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Zelensky est-il encore le président légitime de l’Ukraine ?  

13. Dezember 2025 um 07:59

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le mandat de 5 ans a expiré le 20 mai 2024, alors que la tenue de nouvelles élections présidentielles a été reportée, à cause de la loi martiale en vigueur, a-t-il encore la légitimité pour représenter l’Ukraine à d’éventuels pourparlers de paix avec la Russie ? Et que vaut sa signature ? Pourquoi a-t-il proclamé la loi martiale ?

Habib Glenza

Pour Alina Zagoruiko, cheffe de la sous-commission parlementaire sur les élections et les référendums, la prolongation du mandat de Zelensky en vertu de l’article 108 pourrait devenir «un problème» si le conflit avec la Russie se prolongeait. Le Parlement «devrait explorer les possibilités d’organiser des élections», même sous la loi martiale, a-t-elle dit 

L’imbroglio vient du fait qu’un autre article, le 103, fixe une limite de 5 ans au mandat présidentiel. Parallèlement, l’article 83 de la même Constitution prévoit l’extension des pouvoirs du Parlement si les élections ne peuvent pas avoir lieu sous la loi martiale. La Cour constitutionnelle aurait pu trancher sur cette la loi concernant le pouvoir présidentiel de Zelensky, mais son avis n’a pas été sollicité jusqu’à présent. Cherchez l’erreur !

L’article 112 stipule que le président du Parlement peut assumer les fonctions de chef de l’État dans la situation actuelle. En l’absence d’arrêt de la Cour constitutionnelle, Zelensky ne peut être considéré comme le dirigeant légitime du pays. 

Le vrai problème qui se pose est le suivant : Zelensky peut-il légalement représenter son pays aux pourparlers de paix avec la Russie et que vaudront, demain, les documents qu’il signe aujourd’hui ? 

C’est pour cette raison que le président Trump insiste sur l’organisation des élections, tandis que Poutine affirme qu’il ne peut pas s’asseoir autour d’une table de négociations avec Zelensky, qu’il considère illégitime. 

Zelensky ne cesse de marteler depuis des semaines qu’il a les mains liées par la Constitution ukrainienne, et qu’il ne peut négocier aucune paix, reconnaissant la défaite de l’Ukraine et la cession de territoires. Mais est-ce là la vraie raison de ce discours ? Peut-on croire un régime placé au pouvoir par un coup d’État, avec l’interdiction d’une vingtaine de partis politiques, de beaucoup de syndicats et de nombreux médias. La Constitution ukrainienne est-elle vraiment un barrage ?

Un président sorti du chapeau de l’Oncle Sam

En 2018, à l’approche des élections présidentielles en Ukraine, le pays était sous la présidence de Petro Porochenko, le fameux «Roi du Chocolat». L’homme avait été élu après la révolution et le coup d’État US du Maïdan au printemps 2014, et était marqué par un lourd passif. Il était en effet à la fois un vieux briscard de la politique ukrainienne, un oligarque milliardaire, et portait symboliquement les drames de la guerre du Donbass, commencée en avril 2014. Président des massacres, des tueries, de l’opération antiterroriste dans le Donbass (ATO), de la division sanglante de l’Ukraine, des répressions politiques, Porochenko ne pouvait assurer une continuité viable du «Maïdan»

Le choix se porta sur un homme nouveau, n’ayant été impliqué ni en politique, ni dans le Maïdan, ni dans la guerre du Donbass. Ce fut Zelensky. Ancien acteur et humoriste, dont le pied fut mis à l’étrier par l’oligarque mafieux ukrainien, chypriote et israélien, Ihor Kolomoïsky, Zelensky avait fait fortune avec un studio de productions télévisées et cinématographiques, le Kvartal 95

Populaire comme peut l’être un amuseur public, ayant la particularité d’avoir des origines juives, mais aussi de donner des garanties aux Russes ethniques d’Ukraine, par son grand-père ancien combattant de la Grande Guerre patriotique, et étant de langue maternelle russe, il présentait toutes les qualités requises par les Américains.

Un président massivement élu par les Russes d’Ukraine 

En effet, Zelensky fut élu haut la main, balayant Porochenko. Il fut aussi élu pour avoir promis de faire la paix et de négocier avec les républiques populaires de Donetsk et Lougansk. Une fois au pouvoir, les promesses furent vite enterrées, alors qu’il avait été dénoncé déjà, par les nombreux bandéristes et vétérans de l’ATO, d’être un traître. Ces derniers furent bientôt rassurés, car Zelensky ne parla plus de paix, tandis que les négociations sur les accords de Minsk II continuaient sans mener nulle part. 

Lors du déclenchement de l’opération spéciale russe en Ukraine, le 24 février 2022, l’Ukraine tenta timidement de négocier, mais les Occidentaux empêchèrent la poursuite des négociations. En mars de la même année, à Minsk, une première réunion s’est tenue. Mais au retour de la délégation, l’un des négociateurs ukrainiens, Denis Kireev, fut assassiné en pleine rue, probablement par la police politique d’Ukraine, le SBU. L’avertissement pour les voix modérées ukrainiennes était clair : le silence ou la mort. Depuis lors, Zelensky est devenu le «Président de la guerre», super VRP mis en scène par une propagande massive, en Ukraine, mais surtout en Occident.

Un président artificiellement maintenu à son poste 

En principe, des élections, présidentielle et législative, auraient dû se tenir en Ukraine en 2024 mais elles furent annulées pour cause d’État d’Urgence. Conséquence : Zelensky est toujours vissé à son siège présidentiel. 

Fin 2022, la situation militaire paraissait favorable à l’Ukraine, les Occidentaux annonçaient déjà l’écrasement du Donbass, l’invasion de la Crimée et même de la Russie. L’année suivante, forte de l’initiative stratégique, l’Ukraine lança une contre-offensive définie comme «irrésistible». Elle va s’écraser lamentablement sur les lignes russes. Petit à petit, la situation militaire se dégrada, surtout après l’aventure absurde de la bataille de la poche de Koursk (août 2024-avril 2025). Battus sur de nombreux points du front, les Ukrainiens n’ont cessé depuis de reculer, alors qu’à la Maison Blanche, un nouveau président, Donald Trump, s’installait le 20 janvier 2025.

Mis en difficulté militairement et diplomatiquement, Zelensky a commencé à parler de la Constitution ukrainienne qui lui interdirait de négocier la paix, sauf en cas de capitulation de la Russie, laquelle devrait abandonner la Crimée et les 4 nouvelles régions de Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporojie ! 

Mais que cache réellement ce discours sur la constitution ? 

En fait, Zelensky a dos au mur et est entouré d’adversaires en Ukraine même. Les journalistes occidentaux n’en parlent jamais, mais dès la fin de 2023, des bandéristes de second ordre ont fait des déclarations très claires : en cas de négociations de l’Ukraine, acceptant sa défaite, ils marcheraient sur Kiev. 

Ayant cumulé, en 2019, plus de 2,5 millions de voix (le plus puissant parti bandériste étant le Parti Radical d’Ukraine), personne ne peut ignorer que les bandéristes furent le bras armé du coup d’État US du Maïdan, puis ils ont constitué le gros des troupes de représailles dans le Donbass. Ce furent eux, aussi, qui commirent différents massacres, dont celui d’Odessa le 2 mai 2014, visant à terroriser la population ukrainienne, et notamment les Russes d’Ukraine.

Sur une armée de 100 000 hommes (2014-2016), une bonne moitié étaient des bandéristes, et leur nombre aujourd’hui dans l’armée ukrainienne est très important. Les bandéristes, qui dominent l’armée, ont rallié des «patriotes», et des «vétérans». Russophobes, ils n’accepteront jamais de baisser les armes.

Une fuite en avant suicidaire

Autrement dit, Zelensky, même si les principaux chefs bandéristes ont été mis provisoirement au placard (sans doute par des ordres occidentaux), ne peut ignorer qu’à la moindre tentative de négociation, une insurrection bandériste pourrait éclater en Ukraine, avec la défection d’une grande partie de l’armée.

Mais l’affaire se complique aussi par la présence d’autres ennemis de Zelensky en Ukraine. Il y a d’abord ce qui reste des Russes d’Ukraine. Ils ont été réprimés, beaucoup se sont enfuis, mais il y a encore quelques millions d’anonymes. Leur haine de Zelensky ne peut-être que grande, après tant d’années de répression, de sang et d’humiliation.

A leur côté se trouve aussi la masse des «citoyens ukrainiens». Ils n’étaient pas pour la Russie, ils sont la masse silencieuse, «la Petite Ukraine», largement non politisée. Cette masse est en train de mourir sur le front, et les pourvoyeurs de mort du TCC (les bureaux de recrutement de l’Ukraine), ne cessent de violenter de pauvres gamins, forcés de rejoindre le front, pour y mourir inutilement. Déjà, il y a eu des attaques contre les sbires du TCC, et beaucoup de familles ne peuvent qu’en vouloir à Zelensky, après avoir perdu un mari ou un fils. Ces gens-là aussi n’attendent qu’une occasion pour faire un mauvais sort à Zelensky, et tous ceux qui ont provoqué leur malheur.

La triste réalité c’est que le Zelensky se cache derrière la Constitution ukrainienne pour tenter de sauver sa peau. Tant qu’il tiendra la ligne de la continuation du massacre, les bandéristes le laisseront tranquille, autrement, ils se jetteront sur lui au premier signe de faiblesse, de défaite ou d’abandon des Européens et des Occidentaux. 

Zelensky ne peut qu’espérer la continuation de la guerre. Des malheureux continueront d’être raflés et de se faire tuer ensuite sur le front. Une perte négligeable pour Zelensky. Les Russes d’Ukraine et tous les gens opposés à la guerre restant de toute façon sous contrôle, menacés de finir dans une prison, dans une cave du SBU, ou pire encore. Il est probable que Zelensky a déjà préparé sa fuite de longue date si les Occidentaux le laissent faire. 

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