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Renforcement de la coopĂ©ration universitaire entre la Tunisie et l’Italie

16. MĂ€rz 2025 um 12:28

Le ministre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaid a eu, le 14 mars 2025 Ă  Tunis, une rencontre fructueuse avec l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, qui a portĂ© sur le renforcement de la coopĂ©ration universitaire et les programmes conjoints de recherche et d’innovation : autant de secteurs clĂ©s du partenariat italo-tunisien dans le cadre du plan Mattei pour l’Afrique mis en Ɠuvre par l’Italie et dont la Tunisie est un partenaire central.

Prunas et Belaid ont saluĂ© l’excellent niveau de partenariat entre la Tunisie et l’Italie, soulignant l’efficacitĂ© du protocole de coopĂ©ration signĂ© en avril 2024.

En application de cet accord, un appel Ă  propositions conjoint pour le financement de projets de recherche et d’innovation tuniso-italiens sera publiĂ© dans les prochaines semaines, indique le ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur dans un communiquĂ© de presse.

Au cours de la rencontre, plusieurs sujets d’intĂ©rĂȘt commun ont Ă©tĂ© abordĂ©s, notamment la recherche scientifique et l’innovation dans le domaine des Ă©nergies renouvelables et du dĂ©veloppement durable, le renforcement de la coopĂ©ration dans les technologies spatiales, l’augmentation de la mobilitĂ© des jeunes chercheurs et la double encadrement des thĂšses de doctorat, poursuit la mĂȘme source.

Reconnaissance mutuelle des qualifications académiques

Les deux parties ont discutĂ© de l’importance de promouvoir le partage d’expertise et ont examinĂ© les progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans la dĂ©finition d’un cadre pour la reconnaissance mutuelle des qualifications acadĂ©miques entre les deux pays. Une initiative qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© examinĂ©e lors d’une visioconfĂ©rence bilatĂ©rale entre la ministre de l’UniversitĂ© et de la Recherche, Anna Maria Bernini, et Belaid, en fĂ©vrier dernier. Les deux ministres ont ensuite signĂ© un protocole d’accord, en avril dernier, visant Ă  renforcer la coopĂ©ration acadĂ©mique et scientifique entre l’Italie et la Tunisie, Ă  encourager l’échange d’informations entre les Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur et les organismes de recherche, Ă  promouvoir l’enseignement des langues, des littĂ©ratures, des cultures et des histoires des deux pays, ainsi qu’à faciliter l’accĂšs bidirectionnel aux infrastructures de recherche.

Le mĂ©morandum met particuliĂšrement l’accent sur la mobilitĂ© estudiantine, mais pas seulement. D’autres points sont consacrĂ©s Ă  l’échange de personnel technico-administratif afin de renforcer les compĂ©tences en gestion des ressources humaines dans les universitĂ©s tunisiennes. Un autre point fort de la coopĂ©ration entre Tunis et Rome est la promotion d’une collaboration conjointe au sein de programmes multilatĂ©raux tels que Prima et Horizon Europe, afin de renforcer la capacitĂ© du pays d’Afrique du Nord Ă  accĂ©der aux financements dĂ©diĂ©s Ă  la recherche.

La Tunisie figure parmi les premiers pays au monde en termes de nombre de bourses offertes par le ministĂšre italien des Affaires Ă©trangĂšres.

L’enseignement supĂ©rieur est d’ailleurs un pilier du Plan Mattei, qui vise Ă  fournir aux jeunes Africains les outils nĂ©cessaires pour participer activement au progrĂšs de leur pays et au dĂ©veloppement de leurs relations avec le reste du monde.

Opportunités pour étudiants, enseignants et chercheurs

Dans ce contexte, l’UniversitĂ© de Carthage et l’UniversitĂ© de Bologne ont rĂ©cemment signĂ© trois accords de partenariat stratĂ©gique, ouvrant de nouvelles opportunitĂ©s pour les Ă©tudiants, les enseignants et les chercheurs.

SignĂ©s le 6 fĂ©vrier 2025 Ă  l’UniversitĂ© de Carthage, Ă  Tunis, ces accords s’articulent autour de trois axes principaux.

PremiĂšrement, la mobilitĂ© estudiantine a Ă©tĂ© instaurĂ©e, permettant aux Ă©tudiants des deux universitĂ©s de participer Ă  des programmes d’échange acadĂ©mique. Cette opportunitĂ© leur permettra de vivre une expĂ©rience internationale, d’enrichir leurs Ă©tudes et d’élargir leurs horizons culturels.

DeuxiĂšmement, un accord d’échange d’enseignants et de chercheurs a Ă©tĂ© signĂ©. Cette mesure favorisera la collaboration scientifique entre les deux universitĂ©s, renforçant le partage d’expertise et la mise en Ɠuvre de projets de recherche communs.

Enfin, un accord-cadre a Ă©tĂ© signĂ© impliquant l’ensemble des institutions de l’UniversitĂ© de Carthage. Cet accord plus large vise Ă  renforcer les synergies entre les deux universitĂ©s et Ă  promouvoir des initiatives conjointes Ă  grande Ă©chelle.
Traduit de l’italien.

Source : Agenzia Nova.

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Tunisie | EntraĂźnement collaboratif de militaires amĂ©ricains, tunisiens et sĂ©nĂ©galais

16. MĂ€rz 2025 um 12:00

Des techniciens militaires amĂ©ricains en neutralisation des explosifs et munitions ont participĂ© Ă  une formation dans ce domaine organisĂ©e en Tunisie Ă  l’intention de leurs homologues tunisiens et sĂ©nĂ©galais.

Maj. Joe Legros

Une dĂ©tonation contrĂŽlĂ©e fait trembler le sol tandis qu’un nuage de fumĂ©e s’élĂšve au-dessus du champ de tir. Pour les techniciens en neutralisation des explosifs et munitions (NEM), de tels moments sont monnaie courante, mais leur impact s’étend bien au-delĂ  du champ de tir. Ces petites explosions calculĂ©es contribuent Ă  la sĂ©curitĂ© des communautĂ©s et au renforcement des partenariats en Afrique.

La Force opĂ©rationnelle sud-europĂ©enne de l’armĂ©e amĂ©ricaine, Afrique (Setaf-Af), a rĂ©cemment poursuivi sa collaboration de longue date avec les Ă©quipes EOD des forces armĂ©es tunisiennes (TuAF), en invitant cette fois les techniciens EOD des Forces armĂ©es du SĂ©nĂ©gal (FAS) en Tunisie pour un Ă©change trilatĂ©ral. L’entraĂźnement a mis l’accent sur l’interopĂ©rabilitĂ©, le partage des connaissances et la prĂ©paration de futures missions conjointes, notamment l’exercice African Lion 2025 (AL25) qui se dĂ©roulera en avril.

«Cet Ă©change ne se limitait pas Ă  perfectionner les compĂ©tences techniques», a dĂ©clarĂ© le major Ian Bloomsburg de l’armĂ©e amĂ©ricaine, directeur adjoint de la cellule de fusion C-IED Setaf-Af pour la lutte anti-engins explosifs improvisĂ©s (C-IED). «Il s’agissait de renforcer la confiance et les liens entre trois Ă©quipes EOD compĂ©tentes et engagĂ©es», a-t-il ajoutĂ©.

Le partenariat entre la Setaf-Af et les forces EOD tunisiennes repose sur des annĂ©es d’engagement.

Une formation mutuellement bénéfique

Les techniciens tunisiens ont participĂ© Ă  de nombreux Ă©vĂ©nements d’entraĂźnement aux États-Unis, notamment le Raven’s Challenge Ă  Camp Williams, dans l’Utah, et le concours «Équipe EOD de l’annĂ©e» du 52e Groupe d’artillerie Ă  Fort Campbell, dans le Kentucky. Ces expĂ©riences offrent un aperçu prĂ©cieux des tactiques EOD avancĂ©es et permettent aux Ă©quipes tunisiennes de se mesurer aux meilleures Ă©quipes mondiales.

L’intĂ©gration de techniciens EOD sĂ©nĂ©galais au sein de la Setaf-Af marque une avancĂ©e significative. L’intĂ©gration d’une troisiĂšme force partenaire favorise la coopĂ©ration rĂ©gionale et garantit que les solutions africaines aux menaces explosives restent Ă  l’avant-garde.

Le SĂ©nĂ©gal et la Tunisie accueilleront l’AL25, dĂ©montrant ainsi l’engagement de chaque pays Ă  promouvoir la paix par la force militaire.

«Nous sommes toujours Ă  la recherche de champions de la neutralisation des explosifs et munitions (NEM) au sein des forces partenaires, capables de mettre Ă  profit leurs connaissances et de continuer Ă  renforcer leurs capacitĂ©s», a dĂ©clarĂ© le sergent Beau Martindale de l’armĂ©e amĂ©ricaine, responsable du programme de lutte antimines humaines (HMA) de la Setaf-Af.

Lors de cet Ă©change, les participants se sont entraĂźnĂ©s aux tĂąches essentielles de la NEM, de l’identification et de la neutralisation des munitions non explosĂ©es (UXO) Ă  la neutralisation en toute sĂ©curitĂ© des engins explosifs improvisĂ©s (EEI). Chaque pays a apportĂ© son expertise et son point de vue, rendant la formation mutuellement bĂ©nĂ©fique.

«Il ne s’agit pas seulement d’une intervention des forces amĂ©ricaines pour enseigner», a dĂ©clarĂ© Martindale. Et d’ajouter : «Il s’agit d’un vĂ©ritable Ă©change : nos partenaires apportent une expĂ©rience concrĂšte qui enrichit notre approche commune de la mission NEM.»

Donner un exemple non américain à suivre

La collaboration en Tunisie n’est qu’un exemple de l’engagement de la Setaf-Af Ă  collaborer avec ses partenaires africains pour rĂ©duire la menace des explosifs. Le prochain exercice AL25 offrira Ă  ces Ă©quipes une nouvelle occasion d’opĂ©rer ensemble dans un environnement multinational plus vaste, affinant ainsi leur capacitĂ© Ă  rĂ©pondre aux menaces rĂ©elles.

«Cet Ă©change a permis de montrer Ă  la Direction du gĂ©nie sĂ©nĂ©galaise comment d’autres pays africains ont dĂ©veloppĂ© leurs capacitĂ©s de formation Nedex; c’est-Ă -dire de leur donner un exemple non amĂ©ricain Ă  suivre», a ajoutĂ© Bloomsburg.

Alors que la Setaf-Af, la Tunisie et le SĂ©nĂ©gal continuent de renforcer ensemble leurs capacitĂ©s Nedex, l’impact s’étend au-delĂ  du champ de bataille : elle garantit des communautĂ©s plus sĂ»res et une sĂ©curitĂ© rĂ©gionale renforcĂ©e pour les annĂ©es Ă  venir.

La Setaf-Af prĂ©pare les forces de l’armĂ©e de terre, met en Ɠuvre des interventions de crise, favorise la concurrence stratĂ©gique et renforce les partenariats pour atteindre les objectifs de campagne de l’armĂ©e amĂ©ricaine en Europe et en Afrique et du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom).

Traduit de l’anglais

Source : US Army.


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LibertĂ© Ă©conomique | La Tunisie avance Ă  reculons !  

16. MĂ€rz 2025 um 11:09

Avec un score de 49,1 en 2025 (+0,3 point par rapport à 2024), la Tunisie se classe au 149e rang sur 176 pays (+1 place), avec un score inférieur à la moyenne (59,7), dans le classement mondial de liberté économique publié le 4 mars 2025 par le think tank américain Heritage Foundation.

Le classement de Heritage Foundation repose sur 12 indicateurs regroupĂ©s en quatre catĂ©gories : (i) Etat de droit; (ii) la taille du gouvernement; (iii) l’efficacitĂ© rĂ©glementaire; et (iv) l’ouverture des marchĂ©s.

Sur le continent africain, la Tunisie occupe le 38e rang d’un classement dominĂ© par l’Île Maurice (score de 75; 15e rang mondial), le Botswana (69,9; 31e) et le Cap Vert (68,7; 40e).

Selon le think thank, le degrĂ© de libertĂ© Ă©conomique en Tunisie est entravĂ© par plusieurs faiblesses structurelles et notamment : (i) l’inefficacitĂ© et l’opacitĂ© du cadre rĂ©glementaire ; (ii) la rigiditĂ© du marchĂ© du travail ou encore; (iii) la faiblesse des finances publiques.

Quand on connait la situation actuelle de l’économie tunisienne, ses faiblesses structurelles, la lenteur des rĂ©formes engagĂ©es, le renforcement des restrictions sur le marchĂ© du travail et l’accroissement continu de l’interventionnisme de l’Etat, on ne peut espĂ©rer une amĂ©lioration de ce classement au cours des prochaines annĂ©es. Et dire que, dans les annĂ©es 1990-2000, la Tunisie Ă©tait classĂ©e parmi les 5 premiers pays africains en matiĂšre de libertĂ© Ă©conomique. Cela s’appelle avancer Ă  reculons


I. B.

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Maroc | Le Tunisien Chaabani offre son premier championnat Ă  Berkane

16. MĂ€rz 2025 um 10:11

A cinq journées de la fin de la Botola Pro D1 «Inwi» de football 2024/25, la Renaissance de Berkane a décroché, hier soir, samedi 15 mars 2025, son premier Championnat du Maroc, sous la férule de son coach tunisien Mouine Chaabani.

NĂ© le 18 juin 1981 Ă  BĂ©ja, Mouine Chaabani est un ancien dĂ©fenseur central de l’EspĂ©rance de Tunis et de l’équipe de Tunisie. En tant qu’entraĂźneur, il a entraĂźnĂ© le Club d’Hammam-Lif et l’EspĂ©rance de Tunis (en Tunisie) et Al-Masry Sporting Club et Ceramica Cleopatra Football Club (en Égypte), avant de prendre les rĂȘnes de la Renaissance de Berkane au Maroc en 2024.

Il est le jeune entraĂźneur le plus titrĂ© en Tunisie et mĂȘme en Afrique. Il a remportĂ© le Championnat de Tunisie en 2019, 2020 et 2021 avec l’EspĂ©rance de Tunis, la Supercoupe de Tunisie en 2018 et 2019 et la Ligue des champions de la CAF en 2018 et 2019 avec la mĂȘme Ă©quipe. Et il vient d’offrir Ă  Berkane son premier championnat du Maroc aprĂšs avoir Ă©tĂ© finaliste Ă  la Coupe de la CAF en 2024.

«On croyait à ce sacre dÚs le début de la saison. On a beaucoup travaillé pour le décrocher», a déclaré Chaabani.

En effet, leaders indĂ©boulonnables et rĂ©guliers au cours d’une saison qu’ils ont contrĂŽlĂ©e de bout en bout, les Berkanis n’ont jamais laissĂ© filer leur chance.

N’ayant besoin que d’un petit point, les Oranges ont optĂ© pour la prudence en se contenant du nul face Ă  l’Union Touarga (1-1).

La Renaissance de Berkane a jouĂ© 25 matchs jusqu’à prĂ©sent. Elle en a gagnĂ© 18, fait 6 nuls et n’a perdu qu’un seul contre le FUS de Rabat (0-1) pour le compte de la 5e journĂ©e, le 6 octobre 2024.

Elle a battu le Raja de Casablanca en match aller comme en retour (1-0), (2-0). Elle a fait match nul contre l’AS FAR en manche aller avant de prendre le dessus en retour (1-1), (2-0). Contre le Wydad de Casablanca, les Oranges ont gagnĂ© Ă  l’aller (1-0) et fait match nul blanc au retour.

La Renaissance de Berkane, qui avait remportĂ© la Coupe de la ConfĂ©dĂ©ration Ă  deux reprises, la Coupe du TrĂŽne 3 fois et une Supercoupe de la CAF, tenait coĂ»te que coĂ»te, Ă  figurer parmi les vainqueurs du Championnat marocain. Maintenant c’est fait : elle est entrĂ©e de plein pied dans le club des grands.

I. B.

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L’huile d’olive tunisienne exonĂ©rĂ©e de droit de douane au BrĂ©sil  

16. MĂ€rz 2025 um 09:00

Le gouvernement brĂ©silien vient de supprimer totalement les droits de douane sur les importations d’huile d’olive vierge tunisienne, qui Ă©taient de 9%. Cette exonĂ©ration est entrĂ©e en vigueur Ă  partir du 14 mars 2025.

Cette mesure exceptionnelle constitue une opportunitĂ© majeure pour renforcer la prĂ©sence de l’huile d’olive tunisienne sur ce marchĂ© en pleine expansion, indique un communiquĂ© publiĂ© le mĂȘme jour par l’ambassade de Tunisie au BrĂ©sil, Elle vient appuyer la stratĂ©gie tunisienne pour soutenir le secteur olĂ©icole, optimiser la saison en cours et prĂ©parer efficacement la campagne 2025-2026.

L’ambassade a rĂ©affirmĂ©, aussi, son engagement Ă  accompagner les entreprises nationales exportatrices d’huile d’olive en leur fournissant toutes les informations nĂ©cessaires et en les soutenant, notamment pour l’enregistrement de leurs laboratoires dans la base de donnĂ©es du ministĂšre brĂ©silien de l’Agriculture, une dĂ©marche indispensable pour accĂ©der Ă  ce marchĂ©.

Elle a, Ă©galement, soulignĂ© la disponibilitĂ© permanente de ses services, ainsi que de son bureau commercial et consulaire Ă  SĂŁo Paulo, pour fournir toutes les prĂ©cisions requises aux opĂ©rateurs Ă©conomiques. A noter qu’en 2024, le BrĂ©sil avait importĂ© environ 250 000 tonnes d’huile d’olive, pour une valeur totale estimĂ©e Ă  695 millions de dollars. 

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Immigrés irréguliers en Tunisie | Pour une réponse internationale concertée à la crise

16. MĂ€rz 2025 um 08:42

La crise de l’immigration irrĂ©guliĂšre des Africains subsahariens en Tunisie est une problĂ©matique complexe et qui prend de l’ampleur au fil des jours nĂ©cessitant une rĂ©ponse humanitaire coordonnĂ©e sur les plans rĂ©gional et international.

Leith Lakhoua *

La Tunisie, pays traditionnellement connu pour sa stabilitĂ© relative et son rĂŽle de pont entre l’Afrique et l’Europe, fait face Ă  une crise migratoire sans prĂ©cĂ©dent. La situation des immigrĂ©s irrĂ©guliers originaires d’Afrique subsaharienne prend des proportions dramatiques, exacerbĂ©e par l’absence d’une assistance significative de la part des organisations internationales telles que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ou le Haut-Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s (HCR). Cette crise, loin de se rĂ©sorber, s’aggrave de jour en jour, posant des dĂ©fis humanitaires, sociaux et sĂ©curitaires majeurs pour le pays.
Selon les chiffres officiels du ministĂšre de l’IntĂ©rieur tunisien, environ 23 000 immigrĂ©s en situation irrĂ©guliĂšre seraient prĂ©sents sur le territoire. Cependant, des estimations non officielles suggĂšrent que ce nombre pourrait dĂ©passer les 100 000 personnes. Les rĂ©gions de Sfax, El-Amra et Jebeniana sont particuliĂšrement touchĂ©es, avec des campements anarchiques abritant plus de 60 000 immigrĂ©s. Ces zones agricoles, autrefois paisibles, sont aujourd’hui le thĂ©Ăątre de tensions croissantes entre les populations locales et les migrants.

Les consĂ©quences de cette prĂ©sence massive sont multiples et prĂ©occupantes. Les infrastructures publiques sont vandalisĂ©es, les oliviers centenaires, symbole de l’agriculture tunisienne, sont dĂ©truits, et les biens des citoyens sont frĂ©quemment attaquĂ©s. Ces actes ont transformĂ© la coexistence en un vĂ©ritable calvaire pour les habitants, alimentant des conflits qui frĂŽlent parfois la guerre civile. Les autoritĂ©s locales, dĂ©jĂ  confrontĂ©es Ă  des dĂ©fis Ă©conomiques et sociaux, peinent Ă  contenir cette situation explosive.

Afflux continu et défis démographiques

MalgrĂ© les efforts des autoritĂ©s tunisiennes pour dĂ©manteler les rĂ©seaux de trafic d’ĂȘtres humains, l’afflux quotidien de migrants ne faiblit pas. Des centaines, voire des milliers de personnes, continuent d’arriver chaque jour, souvent avec l’espoir de rejoindre l’Europe. Cependant, une rĂ©alitĂ© nouvelle Ă©merge : de plus en plus de migrants s’installent durablement en Tunisie. Cette tendance est renforcĂ©e par le taux de natalitĂ© Ă©levĂ© parmi les femmes migrantes. Cette dynamique dĂ©mographique complexifie davantage la situation, transformant ce qui Ă©tait perçu comme un transit en une installation permanente.

Les autorités tunisiennes ont tenté de répondre à cette crise par des mesures sécuritaires, notamment en démantelant les réseaux de passeurs et en renforçant les contrÎles aux frontiÚres terrestres et maritimes. Cependant, ces efforts, bien que louables, ne suffisent pas à résoudre le problÚme de fond. La Tunisie, déjà confrontée à des difficultés économiques et sociales, ne peut assumer seule le fardeau de cette crise humanitaire.

Une solution durable nĂ©cessite une coordination internationale. Les organisations onusiennes, telles que l’OIM et le HCR, doivent jouer un rĂŽle plus actif en apportant un meilleur soutien financier, logistique et technique Ă  la Tunisie.

Par ailleurs, un dialogue avec les pays d’origine des migrants est essentiel pour faciliter leur rapatriement volontaire et sĂ©curisĂ©.

En parallĂšle, des fonds internationaux devraient ĂȘtre mobilisĂ©s pour aider la Tunisie Ă  gĂ©rer cette crise, notamment en Ă©tablissant des camps sous contrĂŽle de l’armĂ©e. Ces camps permettraient d’identifier les migrants, de les enregistrer et de les prendre en charge tout en prĂ©parant leur rĂ©partition entre les pays volontaires pour les accueillir.

Sommet international pour une solution globale

Face Ă  l’ampleur de cette crise, un sommet international dĂ©diĂ© Ă  la question migratoire en Tunisie s’impose. Ce sommet rĂ©unirait les pays concernĂ©s, les organisations internationales et les acteurs rĂ©gionaux pour Ă©laborer une stratĂ©gie commune. Les objectifs seraient multiples : renforcer les contrĂŽles aux frontiĂšres, lutter contre les rĂ©seaux de trafic, organiser le rapatriement des migrants dans leurs pays d’origine et rĂ©partir Ă©quitablement la responsabilitĂ© de l’accueil des rĂ©fugiĂ©s entre les nations.

En conclusion, la crise de l’immigration irrĂ©guliĂšre des Africains subsahariens en Tunisie est une problĂ©matique complexe qui nĂ©cessite une rĂ©ponse humanitaire coordonnĂ©e. Sans une action internationale concertĂ©e, cette situation risque de dĂ©gĂ©nĂ©rer, menaçant non seulement la stabilitĂ© de la Tunisie, mais aussi la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale.

Il est temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités et apporte son soutien à un pays qui, malgré ses limites, continue de faire face à cette crise avec dignité et détermination.

* Consultant en organisation industrielle et logistique.  

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Le Soudan rejette la proposition amĂ©ricano-israĂ©lienne d’accueillir les Palestiniens de Gaza

16. MĂ€rz 2025 um 08:12

Les mĂ©dias israĂ©liens ont rapportĂ©, citant un rapport de l’Associated Press ayant obtenu l’information de sources amĂ©ricaines et israĂ©liennes, que les États-Unis et IsraĂ«l ont contactĂ© des responsables de trois pays d’Afrique de l’Est pour discuter de la rĂ©installation des Palestiniens de Gaza.

Les sources contactĂ©es ont affirmĂ© que le Soudan avait rejetĂ© la proposition, tandis que la Somalie et le Somaliland ont dĂ©clarĂ© qu’ils n’étaient pas au courant de la proposition, a rapportĂ© Kan TV.

Selon le plan de Donald Trump, les 2 millions d’habitants de Gaza devraient ĂȘtre dĂ©placĂ©s et relocalisĂ©s dĂ©finitivement.

Le prĂ©sident amĂ©ricain a proposĂ© que les États-Unis prennent possession du territoire et y dĂ©veloppent un projet immobilier pour le transformer en une riviera sur la cĂŽte est de la MĂ©diterranĂ©e.

I. B.

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‘‘Un homme’’ | Qui voulait donc la peau de Panagoulis, ce hĂ©ros ambigu ?

16. MĂ€rz 2025 um 08:04

Les personnes qui accordent leur pardon Ă  leurs tortionnaires aprĂšs avoir Ă©tĂ© soumises Ă  de graves sĂ©vices physiques et psychologiques et qui refusent de les accabler appartiennent certainement Ă  une catĂ©gorie rare de l’humanitĂ©. Le Grec Aleko Panagoulis en fait certainement partie


Dr Mounir Hanablia *

EmprisonnĂ© aprĂšs l’échec d’une tentative d’assassinat contre le Premier ministre du rĂ©gime des colonels. Il avait cachĂ© sous un pont les explosifs qui auraient dĂ» faire sauter la voiture de sa cible alors qu’elle circulait sur la route qu’elle emprunte normalement et l’explosion ne s’était pas produite au moment opportun.

CapturĂ© rapidement, Panagoulis avait Ă©tĂ© torturĂ© mais n’avait avouĂ© ni son identitĂ© ni les noms de ses complices. Ses vieux parents furent dĂ©tenus pendant plus de trois mois et son frĂšre, officier de l’armĂ©e qui avait quittĂ© le pays, fut livrĂ© par les IsraĂ©liens avant de mourir en dĂ©tention, probablement sous la torture. 

Finalement condamnĂ© Ă  mort, sa peine avait Ă©tĂ© commuĂ©e en emprisonnement Ă  vie aprĂšs la campagne internationale en sa faveur qui avait fait de lui une icĂŽne de la libertĂ© contre la dictature. Mais Alekos s’était rĂ©vĂ©lĂ© durant sa dĂ©tention particuliĂšrement combatif. Il n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  agresser ses tortionnaires quand il en avait l’occasion et Ă  les humilier. Il s’était montrĂ© insolent et irrespectueux de la Cour lors de son procĂšs. Naturellement il en avait payĂ© le prix. Ses cĂŽtes avaient Ă©tĂ© toutes brisĂ©es lors des passages Ă  tabac que ses gardiens n’hĂ©sitaient pas Ă  lui infliger pour se venger, ce qui l’avait poussĂ© Ă  entreprendre d’innombrables grĂšves de la faim pour obtenir le droit de lire, Ă©crire, ĂȘtre visitĂ© par sa famille. Il avait Ă©tĂ© piĂ©gĂ© lorsqu’on l’avait photographiĂ© Ă  son insu tenant un ballon de football dans une cour dĂ©serte de la prison afin de prouver au monde qu’il Ă©tait en bonne santĂ©.

Panagoulis s’était enfui une premiĂšre fois avec l’aide d’un de ses gardiens, un jeune soldat, mais il avait Ă©tĂ© trahi par ceux chez qui il s’était rĂ©fugiĂ© en pensant qu’il pouvait leur faire confiance. La seconde, le directeur de la prison prĂ©venu de ses projets avait attendu de le prendre en flagrant dĂ©lit. La troisiĂšme, il avait Ă©tĂ© repris Ă  la pĂ©riphĂ©rie du camp de dĂ©tention. Il fut mĂȘme victime d’une tentative de meurtre lorsqu’on mit le feu Ă  son cachot. Tout ceci ne l’empĂȘcha pas de composer des poĂšmes. 

Au bout de cinq annĂ©es de cachot, Panagoulis fut graciĂ© avec tous les prisonniers politiques mais il refusa sa grĂące, et se montra, comme il en a l’habitude, peu respectueux lors de la cĂ©rĂ©monie tenue pour marquer sa libĂ©ration de prison. Soumis Ă  une surveillance constante de la police, il fut victime de nouvelles tentatives  de meurtre lorsqu’une voiture banalisĂ©e s’efforça sans succĂšs de pousser la sienne dans un ravin en CrĂšte, puis en Italie lorsque son taxi fut pris en chasse par une autre automobile qui tenta de le percuter.

Les généraux tenaient le haut du pavé

AprĂšs de multiples tracasseries administratives, Panagoulis s’exila en Italie avec sa compagne, la journaliste Oriana Fallaci, dont il fit la connaissance Ă  sa sortie de prison, l’auteur du livre, et s’efforça d’organiser un rĂ©seau de rĂ©sistance clandestin, dans son pays, dont l’une des bombes tua trois artificiers. Cet Ă©vĂ©nement fut le signal de son engagement politique contre la dictature et le convainquit d’abandonner la lutte violente.

Cependant, en 1974, Ă  l’instigation de la GrĂšce, un coup d’Etat militaire mit fin au rĂ©gime civil Ă  Chypre, ce qui entraĂźna en rĂ©action une invasion du nord de l’üle par l’armĂ©e turque. Les militaires grecs, responsables de cette situation, dĂ©cidĂšrent d’abandonner le pouvoir et de le confier aux civils. C’est ainsi que la dĂ©mocratie fut rĂ©tablie et Alekos Panagoulis, rentrĂ© dans son pays quelques semaines plus tard, fut Ă©lu dĂ©putĂ© sur une liste d’un parti centriste qu’il ne connaissait pas mais qu’il avait choisi parce qu’il ne croyait pas aux leaders des grands partis de droite ou de gauche, Constantin Caramanlis et Georges PapandrĂ©ou.

NĂ©anmoins, pour Panagoulis, le rĂ©tablissement de la dĂ©mocratie n’avait Ă©tĂ© qu’un processus purement formel alors que les vĂ©ritables dĂ©tenteurs du pouvoir continuaient d’ĂȘtre les gĂ©nĂ©raux qui avaient tenu le haut du pavĂ© pendant la dictature, entre 1967 et 1974.

DĂšs lors le nouveau dĂ©putĂ© n’eut de cesse de dĂ©couvrir les preuves de la collusion du nouvel homme fort, le ministre de la DĂ©fense Evangelos AvĂ©roff, avec le fascisme italien pendant la guerre, puis avec le rĂ©gime militaire, celui des colonels supplantĂ©s par des gĂ©nĂ©raux. Les documents qu’il rĂ©unit grĂące Ă  la complicitĂ© de l’épouse de l’un des membres des services secrets, Fani Hazizikis, qu’il rĂ©ussit Ă  sĂ©duire, furent interdits de publication.

Finalement, Panagoulis fut tuĂ© une nuit du premier mai 1976 lorsque sa voiture fut prise en chasse par deux autres avant d’ĂȘtre percutĂ©e pour s’écraser contre un mur.

Quelques jours plus tard, un ancien coureur automobile Ă©tabli au Canada, Michel Stefas, un adhĂ©rent du parti socialiste grec de PapandrĂ©ou, se livra Ă  la police et prĂ©tendit ĂȘtre le responsable de ce qui n’était qu’un accident malheureux. Il dĂ©mentit la prĂ©sence d’une seconde voiture malgrĂ© les tĂ©moignages de personnes prĂ©sentes sur les lieux, et naturellement rares furent ceux qui le crurent. La Justice cependant  en fit sa thĂšse en refusant de tenir compte des conclusions de l’enquĂȘte scientifique en faveur des deux poursuivants et le condamna Ă  5 annĂ©es de prison avec sursis.

Héros, démagogue ou charlatan ?

L’enterrement de Panagoulis fut grandiose tant la foule qui accompagna son cercueil vers le cimetiĂšre fut nombreuse, des centaines de milliers de personnes se pressĂšrent devant le cortĂšge funĂšbre qui ne rĂ©ussit Ă  joindre le cimetiĂšre normalement situĂ© Ă  dix minutes, qu’aprĂšs plus de quatre heures. Les reprĂ©sentants de tous les partis politiques ne manquĂšrent pas d’ĂȘtre prĂ©sents, particuliĂšrement le futur premier ministre, le socialiste PapandrĂ©ou qui prononça l’éloge politique du dĂ©funt alors que Panagoulis le considĂ©rait comme un dĂ©magogue et un charlatan.

Mort, Panagoulis connut enfin la reconnaissance et la popularitĂ© alors que toute sa vie il demeura un marginal et un solitaire qui affrontait le systĂšme en ne comptant que sur ses seules forces. Il est vrai que quelques-uns de ses poĂšmes avaient Ă©tĂ© chantĂ©s, en particulier par le grand musicien Mikis Theodorakis, depuis l’époque de sa dĂ©tention.

Naturellement ce livre Ă©crit par sa compagne italienne dĂ©voile les vĂ©ritables ressorts de sa personnalitĂ©. Homme sensible et passionnĂ©, Panagoulis se rĂ©vĂ©lait capable de graves actes de violence, et se rĂ©fugiait parfois dans de monumentales beuveries pour dissiper son dĂ©sespoir. Disciple de Dionysos, le dieu de la jouissance, et de Mars celui de la guerre, il devint obsĂ©dĂ© par HadĂšs, le maĂźtre de la Mort, qui finit par avoir raison de lui. Si on s’en rĂ©fĂšre Ă  ses traits de caractĂšre pathologiques, ceux d’un maniacodĂ©pressif, on peut se demander comment, en Ă©tant un odieux manipulateur, il parvint Ă  entretenir l’amour que lui portait sa compagne, malgrĂ© tous les prĂ©judices subis par elle dont il fut bel et bien le responsable (avortement), ou dont elle l’accusa peut ĂȘtre abusivement aprĂšs sa mort de l’ĂȘtre (cancer).

Face Ă  une dictature militaire rabaissĂ©e par ses excĂšs, Panagoulis le hĂ©ros formidable et solitaire qui se dressait face Ă  elle, apparut ne le lui cĂ©der en rien, en sacrifiant tous ceux qui l’admiraient ou toutes celles qu’il sĂ©duisait, au nom d’une chimĂšre, la libertĂ©, afin d’abattre la tĂȘte du systĂšme, le rocher sur la montagne qui sitĂŽt prĂ©cipitĂ© des hauteurs reprenait sa place.

Parti pour terrasser le dragon AvĂ©roff, ministre de la DĂ©fense et selon lui vĂ©ritable maĂźtre du pays, le HĂ©ros formidable se retrouva face une hydre Ă  trois tĂȘtes, associant au prĂ©cĂ©dent, Caramanlis, et de PapandrĂ©ou, qui lui fut fatale.

Il reste Ă  savoir si cet acharnement contre le ministre de la DĂ©fense ne constituait pas le prolongement de son caractĂšre portĂ© Ă  tous les excĂšs, Ă  la recherche d’un adversaire qu’il estimait digne de lui. En effet, dans la GrĂšce des annĂ©es 70, les collaborateurs des occupants fascistes et nazis ne manquaient certainement pas, et ce sont ceux-lĂ  mĂȘme que les Anglais ont utilisĂ©s Ă  la fin de la guerre pour lutter contre le parti communiste grec, et l’empĂȘcher de prendre le pouvoir. Et Panagoulis confirma son mĂ©pris pour le menu fretin en s’abstenant de charger ses tortionnaires lorsqu’ils passĂšrent en justice, tout comme lors du procĂšs des grandes tĂȘtes de la dictature rendu nĂ©cessaire pour crĂ©dibiliser le retour Ă  la dĂ©mocratie il jugea leur condamnation aussi superflue et inutile qu’une comĂ©die, y compris celle de Papadopoulos qu’il avait tentĂ© d’assassiner et qui l’avait graciĂ©, parce qu’ils n’étaient plus les dĂ©tenteurs du pouvoir. Mais Ă  cĂŽtĂ© de cela, il accordait beaucoup d’importance aux signes et aux rĂȘves prĂ©monitoires qui devenaient prophĂ©tiques une fois accomplis.

une tragédie grecque

Les commentaires sur la fatalitĂ©, le caractĂšre fatal des couleurs (vertes) et des voitures annonçant le drame qui se prĂ©parait servait de justificatif Ă  l’angoisse de la mort qui avait pris le hĂ©ros aux tripes avant que ne s’accomplisse son destin. Mais peut ĂȘtre n’est-ce lĂ  que la touche latine de l’auteur, de culture chrĂ©tienne catholique, encensant le sacrifice et le don de soi, qui s’était sans aucun doute culpabilisĂ©e d’avoir Ă©tĂ© absente au moment de sa mort alors qu’elle venait d’embarquer Ă  l’aĂ©roport de New York pour venir le rejoindre Ă  AthĂšnes, et qui s’efforçait de transformer ce fait divers politique comme il y en a tant dans le monde, dont plusieurs avaient Ă©tĂ© les sujets de ces propres articles au Vietnam, au BrĂ©sil, ou ailleurs, en un drame unique, en une tragĂ©die grecque, en une nouvelle crucifixion l’absolvant de ses pĂ©chĂ©s.

Il n’en demeure pas moins que si la mort du hĂ©ros fut limpide, et que les coupables ne souffrent aucune discussion, sa vie apparaĂźt l’avoir Ă©tĂ© beaucoup moins. Ce retour prĂ©cipitĂ© d’Union SoviĂ©tique au cours d’un voyage oĂč il Ă©tait l’invitĂ© d’une organisation de jeunesse prĂ©sidĂ©e par des vieillards, parce qu’il avait reconnu sa propre souffrance dans le passage Ă  tabac par la police d’un indĂ©sirable dans l’hĂŽtel oĂč il rĂ©sidait,  suscite la perplexitĂ©. Tout comme la suscitent  les voyages clandestins en GrĂšce Ă  l’époque de la dictature et la pose de bombes dans de multiples endroits d’AthĂšnes.

Enfin on ne comprendra pas comment le ministre de la dĂ©fense de l’üle de Chypre, membre d’un gouvernement dĂ©mocratiquement Ă©lu dans un Etat indĂ©pendant dont la majoritĂ© de la population est hellĂ©nophone, de langue grecque, oĂč les Britanniques disposent d’une importante base militaire, aura fait confiance Ă  un obscur jeune idĂ©aliste mathĂ©maticien et poĂšte venu de GrĂšce opposĂ© au rĂ©gime des colonels, au point de bĂ©nĂ©ficier d’un stage de sabotage, et de disposer des explosifs nĂ©cessaires Ă  un futur attentat contre le chef d’un gouvernement grec installĂ© par la CIA.

Quand de la folie commence Ă  Ă©merger une mĂ©thode, il convient de se poser beaucoup de questions, particuliĂšrement sur le cheminement politique qui mĂšne la GrĂšce, membre de l’Otan, de la monarchie constitutionnelle, appelĂ©e Ă  voir l’alliance socialiste-communiste remporter les Ă©lections lĂ©gislatives et la majoritĂ© parlementaire, Ă  la dictature dite des colonels mettant fin au processus Ă©lectoral, puis Ă  celle des gĂ©nĂ©raux aprĂšs le soulĂšvement de la marine et ce qu’on a cru ĂȘtre le soulĂšvement populaire  suivi du massacre de l’école polytechnique d’AthĂšnes, enfin Ă  la dĂ©crispation avec la libĂ©ration des prisonniers politiques, la politique des ponts envers l’opposition avant le retour de la dĂ©mocratie imposĂ© par la dĂ©bĂącle de Chypre, et l’instauration d’un rĂ©gime militaire soft avec une façade civile institutionnelle qui fera de l’amnistie son leitmotiv, plus pour Ă©pargner les bourreaux que rĂ©habiliter les condamnĂ©s.

Etonnants remakes en Algérie et en Tunisie

Les gĂ©nĂ©raux algĂ©riens des annĂ©es 80-90 dans un Ă©tonnant remake n’agiront pas diffĂ©remment en Ă©crasant le mouvement populaire escamotant les luttes pour le pouvoir au plus haut sommet de l’Etat, en interrompant le processus Ă©lectoral, et en confĂ©rant une apparence de lĂ©galitĂ© Ă  leur autoritĂ© derriĂšre des personnalitĂ©s civiles reconnues dĂ©tenant l’apparence du pouvoir, et non sa rĂ©alitĂ©, et qui se compromettront avec l’amnistie en faveur des auteurs des massacres. Le gĂ©nĂ©ral tunisien Rachid Ammar, en obtenant le dĂ©part de Ben Ali, en 2011, et en installant une autoritĂ© civile rĂ©vocable (!!!), apportera la preuve que, s’agissant de partager le pouvoir, ou son apparence, les diffĂ©rends opposant tortionnaires et prisonniers d’hier s’estompent aisĂ©ment dans la grande RĂ©conciliation. Un homme comme BĂ©ji CaĂŻd Essebsi, directement impliquĂ© dans la dĂ©tention des prisonniers politiques en 1963, n’aura mĂȘme pas besoin, de dissimuler son passĂ© de tortionnaire, pour devenir, en 2014, le premier prĂ©sident de la rĂ©publique issu du rĂ©gime dĂ©mocratique. Pas plus que les accointances sionistes rĂ©vĂ©lĂ©es au grand jour de Nabil Karoui n’auront empĂȘchĂ© son parti de devenir, en 2019, un membre de la nouvelle troĂŻka au pouvoir et de permettre l’accession catastrophique de Rached Ghannouchi Ă  la prĂ©sidence du parlement.

Les Grecs seraient-ils donc plus vertueux que les Tunisiens? Pourquoi donc dans le contexte politique grec, le ministre AvĂ©roff aura-t-il eu besoin de tenter de dissimuler un passĂ© de traĂźtre que nul n’ignore, pour se rĂ©fugier derriĂšre les visages rassurants de Caramanlis et  PapandrĂ©ou, les opposants rĂ©fugiĂ©s Ă  l’étranger durant la dictature et de retour dans le pays pour prendre les rĂȘnes du gouvernement? Et plus que tout, pourquoi aura-t-il eu besoin de prendre au sĂ©rieux ce qu’il convient bien de nommer la nĂ©vrose obsessionnelle d’un dĂ©putĂ© paumĂ© en rupture de ban nommĂ© Panagoulis, au point de le faire assassiner, pour d’obscurs documents dĂ©robĂ©s aux services secrets dont rien ne dit qu’ils n’eussent pas Ă©tĂ© des faux fabriquĂ©s pour la circonstance? Est-ce lĂ  l’Ɠuvre de l’AraignĂ©e (ArachnoĂŻdes), cette organisation paneuropĂ©enne parafasciste semblable au Gladio italien et noyautĂ©e par les services secrets de l’Otan durant la guerre froide? Beaucoup de choses le suggĂšrent en tout cas.

Panagoulis n’était pas tenu en odeur de saintetĂ© par les AmĂ©ricains qui lui avaient refusĂ© le visa d’entrĂ©e dans des conditions assez conflictuelles, au point de voir la dĂ©cision du consul amĂ©ricain Ă  AthĂšnes paraphĂ©e par Henry Kissinger lui-mĂȘme. LĂ©onardo  Sciascia le Sicilien aurait pu comparer cette signature du secrĂ©taire amĂ©ricain Ă  une sentence de mort. Mais si on considĂšre qu’il pouvait reprĂ©senter une menace pour les intĂ©rĂȘts amĂ©ricains, elle n’aurait pu provenir que des preuves recueillies auprĂšs des services secrets sur la collusion de la CIA avec le putsch de Chypre qui avait entraĂźnĂ© l’occupation turque du nord de l’üle. Et l’enquĂȘte sur AvĂ©roff et les documents en sa possession prouvaient effectivement les contacts entretenus par Panagoulis avec les services secrets grecs. Quelques officiers traduits en justice avaient  d’ailleurs Ă©voquĂ© la thĂšse de la provocation amĂ©ricaine dans l’affaire de Chypre. Or de telles rĂ©vĂ©lations Ă©taient susceptibles d’entraĂźner un revirement politique de la GrĂšce limitrophe des Dardanelles, de la Bulgarie, de la Yougoslavie, et de l’Albanie, que l’Otan n’était nullement prĂȘte Ă  accepter.

Pour conclure,  par quel mĂ©canisme, en dehors d’une foi chrĂ©tienne, un homme politique ostracisĂ© durant sa vie devient-il du fait de sa seule mort, le hĂ©ros de tout un peuple, si les mĂ©dias eux mĂȘmes tributaires de leurs propriĂ©taires ne le suggĂšrent pas? On comprend que la journaliste Oriana Fallaci, impliquĂ©e par la force des choses au-delĂ  de toute mesure dans le rĂ©cit, ait tentĂ© de se mettre en rĂšgle avec sa conscience grĂące Ă  son tĂ©moignage. Son livre soulĂšve malheureusement plus de questions qu’il n’apporte de rĂ©ponses. 

‘‘Un homme’’ de Oriana Fallaci, Ă©ditions Grasset, Paris, 17 mars 2004.  658 pages.

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Quand le G7 enterre la cause palestinienne !

16. MĂ€rz 2025 um 07:45

Dans la DĂ©claration commune de la rĂ©union des ministres des Affaires Ă©trangĂšres du G7 tenue Ă  Charlevoix (QuĂ©bec, Canada), le 14 mars 2025, il n’y a aucune rĂ©fĂ©rence Ă  la solution Ă  deux Etats IsraĂ«l-Palestine. On parle dĂ©sormais d’«horizon politique palestinien», aussi vague qu’ambigu.  Une maniĂšre d’enterrer la cause d’un peuple occupĂ©, humiliĂ© et martyrisĂ© depuis prĂšs de 80 ans.

Dans leur dĂ©claration, les membres du G7 «ont soulignĂ© l’impĂ©ratif d’un horizon politique pour le peuple palestinien, obtenu grĂące Ă  une solution nĂ©gociĂ©e au conflit israĂ©lo-palestinien qui rĂ©ponde aux besoins et aspirations lĂ©gitimes des deux peuples et favorise une paix, une stabilitĂ© et une prospĂ©ritĂ© globales au Moyen-Orient».

La rĂ©fĂ©rence Ă  une solution Ă  deux États, Ă©voquĂ©e dans un prĂ©cĂ©dent projet Ă©galement relancĂ© par les mĂ©dias internationaux, a donc disparu.

La dĂ©claration finale indique Ă©galement que les membres du G7 «ont affirmĂ© leur volontĂ© de travailler avec leurs partenaires arabes sur leurs propositions visant Ă  tracer la voie Ă  suivre pour la reconstruction de Gaza et la construction d’une paix durable entre IsraĂ©liens et Palestiniens».

Ces chers ministres des Affaires Ă©trangĂšres des puissances occidentales, soutenant toutes l’Etat gĂ©nocidaire d’IsraĂ«l, ne nous expliquent pas comment ils conçoivent «une paix durable entre IsraĂ©liens et Palestiniens»  sans Etat Palestinien. Ils ne nous disent pas non plus ce qu’ils entendent par «horizon politique palestinien», si ce n’est l’enterrement purement et simplement de la cause palestinienne aprĂšs son abandon par ceux-lĂ  mĂȘme qui sont censĂ©s la faire vivre : les Arabes, plus soumis que jamais Ă   la Pax Americana.

I. B.  

 

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Le poĂšme du dimanche | ‘‘Tintin au cimetiĂšre’’ de Niels Hav

16. MĂ€rz 2025 um 07:37

Né en 1949 à Gudum, au Danemark, Niels Hav est poÚte et nouvelliste vivant à Copenhague. Il publie poésie et fiction dans de nombreux magazines.

Auteur de sept recueils de poĂ©sie et trois livres de nouvelles. Des extraits de sa poĂ©sie dont traduits traduite dans diffĂ©rentes langues, dont le portugais, l’arabe, l’anglais, le turc et le chinois. Son Ă©criture, ironique et sarcastique, est dans le prolongement de la tradition littĂ©raire danoise, oĂč humour et regard critique s’entremĂȘlent, crĂ©ant des effets inattendus, non sans constat dĂ©sabusĂ©.

Tahar Bekri

La derniĂšre fois que j’ai rencontrĂ© Tintin

il Ă©tait assis au cimetiĂšre Assistens.

J’étais sur mon vĂ©lo, on s’est saluĂ©,

mais je ne me suis pas arrĂȘtĂ© –

J’ignorais que je le voyais pour la derniùre fois.

De temps en temps, on faisait un peu de conversation

quand on se rencontrait auprĂšs des lacs

ou Ă  Ravnsborggade. Lui toujours en compagnie

de femmes qu’il distrayait

de façon charmante, en maniant sa canne comme une épée

et en commentant la circulation.

Cette fois, il Ă©tait assis seul, sans femme ni rien.

Lorsque vous arrivez sur vos quatre-vingt-dix

la plupart de ceux que vous connaissiez 

se sont glissés dans leurs cercueils.

la plupart de tes amis se sont glissés dans leurs cercueils.

Il avait l’air un peu perdu. Peut-ĂȘtre qu’il Ă©tait ici

pour prĂ©parer l’itinĂ©raire de son dernier voyage.

C’était fin septembre, les oiseaux voletaient en silence.

«Salut, Palle» *, ai-je appelé depuis mon vélo.

Il leva les yeux, des yeux pétillants,

puis il souleva sa canne, vif, comme toujours.

«Salut, salut», a-t-il crié avec un signe de la main.

C’était la derniĂšre fois que je voyais Tintin.

Traduit du danois par Marilyne Bertoncini

* À l’ñge de 15 ans, Palle Huld (1912-2010) remporta un concours pour voyager autour du monde Ă  l’occasion du centenaire de la naissance de Jules Verne. La presse internationale suivit son parcours, l’accueil Ă  son retour fut enthousiaste et il Ă©crivit plus tard le livre ‘‘Le tour du monde avec Palle en 44 jours’’. Il a Ă©tĂ© traduit dans de nombreuses langues et a inspirĂ© HergĂ© pour crĂ©er le personnage de Tintin.

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Gestern — 15. MĂ€rz 2025Haupt-Feeds

Tunisie | Le SNJT dénonce des lacunes dans la couverture médiatique de la crise migratoire

15. MĂ€rz 2025 um 13:36

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) appelle les mĂ©dias publics et privĂ©s Ă  assurer une couverture journalistique apportant l’information nĂ©cessaire sur la question des migrants irrĂ©guliers en Tunisie.

Dans une note d’orientation publiĂ©e le 13 mars 2025 et intitulĂ© «Les devoirs des journalistes, leurs droits et leurs rĂŽles envers l’opinion publique dans le cadre de la crise de la migration irrĂ©guliĂšre», le syndicat souligne que la migration irrĂ©guliĂšre est dĂ©sormais devenue «une question d’opinion publique par excellence, oĂč se croisent les dimensions sociales, humanitaires et sĂ©curitaires aux niveaux national, rĂ©gional et international».

Le SNJT affirme avoir constatĂ© plusieurs lacunes dans la couverture mĂ©diatique de la crise de la migration irrĂ©guliĂšre, dĂ©nonçant des «fautes journalistiques» et notant que la «crise» des migrants irrĂ©guliers en Tunisie a crĂ©Ă© un climat de panique parmi les citoyens, alimentĂ© principalement par une campagne massive de dĂ©sinformation visant Ă  susciter les Ă©motions des Tunisiens. À cet Ă©gard, le syndicat des journalistes a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© d’une approche Ă©quilibrĂ©e dans la couverture mĂ©diatique de la migration, garantissant que toutes les parties prenantes, y compris les organisations de la sociĂ©tĂ© civile spĂ©cialisĂ©es dans les questions de migration, aient une voix.

Pour le Syndicat, la migration irrĂ©guliĂšre est un problĂšme ayant des implications Ă©conomiques, gĂ©opolitiques, sociales et sĂ©curitaires. C’est pourquoi elle requiert un contenu journalistique sĂ©rieux qui permette aux citoyens de comprendre les responsabilitĂ©s de l’État envers les migrants irrĂ©guliers.

Le SNJT a soulignĂ© que la maniĂšre dont certains mĂ©dias publics couvrent la situation des migrants irrĂ©guliers en Tunisie reste lacunaire et ne rĂ©pond pas aux exigences du contexte actuel, qui nĂ©cessite une pleine mobilisation des ressources pour fournir une information approfondie Ă  travers des enquĂȘtes de terrain, des rapports et des explications analytiques.

Le syndicat souligne Ă©galement l’importance du fact-checking pour lutter contre la dĂ©sinformation et permettre aux mĂ©dias publics de remplir leur mission d’information du public.

Le SNJT exhorte les autoritĂ©s concernĂ©es par la migration Ă  veiller Ă  ce que les journalistes aient accĂšs aux informations qu’ils dĂ©tiennent, leur permettant d’exercer leur travail. Il appelle Ă©galement les journalistes Ă  faire preuve de vigilance, Ă  vĂ©rifier rigoureusement les informations avant de les publier et Ă  faire la distinction entre migrants irrĂ©guliers et rĂ©fugiĂ©s.

Enfin, le syndicat tire la sonnette d’alarme sur «la politique de communication du gouvernement sur ce sujet», dĂ©nonçant un silence inquiĂ©tant.

I. B.

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La France établit une liste de 60 Algériens à expulser

15. MĂ€rz 2025 um 13:04

Depuis la reconnaissance, en juillet dernier, par Emmanuel Macron, de la souverainetĂ© marocaine sur le Sahara occidental, les relations entre Paris et Alger n’ont cessĂ© de se dĂ©tĂ©riorer pour atteindre leur niveau critique actuel oĂč la France s’apprĂȘte Ă  transmettre Ă  l’AlgĂ©rie une premiĂšre liste d’une soixantaine de ressortissants algĂ©riens Ă  expulser.

Dans le collimateur des autoritĂ©s françaises figurent des individus considĂ©rĂ©s comme des «troubles Ă  l’ordre public», des personnes rĂ©cemment sorties de prison ou prĂ©sentant des profils jugĂ©s dangereux.

«Sur cette liste ne figurent que des ressortissants algĂ©riens dont nous avons la preuve de la nationalité», a prĂ©cisĂ© Bruno Retailleau, ministre de l’IntĂ©rieur, citĂ© par l’agence AFP.

Toutefois, le document n’a pas encore Ă©tĂ© officiellement transmis Ă  Alger et le ministre, par ailleurs candidat Ă  la prĂ©sidence des RĂ©publicains (LR), a rĂ©cemment multipliĂ© les critiques Ă  l’encontre de l’AlgĂ©rie, notamment sur les questions migratoires.

Le refus d’Alger d’accueillir ses ressortissants sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) – dont l’auteur de l’attentat ayant fait un mort Ă  Mulhouse le 22 fĂ©vrier – a exacerbĂ© des relations dĂ©jĂ  fragilisĂ©es. La reconnaissance avait dĂ©jĂ  marquĂ© un tournant dans la dĂ©gradation des liens entre les deux pays.

«Nous avons des accords internationaux et bilatĂ©raux avec l’AlgĂ©rie. Cette liste sera un test dĂ©cisif : soit l’AlgĂ©rie respecte ses engagements et les accords signĂ©s librement, soit nous mettrons en Ɠuvre une riposte graduĂ©e, pouvant aller jusqu’à la remise en cause de l’ensemble de nos accords», a averti Retailleau.

Si cette premiĂšre liste est bien en deçà des ambitions initiales du ministre, qui Ă©voquait plusieurs centaines d’expulsions, d’autres pourraient suivre dans les semaines Ă  venir, ajoute l’AFP.

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Des professionnels français du voyage en conclave Ă  Djerba  

15. MĂ€rz 2025 um 12:47

L’üle de Djerba, dans le sud-est de la Tunisie, accueille du 12 au 16 mars 2025, le 4e congrĂšs des voyagistes français du rĂ©seau Selectour, rĂ©unissant 250 agents de voyages, venus de diffĂ©rentes rĂ©gions de France. Une occasion pour ces professionnels du tourisme de redĂ©couvrir le riche patrimoine culturel et naturel de Djerba, une destination trĂšs prisĂ©e par les Français.

Cet Ă©vĂ©nement constitue une opportunitĂ© majeure pour renforcer la promotion de la destination tunisienne sur le marchĂ© français, a dĂ©clarĂ© Lotfi Mani, reprĂ©sentant de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) Ă  Paris.

Mani a soulignĂ© que le choix de Djerba par Selectour repose sur plusieurs facteurs, notamment la proximitĂ© gĂ©ographique et l’attrait de l’üle auprĂšs des touristes français. Il a, Ă©galement, mis en avant l’impact positif de ce congrĂšs sur la visibilitĂ© de Djerba et de la Tunisie, en plus gĂ©nĂ©ral, dans un marchĂ© stratĂ©gique pour le tourisme national.

De son cĂŽtĂ©, Hichem Mahouachi, dĂ©lĂ©guĂ© rĂ©gional au tourisme, a insistĂ© sur l’importance de la prĂ©sence de 250 agents de voyages français, reprĂ©sentant l’un des plus grands rĂ©seaux de tour-opĂ©rateurs en France. Il a expliquĂ© que le programme du congrĂšs inclut plusieurs ateliers destinĂ©s Ă  renforcer les compĂ©tences marketing des agents et Ă  optimiser la commercialisation de la destination tunisienne.

En complément, des visites de terrain sont organisées pour permettre aux professionnels du voyage de découvrir le riche patrimoine culturel et naturel de Djerba.

Enfin, Mahouachi a soulignĂ© que cette initiative promotionnelle, qui coĂŻncide avec les prĂ©paratifs de la saison estivale, vise Ă  dynamiser le marchĂ© français, l’un des principaux bassins Ă©metteurs de touristes vers la Tunisie. L’évĂ©nement est organisĂ© en partenariat avec l’ONTT et Tunisair.

Rappelons qu’en 2024, la Tunisie a enregistrĂ© quelque 1 078 221 entrĂ©es de Français, en hausse de 6,2% par rapport Ă  2023.

I. B.

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L’Alzheimer touche 12% des Tunisiens de plus de 65 ans

15. MĂ€rz 2025 um 12:17

Selon les donnĂ©es de l’Association mondiale de la maladie d’Alzheimer, les cliniques de la mĂ©moire permettent de rĂ©duire de 40% l’apparition de la dĂ©mence liĂ©e Ă  cette maladie, dont sont atteints 12% des Tunisiens de plus de 65 ans.  

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© Dr Afef Hammami, spĂ©cialiste en gĂ©riatrie, ce samedi 15 mars 2025, Ă  l’agence Tap, ajoutant que ces cliniques sont des structures mĂ©dicales spĂ©cialisĂ©es dans le diagnostic des troubles de la mĂ©moire et des pathologies associĂ©es chez les personnes ĂągĂ©es. Elles permettent Ă©galement de dĂ©pister certaines maladies neurologiques et chroniques ainsi que les carences en vitamines, qui peuvent affecter les capacitĂ©s cognitives.

Dr Hammami a prĂ©cisĂ© que des Ă©tudes scientifiques internationales ont rĂ©vĂ©lĂ© que 50% des cas sont liĂ©s Ă  des affections traitables, ce qui renforce l’importance d’un dĂ©pistage prĂ©coce.

PrĂ©sentes en Tunisie depuis une dizaine d’annĂ©es dans les secteurs public et privĂ©, les cliniques de la mĂ©moire ont connu un essor significatif.

Ces structures, principalement gĂ©rĂ©es par des spĂ©cialistes en gĂ©riatrie, proposent une gamme variĂ©e d’examens, allant des tests cognitifs pour Ă©valuer la concentration et la mĂ©moire Ă  des bilans mĂ©dicaux complets visant Ă  identifier d’éventuelles pathologies sous-jacentes.

Dr Hammami a appelĂ© les personnes ĂągĂ©es de 60 ans et plus Ă  consulter un mĂ©decin dĂšs l’apparition de troubles de la mĂ©moire, de changements d’humeur, de difficultĂ©s de concentration ou encore d’une fatigue persistante.

Elle a aussi insistĂ© sur l’importance du diagnostic prĂ©coce, qui joue un rĂŽle dĂ©terminant dans l’identification des causes de certaines formes de dĂ©mence, notamment les carences en vitamines. Et rappelĂ© que, selon l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), une personne dĂ©veloppe une dĂ©mence toutes les trois secondes dans le monde.

D’aprùs Tap.

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Football | L’EspĂ©rance sur le point de se sĂ©parer de son coach  

15. MĂ€rz 2025 um 11:55

Le bureau directeur de l’EspĂ©rance sportive de Tunis (EST) a entamĂ© les procĂ©dures de rĂ©siliation du contrat de l’entraĂźneur Laurentiu Reghecampf, en raison des mauvais rĂ©sultats de l’équipe premiĂšre de football.

Selon MosaĂŻque FM, l’EST serait en nĂ©gociations avancĂ©es avec Mohamed Sahli, l’ex-entraĂźneur de l’Union sportive monastirienne (USM), en attendant de trouver un accord dĂ©finitif avec le Roumain.

D’autre part, l’ancien joueur espĂ©rantiste Sameh Derbali commence, dĂšs lundi, sa mission en tant qu’accompagnateur de l’équipe. 

L’EspĂ©rance est aujourd’hui en tĂȘte du championnat de la Ligue 1 tunisienne et en lice pour les quarts de finales de la Champions League africaine, mais ses derniers rĂ©sultats laissent beaucoup Ă  dĂ©sirer puisque l’équipe, malgrĂ© une bonne ligne d’attaque, continue d’encaisser beaucoup de buts et de perdre des points prĂ©cieux dans la course au titre. Sa dĂ©fense, qui Ă©tait son point fort au cours de la saison derniĂšre sous la fĂ©rule du Portugais Miguel Cardoso, est devenue trĂšs permĂ©able depuis quelque temps. Elle est loin d’ĂȘtre une garantie pour ses prochains matches aussi bien sur les plans national que continental et mondial, les Sang et Or Ă©tant en lice pour la Coupe du monde des clubs de la Fifa 2025.

Les hĂ©sitations du coach roumain dans le choix des joueurs et sa mauvaise lecture des stratĂ©gies des Ă©quipes adverses au cours des matches ne plaident pas en faveur de son maintien Ă  la tĂȘte de l’équipe.

Le public espĂ©rantiste s’impatiente lui aussi de voir son Ă©quipe imposer enfin sa personnalitĂ© sur les terrains, alors qu’elle continue d’encaisser des buts facile face Ă  des Ă©quipes beaucoup plus faibles sur le papier.

L’EST doit jouer ses deux prochains matches contre l’équipe sud-africaine de Sundowns qu’elle avait battue l’annĂ©e derniĂšre en demi-finale de la Ligue des champions. Le match aller aura lieu le 1er avril en dĂ©placement et le match retour le 8 avril Ă  domicile.

Les Sud-africains sont entraĂźnĂ©s par l’ancien coach de l’EspĂ©rance Miguel Cardoso : ce qui est loin d’ĂȘtre un atout pour les EspĂ©rantistes.   

I. B.  

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Météo | Un mois de février plus chaud et plus pluvieux que la normale

15. MĂ€rz 2025 um 11:16

L’Institut national de la mĂ©tĂ©orologie a indiquĂ©, vendredi 14 mars 2025, que le mois de fĂ©vrier 2025 en Tunisie a Ă©tĂ© marquĂ© par des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă  la normale et des prĂ©cipitations abondantes.

La température moyenne nationale a atteint 13 degrés, soit une hausse de +1,1°C par rapport à la normale. La température maximale la plus élevée a été relevée à Médenine avec 25,1°C le 28 février.

Concernant les prĂ©cipitations, le cumul mensuel total a Ă©tĂ© de 1165,1 mm, reprĂ©sentant 127,4% de la normale, avec des records enregistrĂ©s notamment Ă  Tozeur, oĂč un cumul quotidien de 52,4 mm a Ă©tĂ© observĂ©.

Ce qui a permis d’amĂ©liorer le taux de remplissage des barrages dans le pays, qui a atteint 35,7% au 7 mars 2025, contre 22% le 8 novembre 2023, le taux historiquement le plus bas enregistrĂ©.

Par ailleurs, la station de GabÚs a enregistré la plus forte vitesse de vent du mois, atteignant 79,2 km/h.

Ainsi, fĂ©vrier 2025 s’est distinguĂ© par un climat plus chaud et plus humide que la moyenne, avec des prĂ©cipitations exceptionnelles et des vents forts.

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La Tunisie organise la lutte contre les criquets pĂšlerins

15. MĂ€rz 2025 um 10:58

De petits groupes de criquets pĂšlerins ont Ă©tĂ© rĂ©cemment aperçus Ă  Dehiba dans le gouvernorat de Tataouine, dans l’extrĂȘme-sud de la Tunisie, suite aux vents du sud ayant soufflĂ© sur la rĂ©gion.

C’est ce qu’a fait savoir, vendredi soir, 14 mars 2025, dans un communiquĂ©, le ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, en prĂ©cisant que cela intervient suite Ă  la propagation de criquets pĂšlerins dans certains pays du Sahel africain et de l’Afrique du Nord, notamment en Libye, qui connaĂźt actuellement une invasion de ces ravageurs en raison des conditions climatiques favorables Ă  leur reproduction (pluies et vĂ©gĂ©tation verte).

Suite aux inspections menĂ©es par l’équipe technique dĂ©pĂȘchĂ©e sur les lieux, le ministĂšre a soulignĂ© qu’il ne s’agit pas d’essaims de criquets et que les groupes perçus ne prĂ©sentent actuellement aucune menace pour le couvert vĂ©gĂ©tal de la rĂ©gion.

Le ministĂšre a affirmĂ© que les Ă©quipes techniques continuent Ă  inspecter toute la rĂ©gion pour suivre les mouvements des criquets. «Tous les intervenants au niveau central et rĂ©gional ont Ă©tĂ© mobilisĂ©s pour assurer la veille nĂ©cessaire et intensifier la campagne de lutte contre ces ravageurs», lit-on dans le mĂȘme communiquĂ©.

Par ailleurs, tous les équipements nécessaires (pulvérisateurs, pesticides) ont été fournis pour lutter contre les effectifs ayant franchi les frontiÚres nationales.

Mercredi 12 mars 2025, le ComitĂ© national de lutte contre le criquet pĂšlerin prĂ©sidĂ© par le ministre de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh, s’est tenu pour Ă©tudier les scĂ©narios possibles pour lutter contre ces ravageurs.

Il a ainsi Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© d’activer les comitĂ©s rĂ©gionaux de lutte contre le criquet pĂšlerin dans les gouvernorats de premiĂšre ligne Ă  savoir Tataouine, MĂ©denine, GabĂšs, Tozeur, KĂ©bili et Gafsa.

Autre dĂ©cision: former une premiĂšre ligne de front pour l’évaluation de la situation dans les zones frontaliĂšres, en particulier dans le sud et crĂ©er un stock de pesticides.

Le ComitĂ© demeure par ailleurs en rĂ©union permanente, affirme le dĂ©partement de l’Agriculture, ajoutant qu’il coordonne avec les pays voisins pour renforcer la coopĂ©ration et conjuguer les efforts afin d’endiguer ce flĂ©au.

«La situation est sous contrÎle», rassure encore le ministÚre, ajoutant que les opérations de surveillance et de suivi se poursuivent.

Dans ce mĂȘme contexte, une cellule de crise rĂ©gionale, regroupant plusieurs administrations, services et cellules locales, a Ă©tĂ© mise en place lors d’une rĂ©union tenue au siĂšge du gouvernorat de Gafsa, hier, vendredi 14 mars 2025. Le but est d’anticiper la propagation des criquets dans certaines dĂ©lĂ©gations du gouvernorat, aprĂšs leur apparition dans certaines zones frontaliĂšres tunisiennes.

Par ailleurs, les dĂ©lĂ©gations frontaliĂšres d’Om LaĂąrayes, Sidi Boubaker, MĂ©tlaoui et Redeyef ont Ă©tĂ© approvisionnĂ©es en pesticides nĂ©cessaires pour faire face Ă  cette menace en cas d’infestation.

Il est Ă  noter que des essaims de criquets pĂšlerins se sont formĂ©s en Libye. Les services spĂ©cialisĂ©s du ministĂšre assurent un suivi rĂ©gulier et continu de la question depuis octobre 2024, en coopĂ©ration avec un rĂ©seau de spĂ©cialistes internationaux, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Commission de lutte contre le criquet pĂšlerin dans la rĂ©gion occidentale (CLCPRO).

D’aprùs Tap.

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Les raisons historiques du conflit russo-ukrainien

15. MĂ€rz 2025 um 09:15

Pour beaucoup, la guerre russo-ukrainienne a commencĂ© avec l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie le 24 fĂ©vrier 2022. Cependant, le conflit opposant les deux pays a commencĂ© bien avant et ses causes plongent leurs racines dans l’histoire agitĂ©e des deux voisins. Et de toute la rĂ©gion
 (Illustration : La Russie, l’Ukraine et leurs voisins).

Habib Glenza 

Cette guerre dĂ©clenchĂ©e par la Russie et que l’Union europĂ©enne cherche Ă  poursuivre jusqu’au dernier Ukrainien, suscite de nombreuses questions sur les motivations et les objectifs des deux belligĂ©rants et des pays qui les soutiennent.

Pourquoi les EuropĂ©ens ont-ils pris la dĂ©fense de l’Ukraine alors qu’il n’est membre ni de l’Otan ni de l’UE? Pour quelles raisons les EuropĂ©ens tiennent-ils Ă  soutenir une guerre Ă  leurs frontiĂšres qui peut dĂ©boucher, Ă  tout moment, Ă  une guerre mondiale nuclĂ©aire dĂ©vastatrice?   

Pour mieux comprendre les raisons qui ont poussĂ© la Russie Ă  envahir l’Ukraine, il faut connaĂźtre l’histoire des pays oĂč vivent des minoritĂ©s russes aprĂšs la chute de l’Union des rĂ©publiques socialistes soviĂ©tiques (URSS) en 1991.

Au lendemain de la dĂ©sintĂ©gration du bloc communiste, et sous le rĂšgne de MikhaĂŻl Gorbatchev, huitiĂšme et dernier dirigeant de l’URSS, la CommunautĂ© des Etats indĂ©pendants (CEI) fut crĂ©Ă©e. Elle regroupait plusieurs anciennes rĂ©publiques soviĂ©tiques comme la BiĂ©lorussie, l’Ukraine, la Moldavie ainsi que cinq pays d’Asie centrale.

La nomenklatura de chaque rĂ©publique se maintint initialement au pouvoir, gardant les liens Ă©troits et privilĂ©giĂ©s avec la FĂ©dĂ©ration de Russie. Les minoritĂ©s russes jouissaient des mĂȘmes droits que le reste de la population, jusqu’à la montĂ©e des mouvements ultra-nationalistes et russophobes, qui ont dĂ©clarĂ© la guerre aux minoritĂ©s russes, allant jusqu’à rĂ©clamer l’épuration ethnique comme ce fut le cas en 2014.

Minsk II : un accord mort-né

À la suite de l’échec manifeste du protocole de Minsk 1, visant Ă  mettre fin Ă  la guerre en Ukraine orientale entre citoyens ukrainiens, les uns pro-ukrainiens et les autres pro-russes, et aprĂšs la reprise des tensions, la confrontation est repartie en dĂ©cembre 2014. Le 12 fĂ©vrier 2015, un nouvel accord est signĂ© Ă  Minsk (Minsk II). Cet accord est signĂ© par l’Ukraine, reprĂ©sentĂ©e par Petro Porochenko et des reprĂ©sentants des rĂ©publiques populaires autoproclamĂ©es de Donetsk et de Lougansk dans le but de mettre en place un nouveau cessez-le-feu et empĂȘcher les ultranationalistes de commettre le gĂ©nocide des minoritĂ©s russes vivant en Ukraine. Les garants de cet accord sont Angela Merkel (Allemagne), François Hollande (France) et Vladimir Poutine (Russie), Cependant, les mouvements ultranationalistes ont mis la pression sur le gouvernement ukrainien pour qu’il ne respecte pas cet accord.

En 2022, Angela Merkel et François Hollande ont avouĂ©, assez maladroitement du reste, que l’accord de Minsk II, qui devait mettre un terme aux affrontements dans le Donbass, ont permis Ă  l’Ukraine de «gagner du temps pour mieux se prĂ©parer Ă  la guerre contre la Russie».

Zelenski Ă  la reconquĂȘte du Dombass et de la CrimĂ©e

Le 26 mars 2021, le prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelenski a Ă©mis un dĂ©cret pour la reconquĂȘte de la CrimĂ©e et les deux provinces autonomes de Donetsk et de Lougansk, habitĂ©es en majoritĂ© par des Ukrainiens d’origine russe. Et il a commencĂ© Ă  mobiliser son armĂ©e pour rĂ©cupĂ©rer ces territoires, tout en promulguant une loi abolissant le statut du russe comme seconde langue officielle dans le Donbass.

Sous la pression des partis ultranationalistes, le parlement ukrainien a adoptĂ©, le 1er juillet 2021, une loi qui stipule que les Russes en Ukraine n’ont pas les mĂȘmes droits que les Ukrainiens. En d’autres termes, ils deviennent des citoyens de seconde zone et la langue russe n’est plus une langue officielle en Ukraine.

Cette loi a mis le feu aux poudres non seulement du cÎté des minorités russes mais aussi des minorités hongroises et roumaines en Ukraine.

A la fin de mars 2021, l’armĂ©e ukrainienne a intensifiĂ© ses bombardements sur le Donbass et Ă  la mi-fĂ©vrier de la mĂȘme annĂ©e, les bombardements ont doublĂ© voire triplĂ© d’intensitĂ© jusqu’à la mi-fĂ©vrier 2022.

Poutine qui, depuis les accords de Minsk II, n’a pas rĂ©agi aux agressions des ultranationalistes ukrainiens envers les Russes, a pris la dĂ©cision d’intervenir en Ukraine, le 24 fĂ©vrier 2022, officiellement pour rĂ©pondre Ă  l’appel des Russes du Donbass et de la CrimĂ©e conformĂ©ment Ă  l’article 5 de la Charte des Nations Unis concernant la protection des minoritĂ©s.  

Dans la foulĂ©e, la FĂ©dĂ©ration de Russie a reconnu l’indĂ©pendance «de facto» des provinces que les Ukrainiens comptaient reprendre.

Le problĂšme des minoritĂ©s russes  

Le problĂšme de l’Ukraine et des pays baltes (Lettonie, Estonie et Lituanie) est un donc de nature ethnique! Il n’y a pas en rĂ©alitĂ© de revendication territoriale comme c’est souvent avancĂ© par les mĂ©dias occidentaux. Par ailleurs, dans aucun de ses discours, Poutine n’a prĂ©tendu vouloir annexer l’Ukraine ou envahir l’Europe, pour la simple raison que la Russie dispose de 17 millions de km2 pour 150 millions de d’habitants, et que, par consĂ©quent, elle serait incapable de faire la guerre Ă  une Europe qui compte, dans les faits, plus de 740 millions d’habitants!

L’existence des minoritĂ©s russes en Ukraine et dans les pays baltes date de l’époque soviĂ©tique oĂč toutes les ethnies vivaient sous un seul parapluie, celui de l’URSS. Aujourd’hui, en Ukraine ou dans les pays baltes, des ultranationalistes russophobes exigent l’expulsion des Russes, Ă  l’instar de ce qui se passe Ă  Gaza et en Cisjordanie oĂč les ultranationalistes juifs arabophobes sont en train de commettre des crimes contre les Palestiniens! La seule diffĂ©rence, c’est qu’en Palestine, il n’y a personne pour dĂ©fendre et protĂ©ger les Palestiniens, ni leurs voisins Arabes ni, Ă  fortiori, les EuropĂ©ens, qui soutiennent plutĂŽt l’expansionnisme israĂ©lien.

Ce qu’il faut retenir de cette guerre insensĂ©e, voulue par Joe Biden et les Russophobes europĂ©ens, qui comptent continuer Ă  soutenir l’Ukraine dans son combat contre la Russie, c’est son impact nĂ©gatif sur l’économie europĂ©enne, jadis prospĂšre, et qui est aujourd’hui en pleine crise, Ă  cause notamment de ce conflit qui aurait pu ĂȘtre Ă©vitĂ© lors des pourparlers d’Istanbul en 2022 et mĂȘme avant, en 2015, aprĂšs l’accord de Minsk II.

La Suisse : une démocratie unique au monde

La Suisse comporte quatre rĂ©gions culturelles et linguistiques et quatre langues nationales : l’allemand, le français, l’italien et le romanche, cette derniĂšre n’étant que partiellement officielle.

En consĂ©quence, les Suisses forment une nation au sens civique du terme, n’ayant pas d’unicitĂ© forte sur un plan ethnique ou linguistique.

Le sens fort de l’identitĂ© et de la communautĂ© des Suisses est fondĂ© sur un fond historique commun et le partage de principes politiques et de caractĂ©ristiques telles que le fĂ©dĂ©ralisme, la dĂ©mocratie directe, le symbolisme alpin et des mythes fondateurs. C’est ce qui fait dĂ©faut en Ukraine et dans les pays baltes. Aussi, et Ă  tout moment, surtout lorsque les sentiments nationalistes s’exacerbent parmi les populations, une guerre peut Ă©clater entre l’Ukraine et la Hongrie, l’Ukraine et la Roumanie ou peut ĂȘtre entre la Russie et la Lituanie, l’Estonie ou la Lettonie en raison d’une mentalitĂ© ethnique sinon raciale qui alimente la haine de tous cĂŽtĂ©s.



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Syrie | Ahmed Al-Charaa pourra-t-il tenir longtemps?

15. MĂ€rz 2025 um 08:08

Le nouveau prĂ©sident syrien catapultĂ© Ă  la tĂȘte du principal pays du Levant Ă  la suite de la chute vertigineuse de Bachar Al-Assad il y a seulement trois mois se trouve aujourd’hui face une Ă©quation pour le moins compliquĂ©e Ă  rĂ©soudre. 

Imed Bahri

Ahmed Al-Charaa, ancien djihadiste lui-mĂȘme, doit Ă  la fois imposer son pouvoir Ă  des factions islamistes qui sont lĂ©gion, peu disciplinĂ©es et dont certaines sont trĂšs violentes, les derniers Ă©vĂ©nements meurtriers dans la zone cĂŽtiĂšre Ă  forte densitĂ© alaouite en attestent. S’il ne parvient pas Ă  le faire, c’est le spectre de la dĂ©sintĂ©gration de la Syrie qui pointe. Et en mĂȘme temps, les troupes du nouveau pouvoir sont souvent confrontĂ©es Ă  des embuscades tendues par des groupes armĂ©s liĂ©s Ă  l’ancien pouvoir qui veulent que le pays sombre dans le chaos Ă  la fois pour se venger et pour montrer que le nouveau prĂ©sident est incapable de tenir le pays. Et comme si tout cela ne suffisait pas, le pays est dĂ©truit par quinze ans de guerre civile et se trouve Ă©tranglĂ© Ă©conomiquement. Ahmed Al-Charaa peut-il rĂ©ussir cette mission quasi-impossible? 

Le magazine britannique The Economist indique dans un rĂ©cent Ă©ditorial que le temps presse pour le prĂ©sident syrien et qu’il ne doit pas accaparer le pouvoir mais associer et impliquer les diffĂ©rentes parties pour prĂ©server l’unitĂ© de son pays. 

Le magazine note que la Syrie a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre des pires violences sectaires depuis la chute du rĂ©gime de Bachar Al-Assad il y a trois mois et peut-ĂȘtre depuis les attaques chimiques sur la Ghouta orientale en 2013. Le pays qui ressent encore l’impact de la trĂšs longue dictature et de la guerre civile et qui n’a pas encore pansĂ© ses plaies a reçu un nouveau choc. On estime que 800 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es dans les zones cĂŽtiĂšres de la Syrie considĂ©rĂ©es comme le bastion de la communautĂ© alaouite Ă  laquelle appartient la famille Al-Assad.

Le spectre de la désintégration

Les violences rĂ©vĂšlent le dilemme de la gouvernance de la Syrie : le pays restera-t-il un État unifiĂ© avec un pouvoir concentrĂ© entre les mains d’un gouvernement central capable de faire rĂ©gner l’ordre public, mĂȘme si le prĂ©sident Ahmed Al-Charaa est un ancien djihadiste dont l’engagement Ă  inclure d’autres protagonistes dans le projet de reconstruction du pays est douteux? Ou bien les minoritĂ©s devraient-elles garantir leur propre sĂ©curitĂ© dans les zones oĂč elles vivent mĂȘme si cela se fait au prix de la dĂ©sintĂ©gration du pays?

Le The Economist note que les causes des rĂ©cents Ă©vĂ©nements restent floues, la meilleure hypothĂšse Ă©tant que des combattants de la minoritĂ© alaouite ont attaquĂ© les forces gouvernementales et des hĂŽpitaux le jeudi 6 mars 2025. En rĂ©ponse, les milices sunnites se sont prĂ©cipitĂ©es en convois dans les villages et les villes tuant des civils et incendiant des maisons. Comble de l’horreur, des vidĂ©os ont montrĂ© que des civils Ă©taient obligĂ©s d’aboyer comme des chiens avant d’ĂȘtre abattus.

The Economist estime que les milices sunnites sont probablement responsables de la plupart des meurtres. Certains pensent qu’Ahmed Al-Charaa n’est pas prĂȘt Ă  limiter le pouvoir des extrĂ©mistes parmi ses partisans quand d’autres considĂšrent qu’il a mis du temps Ă  rĂ©agir aux Ă©vĂ©nements et que son gouvernement n’a pas le contrĂŽle de la situation. En tout Ă©tat de cause, les Ă©vĂ©nements violents dans les zones alaouites sont un signe de la dĂ©sintĂ©gration de la Syrie.

Dans le nord du pays, les groupes kurdes ont leurs propres poches. Dans le sud, d’autres milices, notamment celles dirigĂ©es par les Druzes, ont eux aussi une sphĂšre d’influence. Les puissances Ă©trangĂšres interviennent soit pour protĂ©ger leurs frontiĂšres du chaos soit pour saisir l’opportunitĂ© de contrĂŽler l’avenir de la Syrie. IsraĂ«l soutient les Druzes, la Turquie les groupes arabes sunnites et l’AmĂ©rique les Kurdes, du moins encore pour le moment.

MalgrĂ© qu’elle ait soutenu le rĂ©gime dĂ©testĂ© d’Al-Assad, la Russie reste rĂ©ticente Ă  rĂ©agir espĂ©rant conserver une certaine influence et peut-ĂȘtre l’accĂšs Ă  ses bases aĂ©riennes et navales.

Chef d’Etat ou chef de milice ?

Pour le magazine britannique, Al-Charaa a Ă©tĂ© jusqu’à prĂ©sent dĂ©cevant. Son expĂ©rience prĂ©cĂ©dente consistait Ă  diriger un rĂ©gime illibĂ©ral dans la ville d’Idlib par l’intermĂ©diaire de son groupe Hayat Tahrir Al-Cham. Jusqu’à prĂ©sent, il dirige la Syrie en tant que chef de milice. Il n’a pas respectĂ© les dĂ©lais pour former un gouvernement inclusif, publier une dĂ©claration constitutionnelle et nommer un organe lĂ©gislatif et il n’a montrĂ© aucun engagement envers les lois laĂŻques, ne faisant preuve que d’une faible tolĂ©rance.

Cependant, les dĂ©fauts de son gouvernement reflĂštent Ă©galement la faiblesse de l’État syrien. Il ne dispose que d’un nombre relativement restreint de forces sous son contrĂŽle direct. Les diffĂ©rentes milices ethniques sont Ă©galement plus nombreuses et plus armĂ©es que l’armĂ©e et la police.

La Syrie a besoin d’un gouvernement central capable de dĂ©lĂ©guer son autoritĂ© aux provinces. L’Occident doit lever les sanctions Ă©conomiques qu’il a imposĂ©es pour punir le rĂ©gime odieux d’Al-Assad qui causent actuellement de graves difficultĂ©s financiĂšres Ă  la Syrie.

RĂ©tablir la confiance

Toutefois, la responsabilitĂ© incombe Ă  Al-Charaa. Cette semaine, aprĂšs les massacres, il a pris quelques mesures positives. Il a formĂ© des comitĂ©s pour enquĂȘter sur les violences sectaires et a signĂ© un accord pour intĂ©grer les Kurdes des Forces dĂ©mocratiques syriennes (FDS) dans les forces de sĂ©curitĂ© syriennes. Sauf qu’il doit faire plus et son armĂ©e doit ĂȘtre purgĂ©e des extrĂ©mistes et davantage de modĂ©rĂ©s doivent ĂȘtre invitĂ©s Ă  le rejoindre afin qu’il ait le pouvoir de rĂ©agir et n’apparaisse pas comme un instrument d’un pouvoir sunnite. Il doit Ă©galement mettre en place des institutions et fixer un calendrier pour les Ă©lections qui rassureraient les Syriens sur le fait qu’un gouvernement fort ne serait pas l’expression de ce  pouvoir strictement sunnite. Il faudrait donc dĂ©lĂ©guer davantage de pouvoirs aux rĂ©gions.

La reconstruction de la Syrie est une question de confiance. Si davantage de personnes croient en un avenir harmonieux, les chances d’y parvenir augmenteront. Cependant, un autre massacre sous l’ùre d’Al-Charaa pourrait mettre fin à son pouvoir et le pays implosera.

The Economist affirme que les Ă©vĂ©nements survenus le 6 mars ont transformĂ© l’ouest de la Syrie en une «zone de catastrophe avec des cadavres jonchant les rues et des gens fuyant vers les forĂȘts ou vers le Liban». Le magazine ajoute qu’Al-Charaa semble dĂ©chirĂ© entre son passĂ© djihadiste et son prĂ©sent de prĂ©sident en citant la vidĂ©o qu’il a publiĂ©e le premier jour du soulĂšvement qui Ă©tait pleine de rĂ©fĂ©rences religieuses, incitait au conflit et louait «nos honorables combattants».

Cependant, pragmatique, et alors que les tensions dans le pays s’intensifiaient, il a habilement changĂ© de cap. Dans un deuxiĂšme discours vidĂ©o prononcĂ© deux jours plus tard, il s’est fait passer pour le chef d’une nation et non d’une communautĂ©. Pour la premiĂšre fois depuis son arrivĂ©e au pouvoir, il a nommĂ© des Alaouites Ă  des postes de direction et les a inclus dans deux comitĂ©s: l’un pour enquĂȘter sur les actes de violence et l’autre pour rĂ©tablir la paix civile. 

Maintenir l’unitĂ© du pays

Le lendemain, un accord a Ă©tĂ© annoncĂ© pour intĂ©grer les Forces dĂ©mocratiques syriennes aux forces de sĂ©curitĂ© gouvernementales. Il existe un possible accord avec les Druzes qu’IsraĂ«l tente d’attirer. Le 11 mars, Al-Charaa a invitĂ© les imams Ă  un iftar du Ramadan et les a exhortĂ©s Ă  parler de l’égalitĂ© entre toutes les communautĂ©s syriennes dans leurs sermons et cours religieux. Parmi les participants se trouvait son ami d’enfance, Cheikh Abu Al-Khair Shukri.

Le dĂ©fi auquel Al-Charaa est confrontĂ© est sa capacitĂ© Ă  maintenir l’unitĂ© du pays qui, il y a une semaine, Ă©tait au bord de l’effondrement. Les violences sur la cĂŽte ont rouvert des blessures sectaires qu’il avait pourtant promis de guĂ©rir.

Le The Economist note, Ă  ce propos, que les Alaouites Ă©taient Ă©galement effrayĂ©s car le directeur de la radio de Damas, nommĂ© par le nouveau pouvoir, a appelĂ© Ă  les jeter Ă  la mer. Les nouveaux dirigeants syriens ont considĂ©rĂ© la cĂŽte syrienne comme une zone militaire et de nombreux Alaouites ont fui cherchant protection Ă  l’étranger et tentant de pĂ©nĂ©trer dans les bases russes.

À Damas et dans d’autres villes, les minoritĂ©s craignent que les djihadistes ne les prennent Ă©galement pour cibles. Le calme apparent d’Al-Charaa leur rappelle celui de Bachar Al-Assad. Beaucoup craignent encore que leur nouveau prĂ©sident ne soit qu’un «terroriste» en costume.

Pour faciliter l’emploi et le logement aux sunnites, le nouveau prĂ©sident a dissous les anciennes forces armĂ©es, purgĂ© la fonction publique et expulsĂ© les anciens fonctionnaires de leurs logements de fonction. Comme dans le cas de la dĂ©baĂąsification en Irak, cela dissuade les minoritĂ©s de rendre leurs armes et alimente le soutien Ă  la rĂ©bellion. Ce qui fait dire au journal britannique que satisfaire Ă  la fois les sunnites et les minoritĂ©s est un dĂ©fi majeur et difficile Ă  relever.

Si Ahmed Al-Charaa veut avoir le contrĂŽle sur les extrĂ©mistes, il doit mettre en place une justice transitionnelle. Il doit aussi veiller Ă  ce que les Alaouites qui n’ont pas participĂ© aux atrocitĂ©s de l’ancien rĂ©gime retrouvent leur emploi et une vie normale. Pour rĂ©ussir sa mission, il a besoin d’argent qu’il n’a pas actuellement en raison des sanctions.

Lorsqu’il a pris le pouvoir, l’État Ă©tait Ă  court de main-d’Ɠuvre et sans argent pour payer les salaires, il devait encore faire face au problĂšme des partisans de la ligne dure qui dĂ©fiaient l’armĂ©e et traitaient les minoritĂ©s comme des butins de guerre. En fin de compte, il doit partager le pouvoir avec les autres composantes du pays. Sans cela, il perdra la confiance nationale et la dĂ©tĂ©rioration de l’économie aggravera ses problĂšmes.

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