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La BM au chevet d’un système de santé tunisien malade

31. Mai 2025 um 12:19

La Banque mondiale (BM) va accorder un financement à la Tunisie pour soutenir son système de santé et stopper l’exode des médecins qui a pris une dimension inquiétante au cours des dix dernières années. (Ph. Manifestation de médecins tunisiens pour protester contre les mauvaises conditions de travail dans les hôpitaux publics).

La BM a en effet approuvé un financement de plus de 125 millions de dollars pour la Tunisie, dont une subvention de 17,16 millions de dollars de son Fonds fiduciaire pour la préparation et la réponse aux pandémies.

Le financement vise à soutenir le système de santé tunisien en «améliorant l’accès à des services de santé résilients, de qualité et réactifs», a indiqué la Banque dans un communiqué.

Le projet financé vise à améliorer les infrastructures de laboratoire, à étendre les services de télémédecine, à organiser les dossiers électroniques des patients et à soutenir la transformation structurelle et technologique du système de santé.

La Tunisie connaît un exode de médecins en raison de la détérioration des conditions de travail dans les hôpitaux publics, du manque d’équipements et des bas salaires. Cela a conduit à un manque de services dans le contexte de la crise des finances publiques qui touche le pays depuis plus d’une décennie.

Le secrétaire général du Conseil national de l’Ordre des médecins, Dr Nizar Ladhari, a indiqué, début janvier 2025, que près de 1 450 médecins ont quitté la Tunisie au cours de l’année écoulée, essentiellement vers la France, mais aussi vers l’Allemagne, le Canada et certains pays du Golfe. Ce mouvement, qui a commencé il y a plus de dix ans, ne cesse de s’aggraver au point que les centres hospitaliers publics, notamment dans les régions, manquent cruellement de médecins spécialistes.

I. B.

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Pour un partenariat plus équilibré et efficace entre la Tunisie et l’UE

31. Mai 2025 um 11:40

«Dans l’esprit du Plan Mattei, le partenariat énergétique entre l’Italie et la Tunisie est une grande opportunité. La transition énergétique, pour réussir, doit s’appuyer sur les principes d’égalité, de partage des bénéfices et de participation des populations et des territoires concernés».

Ce sont les propos tenus par l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, lors de la session «Énergie et environnement» du Forum international du magazine francophone Réalités, auquel il a participé à Hammamet.

Organisé cette année sous le thème : «30 ans après, quelle stratégie et quelle vision pour les relations Tunisie-UE ?», l’événement a connu la participation de plusieurs ambassadeurs accrédités en Tunisie, d’experts en économie et en relations internationales, d’universitaires et de représentants du secteur privé.

L’évaluation de l’accord de partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne (UE), 30 ans après sa signature, et les perspectives d’avenir de ces relations sont les principaux thèmes de la 27e édition du Forum Réalités, qui représente une opportunité pour analyser de manière critique et approfondie trois décennies de partenariat entre la Tunisie et l’UE, afin d’identifier les succès et les insuffisances et d’examiner les moyens disponibles pour mettre en œuvre les réformes, a déclaré à l’agence Tap le président du forum et directeur du magazine ‘‘Réalités’’, Taïeb Zahar.

L’objectif est de construire un nouveau partenariat plus équilibré et efficace pour relever les défis d’aujourd’hui, a précisé Zahar, selon qui l’évaluation de l’accord de partenariat entre la Tunisie et l’UE, et notamment ses aspects positifs et négatifs, représente une opportunité pour formuler des propositions concrètes pour son développement dans les années à venir.

Adapter le partenariat aux besoins et aspirations

D’autant plus que l’UE, principal partenaire de la Tunisie, a exprimé sa volonté de développer ce partenariat pour l’adapter aux besoins et aspirations de la Tunisie, dans un contexte mondial caractérisé principalement par des changements géopolitiques majeurs et des progrès technologiques.

L’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Giuseppe Perrone, a déclaré que les résultats du partenariat entre la Tunisie et l’UE sont «positifs, notamment en termes de commerce et d’investissement européens en Tunisie».

Ces réalisations économiques représentent un levier important pour construire un partenariat politique et diversifié, visant à servir les intérêts des deux parties, a-t-il ajouté.

Perrone a souligné que l’UE représente aujourd’hui pour la Tunisie une garantie de qualité et de relations prestigieuses, en plus du soutien au libre-échange et de l’élargissement de la liste des produits fabriqués en Tunisie qui sont écoulés sur le marché européen sans payer de droits de douane. «Cette approche représente à la fois une garantie et un engagement de l’UE à continuer de promouvoir le libre-échange et à œuvrer, à travers de nombreux programmes, pour intensifier les efforts visant à établir la justice entre les couches sociales», a-t-il souligné, ajoutant que l’objectif est également de promouvoir l’intégration économique et d’aider les groupes les plus vulnérables et à revenus moyens.

Selon lui, «l’UE confirme ainsi sa crédibilité et son engagement à promouvoir ces domaines essentiels de coopération et de partenariat à un moment où le monde s’oriente vers une tendance différente, fondée sur le démantèlement des politiques d’intégration et des politiques d’égalité des chances pour toutes les catégories».

1,1 milliard d’euros d’aide financière entre 2013-2025

«L’UE est également soucieuse de soutenir la dimension régionale de la coopération à travers la Charte pour la Méditerranée, dans laquelle la Tunisie joue un rôle important», a souligné M. Perrone, ajoutant que la Tunisie continuera à tirer le meilleur parti des mécanismes de coopération de l’UE et à accéder au financement de diverses institutions financières connexes, telles que les programmes d’appui budgétaire direct sous forme de subventions pour soutenir les programmes de réformes de la Tunisie dans plusieurs secteurs stratégiques, afin de renforcer le développement global de la Tunisie dans ses dimensions économique et sociale.

Le diplomate a également rappelé que ce soutien se manifeste dans les fonds dont bénéficie la Tunisie, à savoir 1,1 milliard d’euros pour la période 2013-2025, soulignant que l’accord de partenariat, qui date de 30 ans, peut encore être amélioré et actualisé, en intégrant les dimensions des évolutions technologiques et des défis environnementaux et sociaux qui doivent être développés, tels que l’économie numérique et l’économie verte, dans une vision globale de coopération entre la Tunisie et l’UE.

Promouvoir la «mobilité circulaire» Sur la question de la migration, l’ambassadeur de l’UE a déclaré : «Nous pensons avoir une vision harmonieuse avec la Tunisie sur la migration irrégulière, un phénomène que nous devons aborder.» Cette approche, a-t-il ajouté, confirme également la nécessité de s’engager à promouvoir le «mouvement de mobilité circulaire» à travers une série de programmes lancés par l’UE afin d’accroître les opportunités de formation professionnelle pour les jeunes Tunisiens et de leur fournir des compétences qui les aideront à voyager en Europe, à répondre aux besoins du marché du travail mondial et à revenir en Tunisie pour contribuer au développement qualitatif de l’économie tunisienne.

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Football │Explication au sommet entre l’Espérance de Tunis et le Stade Tunisien  

31. Mai 2025 um 10:55

La finale de la Coupe de Tunisie de football opposera l’Espérance sportive de Tunis (EST) et le Stade Tunisien (ST). Beau spectacle en perspective entre deux belles équipes, aux motivations différentes mais tout aussi fortes. (Ph. Sadok Kadida ou Yan Sasse : c’est à qui fera parler la foudre !)

Le rideau tombera donc, demain, dimanche 1er juin 2025, à partir de 16 heures, sur la saison de football 2024-25 au Stade Olympique de Radès, avec la dernière journée de la Coupe de Tunisie entre le ST, cherchant à conserver son titre, et l’EST, qui vise le doublé deux après avoir remporté le championnat. Il s’agira de la première rencontre entre les deux équipes à ce stade avancé de la compétition.

Les deux équipes ont une longue tradition dans cette compétition. Le ST, vainqueur de la première édition après l’indépendance en 1956, compte 7 titres à son actif, tandis que l’EST détient le record du plus grand nombre de titres dans la compétition, avec 15, dont 3 consécutifs en 2006, 2007 et 2008.

Remporter la Coupe offrira à l’EST l’opportunité d’enrichir son palmarès, qui est déjà le plus riche du pays, avec un 6e doublé de son histoire, après celles de 1989, 1991, 1999, 2006 et 2011. Cela permettra, en revanche, au ST de sauver sa saison et de réaliser un exploit inédit dans son histoire en remportant le titre pour la 2e fois consécutive.

Ce match représente un défi particulier pour l’entraîneur du ST, Chokri Khatoui, et pour celui de l’EST, Maher Kanzari, car chacun tentera de remporter son premier titre national en tant que premier entraîneur d’un club tunisien.

Kanzari, qui a débuté la saison sur le banc technique du ST, l’équipe où il avait fait ses armes comme footballeur, et a remporté sous ses couleurs le titre honorifique de «Champion d’automne», sera demain sur le banc de l’EST, l’équipe où il avait brillé comme milieu de terrain offensif et qu’il avait rejointe à la mi-mars dernier.

La chance sera-t-elle de son côté cette fois en remportant la Coupe, qui lui avait tourné le dos la saison dernière alors qu’il était l’entraîneur du Club Athlétique Bizertin (CAB), après la défaite contre, justement, le ST.

Le match de demain opposera l’équipe du Bardo qui possède la défense la plus imperméable de cette édition de la Coupe à celle de Bab Souika qui possède la meilleure ligne d’attaque, avec 16 buts marqués sur la route vers la finale contre l’AS Kasserine (6-0), CS Hammam-Lif (4-0), ES Zarzis (3-1) et l’US Ben Guerdane (3-0).

Le match sera donc très tactique et la réussite sera du côté de l’équipe qui saura faire sauter le verrou du milieu du terrain et la défense hermétique de l’adversaire.

D’autre part, après avoir égalé le record du Club Africain (CA) en atteignant la finale de la Coupe pour la 27e fois de son histoire, l’Espérance espère terminer sa saison par un 3e titre après la Supercoupe contre le même ST, alors supervisé par Kanzari, puis le Championnat, ce qui contribuera à élever davantage le niveau de confiance au sein de l’équipe avant sa participation prévue à la Coupe du Monde des Clubs dans son nouveau format aux États-Unis d’Amérique, à partir de la deuxième quinzaine de juin.

I. B.

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Tunisie │ L’Aïd Al-Adha augmente la masse des billets et monnaie en circulation 

31. Mai 2025 um 10:04

«La masse des billets et monnaie en circulation (BMC) en Tunisie a dépassé le cap des 24 milliards de dinars, pour la 2e fois, durant l’année 2025, en augmentation de 1,593 milliard de dinars, montant très important en comparaison avec le volume enregistré, à la date du 31 décembre 2024».

C’est ce qu’a indiqué l’analyste économique et financier, Bassem Ennaifer, dans une déclaration à l’agence Tap, en rappelant que la première hausse de la BMC a été enregistrée au cours du mois de mars 2025, et plus précisément, la veille du mois de Ramadan, qui enregistre souvent une hausse de la consommation, donc des dépenses des familles.

Pour cette fois-ci, la hausse de la BMC est expliquée par l’avènement, dans quelques jours, de l’Aïd Al-Adha, qui sera célébré vendredi prochain, étant donné qu’une bonne partie de l’argent en circulation servira à l’achat de moutons du sacrifice, qui ne sont pas achetés par chèques, mais en espèces.

«C’est un effet catalyseur classique qu’on observe chaque année, mais, les montants sont sûrement plus importants, cette année, en raison de l’effet inflationniste», a, cependant, noté l’analyste financier. Et de préciser que «cette hausse de la BMC ne peut pas être expliquée, au moins pour cette fois-ci, par la nouvelle loi sur les chèques», entrée en vigueur début février dernier et qui a chambardé les habitudes de paiement des Tunisiens.

Par ailleurs, Bassem Ennaifer a fait savoir que «la BMC a été mobilisée grâce à l’accumulation de l’épargne», soulignant que l’épargne postale a progressé de 126 millions de dinars, pour atteindre 10,650 milliards de dinars, et l’épargne bancaire classique a augmenté de 362 millions de dinars, à 34,666 milliards de dinars, et ce, durant le premier trimestre 2025.

«La hausse du volume de l’épargne en Tunisie, favorise l’amélioration des rendements et des revenus des placements, que les ménages utilisent surtout lors des fêtes religieuses, considérées comme des dates clés dans la culture tunisienne», a encore souligné l’analyste financier, indiquant que «l’augmentation de la BMC est expliquée, aussi, par la hausse de la monnaie scripturale, qui est potentiellement transformée en billets et monnaie en circulation plus tard, lors de leur utilisation dans les transactions économiques en liquide».

Durant la période février 2024- février 2025, cette masse a augmenté de 3,697 milliards de dinars, ce qui explique l’augmentation aussi importante de la BMC, selon lui.

D’après Tap.

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Le CRLDHT dénonce le transfert des prisonniers politiques loin de Tunis

31. Mai 2025 um 09:22

Dans un communiqué intitulé «Le régime tunisien accentue sa politique de représailles contre les prisonniers politiques et leurs familles et réprime toutes les voix libres», publié le 30 mai 2025 à Paris, le Centre pour le respect des libertés et de des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), qualifie les condamnations dans l’affaire dite de «complot contre la sûreté de l’État», allant de 13 à 66 ans de prison, d’«iniques et absurdes». Et dénonce la poursuite de ce qu’il appelle le harcèlement contre les prisonniers politiques et leurs familles.

Le CRLHT informe le public, que l’homme d’affaires Kamel Letaïef (condamné à 66 ans de prison), l’ancien ministre de la Justice Noureddine Bhiri (condamné à 43 ans) et le secrétaire du parti Républicain (Al-Joumhouri) Issam Chebbi ont été transférés à la prison de Borj El Amri, à Bizerte à 30 km au nord-ouest de Tunis.

L’ancien ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières Ghazi Chaouachi (condamné à 18 ans) a été transféré, quant à lui, à la prison d’El-Nadhour, à 77 km, tandis que Ridha Belhaj, l’ancien directeur de cabinet de l’ancien président Feu Béji Caïd Essebsi (condamné à 18 ans) a été déplacé à la prison de Siliana, à 130 km de la capitale.

«En plus de la persécution prolongée de ces prisonniers, incarcérés depuis plus de 27 mois, leurs familles devront désormais se déplacer plusieurs fois par semaine pour les visites et l’apport de nourriture (‘‘la qoffa’’), ce qui aggrave encore leur souffrance. Les avocats devront également parcourir de longues distances pour assurer leur défense», souligne le communiqué.

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Tunisair ou la faillite du service public aérien en Tunisie

31. Mai 2025 um 08:46

Il est des problèmes qui, malgré leur évidence, semblent rester sans solutions. Dont l’état alarmant des vols domestiques opérés par Tunisair Express, qui n’a plus d’express que le nom, et plus largement l’inertie coupable de Tunisair, notre compagnie nationale, dont l’image est aujourd’hui gravement écornée, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Leith Lakhoua *

Prenons un exemple concret : les vols UG30 (Tunis-Tozeur) et UG31 (Tozeur-Tunis). Ces liaisons vitales pour le Sud tunisien ne sont à l’heure que dans 3% des cas. Dans 97% des cas, les retards se comptent en heures, quand le vol n’est tout simplement pas annulé sans préavis. Cette situation, qui perdure depuis des années, est devenue le symbole d’une anarchie organisée et d’une nonchalance institutionnalisée.

On ne parle pas ici de retards ponctuels dus à des imprévus techniques ou climatiques. Non. Il s’agit de dysfonctionnements systématiques, sans explication, sans excuse, et surtout sans conséquence pour la compagnie, ni pour ses dirigeants.

Départ estimé à 22h30 pour un vol dont le décollage était prévu à 18h55.  

L’incroyable laisser-aller de l’État

Pendant ce temps, les passagers — tunisiens comme étrangers — se retrouvent abandonnés, souvent accompagnés d’enfants ou de personnes âgées, dans des aéroports dépourvus de toute assistance, de tout confort, voire de toute information.

Ce qui choque le plus n’est pas uniquement le dysfonctionnement de la compagnie, mais le silence complice des autorités publiques. Depuis des années, aucun ministre et aucun haut responsable n’a engagé une réforme sérieuse pour mettre fin à ce scandale quotidien. Pire encore, les citoyens sont tenus en otage, car Tunisair Express demeure la seule compagnie à pouvoir assurer les vols intérieurs. Une situation de monopole sans contrepartie, dans un climat de mépris total pour les usagers.

Tunisair devenu un symbole de la honte nationale

Sur le plan international, Tunisair n’est pas en meilleur état. La mauvaise gestion, le manque flagrant de professionnalisme et l’absence de rigueur ont progressivement fait fuir les clients vers des compagnies concurrentes, plus fiables, plus ponctuelles et plus respectueuses. Là où elle aurait pu jouer un rôle stratégique dans la promotion du pays, la compagnie aérienne nationale est devenue un frein au tourisme et un facteur de frustration et de honte nationales.

Une question s’impose alors, avec insistance : jusqu’à quand allons-nous subir cela ? Pourquoi le président Kaïs Saïed ne prend-il pas la décision courageuse de privatiser cette compagnie qui piétine le droit des citoyens et contribue à détériorer l’image du pays ?

Que faire pour redresser la situation ?

Il faut avoir le courage de dire que l’État a échoué dans sa gestion de Tunisair et Tunisair Express. Et qu’à ce rythme, le drame n’est plus une hypothèse, notamment si la maintenance technique des avions est entachée par la même désinvolture que celle qui touche les horaires.

Monsieur le Président, le calvaire des Tunisiens n’a que trop duré. Ce que nous vivons n’est pas une simple gêne passagère : c’est une atteinte à la dignité des citoyens, à leur sécurité, et à la crédibilité de l’État. Si vous vous refusez à privatiser cette entreprise, alors exigez au moins une réforme radicale, immédiate et transparente. Sinon, l’histoire retiendra que rien n’a été fait pour sauver une compagnie nationale qui, en fin de compte, ne l’est plus que de nom.

* Consultant en organisation industrielle et logistique.

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Rencontre à Bizerte sur les instruments de défense commerciale

31. Mai 2025 um 07:33

Vendredi 30 mai 2025, à Bizerte, une journée de sensibilisation dédiée aux instruments de la défense commerciale a permis aux participants, cadres institutionnels et opérateurs économiques, de débattre des moyens pour soutenir les PME tunisiennes face aux intentions protectionnistes de certains pays, exacerbées par l’annonce, récemment, du renforcement des droits de douane par les Etats-Unis.

Lotfi Sahli

Cette rencontre, organisée par la Chambre de commerce du nord-est de Bizerte, en collaboration avec le ministère du Commerce et avec l’appui de la GIZ, l’agence de coopération allemande pour le développement, a été marquée par la présence du ministre du Commerce, et enrichie par une forte mobilisation du ministère, notamment par la participation d’un staff technique composé de hauts cadres. Ces derniers se sont succédé pour présenter de manière détaillée les différents instruments juridiques et réglementaires permettant de protéger l’économie nationale, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), contre les pratiques déloyales telles que le dumping.

Face aux tensions protectionnistes

L’accent a été mis sur les intentions protectionnistes de certains pays, ainsi que sur les mécanismes d’appui mis en place pour soutenir les PME tunisiennes face à ces menaces.

L’événement a réuni les représentants des cinq gouvernorats du nord (Bizerte, Béja, Le Kef, Jendouba et Siliana), ainsi que plusieurs opérateurs économiques : industriels, exportateurs, consultants en commerce international

Deux témoignages ont particulièrement retenu l’attention.

Un industriel local spécialisé dans les produits sidérurgiques a vu ses ventes chuter brutalement en raison de la concurrence d’un importateur jugé déloyal. Suite à cette situation, les services compétents du ministère du Commerce sont intervenus pour analyser le dossier et prendre les mesures appropriées.

Un autre cas concernait un fabricant tunisien exportant vers le Maroc, qui a récemment été confronté à l’imposition d’une taxe d’entrée sur son produit, illustrant ainsi les barrières commerciales auxquelles font face les exportateurs tunisiens, même dans des pays partenaires.

La rencontre s’est conclue par une discussion amicale et franche entre les opérateurs économiques et les responsables du ministère. Ce moment d’échange direct a permis aux participants de partager leurs expériences, leurs attentes, mais aussi leurs propositions pour renforcer la compétitivité des entreprises tunisiennes face aux défis du commerce international.

Perspectives encourageantes pour certaines filières

Parmi les témoignages marquants, un exportateur d’anguilles tunisiennes vers la Corée du Sud, l’Australie et les États-Unis a mis en avant l’engouement croissant des marchés asiatiques pour les produits de la mer tunisiens, évoquant des perspectives encourageantes pour le développement des exportations dans cette filière.

À cette occasion, le ministère du Commerce et ses partenaires ont annoncé plusieurs orientations futures, notamment la mise en place de formations ciblées sur les instruments de défense commerciale; un suivi renforcé des dossiers liés à la concurrence déloyale; et une collaboration plus étroite avec les opérateurs économiques pour une meilleure réactivité.

Cette initiative témoigne de l’engagement concret des autorités tunisiennes à défendre les intérêts économiques nationaux, tout en favorisant une intégration compétitive et durable dans le commerce international.

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Les clés des marchés africains pour les entreprises tunisiennes

31. Mai 2025 um 07:05

Face à l’impératif de croissance externe, Qawafel a orchestré une nouvelle session de son Qawafel Gathering, le 29 mai 2025, à Tunis, axée sur les dynamiques des marchés africains. Lesquelles offrent d’immenses opportunités aux entreprises tunisiennes préparées avec rigueur. La compréhension, la confiance et une vision à long terme sont les piliers du succès.

En prélude, Salah Bo ulila, managing director de Mazam, a présenté une infographie sur les modes d’internationalisation (export, implantation, franchise, e-export), analysant avantages, prérequis et risques de chacune de ces actions permettant le déploiement extérieur de l’entreprise.

Un panel d’experts reconnus a été convié pour éclairer les débats : Iheb Beji, co-fondateur et ceo de Medianet, Riadh Aziez, président de la Chambre syndicale nationale des conseillers à l’internationalisation (Utica), Rim Ayari, fondatrice de WeFranchiz, et Baligh Hamdi, fondateur et ceo de B2M Group.

Les réflexions issues de ce panel ont été enrichies par un témoignage de Radhia Kamoun, fondatrice de Gourmandise, recueilli lors d’un entretien dédié.

L’Afrique entre mythes et réalités

La discussion a confronté les idées reçues. L’implantation d’une filiale en Afrique, si elle est plus coûteuse initialement, s’avère souvent plus rentable à long terme. Pour l’IT, «ce n’est pas forcément plus cher», a nuancé M. Hamdi. La joint-venture n’est pas la solution universelle pour la sécurité d’entrée; «la plus sûre est d’être seul», a-t-il estimé, tout en reconnaissant l’aide de partenaires locaux pour la gouvernance.

M. Aziez a insisté sur l’importance d’une présence de terrain pour «appréhender les écarts culturels.» L’exportation, bien qu’elle soit le  «cheminement le plus naturel», n’est pas sans risques. La difficulté majeure, selon M. Aziez, est d’«organiser et de comprendre le pays.»

Mme Ayari a confirmé que même pour la franchise, il faut «commencer par exporter pour tester le marché.»

Pour une stratégie africaine efficace

La diversité du continent est cruciale, a rappelé M. Beji : «L’Afrique se répartit sur 3-4 ‘‘continents’’ en termes de spécificités.» Il a souligné l’importance de «commencer par des partenaires locaux pour travailler à moyen ou long terme.» Les «3 P» – passion, patience et pertinence – ont été érigés en boussole par M. Beji : une «passion pour le marché» est indispensable pour un cycle de 1 à 3 ans avant résultats. La pertinence de l’offre doit être validée. La nécessité de s’internationaliser, face à l’étroitesse du marché tunisien, a été martelée par M. HamdiDe l’initiation à la pérennisation

L’entrée en Afrique exige persévérance. L’expérience de Medianet dans le cadre du groupement professionnel qu’elle a cofondée, Get’IT, l’illustre : après des échecs, des études de marché ont ouvert des portes. «Les débuts sont difficiles», a concédé M. Beji, soulignant l’importance de «développer l’amitié avec le client.» Le soutien institutionnel est utile, mais «la volonté de faire des affaires en Afrique subsaharienne» prime, selon M. Hamdi. Les défis (stabilité politique, questions sanitaires, concurrence) sont réels, mais surmontables avec des partenaires locaux.

Le franchisage, levier d’expansion

Mme Ayari a voulu «casser les stéréotypes» : la franchise n’est pas réservée aux grands groupes et peut être initiée avec des budgets raisonnables si l’on a un «produit vraiment puissant» et une organisation solide. Les prérequis, selon M. Beji, incluent «les processus et la clarification.» Mme Ayari a insisté sur la protection de la propriété intellectuelle, la sécurité et la validation de la demande locale. La protection de la marque est centrale.

L’intervention de Mme Kamoun, fondatrice de Gourmandise, a offert un éclairage précieux. «Il faut aller à la recherche des opportunités», a-t-elle affirmé, et «avoir un concept qui a fait ses preuves, duplicable.» L’implantation en Libye depuis 2022 illustre cette vision, l’export simple n’étant pas rentable. Être franchiseur, c’est «le transfert de savoir-faire à un partenaire avec qui les valeurs sont partagées. Le choix du partenaire est l’élément le plus important.» La supervision par une équipe dédiée est vitale (choix des lieux, formation, audits continus). «Si on fait bien les choses, on apprend continuellement. On ne peut pas exporter un concept si on ne le maîtrise pas.» Les défis incluent la documentation exhaustive («Tout doit être écrit») et l’adaptation au pays, «normale.»

Secteurs clés et mentalité gagnante

M. Aziez a identifié des secteurs porteurs : agro-industrie, bureaux d’études, BTP, santé, digital, formation. Il a prôné l’humilité pour aborder l’Afrique subsaharienne : «Il ne faut pas dire qu’on veut exporter sur l’Afrique subsaharienne si vous ne supportez pas l’inverse.» La demande est forte, et le manque de «confiance dans le commerce à l’international» serait le principal frein.

Cette rencontre de Qawafel a démontré que l’Afrique offre d’immenses opportunités aux entreprises tunisiennes préparées avec rigueur. Compréhension des marchés, relations de confiance et vision à long terme sont les piliers du succès.

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Gestern — 30. Mai 2025Haupt-Feeds

Industrie │ Rencontre des savoir-faire italiens et tunisiens

30. Mai 2025 um 13:43

«La rencontre entre les savoir-faire italiens et tunisiens est créatrice de valeur, d’emplois et d’innovation : les maîtres mots d’un partenariat fondé sur une croissance partagée».

C’est ce qu’a écrit l’ambassade d’Italie en Tunisie sur ses réseaux sociaux, en commentant la visite effectuée cette semaine par l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, à des entreprises manufacturières italiennes d’excellence actives en Tunisie dans les secteurs stratégiques de l’automobile, du textile et de la mécanique.

Le tag «Diplomatie de croissance» est mis en avant, fait remarquer pour sa part l’agence italienne Ansa.

Avec environ 1000 entreprises opérant en Tunisie et assurant plus de 83 000 emplois directs, l’Italie demeure le premier investisseur étranger en Tunisie dans le secteur énergétique et le deuxième investisseur global avec un volume d’investissements atteignant 3,7 milliards de dinars en 2024.

I. B.

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L’affaire Dali Rtimi et la crise environnementale de Gabès

30. Mai 2025 um 13:15

Le jeune militant écologiste Dali Rtimi (R’timi) risque jusqu’à 10 ans de prison après avoir été arrêté, le 23 mai 2025, lors d’une manifestation pacifique contre la pollution industrielle à Gabès, dans le sud du pays, organisée par le collectif Stop Pollution. Cette affaire remet la crise environnementale de Gabès au centre du débat national en Tunisie.

Imed Bahri

Après l’émission, le 26 mai, d’un mandat de dépôt à son encontre, ainsi qu’à l’encontre de deux autres activistes, Rtimi est désormais accusé de multiples chefs d’accusation, notamment d’agression contre un agent de la fonction publique – une infraction passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison en vertu de l’article 127 du Code pénal – ainsi que de rébellion et de constitution d’un groupe criminel.

Les groupes de défense des droits humains affirment que ces accusations sont motivées par des considérations politiques et visent à faire taire la dissidence.

Rtimi aurait tenté de protéger d’autres manifestants lorsque la police est intervenue violemment. Lui et deux autres personnes ont été frappés sur place, puis au poste de police, selon l’Association Intersection pour les droits et les libertés.

«Ils ont subi de nouvelles violences physiques et psychologiques», a déclaré Rami Ben Salah, porte-parole de l’association à The New Arab. Et d’ajouter : «Ils se sont également vu refuser l’accès à un avocat, ce qui constitue une violation flagrante de la loi n° 5 de 2016.»

«Le corps du jeune homme porte des traces visibles de coups», a déclaré le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) dans un communiqué, dénonçant ce qu’il a qualifié de «tentative de masquer les abus policiers et de criminaliser l’activisme».

Les avocats affirment avoir été harcelés alors qu’ils tentaient de défendre les militants. D’autres sympathisants venus à Gabès en signe de solidarité ont été arrêtés et fouillés, certains étant interrogés pour avoir porté des pancartes de protestation dans leurs voitures, selon des associations locales.

Les arrestations ont ravivé la colère à Gabès, ville côtière souvent décrite comme la zone de sacrifice environnemental de la Tunisie.

La méfiance croissante du public

La manifestation du 23 mai s’inscrivait dans le cadre de nombreuses actions menées par la jeunesse locale exigeant la démolition des usines industrielles toxiques du Groupe chimique tunisien (GCT), une entreprise publique.

Les habitants affirment que les unités de traitement du phosphate contaminent l’air, la mer et les sols de la ville depuis des décennies.

L’industrie du phosphate a longtemps été un pilier de l’économie tunisienne post-indépendance, mais à Gabès, le coût est exorbitant.

Les habitants signalent des taux élevés de cancer, d’infertilité et de maladies respiratoires, ainsi que l’effondrement des écosystèmes marins et la perte de moyens de subsistance traditionnels comme la pêche et l’agriculture.

«Juste vivre sans être empoisonnés»

Le mouvement Stop Pollution est né après la révolution de 2011, porté par une jeunesse désillusionnée face à la crise écologique que traverse le pays.

En 2017, le gouvernement s’était engagé à délocaliser les installations les plus dangereuses hors de la ville, mais ce projet n’a jamais été concrétisé.

Une explosion meurtrière dans une usine d’asphalte en 2021, qui a tué six ouvriers, a encore accru la méfiance du public, notamment après la révélation du stockage de nitrate d’ammonium – le même produit chimique à l’origine de la catastrophe du port de Beyrouth – à proximité de zones résidentielles.

De nouveaux projets industriels, notamment une usine d’ammoniac et une initiative pour l’hydrogène vert, ont suscité de nouvelles craintes.

Bien que présentés comme faisant partie de la transition énergétique verte de la Tunisie, les militants avertissent qu’ils risquent de reproduire le même modèle : des projets extractifs imposés aux communautés vulnérables sans consultation ni garanties environnementales.

«Nous voulons juste vivre sans être empoisonnés», scandaient les manifestants la semaine dernière à Gabès.

Dans un pays en proie à l’inflation, au chômage et à l’autoritarisme, la crise environnementale de Gabès a rarement fait la une des journaux nationaux.

Pourtant, pour les associations de défense des droits humains, ces arrestations s’inscrivent dans une répression plus large de la dissidence.

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La Tunisie prévoit une hausse de 64 % de la récolte céréalière

30. Mai 2025 um 12:29

Le ministre de l’Agriculture, Ezzedine Ben Cheikh, a annoncé mercredi 28 mai 2025 que la récolte céréalière de la Tunisie devrait atteindre 1,8 million de tonnes cette saison, soit une augmentation de 64% par rapport à l’année dernière. Il s’agit de la meilleure récolte depuis cinq ans, après plusieurs saisons de sécheresse qui ont fortement impacté l’agriculture nationale.

Cette hausse substantielle de la production est attribuée à l’amélioration des conditions météorologiques, notamment à des précipitations suffisantes dans les principales régions agricoles.

«C’est une bonne saison, avec environ 1,8 million de tonnes attendues», a déclaré M. Ben Cheikh. L’année dernière, la récolte céréalière tunisienne a atteint environ 1,1 million de tonnes, ce qui est insuffisant pour répondre à la demande intérieure.

La Tunisie, aux prises avec une profonde crise financière, a été gravement touchée par la hausse des prix mondiaux du blé et par les sécheresses consécutives, qui ont entravé les efforts de sécurité alimentaire. L’augmentation prévue de la production céréalière cette saison permettra au pays de réduire sa dépendance aux importations, une étape cruciale compte tenu de ses difficultés économiques.

Forte dépendance des importations de céréales

Au cours de la dernière décennie, la récolte céréalière annuelle moyenne de la Tunisie a été d’environ 1,5 million de tonnes, tandis que la consommation annuelle a atteint environ 3,4 millions de tonnes. De ce fait, le pays a fortement dépendu des importations de céréales pour combler le déficit. La hausse de la production de cette année pourrait atténuer partiellement ce problème et renforcer la sécurité alimentaire.

Cette campagne réussie devrait marquer une étape importante dans la revitalisation du secteur agricole tunisien, confronté à des défis climatiques et économiques. Le gouvernement espère que l’amélioration des rendements permettra non seulement de réduire les coûts d’importation, mais aussi de renforcer la position du pays sur le marché agricole régional.

I. B.

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Tunis accueille le 3e Camp Hydrogène Vert

30. Mai 2025 um 12:14

Le réseau Med-Gem organise la 3e édition du Camp Hydrogène Vert, du 7 au 11 juillet 2025 à l’École Polytechnique de Tunisie à Sidi Bou Saïd, sous le thème «De la théorie à l’action» avec la participation de 30 experts : 10 issus des pays de l’Union européenne (UE) et de la région Mena, et 20 de Tunisie.

Cette initiatives est financée par l’UE et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), à travers le projet «Hydrogène vert pour une croissance économique durable et une économie décarbonée en Tunisie» (H2Vert.TUN), et mise en œuvre par le ministère tunisien de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie (Mime) et l’Agence allemande de coopération (GIZ), en collaboration avec l’École nationale d’ingénieurs de Tunis (Enit), l’École polytechnique de Tunisie et avec le soutien médiatique d’EU Neighbours South.

Fort du succès des deux premiers camps au Maroc et au Liban, cette université d’été et hackathon régional exclusif UE-Sud de la Méditerranée offre aux étudiants une occasion unique d’approfondir leurs connaissances des technologies de l’hydrogène renouvelable tout en favorisant la collaboration et l’innovation transfrontalières.

Pendant quatre jours intensifs, les étudiants acquerront une expérience pratique de la production, du stockage, de la distribution et des applications de l’hydrogène dans des secteurs tels que l’énergie, les transports et l’industrie, aux côtés d’experts et de mentors de renom.

I. B.

D’après EU Neighbours South.

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Kaïs Saïed │ «Les politiques sociales vont créer la richesse»

30. Mai 2025 um 11:49

Quoi qu’en en disent certains analystes réticents et perplexes, Kaïs Saïed ne se doute pas de la réussite de la «révolution législative» qu’il est en train d’imprimer dans le domaine social, «dès lors qu’elle est un préalable nécessaire à création de la richesse».   

C’est ce que le président de la République a réitéré, en présidant, jeudi 29 mai 2025, au palais de Carthage, une réunion du Conseil des ministres, au cours de laquelle il a réaffirmé son engagement à aller de l’avant sur la voie qu’il s’était tracée à cet égard.

Nullement perturbé par les avertissements émanant de certains experts et opérateurs économiques, soulignant les impacts négatifs de certaines lois promulguées dans le cadre de la révolution législative à caractère social qu’il a mis en œuvre avec l’appui inconditionnel d’un parlement complètement acquis, Kaïs Saïed a encore défendu sa politique visant, selon ses termes, à «concrétiser les revendications du peuple».

Haro sur la sous-traitance et l’emploi précaire

Selon un communiqué rendant compte de cette réunion, le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité que le projet de décret-loi portant interdiction de la sous-traitance dans les secteurs public et privé soit clair et à la hauteur des attentes populaires.

Ce décret-loi devra permettre de dissoudre la société Itissalia Services et à l’intégration des agents et ouvriers y relevant qui ont été recrutés conformément à ce type de contrats. L’objectif ultime, selon le chef de l’Etat, étant de «mettre fin à jamais à cette forme déguisée d’esclavage dans le secteur public».

Lors de cette réunion, Saïed a réitéré sa ferme position de principe visant à rompre avec les «solutions en demi-teinte», soulignant que le pays mène, sous conduite, une «guerre de libération nationale» sur tous les fronts.

Il a aussi mis en avant la corrélation étroite entre la garantie des droits des travailleurs et la relance de l’investissement, dénonçant, à ce titre, l’adoption, par le passé, de textes «sur mesure» qui au lieu de contribuer à la création de la richesse, ont «favorisé l’économie rentière et les taux de croissance erronés», mettant ainsi en question les statistiques officielles régulièrement publiées par l’Institut national de la statistique (INS), accusé ainsi, à demi-mot, de participer à l’épanouissement de cette «économie rentière».

Le président Saïed a aussi évoqué la situation des ouvriers de chantiers, recommandant de trouver de nouvelles solutions aux catégories pauvres et aux jeunes désœuvrés, victimes de l’échec des politiques d’exclusion qui les ont privés de leur droit légitime à un travail décent et à une rémunération juste et équitable.

La réunion du conseil des ministres a permis également de débattre des nouveaux mécanismes visant à développer les caisses sociales afin que celles-ci retrouvent leurs équilibres financiers et puissent ainsi s’acquitter de leur mission dans les meilleures conditions.

Le chef de l’État a, en outre, réitéré son appel à réaffecter les fonds alloués à certains établissements publics qualifiés d’«inutiles» au recrutement au sein d’autres établissements plus utiles, ce qui, selon lui, profiterait aux personnes recrutées et à la patrie tout entière.

Le salut par les entreprises communautaires

Dans ce même contexte, le conseil a examiné les moyens permettant de simplifier les procédures de lancement des sociétés communautaires, dont il espère qu’elles donneront du travail aux jeunes et relanceront les dynamiques économiques dans les régions.

Le conseil a dénoncé les «cartels» qui tentent de mettre en échec l’émergence de ce type d’entreprises, précise le même communiqué, laissant ainsi entendre que les difficultés qu’éprouvent certaines entreprises communautaires à démarrer leurs activités ne sont pas dues au mauvais montage de leur business plan ou à l’incompétence de leurs promoteurs, mais à un complot ourdi contre ce projet présidentiel par des groupes d’intérêt appuyés par des agents au sein même de l’Etat.

Ces sociétés ont connu un succès retentissant dans nombre de pays et ont été bénéfiques aussi bien pour leurs promoteurs que pour la collectivité nationale, a souligné le conseil, laissant entendre qu’il n’y a aucune raison pour qu’elles ne réussissent pas aussi en Tunisie.

Au terme de cette réunion, le président de la République a réitéré son appel à poursuivre sans relâche la bataille contre la corruption, soulignant que la croissance effective ne saurait être réalisée que dans le cadre d’institutions transparentes.

Il a fustigé à ce propos ce qu’il a appelé une «pré-campagne électorale déguisée» menée dans le dessein de faire répandre, à tort, que la situation en Tunisie est «désespérée» et que le pays est en proie à des crises permanentes.

Donc, si on a bien compris, pour le président Saïed, la situation en Tunisie est bonne. Certains chiffres inquiétants relatifs à la croissance, à l’inflation, au chômage et à l’investissement sont faux, et avancés par des personnes malintentionnées sinon en campagne pré-électorale. En vérité, les richesses vont être créées par tous ces milliers de nouveaux emplois créés au sein de l’administration publique. Et par toutes ces entreprises communautaires qui vont être épaulées par l’Etat. On ne perd donc rien à attendre, et à espérer un renversement de tendance qui tarde à venir depuis.

I. B.   (avec Tap).

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Tunisie │ 3 400 migrants rapatriés depuis le début de l’année, et après ?

30. Mai 2025 um 10:31

On connaît certes le nombre de migrants irréguliers rapatriés de Tunisie avec l’aide financière et logistique de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), mais connaît-on celui de leurs semblables qui restent au pays, dans des conditions de précarité et d’insécurité, tout en caressant l’espoir de rejoindre un jour l’Europe par voie maritime ? On ne règle pas ce problème en reportant sans cesse sa solution. (Ph. Les migrants font des enfants apatrides, comme eux).

Imed Bahri   

«Quelque 3 400 migrants irréguliers ont volontairement quitté la Tunisie depuis le début de l’année», a déclaré sur Radio Sfax, jeudi 29 mai 2025, le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, qui a précisé que les autorités «organisent actuellement deux vols de rapatriement volontaire chaque semaine, en plus de nombreux départs individuels».

«Avant-hier, un vol spécial a été organisé au départ de l’aéroport de Tunis-Carthage et un autre est prévu aujourd’hui [jeudi], toujours dans le cadre des rapatriements volontaires», a indiqué M. Jebabli, ajoutant que la Tunisie a réussi à renforcer les contrôles aux frontières, contribuant à limiter l’entrée des migrants irréguliers par voie terrestre et leur départ vers l’Europe par voie maritime.

Une zone de transit vers l’Europe

Selon le porte-parole de la garde nationale, de plus en plus de migrants comprennent désormais que la Tunisie n’est pas une zone de transit vers l’Europe. Ils tentent donc d’atteindre d’autres côtes en dehors de la Tunisie pour tenter de traverser la Méditerranée, a expliqué Jebabli, en citant, également, l’opération en cours de démantèlement du camp de fortune des migrants irréguliers installé à El-Amra, à 21 km au sud de Sfax, sur un terrain appartenant à l’Etat sur un site hébergeant environ 3.000 migrants. «L’Etat agit avec fermeté pour rétablir l’ordre, récupérer les biens publics et restituer les biens privés à leurs propriétaires légitimes», a déclaré le porte-parole, soulignant que l’évacuation se déroulait pacifiquement, suite à des négociations avec les migrants. L’opération implique plusieurs agences du ministère de l’Intérieur, ainsi que le Croissant-Rouge tunisien, les Scouts tunisiens et les autorités locales de Sfax.

Cependant, les autorités tunisiennes ne disent généralement pas où les migrants expulsés des camps démantelés sont relocalisés, ni combien d’entre eux se trouvent encore sur le sol tunisien.

Elles ne communiquent pas non plus sur le nombre de migrants, subsahariens ou autres, provenant d’autres régions, résidant irrégulièrement dans notre pays, et qui continuent de vivre dans des conditions de grande précarité, à El-Amra ou Jebeniana, où ils sont très visibles, en raison de leur rassemblement dans des camps de fortune, et partout ailleurs dans le pays, où ils tentent de vivoter comme ils peuvent dans un dénuement total.

De la poudre aux yeux

Pour un camp démantelé ici, combien d’autres sont érigés aussitôt après là-bas ? Cela aussi M. Jebabli ne nous le dit pas, mais on peut aisément deviner le sort des migrants que l’on déplace sans cesse : ils vont de rassembler ailleurs.

Aussi les opérations, très médiatisées, de démantèlement des camps de migrants sont-elles de la poudre aux yeux, pour dire que les autorités font quelque chose pour calmer la colère des citoyens qui ne peuvent plus accéder à leurs champs. Sauf qu’entre une opération et une autre, rien ne change en réalité et le problème est simplement déplacé et sa solution reportée aux calendes grecques. Car que disent les migrants déplacés quand on les interroge – et on le fait rarement ? Ils demandent au gouvernement tunisien de les laisser partir en Europe, ou de leur permettre de travailler sur place, de louer des maisons, de vivre et de faire vivre leurs familles, d’autant que beaucoup d’entre eux sont en couple et ont des enfants en bas âge, pour la plupart nés sur le sol tunisien, et non enregistrés auprès des services civils.

Les dindons de la farce

Ces apatrides vivant parmi nous, qui n’ont pratiquement aucun droit et dont le nombre exact reste un secret bien gardé, ne sont pas tous candidats au rapatriement volontaire, et même s’ils l’étaient, aura-t-on sérieusement les moyens de les rapatrier tous ? Les empêcher de rejoindre l’Europe en renforçant les contrôles sécuritaires au niveau des côtes tunisiennes, tout en menaçant de sanctionner ceux qui les font travailler ou leur louent des maisons ne réglera pas le problème qu’ils posent au pays. Cela, au contraire, compliquera la situation pour eux et pour les populations locales qui sont souvent confrontées à leur présence massive, ici ou là, au gré de leurs déplacements, spontanés ou forcés.

En définitive, seuls les Européens tirent bénéfice de cette situation inextricable, puisque les flux des migrants irréguliers en provenance de la Tunisie ont fortement baissé ces deux dernières années, et ils ne cessent d’ailleurs de le crier sur tous les toits, avec force chiffres, en formant le souhait de renforcer leur coopération sécuritaire avec la Tunisie. Mais que gagne, réellement, la Tunisie au renforcement de cette coopération ? Rien, que davantage de problèmes sur les bras, tout en étant dénuée des moyens financiers et logistiques pour y faire face. Les Tunisiens sont donc, jusqu’à preuve du contraire, les dindons de cette farce, dont les premières victimes restent les migrants irréguliers : une sous-humanité abandonnée à son sort par un Nord prospère, repu et égoïste.

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Tunisie │ Hausse de 57,2% des exportations d’huile d’olive conditionnée

30. Mai 2025 um 09:25

Le volume d’huile d’olive conditionnée exportée de Tunisie jusqu’à fin avril 2025 a augmenté de 57,2%, par rapport à la même période de l’année dernière. Les principaux marchés de destination sont le Canada, les États-Unis, l’Union européenne et les pays du Golfe.

Ce chiffre a été présenté lors d’une réunion du Conseil tunisien de l’huile d’olive conditionnée, qui a porté sur les derniers développements de la saison d’exportation de ce produit spécifique 2024-2025, présidée par le chef de cabinet du ministre de l’Industrie, Afef Chachi Tayari, en présence de représentants des structures d’appui et des professionnels.

Le Conseil a également passé en revue la mise en œuvre de la campagne de promotion d’intérêt public 2025 pour l’huile d’olive conditionnée, visant à renforcer davantage le positionnement de ce produit sur les marchés étrangers prometteurs, à promouvoir l’origine tunisienne et à diversifier les destinations d’exportation, d’autant que les Etats-Unis viennent d’imposer des droits de douane de 28% aux produits en provenance de la Tunisie.

Le Centre technique de l’emballage (Packtek) est chargé de préparer le programme publicitaire et promotionnel pour la participation aux grandes foires internationales, telles que l’Exposition internationale de l’industrie alimentaire à Dubaï et le Food and Beverage Show à Londres, d’organiser un événement promotionnel pour l’huile d’olive tunisienne en l’honneur du corps diplomatique accrédité en Tunisie et d’inviter des délégations commerciales européennes en Tunisie dans le cadre du projet de coopération Exporti.

La réunion a également présenté le Guide de procédure pour l’attribution et le décaissement des subventions du Fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée (Foprohoc), qui vise à simplifier les procédures d’enregistrement et de décaissement des subventions. Ce guide sera adopté dans le cadre de la digitalisation des procédures d’accès aux soutiens du fonds.

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Nouvelle │ Méditations d’un homme seul

30. Mai 2025 um 08:35

L’auteure de cette nouvelle est journaliste et écrivaine. Après ‘‘Tine wa bellawr’’ (Argile et verre, 1994), Alia Rhaiem a publié ‘‘El khaïba tasbok el maout’’ (La déception devance la mort, 1997) et ‘‘Ismek la yadolou alaïk’’ (Ton nom n’informe pas sur toi, 2001), qui lui valut le Prix Zoubeïda-Bchir de création féminine la même année, et ‘‘Selfie’’ (2021). Elle anime et produit une émission à la Radio Monastir joliment baptisée ‘‘Arouss El Bahr’’ (La Sirène).

Nouvelle de Alia Rhaïem

Il s’est choisi un endroit où le soleil cogne avec ses rayons brûlants et provoque des maux de tête, tira la chaise et s’assit paresseusement comme une cigogne triste, appela le serveur, lui demanda un café express sans sucre, puis alluma une cigarette et se mit à faire, avec les volutes, des images de ce qui le tourmente et l’angoisse.

Il se mit, pris par l’évanescence qui envahissait ses yeux, à suivre la vie dense, en marche, devant lui, avec son habillement et son rythme routinier…C’est l’une des rues qui étouffent par ces foules de gens et de corps, jusqu’à mourir, quand la nuit leur apporte remède et tranquillité. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elles se libèrent des souillures de cette vie.

Il lui vint à se demander : D’où viennent tous ces gens ? Pourquoi courent-ils si vite ? Quel événement urgent les attend ? Où vont-ils ? Forcément, ce n’est pas vers chez eux ou vers leur travail, sinon, ils auraient marché plus lentement comme lui. Et tous ces moteurs qui vrombissent nerveusement et remplissent l’espace de leur fumée noire ! Ne connaissent-ils pas la panne ? Ne sont-ils pas las de fonctionner ? Ne peut-on s’en passer, ne serait-ce qu’un seul jour ? D’où viennent-ils avec toutes ces voitures ? Tiens ! Ce jeune homme, par exemple et – ils sont nombreux ses semblables -, regarde comment il s’assoit derrière le volant paisiblement, il porte des lunettes noires, pose tantôt sa main gauche sur la porte, tantôt, il la soulève pour ranger les mèches de ses cheveux que défait l’air. Sa voiture est parmi les modèles les plus récents, d’où a-t-il ça ? Est-ce un cadeau d’anniversaire ? Sans nul doute, c’est un cadeau de papa et maman.

Il ne souvient pas que sa famille ait fêté son anniversaire une fois, si elle l’avait fait, elle aurait été contrainte d’en fêter cinq autres. Et cette femme qui profite du feu rouge pour s’assurer à travers le rétroviseur que son maquillage est sauf, où va-t-elle avec cette robe déshabillée qui ne peut retenir ses seins rebelles, pendant que certains passants qui traversent, la fixent de leurs regards brûlants. Peut-être va-t-elle chez la coiffeuse ou chez un dentiste ou peut-être, a-t-elle simplement fui les murs de sa maison ?

Et ce vieillard avec sa Mercedes noire, ne craint-il pas l’assaut du policier parce qu’il a grillé le feu rouge ? Est-ce qu’il était vraiment pressé ? Peut-être a-t-il un rendez-vous avec une jolie fille de l’âge de l’une de ses filles ou peut-être une affaire commerciale l’attend, dont il va tirer des bénéfices énormes, ce qui ne signifie rien, à côté de sa fortune parsemée à travers les banques.

Quoi ! Et si le ciel répond un jour à ses supplications et lui prodigue des dons un jour ? Une voiture de luxe, de l’argent et beaucoup d’autres choses. Si cela se réalisait, il inverserait sa vie, sens dessus dessous, il commencerait par quitter la maudite Meherzia pour se chercher une épouse avec laquelle il profiterait du bien-être et du bonheur. Il répudierait aussi l’administration sinistre, avec ses bureaux et leur odeur humide et triste, il ouvrirait une agence pour import-export, il voyagerait, il créerait ce qui étonne !

Deux adolescentes qui traversaient la rue, attirèrent son attention, elles se déhanchaient toutes désirables, tuant les âmes frustrées avec leurs hauts talons et leurs robes courtes qui laissaient entrevoir au-dessus de leurs genoux une chair tendre, il les fixa du regard, les prit en pitié, car il était évident qu’elles s’efforçaient de paraître plus grandes que leur âge, il pensa leur adresser un sourire discret, mais son sourire lui échappa, rencontra l’une d’elles, elle le fusilla d’un regard méprisant et lui jeta un peu de son venin :

– La vieillesse et la malfaisance !

Il maudit son geste vil, maudit les traits de la vieillesse dans sa mèche, ils déforment la vérité de son âge réel. Quarante trois ans, ça signifie quelque chose, ça ? Un âge frêle, dans lequel il n’a rien obtenu de l’expérience de la vie ni du plaisir de la jeunesse ; Il ne se souvient pas qu’il ait poursuivi les filles comme le font ses semblables, il n’a pas invité l’une d’elles à voir un film pour profiter, dans l’obscurité de la salle, de toucher ses doigts tremblants. Sa pudeur le retenait de courtiser les jeunes filles. Comme il était furieux des rires de ses camarades de lui !

Le croassement de Meherziya le poursuivait dans son refuge sous le soleil, lui gâchait son évasion. Personne d’autre comme elle, ne lui a bousillé sa vie, une femme obstinée qui ne cesse de l’épuiser par son mauvais caractère, son exigence insistante, elle l’a poussé à travailler en dehors des horaires administratifs afin de gagner plus d’argent et parvenir au rang de sa sœur, mariée à un homme d’affaires. Pourquoi n’avait-elle pas bougé elle-même et fait fonctionner son esprit stupide, alors que la machine à coudre croupit dans un coin dans la salle de séjour ? Mais pour qui laisserait-elle les réunions de femmes, comment pourrait-elle savoir qui se marie, qui divorce, qui voyage, qui décède, qui…

Sa grande méchanceté, sa ruse, l’ont poussée à chercher par tous les moyens une possibilité de se débarrasser de sa mère âgée. Elle n’était pas gênée, lui avait demandé de l’emmener à un asile de vieillards pour se reposer de son radotage qui dérangeait sa maison tranquille. Il ne peut trahir sa mère, coûte que coûte, il lui restera fidèle, jusqu’à son dernier jour, il est le fils aîné, le seul qui reste dans la ville parmi les cinq autres frères, dispersés pour leur travail à travers le vaste pays. En outre, sa mère déteste de quitter son lieu de naissance et être coupée du jardin de ses souvenirs, de cette maison qu’elle a cédée à Meherziya qui l’avait persuadée qu’elle était la belle-fille idéale.

Maudite Meherziya ! Maudite avec ses pensées malsaines, son égoïsme extrême, sa langue de vipère, ses propositions malveillantes auxquelles il se sent contraint de se soumettre pour mériter la paix de sa mère. Elle lui imposa une fois de suivre un certain régime pour maîtriser le sexe de la progéniture qui arrive.  Elle détestait que la maison se remplît de garçons. Malgré cela, un quatrième garçon est né, défiant l’insolence de la mère et toutes les ordonnances médicales.

Comme il désirait, lui aussi, avoir une jolie fille qui lui aurait procuré de la tendresse par sa douceur et sa finesse féminine, il aurait joué avec ses cheveux longs et lisses, il lui aurait acheté des robes brodées de couleurs printanières, elle aurait posé sur sa joue un baiser d’amour et de reconnaissance, il l’aurait appelée Latifa, il aurait demandé à Dieu qu’elle n’hérite rien des caractères de sa mère tyrannique.

Il se secoua à sa place, revenu à lui par l’écho de rires hystériques venant de la table à côté. Qu’est-ce qui les fait rire ? Comment trouvent-ils la voie vers ces atmosphères joyeuses si facilement ? Quand a-t-il perdu, lui, sa capacité de rire ? Les raisons du bonheur ont-elles disparu de sa vie, à cause du nombre de ses soucis et de ses problèmes ?

Il appela le serveur de nouveau, commanda un deuxième express, regarda sa montre. Il est neuf heures et demie du matin. Son chef de service accourra vers lui pour l’interpeller avec insistance, lui, qui n’a jamais été en retard, au point où ses collègues règlent leur montre sur son rythme, il inventera une mauvaise excuse comme Meherziya qu’il épousa de force, il dira : Meherzia est tombée dans le puits, s’est brûlée avec le gaz, une voiture l’a heurtée, peu importe, il trouvera l’excuse qui convienne, c’est sûr.

Quand il était petit enfant, longtemps, il désirait arriver à l’école, le matin, en retard. Parfois, il prétendait être malade afin d’attirer l’affection de sa mère, mais son père restait tout le temps aux aguets, l’attrapait et le tirait par en-dessous de la couverture et n’avait l’esprit tranquille qu’en le voyant entrer en classe. Comme il aurait aimé être l’un des costauds de sa classe, ayant leurs muscles, leur insolence et leur mode de vie ! Il les regardait d’un œil admiratif et envieux car tout dans sa vie marchait selon un rythme ordonné, il détestait que les maîtres lui tapent sur l’épaule et le considèrent comme un exemple de l’élève parfait et poli.

Il alluma sa cinquième cigarette depuis qu’il est arrivé au café, ferma les yeux, se donna l’illusion qu’il voguait dans le ciel vaste. Qu’en est-il s’il devenait deux ailes, combien il serait heureux s’il pouvait voler un jour ! Il s’enfuirait loin, se cacherait dans l’extrême pays, peut-être, atterrirait-il dans le désert. De toute façon, ce désert avec ses sables et ses dunes, serait plus clément que la maison de Meherziya.

Soudain, il sursauta, effrayé, il sentit un petit corps marcher sur son pied, fixa la terre et vit une grenouille égarée, entrant se promener dans un monde dans lequel elle n’avait rien à faire, il se mit à la fixer avec beaucoup de tendresse, aurait aimé la tenir et caresser sa peau lisse, même si cela le répugnait.

La dernière fois qu’il a eu affaire aux grenouilles, c’était quand il avait dix ans, il sortit avec les enfants du quartier par un soir d’hiver à leur recherche dans les marais, il était le seul qui a eu la chance d’en trouver une, il l’emmena, triomphant à la maison, la tête couronnée.

Son jeu enfantin morbide lui inspira de soumettre la grenouille à une expérience excitante, il la mit sous le sapin et remplit sa bouche d’eau, elle s’est mise à gonfler peu à peu, jusqu’à ce que son volume doublât et finit par éclater, les entrailles toutes dehors, son père descendit avec un gros bâton, se mit à le frapper fort et faillit lui briser le dos.

Avec les brises de l’enfance, un jet de bonheur délicieux le traversa, mais vite devint un regret enfoui, – où en–est-il de son enfance, de son jeu ? – les jours passèrent et se succédèrent sans qu’il s’en aperçoive, firent de lui cet adulte triste, posé ici lourdement, cherchant dans les rayons du soleil une quelconque  chaleur, après l’avoir perdue chez lui.

Le temps s’écoulait autour de lui, épais, s’en allait avec la moitié du matin, il ne pensait pas encore rejoindre son travail, peut-être n’y pensait-t-il plus du tout, ni même revenir chez lui. Mehreziya le recevra avec ses complaintes continuelles à propos des enfants et de sa mère, elle le harcèlera de questions, il n’aura aucune envie de lui répondre ni de parler avec qui que ce soit.

Il sortit un peu de monnaie de sa poche, la posa sur la table puis disparut dans la foule compacte de la longue avenue, se heurtant à l’un, une fois, à une autre, d’autre, s’excusant bêtement, poursuivant sa marche, de nouveau.

Nouvelle extraite de ‘‘Tine wa bellawr’’ (Argile et verre), 1994.

Traduite de l’arabe par Tahar Bekri Copyright Tahar Bekri

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La Marsa accueille le 5e Demo Day dédié aux industries culturelles

30. Mai 2025 um 08:12

Des projets dans le secteur des industries culturelles et créatives ont été présentés à la clôture de la cinquième édition de Demo Day organisée, jeudi 29 mai 2025, au pôle de créativité et des arts numériques Makan, au centre Fadhel Ben Achour pour la culture et l’art, à la Marsa.

Les projets finalistes sont Abara by Kortable de Cyrine Abidi, Ecume: digital cultural Lab de Nadia Bouzgarrou, Tripago Services d’Itimed Gachita, Aktay de Cyrine Louati, Ktebi Ktebek de Mohamed Boumaiza, Aroui de Montassar Amiri et Buildo de Yasmine Dhibi.

A cette occasion, des prix honorifiques ont été attribués à trois projets sélectionnés par un jury et le vote du public présent.

Cette sélection de projets dans le domaine des industries culturelles créatives et numériques a été présentées devant un public composé d’investisseurs, de partenaires et de décideurs, dans une perspective de mise en réseau, d’échange d’opportunités et d’ouverture de nouveaux horizons.

Demo Day est un programme d’incubation de projets est un événement annuel organisé par le Centre international de Tunis pour l’économie culturelle numérique (TICDCE) relevant du ministère des Affaires Culturelles.

A cette occasion, la directrice du TICDCE, Salwa Abdelkhalek, a présenté ce programme couronnement de six mois de formation durant lesquels de jeunes startuppeurs ont bénéficié d’un accompagnement spécifique.

Elle a souligné que ces projets finalistes «constituent des modèles pour la valorisation du patrimoine et des arts à travers la technologie à même de contribuer à la promotion de la culture nationale et générer la richesse dans l’économie circulaire». Ce concept encourage notamment le recyclage des biens de consommation.

Depuis sa création en 2019, le Ticdce a œuvré à soutenir les jeunes porteurs de projets en vue de transformer leurs idées créatives, en des projets économiques durables grâce à un accompagnement total sur le plan scientifique, technologique et juridique ainsi que le marketing, a-t-elle indiqué.

La directrice du TICDCE a fait savoir que l’accompagnement du Centre consiste à connecter les startuppeurs avec les mécènes et bailleurs de fonds en plus de leur accorder un soutien logistique constant qui les aiderait à se positionner sur la scène économique et culturelle.

La cérémonie était marquée par la présentation de trois projets lauréats du récent hackathon immersif visant à valoriser le patrimoine par le biais du numérique : Explorer, Minerva et Salakta art story.

Tenu du 15 au 18 mai, ce hackathon a eu lieu à l’occasion de la clôture la 34e édition du Mois du Patrimoine au Musée archéologique de Salakta, près de Mahdia. Cet évènement est une initiative de trois établissements publics relevant du ministère des Affaires Culturelles, à savoir le TICDCE, la Cité de la Culture et l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (AMVPPC).

Dans la continuité du partenariat du TICDCE avec les anciens startuppeurs, il y a eu la présentation d’un nouveau projet de Vegabook, une start-up soutenue lors de la deuxième édition du Demo Day.

Le TICDCE est un Incubateur des projets innovants et des startuppeurs actant dans le domaine de la culture. Il s’agit d’un Centre technique de développement de la culture et des nouvelles technologies qui s’y attachement et un espace de formation et de promotion de la culture par la technologie.

Son programme Demo Day offer de larges perspectives pour le développement des idées innovantes et la concrétisation de projets en lien avec le patrimoine et les arts, par le biais de technologies numériques de pointe.

D’après Tap.

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Enquête │ Les ratés de la nouvelle réglementation sur les chèques

30. Mai 2025 um 07:48

Depuis la mise en application de la nouvelle réglementation sur les chèques, l’espèce reste le mode de paiement privilégié des Tunisiens, avec un pourcentage de 47%, c’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), dont les résultats ont été publiés le 27 mai 2025.

Les virements et lettres de change occupent la deuxième place (16% chacun), indique l’IACE dans son enquête dédiée à l’évaluation de cette nouvelle réglementation des chèques auprès des consommateurs. 

Menée un mois après l’entrée en vigueur de la réforme (2 février 2025), auprès de 1100 utilisateurs réguliers de chèques majoritairement âgés de 30 à 50 ans, avec une prédominance de revenus situés entre 1000 et 3000 dinars (61%), l’enquête a mis en lumière le faible recours au nouveau chèque (7%).

Selon l’IACE, ce constat souligne le besoin d’accompagnement pédagogique, de simplification des procédures, voire d’incitations concrètes pour favoriser l’adoption du nouveau système de chèque.

Il révèle, également, un temps d’adaptation incompressible entre le changement réglementaire et sa réelle appropriation par les usagers.

Enfin, la quasi-inexistence de la domiciliation (0,4%) dans les réponses suggère une absence de culture de l’automatisation des paiements, alors même que ces derniers offrent des avantages en termes de régularité et de traçabilité.

Avant la mise en application de la nouvelle réglementation sur les chèques, les paiements scripturaux étaient dominés par le virement bancaire, suivi du chèque, puis du prélèvement automatique et enfin de la lettre de change.

Bouleversement des habitudes de paiement scriptural

Selon les résultats de l’enquête, le classement des paiements scripturaux s’est inversé aujourd’hui. Ainsi, les lettres de change et les virements (16%) partagent, désormais, la première place, devant la carte bancaire (14%), le nouveau chèque (7%) et la domiciliation (0,4%). Pour l’IACE, ce changement témoigne d’un bouleversement des habitudes de paiement scriptural suite à la réforme.

Par ailleurs, la part relativement élevée des virements et effets de commerce suggère que, dans les milieux professionnels, des mécanismes de substitution au chèque ont été intégrés, souvent par nécessité. 

S’agissant de difficultés rencontrées par les consommateurs depuis l’introduction de la nouvelle réglementation encadrant l’usage des chèques, une part significative des répondants déclare avoir rencontré des difficultés pour effectuer certains paiements. Ainsi, 47% des personnes interrogées indiquent qu’elles ont rencontrées «parfois» des difficultés. Seuls 27% déclarent n’en avoir jamais rencontré, dans ce contexte.

Ces chiffres montrent que, bien que la réforme soit récente, elle a déjà un impact tangible sur les habitudes de consommation et la fluidité des transactions, estime l’Institut.

29% des consommateurs ont renoncé ou reporté un achat prévu

Au-delà des choix de moyens de paiement, l’enquête a, également, porté sur l’impact de la nouvelle réglementation sur les intentions d’achat des consommateurs ainsi que sur l’évolution des prix des produits particulièrement sensibles à l’achat par chèque.

L’objectif était de comprendre si la mise en place de la nouvelle réglementation avait eu pour effet de freiner certains actes de consommation, notamment dans les cas où les chèques étaient auparavant utilisés pour faciliter ou planifier des achats.

Il en ressort qu’une part significative des répondants, soit 29%, souligne avoir renoncé ou reporté un achat prévu depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi.

L’IACE estime que ce chiffre traduit «un effet dissuasif non négligeable», possiblement lié à l’incertitude ou à la complexité perçue des nouvelles modalités d’utilisation du chèque.

L’analyse croisée des données révèle que la réforme, bien qu’uniforme dans son application, produit des effets différenciés selon les niveaux de revenu, affectant particulièrement les classes moyennes dépendantes des paiements à crédit.

En fait, 88% des consommateurs aux revenus moyens (1000–3000 D), ont renoncé à un achat, révélant leur forte dépendance au chèque comme moyen de paiement différé.

À l’inverse, les autres tranches de revenu semblent moins affectées, bien que les plus aisés (43%) expriment, aussi, une certaine réticence, probablement liée à des changements dans les pratiques commerciales. Cette évolution risque d’impacter directement des secteurs clés tels que l’électroménager, l’ameublement ou la santé, historiquement soutenus par la souplesse du paiement par chèque, un levier qui contribuait à maintenir la dynamique de la demande.

En effet, lorsqu’il s’agit d’achats à montant élevé (ameublement, électroménager, voyage, soins…), seuls 21% des sondés déclarent avoir réalisé ce type d’achat au cours du mois écoulé. Plus de 50% d’entre eux ont eu recours au paiement en espèces, ce qui confirme encore une fois, la prédominance du cash, même pour des montants importants.

Interrogés sur leurs références en matière de paiements futurs, 58% des répondants déclarent opter pour les paiements par téléphone mobile. Vient ensuite la carte à débit différé (34%), perçue comme un bon compromis entre maîtrise budgétaire et souplesse dans les paiements. Enfin, 2% des sondés veulent revenir à l’ancien chèque.

Selon l’IACE, cette enquête révèle une transition «rapide» mais «contrastée» des habitudes de paiement. «Si une majorité de consommateurs semble s’adapter en recourant à des solutions alternatives, une partie de la population éprouve des difficultés d’adaptation, voire manifeste un désengagement économique temporaire, révélateur d’un risque d’exclusion financière».

Il a, dans ce contexte, mis l’accent sur l’importance de réviser la réglementation encadrant les moyens de paiement de substitution, en tenant compte des évolutions technologiques et des standards internationaux.

L’Institut a, aussi, souligné l’impératif d’accompagner toute réforme par des mesures d’inclusion numérique, des campagnes pédagogiques ciblées et des dispositifs transitoires adaptés, pour garantir une adoption équitable et éviter l’exclusion de publics fragiles.

«Il est essentiel d’assurer un suivi continu de l’évolution des usages, afin d’évaluer à moyen et long termes les effets de cette transformation réglementaire sur l’économie et la société», a conclu l’IACE.

D’après Tap.

Lire l’enquête sur le site de l’IACE.

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Emira Dakhlia en demi-finale du concours “La route vers Yalta” 2025 à Moscou

30. Mai 2025 um 06:54

Lors du prestigieux festival-concours international de chant “La route vers Yalta” 2025 à Moscou, la mezzo-soprano tunisienne Emira Dakhlia a brillamment représenté son pays.

Face à une concurrence acharnée de 160 participants issus de 55 pays, Emira Dakhlia, déjà lauréate de plusieurs concours internationaux de chant, a su se distinguer dès les ph ases préliminaires.

La finale, qui s’est déroulée au sein du majestueux Palais d’État du Kremlin devant plus de 6 000 spectateurs, a été un moment d’exception. Emira Dakhlia a partagé la scène avec le célèbre basse Askar Abdrazakov, offrant une interprétation inoubliable qui a conquis le public et le jury.

Le jury, composé d’éminentes personnalités de la culture russe, a salué l’exceptionnelle performance d’Emira Dakhlia, soulignant sa capacité à «remplacer un chœur entier» et à interpréter l’œuvre «d’une manière inédite et bouleversante». Cette prestation lui a valu une seconde place, un exploit remarquable pour une première participation tunisienne à cette compétition. Au même moment, à Paris, une de ses élèves, Iris Hayouni, âgée de 18 ans, et également lauréate de concours internationaux, remportait un prix spécial lors du concours international de chant lyrique ‘‘Africa Lyric’s Opera’’. Ce n’était pas la première participation de la Tunisie à ce concours mais le premier succès qui illustre l’excellence de l’enseignement vocal.

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