La troisième audience du procès dit de «complot contre la sûreté de l’État» s’est ouverte, ce vendredi 18 avril 2025, au tribunal de première instance de Tunis, en l’absence de la majorité des accusés. ٍVidéo.
Peu avant l’ouverture de l’audience, des familles de détenus, soutenues par des militants politiques, ont organisé un sit-in pour réclamer des procès en présence des accusés et demander leur libération.
Les proches des accusés ont scandé des slogans appelant à une «justice équitable et indépendante».
L’audience s’est déroulée sous haute surveillance. L’accès à la salle a été interdit aux journalistes, militants politiques et membres de la société civile. Seuls les avocats et un membre de chaque famille d’accusé ont été autorisés à y accéder.
Les journalistes ont protesté contre cette décision en organisant un rassemblement devant le tribunal, appelant à leur permettre de couvrir le procès et d’informer l’opinion publique sur ses différentes étapes et détails.
Le tribunal avait décidé la tenue des audiences à distance pour les accusés jusqu’à l’émission d’une décision finale sur l’ensemble du dossier. Une décision contestée par la défense, qui a insisté lors des deux précédentes audiences sur la présence physique des accusés en salle pour pouvoir se défendre dans un procès digne de ce nom.
Les avocats ont déclaré dans leurs plaidoiries que les accusés attendent, depuis l’ouverture de l’affaire il y a deux ans, de pouvoir comparaître devant la justice et être entendus directement. Pour eux, un procès à distance ne garantit pas les conditions d’un procès équitable.
Dans une correspondance adressée à l’Ordre des avocats, la présidence du tribunal a justifié sa décision par «l’existence d’un danger réel», décision qui s’applique également aux affaires pénales prévues devant le Pôle judiciaire antiterroriste durant le mois de mars 2025.
La juridiction a fondé sa décision sur l’article 73 de la loi relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, ainsi que sur l’article 141 bis du Code de procédure pénale relatif à la possibilité d’un procès à distance.
L’affaire remonte à février 2023, date à laquelle des hommes politiques, responsables, anciens ministres, avocats et hommes d’affaires ont été arrêtés pour des accusations liées notamment à la «formation d’une entente pour comploter contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État».
Selon le dossier de l’accusation, on reproche aux prévenus ou à certains d’entre eux d’avoir eu des rencontres avec des diplomates étrangers accrédités en Tunisie, or, aucun de ces diplomates, qui auraient comploté contre la Tunisie, n’est poursuivi par la justice. Pour les avocats, cet élément prouve, à lui seul, que les accusations ne reposent pas sur aucun fait matériel tangible.
Cette affaire implique 40 accusés, dont 9 sont actuellement en détention. Parmi eux, figurent des hommes politiques, d’anciens responsables, des avocats et des hommes d’affaires, notamment Ridha Belhadj, ancien directeur de cabinet de l’ancien président Beji Caïd Essebsi, Ghazi Chaouachi, ancien secrétaire général du parti Attayar et ancien ministre, Issam Chebbi, secrétaire général du Parti républicain, Abdelhamid Jelassi, ancien dirigeant (démissionnaire) du mouvement Ennahdha, Sayed Ferjani, dirigeant du même parti, Jawher Ben Mbarek, professeur universitaire et activiste politique, les hommes d’affaires et activistes politiques Kamel Eltaief, Khayam Turki et Ridha Charfeddine. Tous ces prévenus sont en détention. D’autres sont en liberté, notamment l’ancienne députée Bochra Belhaj Hmida, l’activiste Chayma Issa et le philosophe français Bernard-Henri Lévy, lui aussi cité dans le dossier.
La troisième et dernière phase du programme de renforcement des capacités «Plongez dans le patrimoine» dans la région arabe aura lieu à El Jem en Tunisie : du 19 au 23 mai 2025. L’atelier se concentrera sur l’amphithéâtre d’El Jem (photo), site du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.
Les précédentes sessions ont été tenues à Oman (mars 2023) et en Arabie Saoudite (octobre 2024),
Consacré à la documentation numérique des sites du patrimoine mondial dans la région arabe, cet atelier final à El Jem est organisé en collaboration avec l’Institut national du patrimoine (INP), dans le cadre plus large du projet «Plongez dans le patrimoine», financé par l’Unesco et le Royaume d’Arabie Saoudite.
Un appel à candidatures a été lancé à destination des professionnels du patrimoine, des gestionnaires de sites et des étudiants de la région arabe engagés dans la gestion des données du patrimoine numérique à travers leurs travaux universitaires, de recherche ou professionnels.
Les participants bénéficieront d’une combinaison de formation théorique et d’expérience pratique en photogrammétrie, utilisant des drones, des scanners laser et des caméras spécialisées, ainsi que des instructions sur le traitement des données collectées sur le terrain.
L’objectif de l’atelier est de fournir aux gestionnaires de sites et aux professionnels émergents des compétences pratiques et une connaissance approfondie des flux de travail de documentation numérique pour les sites du patrimoine culturel. Il vise également à promouvoir l’échange de connaissances et l’apprentissage collaboratif, tout en contribuant au développement continu de l’étude de l’Unesco sur les lignes directrices, les normes et les bonnes pratiques pour la conservation numérique et la promotion des sites du patrimoine mondial.
L’initiative «Plongez dans le patrimoine» (2022-2024) est une plateforme innovante qui utilise des technologies numériques de pointe pour élargir l’accès en ligne aux sites du patrimoine mondial et sensibiliser à leur valeur culturelle.
Cette dernière session à El Jem, qui abrite le plus grand amphithéâtre romain d’Afrique du Nord, datant du IIIe siècle, marque également la conclusion du programme de renforcement des capacités dans la région arabe, conformément aux objectifs stratégiques du Centre du patrimoine mondial dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial.
Mise en service, hier, jeudi 17 avril 2025, à la base navale principale de La Goulette (banlieue nord de Tunis) des deux patrouilleurs maritimes «Tazarka» et «Menzel Bourguiba» au sein de la flotte de la marine nationale.
La cérémonie, présidée par le ministre de la Défense nationale, Khaled Shili, s’est déroulée en présence de l’ambassadeur des États-Unis en Tunisie, Joey Hood, du commandant de la 6e flotte américaine et de hauts responsables militaires et civils des deux parties, cite un communiqué du département.
L’entrée en service de ces deux patrouilleurs maritimes intervient dans le cadre de la coopération entre la Tunisie et les Etats-Unis.
À cette occasion, le ministre de la Défense s’est félicité des relations historiques profondes entre les deux pays et de leur partenariat stratégique privilégié fondé sur l’intérêt commun et le respect mutuel, louant le niveau de la coopération bilatérale à tous les niveaux et l’engagement commun de mettre en œuvre la feuille de route 2020-2030.
Tout en rappelant que la Tunisie constitue un facteur de stabilité et source de sécurité dans la région, le ministre a souligné que notre pays est soucieux de booster cette coopération bilatérale au service des intérêts des forces armées tunisiennes, notamment en matière de développement des capacités opérationnelles, d’échange d’expertise dans le domaine de la formation militaire et de fourniture d’équipements et de matériels spécialisés.
Il a ajouté que l’entrée en service de ces deux patrouilleurs ne manquera pas de contribuer à la protection des frontières maritimes de la Tunisie face aux défis sans cesse grandissants et à la diversité des risques et des menaces, tels que la traite des personnes, la contrebande, le crime organisé, la migration irrégulière et le terrorisme.
Pour sa part, l’ambassadeur des États-Unis à Tunis, a souligné que le niveau de coopération en matière de défense entre les deux parties vient démontrer que la Tunisie est un allié principal non membre de l’Otan, mettant l’accent sur son rôle-clé dans le renforcement de la sécurité régionale à travers la lutte contre le trafic maritime illicite et la lutte contre le terrorisme, ainsi que ses contributions en matière de transport aérien pour les missions d’aide humanitaire en Afrique.
Le commandant de la 6e flotte américaine a également mis en valeur le rôle vital que jouent les partenariats solides pour assurer la sécurité maritime, réaffirmant l’engagement de son pays à continuer à collaborer avec la Tunisie au service de la sécurité et la stabilité de la région méditerranéenne.
Kaïs Saïed a attendu quatre jours pour rendre visite à Mezzouna où, le lundi 14 avril 2025, l’effondrement du mur de leur lycée a causé la mort de trois élèves et blessé deux autres âgés de 18 et 19 ans.
Le président de la République s’est rendu, ce vendredi, à l’aube, dans cette petite ville du gouvernorat de Sidi Bouzid, où «il a présenté ses condoléances aux familles des trois élèves», «rencontré des citoyens et écouté leurs préoccupations», indique l’agence Tap.
Des habitants de la région ont lancé, la nuit du jeudi, une campagne de propreté dans les rues qui ont connu, depuis le drame, des protestations nocturnes, marquées par des affrontements entre des jeunes et des forces de l’ordre.
Des composantes de la société civile ainsi que des structures publiques ont participé à cette campagne, ajoute la Tap.
Le drame de Mezzouna a provoqué une vague d’indignation dans tout le pays face à la dégradation des services publics, au manque d’entretien des équipements et à l’indifférence des autorités face aux souffrances des citoyens, notamment dans les régions déshéritées.
Rappelons aussi que l’opinion publique s’est beaucoup indignée, dans les réseaux sociaux, du fait qu’aucun responsable politique, de quelque niveau que ce soit, ne se soit rendu auprès des familles des victimes plusieurs jours après le drame pour panser leurs blessures et essuyer leurs larmes.
Aussi, cette visite du chef de l’Etat est-elle à saluer bien qu’elle soit venue avec un retard certain. Saïed semble vouloir prouver par ce déplacement que ce drame, malgré la colère qu’il a suscitée auprès des citoyens, n’a pas affecté sa popularité auprès du petit peuple, dont il s’est toujours proclamé. Il reste à savoir pourquoi il a effectué cette visite à l’aube, alors que le noir de la nuit tardait encore à se dissiper.
Qui aurait cru qu’en 2025, aux États-Unis, les mêmes questions se poseraient qu’à Naplouse en 2001? Étudier ou se taire? Penser librement ou renoncer à son avenir? La folie ne se cache même plus : elle se proclame en tweets, en décrets, en sanctions.
Khémaïs Gharbi
Il y a des souvenirs qu’on préfère enterrer, parce qu’ils nous confrontent à ce que l’humanité a de plus honteux. D’autres, au contraire, qu’il faut réveiller sans relâche, parce qu’ils éclairent sinistrement notre présent. Entre 2000 et 2005, dans les territoires occupés de Cisjordanie, l’armée israélienne avait décrété la fermeture de toutes les écoles et universités palestiniennes. Pendant cinq longues années, des enfants, des jeunes, des professeurs furent condamnés à l’ignorance, sommés de choisir entre soumission ou enseignement. C’était l’ère des checkpoints, des blindés devant les salles de classe, des livres confisqués comme des armes. Le monde, alors, avait regardé ailleurs.
Soumettre la pensée à la peur
Vingt ans plus tard, c’est dans un tout autre décor que l’histoire semble se rejouer. Non pas sous occupation militaire, mais dans le cœur vibrant d’un pays que l’on appelait, il n’y a pas si longtemps encore, le leader du monde libre : les États-Unis d’Amérique.
Oui, vous avez bien lu. En ce mois d’avril 2025, le président Trump a ordonné le gel de 2,2 milliards de dollars de financement fédéral à l’Université Harvard, menacé son statut d’exemption fiscale, et imposé des conditions délirantes pour l’accueil d’étudiants étrangers, au nom d’une croisade politique. Pourquoi ? Parce que Harvard refuse de plier face aux exigences d’un pouvoir qui entend désormais dicter le recrutement, les contenus académiques, les orientations idéologiques des universités américaines. Parce que Harvard, à l’instar d’autres institutions courageuses, a refusé de réprimer un vaste mouvement étudiant dénonçant le génocide à Gaza. Parce qu’en somme, elle a choisi la conscience plutôt que la compromission.
Et ce pouvoir, n’en doutons pas, veut punir. Il veut soumettre la pensée à la peur, l’indépendance intellectuelle à l’orthodoxie politique. Il veut gouverner non seulement les frontières, mais les esprits.
Qui aurait cru qu’en 2025, aux États-Unis, les mêmes questions se poseraient qu’à Naplouse en 2001? Étudier ou se taire? Penser librement ou renoncer à son avenir?
Chute de la «citadelle du monde libre»
La folie ne se cache même plus : elle se proclame en tweets, en décrets, en sanctions. Elle déclare que Harvard «n’est plus un lieu d’enseignement valable». Elle qualifie de «farce» l’une des plus grandes institutions de savoir au monde. Et ce n’est pas un mauvais rêve, c’est bien la réalité. Une réalité où le pouvoir exécutif piétine les fondations mêmes de la démocratie américaine : la liberté d’expression, l’autonomie des universités, le respect du débat.
Ce qui se joue ici dépasse Harvard, dépasse les États-Unis, dépasse même l’enseignement. Ce qui se joue ici, c’est l’avenir d’un monde où l’on pourra encore penser sans être surveillé, enseigner sans être contrôlé, contester sans être puni.
C’est pourquoi il faut le dire sans trembler : ce pays que l’on regardait hier comme un modèle, devient aujourd’hui une parodie. La «citadelle du monde libre» se transforme en laboratoire de l’orthodoxie. Le pays des campus ouverts devient un champ de bataille idéologique.
Alors non, ce n’est pas seulement l’affaire des Américains. C’est l’affaire de tous ceux qui croient encore que la connaissance libère, que la jeunesse éclaire, que l’université est un sanctuaire.
De Ramallah à Harvard, une même ligne de front s’est dessinée : celle de la liberté contre la peur. Et il n’est plus permis de rester silencieux.
Mais puisque nous savons que ce n’est pas un cauchemar, mais une réalité bien palpable, il nous reste à espérer que cette torture de l’esprit prendra fin au prochain bulletin de vote. Car ce pays, grand à tous points de vue, ne doit pas nous faire oublier qu’il traverse une période difficile, lui aussi — et que le peuple américain, fort de son histoire, est capable de se régénérer. Capable de reprendre la place qu’il symbolise pour l’humanité tout entière, à travers cette belle Statue de la Liberté, qui trône encore sur l’île de Manhattan, momentanément dissimulée par un brouillard — un brouillard que l’on espère voir se dissiper, au plus tôt.
Le second round des négociations entre les Américains et les Iraniens démarrera demain, samedi 19 avril 2025, à Oman. Nul ne sait si ces négociations pourront aboutir à un accord sur le nucléaire iranien et nul ne peut définitivement écarter l’option militaire préconisée par Netanyahu mais que Trump laisse suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des responsables iraniens.
Imed Bahri
Selon une enquête du New York Times, Israël prévoyait une frappe militaire contre des sites nucléaires iraniens dès le mois de mai prochain. Cependant, le président américain Donald Trump a renoncé ces dernières semaines à soutenir ce plan préférant négocier pour le moment avec les Iraniens mais sans écarter définitivement l’option militaire.
L’enquête menée par Julian Barnes, Eric Schmitt, Maggie Haberman et Ronen Bergman précise que la décision de Trump est intervenue après des mois de débats internes à la Maison Blanche sur la question de savoir s’il était préférable de poursuivre la diplomatie ou de soutenir les plans israéliens visant à empêcher Téhéran de développer une arme nucléaire, eu égard l’affaiblissement militaire et économique croissant de l’Iran.
Ces discussions ont mis en lumière les divisions au sein de l’administration américaine, entre un groupe traditionnellement dur et une autre plus sceptique quant à la faisabilité d’une frappe militaire qui pourrait conduire à une guerre plus large sans garantir la fin des ambitions nucléaires de l’Iran.
Selon l’enquête du NYT, les responsables israéliens ont récemment préparé des plans détaillés pour attaquer les installations nucléaires iraniennes avec un soutien potentiel des États-Unis et étaient prêts à les mettre en œuvre en mai. Ils ont exprimé leur optimisme quant à la possibilité d’avoir le feu vert de Washington pour ralentir ainsi la progression de l’Iran vers l’arme nucléaire pendant un an ou plus.
Trump a décidé de suspendre temporairement l’option militaire et d’ouvrir la porte à des négociations avec Téhéran. Selon le NYT, il n’a donné aux Iraniens que quelques mois pour parvenir à un accord.
Plus tôt ce mois-ci, le président américain a informé le gouvernement israélien de sa décision de ne soutenir aucune attaque militaire contre l’Iran pour le moment. Il a discuté de cette décision avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la récente visite de ce dernier à Washington, avant d’annoncer le début des négociations américaines avec l’Iran.
Dans une déclaration faite en hébreu après une réunion au bureau ovale, Netanyahu a déclaré que tout accord avec l’Iran serait dénué de sens et préconisé de faire exploser les installations et démanteler tout l’équipement nucléaire iranien sous la supervision et la mise en œuvre américaines et non de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Israël prévoit depuis longtemps de frapper les installations nucléaires iraniennes et a pratiqué des missions de bombardement pour évaluer l’étendue des dégâts que ces frappes pourraient causer et ce, avec ou sans le soutien des États-Unis. D’ailleurs, l’élan au sein du gouvernement israélien en faveur d’une attaque militaire s’est accru après une série de revers subis par l’Iran l’année dernière.
À la demande de Netanyahu, de hauts responsables israéliens ont présenté à leurs homologues américains un plan préliminaire, combinant un raid commando sur des installations nucléaires souterraines et une campagne de frappes aériennes. Les Israéliens espéraient que des avions américains participeraient à l’opération mais l’armée israélienne a indiqué que les commandos ne seraient pas prêts avant octobre.
Cependant, Netanyahu souhaitait mener l’opération plus tôt, ce qui a incité à se concentrer sur une option alternative: une campagne de bombardements élargie qui nécessiterait également le soutien américain.
Au début, certains responsables américains se sont montrés ouverts à l’étude du plan. Le général Michael Kurilla, chef du commandement central américain, a discuté avec le conseiller à la sécurité nationale israélien Michael Waltz des moyens par lesquels Washington pourrait soutenir toute attaque israélienne potentielle si Trump décidait de mettre ce plan à exécution.
Alors que les États-Unis intensifiaient leurs opérations militaires contre les Houthis soutenus par l’Iran au Yémen, le général Kurilla, avec le soutien de la Maison Blanche, a commencé à déplacer du matériel militaire supplémentaire vers le Moyen-Orient. Washington a envoyé le porte-avions Carl Vinson en mer d’Arabie pour rejoindre le Harry S. Truman en mer Rouge, en plus de déployer deux batteries de missiles Thaad dans la région. Six bombardiers B-2, capables de transporter des bombes de 30 000 livres, ont également été envoyés à Diego Garcia, dans l’océan Indien.
Malgré cette préparation militaire, des doutes ont commencé à émerger au sein de l’administration Trump sur le plan. Lors d’une réunion ce mois-ci, Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national, a présenté une évaluation selon laquelle une présence militaire américaine plus forte pourrait déclencher un conflit plus large avec l’Iran, ce que l’administration ne souhaite pas. Plusieurs responsables ont partagé ses inquiétudes, notamment Michael Waltz, connu pour sa position intransigeante sur l’Iran, qui a exprimé son inquiétude quant au fait que le plan israélien ne réussirait pas sans un large soutien américain.
Entre-temps, des signes d’ouverture iranienne aux négociations ont commencé à apparaître. En mars, Trump a envoyé une lettre proposant des négociations directes avec Téhéran. Bien que le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, ait semblé rejeter la proposition, un haut responsable iranien a ensuite répondu par un message indiquant une acceptation tacite de pourparlers indirects.
Aujourd’hui encore, le débat continue de faire rage au sein de l’équipe Trump sur la forme d’un accord acceptable avec l’Iran. Lors d’une visite en Israël, le général Kurilla a informé les responsables locaux que la Maison Blanche avait décidé de suspendre le projet d’attaque contre des installations nucléaires. Netanyahu a ensuite appelé Trump le 3 avril mais ce dernier a préféré ne pas discuter de la question par téléphone et l’a invité à se rendre à Washington. Netanyahu est arrivé le 7 avril et, le lendemain, Trump a officiellement annoncé le début des négociations avec l’Iran sans exclure une option militaire, déclarant: «Si une intervention militaire est nécessaire, nous interviendrons. Israël dirigera, bien sûr, le processus».
Après la réunion, Trump a chargé John Ratcliffe de se rendre en Israël. Le directeur de la CIA a rencontré Netanyahu et le chef du Mossad David Barnea pour discuter de divers scénarios notamment des frappes militaires, des opérations secrètes ou un renforcement des sanctions contre l’Iran.
Ces rencontres s’inscrivaient dans le prolongement d’un débat de longue date que Netanyahu avait eu avec les présidents américains pendant près de deux décennies dans le but de pousser Washington à soutenir une frappe militaire contre l’Iran. Face à la diminution du soutien, Netanyahu s’est concentré sur la conduite d’opérations secrètes notamment l’assassinat de scientifiques nucléaires iraniens et le sabotage d’installations sensibles. Toutefois, même si ces efforts ont pu retarder le programme nucléaire iranien, celui-ci est désormais plus proche que jamais de produire au moins six bombes nucléaires en un an.
Les responsables américains affirment qu’Israël, à lui seul, ne peut pas lancer une frappe dévastatrice sur les installations nucléaires iraniennes en utilisant uniquement une campagne de bombardements. L’Etat hébreu a demandé à plusieurs reprises la bombe bunker buster de 30 000 livres fabriquée aux États-Unis mais ne l’a pas encore reçue.
Israël a discuté avec les États-Unis de plusieurs options pour une frappe, y compris une opération conjointe impliquant des frappes aériennes appuyées par des raids de commandos, une version élargie d’une opération menée par Israël en Syrie l’année dernière pour détruire une installation du Hezbollah.
Lors de cette opération, Israël a utilisé des frappes aériennes pour détruire les défenses puis a envoyé des commandos par hélicoptère vers un site souterrain où ils ont placé des explosifs pour démanteler l’équipement de fabrication de missiles.
Cependant, les responsables américains ont averti que les commandos ne pourront pas atteindre tous les sites iraniens, d’autant plus que de l’uranium hautement enrichi est stocké à plusieurs endroits dans le pays. Pour assurer le succès de la mission, Israël a demandé un soutien aérien direct des États-Unis.
Malgré cela, les dirigeants militaires israéliens ont indiqué que la planification d’une opération de cette ampleur nécessiterait des mois de préparation tandis que Netanyahu faisait pression pour qu’elle soit menée le plus rapidement possible.
L’option commando étant écartée, les discussions ont commencé à se concentrer sur un plan B: une campagne de bombardements intensifs commençant début mai et durant plus d’une semaine avec la participation possible d’avions américains.
Pour le moment, tous les plans de Netanyahu sont suspendus et samedi 19 avril, le second round des négociations entre les Américains et les Iraniens aura lieu. Nul ne sait si ces négociations pourront aboutir et nul ne peut définitivement écarter l’option militaire que Trump laisse suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des responsables iraniens.
La pauvreté est le pire et le plus ancien des fléaux. Si notre patrimoine culturel ne peut pas nous aider à éradiquer la pauvreté économique, il a démontré sa très grande efficacité à la «digérer» socialement. Démonstration par l’évolution du concept passe-partout de «zaouali». (Ph. Kais Saïed est souvent présenté comme le président des « zawali »).
Med-Dahmani Fathallah
Sans être un pays riche, la Tunisie n’est pas non plus considéré comme un pays pauvre. En 2023, elle se classait 114e sur l’échelle de la richesse des 197 pays du monde.
Cependant, selon un rapport réalisé par le Centre tunisien de recherches et d’études sociales (Cres), en association avec l’Unicef, le taux de pauvreté en Tunisie aurait augmenté entre 2015 et 2021, avec des inégalités marquées entre les différentes régions du pays. Ceci est d’autant plus surprenant qu’il révèle une inversion de la tendance positive avec la baisse d’environ 4% du taux de pauvreté enregistrée en 10 ans, passant de 20,5% en 2010 à 16,6% en 2021, tandis que le taux de pauvreté extrême aurait été réduit de moitié sur la même période passant de 6% en 2010 à 2,9% en 2021.
Au-delà des aléas statistiques, l’histoire de la Tunisie nous apprend que cette terre a connu des périodes d’opulence et de plénitude économique comme celle du royaume antique de Carthage et l’Etat Aghlabide au Moyen-âge ou alors un enrichissement individuel durant la période allant du XVIIe au début du XIXe siècle.
En réalité, les richesses de la Tunisie ont été régulièrement pillées pendant de longues périodes de son histoire et la pauvreté dans toutes ses formes y a souvent sévi. Mais malgré la conjugaison des crises économiques et de la pauvreté, la Tunisie a été et sera toujours riche de son patrimoine historique unique et ses remarquables ressources humaines comme en témoigne son indice de développement humain. Ces deux ressources ont donné lieu à un riche capital culturel dont fait partie le dialecte tunisien.
Une allégorie tunisienne de la pauvreté
Cette langue vernaculaire, puissant outil d’expression et de communication culturelle, se retrouve dans la musique, le théâtre et le cinéma. Il est aussi utilisé dans la poésie populaire et les proverbes, et reflète la réalité sociale et culturelle du pays. Et c’est donc naturellement qu’il a donné naissance à une allégorie tunisienne de la pauvreté, en instituant le terme «zawali» pour évoquer le dénuement et la pauvreté, désigner les personnes ayant des emplois informels ou mal rémunérés, et qui ne bénéficient pas d’un minimum de confort, en sommes les personnes indigentes.
Le terme qui, phonétiquement, appuie la lettre w,واو provient de l’arabe classique zawālī (زوالي), qui désigne une personne pauvre ou démunie. L’étymologie de ce terme remonte à la racine arabe زول (z-w-l), qui signifie «disparaître» ou «s’éclipser». Cette racine est associée à l’idée de déclin ou de chute, et par extension, elle désigne une personne qui est dans une position sociale inférieure, souvent en raison de la pauvreté.
Le zawali est une personne qui vit dans des conditions économiques modestes, voir précaires. Le terme est souvent utilisé pour qualifier quelqu’un qui appartient à une classe sociale inférieure, avec peu de ressources matérielles, et qui est perçu comme vivant une vie difficile, luttant pour joindre les deux bouts.
En dialecte tunisien l’expression «Ena Zawali» (Je suis zawali) traduit un sentiment de frustration. Selon le contexte, elle peut exprimer une complainte : «Je suis un laissé-pour-compte» ou «Je suis un homme du peuple». Le mot zawali est profondément ancré dans le dialecte et la culture tunisiens. C’est en quelque sorte un marqueur d’identité sociale et culturelle. Il met en valeur la créativité linguistique du peuple et est généralement utilisé dans des contextes informels, entre amis, en famille ou entre des pairs. Il existe même un patronyme Zaouali, que portent dignement des familles tunisiennes, pas nécessairement pauvres.
«Je suis zawali» est une expression où l’émotion côtoie l’humour et le sarcasme, pour faire face à des situations difficiles ou frustrantes. C’est un exutoire linguistique exprimant, selon le contexte, le mécontentement ou la résignation. C’est une manière de naviguer entre les hauts et les bas de l’existence avec humour et résilience.
Mais au-delà de sa connotation économique, le mot «zawali» a des implications sociales. Le «zawali» est une personne qui se perçoit ou est perçue comme étant en dehors du «mainstream» ou des normes sociales de confort et de réussite. Il traduit la stigmatisation et l’exclusion sociale : les «zawali» peuvent être stigmatisés en raison de leur statut socio-économique. Ils sont perçus comme les «perdants» de la société, et cette perception les marginalise davantage, étant perçus comme des personnes ayant échoué à intégrer les canaux de la réussite sociale.
Il est intéressant de constater que les aléas socio-économiques et les dynamiques culturelles ont fait évoluer le concept de «zawali». Ainsi, dans le contexte de précarité économique et du chômage que vit le pays depuis des décennies, particulièrement dans les régions de l’intérieur, les «zawali» sont les premiers à être confrontés à la précarité de l’emploi, sans protection sociale, ce qui peut avoir des répercussions sur leur niveau de vie.
Les «zawali» ont des difficultés à accéder aux services de qualité, qu’il s’agisse de santé, d’éducation ou de logement. Ce qui renforce la fracture sociale et accentue les inégalités au sein de la société. Cette Inégalité d’accès aux services, en plus des difficultés à gravir par les échelons sociaux, sont vécues par les «zawali» comme une grande injustice.
A l’origine de cette injustice se trouve l’économie de rente qui plombe les dynamiques économiques dans le pays depuis des décennies. Ce système, qui favorise les intérêts d’une minorité de privilégiées, est un aboutissement de la féodalité qui a régné dans le pays depuis des siècles.
En dépit de ses connotations négatives, le terme «zawali» peut aussi être porteur d’espoir, en créant un sentiment de camaraderie et de compréhension mutuelle parmi les gens qui se perçoivent ainsi. En se disant «zawali», on se connecte mieux avec les autres pour créer des liens de solidarité sociale face aux difficultés de la vie. L’entraide dans les contextes sociaux précaires crée une certaine résilience, et permet de passer des caps économiques difficiles.
Un «zawali» peut cacher un «mhaf»
Le «zawali» serait donc une personne fondamentalement bonne, un bon samaritain qui a le cœur sur la main et stoïque de surcroît. La Bible ne dit-elle pas «Le riche est sage à ses propres yeux, mais un pauvre intelligent le démasque.»
Cependant une évolution contemporaine du concept a commencé à se manifester chez nous. De plus en plus de gens auxquels ne s’appliquent pas les critères classiques du «zawali» n’hésitent pas à revendiquer ce statut. On se revendiquant «zawali», sans l’être tout à fait, on cherche l’empathie, on se fond dans la masse et on se protège de la convoitise.
Il y a un autre terme du riche dialecte tunisien moins poétique mais qui exprime la nécessite de se débrouiller coûte que coûte, c’est celui de «sallektha» devenu courant parce qu’étroitement associé au «zawali» et qui signifie littéralement : «Je me suis débrouillé, mais ne me demandez pas comment.»
Le«zawali» qui peut dire «sallektha» serait un petit requin qui tire son épingle du jeu sans faire trop de bruit. C’est un «mhaf», un débrouillard, mais aussi un petit malin qui peut être fourbe parfois. La pauvreté est le pire et le plus ancien des fléaux. Si notre patrimoine culturel ne peut pas nous aider à éradiquer la pauvreté économique, il a démontré sa très grande efficacité à la «digérer» socialement.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Tunisie a organisé le 17 avril un vol charter entre les aéroports Tunis-Carthage et Ahmed Sékou Touré, en Guinée, pour assister 142 migrants à retourner volontairement dans leur pays d’origine et à y reprendre le cours de leur vie.
Ce soutien fait partie du programme d’Assistance au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) de l’OIM qui offre une assistance sûre et digne aux migrants qui choisissent de retourner volontairement dans leur pays d’origine, mais qui n’en n’ont pas les moyens.
Dans le cadre du programme AVRR, l’OIM offre du conseil et une assistance personnalisée, comprenant une assistance directe, des services de protection et des consultations médicales.
L’OIM adapte sa réponse aux demandes des migrants, en élaborant des projets personnalisés pour soutenir leur réintégration dans leur pays d’origine. L’assistance à la réintégration peut comprendre des activités génératrices de revenus, des formations, l’accès aux services de base ou un soutien pour rétablir des liens avec leur communauté.
«Le processus AVRR garantit que chaque étape, du conseil avant le départ, à l’assistance à la réintégration adaptée dans le pays d’origine, s’effectue dans le respect des droits de l’homme, des besoins individuels et de la dignité des migrants», souligne l’organisation dans un communiqué.
Mohamed, 20 ans, a déclaré au personnel de l’OIM à l’aéroport : «Mon cousin est rentré en Guinée volontairement avec l’OIM et m’a encouragé à faire de même. Je veux rentrer chez moi, retrouver ma mère et poursuivre mes études de mécanique. Je remercie l’OIM pour son soutien et sa patience, et plus particulièrement toute l’équipe d’appui qui nous a soutenus».
Ce programme est mis en œuvre en coordination avec les autorités nationales tunisiennes, les représentations consulaires concernées et les bureaux de l’OIM dans les pays d’origine. Il est soutenu par divers bailleurs et partenaires internationaux, afin d’assurer une migration sûre, ordonnée et régulière, conformément aux lois et normes internationales, et au Pacte mondial sur les migrations.
La 39e édition de la Foire internationale du livre de Tunis (FILT) a été officiellement annoncée lors d’une conférence de presse tenue jeudi 17 avril 2025, dans la salle des jeunes créateurs à la Cité de la Culture Chedli Klibi, en présence d’un public composé d’éditeurs, écrivains, journalistes et partenaires culturels.Vidéo.
Djamal Guettala
La manifestation se déroulera du 25 avril au 4 mai 2025 au Parc des Expositions du Kram, avec la participation de 313 exposants représentant 29 pays.
Le directeur de cette édition, Mohamed Salah Kadri, a dévoilé les grandes lignes d’un programme riche et ambitieux, structuré autour du slogan «Lire pour construire» («نقرأ لنبني»). Il s’agit, selon lui, d’un rendez-vous littéraire incontournable, ancré dans son époque, qui interroge la place du livre face aux défis du numérique, sans renier sa vocation essentielle : transmettre la pensée, éclairer les consciences, bâtir l’avenir.
Le livre face au défi de la modernité numérique
L’édition 2025 accorde une attention particulière à la transition numérique dans le monde de l’édition, avec des conférences axées sur les mutations du lectorat, la lecture sur supports numériques, mais aussi des problématiques contemporaines comme le piratage scientifique, le plagiat ou les enjeux du contenu culturel à l’ère des plateformes.
La programmation comprendra plusieurs tables rondes et séminaires de haut niveau, notamment autour de la résistance dans le roman, de la pensée progressiste tunisienne, du patrimoine intellectuel de Tahar Haddad, de la littérature palestinienne, des 150 ans du collège Sadiki, ainsi qu’un hommage au caricaturiste Aly Abid, pionnier du dessin de presse en Tunisie.
Mohamed Salah Kadri.
Invités de tous horizons et la Chine en invitée d’honneur
Parmi les personnalités attendues figurent des noms de renom du monde arabe et au-delà : Ibrahim Al-Koni (Libye), Abdel Fattah Dawla (Palestine), Mazarine Pingeot (France), ainsi que des auteurs venus d’Italie, d’Égypte, et de plusieurs autres pays. L’écrivain égyptien Ahmed Mourad, présent lors de la conférence de presse, a exprimé son enthousiasme face à la richesse de cette édition et son admiration pour le public tunisien.
Le volet jeunesse ne sera pas en reste, avec 255 activités dédiées aux enfants et adolescents, réparties sur huit pavillons gérés par plus de 50 institutions publiques et privées, locales et internationales. Le programme inclura des ateliers scientifiques, artistiques et numériques, ainsi que des spectacles de théâtre et de cinéma.
Cette année, la Chine est l’invitée d’honneur du salon, dans le cadre d’un partenariat visant à intensifier les échanges culturels et éditoriaux entre les deux pays. À cette occasion, un accord a été signé pour renforcer la traduction des œuvres du chinois vers l’arabe et vice versa, soulignant l’importance de la circulation des idées et de la promotion des littératures croisées dans les deux langues.
La Foire internationale du livre de Tunis confirme ainsi son statut de plateforme de rayonnement culturel, de dialogue interculturel et de réflexion intellectuelle au cœur du Maghreb et du monde arabe.
«Il y a plusieurs décennies, l’Italie a été pionnière en matière d’investissement dans le textile en Tunisie. Nous avons été parmi les premiers à croire au grand potentiel de la Tunisie dans ce secteur. Aujourd’hui, environ un tiers des quelque 1 000 entreprises italiennes présentes dans le pays opèrent dans le textile», l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas.
Le diplomate, qui s’exprimait lors du 1er Sommet tuniso-européen du textile, mardi 15 avril 2025, à Monastir, a ajouté que «dans ce secteur, la collaboration est profondément ancrée dans le passé, mais surtout, elle est résolument tournée vers un avenir d’innovation, de durabilité et de croissance partagée.»
Au cours de ce sommet, un protocole d’accord a été signé entre la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH) et la Confédération européenne de l’habillement et du textile (Euratex).
Rappelons que la Tunisie est neuvième dans la liste des fournisseurs de vêtements de l’Union européenne.
Les réflexions contenues dans cet article peuvent paraître, à première vue, subjectives voire personnelles, concernant en premier lieu l’auteur et le confrère auquel il s’adresse. Elles n’en sont pas moins d’intérêt public puisqu’elles concernent, en réalité, l’exercice même de la médecine en Tunisie, qui n’est pas exempte de quiproquos, de malentendus voire de graves divergences de vuesimpliquant notre santé à tous.
Dr Mounir Hanablia *
Ce n’est pas pour te faire des reproches que je t’écris aujourd’hui, mais plutôt pour me justifier face à ceux que tu pourrais me faire. D’abord m’estimant toujours être ton ami dans la mesure où nos relations dépassent largement le cadre professionnel et sont avant tout familiales, je ne remets nullement en cause ton droit à t’éloigner lorsque tu l’estimes nécessaire.
D’ailleurs, depuis plusieurs années, les contacts entre nous sont devenus rares, mis à part quelques occasions impliquant essentiellement nos enfants. Mais tu remarqueras que, me tenant à ma place, je ne t’avais jamais demandé quoi que ce soit. Ou plutôt si, mais pas pour propre compte!
Je me souviens encore de ce chirurgien que j’avais envoyé un jour te voir sur sa demande après avoir pris rendez-vous pour lui avec toi. Je n’avais été là que l’intermédiaire, the broker comme le disent les Anglo-saxons. Je ne lui avais fourni aucune garantie quant au succès de sa démarche, et je ne m’y étais impliqué d’aucune autre manière. Ayant parcouru quelques centaines de kilomètres, il avait dû attendre devant la porte de ton bureau, et en fin de compte comme l’attente se prolongeait inutilement, et même d’une manière injustifiable, selon lui, il était reparti sans te voir, et m’avait téléphoné pour me le dire.
Quelques minutes après, tu m’avais téléphoné pour t’étonner de son absence. Je t’en avais un peu voulu à ce moment là; d’autant que, considérant que tu étais mon ami, je t’avais accompagné un jour voir un homme d’affaires alors proche de Sakhr El Materi [ex-gendre de l’ancien président Ben Ali, Ndlr], contre le ministre de la Santé de l’époque, qui tentait de te spolier de tes droits d’ancienneté au profit d’un autre de tes collègues.
Ce ministre, un séide de Leila [Trabelsi épouse Ben Ali, Ndlr], de Paris, se fera environ vingt ans plus tard passer pour une alternative politique crédible au régime, et endossera le rôle de sauveur de la nation, costume, cravate, photo, vidéo, et drapeau du pays à l’appui.
Le contact s’était soldé par un échec, l’homme d’affaires sollicité avait rapporté un refus poli du gendre du dictateur, d’autres membres de la famille étant selon lui déjà impliqués.
Quelques années plus tard j’avais intenté une action en justice contre le chirurgien et l’établissement où il opérait, lorsque j’eus constaté qu’un dossier médical scabreux, d’une patiente que je lui avais confiée, qui s’était compliquée en post opératoire après avoir quitté l’établissement avec un cathéter veineux central de la sous clavière en place, et qui avait été réadmise contre le gré du chirurgien, m’impliquait, en mentionnant mon nom dans la commande de produits pharmaceutiques dont je n’étais pas l’auteur.
Pourrait-on raisonnablement me faire grief pour me sauver d’une situation qui n’était pas de mon fait, de ne pas avoir été soucieux, dans le contexte des terribles poursuites engagées dans l’affaire des stents périmés, d’épargner le propriétaire de la clinique, le chirurgien, le réanimateur, lorsque mon rôle s’était borné à leur confier la patiente, ni plus, ni moins?
Venant de la part de ceux pour qui la solidarité professionnelle fournit la légitimité (contestable), au nom du savoir, à leur emprise, le rejet de ceux qui violent une omerta dont ils ne tirent aucun avantage est une composante essentielle de la perpétuation du système.
Qu’importe, aujourd’hui ce chirurgien est mort, paix à son âme ! Mais cette assise idéologique nécessaire à la domination exercée par une caste liée à la fonction publique, forte de ses appuis politiques, sur la profession libérale, s’est selon moi écroulée avec l’affaire des stents périmés.
Ainsi qu’il est dit dans le célèbre Opéra de Richard Wagner, Le Crépuscule des Dieux, le sceptre symbolisant le pouvoir de Wotan s’est brisé lorsqu’il eût dérobé indûment l’Or du Rhin. Mais depuis lors on s’efforce de le restaurer, ce pouvoir, de multiples façons, en particulier par le biais des congrès médicaux organisés par Big Pharma.
Aussi dans tout cela, le fait d’écrire sur Kapitalis de quelle manière tu t’étais moqué de l’homme «qui voulait être président» ne me semble pas justifier ton silence actuel. Après tout, il vaut mieux encore ridiculiser ces gens-là, imbus de leurs petites personnes, au moment où elles font les clowns et qu’elles sont encore inoffensives en dehors de leurs champs d’activités professionnelles, plutôt que lorsqu’elles sont déjà arrivées au sommet du pouvoir. Naturellement, il faut faire abstraction de la rancune longue entretenue et dont inévitablement leurs détracteurs finissent par faire les frais lorsqu’ils réalisent leurs ambitions d’accéder à la plus haute marche de l’autorité de l’Etat. Mais c’est là un risque qu’il faut accepter de courir, quitte à en payer le prix lorsque cela s’avérera nécessaire.
Et donc je ne pense pas que tu te soucies trop de ce clown-là dont l’activité n’a aucune répercussion sur toi. Par contre, je reconnais avoir porté à la connaissance du Conseil de l’Ordre ce qu’il m’a paru être une violation des normes professionnelles consacrées par la science se rapportant à un cas déjà évoqué sur les pages de ce magazine.
Que le collègue en question soit un ponte de la profession, un ancien chef de service, président de la société savante, ne change rien à la nature des faits. En effet, je maintiens que le rapport établi avait été rédigé d’une manière susceptible d’induire en erreur les médecins contrôleurs de l’Assurance Maladie, et ainsi que je l’ai écrit, il ne faisait pas honneur à son auteur.
Mes motivations? Je ne nie pas qu’elles soient personnelles. Il y a 22 ans, on dira que j’ai une mémoire de chameau, il m’avait agressé un jour verbalement, et même physiquement si on considère être bousculé en pleine procédure comme une agression physique, alors, que habillé d’une manière stérile, en étant assisté par un collègue en salle de cathétérisme, je tenais entre mes mains la vie d’une vieille patiente qui m’avait été confiée.
Cet individu qu’on peut difficilement qualifier de collègue, avait agi ainsi parce qu’il estimait que j’empiétais sur ses horaires d’activité privée complémentaire. En réalité il tentait de redorer son blason d’ami proche d’une célèbre personnalité de l’ancien régime aujourd’hui décédée, un blason partiellement terni par une retraite peu glorieuse, dont la profession avait fait des gorges chaudes, lors d’une inspection du ministère de la Santé publique dans la clinique où il opérait en dehors des horaires légaux d’activité, dénoncé semble-t-il par un collègue qui avait eu bien plus tard maille à partir avec la Justice.
Depuis lors, le personnage ne s’étant jamais excusé, je me suis tous les jours de ma vie reproché de ne pas avoir réagi de la manière qui aurait été naturelle vu les circonstances. C’est encore une motivation supplémentaire de ne plus laisser le champ libre aux kamikazes de la profession pour apparaître comme de véritables héros qui réussissent leurs actes professionnels en violant les guidelines scientifiques, en faisant courir aux patients des risques qu’ils ne soupçonnent même pas, en se vantant de leur avoir épargné la chirurgie, et en faisant apparaître comme idiots ou incompétents ceux qui s’en tiennent aux données établies par la science.
Si donc tu considères que prévenir le Conseil de l’Ordre de ce qui relève en réalité de ses prérogatives, comme un manquement aux règles établies de la confraternité, tu fais erreur; même si en l’occurrence le personnage en question se trouve être mon directeur de thèse, cela constitue une raison supplémentaire qui aurait dû d’abord le pousser à m’épargner, ou bien ne l’ayant pas fait, à s’excuser. Mais ces gens-là, étant des chevaux d’orgueil, pensent que les autres en sont dénués, qu’il ne compte pas.
Le secret médical n’est, quoiqu’il arrive, pas violé puisque le Conseil de l’Ordre lui-même est tenu de le respecter. Il est vrai que de ce rapport, je ne sais nullement ce qu’il sera fait. Peut être le Conseil de l’Ordre estimera-t-il nécessaire de le transmettre à l’Assurance Maladie. C’est sa responsabilité et pas la mienne. Mais si tu considères qu’en réalité, le médecin a le droit de faire ce qu’il veut du moment qu’il le décide, et qu’un acte réussi en constitue en soi même la justification, en particulier quand l’auteur en est un ponte de la profession, alors je crains que nous n’ayons pas la même conception de la médecine. J’ai d’ailleurs pris soin de préciser que les Professeurs universitaires devraient prendre l’habitude de respecter les guidelines, et pas seulement du haut des tribunes des congrès qu’ils président. Tu comprendras ma volonté de clarifier tout cela.
Du reste, si je suis devenu un personnage sulfureux dans le système établi par quelques-uns pour accaparer la profession à leur avantage, au point d’estimer préférable d’éviter tout contact avec moi, alors le mieux est de s’abstenir des promesses qui n’engagent que ceux qui les croient sur des consultations à domicile de membres de ma famille que nous n’avions sollicitées qu’à titre purement amical. Et dont il s’avère que vu les circonstances, les promesses de les faire soient hors de propos, ce pourquoi j’en profite pour présenter mes excuses de les avoir sollicitées en demandant de les oublier.
Veuille donc accepter, mon cher ami, et en dépit de tous nos malentendus, l’expression de mon sincère respect.
La demande de libération provisoire du patron du groupe CHO, Abdelaziz Makhloufi, et de trois autres accusés dans l’affaire de Henchir Chaâl, a été à nouveau rejetée par la justice.
La Chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de corruption financière près la Cour d’appel de Tunis a rejeté, mercredi 16 avril 2025, les demandes de libération présentées par les avocats de l’ancien président du Club sportif sfaxien (CSS) et de ses coaccusés poursuivis pour des soupçons de corruption financière et administrative au sein du complexe agricole de Henchir Chaâl, relevant des domaines de l’Etat.
Parmi les coaccusés de M. Makhloufi figurent l’ex-directeur administratif de Henchir Chaâl et un représentant du ministère des Finances au conseil d’administration du Centre technique de l’agriculture biologique, rapporte Mosaïque.
Le Conseil Bancaire et Financier (CBF), l’organisme regroupant les banques et les établissements financiers en Tunisie, a annoncé, dans un communiqué, que les banques ont réitéré leur engagement à respecter la réglementation en vigueur et les orientations de l’Etat en matière de financement de l’économie.
Le CBF s’engage aussi à appliquer la loi 41 de 2024, modifiant et complétant certaines dispositions du Code de commerce, dont l’article 412, et à continuer à booster l’activité économique et à octroyer des crédits d’habitat pour des durées pouvant aller jusqu’à 25 ans.
Cette mise au point intervient après la publication, sur les réseaux sociaux, d’informations relatives à la suspension de crédits pour des durées dépassant les 15 ans.
Ci-après le communiqué: « Faisant suite aux récentes informations infondées portées à l’encontre du secteur bancaire et relayées par certaines pages des réseaux sociaux portant, notamment, sur l’application de l’article 412 ter de la loi n°2024-41 du 2 août 2024, le Conseil Bancaire et Financier (CBF) tient à préciser ce qui suit :
• Les banques réitèrent leur engagement à respecter la réglementation en vigueur et les orientations de l’Etat en matière de financement de l’économie d’une part et à assurer leur responsabilité sociale pour soutenir les usagers des services bancaires.
• Les banques sont engagées dans l’application de l’ensemble des dispositions de ladite loi, en particulier, l’abattement de 50% des intérêts à taux fixes dont le taux de satisfaction des demandes éligibles est passé de 93% au 25 mars 2025 à 95,2% au 14 avril 2025. Les banques usent de tous les moyens humains et techniques possibles pour examiner et étudier l’éligibilité des demandes reçues dans les délais réglementaires.
• Le CBF, interviendrait pour accélérer la résolution des réclamations, en sa qualité de représentant des banques et des établissements financiers, et rappelle qu’elle met à la disposition des clients du secteur bancaire le dispositif de réception des réclamations ci-dessous venant compléter le dispositif réglementaire déjà mis en place et intervient pour la régularisation desdites réclamations :
✓ Un numéro vert : 80 100 280 fonctionnel du lundi au vendredi de 8H00 à 17H30. ✓ Adresse e-mail : reclamation@cbf.org.tn ✓ Un espace citoyen : https://reclamation.cbf.org.tn/
• Seuls la Banque Centrale de Tunisie (BCT) et le CBF détiennent et traitent les données officielles qui leurs sont communiquées par l’ensemble des banques. Les sondages circulant sur les réseaux sociaux sont biaisés et basées sur des données non réelles.
• Les banques, et contrairement à certains messages qui circulent sur les réseaux sociaux, continuent à booster l’activité économique et à octroyer des crédits d’habitat pour des durées pouvant aller jusqu’à 25 ans dans le cadre des plans d’épargne et ce, conformément à la réglementation en vigueur. La BCT et le CBF sont actuellement en concertation pour mettre en place des produits financiers en vue de booster l’accès au financement de l’habitat compte tenu de la dégradation du pouvoir d’achat. En outre, les banques ont lancé de nouveaux instruments de paiement digital, à l’instar des solutions de paiement différé, mises à la disposition de la clientèle depuis octobre 2024.
Cela étant, le CBF se met à la disposition du grand public et des médias pour répondre sans délais à toutes les demandes d’information nécessaires pour la communication et la vulgarisation des pratiques bancaires et financières».
Dr Hachemi Bouguira a confirmé le décès de son fils Dr Zakaria Bouguira, ce matin, jeudi 17 avril 2025, ai domicile familial, à La Marsa. Et c’est sa famille qui a informé les autorités du décès.
L’information avait été d’abord relayée par les réseaux sociaux qui ont alimenté des rumeurs relatives à une mort suspecte. Il faut dire que le jeune médecin avait acquis une certaine notoriété durant la pandémie de Covid-19 avec ses interventions alarmistes dans les médias et les polémiques où ils n’hésitait pas à s’inviter et à prendre à contre-pied le discours officiel.
La mort de Zakaria Bouguira serait à première vue naturelle, en attendant le résultat de l’enquête ouverte à cet effet par les autorités judiciaires.
L’administration Trump a accusé Harvard, la célèbre université du Massachusetts de laisser prospérer l’antisémitisme et l’idéologie woke sur son campus et a menacée de lui couper les subventions fédérales si les exigences concernant les manifestations pro-palestiniennes et les demandes de révision de ses programmes de diversité, d’équité et d’inclusion ne sont pas acceptées. Mais contrairement à Columbia, qui a courbé l’échine, Harvard a refusé le chantage du pouvoir.
Imed Bahri
La sanction n’a pas tardé : Harvard s’est vue priver des fonds du gouvernement fédéral et s’est attiré les foudres de Trump en personne qui a déclaré: «Harvard est une BLAGUE qui enseigne la haine et l’imbécillité et qui ne devrait plus recevoir de fonds fédéraux. L’université recrute principalement des gauchistes radicaux, des idiots et des cervelles de moineau».
Dans une analyse publiée dans leWashington Post, l’éditorialiste David Ignatius a considéré que l’Université Harvard «a sauvé son âme» en rejetant les diktats de l’administration du président Trump et ses tentatives de contrôler l’enseignement supérieur du pays notant qu’elle paiera cependant un lourd tribut pour avoir refusé de céder son indépendance à l’administration Trump.
Ignatius écrit: «L’Université de Harvard nous a donné une leçon en disant un non catégorique à un tyran», tout en rappelant que l’administration Trump a tenté d’intimider la célèbre université comme elle l’a fait avec des agences gouvernementales, des PDG, des cabinets d’avocats et d’autres universités en menaçant de réduire le financement fédéral.
Dans le cas de Harvard, cela impliquera une perte de 8,7 milliards de dollars de subventions pluriannuelles.
La semaine dernière, l’administration Trump a demandé un règlement humiliant qui soumettrait l’université à un examen externe du recrutement des professeurs, des admissions des étudiants et d’autres questions internes.
Harvard a refusé de céder, et son président, Allan Garber, a déclaré que «l’université ne renoncerait pas à son indépendance ni à ses droits constitutionnels. Aucun gouvernement quel que soit le parti au pouvoir n’a le droit de dicter aux universités privées ce qu’elles doivent enseigner, qui elles doivent accepter pour étudier ou pour être employé ou quel domaine d’études ou de recherche elles doivent poursuivre».
Étant donné que le président Trump n’accepte pas les réponses négatives, son administration a décidé lundi soir de mettre sa menace à exécution et de geler illico presto 2,2 milliards de dollars de financement fédéral.
L’auteur estime que Harvard et d’autres grandes universités semblaient errer dans le désert, se dirigeant vers l’inconnu, jusqu’à la position ferme de lundi. La liberté d’expression a été menacée à la fois par la droite et par la gauche, notamment après l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023, lorsque les étudiants juifs et les militants pro-palestiniens se sont sentis en danger. Les présidents d’université ont essayé d’expliquer les règles du campus mais elles étaient incohérentes.
Un long article publié le mois dernier dans The New Yorker intitulé «Harvard va-t-il s’agenouiller ou s’effondrer» explique comment la Harvard Corporation (l’organe directeur de l’université) a été embarrassée après avoir nommé Claudine Gay comme première présidente noire de l’université de Harvard en juillet 2023 pour être licenciée seulement six mois plus tard à cause des critiques sur l’échec de l’université à freiner l’«antisémitisme» sur son campus mais aussi suite à des accusations de plagiat contre la nouvelle présidente.
La crise à Harvard s’est aggravée le 31 mars lorsque la Maison Blanche a annoncé une révision de la dotation de 8,7 milliards de dollars de l’université et lui a envoyé le 3 avril la première ébauche des instructions que l’université doit mettre en œuvre.
L’Université de Columbia a, de son côté, cédé aux exigences de l’administration Trump afin que les 400 millions de dollars de financement fédéral soient rétablis. Trump a maintenant pointé son arme sur l’une des universités les plus anciennes et les plus respectées d’Amérique et a appuyé sur la gâchette.
L’auteur cite un responsable de Harvard qui a déclaré que Penny Pritzker, ancienne secrétaire au Commerce et membre du conseil d’administration de la Fondation Harvard, avait eu du mal avec ses collègues à parvenir à un consensus sur les valeurs de Harvard et leurs préoccupations concernaient les lignes rouges à ne pas franchir. Au cours de ces discussions, un participant a déclaré que l’université avait réfléchi à sa devise Veritas, un mot latin qui signifie vérité.
Les dirigeants de Harvard n’ont pas rencontré directement Trump mais lui ont expliqué via des intermédiaires comment l’université combat l’antisémitisme et ses tentatives de donner une voix aux conservateurs au sein de l’institution. Ils espéraient que Trump offrirait des conditions moins punitives que celles qu’il a imposées à l’Université de Columbia. Toutefois, ils ont convenu ensemble qu’ils rejetteraient tout ce que le président leur imposerait et qu’ils refuseraient de céder ou de renoncer à leurs droits constitutionnels.
Vendredi, les diktats de Trump ont franchi une ligne rouge. La lettre du 11 avril de l’administration avertit que les investissements fédéraux à Harvard ne sont pas un droit et que pour préserver la relation financière de Harvard avec le gouvernement fédéral, l’université doit changer sa gouvernance, réduire le pouvoir des étudiants et des professeurs, éliminer tout favoritisme racial, contrôler les étudiants étrangers qui soutiennent l’«antisémitisme» et le «terrorisme» et embaucher davantage de voix pro-Trump.
Une enquête de Harvard Crimson de 2022 a révélé que 80% des étudiants se décrivaient comme libéraux ou très libéraux. C’est cette tendance qui dérange le pouvoir américain actuel. Un diplômé de l’institution a averti que «tout accord avec Trump serait une tentative agressive de prendre le contrôle de l’université». Un ancien étudiant a soutenu pour sa part que la véritable préoccupation de Trump n’était pas un prétendu «antisémitisme» et qu’il cherche plutôt à se venger de ses ennemis politiques.
Ignatius considère que la liberté n’est pas gratuite et Harvard va maintenant commencer à payer ce que les responsables considèrent comme un prix très élevé pour son indépendance. En octobre dernier, l’université disposait d’un fonds de dotation de 53,2 milliards de dollars mais une grande partie de cet argent est constituée par des milliers de legs distincts et ne peut pas être facilement retirée.
Harvard a annoncé la semaine dernière son intention d’emprunter 750 millions de dollars pour répondre à ses besoins financiers. Les responsables de l’université ont précisé à Ignatius que les fonds privés ne couvriront pas les fonds qui seront retirés par le gouvernement et Garber reconnaît déjà la nécessité de licencier du personnel et de réduire les budgets ce qui compromettra la mission de recherche de Harvard pour les années à venir.
Faisant référence à un article du Financial Times dans lequel Martin Wolf affirmait que Trump comme Mao Zedong en Chine il y a plus de 50 ans s’est lancé dans une révolution culturelle visant à renverser les élites bureaucratiques et culturelles retranchées dans les prestigieuses universités du pays, Ignatius commente que «les professeurs libéraux n’ont pas encore été obligés de travailler dans des camps de rééducation, des fermes et des usines. C’est peut-être la prochaine étape. Pour l’instant, hommage à Fair Harvard (Harvard la Juste, Ndlr) et à la façon dont elle incarne sa devise Veritas».
Du 15 avril au 9 mai 2025, la salle des expositions de la Maison de la Culture Ibn Rachiq accueille les œuvres de l’artiste peintre Ferid Arfaoui, réunies sous un thème aussi universel qu’essentiel : «Espoir».
Djamal Guettala
À travers une série de tableaux réalisés à l’acrylique sur toile, l’artiste livre une exploration picturale à la fois brute et poétique, où chaque œuvre devient un fragment d’émotion, un écho de l’intériorité. Intitulées ‘‘Espoir’’, ‘‘Intime promenade’’, ‘‘Narcisse’’ ou encore ‘‘Nostalgie’’, ces œuvres ne sont pas de simples images, mais des invitations à sentir, à s’émouvoir et à partager.
Les toiles de Ferid Arfaoui s’imposent par leur langage visuel unique : des silhouettes humaines aux visages anonymes, des regards absents, des animaux au symbolisme fort, le tout enveloppé dans des couleurs puissantes et contrastées. Entre abstraction maîtrisée et figuration déstructurée, l’artiste crée un espace de réflexion où l’intime rejoint l’universel.
Ferid Arfaoui est docteur en arts et artiste plasticien tunisien, actif sur la scène artistique contemporaine. Il joue un rôle important dans la vie académique en tant qu’enseignant-chercheur et ancien directeur du département des arts plastiques à l’Institut supérieur des beaux-arts de Tunis (Isbat). Il participe régulièrement à des colloques, conférences et séminaires, et publie des ouvrages ainsi que des articles scientifiques portant sur les enjeux de l’art contemporain arabe. Son parcours artistique comprend sept expositions personnelles, de nombreuses participations à des expositions collectives, ainsi que des interventions dans des émissions radio et télévisées, renforçant ainsi sa présence dans le débat culturel et artistique en Tunisie.
Cette nouvelle exposition, riche en sensations et en significations, démontre une fois encore la capacité de l’art à guérir, à interroger, à faire naître l’espoir — même à travers la douleur ou l’absence.
Avec ‘‘Espoir’’, Ferid Arfaoui invite le public à une expérience esthétique intime, où chaque toile devient un miroir tendu vers notre propre humanité.
Assurances Hayett, filiale des Assurances Comar spécialisée dans l’assurance vie, annonce dans un communiqué un rendement en hausse pour ses clients en 2024.
Afin de valoriser l’épargne de ses clients, la compagne a annoncé, en début d’année 2025, le taux de participation aux bénéfices distribué à ses assurés au titre de l’année précédente.
Dans le cadre de sa politique de revalorisation de la rémunération de ses produits phares, la compagnie offre pour 2024, un taux de 6,8%, en hausse de 0,2 point par rapport à 2023. Et pour 2025, elle garantit à ses clients un taux de rendement minimum de 5,5%, afin de préserver leur pouvoir d’achat.
Plus d’informations sur les produits et services des Assurances Hayett sur son site web.
A l’occasion du soixantième anniversaire de la première mission archéologique italo-tunisienne, l’Institut national du patrimoine (INP), l’ambassade d’Italie en Tunisie et l’Institut culturel italien de Tunis organisent les 23 et 24 avril 2025 deux journées d’étude, consacrées aux résultats des missions de fouilles actuellement en cours et aux projets de coopération dans le secteur.
Les journées se dérouleront au prestigieux siège du Musée national du Bardo à Tunis et permettront aux directeurs des missions de fouilles conjointes de présenter, également de manière informative, les travaux réalisés jusqu’à présent sur d’importants sites archéologiques à travers le pays, ainsi que les projets en cours, informe l’Institut culturel italien de Tunis dans une note, précisant qu’un espace sera également accordé aux résultats des projets de coopération en cours tels que la collaboration entre l’INP et le Parc archéologique du Colisée sur la protection et la valorisation du site d’El Jem, ou en phase de démarrage, comme la collaboration entre l’INP, l’Institut central de restauration et l’Institut central d’archéologie pour la valorisation des sites archéologiques.
«Depuis soixante ans, la coopération archéologique entre la Tunisie et l’Italie est l’un des secteurs les plus dynamiques et représentatifs du dialogue culturel entre les deux pays. Avec 14 missions actives, l’Italie est le premier partenaire tunisien dans le secteur archéologique. Une primauté qui ne se mesure pas seulement aux résultats scientifiques exceptionnels obtenus, mais qui se distingue par un modèle de coopération fondé sur l’échange de compétences et l’enrichissement culturel mutuel, avec un accent particulier sur la valorisation des sites et la formation en conservation et restauration», a déclaré l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas.
Le travail conjoint de chercheurs et de chercheurs italiens et tunisiens a permis au fil des décennies et continue de permettre de plus en plus la découverte et la valorisation de sites d’une importance historique et culturelle extraordinaire, appartenant à différentes époques, de la Préhistoire au Moyen Âge, avec une attention particulière aux époques punique et romaine.
La conférence sera ouverte par les allocutions de la ministre des Affaires Culturelles, Amina Srarfi, de l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas et du directeur général de l’Inp, Tarek Baccouche.
Kia a présenté l’installation de design ‘Transcend Journey’ mettant en scène Kia PV5, PV5 WKNDR et Concept EV2 lors de la Milan Design Week 2025, du 7 au 9 avril 2025 aux Studios East End de Milan en Italie. Cette exposition reflétait la manière dont les utilitaires 100% électriques PBV de Kia sont à même de redéfinir nos modes de vie par leur adaptabilité et leur capacité de personnalisation.
À l’occasion de la Milan Design Week, Kia Corporation a présenté une installation de design totalement exclusive, reflétant les perspectives des designers associés au développement de sa nouvelle gamme de PBV révolutionnaires et de modèles 100% électriques.
Intitulée ‘Transcend Journey’, cette installation explorait l’évolution de la mobilité, mettant en avant la capacité des véhicules Kia à faire tomber les barrières entre les expériences urbaines et de plein air en s’appuyant sur leurs innovations. Cette thématique reflétait la vision des designers de la marque qui imaginaient un nouveau paradigme où les véhicules Kia pourraient naviguer d’un environnement à l’autre.
Les véhicules présentés par Kia
Placée sous le thème ‘Transcend Journey,’ cette installation conceptuelle se présentait sous la forme d’une sculpture torsadée directement inspirée de la philosophie de design ‘Opposites United’ / (L’alliance des contraires) de Kia, et symbolisant l’union harmonieuse d’idées contraires. Cette exposition mettait en scène plusieurs véhicules Kia répartis sur deux zones principales reliant la mobilité aussi bien à la ville qu’à la nature. Il s’agissait des modèles suivants :
• Kia PV5 – conçu pour une utilisation pratique en milieu urbain et en évasion;
• Kia Concept EV2 – destiné à réintroduire des éléments naturels au cœur du paysage urbain;
• Kia PV5 WKNDR – idéal pour profiter d’une expérience de vie inédite en plein air
Faire le lien entre deux mondes / ‘Transcend Journey’ ?
Pour montrer de quelle manière ces véhicules réussissent à faire le lien entre la ville et la nature, cette exposition était divisée en deux zones distinctes.
La zone dédiée à Concept EV2 présentait une scène de pique-nique dans un parc urbain, regroupant des accessoires de pique-nique judicieusement sélectionnés dans une couleur bleue apaisante, en harmonie avec la livrée extérieure du véhicule. Il s’en dégageait une atmosphère de détente, en parfaite adéquation avec l’esthétique moderne du véhicule.
PV5 et PV5 WKNDR étaient associés à une œuvre d’art complémentaire, tandis que l’espace dédié à PV5 WKNDR représentait un terrain de camping en pleine nature entouré de plantes, avec des équipements de camping et un bar à café mobile, contribuant ainsi à créer une expérience de vie en plein air immersive et chaleureuse.
Ces deux versions démontrent comment une seule et même plateforme est capable de concilier naturellement vie urbaine et vie en pleine nature. La différence de personnalité entre PV5, qui se veut avant tout fonctionnel et pratique au quotidien, et PV5 WKNDR, qui brille par son esprit baroudeur résolument tourné vers la nature, démontre bien le vaste champ des possibles offert par les PBV (les véhicules utilitaires 100% électriques Kia).
En déambulant dans ces deux zones, les visiteurs se retrouvaient plongés dans une atmosphère immersive et apaisante, propice à la relaxation, et pouvaient apprécier l’adaptabilité de ces véhicules – que ce soit au cœur de la ville ou dans la nature, tout en la respectant.
Les marques ayant collaboré avec Kia
Réalisée en partenariat avec Helinox, un fournisseur spécialisé dans les équipements de plein air légers, cette installation se présentait sous la forme d’une sculpture directement inspirée de la philosophie de design ‘Opposites United’ / (L’alliance des contraires) de Kia, contribuant ainsi à renforcer la thématique choisie pour cette exposition.
Cette installation artistique enveloppait littéralement les véhicules, transformant ainsi une surface plane en un espace dynamique tridimensionnel. Confectionnée à partir de matériaux utilisés dans les produits Helinox, elle illustrait de manière métaphorique les différents cas d’usage de Kia PV5, démontrant son aptitude à s’adapter à toutes sortes de styles de vie et d’expériences.
Du mouvement vient l’inspiration
Cette œuvre d’art aux allures de pavillon entendait également refléter la modularité des PBV en faisant appel à des éléments en matériaux légers tels que ses poteaux en aluminium fabriqués par Dong-A Aluminum (DAC), société mère de Helinox, et ses joints imprimés en 3D fournis par LinkSolution, se caractérisant ainsi par une structure évolutive facile à assembler. Elle visait ainsi à montrer la capacité des PBV à s’adapter facilement à toutes sortes d’environnements, en alliant praticité et liberté de mouvement.
PV5 comme PV5 WKNDR étaient directement intégrés à cette structure : PV5 WKNDR était entouré de chaises de camping et de bâches, mettant en valeur ses qualités de véhicule de loisirs, et associé à un bar à café mobile Potler, témoignant de sa modularité lors des sorties en plein air.
Développé en collaboration avec la célèbre marque de café sud-coréenne, ce bar proposait le kit signature de Potler, composé de guimauves, de biscuits, de chocolats et d’une carte postale spéciale aux couleurs de Kia et Potler. Les visiteurs pouvaient déguster un café fraîchement torréfié réalisé à l’aide d’un sachet-filtre, et ajouter ainsi une touche interactive et personnalisée à leur expérience.
Le Concept Kia EV2 était, quant à lui, associé à des produits de pique-nique et de plein air de Helinox, pour illustrer sa remarquable modularité au quotidien. Parfaitement adapté à la conduite en ville et aux activités de plein air telles que le pique-nique, il repousse les limites traditionnelles des citadines. Cette installation reflétait avec subtilité l’ambition de la marque, mettant en avant son sens de l’exploration tout en montrant la capacité de la mobilité à enrichir un vaste panel d’expériences.
Les principales caractéristiques de Kia PV5
Kia PV5 est le premier modèle de série de la marque à voir le jour dans le cadre de sa nouvelle stratégie dédiée aux PBV (Platform Beyond Vehicle). Il redéfinit les concepts d’espace et de mobilité par sa flexibilité sans précédent. Disponible dans trois types de carrosserie – PV5, Fourgon et Châssis-cabine – PV5 s’appuiera sur la technologie d’électrification de Kia – une référence au niveau mondial – et saura répondre aux différents besoins d’un large éventail de clients en leur offrant une flexibilité et une capacité de personnalisation sans précédent.
Reposant sur la plateforme de dernière génération E-GMP.S de Kia, une architecture de type « skateboard » dédiée aux PBV, PV5 peut s’adapter à différents types de carrosserie avec une grande flexibilité. Voici ses principales caractéristiques :
– Jusqu’à 400 km d’autonomie WLTP;
– Recharge rapide en 30 minutes;
– Pensé pour un usage professionnel ou de loisir;
– PV5 sera disponible sur les marchés coréen et européen à compter du second semestre 2025, avant d’être déployé sur d’autres marchés ultérieurement.
PV5 est conçu pour un usage professionnel ou de loisir. Il offre un intérieur spacieux avec nombre de commodités pour les passagers, un hayon relevable et des configurations de sièges modulables. Sa configuration à trois rangées de sièges offre de nombreuses possibilités d’aménagement. Par exemple, en configuration 5 places, les premières et deuxièmes rangées sont réservées aux places assises, tandis que la troisième rangée est convertie en un vaste espace de chargement, complété par un compartiment à bagages inférieur et des espaces de rangement latéraux pour une utilisation optimale de l’espace.
Son système ‘AddGear’ permet également de monter toutes sortes d’accessoires très facilement, et de gagner ainsi en modularité.
Les principales caractéristiques du Kia PV5 WKNDR
Le concept Kia PV5 WKNDR est dérivé de la gamme PV5 dévoilée récemment par la marque. Totalement auto-suffisant, ce véhicule est équipé de panneaux solaires et de roues exclusives à turbine hydraulique qui sont capables de recharger ses batteries à diverses fins d’utilisation. Ses pneus tout-terrain en font un véhicule idéal pour les escapades en pleine nature le week-end.
Le WKNDR bénéficie également d’un intérieur d’une flexibilité et d’une modularité exceptionnelles qui peut être personnalisé pour maximiser son habitabilité et sa fonctionnalité. Il se distingue tout particulièrement par son système ‘Gear Head’, une solution de rangement unique en son genre qui offre un espace protégé pour stocker des équipements lorsque le véhicule est en stationnement. Cette solution permet une utilisation optimale de l’espace intérieur tout en facilitant l’accès aux équipements depuis l’extérieur du véhicule. Le système ‘Gear Head’ peut également être transformé en un garde-manger mobile, idéal pour tous ceux qui aiment cuisiner en extérieur en profitant du panorama.
Le WKNDR joue la carte de la durabilité en faisant appel à des matériaux tels que le revêtement de sol Nike Grind, réalisé à partir de baskets recyclées, qui offre de réels atouts tant en termes de fonctionnalité que d’esthétique.
Les principales caractéristiques de Kia Concept EV2
Kia Concept EV2 est un SUV compact 100% électrique du segment B qui se distingue par son agilité et préfigure un futur modèle de série de la marque. Avec son design en parfaite adéquation avec le style de vie urbain et actif de ses utilisateurs, Concept EV2 se caractérise par un intérieur offrant de multiples configurations de sièges, des éléments de design du plus bel effet, et un éclairage à LED fonctionnel à même de répondre à différents besoins. Son design centré sur l’utilisateur et axé sur la praticité est encore rehaussé par ses portes arrière antagonistes, son plancher plat et son hayon à large ouverture, gage d’une plus grande facilité d’accès et d’une flexibilité exemplaire.
Concept EV2 intègre également des fonctions innovantes telles que des séparateurs de bagages escamotables, un système de projection de messages lumineux pour communiquer avec les piétons, et des haut-parleurs amovibles de forme triangulaire garants d’une expérience sonore immersive en toutes circonstances.