élimination de plusieurs hauts responsables des Gardiens de la Révolution, dont les généraux Hossein Salami et Mohammad Bagheri.
En réaction, Téhéran a lancé une centaine de drones armés en direction du territoire israélien, provoquant une alerte régionale et la fermeture de plusieurs espaces aériens au Moyen-Orient.
Washington en retrait, mais attentif
Selon l’agence Reuters, l’administration Trump aurait signifié à Israël qu’aucune assistance militaire offensive ne serait fournie pour ces opérations, tout en maintenant un appui en matière de renseignement et de défense, notamment en cas de représailles iraniennes.
Donald Trump a insisté sur le fait que les États-Unis n’étaient pas impliqués dans l’offensive israélienne, tout en profitant de la situation pour renouveler son appel à une résolution diplomatique. En février dernier, il avait réactivé sa stratégie de « pression maximale » contre l’Iran, combinant sanctions économiques renforcées et menaces militaires.
L’Iran se déclare disposé à conclure un accord avec les États-Unis sur son programme nucléaire, à condition que toutes les sanctions économiques soient immédiatement levées. C’est ce qu’a affirmé Ali Shamkhani, conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC News.
Selon ses propos, l’Iran accepterait de ne jamais produire d’armes nucléaires, de renoncer à ses stocks d’uranium hautement enrichi et de limiter son enrichissement à des niveaux strictement civils. Téhéran se dit également prêt à autoriser des inspections internationales pour superviser le programme nucléaire.
Interrogé par NBC News sur la possibilité de signer un tel accord dès maintenant si ces conditions étaient réunies, Shamkhani a répondu par l’affirmative. Il a évoqué la possibilité d’« une amélioration des relations » avec les États-Unis et d’« une meilleure situation dans un avenir proche ».
Ces déclarations interviennent alors que les discussions entre les deux pays ont repris le 12 avril. Mardi, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, avait déjà laissé entendre que l’Iran était prêt à accepter des restrictions temporaires sur l’enrichissement de l’uranium.
L’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60 %, un seuil bien supérieur aux 3,67 % autorisés par l’accord de 2015, dont les États-Unis se sont retirés en 2018 sous l’administration Trump. Ce dernier, s’exprimant depuis le Qatar, a affirmé qu’un accord était « proche », ce qui a entraîné une baisse des cours du pétrole.
Donald Trump a déclaré jeudi que les Etats-Unis étaient très proches d’un accord avec l’Iran au sujet du programme nucléaire de Téhéran, qui en a « plus ou moins » accepté les termes.
« Nous sommes engagés dans de très sérieuses négociations avec l’Iran en vue d’une paix à long terme », a dit le président américain selon un « pool » de journalistes l’accompagnant dans sa tournée dans le Golfe.
« Nous sommes proches de peut-être conclure un accord (…). Il y a deux étapes pour y parvenir : une étape très très agréable et une étape violente, mais je ne veux pas choisir la deuxième option », a-t-il ajouté, évoquant implicitement l’hypothèse d’une action militaire.
Les négociations en cours visent à rétablir un cadre contraignant pour empêcher toute militarisation du programme nucléaire iranien, en contrepartie d’un allègement des sanctions qui pèsent lourdement sur l’économie du pays.
Le président américain Donald Trump a rencontré mercredi à Riyadh son homologue syrien Ahmad al-Chareh, pour la première fois depuis la chute de Bachar al-Assad. Cette rencontre, qualifiée d’historique, a duré près de trente minutes en présence du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a participé virtuellement.
Au cours de cet échange, Trump a invité la Syrie à rejoindre les accords d’Abraham, qui ont vu plusieurs pays arabes normaliser leurs relations avec Israël. Il a également exigé l’expulsion des groupes armés palestiniens du territoire syrien, ainsi que la prise en charge des prisons où sont détenus les membres de Daech, actuellement gérées par les forces kurdes, avec lesquelles la Turquie est en conflit.
Cette rencontre survient au lendemain d’une décision spectaculaire : la levée des sanctions américaines contre Damas, instaurées depuis 1979 et renforcées après 2011. Trump a justifié cette mesure en affirmant vouloir « donner une chance de grandeur » à la Syrie, dans un clin d’œil à son célèbre slogan.
La diplomatie syrienne s’est félicitée de ce « tournant décisif », tout en évitant de mentionner Israël dans son compte rendu officiel. De son côté, la Maison Blanche a insisté sur la nécessité d’un engagement clair de la Syrie en faveur de la stabilité régionale.
Selon des analystes, cette levée des sanctions ouvre la voie à un retour de Damas sur la scène régionale, avec le soutien de puissances du Golfe. Des projets de reconstruction sont d’ores et déjà envisagés, financés en partie par des investissements saoudiens et émiratis.
Malgré les réticences d’Israël, allié proche des États-Unis, Washington semble miser sur un réalignement stratégique en Syrie. Parallèlement à cette initiative, Trump poursuit une tournée régionale axée sur la signature de contrats économiques massifs, avec 600 milliards de dollars annoncés en Arabie saoudite.
En pleine tournée au Moyen-Orient, le président américain Donald Trump a déclaré, mardi, la levée de toutes les sanctions américaines contre la Syrie, marquant un tournant diplomatique majeur dans la région.
Une annonce spectaculaire depuis Riyad
S’exprimant lors du forum d’investissement américano-saoudien à Riyadh, en présence notamment du prince héritier Mohammed ben Salmane, d’Elon Musk et de Jeff Bezos, Trump a affirmé :
« Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur. »
L’annonce a été suivie d’une standing ovation de plusieurs secondes.
Un soutien implicite au nouveau régime syrien
Le président américain a justifié sa décision après des échanges avec le prince héritier saoudien et le président turc Recep Tayyip Erdogan, deux acteurs clés du soutien régional au nouveau gouvernement syrien.
Trump a également confirmé qu’il rencontrerait le président syrien par intérim Ahmed Al-Charaa mercredi à Riyadh. Cette rencontre revêt un caractère très controversé : Al-Charaa est un ancien djihadiste, passé par Al-Qaïda et l’État islamique, avant de fonder Jabhat al-Nusra. Bien qu’il figure encore sur la liste américaine des terroristes, il est désormais soutenu par la Turquie, l’Arabie saoudite et plusieurs monarchies du Golfe pour sa volonté de stabiliser la Syrie.
Tensions avec Israël, pression sur l’Iran
Cette reconnaissance implicite du nouveau pouvoir syrien souligne l’éloignement stratégique entre Washington et Tel-Aviv : Israël ne figure pas dans l’agenda de cette tournée régionale, une première depuis le début du second mandat de Trump.
Cette décision de Trump s’inscrit dans une stratégie plus large de redéfinition des alliances américaines au Moyen-Orient. Elle témoigne également du rôle désormais central de l’Arabie saoudite dans l’architecture géopolitique régionale, particulièrement dans le dossier syrien.
En revanche, le président américain a durci son discours envers l’Iran, au moment où se poursuivent à Mascate des négociations sur le nucléaire, menées par son envoyé spécial Steve Witkoff, sous médiation d’Oman :
« Nous ne laisserons jamais l’Amérique ou ses alliés être menacés par le terrorisme ou une attaque nucléaire. Le moment est venu pour eux de choisir. »
Réactions syriennes et contexte post-Assad
Le ministère syrien des Affaires étrangères, par la voix de Assaad al-Chaibani, a salué une décision qualifiée de « tournant décisif », ouvrant la voie à un avenir de stabilité et de reconstruction après quatorze années de guerre.
Donald Trump avait déjà évoqué, la veille, un possible assouplissement des sanctions, après la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier, renversé par une coalition islamiste. Le nouveau président par intérim, Ahmed Al-Charaa, mène depuis une offensive diplomatique pour sortir son pays de l’isolement, notamment auprès des pays occidentaux.
Cependant, plusieurs États conditionnent la levée de leurs sanctions à des garanties concrètes en matière de droits humains et de protection des minorités.
Une économie syrienne exsangue
Selon l’ONU, 90 % de la population syrienne vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Le PNUD estime dans un rapport de février que, sans changement majeur, la Syrie ne retrouvera pas son niveau économique de 2010 avant 2080.
Le sommet de l’OTAN de La Haye, fin juin, restera dans les mémoires moins pour ses avancées stratégiques que pour la mise en scène d’une Europe soumise aux humeurs de Donald Trump. Pour éviter que le président américain ne sabote la réunion, les chefs d’État ont réduit leurs ambitions à peau de chagrin : une déclaration courte, pas un mot sur la guerre en Ukraine, et surtout une promesse spectaculaire – mais irréaliste – de porter les dépenses de défense à 5 % du PIB d’ici 2035.
Cette concession, présentée comme un “accord 5 pour 5” (réaffirmation de l’article 5 du traité de Washington contre 5 % de budgets militaires), illustre la fragilité de l’Alliance. “Ce n’était pas la dissuasion l’objectif, mais la survie”, résume une experte de la Carnegie. Aux yeux de nombreux observateurs, l’OTAN ressemble désormais à une “North Atlantic Trump Organization”, où tout est pensé pour flatter l’ego du président américain.
La scène qui a le plus marqué les esprits fut sans doute celle où le secrétaire général Mark Rutte a qualifié Trump de “Daddy”. Geste maladroit ou révélateur d’une attitude générale ? Beaucoup y ont vu le symbole d’une servilité européenne, contrainte d’offrir loyauté et sacrifices budgétaires en échange de la protection américaine. Comme l’a relevé la presse allemande, la manière “dégradante” dont s’est conclu l’accord montre qu’il ne peut être question de véritable souveraineté européenne.
Pourtant, 81 % des citoyens européens souhaitent une défense commune. Mais leurs dirigeants continuent de quémander la bienveillance de Washington, au risque d’ignorer ce désir d’autonomie. Derrière l’affichage d’unité, le malaise est profond : l’Europe finance son réarmement, mais reste dépendante du “père protecteur” américain. Et tant que cette dépendance perdure, l’OTAN demeure l’ombre d’elle-même – plus une scène d’humiliation que de puissance collective.
Difficile de trouver plus pragmatiques que les Britanniques. Après la rencontre chaotique du 28 février qui avait tourné au pugilat entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer a pris les choses en main pour coacher Zelensky dans sa relation avec l’actuel président américain et son administration. L’actuel locataire du 10 Downing Street et d’autres dirigeants européens ont également décidé de ne plus laisser le président ukrainien seul à la manœuvre par crainte d’une capitulation américaine face à Poutine.
Imed Bahri
Le journal britannique The Telegraph a révélé que le Premier ministre britannique avait joué un rôle essentiel dans la formation du président ukrainien pour maîtriser le langage du président américain et savoir le gérer.
Dans un article de Ben Riley-Smith, le journal rapporte qu’il était difficile d’exagérer l’anxiété et la frustration ressenties par le personnel de Downing Street en voyant Trump et Zelensky échanger des piques lors de leur rencontre du 28 février dans le Bureau ovale à Washington.
La veille, le 27 février, Starmer avait remporté ce que les médias et les partisans du Parti travailliste avaient qualifié de «triomphe diplomatique» lors de sa première rencontre avec le président américain. Il avait fait preuve d’un remarquable sens politique, trouvant un équilibre entre satisfaire l’ego de Trump et transmettre les points clés de la politique britannique.
Dans un rare hommage du Telegraph, connu pour son parti pris pro-conservateur, l’issue de la rencontre entre le Premier ministre britannique et le président américain a été qualifiée de satisfaisante. Trump s’est réjoui de l’invitation officielle à se rendre en Grande-Bretagne, a soutenu l’accord de Starmer sur la restitution des Îles Chagos, contestées à Maurice et a fait des commentaires positifs sur un accord commercial conclu.
La rencontre de M. Zelensky le lendemain s’est déroulée différemment, lorsqu’il a été sermonné par le vice-président américain J.-D. Vance pour ne pas avoir remercié l’Amérique. Une scène chaotique qui avait horrifié des alliés de l’Ukraine.
Le contraste entre ces deux rencontres –et la façon dont le clash lors de la seconde a sapé les progrès réalisés sur la question ukrainienne lors de la première– a laissé Sir Keir et son équipe s’en vouloir.
Pourquoi n’avaient-ils pas fait davantage pour préparer le président ukrainien alors qu’ils l’avaient fait pour leur propre Premier ministre ? De hauts responsables du 10 Downing Street ont depuis confié au Telegraph avoir le sentiment d’avoir manqué leur coup.
Dès lors, Londres, comme d’autres capitales européennes, a adopté une nouvelle approche, qui semble se traduire par la rencontre qui s’est tenu lundi à la Maison-Blanche entre Zelensky et Trump avec la participation sans précédent d’éminents dirigeants européens. Ils n’ont pas voulu laisser Zelensky seul face à Trump cette fois-ci.
Un voyage similaire avait failli avoir lieu quelques jours après l’escarmouche du Bureau ovale de février alors que Starmer, Emmanuel Macron, le président français et d’autres tentaient de réparer les dégâts. Cependant, ces tentatives pour ramener M. Zelensky à la Maison Blanche, accompagné des dirigeants européens, n’avaient finalement pas abouti à l’époque.
Le Premier ministre a finalement fait autre chose pour véhiculer un message similaire : il a serré M. Zelensky dans ses bras devant la porte noire du 10 Downing Street.
Apprendre à parler le langage de Trump
Depuis ce jour, un travail en coulisses a eu lieu pour «apprendre» au président ukrainien à «parler le langage de Trump». The Telegraph précise que Zelensky entame désormais ses discussions avec les responsables américains en remerciant les États-Unis pour leur soutien à son pays face à la Russie, en réponse directe à la demande de Vance lors de leur première rencontre il y a plus de six mois, un clin d’œil à l’escarmouche avec M. Vance.
Les leçons de Starmer à Zelensky pour pouvoir gérer Trump et essayer de l’influencer reposent sur trois point :
– ne pas répondre à chaque déclaration provocatrice du président américain;
– ne pas débattre publiquement avec Trump ni l’assaillir de questions car une réaction négative peut avoir lieu de sa part s’il sent que son orgueil a été entaché;
– le couvrir d’éloges en public, tout en exerçant pression et influence en coulisses pour servir les intérêts nationaux.
Le journal britannique explique que Jonathan Powell, conseiller à la sécurité de Starmer et l’un des esprits les plus éminents de la politique étrangère britannique, était responsable de la formulation de cette approche et de son élaboration auprès de la délégation ukrainienne pour la rencontre de lundi avec Trump.
Cependant, la décision des responsables européens de se rendre à Washington n’est pas uniquement motivée par la volonté de ne pas laisser Zelensky tout seul face à Trump. C’est aussi un signe d’inquiétude. Le fait que les dirigeants les plus influents abandonnent leurs plans de vacances en plein mois d’août et se rassemblent, passant de nombreuses heures de voyage loin de chez eux, accentue le sentiment d’incertitude et de peur.
Deux anciens ambassadeurs britanniques à Washington ont déclaré au Telegraph que la ruée vers la Maison Blanche montre qu’ils savent combien il est important de décrypter ce qui s’est passé en Alaska entre Trump et Poutine.
Lord Darroch, ancien ambassadeur pendant le premier mandat de M. Trump, a déclaré : «Cette délégation européenne de haut niveau, rapidement constituée, accompagnant Zelensky à Washington témoigne d’une profonde inquiétude quant à deux aspects de l’issue du sommet en Alaska. Premièrement, l’annonce selon laquelle le président Trump estime désormais qu’un accord de paix global devrait précéder un cessez-le-feu. Et deuxièmement, les suggestions selon lesquelles la voie de la paix pourrait impliquer que l’Ukraine cède encore davantage de territoire dans le Donbass».
Sir Peter Westmacott, représentant du Royaume-Uni à Washington sous Barack Obama, a déclaré : «Cela me montre que plus ils examinent ce qui s’est passé en Alaska, plus ils se rendent compte que tout a mal tourné et que Trump s’est fait avoir. Poutine n’a rien cédé et est rentré chez lui très satisfait. Ainsi, quels que soient les arguments qu’il a fait croire à Trump concernant la responsabilité de Zelensky dans le conflit ou le droit de la Russie à reconquérir ses anciens sujets en Europe de l’Est, il faudra une riposte vigoureuse». Il ajoute : «Le président doit vraiment trouver une meilleure solution que de simplement remercier Poutine d’avoir reconnu sa victoire aux élections qu’il a perdues en 2020 et de renoncer à toutes ses menaces de sanctions contre la Russie simplement parce que Poutine dit ne pas vouloir de cessez-le-feu». Le Telegraph rapporte que les trois choses que les Européens souhaitent obtenir de Trump sont les suivantes : Premièrement, repousser l’idée de céder l’intégralité du Donbass à Poutine. Deuxièmement, exiger la fin des attaques russes avant de véritables négociations. Troisièmement, des garanties de sécurité significatives pour l’Ukraine après la paix, soutenues par les États-Unis.
Fini la traversée du désert pour le sulfureux Erik Prince, le fondateur et ancien patron de la société de mercenaires la plus connue au monde Blackwater. Suite à des exactions commises en Irak, il avait démissionné et vendu sa société. Il avait déclaré à l’époque : «Je me suis mis, moi et mon entreprise, à la disposition de la CIA pour des missions très risquées. Mais lorsqu’il est devenu politiquement opportun de le faire, quelqu’un m’a jeté sous le bus». Aujourd’hui Prince se refait une virginité avec sa nouvelle société Victus Global profitant de son appartenance au Parti républicain et de sa proximité avec les milieux trumpistes notamment le secrétaire d’État à la Défense Pete Hegseth.
Imed Bahri
Selon le Wall Street Journal, Erik Prince opère actuellement avec une nouvelle entreprise dans plusieurs pays d’Amérique latine et d’Afrique.
Dans une enquête menée par Benoit Faucon et Vera Bergengruen, le journal américain explique que les services du mercenaire controversé sont désormais convoités après avoir rétabli l’ordre public dans les montagnes de la région de Puno, riche en or au Pérou.
Edwin Ajawana, propriétaire d’une mine d’or dans les Andes, a parcouru 23 heures de route pour rencontrer Erik Prince, espérant protéger ses employés et ses biens. Se joignant à d’autres entrepreneurs, il a déclaré à Prince: «Des morts continuent de joncher les routes, les décharges et les poubelles. Pour nous, l’État est quasiment inexistant. Nous avons été abandonnés».
Prince, qui a vendu Blackwater en 2010, a lancé sa nouvelle société, Victus Global, en tant que marque mondiale pour un réseau de sociétés qu’il a fondées pour mener des opérations de sécurité en Équateur, en République démocratique du Congo et en Haïti, et est désormais à l’avant-garde d’une industrie émergente bénéficiant des réductions de l’aide étrangère de Trump.
Le journal a indiqué que l’ancien des forces spéciales des Marines était prêt à offrir ses services, exhibant des images de drones montrant ses mercenaires en Haïti aidant à traquer et à éliminer des membres présumés de gangs dans le cadre d’un contrat gouvernemental signé en mars. Ce contrat, d’un minimum de 10 millions de dollars par an, payé par le gouvernement ou une coalition d’intérêts privés, était disponible.
Prince estime que ses mercenaires peuvent combler le vide dans les emplois de sécurité internationale que l’administration Trump préfère ne pas financer. Il affirme vouloir réaliser des profits dans les pays qui ont désespérément besoin de l’aide américaine.
L’ancien candidat à la présidentielle Hernando de Soto, qui a reçu Prince, a déclaré à Lima que le fondateur de Blackwater «est dans l’œil de Trump», offrant au Pérou la meilleure chance d’être dans le radar de la Maison Blanche pour une assistance en matière de sécurité et d’attirer l’attention des investisseurs américains préoccupés par les problèmes de sécurité à l’étranger.
Pour a part, Prince a déclaré : «Je ne suis pas proche de Trump mais je suis proche de son équipe». Il l’est notamment du secrétaire à la Défense Pete Hegseth, avec qui il a nagé dans l’Hudson et qui avait déjà sollicité la clémence pour quatre sous-traitants de Blackwater condamnés pour le meurtre de 14 civils en Irak.
Le journal a rapporté que Blackwater, autrefois la plus grande force mercenaire des États-Unis, avait perdu sa réputation aux États-Unis après les révélations de violences commises pendant la guerre contre le terrorisme de l’ancien président George W. Bush. Cependant, Prince, 56 ans, a amassé une fortune en fournissant une assistance en matière de sécurité dans le monde entier, parfois en marge la loi, a précisé le WSJ.
Bien que la Maison Blanche ait refusé de commenter les liens de Prince avec l’administration, l’homme d’affaires tente de combler le vide laissé par la politique sélective «America First» de Trump en Amérique latine et en Afrique. La nouvelle entreprise de Prince emploie des dizaines de personnes mais ses ambitions sont grandes et la devise de Victus Global est : «Nous ne nous contentons pas de conseiller, nous agissons».
Accompagner les entreprises américaines à l’étranger
Interrogé sur l’identité de l’homologue américain des mercenaires russes du groupe Wagner, Prince a répondu que ce serait lui et son entreprise. Il a ajouté : «Alors que les entreprises américaines commencent à se tourner vers l’étranger pour des projets dans les domaines de l’énergie, des mines et des infrastructures, je serai là avec elles».
Sous pression, Victus a initialement concentré son marketing sur l’Amérique latine, reflétant la position intransigeante de l’administration Trump sur la sécurité des frontières, les gangs et le trafic de drogue. Prince a en effet renforcé ses liens avec le président salvadorien Nayib Bukele ainsi qu’avec le président équatorien Daniel Noboa avec qui il a un contrat.
Le Département d’État américain a déclaré : «Nous comprenons que Prince se soit rendu en Équateur à titre privé. Le gouvernement des États-Unis n’est pas impliqué dans les opérations de lutte contre le trafic de stupéfiants menées par des sociétés de sécurité privées dans le pays».
Parmi les initiatives les plus récentes de Prince, le contrat de sécurité d’un an en Haïti où les gangs sèment la terreur. Selon le WSJ, Prince a engagé des mercenaires salvadoriens pour aider la police locale à cibler les gangs avec des drones standard chargés d’explosifs, en utilisant des techniques développées pendant la guerre en Ukraine.
Le WSJ cite les Nations Unies qui ont déclaré ce mois-ci que des drones avaient tué au moins 233 membres de gangs et trois civils. Il ajoute qu’une femme avait été tuée lorsque deux membres de gangs se sont réfugiés chez elle et qu’un drone qui les poursuivait a explosé.
«Les drones ont stoppé l’hémorragie», a déclaré pour sa part le Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé ajoutant que les chefs de gangs se vantaient auparavant de leurs crimes sur les réseaux sociaux mais qu’ils se cachent désormais. Il a expliqué que le montant qu’Haïti versera à Prince dans le cadre du contrat équivaut à environ 1% du milliard de dollars que les Nations Unies et les gouvernements précédents ont consacré à la sécurité ces dernières années. Autrement dit, c’est moins cher et plus efficace.
Cependant, Dan Foote, diplomate américain ayant été envoyé spécial en Haïti en 2021, a déclaré que l’approche de Prince risquait d’exacerber l’instabilité. Il a ajouté que l’intervention de la sécurité privée en Haïti échouerait si elle était menée par des étrangers qui ne sont pas responsables devant les lois et le peuple haïtiens.
Le gouvernement canadien a exprimé son inquiétude face aux «rapports d’exécutions extrajudiciaires» en Haïti et un groupe de sénateurs démocrates a demandé aux départements d’État et de la Sécurité intérieure des précisions sur les opérations de Prince.
Des mercenaires salvadoriens à Kinshasa
Selon le journal, le président congolais Félix Tshisekedi a choisi Prince en décembre pour protéger les collecteurs d’impôts responsables de près de 40 mines, dont des minerais essentiels aux industries automobile et électronique américaines, comme le cobalt.
Le contrat de Prince comprend une deuxième mission visant à mettre fin à la contrebande de minerais et à aider les autorités à sécuriser les frontières de la RDC. Des rumeurs circulent également concernant des discussions avec Prince concernant l’envoi de mercenaires salvadoriens pour sécuriser le palais présidentiel à Kinshasa, la capitale.
Pour maintenir les bonnes relations de Victus avec l’administration Trump, Prince entretient des relations étroites avec les alliés du président, au sein et en dehors de l’administration. Depuis l’élection de Trump, il a visité la résidence de Mar-a-Lago appartenant au président et a déclaré qu’il tenait les membres des équipes de sécurité nationale et diplomatique de Trump informés de ses projets en Afrique et en Amérique latine.
Les humiliations que Trump ne cesse de faire subir aux Européens en négociant derrière leur dos, et à leurs dépens, avec la Russie, la Chine et l’Inde, c’est-à-dire avec ceux qui comptent, vont-elles réveiller l’Europe et l’inciter à accélérer sa construction politique pour ne plus être un appendice négligeable des politiques américaines ? (Les Etats-Unis et l’Union européenne : Quand le «grand» parle, les «petits» n’ont qu’à bien se tenir.)
Cherif Ferjani *
En adepte du néolibéralisme et de la révolution conservatrice, Trump mène une politique identitaire –America First, voire Only America ! – appliquant la conception politique du conservateur Carl Schmitt fondée sur l’opposition «ami/ennemi», les rapports de force et la loi du plus fort – ou de la jungle –, et nullement sur le droit, la délibération, la concertation rejetés comme entraves à l’exercice de la «souveraineté» de celui qui a le pouvoir.
L’Etat de droit, la démocratie, le respect des institutions sont balayés aussi bien au niveau de la politique intérieure que sur le plan des relations internationales.
Trump, depuis sa réélection, se comporte comme les cowboys qui ne tiennent compte que de ceux qui ont la force de se faire respecter et de rendre coup pour coup. On l’a vu, à titre d’exemple, aussi bien à travers sa politique douanière, concernant les taxes, que dans ses rencontres au sujet la guerre en Ukraine. Volodymyr Zelensky a été humilié ouvertement lors de sa première rencontre avec Trump, retransmise en direct, contrairement à Poutine pour qui le tapis rouge fut déroulé et avec qui l’échange se déroula à huis clos, pour ménager les susceptibilités des protagonistes.
Lors de la dernière réunion à la Maison Blanche avec Volodymyr Zelensky, à laquelle les dirigeants européens se sont invités pour ne pas laisser celui-ci tout seul face au cowboy, les entretiens étaient entrecoupés de coups de fil entre le patron de la Maison Blanche et le Maître du Kremlin, comme pour lui dire que tout se passait conformément à leurs accords en Alaska et que les «petits» ont été bien roulés dans la farine. Il en est de même pour les taxes : avec les puissants, Trump négocie et cherche des compromis; avec les «petits» – dont l’Europe paralysée par ses divisions, son incapacité à parler d’une seule voix, et sa difficulté à rompre les liens de soumission aux Etats-Unis – Trump passe en force et impose ses décisions.
L’Europe n’a pas compris que pour Trump et les isolationnistes américains de l’AFC (America First Comittee) qui l’ont porté au pouvoir, l’Occident ne veut rien dire, sinon un moyen pour imposer l’hégémonie des Etats-Unis à ceux qu’ils ont maintenus, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, dans la peur d’un Orient à géométrie variable, selon l’ennemi du moment.
Pour l’AFC inspirant la politique de Trump, l’Occident est devenu un fardeau pour les Etats-Unis qui ne leur apporte plus rien, ou pas autant qu’ils le souhaitent.
Les Européens n’ont pas encore compris que l’Occident, comme l’a bien montré Georges Corm (‘‘L’Europe et le mythe de l’Occident’’, Paris, La Découverte, 2009), n’est qu’un mythe battu en brèche par l’évolution du monde à l’ombre du triomphe de la mondialisation du néolibéralisme et de la révolution conservatrice. Seules les victimes de cette mondialisation, au Nord, dont l’Europe, et au Sud, croient encore en cette chimère. L’Europe a encore du mal à réaliser que ce mythe ne correspond plus à aucune réalité; c’est cette illusion qui la fait encore courir derrière les Etats-Unis, malgré toutes les humiliations qu’ils lui font subir, en croyant qu’ils peuvent la protéger dans le cadre d’un Otan qui n’a plus aucune raison d’être depuis la disparition du Pacte de Varsovie et l’implosion de l’Union Soviétique.
Les humiliations que Trump ne cesse de faire subir aux Européens en négociant derrière leur dos, et à leurs dépens, avec Poutine, la Chine et l’Inde, c’est-à-dire avec ceux qui comptent, vont-elles réveiller l’Europe et l’inciter à accélérer sa construction politique pour ne plus être un appendice négligeable des politiques américaines ? Pour cela, il faut beaucoup de conditions dont la première est de renoncer au dollar comme monnaie d’échange internationale à l’instar du choix des pays du Brics; car le dollar était le principal moyen de domination des Etats-Unis depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale et, surtout, depuis 1971, suite à la décision unilatérale de la Maison Blanche mettant fin à sa convertibilité en or, condition de son adoption comme monnaie internationale à Bretton Woods, en 1944. Les dirigeants qui continuent à se faire humilier par la Maison Blanche auront-ils le courage de prendre une telle décision ? Espérons-le, pour l’intérêt de leur pays et, surtout, pour renforcer la lutte contre l’hégémonisme et l’arrogance des Etats-Unis.
Le département d’État américain a annoncé, lundi dernier, avoir annulé 6 000 visas d’étudiants depuis l’arrivée du secrétaire d’État, Mike Pompeo, il y a sept mois.
Pompeo a lancé sa campagne contre les étudiants en se basant sur une loi ambiguë qui lui permet d’annuler les visas des personnes considérées comme s’opposant aux intérêts de la politique étrangère américaine. Cette mesure a été bien accueillie par la base de soutien de droite du président Donald Trump. Un responsable du département d’État a déclaré que le ministère « a annulé plus de 6 000 visas pour dépassement de la durée de séjour et d’autres infractions à la loi, principalement des agressions, des cas de conduite en état d’ivresse, de vol, et de soutien au terrorisme ».
L’administration Trump a également cherché plus largement à expulser massivement les résidents illégaux aux États-Unis. Le responsable du ministère a également précisé qu’environ 4 000 visas ont été annulés pour des infractions légales. Le département d’État n’a pas réfuté le retrait de visas basé sur la nationalité, puisque Pompeo s’était engagé à prendre des mesures strictes à l’encontre des étudiants chinois.
En mars, le secrétaire d’État a déclaré aux journalistes qu’il annulait des visas quotidiennement, affirmant à propos des étudiants militants : « Chaque fois que je trouve un de ces imbéciles, j’annule leurs visas ». Pompeo s’est particulièrement concentré sur les étudiants qui ont protesté contre Israël et qui ont été accusés d’antisémitisme, des accusations que les personnes incriminées ont niées.
Trois jours après le sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska, le président américain a reçu Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens à la Maison Blanche.
Cette rencontre, marquée par une conférence de presse conjointe où Zelensky a remercié Trump pour son invitation et ses efforts en faveur de la paix, témoigne d’une forte solidarité envers l’Ukraine et d’une exigence claire de garanties solides en matière de sécurité.
De son côté, Donald Trump a souligné qu’il veut la paix, affirmant néanmoins que la guerre touche à sa fin. Selon lui, Zelensky et Poutine partagent ce même désir de mettre un terme au conflit.
Au passage, il a accusé Joe Biden d’être à l’origine de cette guerre. Pour sa part,
Par ailleurs, le président américain assure avoir contribué à mettre fin à six conflits par le passé et insiste sur l’importance d’éviter une escalade nucléaire.
Avant leur entretien à huis clos, les échanges publics ont renforcé la visibilité de cette coopération clé. Un sommet tripartite réunissant prochainement Trump, Zelensky et les dirigeants européens (entre autres Macron, Meloni, Merz…) a eu lieu dans le Bureau ovale, illustrant la volonté collective de trouver une solution durable au conflit et d’assurer la stabilité dans la région.