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Proposition israélienne de cessez-le-feu à Gaza : les perspectives semblent minces

15. April 2025 um 08:07

Les médiateurs égyptien et qatari ont présenté au Hamas une nouvelle proposition israélienne de cessez-le-feu à Gaza, a rapporté lundi 14 avril la chaîne de télévision publique égyptienne Al Qahera News. Mais un haut responsable du mouvement palestinien a déclaré qu’au moins deux éléments de la proposition étaient voués à l’échec.

Le Hamas a déclaré dans un communiqué plus tard dans la journée qu’il étudiait la proposition et qu’il soumettrait sa réponse « dès que possible ».

Le groupe militant a réitéré sa principale exigence selon laquelle un accord de cessez-le-feu doit mettre fin à la guerre à Gaza et aboutir à un retrait israélien complet de la bande de Gaza.

Plus tôt, un haut responsable du Hamas, Sami Abou Zohri, avait indiqué à Reuters que la proposition ne répondait pas à la demande du groupe palestinien selon laquelle Israël s’engage à un arrêt complet des hostilités.

Dans sa proposition, Israël appelle également pour la première fois au désarmement du Hamas lors de la prochaine phase des négociations, ce que le groupe n’acceptera pas, affirme Abou Zouhri. « La remise des armes à la résistance est une ligne rouge à franchir et ne fait l’objet d’aucune considération, et encore moins de discussion », a-t-il tonné.

Israël n’a pas immédiatement commenté la proposition rapportée.

Le chef des services d’information de l’État égyptien a déclaré à Al-Qahera News : « Le Hamas connaît désormais très bien la valeur du temps et je crois que sa réponse à la proposition israélienne sera rapide ».

Le Hamas insiste pour qu’Israël s’engage à mettre fin à la guerre et à retirer ses forces de la bande de Gaza comme convenu dans l’accord de cessez-le-feu en trois phases entré en vigueur fin janvier. Mais l’Etat hébreu a indiqué qu’il ne mettrait pas fin à la guerre tant que le Hamas ne serait pas éliminé et que les otages restants détenus à Gaza ne seraient pas restitués.

« Le Hamas est prêt à remettre les otages en une seule fois en échange de la fin de la guerre et du retrait de l’armée israélienne » de Gaza, selon Abou Zouhri.

Depuis la reprise de son offensive militaire le mois dernier, les forces israéliennes ont tué plus de 1 500 Palestiniens, selon les autorités sanitaires de Gaza. Elles ont déplacé des centaines de milliers de personnes et imposé un blocus à toutes les fournitures entrant dans l’enclave.

Pendant ce temps, 59 otages israéliens sont toujours aux mains du Hamas, 24 d’entre eux seraient encore en vie, pense Israël.

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Que reste-t-il de la dissuasion iranienne?

15. April 2025 um 07:05

Au cours de l’année écoulée, la capacité de dissuasion de l’Iran s’est érodée alors qu’Israël n’a pas hésité à déployer ses capacités militaires contre Téhéran. Le régime iranien se retrouve aujourd’hui face à deux choix: soit risquer le tout pour le tout pour acquérir l’arme nucléaire soit se soumettre à la volonté de Tel-Aviv et de Washington. La République islamique traverse la phase la plus difficile depuis sa création en 1979.

Imed Bahri

Dans un article publiée par le magazine américain The National Interest, John Allen Jay, analyste politique et directeur exécutif de la John Quincy Adams Society for Foreign Policy Scholars aux États-Unis, estime que la puissance de dissuasion de l’Iran semblait suffisante avant avril de l’année dernière car la République islamique possédait une plateforme quadrilatérale capable de répondre aux menaces israéliennes et américaines. 

Le premier côté de cette plateforme quadrilatérale est l’arsenal de missiles balistiques, de missiles de croisière et de drones de l’armée de l’air du Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI) qui était prêt à frapper n’importe où dans la région. Cet arsenal a été utilisé pour répondre à l’assassinat par les États-Unis du commandant de la Force Al-Qods du CGRI, le général Qassem Soleimani, en 2020, pour frapper des éléments de l’Etat islamique (EI) en Syrie et pour mener des attaques moins connues contre des emplacements de séparatistes kurdes, qui étaient considérés comme des refuges des services de renseignement israéliens dans la région du Kurdistan irakien.

Le deuxième côté est son réseau de groupes armés au Moyen-Orient notamment les Houthis au Yémen, le Hezbollah au Liban, les groupes de volontaires chiites d’Afghanistan et du Pakistan et les groupes armés chiites en Irak et en Syrie.

Le troisième côté est représenté par les opérations secrètes, qualifiées de terroristes. Grâce à ses services de renseignement et parfois en coopération avec le Hezbollah, l’Iran était en mesure de bombarder des bâtiments et d’assassiner des personnalités hostiles dans le monde entier. Par exemple, le Hezbollah a répondu à l’assassinat par Israël de son défunt dirigeant Abbas Musawi en 1992 en bombardant son ambassade à Buenos Aires.

Enfin, le quatrième côté est sa capacité à stopper le flux des approvisionnements en pétrole brut de la région du Golfe arabique vers les marchés mondiaux via le détroit d’Ormuz, par lequel transitent environ un cinquième des approvisionnements mondiaux en pétrole et un cinquième de ses approvisionnements en gaz naturel liquéfié. L’Iran menace donc constamment de fermer le détroit en réponse à toute attaque visant son territoire. Et il dispose déjà d’une force navale et de missiles capables d’atteindre cet objectif.

Affaiblissement des les mandataires iraniens dans la région

Tout cela fournissait à l’Iran un moyen de dissuasion raisonnable Et les États-Unis, plus préoccupés par la Chine et l’Ukraine que par le Moyen-Orient, n’ont pas directement frappé l’Iran (à l’exception de l’assassinat de Qassem Soleimani et même cela s’est produit en Irak, pas en Iran). Washington a également eu recours occasionnellement à une force limitée contre les mandataires iraniens en Irak et en Syrie. Il ne voulait pas mener une bataille majeure contre les mandataires de l’Iran et certainement pas contre l’Iran lui-même.

En même temps, la dissuasion iranienne était partielle. Israël a transformé la Syrie en champ de bataille en frappant les lignes d’approvisionnement iraniennes du Hezbollah à des centaines de reprises. Toujours en Syrie, l’aviation israélienne a pilonné durant l’été 2024 les sites des Gardiens de la révolution et du Hezbollah. A travers ses services de sécurité, l’Etat hébreu a également déjoué à plusieurs reprises des opérations secrètes iraniennes. Il a mené avec succès de nombreuses opérations en Iran qui ont contribué à entraver son programme nucléaire mais n’ont pas réussi à arrêter complètement ce programme. Il lui a également été impossible de frapper ouvertement l’Iran ou de bombarder son programme nucléaire en raison d’une combinaison de facteurs tels que la force des fortifications nucléaires iraniennes, la crainte d’une réponse de Téhéran et de provoquer la colère des États-Unis.

Cependant, 2024 a vu la destruction d’une grande partie du système de dissuasion iranien, les frappes israéliennes ayant brisé de nombreux piliers de la dissuasion iranienne. Tout aussi important, la volonté d’Israël de prendre des risques a considérablement augmenté. Il a bombardé un consulat iranien à Damas, assassiné le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran dans une résidence des Gardiens de la révolution et lancé une série d’attaques contre les dirigeants du Hezbollah y compris l’assassinat de son chef Hassan Nasrallah puis de son successeur potentiel Hachem Safieddine ainsi que de trois généraux des Gardiens de la révolution ce qui laisse désormais l’Iran extrêmement vulnérable.

L’Iran peut-il continuer à ignorer les menaces américaines ?

John Allen Jay estime que la capacité de dissuasion du CGRI ne semble plus être ce qu’elle était. L’attaque contre Israël avec des missiles balistiques, des missiles de croisière et des drones sous le nom de code True Promise en avril 2024 n’a entraîné que des dégâts mineurs car Israël et ses alliés ont intercepté avec succès la plupart des missiles et des drones. Cela a incité Téhéran à lancer une deuxième attaque utilisant des missiles balistiques, qui a entraîné la mort accidentelle d’un Palestinien en Cisjordanie. 

Dans le même temps, les opérations True Promise I et II n’ont pas réussi à empêcher Israël de cibler le Hezbollah libanais et des cibles iraniennes en Syrie au cours de l’année écoulée.

Le pouvoir dissuasif des mandataires de l’Iran dans la région s’est également érodé. Bien que les Houthis aient affronté avec succès les États-Unis pendant des mois, leur contribution à la guerre contre Israël a été limitée même leur campagne pour entraver les exportations vers Israël n’a conduit qu’à une légère augmentation des prix en Israël.

L’Iran a perdu la puissance de dissuasion que le Hezbollah libanais lui avait apportée au fil des ans, ce dernier ayant perdu l’essentiel de sa force dans sa récente guerre contre Israël. Alors que Hassan Nasrallah est sorti victorieux de sa guerre contre Israël à l’été 2006, il est sorti de la guerre la plus récente tué par un bombardement israélien de son quartier général dans la capitale libanaise Beyrouth. Israël affirme avoir détruit 30% des capacités de missiles du Hezbollah. L’effondrement du régime du président syrien Bachar Al-Assad a également rendu extrêmement difficiles les tentatives de l’Iran de fournir des armes au Hezbollah.

Enfin, les anciens outils dont dispose l’Iran pour faire face aux menaces américaines et israéliennes ne sont plus efficaces et sont incapables de dissuader Washington et Israël de l’attaquer comme ce fut le cas il y a plus d’un an.

Le régime iranien n’a donc d’autre choix que de risquer d’ignorer les menaces du président américain Donald Trump et d’Israël et de poursuivre son programme nucléaire dans l’espoir d’obtenir une bombe nucléaire avant que son territoire ne soit attaqué ou d’accepter une solution diplomatique qui implique de renoncer à son rêve nucléaire.

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Négociations avec l’Iran, véritable test pour Donald Trump !

11. April 2025 um 09:03

Les négociations indirectes entre les États-Unis et la République islamique d’Iran s’ouvriront samedi 12 avril 2025 au Sultanat d’Oman. Elles ne concernent pas uniquement le programme nucléaire comme lors des précédentes à l’époque de l’administration Obama. Elles engloberont à la fois la question nucléaire, l’arsenal de missiles balistiques iraniens et les groupes mandataires de la République islamique dans le Moyen-Orient. 

Imed Bahri

Steve Witkoff, homme de confiance de Donald Trump et son partenaire de golf de longue date qui est son envoyé spécial pour la région, représentera les États-Unis et non le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Côte iranien, Abbas Araghchi, ministre des Affaires étrangères, représentera son pays.

Le président américain Donald Trump souhaite un accord nucléaire avec l’Iran mais qui soit meilleur que celui signé par l’administration du président démocrate Barack Obama en 2015, ont affirmé Luke Broadwater et David E. Sanger dans une enquête publiée par le New York Times

Lorsque Trump a lancé sa première campagne présidentielle en 2016, on lui a demandé comment il aborderait le problème de sécurité nationale le plus complexe au monde. Le candidat Trump avait une formule simple pour réduire le programme nucléaire iranien: «L’équipe de négociation de Barack Obama devrait quitter la table des négociations et partir. Alors les Iraniens viendront mendier».

L’écart entre les deux camps est énorme

Aujourd’hui, les Iraniens sont bien plus proches de posséder la capacité de produire une arme nucléaire qu’ils ne l’étaient lors de la négociation de l’accord de 2015. Cela est dû à la décision de Trump de se retirer de l’accord nucléaire en 2018. Le président a désormais l’occasion de démontrer ce qu’Obama et son équipe auraient dû faire.

Jusqu’à présent, l’écart entre les deux camps semble énorme. Les Iraniens semblent vouloir une version actualisée de l’accord de l’ère Obama qui limitait les stocks de matières nucléaires de l’Iran.

Les Américains, quant à eux, veulent démanteler l’immense infrastructure d’enrichissement du combustible nucléaire iranien, son programme de missiles et mettre fin au soutien de longue date de Téhéran au Hamas, au Hezbollah et à ses autres forces mandataires en Irak et au Yémen. 

Le NYT indique que le temps presse et peut jouer en défaveur des ambitions de Trump. 

Le journal cite Jeanne Shaheen, sénatrice du New Hampshire et cheffe de file démocrate au sein de la commission des relations étrangères du Sénat, qui a qualifié la décision de M. Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien de grave erreur. Elle a déclaré: «Il est impératif que nous parvenions rapidement à un accord. Le programme nucléaire iranien progresse de jour en jour et avec l’expiration imminente des sanctions, nous risquons de perdre l’un de nos plus importants leviers». Cette expiration des sanctions est prévue pour le 18 octobre.

Trump est désormais sous pression pour parvenir à un accord plus strict concernant l’Iran que celui conclu sous l’administration Obama. Ce sera un vrai test pour le président qui joue les durs avec les Iraniens pour voir s’il parvient à atteindre ses objectifs.

Pour faire pression, son administration menace déjà la République islamique de frappes militaires si les négociations ne se déroulent pas bien, sans toutefois préciser si les États-Unis, Israël ou une force conjointe mènerait ces frappes. La porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Leavitt, a promis mardi que les Iraniens paieraient un lourd tribut s’ils ne négociaient pas avec M. Trump.

«Les Iraniens seront surpris de découvrir qu’ils n’ont pas affaire à Barack Obama ou à John Kerry. C’est un tout autre jeu», a déclaré Jim Risch, sénateur républicain de l’Idaho et président de la commission des relations étrangères. 

Les négociations débuteront samedi, avec Steve Witkoff, ami et partenaire de golf de Trump, qui dirigerait l’équipe américaine. Witkoff gère également les négociations sur Gaza et l’Ukraine et n’a aucune expérience de la technologie complexe de l’enrichissement des combustibles nucléaires ou des nombreuses étapes impliquées dans la fabrication d’une bombe nucléaire.

L’Iran se laisserait-il désarmer totalement ?

La première question à laquelle il sera confronté concerne la portée des négociations, l’accord de l’ère Obama ne portant que sur le programme nucléaire. Il n’a pas abordé le programme de missiles de l’Iran qui était soumis à des restrictions distinctes de la part l’Onu que Téhéran a ignorées. L’accord de 2015 n’a pas également concerné ce que les Américains appellent le soutien au terrorisme à savoir les groupes mandataires financés et armés par la République islamique dans le Moyen-Orient. 

Le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz a déclaré qu’un nouvel accord avec l’administration Trump doit aborder tous ces aspects et doit démanteler complètement l’infrastructure du programme nucléaire iranien et non le laisser fonctionner au ralenti comme cela s’est produit en 2015. Dans une interview accordée à «Face the Nation» sur CBS en mars, il a expliqué: «L’Iran doit abandonner son programme nucléaire d’une manière que le monde entier puisse voir. Un démantèlement complet».

Cependant un tel accord ressemblerait bien plus à une capitulation. Il laisserait l’Iran en grande partie sans défense: pas de missiles, pas de forces mandataires et aucune voie vers une bombe nucléaire.

Bien que Trump ait déclaré lundi que les pourparlers seraient directs, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a démenti cette affirmation confirmant qu’ils seraient indirects et se tiendraient dans le Sultanat d’Oman. Dans un article publié dans le Washington Post, il a confirmé que son pays était prêt à des discussions indirectes avec les États-Unis. Le ministre iranien a appelé Washington à retirer la menace militaire contre l’Iran de la table des négociations.

Le NYT a noté que l’environnement de négociation est plus risqué qu’il ne l’était sous l’administration Obama. Le programme nucléaire iranien a progressé depuis que Trump s’est retiré de l’accord précédent et aujourd’hui l’Iran produit de l’uranium enrichi à 60% de pureté juste en dessous du seuil nécessaire pour avoir la bombe.

Les agences de renseignement américaines ont conclu que l’Iran explore une approche plus rapide bien que plus primitive pour développer une arme nucléaire qui prendrait des mois plutôt qu’un an ou deux si ses dirigeants décidaient de se lancer dans une course à la construction d’une bombe.

Toutefois, la position de négociation de l’Iran semble plus faible à plusieurs égards. Israël a détruit en octobre ses défenses aériennes qui protégeaient ses installations nucléaires et ses groupes mandataires dans la région ont également été la cible de frappes, notamment le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza.

Il y a cependant des facteurs importants dans l’équation. L’Iran pourrait bénéficier de ses relations avec la Russie à un moment où les États-Unis tentent de négocier avec celle-ci pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Le ministère américain de la Justice a également accusé les Gardiens de la révolution d’avoir tenté d’assassiner Trump l’année dernière, une évolution qui jettera une ombre sur les négociations. Il y a aussi la question de savoir si les Républicains et Israël accepteront un éventuel accord conclu entre les deux partis. 

Un accord après 45 ans de désaccord

Dennis Gate, professeur de relations internationales à l’Université d’État de Pennsylvanie et auteur d’un livre sur l’accord nucléaire iranien, estime que Trump n’abandonnera probablement pas l’option des frappes militaires ce qui rend les négociations peu susceptibles de réussir.

Pour sa part, Karim Sadjadpour du Carnegie Endowment for International Peace a averti que l’équipe Trump agirait en dehors de ses objectifs déclarés. Il a déclaré: «Vous ne négociez pas un prix final ou un grand accord mais plutôt des questions techniques cruciales telles que les niveaux d’enrichissement de l’uranium, les spécifications des centrifugeuses et les systèmes d’inspection. Il y a une grande différence entre affirmer que l’Iran ne peut pas posséder l’arme nucléaire et que son programme nucléaire doit être démantelé comme cela s’est produit en Libye. Il existe un risque que la partie américaine qui manque actuellement d’expérience claire et d’objectif précis soit dépassée dans les négociations par la partie iranienne qui possède les deux».

Sayed Hossein Mousavian, expert en sécurité et en politique nucléaire au Moyen-Orient à l’Université de Princeton, estime que les chances de succès des négociations résident dans un résultat que chaque partie vendrait à son propre public et que Téhéran accepte des inspections périodiques.

Mousavian conclut avec lucidité: «Je comprends que Steve Witkoff souhaite un accord et non la guerre. Il partage l’état d’esprit de Trump. Je vois donc une opportunité mais la réalité est que l’Iran et les États-Unis sont en désaccord depuis 45 ans et parvenir à un accord sur quoi que ce soit sera compliqué».

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Les musulmans, nouveaux boucs émissaires ?

08. April 2025 um 10:37

Le comportement génocidaire d’Israël vis-à-vis des Palestiniens, sur fond de la litanie «Il faut écraser le Hamas» qui tourne à vide, n’est pas sans rappeler la politique d’extermination de millions de juifs par les Nazis allemands, au siècle dernier. Sauf que pour l’Occident, les juifs d’hier sont remplacés aujourd’hui par les musulmans. (Ph. A Gaza, une mère portant sa fille morte sous les bombardements israéliens).

Jamila Ben Mustapha *

Sans  préjuger de la date, impossible à deviner, de la fin de cette guerre entre Israël et le Hamas et qui a débuté le 7 octobre 2023, voilà donc un an et demi, de quelle façon peut-on considérer la situation actuelle au Moyen-Orient?

On pourrait dire qu’Israël a réalisé une victoire matérielle largement prévisible sur le parti islamiste, mais a subi parallèlement une grave défaite morale qui a abouti, pour la première fois avec autant d’intensité, à la sérieuse remise en question de son image dans le monde.

Et c’est l’inverse qui s’est  produit pour le mouvement du Hamas  dans cette lutte «entre le lion et le lapin», expression utilisée par Dominique Vidal , à savoir, un affaiblissement substantiel de ses capacités certes, mais la constatation qu’il a résisté comme il a pu contre un ennemi beaucoup plus fort que lui – armé  qu’il est par les pays les plus puissants – sans avoir déclaré la défaite jusque-là, tel David contre Goliath sur la terre qui a donné naissance à ce mythe symbolique.

La défaite morale d’Israël

On se rappelle l’air assuré avec lequel Benjamin Netanyahu avait annoncé, au début du conflit, la destruction future qu’il présentait comme très rapide, de cette organisation politico-militaire qu’il n’avait pourtant pas réprimée, au début de son existence, rien que pour affaiblir et faire concurrence au Fatah de Yasser Arafat, selon le bon vieux principe du «diviser pour régner». Mais voilà que le nouveau-né devenu unique force politique en 2007 à Gaza, se dresse contre son ennemi complaisant du début, qu’il entreprend d’attaquer l’État qui ne s’était pas opposé auparavant à son financement par le Qatar et son armement par l’Iran.

La principale défaite morale d’Israël est d’avoir notablement allégé, sinon supprimé, le sentiment de culpabilité des pays européens né de l’extermination de millions de juifs par les Nazis allemands, au siècle dernier, et dont il avait amplement profité en prônant à tout-va, la redoutable accusation d’antisémitisme. Cette accusation, il l’a instrumentalisée et utilisée jusqu’à plus soif vis-à-vis de tout ennemi avec ou sans preuves, mais surtout contre les musulmans, eux-mêmes sémites pourtant, et voisins contraints et forcés de ce pays créé en 1948.

Après la Seconde guerre mondiale et l’extermination de Juifs en Allemagne, l’attitude occidentale était «Plus jamais ça». Or, voilà que leurs alliés israéliens, par ce qu’on pourrait interpréter comme un rappel du syndrome de Stockholm où la victime se rapproche de son bourreau, ne sont pas sans rappeler de façon lointaine et affaiblie ce dernier, vu leur comportement criminel et génocidaire vis-à-vis des Palestiniens, en s’engageant dans une attitude démente de destruction dans l’engrenage de laquelle ils se trouvent pris, sur fond de la litanie «Il faut écraser le Hamas» qui a l’air de tourner à vide.

L’Occident démasqué

Un autre aspect important de ce conflit a été une occasion de démasquer clairement un Occident qui, en réalité, n’affirme la nécessité de l’application des  principes humains dits universels que pour ses populations, et n’hésite pas à réaliser les pires injustices et infractions à ces droits quand il s’agit de celles du reste du monde.

L’antisémitisme n’étant plus possible vis-à-vis des Juifs, son besoin de trouver un ennemi et un bouc émissaire, fait qu’on le voit se tourner contre d’autres sémites : les musulmans. Pourtant le rejet de ces derniers n’est pas vu comme une autre manifestation d’antisémitisme, terme que l’on veut réserver seulement aux Juifs, mais comme de «l’islamophobie».

On peut ainsi légitimement se demander si cet Occident est, en fin de compte, un promoteur des droits de l’homme comme il le prétend en théorie, ou un redoutable prédateur comme l’illustre dans les faits son Histoire, d’autant plus qu’actuellement, une véritable situation «expérimentale» s’est créée où, en Ukraine, il soutient le pays envahi, et en Palestine, il est du côté du pays envahisseur, ce  qui montre nettement la contradiction entre les beaux discours portant sur les principes, et les actes permanents de domination et d’exploitation des pays faibles.

Mais les pays musulmans eux-mêmes étant bien loin d’être éloignés de toute critique, surtout par leur inaction scandaleuse vis-à-vis de l’extermination des Palestiniens, à part une opposition verbale et minimale au conflit pour calmer leurs populations, on peut considérer ainsi de façon schématique que la différence entre les pays du Nord et ceux du Sud est que les premiers exercent leur répression seulement à l’extérieur, démocratie oblige, sur les pays qu’ils peuvent dominer et exploiter, alors que les seconds n’ont le pouvoir de pratiquer cette répression que sur leurs propres citoyens.

* Auteure.

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